François Legault a annoncé à Bécancour son intention d’augmenter la production d’énergie propre au Québec. Photo : La Presse Canadienne/Jacques Boissinot
Pour pallier le manque d’électricité anticipé d’ici 2030 et réaliser sa promesse d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050, François Legault envisage la construction de nouveaux barrages hydroélectriques au Québec.
L’époque où François Legault, alors nouvellement premier ministre, proposait à son homologue ontarien Doug Ford les surplus d’électricité du Québec est loin derrière. La situation a changé
, a insisté mardi le chef caquiste, qui a rappelé que l’électricité viendrait à manquer d’ici 2030.
Pour y remédier, le premier ministre sortant souhaiterait donner à Hydro-Québec le mandat d’étudier la possibilité de construire de nouveaux barrages en sol québécois. M. Legault ramène ici une idée déjà évoquée lors de son arrivée au pouvoir, à l’automne 2018.
Juste pour vous donner un ordre de grandeur, Hydro-Québec produit par année 200 térawattheures [TWh] d’électricité. […] On va en avoir besoin de 100 TWh de plus
dans les prochaines années, a déclaré M. Legault.
« On prévoit que d’ici 2050, on va avoir besoin [de l’équivalent] d’un demi Hydro-Québec. »— Une citation de François Legault, chef de la Coalition avenir Québec
Afin d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050, la Coalition avenir Québec (CAQ) sait qu’elle devra électrifier tous les secteurs d’activité de la province. Ça va nous prendre beaucoup d’électricité pour remplacer les hydrocarbures
, a offert M. Legault.
En plus d’alimenter le Québec en entier, Hydro-Québec doit aussi acheminer de l’électricité vers les États voisins avec qui le gouvernement Legault a conclu des ententes.
Sous sa gouverne, le Québec a obtenu deux des plus importants contrats d’approvisionnement en électricité de son histoire, à savoir un projet de 30 milliards de dollars américains avec l’État de New York et la ligne Appalaches-Maine, qui doit permettre à la société d’État d’importer son énergie jusqu’au Massachusetts.
Si la construction de nouveaux barrages hydroélectriques se concrétise, le chef de la CAQ compte en raccourcir les échéanciers, qui sont pour l’instant évalués à une quinzaine d’années
. L’élaboration de ces grands chantiers se fera en collaboration avec les communautés autochtones et inuit, a-t-il ajouté.
Questionné sur les lieux où pourraient être aménagées ces nouvelles installations, M. Legault a répondu qu’il reviendrait à Hydro-Québec d’évaluer les meilleurs endroits
pour les accueillir. Selon le premier ministre sortant, Hydro-Québec considère déjà quelques alternatives
.
La CAQ mise également sur l’efficacité énergétique pour augmenter sa production d’énergie propre. D’ici 2030, la formation politique estime pouvoir obtenir au moins
8 TWh en intensifiant ses efforts en la matière. Dans un prochain mandat, le parti ajouterait aussi 3000 mégawattheures (MW) d’électricité éolienne.
En parallèle de ces mesures, la CAQ promet d’injecter 40 millions de dollars pour financer le projet de la Vallée de la transition énergétique, qui réunit les villes de Trois-Rivières, Shawinigan et Bécancour, afin de favoriser le développement et la fabrication de batteries pour voitures électriques.
M. Legault s’engage en outre à faire passer de 6500 à 21 500 le nombre de bornes de recharge de niveau 2, et de 1000 à 2200 le nombre de bornes rapides pour les voitures électriques d’ici 2026. Dans son Plan pour une économie verte, présenté en 2020, le gouvernement Legault s’était fixé un objectif de 2500 bornes rapides d’ici 2030.
Un gouvernement Legault injecterait 50 millions de dollars pour l’augmentation de bornes de recharge d’un bout à l’autre de la province.
Radio-Canada par Valérie Boisclair
Étiquettes : Barrages, CAQ, Construction, François Legault, Hydro-Québec
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