
Elle avait 12 ans et rentrait du collège. Son corps a été retrouvé vendredi soir dans une malle en plastique près de chez elle, dans le 19e arrondissement de Paris, et six personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de cette affaire macabre.
Il était 23H00 quand un SDF a signalé à la police la découverte d’une boîte opaque renfermant le corps d’une adolescente, dans la cour intérieure d’un immeuble de cet arrondissement de l’Est parisien. Le corps de la collégienne était dissimulé par des tissus, selon des sources proches du dossier. Deux valises cabine étaient posées à côté de la boîte.
Sur une vidéo publiée sur Twitter par le journaliste indépendant Clément Lanot, qui a révélé la découverte du corps, des bâches blanches sont tendues sur une façade et des policiers en combinaison blanche s’affairent dans la nuit.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans, qui a été confiée à la brigade criminelle.
Dans la nuit, les enquêteurs ont interpellé, selon une source proche du dossier, trois personnes à proximité des lieux et une femme l’a été samedi matin à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine).
Toutes ont été placées en garde à vue, selon le parquet qui a précisé que leur rôle restait à déterminer.
Deux autres personnes ont été interpellées et placées également en garde à vue, a complété dans l’après-midi une deuxième source proche du dossier.
Autopsie dans la journée
La malle a été retrouvée au bas de l’immeuble où la jeune fille habitait, a précisé le parquet.
Sa disparition avait été signalée auparavant à la police, a souligné une source proche du dossier.
Selon une autre source proche du dossier, son père, gardien de l’immeuble où la famille réside, inquiet de ne pas la voir rentrer à 15H00 du collège Georges-Brassens tout proche, avait prévenu sa femme qui s’était rendue au commissariat pour signaler sa disparition.
Sur sa page Facebook consultée par l’AFP, la mère avait lancé vendredi après-midi un appel à témoins en décrivant sa fille. Deux photos accompagnent cette publication, l’une montrant l’adolescente aux longs cheveux blonds souriant. Sur la deuxième, apparemment issue d’images de vidéosurveillance, on voit une jeune femme inconnue pénétrer dans un immeuble. Dans sa publication, la mère précise que sa fille a été vue « pour la dernière fois à 15H20 en compagnie d’une fille qu’on ne connaît pas » dans leur résidence.
Les caméras de surveillance de l’immeuble ont bien montré l’adolescente rentrer, mais elle a ensuite disparu, selon une autre source proche du dossier.
Une autopsie du corps doit être pratiquée dans la journée pour rechercher les causes du décès, selon une source proche de l’enquête. Selon des sources proches du dossier, les premières constatations font état de plaies au cou.
Samedi matin, la rue Manin où la victime habitait était calme, si ce n’est la présence, devant l’immeuble de l’adolescente, d’une voiture de la police technique et scientifique.
Dans l’après-midi, quelques élèves tournaient dans le quartier à trottinette, a constaté une journaliste de l’AFP. Ryan, 12 ans, qui se présente comme un ami de la collégienne, était sous le coup de l’émotion: « J’ai appris ce qui était arrivé (…) par un copain, je suis choqué ».
L’immeuble, relativement récent et situé dans un quartier mi-résidentiel, mi-commerçant, compte une dizaine d’étages, selon un journaliste de l’AFP. A une cinquantaine de mètres, se trouvent quelques commerces, en face une école maternelle, une station-service et un bureau de poste.
« C’est horrible, horrible, j’ai peur de laisser mes enfants dans le quartier », a dit à l’AFP la mère d’un élève scolarisé en cinquième au collège Georges-Brassens qui a souhaité conserver l’anonymat.
« Les enfants ricanaient nerveusement tout à l’heure, ils avaient l’air de ne pas réaliser », a-t-elle ajouté.
Une autre mère d’élève, contactée par l’AFP et dont la fille est dans la même classe que la jeune victime, a indiqué qu’elle « n’os(ait) plus sortir seule de la maison ».
Une cellule psychologique sera mise en place dès lundi au collège, a-t-on appris auprès du ministère de l’Education.
Par Le Point avec AFP
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