Canada-Québec: Dominique Anglade quitte la vie politique

La députée de Saint-Henri–Sainte-Anne quitte la chefferie du PLQ et laissera son siège de députée le 1er décembre.

Dominique Anglade, en conférence de presse.

Dominique Anglade a annoncé lundi matin en conférence de presse qu’elle démissionnait de la chefferie du Parti libéral du Québec et de son siège de députée de Saint-Henri–Sainte-Anne. Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers

Le grenouillage aura finalement eu raison du leadership de Dominique Anglade. Dans une brève déclaration devant la presse, Mme Anglade a confirmé lundi matin qu’elle abandonnait la chefferie du PLQ et qu’elle démissionnerait de son siège de députée de Saint-Henri–Sainte-Anne le 1er décembre.

« Depuis le 3 octobre dernier, j’ai pris la pleine mesure des résultats et, comme plusieurs, j’ai été déçue. J’ai alors entamé une réflexion personnelle qui est normale. »— Une citation de  Dominique Anglade, cheffe démissionnaire du PLQ

Les enjeux démographiques, culturels, socio-économiques et écologiques sont trop importants pour que l’opposition officielle soit déchirée, a déclaré Mme Anglade.

Elle a ajouté que le PLQ, qui doit opérer un renouvellement de son offre politique, n’a pas le luxe d’être miné par des intrigues internes dont les Québécois n’ont que faire.

Dominique Anglade tourne la page de sa carrière politique presque sept ans jour pour jour après son élection dans une partielle comme députée libérale de Saint-Henri–Sainte-Anne. Si j’ai choisi la politique comme véhicule, c’est parce qu’au plus profond de moi j’ai la conviction que l’on doit travailler pour chaque personne, peu importe où elle habite sur notre territoire, peu importe le milieu duquel elle est issue.

L’engagement de la cheffe démissionnaire salué par les politiciens

Réagissant à la démission de la cheffe libérale, le premier ministre François Legault a insisté sur le courage de Mme Anglade.

Ça prend du courage pour se lancer en politique. Ça prend de la détermination pour être en politique. Ça prend de l’humilité pour quitter. Merci Dominique! a écrit le premier ministre François Legault sur Twitter.

Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire, a souligné l’engagement féministe et la préoccupation sincère pour la santé mentale de la cheffe démissionnaire.

Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, a mis l’accent sur l’engagement et le dévouement de Mme Anglade.

Peu importe nos divergences de point de vue, elle aura démontré de la résilience et un engagement complet envers la politique et envers son parti, déclaré le chef du parti québécois.

La mairesse de Montréal a elle aussi salué l’engagement de Mme Anglade.

« Par son travail et son implication, elle a montré aux femmes qu’il était possible d’aspirer aux plus hautes fonctions politiques. Merci. »— Une citation de  Valérie Plante, mairesse de Montréal

Au sein du Parti libéral, les réactions ne sont pas nombreuses. En entrevue à Midi info, le président de la dernière campagne nationale du Parti libéral du Québec et ancien ministre des Finances, Carlos Leitão, s’est dit déçu par ce qui est arrivé à Dominique Anglade.

On va prendre un an à deux ans de retard, a-t-il dit.

Selon M. Leitão, il aurait fallu prendre le temps d’examiner les raisons qui ont mené à cette situation [résultats des élections].

Il s’est également dit déçu par les collègues libéraux qui se sont manifestés pour montrer la sortie à leur cheffe.

« Il n’y avait pas d’empressement. On aurait pu faire tout ce travail à l’interne. »— Une citation de  Carlos Leitão , président de campagne du PLQ et ancien ministre des Finances

Le pire score de l’histoire du Parti libéral

Sous le leadership de Dominique Anglade, le PLQ a obtenu le pire score de son histoire, soit moins de 15 % des voix, lors des élections générales du 3 octobre.

La formation a obtenu 21 sièges au Parlement, mais le caucus libéral est passé à 20 députés il y a deux semaines, avec l’expulsion de Marie-Claude Nichols.

Insatisfaite de s’être vu refuser la troisième vice-présidence de l’Assemblée nationale, la députée de Vaudreuil avait préféré ne prendre aucune responsabilité parlementaire dans le cabinet fantôme de l’opposition officielle, ce qui avait poussé Dominique Anglade à l’exclure du caucus.

Cette décision – trop sévère, au goût de plusieurs membres du PLQ – avait créé bien des remous dans le parti, certains députés allant même jusqu’à réclamer le départ de la cheffe.

Dominique Anglade serrant Lise Thériault dans ses bras.

Dominique Anglade et Lise Thériault s’embrassant le jour de l’assermentation des nouveaux élus libéraux, le 18 octobre dernier. Deux semaines plus tard, l’ancienne députée d’Anjou–Louis-Riel exigeait sa démission. Photo: Radio-Canada/Sylvain Roy Roussel

Mme Anglade avait tenté la semaine dernière de tendre la main à Mme Nicholsmais en vain.

Dominique Anglade jette l’éponge à trois semaines de la rentrée parlementaire, prévue le 29 novembre. Un chef par intérim devra donc être choisi rapidement afin de pourvoir le poste de chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale.

La démission de Mme Anglade de son poste de députée de Saint-Henri–Sainte-Anne aura aussi pour conséquence de provoquer le déclenchement d’une élection partielle d’ici six mois.

Dominique Anglade avait accédé à la direction du PLQ en mai 2020, en pleine pandémie, après le retrait de la candidature de son seul opposant déclaré, Alexandre Cusson. Elle aura été cheffe pendant deux ans et demi.

La députée avait succédé à Philippe Couillard, qui avait lui-même quitté la chefferie du parti après sa défaite face à la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, en 2018.

Avec Radio-Canada

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