Noël sous Covid : branle-bas de combat en famille

Pour la troisième année d’affilée, les rassemblements familiaux se joueront sur fond d’épidémie. De quoi mettre les nerfs de certains à rude épreuve…

« J’éprouve une grande lassitude… » souffle Alexandre. Après deux années de fêtes de Noël marquées par le Covid-19 et à moins d’une semaine du réveillon, la neuvième vague du virus (doublée d’une intense épidémie de grippe) sème de nouveau le trouble dans les esprits. Et divise certaines familles. « Je sais bien que je devrais porter le masque dans le métro… Est-ce que je suis un petit-fils indigne ? » interroge le jeune Parisien de 27 ans, tiraillé entre dénégation et principe de précaution. « J’oscille entre déni et culpabilité… »

Un sentiment accru par une « petite musique » selon laquelle « celui qui vient de la capitale serait le plus à risque et donc le plus susceptible de gâcher la fête », alors même que « le reste de la famille aurait été irréprochable », grince le vingtenaire, originaire de la campagne lyonnaise. « C’est pourtant l’un de mes cousins qui s’est avéré positif l’année dernière, au lendemain du réveillon… » pointe le jeune homme, avec ironie.

«Je vous en supplie »

À rebours, Nathalie Olivier, résidant elle aussi dans la capitale, prône « la précaution maximale ». « Je fuis la foule et ne prends plus les transports que lorsque c’est nécessaire. » Marquée par l’annulation du dernier réveillon de Noël (en raison de cas positifs déclarés au sein de sa famille), la Parisienne n’en demeure pas moins lucide : « On ne peut pas être derrière tout le monde. »

Alors, sur le groupe WhatsApp dévolu aux festivités, la quadra joue la corde sensible, quitte à réactiver le traumatisme : « Soyez prudents, je vous en supplie, rappelle-t-elle régulièrement. Ne rejouons pas le scénario de l’année dernière… » Dans l’attente de gagner la maison de famille nantaise (où vingt convives sont attendus), elle envisage le pire : « J’ai peur qu’une personne n’ait pas respecté les gestes barrières et fasse tout tomber à l’eau. »

Un sentiment « légitime ». « En cas de résultat positif au Covid et si les festivités comptent avec des personnes fragiles, le plus responsable est encore d’y renoncer », rappelle ainsi Pascal Crépey, épidémiologiste à l’École des hautes études en santé publique (EHESP), qui en appelle au « bon sens » des Français (gestes barrières, masque, vaccin).

«Stratégie opérante »

« Et les enfants ? » Pour Arnaud G., père de famille, habitant La Rochelle, c’est encore « autour d’eux que se cristallisent le plus de tensions ». Depuis un mois, le quadragénaire reçoit appels et SMS de sa cadette « presque quotidiennement ». « Elle me demande de préserver maman [72 ans] de ce que mes enfants [10 et 12 ans] pourraient bien lui transmettre, souffle-t-il. C’est terriblement culpabilisateur… »

« On ne va quand même pas les laisser réveillonner seuls ! » désamorce alors le Rochelais dans un rire, forcé de reconnaître une « stratégie opérante » : « J’ai promis de les faire tester avant notre arrivée. C’est encore ce que je peux faire de mieux… »

Avec Radio-Canada par Alice Pairo-Vasseur

Étiquettes : , ,

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s


%d blogueurs aiment cette page :