L’annonce survient alors que la Chine fait face à la plus importante vague de contaminations au monde, amplifiée par l’apparition de nouveaux variants.

Des patients atteints de la COVID-19 attendent sur des brancards dans le corridor d’un hôpital à Tianjin, en Chine. Photo : AFP via Getty Images/Noel Celis
La fin brutale ce mois-ci de la politique « zéro COVID » en Chine a suscité l’inquiétude de plusieurs pays, dont les États-Unis, qui envisagent des restrictions d’entrée pour les voyageurs chinois.
L’annonce de Pékin lundi sur la fin des quarantaines obligatoires à l’arrivée au pays à compter du 8 janvier a été accueillie dans la joie par les Chinois.
Cette décision marque la disparition prochaine du dernier vestige de la politique zéro COVID
chinoise, qui isolait le pays depuis près de trois ans et qui a suscité à la fin novembre des manifestations d’une ampleur inédite depuis des décennies. Elle a déclenché une ruée vers les vols internationaux et les prix des billets ont explosé.
La nouvelle a été reçue d’une tout autre manière à l’étranger, alors que la Chine fait face à la plus importante vague de contaminations au monde, amplifiée par l’apparition de nouveaux variants.
Aux États-Unis, des responsables ont déclaré mardi que des restrictions d’entrée pour les voyageurs venant de Chine étaient envisagées, après que le Japon et l’Inde eurent imposé des tests PCR obligatoires aux arrivants chinois.
La communauté internationale est de plus en plus préoccupée par les poussées actuelles de COVID-19 en Chine et par le manque de données transparentes, notamment de données sur les séquences génomiques virales, communiquées par la RPC
, ont déclaré ces responsables américains, sous couvert d’anonymat.
Citant des préoccupations exprimées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ils ont ajouté que les États-Unis envisagent de prendre des mesures similaires
à celles décidées par le Japon, l’Inde et la Malaisie.
Le Japon va ainsi rétablir à partir de vendredi les tests PCR obligatoires pour les voyageurs provenant de Chine continentale. L’île de Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie de son territoire, a également annoncé qu’elle procéderait à des contrôles du virus sur les voyageurs en provenance du continent.
Hôpitaux engorgés et pénurie de médicaments contre la fièvre
Le soudain revirement de politique sanitaire opéré par Pékin a mis fin à près de trois années de tests de masse, confinements et quarantaines prolongées, qui ont sérieusement perturbé les chaînes d’approvisionnement du pays ainsi que l’économie chinoise, la deuxième plus importante au monde.
Hôpitaux et crématoriums sont submergés pendant que des habitants font état de pénuries de médicaments contre la fièvre alors que la progression du virus parmi la population de 1,4 milliard d’habitants reste largement incontrôlée.
Interrogé sur les restrictions annoncées par le Japon, le ministère chinois des Affaires étrangères a appelé mardi les États à maintenir des mesures scientifiques et appropriées
contre la COVID et qui ne perturbent pas
les échanges humains.
Tous les voyageurs arrivant en Chine devaient observer une quarantaine obligatoire depuis mars 2020. D’abord d’une durée de trois semaines, elle a été réduite à une seule en juin, puis à cinq jours le mois dernier. L’abolition de cette règle en janvier signifiera aussi la reclassification de la COVID-19 en maladie infectieuse de catégorie B, permettant aux autorités d’assouplir les contrôles.
Mardi, les autorités migratoires chinoises ont aussi annoncé la reprise graduelle de l’octroi de passeports pour le tourisme
et les visites d’amis à l’étranger
à partir du 8 janvier.
Cette reprise épidémique hivernale survient à quelques semaines du Nouvel An lunaire fin janvier, au cours duquel des millions de personnes voyageront pour retrouver leurs proches.
Plus de 5000 nouveaux cas
Les autorités chinoises ont reconnu que l’étendue de la vague épidémique était maintenant impossible
à mesurer et ont réduit le nombre de critères permettant d’imputer un décès à la COVID.
Le Centre de prévention et de contrôle des maladies chinois a répertorié mercredi 5231 nouvelles contaminations et trois morts du coronavirus à l’échelle nationale, des chiffres probablement sous-estimés, car les malades n’ont plus besoin de se déclarer.
Les autorités utilisent des données recueillies lors de sondages en ligne, de visites à l’hôpital, de demandes de médicaments contre la fièvre et d’appels d’urgence pour combler les défauts dans les chiffres [officiels] rapportés
, a expliqué mardi un responsable du contrôle des maladies, Yin Wenwu, lors d’une conférence de presse.
Face aux manques de médicaments de base, les autorités pékinoises prévoient de distribuer du Paxlovid, un traitement oral, dans des hôpitaux locaux et des cliniques communautaires. Il reste cependant très difficile à obtenir pour le citoyen ordinaire.
Ce médicament, développé par les États-Unis, était brièvement disponible sur la plateforme de commerce en ligne JD.com et celle de livraison Meituan ces derniers jours, avant d’être en rupture de stock.
Étiquettes : CHINE, COVID-19, Inquiétude
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