
L’administration Plante espère donner un nouveau souffle au secteur Bridge-Bonaventure avec l’adoption du plan directeur de mise en valeur de ce secteur stratégique pour Montréal, où des milliers de logements pourraient être construits dans les prochaines années.Le document de 66 pages a été approuvé mercredi matin par le comité exécutif de la Ville. Il sera maintenant transmis pour adoption au conseil municipal, qui l’enverra à son tour à l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).Négligé depuis un demi-siècle, le secteur Bridge-Bonaventure fait l’objet de toutes les convoitises depuis quelques années par des promoteurs qui souhaitent le redévelopper.Dans ce contexte, l’occasion était belle de refaire la ville sur la ville
, a résumé mercredi la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier. Ou de refaire la ville sur elle-même
, pour reprendre les mots de son vice-président, Benoit Dorais.

L’adoption de ce plan directeur et d’un règlement associé modifiant le Plan d’urbanisme de la Ville de Montréal est l’aboutissement d’une longue démarche de participation et de consultation entreprise avant le début de la pandémie de COVID-19, en 2019.
Elle devrait déboucher sur un certain nombre d’interventions publiques à partir de 2024; 163 millions de dollars sont déjà réservés à cet effet au Programme décennal d’immobilisations 2023-2032 (PDI).Le plan directeur servira aussi et surtout de document de référence au consortium Vision Bridge-Bonaventure, qui projette de construire au cours des prochaines années quelque 7500 logements dans un secteur où seule la Cité-du-Havre est actuellement habitée.Le groupe a d’ailleurs pris acte
de la décision du comité exécutif, mercredi, sans pour autant s’en réjouir publiquement.
Une zone stratégique
Situé à cheval sur les arrondissements de Ville-Marie et du Sud-Ouest, le secteur Bridge-Bonaventure abrite plusieurs institutions montréalaises, comme Habitat 67, le Silo no 5, l’enseigne lumineuse Farine Five Roses, le Black rock, les studios de cinéma MELS, l’Administration portuaire et les Forges de Montréal.Il sert aussi de porte d’entrée pour la métropole grâce aux ponts et aux autoroutes qui le relient à l’île des Sœurs, à l’île Sainte-Hélène et à la Rive-Sud.
Un regroupement de gens d’affaires gravitant autour de Stephen Bronfman souhaitait greffer à cet ensemble disparate un nouveau stade de baseball près du bassin Peel, mais le projet, qui a pris du plomb dans l’aile l’an dernier, ne figure pas dans le plan directeur adopté mercredi.Le document évoque néanmoins l’érection d’une station supplémentaire potentielle du REM
près de l’intersection des rues Wellington et Bridge, qui viendrait s’ajouter à celle déjà prévue au nord du canal de Lachine, baptisée Griffintown–Bernard-Landry.De fait, la présence d’un réseau structurant de transport en commun est essentielle
à la modernisation du secteur, a plaidé mercredi le responsable de l’urbanisme au comité exécutif, Robert Beaudry.
« On ne peut penser à développer le secteur Bridge-Bonaventure sur l’auto solo, sur d’anciens modèles. Il nous faut vraiment des infrastructures cyclistes, piétonnes, mais également du transport collectif lourd, structurant, [et] on a des occasions. »— Une citation de Robert Beaudry, responsable de l’urbanisme au comité exécutif de la Ville de Montréal
Sans rejeter formellement la proposition, la ministre québécoise des Transports, Geneviève Guilbault, a fait savoir mercredi après-midi par son attaché de presse que la priorité
du gouvernement Legault était de mettre en marche
le Réseau express métropolitain dans sa forme actuelle
.
Avec Radio-Canada
Étiquettes : CANADA, Construction, logements, Montréal, Québec
mars 31, 2023 à 11:04 |
Montréal entre extension et modernisation !