Le Canadien qui s’envolera vers la Lune annoncé lundi

Le Canada deviendra le deuxième pays, après les États-Unis, à envoyer un astronaute vers la Lune.

Une combinaison spatiale arborant le drapeau canadien.

Le Canadien qui participera à la mission Artemis II sera connu le lundi 3 avril. Photo : ASC/Radio-Canada

La NASA et l’Agence spatiale canadienne (ASC) dévoileront lundi matin les noms des quatre astronautes – dont un Canadien – qui participeront à la première mission lunaire habitée depuis la fin du programme Apollo en 1972.

Lors de la mission Artemis II, la capsule Orion atteindra l’orbite de la Lune, mais aucun membre de l’équipage ne foulera sa surface.

On est très fiers et on ressent beaucoup de fébrilité, affirme Mathieu Caron, directeur Astronautes, sciences de la vie et médecine spatiale à l’ASC, qui participera à l’annonce au cours d’une conférence de presse qui se tiendra à 11 h (HAE) au centre spatial Johnson de Houston, au Texas.

La dernière fois qu’un Canadien est allé dans l’espace remonte déjà à 2018-19 avec David Saint-Jacques lors d’une mission à la Station spatiale internationale, rappelle M. Caron.

« C’est la première fois qu’un non-Américain va aller plus loin que l’altitude de la SSI. On a bien hâte de voir cette mission-là se réaliser. »— Une citation de  Mathieu Caron, ASC

L'équipe d'astronautes de l'Agence spatiale canadienne en 2017.

L’équipe d’astronautes de l’Agence spatiale canadienne en 2017. De gauche à droite : Jeremy Hansen, Jenni Sidey-Gibbons, Joshua Kutryk et David Saint-Jacques. Photo: NASA/Bill Stafford

Une affectation de rêve

La prochaine mission lunaire est certainement une affectation rêvée pour les astronautes canadiens actifs. Et les quatre sont prêts pour la mission, assure Mathieu Caron.

Les candidats :

Jeremy Hansen.

Jeremy Hansen Photo : Radio-Canada

Jeremy Hansen

  • Né en janvier 1976 à London, en Ontario
  • Physicien
  • Pilote de chasse de CF-18
  • En attente d’une première mission
L'astronaute Joshua Kutryk.

Joshua Kutryk Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers

Joshua Kutryk

  • Né en mars 1982 à Fort Saskatchewan, en Alberta
  • Pilote de chasse, ingénieur, lieutenant-colonel dans l’Aviation royale canadienne
  • En attente d’une première mission
L'astronaute Jennifer Sidey.

Jennifer Sidey Photo: ASC

Jennifer Sidey

  • Née en août 1988 à Calgary, en Alberta
  • Ingénieure en mécanique, chercheuse spécialisée en combustion, professeure adjointe
  • En attente d’une première mission
David Saint-Jacques, astronaute, Agence spatiale canadienne.

David Saint-Jacques Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers

David Saint-Jacques

  • Né en 1970 à Québec, au Québec
  • Ingénieur en physique
  • Docteur en astrophysique
  • Médecin
  • Mission : du 3 décembre 2018 à début juin 2019 (Soyouz)

La formation de base

Les astronautes canadiens présentent des parcours variés. Ils ont suivi une formation de base d’environ deux ans qui vise à les élever à un même niveau de connaissances et de compétences sur une foule de sujets, dont : l’histoire des vols spatiaux, les principes fondamentaux des vols spatiaux, les procédures et opérations spatiales, l’observation de la Terre, la robotique spatiale, le comportement humain, les premiers soins et des notions de survie.

Direction Lune

Les quatre sont qualifiés sur les plans médical et technique pour participer à la mission, explique M. Caron, qui ajoute qu’ils sont déjà intégrés à l’équipe d’astronautes de la NASA.

L’ASC et la NASA ont choisi ensemble la personne qui participera à Artemis II. C’est un processus de sélection interne qui s’est fait sur plusieurs années au fur et à mesure qu’on développait les systèmes d’Artemis. Cela a permis de s’assurer qu’on a la bonne équipe dans la capsule, ajoute M. Caron.

L’astronaute canadien sera ingénieur de vol durant la mission Artemis II. Il devra suivre une formation supplémentaire qui s’échelonnera sur 18 mois.

Cette formation sera différente de celle que suivent les astronautes qui se rendent à la SSI. Si une partie de l’apprentissage des différents systèmes et instruments de la capsule Orion se déroulera dans une salle de cours, les quatre astronautes sélectionnés devront se soumettre à de nombreuses simulations.

Ils se familiariseront avec les systèmes de la capsule Orion, mais aussi avec des aspects cruciaux de la mission, comme le lancement et le retour sur Terre – l’amerrissage dans l’océan Pacifique.

La capsule Orion.

Le retour de la capsule Orion lors d’Artemis I, le 11 décembre 2022. Photo: Reuters/Mario Tama

Les astronautes s’exerceront à des évacuations d’urgence pour s’extraire rapidement de la capsule en cas de problème, mentionne M. Caron.

« Il y aura aussi beaucoup de formations sur les actions à prendre selon différents scénarios de retour. Par exemple, que faire si de l’eau s’infiltre dans la capsule au moment de l’amerrissage? »— Une citation de  Mathieu Caron, Agence spatiale canadienne

Tous les scénarios seront ainsi étudiés, de quand tout va bien jusqu’à quand tout va mal! souligne M. Caron.

Cette présence canadienne dans la capsule Orion n’est pas un cadeau du ciel. Le Canada conçoit le système robotisé intelligent Canadarm 3 qui sera installé sur la future station spatiale lunaire Gateway.

Illustration artistique du Canadarm 3 devant la Lune.

Illustration artistique du Canadarm 3, le système robotisé intelligent canadien qui sera installé à la station lunaire Gateway. Photo: NASA/ESA

Grâce à cette participation au programme Artemis, le Canada se voit accorder deux places à bord de vols à destination de la Lune et d’éventuelles expériences scientifiques à bord de Gateway. L’autre Canadien prendra part à une mission plus tard dans le programme.

Des étapes préparatoires

Le programme Artemis comporte trois volets. Le premier, qui s’est déroulé à la fin de 2022, a permis de mettre à l’épreuve la fusée SLS et le vaisseau Orion sans astronaute à bord. En outre, Artemis I a été l’occasion de tester avec succès le bouclier thermique d’Orion, le plus grand jamais construit avec ses 5 mètres de diamètre.

Le second volet se déroulera à partir de novembre 2024. Artemis II reprendra le parcours du premier vol, mais cette fois avec un équipage. Les ingénieurs de la NASA analyseront les données recueillies concernant tous les systèmes et les instruments de vol, afin d’assurer la réussite du troisième volet, qui atteindra un plus haut niveau de complexité.

Selon les plans actuels du programme, deux des quatre astronautes de l’équipage de la mission Artemis III atteindront la surface lunaire à partir de 2025. Une première femme et une première personne de couleur devraient fouler le sol lunaire à ce moment ou au cours de futures missions qui seront éventuellement annoncées.

Illustration artistique de la station spatiale Gateway autour de la Lune.

La station spatiale lunaire Gateway (illustration artistique). Photo : NASA

En outre, la NASA prévoit construire Gateway, une station orbitale lunaire dont les premiers modules pourraient être assemblés dès 2026. À plus long terme, l’agence spatiale espère construire une base permanente directement sur la Lune.

Toutes ces missions de la NASA s’inscrivent dans une volonté, à plus long terme, d’envoyer des missions habitées dans l’espace lointain. L’agence a d’ailleurs annoncé le 30 mars la création d’un programme dont l’objectif est de préparer une présence lunaire à long terme, nécessaire au prochain grand défi de l’humanité : atteindre la surface de Mars.

Illustration artistique montrant la surface de la Lune et la planète Mars en arrière-plan.

La NASA espère envoyer des missions vers Mars dans les prochaines décennies. Photo: NASA

Avec Radio-Canada

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