Archive for the ‘Éducation’ Category

France: Léa Salamé explique pourquoi elle a changé de prénom

avril 24, 2023

D’origine libanaise, Hala Salamé est revenue sur son adolescence, quand elle a décidé de changer son prénom pour éviter les moqueries. En cachette de son père.

Un prénom longtemps vécu comme une souffrance… Dans une interview accordée à Konbini, Léa Salamé a expliqué pourquoi elle avait fini par changer son prénom, qui lui attirait remarques et moqueries au collège. D’origine libanaise par son père et arménienne par sa mère, elle a quitté le Liban, déchiré par la guerre civile, au début des années 1980 pour trouver refuge en France. Et elle a commencé sa scolarité avec le regard hostile ou moqueur des autres élèves, notamment en raison de son premier prénom de l’époque, Hala, mis devant Léa.

« Hala, en français, on ne prononce pas le H et quand j’étais petite, à l’école, on se moquait de moi, on se moquait de mon prénom, on me disait “Allah akbar, tes parents t’ont appelé Dieu”, “Allah est grand”, etc., se souvient-elle sur le média en ligne. Ça me heurtait énormément parce que je voulais leur dire que mon prénom voulait dire bienvenue en libanais, un prénom là-bas usuel, très fréquent… c’était une souffrance. » Quand elle passe du collège au lycée, vers 14 ans, la jeune fille demande alors à sa mère d’inverser ses deux prénoms : « Je vais basculer à Léa, tu vas inscrire à l’école Léa, Hala », lui dit-elle. Mais elle le cache à son père, pour ne pas lui faire de peine. « J’ai mis du temps à le dire à mon père. Parce que j’avais peur qu’il dise que je n’assumais pas mon origine ou mon arabité. Et au fond, je ne l’assumais pas à cet âge-là… »

Avoir les yeux bleus

Elle se souvient surtout qu’elle voulait se fondre dans la masse des élèves, avoir la paix et ne pas devenir la cible d’un harcèlement quelconque. « Je voulais être comme tout le monde, poursuit-elle. Je voulais avoir une mère de la Creuse et un père de Bretagne. Je voulais en plus avoir les yeux bleus. Et je me disais, on est différent, mon père a un accent, ma mère aussi… J’ai mis du temps à accepter ma différence, à comprendre que cette différence allait être ma force, parce que clairement, mes origines libanaises et arméniennes, c’est ça aujourd’hui ma force. C’est ça qui fait que j’ai été repérée plus tard et que j’ai fait cette carrière. »

Au lycée, Léa Salamé – qui est de confession chrétienne – dit ne pas avoir souffert de racisme, mais des remarques ici et là lui faisaient sentir une nouvelle fois sa différence. Elle se souvient notamment qu’on lui reprochait d’être trop « orientale ». Alors que son père faisait tout pour arrondir les angles et éviter tout esclandre, sa mère, en revanche, n’a pas hésité à répliquer et défendre sa fille quand elle a entendu ce genre de remarques. « Un jour, ma mère leur a dit : “Oui, ma fille est orientale, elle est fière de l’être et on est fiers d’être orientaux !” Et j’avais trouvé ça bien. »

Il y a deux ans, la journaliste n’avait pas hésité à moucher Éric Zemmour, qui l’avait prise en exemple pour appuyer sa volonté de voir imposer un premier prénom français aux jeunes enfants issus de l’immigration, afin de faciliter leur intégration. Un sujet qui suscite régulièrement une vive polémique en France… Invité sur l’antenne de France Inter, le candidat à la présidentielle avait défendu son projet face à Nicolas Demorand et Léa Salamé, présents dans le studio. « Demandez à Léa ce qu’elle en pense », lançait Zemmour, avec enthousiasme, alors qu’il revenait sur le sujet. « J’ai gardé mon prénom libanais, répliquait vertement la journaliste. Je garde mes deux prénoms, Éric Zemmour. » Histoire de bien lui signifier qu’elle restait fière de ses racines.

Avec Le Point par Marc Fourny

Congo-Energies renouvelables : la ville d’Oyo dotée d’un centre d’excellence

avril 23, 2023

Le président Denis Sassou N’Guesso a inauguré, le 23 avril, le Centre d’excellence d’Oyo pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, en présence de son homologue bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, et de plusieurs personnalités qui ont effectué le déplacement du département de la Cuvette.

1-Denis Sassou N’Guesso inaugurant le CEO

Fruit de la coopération entre la République du Congo, la compagnie pétrolière italienne Eni et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), le Centre d’excellence d’Oyo (CEO) accueillera les étudiants, chercheurs, enseignants-chercheurs locaux et internationaux.

Le président directeur général d’Eni, Claudio Descalzi, a indiqué que sa société s’est toujours engagée dans son histoire à entreprendre les actions concourant à l’amélioration des conditions de vie de la population.

Avec le CEO, a-t-il renchéri, Eni nourrissait l’ambition de construire une structure de référence en Afrique pour la recherche en énergies renouvelables. L’objectif visé étant non seulement de former les cadres mais aussi de promouvoir l’accès à l’énergie durable à tous.

Selon Claudio Descalzi, ce centre dont les travaux ont été lancés en 2018 par le chef de l’Etat congolais vient renforcer le partenariat avec le Congo tout en contribuant à la transition énergétique du pays. Le complexe est bâti sur un espace de 10000m² pour un coût de 24 millions d’euros dont 6 millions du Congo. L’Union européenne y apportera un financement additionnel de 5 millions d’euros.

L’établissement va orienter ses activités de recherche et de formation sur les thématiques telles le développement des ressources énergétiques renouvelables, l’efficacité énergétique dans l’industrie et le bâtiment, l’eau-énergie-sécurité alimentaire, l’entrepreneuriat et le développement du secteur privé des technologies propres.

 « L’opérationnalisation de ce centre est un travail commun entre le Congo, Eni, l’Onudi et d’autres partenaires », a fait savoir le représentant de l’institution onusienne en Afrique centrale, Raymond Tavares, ajoutant que l’Onudi a déjà accompagné l’implantation de huit centres du genre sur le continent africain.

2-Une vue partielle du CEO

Le Congo dispose d’un potentiel important inexploité d’énergies renouvelables, notamment en matière d’hydroélectricité, de biomasse, d’énergie éolienne. L’Onudi va apporter un appui technique nécessaire au centre d’excellence d’Oyo au cours des cinq prochaines années.

Dans son discours, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, Delphine Edith Emmanuel, a souligné que l’énergie est le moteur du développement.

« L’inauguration de ce centre qui intervient ce jour, nous permet de témoigner de la place cardinale de l’énergie dans les sociétés humaines et de déclamer l’éloge de l’énergie », a-t-elle dit.

Poursuivant son propos, la ministre a précisé que « le projet va générer des emplois et contribuer à l’impulsion et au rayonnement du secteur de la recherche scientifique et de l’innovation technologique au Congo».

Avec Adiac-Congo par Christian Brice Elion

Étudiants africains à l’international : combien coûte le droit d’échouer ?

avril 23, 2023

Le marché mondial des étudiants internationaux représentera 433 milliards de dollars en 2030. Quelle est la face cachée de cette économie pour les Africains ? Comment peuvent-ils redéfinir les règles du jeu et se garantir un passeport pour la réussite académique de leurs jeunes ?

Près de 430 000 étudiants subsahariens sont partis en mobilité diplômante à l’international en 2020, soit 21 % de plus que cinq ans auparavant. © Paul Bradbury/Caia Image/Science Photo Library via AFP

Un visa sans passeport pour seul bagage ! Au Sénégal, 30 500 jeunes se bousculent chaque année aux portes de Campus France pour aller étudier dans l’Hexagone. De ce goulot d’étranglement, seuls 3 800 d’entre eux sortiront avec un visa en poche. Mais ces détenteurs du graal ignorent qu’un étudiant étranger sur deux n’obtient pas son diplôme de licence. Statistique tout aussi implacable au Canada : en 2021, le gouvernement fédéral a rejeté 72 % des candidatures provenant de pays africains francophones. Et, comme Paris, Ottawa exige beaucoup des Africains pour les admettre, très peu pour leur succès. Avec la particularité qu’il faut payer jusqu’à dix fois plus cher pour le même droit d’échouer !

Manque cruel de soft skills

Véritable manne financière, les 430 000 étudiants subsahariens en mobilité dans le monde sont en droit de se demander s’ils détiennent le bon passeport pour leur réussite académique. Et dans la mesure où le pays d’accueil n’a aucune obligation de résultat, les familles des classes moyennes et supérieures africaines doivent en urgence se soumettre à une véritable introspection.

Qu’est-ce qui dans leur éducation produit l’échec de leurs enfants à l’international ? Manifestement, les compétences qui ont permis aux parents eux-mêmes de réussir dans la vie, ils ne les ont pas léguées à leurs enfants avant le grand saut. On parle ici de compétences telles que l’autonomie, la motivation, l’aptitude à naviguer en environnement multiculturel, la gestion du temps et de l’argent, le sens de l’organisation et du réseautage, etc.

DE RETOUR AU PAYS SANS DIPLÔME, CE JEUNE DEVIENT LE SYMBOLE DES ESPOIRS DÉÇUS, LE MAUVAIS CHEVAL SUR LEQUEL ON A MISÉ TOUTES LES ÉCONOMIES

Quand l’étudiant international d’origine africaine rate ses études supérieures, ce n’est pas par manque de connaissances, parce qu’il ne maîtrise pas le droit, l’administration des affaires ou l’ingénierie. Il rate ses études par manque cruel de soft skills. Il ne possède pas les clés du métier d’étudiant, rarement les codes de décryptage du pays d’accueil et, il est surtout égaré dans un dédale de démarches administratives.

Au fond, quel est le véritable coût de l’échec ? Il y a une spécificité de l’étudiant africain en mobilité qu’il ne faut pas négliger sous peine de passer à côté de la problématique centrale : son échec académique menace les familles d’une véritable dislocation. Pour ses parents, il devient le symbole des espoirs déçus, le mauvais cheval sur lequel on a misé toutes les économies familiales. De retour au pays sans diplôme, c’est une mort sociale assurée pour ce jeune devenu zombie, car perdu entre deux mondes. Et le poids de la honte est tel que, plutôt que de rentrer, il préfère souvent remplir les rangs des sans-papiers. Bref, des destinées brisées, des familles ruinées et des clandestins en augmentation.

La spirale du rejet

Aussi devient-il impérieux de stopper cette spirale infernale du « rejet ». Autrement dit, les étudiants africains ne doivent plus accepter de « se mettre en solde » ou de se vendre au rabais du fait de leur impréparation. Pour répondre à cet impensé du système éducatif, c’est à l’Afrique d’élaborer les meilleures solutions pour ses ressortissants. En commençant par démocratiser l’enseignement des soft skills dès le secondaire. En valorisant par exemple, dans les curricula, une des compétences les plus caractéristiques du continent, à savoir la notion d’intensité du parcours, cette capacité à faire face et à surmonter des situations de grande adversité.

Les établissements d’enseignement supérieur privés africain les plus reconnus ont la responsabilité de mettre en place les premières propédeutiques dédiées aux compétences transversales pour se préparer au supérieur à l’étranger. Pousser la logique jusqu’à la certification, en partenariat avec les grandes universités et les ambassades des pays d’accueil, pour devenir une étape importante, sinon les nouveaux sas de présélection des « bons dossiers et des meilleurs profils ». Au-delà de manger leur part du gâteau, ils pourront ainsi agir en qualité de délégation de service public. Et mieux, s’emparer de la mission stratégique de garantir aux familles qui, de leur progéniture, mérite un tel investissement.

Dans cette aventure loin de chez soi, nombreux sont aussi les Africains qui brillent académiquement. Pour autant, un séjour à l’étranger ne peut se réduire à une admission ou à un diplôme. Un séjour à l’étranger est d’abord une histoire d’expérience, un ressenti profond. Dans un contexte de montée de l’influence du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud (les Brics), les étudiants internationaux du continent doivent être pris au sérieux par les occidentaux. Car le devenir de la relation entre l’Afrique et des pays comme la France ou le Canada, se jouera sur le traitement réservé à ces ambassadeurs particuliers. Si ce n’est pas eux qui valident leur diplôme, c’est bien eux qui mettront la note finale.

Avec Jeune Afrique

Khady Hervieu

Par Khady Hervieu

Cofondatrice des Éditions Le Grand Saut

France-Baccalauréat : des erreurs dans les notes pour des dizaines de lycéens

avril 22, 2023

Pour des dizaines d’élèves, les notes de leurs copies de baccalauréat ont été faussées par une mauvaise numérisation. Ces erreurs concernent entre « 50 et 100 copies ».

Pour des dizaines d’élèves, les notes de leurs copies de baccalauréat ont été faussées par une mauvaise numérisation. Ces erreurs concernent entre « 50 et 100 copies » ©SILAS STEIN/DPA Picture Alliance via AFP

Une mauvaise numérisation de copies du baccalauréat a conduit à une notation erronée pour plusieurs dizaines d’élèves, a indiqué samedi à l’AFP Jérôme Teillard, chef de projet de Parcoursup pour le ministère de l’Enseignement supérieur.

Ces erreurs concernent « entre 50 à 100 copies », ajoute Jérôme Teillard, confirmant ainsi à l’AFP une information du magazine L’Étudiant.

Il s’agit de copies des épreuves de spécialité du bac, dont les élèves ont eu les résultats le 12 avril. Les élèves ont pu dès le lendemain consulter en ligne leurs copies corrigées dans leur version numérique. C’est ainsi que certains élèves ont constaté que la copie corrigée était incomplète ou avait été mal numérisée.

« Il n’y avait que le début de ma copie qui avait été corrigé », a témoigné sur France Info samedi une élève, dont le travail en histoire-géographie avait été noté 6/20.

Une réévaluation prévue

Les résultats de ces épreuves au fort coefficient sont cette année, pour la première fois, prises en compte dans Parcoursup, la procédure d’affectation dans l’enseignement supérieur. Les notes de ces épreuves sont donc particulièrement importantes pour les lycéens qui souhaitent poursuivre en études supérieures.

« Chaque rectorat qui se voit signaler ce genre d’erreur par les élèves ou les correcteurs modifie les notes et les dossiers des élèves dans leur espace » personnel, explique Jérôme Teillard. Seules les erreurs « matérielles » sont concernées par cette réévaluation, qui ne concerne pas, pour le moment, les contestations de notation.

Pour les dossiers Parcoursup, un processus est en cours « pour que chaque formation à laquelle ont postulé ces élèves soit prévenue par les équipes » de la plateforme, a-t-il ajouté. 536 081 candidats (390 710 en voie générale, 145 371 en voie technologique) ont passé en mars chacun deux épreuves de spécialité.

Le Point par L.L avec AFP

« En Afrique, il faut rendre les mathématiques plus pratiques »

avril 21, 2023

ENTRETIEN. Au-delà de la prise de conscience des enjeux scientifiques pour l’avenir, le chercheur Mouhamed Moustapha Fall milite pour une approche plus concrète des sciences.

Longtemps en retrait dans le domaine des sciences par rapport aux autres continents, l'Afrique et les pays qui la composent sont aujourd'hui en plein developpement dans ce secteur.
Longtemps en retrait dans le domaine des sciences par rapport aux autres continents, l’Afrique et les pays qui la composent sont aujourd’hui en plein développement dans ce secteur.© SEYLLOU / AFP

Les experts scientifiques avertis vous le diront tous, le continent fait face à une émigration importante de jeunes qualifiés. Ainsi, selon le Fonds monétaire international (FMI), « Les personnes originaires d’Afrique subsaharienne dans les pays de l’OCDE pourraient atteindre quelque 34 millions d’ici à 2050. » Pourtant, une partie d’entre eux, à l’image de Mouhamed Moustapha Fall, ont décidé de faire le chemin inverse avec l’objectif de faire rayonner la science africaine depuis le continent. Un retour en 2013 au pays de la Téranga qui s’est ponctué par l’entame d’une collaboration avec l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS) dont il est devenu, en 2019, le président du centre situé au Sénégal. Au sein de cette institution, il a mené des travaux dans des domaines d’études comme la géométrie différentielle et les équations aux dérivées partielles qui sont aujourd’hui reconnus sur la scène internationale. En atteste sa récente nomination comme lauréat du prestigieux prix Ramanujan 2022 pour les jeunes mathématiciens des pays en développement, dont il est seulement le deuxième Africain à l’avoir emporté. À Dakar, il s’est confié au Point Afrique pour brosser un état des lieux sur les filières de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (Stim) en Afrique.

Le Point Afrique : Vous êtes une des rares personnes issues du continent à être distinguée par le Centre international de physique théorique. En quoi consistait votre travail de recherche qui vous a permis de recevoir le prix Ramanujan 2022 ?

Mouhamed Moustapha Fall : Il m’est difficile d’identifier les pans de mes résultats de recherche qui ont motivé les pairs à me nominer pour ce prestigieux prix, car le comité de sélection à ses critères de choix qui lui sont propres. Je peux juste dire que mon travail porte sur l’analyse géométrique : une combinaison de la géométrie et des équations aux dérivées partielles (EDP). Je voudrais aussi préciser que les EDP sont très répandues dans la modélisation des phénomènes naturels jusqu’au monde sous-atomiques. Je pense avoir apporté des contributions assez colossales dans cette branche de recherche. De plus, le comité de sélection a aussi plébiscité mon travail pour l’avancement de la science en Afrique.

En parlant justement des mathématiques, quel état des lieux faites-vous de cette filière sur le continent ?

Malheureusement, la situation de ce domaine n’est pas très reluisante en Afrique. Pour cause, elles ont toujours été perçues comme une matière difficile, réservée aux génies à cause de son histoire antérieure, essentiellement du fait de l’approche d’enseignement très théorique. Cette pédagogie classique rendait les mathématiques très complexes et leur compréhension difficile pour les élèves.

Mouhamed Moustapha Fall, est le gagnant du prix Ramanuja 2022 pour les jeunes mathématiciens des pays en développement.© DR

L’enseignement des maths est-il à la hauteur au vu des enjeux contemporains, nous assistons tout de même à une révolution industrielle où 65 % des Africains qui sont actuellement à l’école primaire sont formés pour des emplois qui n’existent pas encore ?

Son enseignement n’est pas encore assez pratique et lié aux réalités de tous les jours. Pour rendre cette filière pertinente dans le monde contemporain, il ne s’agit plus d’amener les étudiants à mémoriser les formules, mais de ramener les formules aux réalités quotidiennes. Comment utiliser les mathématiques dans les périmètres maraîchers, voire dans les activités des petites et moyennes entreprises ? Voilà les questions que l’on doit aborder dans l’utilisation des calculs et des statistiques.

Comment changer la donne ?

Dans ce contexte, une réforme de l’enseignement primaire et secondaire s’impose. Nous devons l’adapter au monde actuel, très en avance dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), où vivent les enfants. Nous devons très tôt spécialiser les élèves en les exposant plus aux utilisateurs des sciences mathématiques dans les laboratoires, les entreprises, les banques, car ils passent beaucoup trop de temps dans les salles de classe, recopiant des formules dont ils ne comprennent pas l’utilité ! Ainsi, chez AIMS, certains de nos programmes de formation sont mis en place en collaboration avec des entreprises spécialisées dans le big data, l’intelligence artificielle ou la sécurité informatique. Cela donne un avantage à nos étudiants qui sont en général recrutés quelques mois après leur formation. Nous sommes convaincus qu’en rendant les mathématiques pratiques, nous créerons une nouvelle perception et un nouvel engouement chez de jeunes Africains pétris de talents pour qu’ils apportent leurs contributions au développement du continent grâce aux Stim.

Pour l’instant, les étudiants africains en sciences et en mathématiques se forment et travaillent en grande partie à l’étranger. Ainsi, selon l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE), plus de 1 million de personnes issues du continent africain et titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur quittent chaque année leur pays d’origine. Comment inviter ces cerveaux à rester sur le continent ?

Il est malheureusement vrai que beaucoup d’entre eux quittent l’Afrique ! Cependant, il existe des centaines de jeunes scientifiques, comme moi, qui reviennent au pays chaque année grâce à l’existence de cadres qui favorisent de plus en plus la recherche et la réflexion scientifiques. Ainsi, plusieurs efforts sont en train d’être déployés par beaucoup de pays de la sous-région où nous observons une augmentation assez considérable des budgets des ministères de l’Enseignement supérieur. Au Sénégal, sur un budget global de 600 000 milliards de francs CFA, plus de 334 milliards (plus de 500 millions d’euros) sont alloués à ce ministère en particulier.

Comment mieux valoriser les opportunités d’apprentissage et d’innovation pour ceux qui en ont les capacités, à l’image de la Nigériane de 16 ans Faith Odunsi, championne mondiale des mathématiques ?

Il faut valoriser les talents en leur donnant de la place et du soutien. Ils pourront contribuer à des innovations importantes qui pourront changer la vie de plusieurs millions de personnes. Je dois aussi dire que la valorisation des talents ne doit pas exclure les autres. Tous nos jeunes d’aujourd’hui sont des talents. Il est impératif de rendre nos espaces d’apprentissage attractifs, les dédier aux techniques d’apprentissage modernes et adapter nos curricula. Ces curricula doivent sortir de la théorie et être plus pratiques. Une nouvelle façon d’enseigner les sciences mathématiques doit être promue en créant un écosystème favorable à l’épanouissement des chercheurs dans le pays et favoriser le retour des intellectuels résidents à l’étranger. Cela passe aussi par une révision des organes et des institutions chargés de l’évaluation de l’enseignement et de la recherche. Nous devons davantage valoriser l’excellence, promouvoir les jeunes prodiges et reformer les critères d’évaluation, qui existent depuis les années 1970, et qui sont basés uniquement sur la quantité de résultats produits par un chercheur et non sur la qualité.

Au-delà de la recherche et de l’enseignement, quel peut être l’apport des Stim dans le développement de l’Afrique ?

L’Afrique est le continent du futur en ce sens que son décollage est lié au progrès des Stim. Ils sont aussi la meilleure opportunité de création de richesse et de facteurs de production, donc, des facteurs d’emplois et d’employabilité. Nos politiques doivent intégrer cette dimension. De plus, l’inclusion des femmes est aussi primordiale, car elles ont un rôle essentiel à jouer dans l’émergence du continent grâce aux Stim. Cependant, elles font face à beaucoup de barrières, essentiellement à des pesanteurs sociales. Elles sont vite engagées dans des couples ou sont limitées dans la participation à cause de nos valeurs africaines qui sont importantes mais qui doivent évoluer et s’adapter au contexte actuel du monde. Par exemple, elles continuent de détenir les plus lourds fardeaux de ménage, de nos familles et de nos communautés. Le calendrier journalier, partout en Afrique, montre clairement que la femme a la responsabilité de plus de 60 % des charges familiales. Ces réalités dont, nous sommes par moments fiers, expliquent aussi la faible scolarisation des filles dans certaines situations. Nous devons accepter d’envoyer les filles à l’école et de les soutenir pendant qu’elles y sont. Nos politiques doivent avoir un regard particulier sur ces aspects, car la progression de l’égalité des femmes en Afrique pourrait ajouter 316 milliards de dollars à son PIB d’ici à 2025.

Avec Le Point propos recueillis par Szymon Jagiello

Québec-Valorisation du français : 300 $ aux enseignants pour acheter des livres québécois

avril 18, 2023
Bernard Drainville tend un livre à un groupe d'enfants assis au sol.

Bernard Drainville a profité de son annonce pour montrer des livres québécois à des élèves de l’école Saint-Albert, à Québec. Photo : Radio-Canada/Érik Chouinard

Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville annonce que le gouvernement donnera annuellement un montant de 300 $ aux enseignants pour l’achat de livres québécois. C’est la première d’une série de mesures avec lesquelles il souhaite valoriser le français à l’école.

Les livres achetés doivent servir à garnir les bibliothèques de plus de 34 000 classes. Au total, la mesure coûtera 55,6 millions de dollars d’ici 2027 et permettra d’acheter environ 18 livres par année pour chaque classe.

Donner le goût de la lecture aux enfants dès leur plus jeune âge ne peut être que positif pour leur développement et leur réussite scolaire. Et développer cet intérêt n’est possible que si nous rendons disponibles le plus de livres de qualité possible pour nos élèves, affirme Bernard Drainville dans un communiqué.

Le ministre souhaite aussi valoriser l’enseignement et la lecture par son annonce. Elle cadre dans les priorités qu’il s’est données dans son plan pour redresser la situation dans les écoles du Québec, qu’il a présenté en début d’année.

Le gouvernement croit également que l’annonce constitue une bonne mesure pour contrer le déclin de la langue française dans la province.

Avec Radio-Canada par Érik Chouinard

Canada: Les enseignants québécois moins attirés par l’Ontario

avril 12, 2023
Les élèves lèvent la main.

Une enseignante en classe avec ses élèves Photo: Istock/Wavebreakmedia

Le nombre d’enseignants qui quittent le Québec pour aller travailler en Ontario a diminué depuis cinq ans. L’Ordre des enseignants de l’Ontario fait état d’une diminution de plus de 30 % depuis cinq ans. La pénurie de main-d’œuvre dans les écoles québécoises pourrait expliquer ce recul.

Marie-Pierre Rouleau travaille en Ontario comme enseignante depuis plus de 20 ans. Après des études en enseignement à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), elle a décidé de quitter la province pour aller travailler dans une école de Thunder Bay.

En 2000, quand tu sortais de l’université, il n’y avait pas vraiment beaucoup d’emplois dans ma région. Mon goût de l’aventure et le fait qu’on allait sur des listes de suppléance à Rimouski, c’est ça qui m’a poussée à quitter le Québec […] les salaires plus élevés étaient aussi très attrayants.

Aujourd’hui encore, elle ne regrette pas son choix.

« Je ne retournerais jamais enseigner au Québec, surtout avec ce que j’entends aux nouvelles et de mes amis qui sont au Québec. »— Une citation de  Marie-Pierre Rouleau

Pendant des années, des enseignantes et des enseignants, comme Marie-Pierre, ont quitté le réseau scolaire québécois pour aller dans la province voisine. Certaines années, ils étaient plus de 200 à s’expatrier.

Beaucoup d’enseignants du Québec, lorsqu’ils ne réussissaient pas à avoir du travail au Québec, eh bien, ils allaient du côté ontarien, explique la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Josée Scalabrini.

Mais de moins en moins d’enseignants québécois optent pour la province voisine. Selon les plus récentes données de l’Ordre des enseignants de l’Ontario, 106 enseignants formés au Québec ont commencé à travailler dans les écoles ontariennes en 2022, comparativement à 158 en 2017, soit une baisse de 33 %.

La pénurie de personnel

Des experts du milieu de l’éducation estiment que l’importante pénurie de personnel dans le réseau scolaire québécois peut expliquer cette tendance à la baisse.

« Le fait qu’il y a une grande pénurie actuellement, peut-être que nos diplômés ont accès plus facilement à des emplois ici […]. La pénurie […] ça donne un accès facile à l’emploi. »— Une citation de  Mylène Leroux, professeure et chercheuse au Département des sciences de l’éducation à l’Université du Québec en Outaouais (UQO)

Selon la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, les besoins sont tels dans le réseau scolaire québécois que les diplômés en enseignement n’ont plus besoin de s’expatrier pour décrocher un emploi.

Étant donné qu’on vit une grande pénurie, nos jeunes sont souvent déjà placés dans nos centres de service quand ils finissent leurs cours […] donc ces jeunes-là qui sortent de nos universités n’ont plus besoin de s’expatrier, d’aller dans d’autres provinces pour travailler et gagner leur vie, dit Josée Scalabrini.

Josée Scalabrini assise à une table de presse devant un micro.

Josée Scalabrini est présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada

Une situation que constate également la professeure Mylène Leroux. Nos étudiants, quand ils sortent, souvent ils sont en mesure d’avoir des contrats de longue durée ou des postes, ce qui n’était pas ma réalité il y a 20 ans.

Elle croit également que les jeunes diplômés en enseignement préfèrent travailler dans les écoles québécoises plutôt que de s’expatrier en Ontario, maintenant que de nombreux postes sont disponibles dans le réseau de l’éducation.

Tendance à la baisse

On les forme avec le système d’éducation du Québec, donc s’ils vont en Ontario, ils doivent s’adapter à un nouveau système d’éducation, à des programmes qui sont différents des nôtres, à des politiques qui sont différentes des nôtres. Ils doivent aussi enseigner en milieu francophone minoritaire en Ontario, ce qui n’est pas le cas au Québec, indique Mme Leroux.

D’ailleurs, le nombre total d’enseignants en provenance du Québec dans le réseau scolaire ontarien a baissé de 18 % depuis cinq ans.Début du widget . Passer le widget?

« C’est beaucoup plus difficile de recruter des enseignants dans les dernières années que par le passé. »— Une citation de  Yves Lévesque, directeur général de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques

À l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques, le directeur général Yves Lévesque admet que le recrutement d’enseignants, dont ceux provenant du Québec, est plus difficile qu’auparavant.

Il y a un ralentissement parce qu’il y a une pénurie; parce qu’au Québec avant, tu avais de la difficulté à te trouver une permanence. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus facile […] il y a probablement moins de monde intéressé aussi de quitter le Québec pour venir en Ontario. Ça coûte un peu plus cher en Ontario qu’au Québec, le coût de la vie.

Une tendance qui devrait se poursuivre avec tous les postes disponibles dans les écoles du Québec, les départs à la retraite prévus dans les prochaines années et l’amélioration des conditions salariales des nouveaux enseignants.

Le gouvernement Legault a augmenté le salaire de départ des enseignants pour tenter d’en attirer plus.

Avec Radio-Canada par Jean-Philippe Robillard

Congo-Education : bientôt un complexe scolaire à Tchiminzi

avril 12, 2023

La pose de la première pierre marquant le lancement des travaux de construction du complexe scolaire de Tchiminzi, situé à 60 km de Pointe-Noire, dans le district de Tchiamba Nzassi, a eu lieu le 11 avril en présence de Bruno Jean-Richard Itoua, ministre des Hydrocarbures, et de Jean-Luc Mouthou, ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’Alphabétisation.

1- La pose de la première pierre par les ministres et le directeur général de la SNPC/ Adiac

Le don du Groupe de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) à la population de Tchiamba Nzassi s’inscrit dans le cadre des activités liées à la célébration des 25 ans de cette société. La construction du complexe scolaire de Tchiminzi, dont les travaux seront exécutés par l’entreprise Serru-top et qui dureront cinq mois, va soulager le calvaire des enfants de ce village, obligés de parcourir des dizaines de kilomètres pour rallier Tchitanzi et parfois même Tchiamba en période scolaire.

En exécutant le rituel d’usage, Jean-Félix Bitoumbou, chef de famille de Tchiminzi, a loué, au nom de la population, l’humanisme de Maixent Raoul Ominga, directeur général du Groupe SNPC qui, après avoir offert un dispensaire à sa localité et réhabiliter la voie de Tchiamba Nzassi à Koundji, s’apprête à leur offrir un complexe scolaire moderne. Ce  satisfecit a également été exprimé par Yves Bodler Ngongo, sous-préfet de Tchiamba Nzassi. « La population remercie le gouvernement et ses partenaires pour toutes les actions  de charité menées dans notre district. C’est le cas de ce complexe dont l’enseignement est le grand bénéficiaire. En effet, c’est  l’école qui forme et produit les cadres de demain pour le bien de la société », a-t-il dit.

2 -La photo de famille à la fin de la cérémonie/ Adiac

Le complexe scolaire de Tchiminzi sera construit pour endiguer le phénomène de décrochage scolaire, arrêter l’exode rural et donner aux enfants des conditions optimales d’études. C’est ce que la SNPC, dans le cadre de sa responsabilité sociétale, espère apporter en contribuant à l’amélioration du système éducatif dans le pays, a renchéri Marie Joseph Letembet, secrétaire général de la Fondation SNPC, avant de présenter l’ouvrage qui s’étend sur une superficie de 2, 7 hectares. Il est composé des bâtiments administratifs avec salles de classe, bloc administratif, blocs de latrines, etc., pour le préscolaire, l’école primaire et le collège.

Les logements administratifs, qui s’étendent sur deux bâtiments, sont équipés de chambres à coucher, de salon, de douches, de toilettes…Ils sont réservés pour les directeurs du collège, de l’école primaire et des enseignants. Les ouvrages annexes qui vont meubler ce complexe sont constitués de l’installation photovoltaïque au niveau des logements du site, un forage d’une profondeur de 120 mètres avec équipement solaire, un château d’eau  et six bornes fontaines de six robinets. « En procédant à cette pose de la première pierre pour la construction du futur complexe scolaire où seront formés demain les cadres de notre chère République, je me sens particulièrement heureux en posant ce geste qui est une façon d’apporter notre modeste contribution à l’épanouissement de la communauté, notamment sur le plan culturel et éducatif », a dit Maixent Raoul Ominga. Il a demandé à la population d’accompagner et de faciliter la tâche de l’entreprise par la protection des équipements.

Avec Adiac-Congo par Hervé Brice Mampouya

A Canton, Macron parle aux étudiants chinois et prend le thé avec Xi

avril 7, 2023
A Canton, Macron parle aux etudiants chinois et prend le the avec Xi
Macron à Canton s’adresse aux étudiants chinois avant son rendez-vous du thé avec Xi© AFP/Ludovic Marin

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé vendredi à Canton la guerre russe auprès d’étudiants chinois, avant une cérémonie du thé puis un dîner avec son homologue Xi Jinping.

Le déplacement dans cette ville du sud de la Chine clôture une visite d’Etat de trois jours qui l’a mené d’abord à Pékin et visait à renouer les liens en face-à-face après trois ans de relations à distance en raison du Covid.

Le président a fait du conflit en Ukraine le sujet principal de cette visite, appelant jeudi la Chine à « ramener la Russie à la raison » vis-à-vis de l’Ukraine.

Arrivé en début d’après-midi à Canton, troisième ville du pays avec 15 millions d’habitants, il a rejoint immédiatement l’université Sun Yat-sen où une foule l’a accueilli chaleureusement, de nombreuses personnes brandissant leurs téléphones portables dans l’espoir d’un selfie avec lui.

Dans le gymnase du campus, il a dénoncé, face à un public d’un millier d’étudiants, la guerre russe qui « colonise » l’Ukraine.

« C’est un pays qui décide de coloniser son voisin, de ne pas respecter les règles, de redéployer des armes, de l’envahir », a-t-il insisté, à propos de la Russie.

Cérémonie du thé

Cette université, l’une des plus prestigieuses du pays, a des partenariats avec 24 établissements français dont l’École normale supérieure, l’École de management de Lyon ou encore l’université d’Angers.

Elle est aussi associée à un consortium d’écoles d’ingénieurs dans le cadre de l’Institut franco-chinois sur l’énergie nucléaire.

Après cette rencontre avec les étudiants, Emmanuel Macron a ensuite rejoint Xi Jinping sur l’île de Shamian, au coeur de la ville.

Les deux hommes ont marché ensemble dans le jardin pour se rendre à la résidence du gouverneur de la province du Guangdong, où le père de M. Xi, Xi Zhongxun, a vécu quand il occupait ce poste de 1978 à 1981.

Dans un décor champêtre face à un lac, ils ont ensuite partagé une cérémonie du thé, au cours de laquelle le président chinois a évoqué quelques souvenirs de jeunesse: « Je suis venu très souvent ici, en 1978 j’étais étudiant (…) et je suis venu ici rendre visite à mon père ».

A l’issue de la cérémonie, les deux dirigeants devaient partager un dîner privé.

Pression sur l’Ukraine

Évoqueront-ils encore la guerre en Ukraine ?

La veille, MM. Macron et Xi avaient tout deux appelé à des pourparlers de paix le plus tôt possible et rejeté tout recours à l’arme nucléaire.

Mais si, comme on l’assure côté français, Xi Jinping s’est dit prêt à appeler son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le dirigeant chinois a précisé qu’il le ferait au moment qu’il aura lui-même choisi.

Un geste d’ouverture qui reste à confirmer mais jugé « positif » par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, également à Pékin jeudi.

Ces dernières semaines, la pression internationale est montée d’un cran sur la Chine pour l’inciter à s’impliquer dans la recherche de la paix.

Jeudi toutefois, le Kremlin a exclu la possibilité d’une médiation chinoise pour stopper les combats, car « la situation avec l’Ukraine est complexe, il n’y a pas de perspectives de règlement politique ».

Avant de reprendre l’avion pour Paris dans la nuit de vendredi à samedi, M. Macron se réunira dans la soirée avec deux investisseurs chinois: Tang Jiexiong, président du groupe Wencan, puis Jiang Long, directeur Général de XTC New Energy Materials.

Wencan est un groupe de fonderie à haute pression pour l’industrie automobile, spécialisé dans la fabrication de pièces détachées en aluminium, tandis que XTC New Energy Materials est spécialisé dans la production de matériaux pour les batteries de lithium utilisées notamment pour les véhicules électriques.

Par Le Point avec AFP

Quatre enfants tués à la hache dans une crèche au Brésil

avril 5, 2023
Quatre enfants tues a la hache dans une creche au Bresil
Quatre enfants tués à la hache dans une crèche au Brésil© AFP/Anderson Coelho

Une crèche du sud du Brésil a été le théâtre de scènes d’horreur mercredi, quand un homme de 25 ans y a fait irruption et tué quatre enfants à la hache, dans un pays où les attaques dans des écoles se sont multipliées ces dernières années.

Le drame s’est déroulé dans la matinée, dans une crèche privée où se trouvaient une quarantaine d’enfants à Blumenau, ville d’environ 360.000 habitants de l’Etat de Santa Catarina.

« L’auteur de l’attaque a sauté par dessus le mur de la crèche armé d’une petite hache. (…) Il l’a utilisée pour asséner des coups sur les enfants, surtout au niveau de la tête », a expliqué lors d’un point presse le responsable des pompiers Diogo de Souza Clarindo.

Selon lui, les victimes, trois garçons et une fille, étaient âgées de cinq à sept ans. L’assaillant a également blessé quatre enfants, tous hospitalisés « dans un état stable », a indiqué l’hôpital local Santo Antonio à l’AFP.

La Police militaire a annoncé que le suspect s’était rendu et avait été placé en détention. Selon plusieurs médias, citant des sources policières, il était sous le coup d’une « crise psychotique » au moment de l’attaque, et n’avait aucun lien avec la crèche.

« C’est avec une énorme tristesse que j’ai appris qu’un assassin avait fait irruption dans la crèche privée Cantinho do Bom Pastor, à Blumenau, et attaqué des enfants et des employés », a déclaré pour sa part le gouverneur Jorginho Mello dans un communiqué.

La mairie de Blumenau a décrété un deuil officiel de 30 jours et a annulé les cours de toutes les écoles municipales mercredi.

Acte « monstrueux », dit Lula

Dans un témoignage au site du quotidien Folha de S. Paulo, une employée de la crèche dit avoir fermé à clé la salle où se trouvaient les bébés pour les protéger de l’assaillant.

Cette nouvelle attaque dans un établissement scolaire a suscité une vive émotion au Brésil. Le président Luiz Inacio Lula da Silva a aussitôt envoyé un message de condoléances aux familles, condamnant cet acte « monstrueux ».

« Il n’y a pas de plus grande douleur pour une famille que de perdre des enfants, ou petits-enfants, surtout lors d’un acte de violence contre des enfants innocents et sans défense », a tweeté le chef de l’Etat.

La situation était tendue aux alentours de la crèche: des images du site G1 montraient une forte présence de secouristes et de forces de l’ordre, tandis que plusieurs dizaines de personnes attendaient des nouvelles derrière le cordon de sécurité.

« Calmez-vous, seulement les parents » sont autorisés à entrer, criait un policier.

« Ma femme est en état de choc », a déclaré à des journalistes, dont l’AFP, le mari d’une des employées de la crèche.

« Elle m’a dit que quand le type est parti, elle a tenté de réanimer un enfant, mais n’a pas réussi », a-t-il ajouté.

Les attaques dans des écoles se sont multipliées au Brésil ces dernières années. En novembre, un adolescent de 16 ans a tué quatre personnes dans deux écoles à Aracruz, dans l’Etat d’Espirito Santo (sud-est).

La semaine dernière, une enseignante de 71 ans a été tuée à coups de couteau par un élève de 13 ans à Sao Paulo (sud-est), ville la plus peuplée et capitale économique du Brésil.

Une tragédie avait également eu lieu dans une crèche en 2017, quand un homme avait mis le feu à l’établissement, tuant neuf enfants et une enseignante et faisant une quarantaine de blessés.

L’attaque la plus meurtrière a eu lieu en 2011, quand un ancien élève d’une école primaire avait tué 12 enfants avant de mettre fin à ses jours avec une arme à feu, dans le quartier populaire de Realengo, à Rio de Janeiro (sud-est).

Par Le Point avec Blumenau (Brésil) (AFP) –