Deux semaines après un séisme qui a fait plus de 41 000 morts, la Turquie a été sinistrée lundi par deux nouvelles secousses, de magnitude 6,4 et 5,8.

La Turquie à nouveau dévastée par une catastrophe naturelle. Deux nouveaux séismes de magnitudes 6,4 et 5,8 ont été enregistrés lundi 20 février au soir dans la province turque de Hatay, au sud du pays. Cette région avait été la plus éprouvée par le tremblement de terre du 6 février qui a fait plus de 41 000 morts en Turquie, a rapporté l’agence turque de secours Afad.
L’agence de secours a appelé sur Twitter la population à rester à l’écart de la côte par précaution, mettant en garde contre le risque de submersion. La province de Hatay borde la Méditerranée, et possède en son sein la ville d’Antakya dans les terres et le grand port de marchandises d’Iskenderun sur le littoral.
La première secousse, de magnitude 6,4, dont l’épicentre était situé à Defne, un district distant d’une quinzaine de minutes en voiture – en temps normal – d’Antakya, est survenue à 20 h 4 locales (18 h 4 à Paris) et a été très violemment ressentie par les équipes de l’Agence France- Presse à Antakya et à Adana , 200 km plus au nord. Elle a été suivie trois minutes plus tard d’une nouvelle secousse de magnitude 5,8 à Samandag, une localité côtière au sud d’Antakya, a signalé l’Afad qui redoute « une élévation du niveau de la mer jusqu’à 50 cm ».
« On avait l’impression que la terre était en train de s’ouvrir pour nous avaler »
Les secousses ont été également ressenties dans la région d’Alep, dans le nord-ouest de la Syrie, ont rapporté les correspondants de l’Agence France-Presse sur place, qui ont vu la population paniquée quitter les habitations et sortir dans les rues. Des pans d’immeubles endommagés se sont écroulés, a précisé un photographe.
À Antakya aussi, la secousse a suscité un mouvement de panique parmi la population déjà durement éprouvée et a soulevé d’importants nuages de poussière dans la ville en ruines. Sur une place du centre de la ville, Ali Mazloum, un jeune Syrien de 18 ans, a témoigné à l’Agence France-Presse de l’intensité de ce tremblement de terre. « On était avec l’Afad qui recherche les corps de nos proches quand la secousse nous a surpris. Tu ne sais pas quoi faire », a-t-il confié.
« On s’est attrapés les uns les autres et, juste devant nous, les murs ont commencé à s’effondrer. On avait l’impression que la terre était en train de s’ouvrir pour nous avaler », a-t-il également confié. Non loin, un tractopelle pleins phares s’employait à dégager une avenue de deux fois deux voies, recouverte de gravats. « Celui-là vient de tomber », a lancé à l’Agence France-Presse un secouriste en désignant les restes d’un bâtiment écroulé.
Plus de 6 000 répliques enregistrées depuis le séisme du 6 février
Un journaliste de l’Agence France-Presse a vu et entendu s’écrouler plusieurs pans de murs d’immeubles déjà très endommagés et plusieurs personnes, apparemment blessées, appeler au secours. Ali, qui vit depuis douze ans à Antakya, est toujours à la recherche des corps de sa sœur et la famille de celle-ci, ainsi que de ceux de son beau-frère et de sa famille disparus depuis quatorze jours.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est rendu lundi dans la province de Hatay, frontalière de la Syrie, l’une des onze provinces du sud de la Turquie affectées par le séisme du 6 février et l’une des deux seules avec Kahramanmaras où les recherches et les fouilles se poursuivent. Les autorités turques les ont arrêtées dimanche partout ailleurs et l’espoir de retrouver des survivants est pratiquement inexistant après quatorze jours.
Selon le chef de l’État, plus de 118 000 bâtiments ont été détruits ou gravement endommagés. L’Afad assure que plus de 6 000 répliques ont été enregistrées depuis le tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 qui a dévasté le sud de la Turquie et la Syrie il y a exactement deux semaines.
Le Point.fr par Quentin Marchal avec Agences