Archive for the ‘Litterature’ Category

Pouvoir en déluge

décembre 18, 2019

 

Dans l’inondation sale du pouvoir

Aucun ministre n’émerge du perchoir

Chacun sonne et prépare son départ furtif

Empochant avidement l’argent frais sur le vif

 

Spectateurs avertis de la contestation universelle

Ils surveillent le ras-le-bol de la jeunesse mondiale

Comme une puce affamée qui leur pince les oreilles

Au point de mettre déjà à l’abri leurs victuailles

 

Ayant émergé dans la mauvaise gestion et la corruption

Le cœur battant la chamade d’une éventuelle punition

Ils sont devenus des amis des féticheurs aigris des gris-gris

Leur permettant à temps de s’enfuir à l’assaut du moindre cri

 

Bernard NKOUNKOU

Cameroun: l’écrivain Patrice Nganang interpellé par la police

décembre 7, 2017

Yaoundé – L’écrivain camerounais Patrice Nganang a été arrêté mercredi par la police à l’aéroport de Douala, alors qu’il s’apprêtait à quitter le pays, a-t-on appris de source proche de la police.

« Patrice Nganang a été interpellé hier à Douala », alors qu’il devait embarquer pour Harare, selon cette source, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat.

« Des agents l’attendaient à l’aéroport. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il a été, aux dernières nouvelles, conduit à Yaoundé où il serait détenu au SED (Secrétariat d’Etat à la Défense, direction de la gendarmerie) », a précisé cette source.

« Il s’est illustré ces derniers jours par un certain nombre d’actes de provocation », a-t-elle ajouté, évoquant notamment des publications sur sa page facebook.

L’écrivain, qui réside aux États-Unis, terminait un séjour au Cameroun pendant lequel il s’est notamment rendu dans les régions anglophones (ouest), plongée depuis un an dans une grave crise socio-politique aux accents sécessionnistes.

M. Nganang est l’auteur de « Temps de chien », prix Marguerite Yourcenar et Grand prix de la littérature d’Afrique noire. Il enseigne la littérature à l’Université de New York.

Mardi, il avait publié sur le site internet de l’hebdomadaire Jeune Afrique un « carnet de route en zone (dite) anglophone », très critique envers le président camerounais Paul Biya pour sa gestion de la crise et la répression dans ces zones, a rappelé JA, qui s’est inquiété jeudi matin de la « disparition » de l’écrivain.

Romandie.com avec(©AFP / 07 décembre 2017 17h42)                                            

Orthographe: émotion en France autour du circonflexe

février 4, 2016

L’accent circonflexe bientôt banni de la langue française? Certains médias, relayés par les réseaux sociaux, ont annoncé jeudi sa mort prochaine en vertu d’une nouvelle réforme de l’orthographe, remontant en réalité à 1990.

La réforme, avalisée en son temps par l’Académie française malgré l’indignation des puristes, simplifie aussi l’orthographe de certains mots – comme « nénufar » (nénuphar) ou « ognon » (oignon). Elle allège l’usage des traits d’union.

Mais il a fallu la publication de nouveaux manuels scolaires par l’un des principaux éditeurs spécialisés en prévision de la prochaine rentrée, avec un macaron « orthographe recommandée », pour que le grand public découvre ce que les professeurs pouvaient déjà enseigner à leurs élèves depuis des années.

Quelques articles dans les médias ont aussitôt fait fleurir le hashtag #jesuiscirconflexe. Certains déplorent « le sacrifice de la langue française » par l’Education nationale, ou s’inquiètent de possibles quiproquos entre « les « tâches et les taches ».

Gout et aout sans chapeau
En réalité, selon la réforme, l’accent circonflexe aura toujours droit de cité et sera omis sur les « i » et les « u » dans les seuls cas où cela ne prêtera pas à confusion. Goût pourra s’écrire gout ou août, aout.

La réforme de l’orthographe « est en vigueur depuis 1990 », a souligné le ministère de l’Education nationale. « Le Conseil supérieur de la langue française a adopté en 1990 les nouvelles règles », qui ont été « approuvées par l’Académie française et publiées au Journal officiel ». « Ce n’est pas le ministère de l’Education qui fait l’orthographe en France ».

« C’est l’orthographe officielle de la République depuis plus de 25 ans. Ce qui est surprenant ce que l’on s’en surprenne », indique Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programmes (CSP).

« Plutôt du toilettage »
« L’Académie française a fait un travail très précis », estime-t-il. « Il y avait des anomalies orthographiques liées à des évolutions historiques un peu étranges, donc l’Académie avait vraiment veillé à ce que ces modifications soient compréhensibles, ce n’était absolument pas un bouleversement, plutôt du toilettage ».

Une tolérance « permet aux enseignants comme d’ailleurs à tous les fonctionnaires, d’utiliser les deux orthographes, c’est-à-dire avant révision ou après révision », souligne-t-il.

Romandie.com

France: Pourquoi PPDA a été placé en garde à vue

novembre 26, 2015

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Patrick Poivre d’Arvor le 5 avril 2008 à Pari afp.com/CATHERINE GUGELMANN

L’ex-présentateur de TF1 est soupçonné d’avoir perçu des livres et manuscrits précieux émanant de la société Aristophil, en délicatesse avec la justice. Ainsi qu’un étrange prêt de 400 000 euros.

Patrick Poivre d’Arvor a été placé en garde à vue hier dans le cadre de l‘affaire Aristophil, selon les informations de Closer. Il a longuement été interrogé par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), située rue du Château-des-Rentiers, à Paris, à propos de ses relations avec Gérard Lhéritier, fondateur de l’entreprise qui proposait des placements plus qu’hasardeux dans les manuscrits. Placé en liquidation judiciaire, Aristophil laisse aujourd’hui 18 000 épargnants le bec dans l’eau. Un krach à 800 millions d’euros. Gérard Lhéritier a d’ailleurs été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » en mars dernier.

Des photos de PPDA sur un yacht

Que vient faire l’ex-présentateur vedette de TF1 dans cette affaire? Comme L’Express le révélait le 11 novembre dernier, PPDA a profité de mouvements de fonds et de dons en nature en provenance d’Aristophil. L’ex-présentateur de TF1 était en effet le « parrain » des entreprises de Gérard Lhéritier, n’hésitant jamais à monter sur une estrade pour en vanter les mérites. Plusieurs vidéos postées par Aristophil sur YouTube, ainsi que la présence de PPDA lors de l’inauguration de l’hôtel particulier acheté par Gérard Lhéritier en plein Saint-Germain-des-Prés, attestent du rôle de « vitrine » joué par l’ancien présentateur.

Les enquêteurs ont aussi saisi, lors de leurs perquisitions, des photographies montrant le journaliste sur le Narval II, le yacht de Gérard Lhéritier. « Celle-là, c’est la cabine de mon ami Patrick! », avait coutume de lancer le fondateur d’Aristophil, lorsqu’il faisait visiter son bateau.

En retour, le patron d’Aristophil savait se montrer généreux. En 2012, le journaliste est condamné à verser 400 000 euros à TF1, pour avoir publiquement dénigré la chaîne après son licenciement, alors qu’une clause de confidentialité le lui interdisait. Bien qu’ayant pourtant perçu 3,5 millions d’indemnités de TF1, il se tourne alors vers Gérard Lhéritier, lequel lui prête les 400 000 euros. Au moment où les policiers ont perquisitionné le siège d’Aristophil, fin 2014, PPDA n’avait pas encore remboursé un centime de ce prêt généreux.

« Si tu veux me faire plaisir… »

Ce jour-là, les enquêteurs ont aussi mis la main sur un autre document étonnant : une carte de visite de l’ancienne star de TF1, agrafée sur le catalogue d’une vente aux enchères de manuscrits organisée par la maison Artcurial, le 13 décembre 2012. « Si tu veux me faire plaisir… », y avait écrit PPDA à son ami Lhéritier, avant d’indiquer une série de six lots de la vente: une lettre manuscrite de Delacroix, trois autres signées Blaise Cendrars, un exemplaire dédicacé de Mort à Crédit de Louis-Ferdinand Céline, un autre de Proust… Au total, ce jour-là, il y en avait pour plus de 15 000 euros. Mais on estime qu’au fil des ans, les dons « en nature » à PPDA s’élèveraient à environ 200 000 euros.

Autant de livres et de manuscrits qui ont été soustraits du capital de l’entreprise, ce qui aurait pu léser les épargnants. D’autant que, selon nos informations, ces dons auraient été dissimulés comptablement et ne renvoyaient à aucune  » prestation  » les justifiant. Voilà pourquoi les enquêteurs de la BRDE, mandatés par la juge d’instruction Charlotte Bilger, souhaitaient entendre PPDA, qui n’a pas été mis en examen à l’issue de sa garde à vue.

Lexpress.fr par Jérôme Dupuis

Rouge est le sang de nos morts

octobre 22, 2015

Rouge est le sang de nos morts

Rouge est le sang de nos morts

Adieu Petite Enfant

À la longue chevelure de sang

Couronne de rouge tressée

Tu t’en es allée Douce Petite

De l’enfance à peine sortie!

Ton immense jeunesse une écharde

Dans nos cœurs de douleur broyés

A Dieu Jeune Enfant

Brut diamant offert aux yeux

Du monde chargés d’effroi

Ton corps innocent dans le fleuve

De ton sang baigne dans ton sang vermeil

Sur le macadam rouge et noir!

Que ton sang proclame le chant brûlant

De la liberté parole confisquée

Que ton sang raconte le souvenir

Insoutenable de ta vie inachevée

Brutalement interrompue

Enfant Tendre

Petite Enfant

Chrysalide de toujours

Rêve infini d’un papillon

Qui jamais plus la maison n’éblouira

Qui jamais le ciel n’embrasera

Dans le fleuve de ton sang éparpillé

Petite Enfant dors!

Dors pour que vive l’espérance nouvelle

D’un lendemain éclatant de justice et de lumière!

Rouge est le sang de nos morts

Rouge est le sang douloureux de nos morts!

Marie-Léontine Tsibinda

THEATRE : L’écrivain Congolais Henri DJOMBO s’illustre avec « Les bruits des couloirs »

septembre 16, 2015

À l’occasion de cette rentrée littéraire, Henri Djombo signe « Les bruits des couloirs ». Il s’agit d’une pièce de théâtre qui ne laissera pas indifférent le commun des mortels. En effet, après dix ans de règne, le roi du Kinango souhaite céder le pouvoir. C’est une chose impensable et insupportable pour les membres de sa famille qui vont se donner corps et âme pour amener le roi et la reine à changer d’avis, afin de conserver le pouvoir et ses privilèges.

Romancier et excellent dramaturge, l’auteur se saisit de la problématique de l’alternance du pouvoir en mettant en scène, à travers ce drame en cinq tableaux, un scénario inhabituel avec beaucoup d’intelligence. « Rassurez-nous, Majesté ! Dites que ce n’est pas vrai », supplie Guizo, oncle du roi et premier ministre du Royaume, en réponse au souverain. Au sein du conseil de famille et de celui des sages, c’est argument contre argument.

Ce coup monarchique aurait été facilement réalisable sans l’obstination de la famille royale, des diplomates, de la Communauté des Grandes Nations et, plus étonnant, du peuple à obvier la volonté du roi à quitter le trône. Le bilan de son règne était pourtant positif. Toutefois, ce souverain méritait de se retirer et de prendre du repos. La pauvreté avait reculé dans le royaume et le bien-être des kinangois s’était amélioré.

Le roi : « Au moment où m’accompagne encore la sagesse et me gouverne la lucidité, laissez-moi passer le témoin à quelqu’un d’autre. »
La tante du roi : « Dans nos coutumes, on ne connait pas d’ex-roi, car le pouvoir accompagne le souverain. »
Le roi : « Toute chose a une fin. »
La princesse Titie, sœur du roi : « Non, vous êtes un ange…»

Face à l’intransigeance du monarque et de la reine, la sœur et la fille du roi galvanisent la population à travers de violentes manifestations visant à obliger le roi à demeurer sur le trône. Des morts seront à déplorer, le roi changera donc de stratégie et souhaitera désormais transformer la royauté en république pour que tout fils digne du Kinango puisse avoir la possibilité de la diriger.

Il s’ensuivra une fin imprévisible… Ce souverain avait bel et bien terminé sa mission qui consistait à sortir le Kinango du sous-développement avec la bénédiction du Tout-Puissant.

Starducongo.com par Franck CANA

« Les bruits des couloirs » d’Henri Djombo, théâtre, éditions Langlois Cécile, 75 pages, 14 euros.

Goncourt 2015 : la dernière sélection sera annoncée au musée du Bardo

septembre 16, 2015

Le président du Jury, Bernard Pivot. © Alain Jocard/AFP

Le président du Jury, Bernard Pivot. © Alain Jocard/AFP

 La troisième et dernière sélection du Prix Goncourt sera annoncée depuis le musée du Bardo à Tunis, le 27 octobre 2015.

Après l’attentat terroriste qui a fait 19 morts en mars 2015, cette manifestation revêt toute une dimension symbolique. Cependant, selon Marie Dabadie, secrétaire de l’académie Goncourt, le projet d’un événement littéraire avait été déjà lancé, en collaboration avec l’Institut français de Tunisie (IFT), en début d’année. « Et puis il y a eu l’attentat au Bardo. C’est à ce moment-là que l’académie a voulu faire un acte fort envers la Tunisie et a décidé que nous irions annoncer notre troisième sélection au Musée du Bardo. L’attentat de Sousse, qui a suivi, nous a conforté dans notre idée », précise Marie Dabadie.

Après une première sélection présentée le 3 septembre à Paris, 15 romans ont été retenus dont Les Prépondérants, du franco-tunisien Hédi Kaddour, fresque sur le protectorat français en Tunisie et au Maroc dans les années 1920, et 2084, une parabole sacrilège sur l’islamisme, de l’Algérien Boualem Sansal. Depuis le Bardo, Bernard Pivot, Président du jury, annoncera en présence de Tahar Ben Jelloun, Paule Constant, Pierre Assouline, Régis Debray, Françoise Chandernagor et Didier Decoin, membres de l’Académie, les quatre titres en lice pour l’attribution finale de 3 novembre à Paris.

La culture contre l’extrémisme 

Depuis l’attaque de mars 2015, le musée du Bardo dont les collections de mosaïques antiques comptent parmi les plus importantes au monde, a ouvert son espace à de nombreuses rencontres culturelles internationales, une manière pour la Tunisie de rétablir son image mais surtout de signifier que la culture est essentielle contre l’extrémisme.

Jeuneafrique.com par Frida Dahmani

La bataille de la pluie

septembre 14, 2015

 

Dans le silence noir de la nuit

Résonne la bataille de la pluie

Qui prend d’assaut la toiture

Les portes, les fenêtres et les murs

 

Dehors la pluie envahit la ville

Malgré l’alerte des autorités municipales

Les égouts engorgés d’eau ont craqué

Les rivières sorties de leur lit sont débordées

 

Furtivement l’eau s’infiltre, pénètre et rentre

Comme un voleur sans autorisation séquestre

Les objets dérobés emportés sans cris

Dans le malheur d’un matin qui gémit

 

Chacun constate l’ampleur de la dévastation

Le choc de l’inondation est à la désolation

Devant cette catastrophe naturelle puissante

Qu’a semé la mère pluie toute agissante

 

Les voitures sont emportées dans le torrent

Abandonnées contre un vieil arbre gisant

Entourés de frigos et de tristes cuisinières

Chargés de boue des saletés de la rivière.

 

Bernard NKOUNKOU

Notre hymne d’adieu

septembre 13, 2015

J’ai chanté pour toi l’hymne d’adieu

J’ai reçu pour toi le message des aïeux

Pour te dire que je t’aimerais toujours

Même au fond de la tombe sans détour

 

 

Mes larmes ont fait des cristaux sur mon corps

Gravant ma peau brune d’un tatouage en or

Riche souvenir de notre belle vie à deux

Quand nous étions à jamais heureux

 

 

Mon deuil symbole du respect de ta disparition

Permettant à ton âme de faire une mutation

Afin de renaître un jour dans mes enfants

Dans la joie et les effluves de l’encens

Bernard NKOUNKOU

Au dernier soleil du mois d’août

août 31, 2015

 

 

Attends-moi au dernier soleil d’août

Sous l’érable au bord de la route

Pour lever le voile du doute

 

Je te conduirais au bord du Saint-Laurent

Admirer les mouettes et les goélands

Dans la splendeur de leurs plongeons

 

Assis sur le sable aux pierres blanches

Ma langue dans ta bouche étanche

Cette soif de canicule sans manche

 

Tu peux toujours compter sur moi

Quand l’amour s’écroule comme un toit

Cherchant des épaules pour alléger son poids.

 

Bernard NKOUNKOU