Archive for the ‘Politique’ Category

Canada: Ruée au chemin Roxham avant sa fermeture

mars 25, 2023
Des demandeurs d'asile font la file devant une petite cabane, le soir.

Des demandeurs d’asile se précipitent au chemin Roxham pour traverser au Canada avant la fermeture officiel. Photo : Radio-Canada/Xavier Savard-Fournier

L’annonce de la fermeture imminente du chemin Roxham a poussé des dizaines de demandeurs d’asile à effectuer sans plus attendre la traversée vendredi soir. Depuis minuit, ceux qui tentent d’emprunter le passage sont accueillis par des agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Tôt samedi matin, des réfugiés se présentaient hésitants devant des agents postés devant le chemin Roxham. Ce n’est pas un point d’entrée officiel. Si vous traversez ici, vous serez arrêté, a fermement lancé à leur endroit un policier, devant les caméras de Radio-Canada.

Au petit matin, près de 270 migrants auraient tenté le passage après la fermeture du chemin Roxham, selon nos sources. Selon le protocole établi, ils ont été arrêtés et transportés au point d’entrée officiel le plus près, à Saint-Bernard-de-Lacolle.

Ils ont alors été interrogés par les agents des services frontaliers qui détermineront, selon l’examen de leur dossier, s’ils peuvent ou non entrer au Canada. Ceux qui ne répondent pas aux critères seront refoulés automatiquement aux États-Unis.

Des agents de la GRC déballent un nouveau panneau d'avertissement pour les demandeurs d'asile à la frontière entre les États-Unis et le Canada, au chemin Roxham, le samedi 25 mars 2023, à Champlain, dans l'État de New York.

Le poste-frontière irrégulier situé près du chemin Roxham est désormais fermé de manière permanente. Photo : La Presse Canadienne/Ryan Remiorz

Quelques heures plus tôt, avant le dévoilement d’un large panneau interdisant l’entrée au Canada aux abords du chemin Roxham, plusieurs demandeurs d’asile ont effectué la traversée.

C’est le cas de Pamela, une Congolaise de 37 ans. Lentement, mais sûrement, avec ses deux enfants et ses six valises, elle a réussi à gagner le Canada. Après avoir appris que le point d’entrée serait fermé à minuit, elle s’est précipitée pour pouvoir s’y rendre à temps.

Un Sénégalais rencontré sur place, qui est passé par le Brésil pour venir au Canada, a été l’un des derniers à arriver au pays par le chemin Roxham.

Il est presque minuit, a-t-il lancé, soulagé, à son entrée au pays. J’ai toujours voulu venir ici, pour mieux vivre que dans le pays que j’ai quitté où il y a beaucoup de problèmes. Des problèmes publics, politiques.

Des agents de la GRC devant des migrants au chemin Roxham.

Le chemin Roxham est officiellement fermé depuis minuit. Photo: Radio-Canada/Élyse Allard

D’autres ont eu moins de chance et n’ont pu se présenter avant la fermeture du point d’entrée que de milliers de demandeurs d’asile ont emprunté depuis 2017 pour se rendre au Canada.

C’est le cas d’un Pakistanais rencontré par Radio-Canada, dont le chauffeur de taxi s’est égaré en route vers le chemin Roxham. Il espère que les autorités canadiennes seront clémentes à son endroit. S’il vous plaît, aidez-moi pour que je puisse me trouver une nouvelle maison, a-t-il lancé.

L’espoir côtoie donc l’inquiétude chez ces demandeurs d’asile, dont le sort paraît on ne peut plus incertain. Des passeurs rencontrés se désolaient pour eux.

Une famille qui devait arriver d’Afghanistan demain et nous devions les retrouver à 11 h à Burlington, raconte un jeune homme, qui avait l’habitude de transporter des demandeurs d’asile avec sa voiture contre rétribution.

Où je vais les amener? Je ne peux les emmener nulle part. Ça va perturber beaucoup de choses. Les gens ont peur, car ils n’ont pas d’autres options, dit-il.

Ces gens ont vendu tout ce qu’ils possédaient pour aller au Canada et maintenant ils sont coincés, a lancé un autre passeur. Ce n’est pas bien ce qu’ils font.

Une victoire pour le Québec

La fermeture du chemin Roxham avait fait l’objet d’une entente entre le Canada et les États-Unis il y a près d’un an. Le premier ministre Justin Trudeau a finalement procédé à l’annonce vendredi soir, pendant la visite du président américain Joe Biden à Ottawa.

Des leaders politiques, tant fédéraux que provinciaux, ont applaudi cette décision, qu’ils réclamaient depuis longtemps. Le premier ministre François Legault n’a pas hésité à qualifier la mesure de très belle victoire pour le Québec.

Le Québec subissait les contrecoups de ces arrivées très, très importantes de demandeurs d’asile qui entraient de manière irrégulière. Ça créait une pression vraiment énorme sur les groupes qui accompagnent les personnes immigrantes pour faciliter leur intégration, a expliqué la ministre québécoise de l’Immigration, Christine Fréchette, en entrevue à RDI, samedi matin.

Ça créait une pression également sur les services gouvernementaux, en matière d’éducation, de santé, de services sociaux par exemple. Tout ça va être allégé avec la renégociation de l’entente [sur les tiers pays sûrs], car il n’y aura plus la possibilité de passer par le chemin Roxham […] Il fallait trouver une solution rapide et durable à ce problème-là, a ajouté la ministre Fréchette.

La ministre québécoise de l'Immigration, Christine Fréchette, devant de nombreux micros.

La ministre québécoise de l’Immigration, Christine Fréchette. (Photo d’archives) Photo : La Presse Canadienne/Jacques Boissinot

L’accord entre le Canada et les États-Unis compliquera effectivement les entrées irrégulières au pays en actualisant l’Entente sur les tiers pays sûrs. Celle-ci s’appliquera maintenant aux 8900 kilomètres qui séparent les deux États, en transformant toute la frontière commune en passage officiel.

Des milliers de migrants ont réussi à contourner la règle ces dernières années en traversant la frontière à pied à certains endroits non officiels, comme le chemin Roxham, en Montérégie.

En 2022 seulement, 39 171 personnes ont traversé irrégulièrement la frontière, selon le nombre d’interceptions faites au Québec rapportées par la Gendarmerie royale du Canada.

Dorénavant, ceux qui entrent illégalement au Canada par le chemin Roxham ou par un autre passage irrégulier pourront être arrêtés et expulsés du territoire dans les 14 jours suivants.

L’accord prévoit toutefois que le Canada accueillera 15 000 migrants dans la prochaine année par les canaux officiels.

Radio-Canada par Julie Roy – avec les informations d’Élyse Allard, de Xavier Savard-Fournier et de La Presse canadienne

Remaniement ministériel en RDC: Bemba à la Défense, Kamerhe à l’Économie

mars 24, 2023

Un remaniement du gouvernement a été annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi en République démocratique du Congo, maintenant en fonction le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde mais redessinant l’équipe ministérielle à neuf mois de la prochaine présidentielle.

Parmi les nouveaux poids lourds du gouvernement figure, à la Défense, l’ancien vice-président (2003-2006) Jean-Pierre Bemba. Ex-chef de guerre, Jean-Pierre Bemba avait été condamné à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis en République centrafricaine avant d’être acquitté en appel en 2018, au terme de dix ans d’emprisonnement.

Il est nommé vice-Premier ministre et ministre de la Défense, alors que la RDC, aux prises avec des violences armées depuis près de trente ans dans sa partie orientale, connaît un pic de tension avec son voisin le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23 qui occupe, depuis l’année dernière, de larges pans de la province du Nord-Kivu.

Autre retour en grâce : Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel en 2022. Il est nommé à l’Économie, au rang, lui aussi, de vice-Premier ministre. Il y a cinq postes de vice-Premier ministre.

Un remaniement était présenté comme imminent depuis trois mois, après la démission, fin décembre, de trois ministres membres du parti de l’homme d’affaires Moïse Katumbi, candidat à la prochaine présidentielle, qui avaient quitté le gouvernement en solidarité avec leur mouvement politique en rupture avec la coalition au pouvoir.

La présidence a averti jeudi en début de soirée d’une « communication importante » à venir, avant qu’une porte-parole de Félix Tshikedi n’apparaisse à la télévision nationale après minuit pour lire la composition du nouveau gouvernement.

La prochaine présidentielle est prévue le 20 décembre prochain. Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a annoncé depuis des mois qu’il serait candidat à sa réélection.

Jean-Michel Sama Lukonde est Premier ministre depuis février 2021. Le président Tshisekedi l’avait nommé pour conforter sa majorité après avoir mis fin à la coalition qu’il formait au sommet de l’État avec son prédécesseur, Joseph Kabila.

Par RFI (Avec AFP)

La visite en France du roi Charles III reportée en raison des manifestations

mars 24, 2023
Des gendarmes français au milieu des gaz lacrymogènes.

Des gendarmes français au milieu des gaz lacrymogènes lors d’affrontements avec des manifestants, jeudi, à Nantes. Photo: Reuters/Stephane Mahe

Au lendemain d’une journée de forte mobilisation et de violences en France, qui a entraîné le report inédit de la visite du roi Charles III, la principale centrale syndicale réformiste a de nouveau appelé vendredi le gouvernement à surseoir à sa réforme sur les retraites.

Coup de théâtre vendredi matin : l’Élysée a annoncé que la visite d’État du roi Charles III qui devait commencer dimanche a été reportée, à la demande d’Emmanuel Macron, a tenu à préciser Downing Street.

La décision a été prise après un échange téléphonique entre le président de la République et le roi ce matin, afin de pouvoir accueillir Sa Majesté le roi Charles III dans des conditions qui correspondent à notre relation d’amitié, écrit la présidence française.

Portrait du roi Charles III.

Le roi Charles III Photo : Getty Images

Cette décision tombe au lendemain d’une journée de manifestations et une nuit de violences à plusieurs endroits au pays.

Entrée dans son troisième mois, la contestation contre le report de l’âge du départ à la retraite à 64 ans a rassemblé jeudi entre 1,089 million de manifestants (ministère de l’Intérieur) et 3,5 millions (syndicat CGT) pour la neuvième journée de mobilisation.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a appelé, comme la veille, le gouvernement à mettre sur pause sa réforme des retraites, et à ouvrir une négociation plus globale avec les syndicats.

Il faut se donner six mois pour regarder, et sur le travail et sur les retraites, comment il faut reprendre les choses à l’endroit, a-t-il déclaré sur RTL.

Face à un risque de blocage total porteur de graves dangers, il a proposé une large négociation, une manière de permettre au gouvernement, jusqu’à présent inflexible, de sortir sans se dédire de l’impasse dans laquelle il semble se trouver.

Tout le monde est inquiet ce matin parce qu’il y a eu des violences qui sont inacceptables […], il faut calmer le jeu maintenant, avant qu’il y ait un drame, a-t-il dit.

J’ai eu un conseiller de l’Élysée, […] c’est le moment pour dire : « Écoutez, on fait une pause, on se dit on attend six mois. » Il faut donner un signal au monde du travail. Ça calmerait le jeu, a-t-il précisé.

Une dixième journée d’actions est prévue mardi.

Manifestation à Dijon, dans l'est de la France, le 23 mars 2023.

Une manifestation, une semaine après que le gouvernement a fait passer une réforme des retraites au parlement sans vote. Photo: Getty Images/Arnaud Finistre

Le recours au 49.3, article de la Constitution française dégainé par le gouvernement pour faire passer en force à l’Assemblée sa réforme des retraites, et l’intervention mercredi du président Emmanuel Macron ont attisé les ardeurs des opposants, selon les détracteurs de la réforme.

On sent qu’il y a un élan extrêmement fort de la population, une opinion publique qui est largement convaincue et donc voilà, tant qu’il y a un calendrier qui nous permet d’agir, on est mobilisés, a commenté Marylise Léon, numéro deux du syndicat CFDT.

Les syndicats ont donné à nouveau rendez-vous mardi aux manifestants et grévistes, et des rassemblements de proximité sont prévus ce week-end.

La violence, qui n’avait jusqu’ici été que sporadique, a également fait une entrée en scène spectaculaire dans le jeu entre le gouvernement et les syndicats.

Pierre Hurmic, maire de Bordeaux.

Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, devant la porte brûlée de l’hôtel de ville de Bordeaux, le 24 mars 2023, au lendemain de son incendie par des manifestants lors d’un rassemblement contre la réforme des retraites. Photo: Getty Images/Romain Perrocheau

Porte de la mairie de Bordeaux incendiée, scènes de chaos dénoncées par la maire de Rennes, canons à eau à Lille et Toulouse, manifestante avec un pouce arraché à Rouen, commissariat pris pour cible à Lorient, etc. Les violences sont montées d’un cran presque partout. Inacceptables, a jugé la première ministre Elisabeth Borne.

À Paris, des violences ont éclaté en tête de la manifestation avec leur lot de vitrines brisées et de mobilier urbain détruit, et des incidents se sont poursuivis en soirée dans le sillage de cortèges dits sauvages. À rebours d’un défilé où la grande majorité des manifestants a marché pacifiquement.

Feux de poubelle, sirènes et gyrophares ont strié une nuit où des grappes de manifestants ont joué au chat et à la souris avec les forces de l’ordre.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a fait état de 457 interpellations et 441 blessés dans les rangs des forces de l’ordre. Il a dénoncé la violence de casseurs souvent venus de l’extrême gauche.

Le gouvernement reste inflexible concernant sa réforme. Emmanuel Macron, qui était jeudi à Bruxelles pour un sommet européen, avait la veille défendu bec et ongles une réforme nécessaire pour les finances publiques, assumant son impopularité.

Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a appelé à mettre le pays à l’arrêt, et le leader de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, à jeter toutes les forces dans la bataille.

Pour la cheffe de l’extrême droite, Marine Le Pen, finaliste malheureuse de la dernière présidentielle, Emmanuel Macron ne peut plus gouverner seul, il doit désormais en revenir au peuple.

Ironie de la situation : l’Iran dont le gouvernement use d’une répression terrible, a appelé vendredi la France à éviter la violence et à écouter les manifestants.

Par Radio-Canada avec AFP

Le roi Charles III est « bienvenu » malgré le mouvement social, dit Mélenchon

mars 23, 2023
Le roi Charles III est "bienvenu" malgre le mouvement social, dit Melenchon
Le roi Charles III est « bienvenu » malgré le mouvement social, dit Mélenchon© POOL/AFP/Kirsty Wigglesworth

Le roi Charles III, accueilli en fin de semaine par Emmanuel Macron, est le « bienvenu » en France malgré le mouvement social sur les retraites, a déclaré Jean-Luc Mélenchon jeudi sur TF1.

« C’est le représentant des Grands-Bretons, c’est eux qui choisissent le régime qui leur convient », a noté le chef de LFI.

« Ils ont un roi, ce n’est pas notre goût à nous Français qui sommes républicains », a-t-il souri.

« Mais il est le bienvenu car il représente le peuple anglais, aussi longtemps que le peuple anglais n’aura pas fait le nécessaire, c’est-à-dire instaurer une république », a estimé Jean-Luc Mélenchon.

L’ancien candidat à la présidentielle a ajouté avec malice: « Parce que les Anglais un jour ou l’autre auront une république, comme les Espagnols, et tous les pays libres ».

Mardi en meeting en Ariège, il avait été plus acide, s’adressant à Emmanuel Macron, qui refuse de retirer sa réforme controversée des retraites: « Que nous laissez-vous comme perspective, à part de vous admirer à Versailles avec le roi je sais pas combien ? »

Et celui qui a postulé trois fois pour être chef de l’Etat français s’était aussi adressé à Charles III: « Ici c’est la République. Ecoutez monsieur le roi on n’a rien contre vous, vous êtes le roi des Anglais c’est votre affaire, mais nous autres, Versailles ça va quoi… C’était pas le bon moment ».

Pour sa première visite d’Etat à l’étranger comme souverain du dimanche au mercredi, Charles III se recueillera à l’Arc de Triomphe à Paris avant de s’adresser au Sénat, une première pour un monarque britannique. Il se rendra aussi à Bordeaux dans le Sud-Ouest. Un dîner d’Etat aura lieu lundi soir au château de Versaillles.

Mais les débordements et la tension qui ont augmenté cette semaine dans la mobilisation contre le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, ainsi que des déclarations de défiance de certains syndicalistes vis-à-vis de la venue de Charles III, inquiètent les autorités anglaises.

Interrogé sur les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, Jean-Luc Mélenchon a rappelé: « Je ne suis pas d’accord avec ces formes d’action, elles invisibilisent » le mouvement social pacifique.

Le Point avec AFP

Chemin Roxham : Ottawa a conclu une entente avec Washington

mars 23, 2023

La question des migrations irrégulières sera abordée lors de la rencontre entre Justin Trudeau et Joe Biden.

Justin Trudeau serre la main de Joe Biden.

Des discussions autour de la question des migrations irrégulières ont notamment eu lieu pendant la rencontre bilatérale entre le premier ministre Justin Trudeau et le président Joe Biden lors du Sommet des leaders nord-américains en janvier. Photo : Reuters/Kevin Lamarque

Radio-Canada a appris que le gouvernement Trudeau a trouvé un terrain d’entente avec le gouvernement américain à propos des migrations irrégulières.

Selon plusieurs sources de haut niveau, Ottawa serait ainsi en mesure d’annoncer la fermeture du chemin Roxham à la frontière canado-américaine. Le gouvernement canadien se serait mis d’accord avec les Américains pour accueillir un certain nombre de migrants par les canaux officiels.

Les détails précis de l’accord ne sont toujours pas connus, mais selon des informations publiées par le Los Angeles Times, qui ont été confirmées par une source gouvernementale à Radio-Canada, le Canada aurait accepté d’accueillir 15 000 migrants par les canaux officiels.

L’annonce de cette entente pourrait survenir aussi tôt que vendredi. Les autorités doivent fignoler les détails opérationnels autour de l’annonce de la fermeture, car cela pourrait entraîner un bond des arrivées de migrants irréguliers.

Une source proche du dossier a toutefois affirmé à Radio-Canada que l’entente devrait entrer en vigueur dans les prochains jours.

Selon les informations de Radio-Canada, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et le ministre de l’Immigration, Sean Fraser, ont travaillé fort en coulisses auprès de leurs homologues américains ces dernières semaines pour arriver à ce résultat.

Mercredi, le premier ministre Justin Trudeau avait envoyé le signal en ce sens. En mêlée de presse, il avait déclaré : Ça fait plusieurs mois qu’on travaille de près avec les Américains pour rétablir la situation au chemin Roxham et regarder l’Entente sur les tiers pays sûrs. On va continuer notre travail, puis on va peut-être avoir quelque chose à annoncer.

Un enfant dans les bras d'une femme dans une file d'attente devant un chapiteau.

Une file de demandeurs d’asile venant d’Haïti attendent d’entrer au Canada depuis Champlain, État de New York, en août 2017. Photo: Reuters/Christine Muschi

La pression est forte sur le gouvernement Trudeau en provenance de Québec et des partis d’opposition à Ottawa. Hier, les chefs du NPD et du Bloc québécois ont réitéré au gouvernement leur demande de suspendre l’application de l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis.

Avant la période de questions à l’Assemblée nationale ce matin, le premier ministre du Québec, François Legault, a répété qu’il faut fermer le chemin Roxham. En mars, on est rendu à 58 % des arrivants par le chemin Roxham qui sont envoyés à l’extérieur du Québec, a-t-il indiqué lors d’un impromptu avec la presse parlementaire. C’est pas encore suffisant. Le Québec, a-t-il ajouté, a dépassé sa capacité d’accueil.

Près de 40 000 demandeurs d’asile ont traversé la frontière depuis le chemin Roxham en 2022. Ces migrants provenaient majoritairement d’Haïti, de la Turquie, de la Colombie, du Chili, du Pakistan et du Venezuela.

Le gouvernement Trudeau a investi pour y construire un complexe. Près d’un demi-milliard de dollars avaient été déjà dépensés par le gouvernement fédéral avant même l’afflux historique de 2022, que ce soit pour l’hébergement, les infrastructures ou la location de terrains.

Des contrats consultés par Radio-Canada, qui offrent un récapitulatif des sommes versées par le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada entre 2021 et octobre 2022, montrent que plus du tiers des nouvelles dépenses fédérales, soit environ 61 millions, concerne la location de chambres d’hôtel et d’immeubles de bureaux.

Avec Radio-Canada par Louis Blouin

Les militants du parti de Laurent Gbagbo voient leurs peines allégées en appel

mars 23, 2023

Condamnés le 9 mars en première instance par la justice ivoirienne à deux ans de prison ferme pour trouble à l’ordre public, ils ont vu leurs peines commuées en sursis au terme d’un procès qui s’est achevé tard dans la nuit.

Au Palais de justice d’Abidjan, le 21 février 2017. © ISSOUF SANOGO/AFP

L’audience s’est achevée hier, mercredi 22 mars, tard dans la nuit. Les 26 militants du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation politique de Laurent Gbagbo, condamnés le 9 mars en première instance à deux ans de prison ferme pour trouble à l’ordre public, étaient jugés en appel dans la grande salle du Palais de justice d’Abidjan. Au terme de plusieurs heures de débat, le tribunal a décidé de commuer leur peine en sursis.

Selon un de leurs avocats, Me Tapi, ils devraient être libérés ce jeudi 23 mars quand les démarches administratives nécessaires auront été effectuées. Ces 26 personnes étaient incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) depuis leur arrestation, le 24 février.

En soutien à Damana Pickass

Ce jour-là, le groupe s’était rassemblé, dans le calme, en soutien à Damana Pickass, le secrétaire général du parti, convoqué pour s’expliquer devant un juge d’instruction sur son rôle présumé dans l’attaque d’un camp militaire à Abobo qui avait fait trois morts et un blessé en 2021. Ce dernier était ressorti libre de son audition, mais avait plus tard été inculpé pour « atteinte à la sûreté de l’État, participation à des activités de terrorisme, blanchiment d’argent et détention d’armes ».

Le PPA-CI avait dénoncé des condamnations « iniques, arbitraires et politiquement orientées », « une provocation injustifiée du gouvernement ivoirien à l’égard du parti », et réclamé leur libération. Me Tapi, qui a plaidé l’acquittement, n’exclut pas de se pourvoir en cassation pour tenter de faire annuler ces condamnations.

Avec Jeune Afrique par Florence Richard

Canada: Des milliers de demandeurs d’asile refusés dans la nature

mars 21, 2023

Ottawa ignore le nombre précis de personnes toujours au Canada, malgré une mesure de renvoi.

« Arrêtez. Il est illégal de passer la frontière ici ou ailleurs qu'à un point d'entrée », peut-on lire sur une pancarte, en français et en anglais.

Des milliers de personnes, qui ont vu leur demande d’asile être refusée au Canada ces dernières années, seraient toujours au pays malgré une interdiction de territoire. Photo: La Presse Canadienne/Ryan Remiorz

Que deviennent les demandeurs d’asile arrivés en grand nombre, notamment par le chemin Roxham, dans les dernières années, lorsque leur dossier est rejeté?

Cette question n’a pas de réponse évidente. Si certains ont été renvoyés, d’autres sont peut-être encore au Canada, indique Immigration Canada, tout en avouant qu’Ottawa est incapable de suivre la trace de ces migrants, devenus parfois des illégaux.

Selon des données fédérales, près de 52 000 demandeurs d’asile déboutés seraient probablement toujours au pays, même si leur dossier a été refusé.

Ces chiffres figurent dans des demandes d’information faites par des députés conservateurs au Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration, dont Radio-Canada a obtenu copie.

Impossible, en réalité, d’avoir un chiffre précis. Cet inventaire peut être surdéclaré, est-il noté dans cette réponse d’Immigration Canada.

Lorsqu’un demandeur d’asile débouté ne confirme pas son départ du Canada, la mesure de renvoi n’est pas exécutée et le cas demeure dans l’inventaire des renvois, explique Immigration Canada, en soulignant que le système d’immigration du Canada ne permet pas l’arrestation et la détention proactives de toutes les personnes faisant l’objet d’une procédure de renvoi.

Un avion décolle de l'aéroport de Regina.

Ottawa organise des renvois sous escorte, par voie aérienne, dans certaines conditions. Photo: Radio-Canada/Matthew Howard

Pas de vérifications des départs

Il existe plusieurs types de renvois. Certains se font avec une escorte d’agents frontaliers, mais dans la majorité des cas, ces demandeurs d’asile déboutés doivent quitter le territoire par leurs propres moyens. Et aucun suivi précis n’est effectué.

« L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) n’est pas en mesure, à l’heure actuelle, d’indiquer avec précision le nombre de demandeurs d’asile déboutés qui ont quitté volontairement sans en informer l’ASFC. »— Une citation de  Extrait d’une réponse d’Immigration Canada

Le Canada ne fait pas de vérification de départ, regrette Stéphanie Valois, présidente de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI).

Elle-même ignore parfois la trajectoire de ses clients. Ça m’arrive que des personnes soient déjà parties, alors qu’on a un dossier ensemble. Avant une audience, je leur écris, parfois ils ne me répondent pas ou ils me disent qu’ils ont quitté le territoire canadien.

« On ne sait pas qui quitte le territoire. Ça pourrait être utile et plus facile pour tout le monde d’avoir un système qui collige toutes ces données. »— Une citation de  Stéphanie Valois, présidente de l’AQAADI

Certains peuvent aller aux États-Unis ou se faire émettre un document de voyage de leur pays d’origine sans que le Canada le sache, détaille cette avocate spécialisée en immigration.

Les renvois sous escorte minoritaires

Des renvois sous escorte ont lieu essentiellement pour des raisons de sécurité. Mais ils sont plutôt rares. Selon l’ASFC, ils représentent environ 10 % de tous les renvois exécutés. Habituellement, ceux-ci se déroulent par un vol commercial. Dans certains cas, les services d’un aéronef nolisé en sous-traitance peuvent être requis afin de pouvoir exécuter le renvoi sous escorte.

Un dossier refusé sur trois

Au cours des dernières années, le nombre de demandes d’asile a connu un bond important au Canada.

Ces personnes sont arrivées au Canada par voie aérienne, par le chemin Roxham ou ont fait leur demande d’asile dans un bureau fédéral, après être venues, par exemple, comme touristes.

Depuis 2017, près de 264 000 demandes d’asile ont été reçues par la Section de la protection des réfugiés (SPR) de la Commission de l’immigration et du statut de réfugiés du Canada. Celle-ci est responsable d’étudier ces demandes.

Au fil des années, les taux d’acceptation de ces demandes d’asile oscillent entre 62 % (2016-2017) et 57 % (2019-2020). En moyenne, un dossier sur trois est refusé (31 % de refus entre 2016 et 2021), selon la SPR.

Pour ces derniers, la suite devient plus complexe et les procédures peuvent s’étirer sur plusieurs années.

Dans la grande majorité des cas, ces personnes peuvent faire appel de cette décision. Une demande de considérations d’ordre humanitaire peut également être faite, notamment si elles prouvent qu’elles se sont établies au Canada avec des enfants.

Un agent regarde des demandeurs d'asile

Plus de 100 000 personnes sont arrivées au Canada par le chemin Roxham depuis 2017.(Photo d’archives): (Charles Contant/CBC)

Des trucs pour ne pas être trouvés

Au terme de ces procédures, les demandeurs d’asile déboutés font l’objet d’une mesure de renvoi. Ils doivent alors, comme l’indique l’Agence des services frontaliers(Nouvelle fenêtre)quitter immédiatement le Canada dès que celle-ci entre en vigueur.

La décision de renvoyer une personne du Canada n’est pas prise à la légère, précise Karine Martel, porte-parole de l’ASFC.

« Toute personne devant être renvoyée du Canada a droit à une procédure régulière devant la loi et toutes les mesures de renvoi sont soumises à divers niveaux d’appel et d’équité procédurale. »— Une citation de  Karine Martel, porte-parole de l’ASFC

Mais toutes ces personnes visées par une interdiction du territoire n’ont pas quitté le pays. Certains ont des trucs pour ne pas être trouvés et peuvent compter sur les membres de leur famille et de leur communauté pour les abriter, explique Immigration Canada.

Certaines personnes peuvent avoir recours à d’autres identités pour éviter d’être repérées, reprend le ministère, tout en soutenant que les agents de l’ASFC mènent des enquêtes proactives pour tenter de localiser les personnes visées par une procédure de renvoi qui ne se présentent pas.

Le PCC veut plus d’expulsions

Le député de Charlesbourg - Haute-Saint-Charles, Pierre Paul-Hus, debout dans la Chambre des communes

Selon le député conservateur Pierre Paul-Hus, Ottawa doit organiser davantage d’expulsions. (Photo d’archives) Photo: La Presse Canadienne/Justin Tang

Le nombre de personnes quittant le Canada varie également selon la façon dont celles-ci sont arrivées au pays. Depuis 2017, Ottawa a renvoyé 36 360 demandeurs d’asile qui ont fait une demande de manière régulière.

Ce chiffre est bien différent pour ceux qui sont venus par le chemin Roxham. Depuis 6 ans, plus de 100 000 personnes ont emprunté cette voie pour entrer au Canada. Durant cette période, 2012 renvois concernent des demandeurs d’asile déboutés en situation irrégulière, révèle l’ASFC, sans donner plus de précisions.

Ces données agacent le Parti conservateur du Canada (PCC), qui réclame des mesures de la part du gouvernement Trudeau.

Nous voulons que ceux qui ont vu leur demande d’asile être refusée soient interdits de séjour et déportés s’ils ne quittent pas volontairement, clame le député Pierre-Paul Hus.

« Ceux qui ont été refusés doivent quitter le pays. Ils ne respectent pas les critères qui ont été établis. »— Une citation de  Pierre Paul-Hus, député du PCC

Dans les faits, toutes les personnes dont la demande a été refusée ne peuvent pas être expulsées à l’heure actuelle.

Durant la pandémie, le Canada s’était engagé à ne pas déporter de gens, rappelle la présidente de l’AQAADI Stéphanie Valois.

Même si des demandeurs sont refusés, ils peuvent aussi rester ici. Certains n’ont pas de documents de voyage et d’autres viennent de pays où l’on ne déporte pas les gens, souligne-t-elle.

Par exemple, le Canada a temporairement suspendu les renvois vers Haïti, le Mali, la République démocratique du Congo, l’Irak, l’Afghanistan ou encore la Syrie, le Venezuela et le Yémen, en raison de la situation sur place. De nombreux demandeurs d’asile, provenant notamment du chemin Roxham, sont originaires de ces pays.

Cette situation, qui s’ajoute à l’augmentation historique de demandeurs d’asile, inquiète le Syndicat des douanes et de l’immigration. Celui-ci souhaite avoir davantage de moyens et de personnel.

Ce qu’on pressent, avec l’accumulation des demandes d’asile aujourd’hui, c’est que la pression risque d’être encore plus grande au niveau des mesures de renvoi à effectuer dans quelques années, anticipe le président du syndicat Mark Weber.

« Si le gouvernement veut s’assurer que l’Agence puisse continuer à répondre au nombre croissant de dossiers de façon soutenue, il faut former plus d’agents. »— Une citation de  Mark Weber, président du Syndicat des douanes et de l’immigration

Il est donc important d’avoir le personnel nécessaire pour traiter les demandes dans un délai raisonnable, et éviter un arriéré de travail encore plus grand en bout de ligne, avance-t-il.

Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, n’a quant à lui pas répondu aux questions de Radio-Canada.

Avec Radio-Canada par Romain Schué

Kenya: gaz lacrymogènes contre l’opposition décidée à poursuivre les manifestations

mars 20, 2023
Kenya: gaz lacrymogenes contre l'opposition decidee a poursuivre les manifestations
Des manifestants en colère avec des blocs de pierre, à Nairobi, au Kenya© AFP/Luis Tato

La police kényane a tiré lundi des gaz lacrymogènes à Nairobi contre un convoi du chef de l’opposition Raila Odinga, qui a appelé ses partisans à des manifestations hebdomadaires contre l’inflation et le gouvernement, au milieu d’affrontements entre protestataires et forces de l’ordre.

Il s’agit des premiers troubles majeurs depuis l’arrivée au pouvoir de William Ruto

Raila Odinga, 78 ans, qui continue d’affirmer que l’élection présidentielle très serrée du 9 août 2022 lui avait été « volée » et que le gouvernement de William Ruto est « illégitime », a déclaré que « chaque lundi, il y aura une grève, il y aura une manifestation. La guerre a commencé, elle ne se terminera pas tant que les Kényans n’auront pas obtenu leurs droits ».

Un peu plus tôt, la police avait tiré des gaz lacrymogènes et fait usage de canons à eau contre le convoi de M. Odinga.

Les manifestations contre l’inflation dans la capitale avaient été interdites la veille par les autorités pour non-respect du délai de dépôt.

Des affrontements ont également éclaté entre des manifestants jetant des pierres et les forces de l’ordre utilisant gaz lacrymogènes et canons à eau dans certains quartiers de la capitale et dans au moins une autre ville, ont constaté des correspondants de l’AFP.

Les organisateurs de la manifestation avaient prévu de marcher vers State House, le palais présidentiel, dans le centre de Nairobi, où une vingtaine de manifestants ont été arrêtés. Parmi les personnes interpellées figurent deux parlementaires, Stewart Madzayo, chef de la minorité au Sénat, et le député Opiyo Wandayi, tous deux membres du parti M. Odinga.

« Nous sommes venus ici pacifiquement, mais ils nous ont jeté des gaz lacrymogènes », a affirmé un manifestant, Charles Oduor. « Ils nous mentent tous les jours. Où est la farine de maïs bon marché qu’ils ont promise ? Où sont les emplois pour les jeunes qu’ils ont promis ? Tout ce qu’ils font, c’est embaucher leurs amis », a ajouté ce jeune homme de 21 ans.

A Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi, des manifestants ont mis le feu à des pneus et la police a utilisé des canons à eau, selon des journalistes de l’AFP.

Des affrontements se sont également produits à Kisumu, dans l’ouest du Kenya, autre bastion de Raila Odinga.

Flambée des prix

« Notre victoire nous a été volée et nous sommes déterminés à la récupérer. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que la vie devient de plus en plus difficile. Nous voulons Raila à State House », a lancé un manifestant à Kisumu, Kevin Ojwang.

Les manifestations contre l’inflation qui s’est élevée en février sur un an à 9,2 % dans le pays d’Afrique de l’Est avait été interdites dimanche par les autorités.

Les Kényans souffrent également de la chute brutale du shilling par rapport au dollar américain et d’une sécheresse record qui a plongé des millions de personnes dans la famine.

« Nous voulons demander aux organisateurs de réfléchir, de mettre fin au chaos afin que ceux qui n’ont pas ouvert leurs entreprises et leurs magasins le fassent cet après-midi », a déclaré le vice-président Rigathi Gachagua, affirmant que les manifestations avaient déjà fait perdre 2 milliards de shillings, environ 14 millions d’euros.

Malgré l’interdiction, des manifestants se sont réunis pour protester contre le coût de la vie.

« La vie est si dure. Voyez ces jeunes hommes et femmes, nous n’avons pas de travail, les gens perdent leur emploi. C’est pourquoi nous venons parler de nos droits », explique Henry Juma, 26 ans, cireur de chaussures.

« Epreuve de force »

Le grand journal kényan The Standard a résumé la tension en titrant lundi : « Le jour de l’épreuve de force ».

De nombreux commerces à Nairobi étaient fermés avant les manifestations et certaines entreprises avaient demandé à leurs employés de privilégier le télétravail.

Le chef de l’Etat s’était élevé ce week-end contre les appels à manifester de son opposant. « Vous n’allez pas nous menacer avec des ultimatums, du chaos et de l’impunité. Nous ne le permettrons pas », a dit William Ruto, demandant à Raila Odinga d’agir via des moyens « légaux et constitutionnels ».

Selon les résultats officiels, M. Odinga a perdu face à M. Ruto de quelque 233.000 voix, l’un des écarts les plus serrés de l’histoire du pays, et alors qu’il était soutenu dans ce scrutin par le président sortant Uhuru Kenyatta.

Le recours intenté par Raila Odinga, qui concourait pour la cinquième fois à la tête du pays et se plaignait de fraudes, a été rejeté par la Cour suprême.

Le Point avec Nairobi (AFP) 

Situation sécuritaire à l’Est : le processus de paix de Luanda au menu des entretiens entre Tshisekedi et Lourenço

mars 20, 2023

Vingt-quatre heures après l’approbation à l’unanimité par le Parlement angolais de l’envoi d’un contingent militaire à l’est de la République démocratique du Congo, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a rencontré, le 18 mars, à Luanda son homologue João Lourenço.

La rencontre en tête-à-tête pendant plus de deux heures au Palais présidentiel de la Cidade Alta a permis aux présidents Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et Joâo Lourenço  d’évaluer le processus de paix dit de Luanda que ce dernier en qualité de médiateur désigné par l’Union africaine. A ce titre, le président angolais avait reçu le mandat de ses pairs au cours de la dernière assemblée générale annuelle de l’Union africaine de notifier aux rebelles terroristes du M23, appuyés par le Rwanda, toutes les décisions et recommandations les concernant, notamment l’arrêt des hostilités, leur cantonnement ainsi que leur retrait du territoire congolais.

Les deux chefs d’Etat n’ont pas communiqué sur les détails de leur entretien à huis clos. Toutefois, dans leur entourage respectif, l’on affirme que les détails opérationnels du contingent angolais de cinq cents combattants ainsi que la suite du processus ont été largement évoqués. Les unités spéciales des Forces armées angolaises (FAA), rappele-t-on, sont très redoutées pour leur combativité. Appelées en renfort en 1998 dans le cadre de la Communauté de développement de l’Afrique australe, elles avaient réussi à mettre en déroute les troupes rwandaises qui avaient attaqué la ville de Kinshasa après leurs raids sur la base de Kitona. Cette fois, les FAA sont sollicitées pour une mission de maintien de la paix dans le processus de cantonnement des éléments terroristes du M23 et leurs alliés du RDF. Après cette visite éclair de quelques heures à Luanda, le président Félix Tshisekedi a regagné Kinshasa en début de soirée.

Avec Adiac-Congo par Alain Diasso

Russie : Vladimir Poutine fait l’éloge des relations russo-chinoises

mars 19, 2023

Avant la visite de Xi Jinping, le président russe a assuré que « les relations russo-chinoises ont atteint le point culminant de leur histoire ».

Le président russe Vladimir Poutine a loué dimanche les relations russo-chinoises, « au point culminant » de leur histoire, en faisant part de ses « grandes attentes » des pourparlers avec le dirigeant chinois Xi Jinping à la veille de sa visite en Russie. « Les relations russo-chinoises ont atteint le point culminant de leur histoire et continuent de se renforcer », s’est félicité Vladimir Poutine dans un article écrit pour un journal chinois et publié par le Kremlin.

La qualité des liens entre Moscou et Pékin est « supérieure à celle des unions politiques et militaires des temps de la Guerre froide », a-t-il estimé. Dans les relations entre Moscou et Pékin, « il n’y a pas de limites, ni de sujets interdits », selon le maître du Kremlin. « Notre dialogue politique est franc au maximum, alors que notre coopération stratégique est devenue exhaustive et elle entre dans une nouvelle ère », a-t-il souligné.

« De grandes attentes »

« Ce sont les relations chinoises qui sont la pierre angulaire aujourd’hui de la stabilité régionale et globale, elles stimulent la croissance économique et servent de garant à un agenda positif dans les affaires internationales », a-t-il estimé. « Nous avons de grandes attentes des prochains pourparlers » avec Xi Jinping, a dit Vladimir Poutine, en soulignant n’avoir « aucun doute qu’ils donneront une nouvelle impulsion puissante à l’ensemble de la coopération bilatérale ».

Selon le président russe, la rencontre avec Xi Jinping, attendu lundi à Moscou pour une visite de trois jours, sera aussi l’occasion pour lui de « voir un bon vieil ami » avec qui il a les « relations les plus chaleureuses ».

La position de Pékin sur la guerre en Ukraine saluée

Le président russe Vladimir Poutine a également salué « la volonté de la Chine de jouer un rôle constructif dans le règlement » du conflit en Ukraine, Pékin cherchant à s’imposer comme médiateur entre Moscou et Kiev. « Nous saluons la volonté de la Chine de jouer un rôle constructif dans le règlement de la crise » en Ukraine, a déclaré Vladimir Poutine dans un article écrit pour un journal chinois et publié par le Kremlin, à la veille d’une visite en Russie du dirigeant chinois Xi Jinping.

Il s’est dit « reconnaissant » à la Chine pour sa position « équilibrée » à l’égard des « évènements en Ukraine », pour sa « compréhension de leur préhistoire et leurs vraies raisons ». « La Russie est ouverte à un règlement de la crise ukrainienne par des moyens politico-diplomatiques », a assuré le dirigeant russe.

Il a toutefois insisté sur la reconnaissance par Kiev de « nouvelles réalités géopolitiques », à savoir l’annexion l’automne dernier de quatre régions ukrainiennes, ainsi que celle de la Crimée en 2014. « Malheureusement, des ultimatums à l’égard de la Russie témoignent que (leurs auteurs, ndlr) sont loin de ces réalités et n’ont pas l’intérêt à chercher une solution », a-t-il affirmé

Le Point par V.D. avec AFP