Archive for the ‘Religion’ Category

France-Viols sur mineurs : 20 ans de prison requis contre un prêtre intégriste

juin 1, 2023

La Cour d’assises de Vendée examine le cas de Pierre de Maillard. Il est accusé d’avoir commis quatre viols et des dizaines d’agressions sexuelles.

En tout, le pretre integriste est accuse d'avoir commis des abus sexuels sur 27 victimes.
En tout, le prêtre intégriste est accusé d’avoir commis des abus sexuels sur 27 victimes.© PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

Le parquet veut la peine maximale. Un prêtre intégriste encourt vingt années de réclusion criminelle, selon les réquisitions du parquet contre le religieux, jugé à huis clos par la cour d’assises de Vendée. Il est accusé d’avoir commis quatre viols et des agressions sexuelles sur un total de 27 victimes mineures à l’époque des faits. L’avocate générale, Emmanuelle Lepissier, a demandé que cette peine soit assortie d’une période de sûreté des deux tiers et que Pierre de Maillard, prêtre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (non reconnue par l’Église catholique), soit frappé d’une interdiction définitive de fréquenter des mineurs et de séjourner en Vendée.

« C’est une sanction exemplaire à l’aune de la dangerosité de ce pédophile en série », a réagi Me Lionel Béthune de Moro, avocat des parties civiles dans ce procès, ouvert depuis le 22 mai à La Roche-sur-Yon. Les victimes, seize garçons et onze filles, avaient en majorité entre douze et quinze ans au moment des faits. Certains des viols et agressions ont été commis sur plusieurs enfants d’une même famille et au domicile des parents. « C’est fréquent chez les catholiques, les prêtres qui viennent déjeuner le dimanche chez les parents », avait souligné avant le début des audiences Me Hugues de Lacoste Lareymondie, avocat de 24 victimes.

Verdict attendu vendredi soir

Pierre de Maillard, âgé de 55 ans aujourd’hui, était en poste au prieuré Notre-Dame-du-Rosaire à Saint-Germain-de-Prinçay (Vendée) lorsque l’affaire a éclaté en octobre 2020, trois mois après le dépôt de deux premières plaintes. D’autres victimes s’étaient alors rapidement fait connaître. Le parquet de La Roche-sur-Yon évoquait 19 victimes en 2020. Près d’une dizaine d’autres seront mises au jour au cours de l’instruction.

Le procès se poursuivait jeudi après-midi, toujours à huis clos, avec la plaidoirie de la défense. La parole sera une dernière fois donnée à l’accusé vendredi matin avant que la cour ne se retire pour délibérer. Elle devra répondre à une centaine de questions et le verdict n’est pas attendu avant la soirée de vendredi.

La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) s’est portée partie civile dans ce dossier. Fondée en 1970 par Marcel Lefebvre (1905-1991), elle rejette « la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante » née, selon elle, du concile Vatican II (1962-1965) et célèbre ses messes en latin.

Avec Le Point par B.L. avec AFP

Le « J’accuse » des évêques congolais dans le Maï-Ndombe

mai 22, 2023

Depuis juin 2022, un différend territorial entre les Teke et les Yaka a fait au moins 300 morts dans l’ouest de la RDC. Les prélats ont appelé « certains hommes politiques » à « retirer leurs mains sanguinaires » des provinces concernées.

Dans leur discours, les évêques ont paraphrasé le pape François, qui s’est rendu en RDC à la fin de janvier. © Vatican Media / CPP / HANS LUCAS / Hans Lucas via AFP.

Les évêques catholiques ont, sans les nommer, accusé le 21 mai des responsables politiques congolais d’instrumentaliser un affrontement intercommunautaire qui a fait des centaines de morts, dans la province de Maï-Ndombe, dans l’ouest de la RDC.

Ces violences ont débuté en juin 2022 dans le territoire de Kwamouth, autour d’un conflit foncier entre les Teke, qui se considèrent comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur environ 200 kilomètres, et les Yaka venus s’installer après eux.

Depuis, les violences se sont répandues dans les provinces voisines de Kwilu et de Kwango, jusqu’à atteindre la commune de Maluku, à l’entrée de Kinshasa. Elles ont fait au moins 300 morts, selon l’ONG Human Rights Watch.

Des « mains invisibles sanguinaires »

« À l’issue des visites pastorales, des entretiens, des contacts et des témoignages recueillis auprès des différentes couches de la population, nous en sommes venus à l’intime conviction que des mains invisibles sanguinaires, à partir de Kinshasa se cachent derrière ce conflit », ont affirmé, dans une déclaration, les évêques de neuf diocèses situés dans les provinces de Kinshasa, Kongo-central, Kwango, Kwilu et Mai-Ndombe, au terme d’une assemblée épiscopale de la région Ouest.

Parti d’un litige foncier, ce conflit est récupéré par « des personnes qui défendent des intérêts occultes à caractère politique et économique ». Il s’agit d’une « instrumentalisation du conflit par certains hommes politiques en quête de légitimité locale », ont estimé les prélats.

« Retirez vos mains sanguinaires de nos provinces, agissez en responsables pour protéger notre peuple, cessez de manipuler et d’instrumentaliser un peuple déjà meurtri par la souffrance, la misère et les deuils récurrents », ont-ils dit, en paraphrasant le pape François.

Lors de sa visite à la fin de janvier à Kinshasa, où il avait dénoncé le « colonialisme économique », le souverain pontife avait notamment déclaré : « Ôtez vos mains de l’Afrique ! », « Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser ».

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Les bouddhistes sont-ils tous végétariens ?

mai 18, 2023

IDÉE REÇUE. Même si le premier précepte du bouddhisme est de s’abstenir de tuer, beaucoup de bouddhistes laïques mangent de la viande. Comment font-ils ?

Le sutra Lankavatara, un texte relativement tardif des ecritures mahayana, plaide pour le vegetarisme.
Le sutra Lankavatara, un texte relativement tardif des écritures mahayana, plaide pour le végétarisme.© Mongkolchon Akesin / Shutterstock / Shutterstock / Mongkolchon Akesin

Tous les bouddhistes ne sont pas végétariens. S’ils l’étaient tous strictement, les Tibétains vivant sur de hauts plateaux qui ne sont favorables qu’à l’élevage de yacks, de chèvres et de moutons n’auraient pas eu grand-chose à se mettre sous la dent : du beurre, du yaourt (l’été) et de la tsampa, farine d’orge grillée. Dans les faits, certains bouddhistes s’abstiennent de consommer de la chair animale, mais d’autres pas. Le Lankavatara sutra, un texte relativement tardif des écritures mahayana, plaide pour le végétarisme. « La viande est une nourriture pour bêtes féroces ; il est impropre de la manger. »

Faire tuer l’animal par d’autres

Mais beaucoup de bouddhistes laïques mangent de la viande, arguant que, disponible au supermarché, au restaurant ou à la boucherie, elle n’a pas été livrée spécialement pour eux. Le premier précepte du bouddhisme est de s’abstenir de tuer. Là encore, il n’est pas toujours facile de le respecter. Il y a des astuces, comme faire tuer l’animal par d’autres groupes ethniques (musulmans, basses castes). Les sherpas du Solukhumbu, au Népal, organisent des fêtes pour réguler les tensions d’une culture qui interdit de tuer les animaux et a besoin de procéder à des récoltes qui exterminent des insectes afin de nourrir la communauté.

Avec Le Point par Nathalie Lamoureux

Canada-Montréal: Une église d’Hochelaga vendue aux propriétaires du Théâtre Rialto

mai 16, 2023
L'église du Très-Saint-Rédempteur, dans Hochelaga-Maisonneuve.

L’église du Très-Saint-Rédempteur, dans Hochelaga-Maisonneuve Photo: Radio-Canada/Philippe-Antoine Saulnier

L’église du Très-Saint-Rédempteur, sur la rue Adam, dans Hochelaga-Maisonneuve, a finalement trouvé preneur. Son avenir est assuré, promet le nouveau propriétaire, mais des dizaines d’autres à Montréal sont menacées de fermeture.

Avec sa nef de plus de 16 mètres de haut et ses vitraux de l’artiste Guido Nincheri, l’église du Très-Saint-Rédempteur a tout pour impressionner les visiteurs.

Ezio Carosielli, dont l’entreprise vient de faire l’acquisition de l’immeuble, a été charmé dès sa première visite.

On ne veut rien détruire, on ne veut rien changer, on veut mettre en valeur ce qu’il y a ici, évidemment.

Construite en 1927 et 1928 à l’angle des rues Adam et Joliette, l’église a été dessinée par les architectes Donat-Arthur Gascon et Louis Parant, qui a aussi signé les plans de reconstruction de l’hôtel de ville de Montréal dans les années 1920.

Son style beaux-arts est peu fréquent parmi les églises montréalaises. Vous avez une combinaison d’architecture qui est classique, mais aussi moderne, fait remarquer M. Carosielli. La fenestration est moderne, elle n’est pas classique du tout, mais les colonnes et tout ça, c’est classique.

Un homme devant une église.

Ezio Carosielli est le nouveau propriétaire de l’église du Très-Saint-Rédempteur, sur la rue Adam, dans Hochelaga. Photo: Radio-Canada/Philippe-Antoine Saulnier

Une nouvelle vocation

Le Groupe Carosielli, qui est propriétaire du Théâtre Rialto et du Théâtre St-James, dans le Vieux-Montréal, prévoit faire de cette église un espace locatif pour différents événements.

Des levées de fonds, des galas, beaucoup de tournages aussi, beaucoup de remises de prix, de conférences, explique M. Carosielli. On verra ce que le marché nous dira. Ça se peut que ce soit une location pour des services religieux, ça peut être un usage communautaire, toutes sortes de choses.

C’est d’ailleurs la même vocation qui attend l’ancienne église Saint-Vincent-de-Paul, située au coin des rues Sainte-Catherine Est et Fullum, que le Groupe Carosielli a acquise en 2018. L’espace, rebaptisé Théâtre Cartier, doit ouvrir ses portes cet été, après d’importants travaux.

On va essayer, autant que possible, de conserver tous les aspects historiques, indique M. Carosielli. Même le monumental autel devrait garder sa place, une fois dépouillé de certains éléments religieux.

Des travaux seront toutefois nécessaires, notamment pour installer un système de ventilation et de climatisation.

L'intérieur de l'église du Très-Saint-Rédempteur.

L’intérieur de l’église du Très-Saint-Rédempteur Photo: Radio-Canada/Philippe-Antoine Saulnier

La transition du patrimoine religieux

Si les ventes d’églises ont été peu nombreuses dans la dernière décennie [le diocèse ne retrouve que quatre autres transactions depuis 2013], au moins une trentaine de lieux de culte à Montréal sont menacés de fermeture.

C’est le constat de la Fondation des Centres Trinité, qui vient de réaliser un portrait analytique des lieux de culte de la métropole.

On a une énorme concentration d’églises par rapport à d’autres provinces et d’autres endroits au Canada, et on les a aussi désinvesties massivement, très rapidement, rappelle l’avocate Julie Favreau, consultante auprès de la Fondation des Centres Trinité.

Le bilan que dresse l’organisme laisse entrevoir une vague de faillites à moyen terme. Près de 40 % des lieux de culte montréalais affichent un déficit annuel, et le tiers de ceux-ci doivent composer avec des dépenses qui sont au moins 30 % plus élevées que leurs revenus.

Ça veut dire que, dans trois ans maximum, ces églises-là sont en faillite, explique Julie Favreau. Elles sont déjà en faillite technique, mais dans trois ans, elles vont avoir épuisé leurs économies et elles vont être obligées de fermer, si ce n’est déjà le cas.

Une pancarte à vendre devant une église.

Ezio Carosielli, du Groupe Carosielli, a acheté l’église du Très-Saint-Rédempteur, dans Hochelaga-Maisonneuve. Photo: Radio-Canada/Philippe-Antoine Saulnier

Une table ronde pour trouver des solutions

C’est pour trouver de nouvelles vocations à ces lieux de culte en difficulté que la Fondation des Centres Trinité a mis sur pied, il y a un an, une table ronde qui réunit les congrégations religieuses propriétaires des bâtiments, le milieu communautaire et culturel, des fondations philanthropiques et différents ordres de gouvernement. Une rencontre de ces divers partenaires a eu lieu au cours des derniers jours.

Les lieux de culte abritent souvent des groupes communautaires et artistiques, des garderies ou des entreprises d’économie sociale qui ont besoin de ces espaces. Or, la menace de fermeture qui plane sur certaines églises met en péril la pérennité de ces missions sociales.

L’aspect le plus important souligné par les partenaires, selon Mme Favreau, concerne l’approche québécoise face au patrimoine religieux.

De voir les églises comme l’héritage historique, les biens patrimoniaux québécois, c’est une chose, explique Mme Favreau. Mais de le faire au prix du service social qu’elles opèrent, ça crée des enjeux.

Il faut aussi penser à pérenniser le patrimoine immatériel de ces bâtiments, selon Julie Favreau.

L'église du Très-Saint-Rédempteur.

L’église du Très-Saint-Rédempteur Photo: Radio-Canada/Philippe-Antoine Saulnier

Les églises ont été des lieux de culte, mais surtout de rassemblement, de rencontre et d’échange. C’est le filet social du Québec qui s’est bâti à travers les églises, il ne faut pas l’oublier, poursuit-elle.

Maintenant, on préfère garder le bâtiment comme tel plutôt que les services qu’il pourrait rendre, des services qui ne peuvent plus cohabiter avec un espace qui est muséal, à toutes fins pratiques.

L’avocate souhaite que le gouvernement québécois fasse l’arbitrage entre les églises qu’il faut conserver et celles que l’on devrait démolir.

D’après Ezio Carosielli, qui dit avoir déboursé trois millions et demi de dollars pour acquérir l’église de la rue Adam, une réduction de la fiscalité pourrait faciliter la transition du patrimoine religieux. Par exemple, la taxe de bienvenue [droit de mutation immobilière] pour acheter cette église, c’était 200 000 $, note-t-il. Ça, c’est un obstacle à des ventes possibles dans le futur.

Le Groupe Carosielli ne prévoit pas demander de subvention pour les travaux qui devront être réalisés à l’église du Très-Saint-Rédempteur.

Avec Radio-Canada par Philippe-Antoine Saulnier

Pâque orthodoxe : une centaine de prisonniers de guerre ukrainiens rentrent chez eux

avril 16, 2023
Des soldats souriants se font remettre des drapeaux de l'Ukraine.

La plupart des détenus libérés ont été faits prisonniers dans la région de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine Photo: Reuters

Des dizaines de familles ukrainiennes ont eu une raison de plus de célébrer la Pâque orthodoxe dimanche. Quelque 130 prisonniers de guerre ont pu retrouver leurs proches, résultat d’un échange de détenus avec la Russie, qui souligne la fête la plus importante du calendrier liturgique des deux pays.

Des photos transmises par les autorités ukrainiennes montrent des soldats marchant en colonne le long d’une route, certains aidant des blessés. Accueillis par leurs compatriotes, ils ont ensuite été conduits vers des autobus nolisés, des drapeaux aux couleurs de l’Ukraine autour des épaules.

Andriy Yermak, directeur de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a écrit sur le réseau social Telegram que cet échange s’était déroulé en plusieurs étapes au cours des derniers jours.

« La vie de notre peuple a la plus grande valeur pour nous. »— Une citation de  Andriy Yermak, directeur de cabinet du président ukrainien

Des soldats, des marins, des gardes-frontières et d’autres membres des forces ukrainiennes ont ainsi été libérés. Plusieurs d’entre eux ont combattu dans la région de Bakhmout, ville minière de l’est du pays qui a été le théâtre d’une offensive russe particulièrement soutenue, a indiqué M. Yermak.

Une colonne de soldats marche sur une route, les premiers portant un homme visiblement blessé.

Selon les autorités ukrainiennes, 130 prisonniers ont été libérés par les forces russes. Photo : Reuters

Le chef du groupe Wagner, une organisation paramilitaire russe qui s’emploie à la conquête de Bakhmout depuis des mois, a confirmé que son groupe avait restitué une centaine de prisonniers aux forces ukrainiennes.

De son côté, Kiev n’a donné aucune indication sur le nombre ou la fonction des prisonniers russes qui ont été inclus dans cet échange, le quatorzième du genre depuis le début de l’invasion russe en février 2022.

Vendredi, l’Ukraine avait annoncé avoir récupéré 82 dépouilles de soldats tombés au combat dans des régions désormais contrôlées par les Russes.

Des célébrations timides

Une dame âgée marche avec un panier de provisions.

Les Ukrainiens ont célébré la Pâque orthodoxe de façon modérée, en raison des risques de bombardement. Photo: Reuters/Kai Pfaffenbach

Dimanche marque la deuxième Pâque orthodoxe depuis le déclenchement de la guerre. Cette année encore, les célébrations en Ukraine ont été soumises à de fortes restrictions de la part des autorités, qui craignaient des frappes ciblées ou des attentats.

Le couvre-feu en place a entre autres empêché les fidèles de participer aux traditionnels services religieux de nuit. Les autorités ukrainiennes ont exhorté cette semaine les résidents à ne pas s’agglutiner dans les églises dimanche.

Qu’à cela ne tienne, certains se sont tout de même rassemblés sur les places publiques des villes, passant rapidement faire bénir leurs œufs et leurs paniers de provisions par des prêtres, comme le veut la coutume.

Un prêtre asperge des fidèles d'eau bénite.

La Pâque orthodoxe est la célébration religieuse la plus importante de l’année, tant en Russie qu’en Ukraine. Photo : Reuters

Dans un discours pascal diffusé en ligne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a une fois de plus appelé à l’unité de son peuple pour repousser l’envahisseur russe.

« La foi dans la victoire nous unit tous toujours, et surtout aujourd’hui, à la Pâque, une fête familiale pour les Ukrainiens, un jour de chaleur, d’espoir et de grande unité. Nous formons une grande famille, les Ukrainiens. Nous avons une grande maison, l’Ukraine. Nous avons un grand objectif : la victoire pour tous. »— Une citation de  Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine

Vladimir Poutine et le rôle consolidant de l’Église

Le président russe Vladimir Poutine a lui aussi pris la parole pour souligner la Pâque orthodoxe, profitant de l’occasion pour insister sur le rôle consolidant de l’Église pour la société et la jeunesse.

Le patriarche Kirill et Vladimir Poutine s'embrassent.

Le patriarche Kirill, chef de l’Église orthodoxe russe, embrasse le président de la Russie, Vladimir Poutine, lors d’une cérémonie religieuse pour la Pâque, le 16 avril 2017 à Moscou. Photo: Reuters/Sergei Karpukhin

M. Poutine était accompagné du chef de l’Église russe, le patriarche Kirill, qui s’est souvent exprimé en faveur de l’invasion de l’Ukraine.

« Pendant de nombreuses années, votre sage parole pastorale a servi à consolider la société […] Aujourd’hui, alors que nous devons composer avec de graves défis, elle est particulièrement importante. »— Une citation de  Vladimir Poutine, premier ministre de la Russie

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude pour votre travail infatigable et désintéressé visant à préserver les valeurs historiques, spirituelles, morales et familiales durables, à éduquer et à éclairer les jeunes, a déclaré le président russe dans un message après une cérémonie à la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters

Vatican: Un chapitre caché de la Bible découvert 1500 ans après son écriture

avril 15, 2023

Des scientifiques ont retrouvé une partie inédite de l’Évangile selon Saint Matthieu lors de fouilles aux rayons UV dans la bibliothèque du Vatican.

Un extrait de l'Evangile selon Saint Matthieu a ete decouvert par des scientifiques grace a l'utilisation de rayons UV. (Image d'illustration)
Un extrait de l’Évangile selon Saint Matthieu a été découvert par des scientifiques grace à l’utilisation de rayons UV. (Image d’illustration)© ED JONES / AFP

La Bible n’a pas livré tous ses secrets. Comme le rapporte The Independantdes scientifiques ont découvert un « chapitre secret » du texte saint lors de fouilles aux rayons UV d’un manuscrit de la bibliothèque du Vatican. Cette partie inédite était cachée sous trois couches de textes. Face à cette archive, les scientifiques ont eu une intuition : le parchemin était rare à l’époque et était réutilisé, alors il pouvait renfermer des textes cachés. L’équipe a donc eu le nez creux !

« Cette découverte prouve à quel point l’interaction entre les technologies numériques modernes et la recherche fondamentale peut être productive et importante lorsqu’il s’agit de manuscrits médiévaux », souligne la directrice de l’Institut de recherches médiévales de l’Académie des sciences autrichienne Claudia Rapp.

Le texte découvert est un extrait du chapitre 12 de l’Évangile selon Saint Matthieu. Cette trouvaille offre une « passerelle unique » vers l’époque des premières transmissions textuelles des Évangiles, selon les chercheurs.

Un texte du VIe siècle

D’après les premiers examens scientifiques, le texte découvert a été écrit il y a plus de mille cinq cents ans. « Il n’y a aucun doute qu’il a été produit pas plus tard qu’au VIe siècle », assurent les scientifiques en s’appuyant sur la datation des Évangiles. Il est retranscrit en syriaque, langue étroitement apparentée à l’hébreu et à l’arabe communément utilisée au Proche-Orient entre le 1er millénaire av J.-C. et le XIIe siècle de notre ère. 

Cet extrait va éclaircir les spécialistes du texte sacré sur certains points. « Jusqu’à il y a peu, seulement deux manuscrits étaient connus pour contenir une traduction des Évangiles en vieux syriaque », souligne le chercheur à l’Académie des sciences autrichienne Grigory Kessel. L’un est conservé à la British Library à Londres, l’autre au monastère Sainte-Catherine du Sinaï, en Égypte.

Par Vincent Pic pour Le Point

Canada: Un donateur anonyme offre 10 M$ pour sauver l’église Sainte-Marie… à une condition

avril 11, 2023

Les prières du comité de préservation de cette église centenaire en bois ont été entendues.

L'église en décembre 2019.

L’église catholique Sainte-Marie en janvier 2020 à Pointe-de-l’Église, en Nouvelle-Écosse. Photo: Radio-Canada/Kassandra Nadeau

Il y a quelques mois, tout semblait indiquer que seul un miracle pourrait sauver du pic des démolisseurs l’église Sainte-Marie, un bâtiment centenaire à Pointe-de-l’Église, en Nouvelle-Écosse.

Les prières de la Société de préservation de l’église Sainte-Marie ont été entendues.

Selon le président de ce comité, Pierre Comeau, un donateur anonyme offre 10 millions de dollars pour réparer, restaurer et maintenir en bon état ce bâtiment patrimonial.

Il y a cependant une condition au don substantiel qui est offert pour sauver l’église : elle doit redevenir un lieu de culte, ce qu’elle n’a pas été depuis 2019.

Cela change un peu le projet initial. Pierre Comeau explique que le groupe qu’il représente s’est d’abord et avant tout efforcé, au cours des neuf dernières années, de décrire la sauvegarde de la structure comme un effort de conservation d’un monument historique, témoignage de l’ingéniosité et du savoir-faire des Acadiens qui l’ont bâtie.

La construction de l’église Sainte-Marie s’est étalée de 1903 à 1905. Plus grande église en bois de toute l’Amérique du Nord, elle a été mise à mal par le poids du temps.

Des seaux en plastique sont disposés sur le plancher de l'église pour recueillir l'eau qui coule du toit.

Sur cette photo prise en janvier 2020, on constate que l’eau s’infiltrait de partout dans l’église Sainte-Marie. Photo: Radio-Canada/Kassandra Nadeau

La communauté s’est mobilisée il y a quelques années pour la restaurer, mais la récente flambée du prix des matériaux et la dégradation continue de la structure ont fait passer les estimations du coût des travaux nécessaires à une dizaine de millions de dollars.

La démolition semblait la seule issue

En novembre dernier, devant le manque persistant de fonds pour sauver l’église, le comité qui s’était donné pour mission de la sauver s’était résigné à en remettre la responsabilité à l’archidiocèse d’Halifax-Yarmouth.

La vente ou la démolition de l’église Sainte-Marie semblait alors presque assurée.

Pierre Comeau dit que l’archidiocèse conclut maintenant une entente avec le philanthrope anonyme.

Deux hommes debout devant l'autel de l'église.

Pierre Comeau (à droite), photographié en janvier 2020 aux côtés d’André Valotaire, le coordonnateur de la paroisse. Photo: Radio-Canada/Kassandra Nadeau

La fin de semaine prochaine, une assemblée publique est organisée à l’église Saint-Alphonse pour discuter de ce nouveau développement dans la saga de l’église Sainte-Marie, a fait savoir M. Comeau.

Si tout se passe bien, il rêve de travaux qui commenceraient cet été. L’étape préalable consiste à en discuter avec la communauté et à déterminer avec exactitude le coût des rénovations.

Par Radio-Canada d’après le reportage d’Anam Khan (CBC) et avec des renseignements de Kheira Morellon

Le dalaï-lama s’excuse d’avoir demandé à un garçon de lui « sucer la langue »

avril 10, 2023
Le dalaï-lama colle son front sur celui du petit garçon, dont le visage est brouillé.

Le dalaï-lama, chef spirituel tibétain, lors de l’audience du 28 février dernier où il a demandé à un garçon de lui « sucer la langue ». Photo: ASSOCIATED PRESS / ASHWINI BHATIA

Le dalaï-lama, chef spirituel tibétain, a présenté ses excuses lundi à un petit garçon pour lui avoir demandé de lui « sucer la langue », il y a quelques semaines, à l’occasion d’une audience dont une vidéo a émergé sur les réseaux sociaux en émoi.

Sa Sainteté souhaite présenter ses excuses au garçon et à sa famille, ainsi qu’à ses nombreux amis à travers le monde, pour la peine que ses paroles ont pu causer, indique un communiqué publié sur son compte Twitter officiel.

Sa Sainteté taquine souvent les personnes qu’elle rencontre de manière innocente et ludique, même en public et devant les caméras. Il regrette cet incident.

Dans une vidéo de l’incident, devenue virale, le dalaï-lama, 87 ans, tire la langue à l’enfant manifestement décontenancé, juste après lui avoir demandé : Peux-tu me sucer la langue?, déclenchant l’hilarité de l’assemblée.

La vidéo a été tournée le 28 février, lors d’une audience du dalaï-lama à McLeod Ganj, en banlieue de Dharamsala, dans le nord de l’Inde, où il vit en exil depuis l’échec du soulèvement tibétain de 1951 contre le pouvoir chinois.

Des internautes ont qualifié son attitude de dégoûtante et d’absolument malsaine.

Qu’est-ce que je viens de voir? Que doit ressentir cet enfant? Répugnant, a estimé Rakhi Tripathi, un abonné de Twitter.

Je suis totalement choqué de voir le dalaï-lama s’afficher ainsi. Par le passé également, il avait dû s’excuser pour des commentaires sexistes. Mais dire « Maintenant suce ma langue » à un petit garçon, c’est dégoûtant, a écrit Sangita, également abonnée de Twitter.

En 2019, le dalaï-lama avait présenté ses excuses pour avoir déclaré que si une femme devait lui succéder, il lui faudrait être séduisante.

Ces propos, tenus dans un entretien à la BBC, avaient déclenché une polémique.

Le dalaï-lama incarne universellement le mouvement pour l’autonomie du Tibet, mais l’aura internationale dont il a bénéficié en recevant le prix Nobel de la paix en 1989 a pâli et le déluge d’invitations que lui adressaient dirigeants, personnalités et vedettes de toute la planète s’est beaucoup réduit.

Cette baisse d’intérêt s’explique en partie par l’âge du moine qui a dû limiter ses voyages, mais aussi par l’influence économique et politique croissante de la Chine.

Pékin l’accuse de vouloir diviser la Chine et le qualifie régulièrement de loup en robe de moine.

Par Radio-Canada avec AFP

États-Unis: Inculpé, Donald Trump annonce qu’il prendra la parole en Floride mardi soir

avril 2, 2023
Donald Trump crie dans un micro devant un drapeau des États-Unis.

Donald Trump lors d’un rassemblement en Ohio à la veille des élections de mi-mandat aux États-Unis. (Archives) Photo : Getty Images/Drew Angerer

Inculpé à New York, Donald Trump a annoncé dimanche qu’il allait s’exprimer depuis sa résidence de Floride mardi, le jour où il est censé comparaître devant la justice de Manhattan, et se prépare à la « bataille » selon ses avocats.

L’ancien président américain va prononcer un discours à Mar-a-Lago, à Palm Beach à 20 h 15 heure locale, ont indiqué ses services dans un communiqué.

Fait sans précédent dans l’histoire des États-Unis, le républicain de 76 ans est mis en accusation dans un dossier lié à un versement de 130 000 dollars effectué à l’actrice pornographique Stormy Daniels en 2016. Les chefs d’inculpation seront rendus publics mardi.

L'actrice Stephanie Clifford, alias Stormy Danielle.

L’actrice Stephanie Clifford, alias Stormy Danielle Photo: Reuters/Mike Segar

Le président déchu dénonce une inculpation bidon et honteuse, s’inscrivant selon lui dans le cadre d’une chasse aux sorcières.

Dimanche, ses avocats ont poursuivi l’offensive médiatique, assurant être confiants dans le fait que le dossier serait rejeté par un juge, car bancal selon eux.

Cette affaire n’est même pas juridiquement solide. En matière de faits, c’est une blague. Elle ne survivra pas à une contestation devant un tribunal, a affirmé l’un d’eux, Joe Tacopina, à la chaîne ABC.

Je pense qu’un juge équitable reconnaîtra probablement que quelque chose ne va fondamentalement pas, que nous franchissons le Rubicon avec cette persécution politique, a renchéri un autre avocat de M. Trump, James Trusty, sur Fox.

Et heureusement, je soupçonne que l’inculpation sera légalement fragile, et l’opportunité se présentera pour un juge de faire ce qui est juste, a-t-il ajouté.

En attendant, l’ex-président se prépare à la bataille, a dit M. Tacopina.

Les deux avocats ont encore martelé que Donald Trump, qui ambitionne de revenir à la Maison-Blanche après avoir perdu la présidentielle de 2020, était visé pour des raisons politiques.

S’il n’était pas candidat à la présidence, il n’aurait pas été inculpé, a assuré Joe Tacopina sur CNN.

Le républicain devrait, selon les médias américains, quitter sa résidence de Floride lundi pour se rendre à New York.

La résidence de Donald Trump en Floride.

La résidence de l’ancien président américain Donald Trump à Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride Photo: AFP via Getty Images/Giorgio Viera

Mardi, il doit se présenter à un tribunal de Manhattan pour se voir signifier formellement les charges pesant contre lui.

C’est un abus de pouvoir absolu, a tempêté Joe Tacopina. C’est un dur à cuire […], et c’est quelqu’un qui va être prêt pour cette bataille, a-t-il ajouté sur ABC.

Donald Trump a d’ailleurs annoncé vendredi avoir amassé 4 millions de dollars en 24 heures pour sa campagne, dans la foulée de son inculpation.

La convocation de mardi doit donner lieu à un rituel inédit pour un ancien chef d’État : il devra décliner son nom, âge, profession, se soumettre à une prise d’empreintes digitales et être pris en photo, comme tout prévenu.

Avec Radio-Canada par Agence France-Presse

France-Violences sexuelles: les évêques se donnent du temps, au risque de décevoir

mars 31, 2023
Violences sexuelles: les eveques se donnent du temps, au risque de decevoir
Violences sexuelles, les évêques se donnent du temps © AFP/Charly TRIBALLEAU

Se donner du temps pour associer l’ensemble des acteurs à la lutte contre les violences sexuelles et ne pas trop partager le pouvoir: c’est ce qu’ont décidé les évêques vendredi, ce qui a suscité la « déception » de victimes ou de laïcs engagés sur ces sujets.

Les quelque 120 membres de la Conférence des évêques de France (CEF) étaient réunis à Lourdes pour examiner les 60 propositions émises par une centaines de clercs, laïcs et personnes victimes de violences sexuelles dans un rapport, fruit de 18 mois de travail.

Autrement dit, l’acte II des suites du rapport choc de la commission Sauvé qui avait révélé l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Église.

Les évêques étaient attendus pour prendre des mesures de fond, dans différents domaines: formation des futurs prêtres, accompagnement des prêtres et des évêques dans leurs fonctions, mais aussi des clercs « mis en cause ».

Concrètement, sur les 60 propositions, les évêques ont adopté une dizaine de mesures les concernant directement et touchant à leurs missions: des « visites régulières » extérieures pour vérifier l’exercice normal » de leurs fonctions, la rencontre régulière et individuelle des prêtres avec leur évêque, ou encore la présence d’une « diversité » (laïcs, dont des femmes) dans les conseils épiscopaux.

Quelques mesures votées visent aussi à assurer un contrôle renforcé des associations de fidèles menant une vie commune, parfois lieux de dérives spirituelles et de violences sexuelles.

Mais sur les autres propositions du rapport, « il nous a semblé nécessaire de (les) faire travailler dans nos églises par les acteurs » locaux, pour instituer un « changement de culture », a dit le président de la CEF, Eric de Moulins-Beaufort, lors d’un point de presse. Avec « un point d’étape et d’évaluation en mars 2025 ».

Partage du pouvoir

Parmi les propositions non votées à ce stade figuraient, par exemple, une demande de parité clercs-laïcs dans les conseils épiscopaux. Ou la présence de laïcs au conseil permanent (conseil de direction) de la CEF, avec droit de vote. Ou encore la mise en place d’un Observatoire national indépendant chargé de recenser les agressions sexuelles.

Sur ce dernier point, les évêques ont préféré gérer ce recensement par une instance interne.

« Certains (…) sont peut-être déçus », a reconnu Eric de Moulins-Beaufort, soulignant qu’ils pourraient « avoir l’impression que, sur bien des sujets, nous renvoyons le dossier à d’autres ».

« J’éprouve de la déception. Ils n’ont pas sorti grand chose de nos travaux », a confirmé auprès de l’AFP Véronique Garnier, une victime qui a participé aux groupes de travail ayant élaboré les 60 propositions.

Une autre participante, qui a requis l’anonymat, a estimé que l’épiscopat « bottait en touche », sans doute par « peur de la perte du contrôle du processus ».

« Ce qui a été adopté aujourd’hui (vendredi), c’est ce qui ne touche pas à la question du pouvoir » des évêques, alors qu’il leur était proposé de « davantage partager ce pouvoir », a regretté Céline Béraud, sociologue des religions, elle aussi membre d’un groupe de travail. Notamment pour éviter l’entre-soi, lui aussi risque de dérives potentielles.

Les évêques ont cependant voté le principe de tenir une assemblée plénière avec des laïcs tous les trois ans.

Un vote concret, financier, a été pris en direction des victimes: les évêques « se sont engagés » à abonder une deuxième fois le fonds Selam, le Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs dans l’Église catholique, qui verse aux victimes les réparations financières, une fois rendues les décisions de l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr).

« On va le réabonder à hauteur de 20 millions d’euros », a assuré à l’AFP une source proche du dossier.

Le premier versement avait été de 20 millions d’euros et risquait d’être « épuisé » d’ici à la fin de l’été, a rapporté l’un des vice-présidents de la CEF, Dominique Blanchet.

En Allemagne, évêques, prêtres, religieuses et laïcs réunis en synode depuis quatre ans, n’ont pas hésité mi-mars à se prononcer pour la possibilité pour les femmes de devenir diacre. Ils ont aussi demandé au pape d’examiner l’obligation de célibat pour les prêtres.

Par Le Point avec Lourdes (AFP)