Archive for the ‘Santé’ Category

Santé : l’infertilité touche une personne sur six dans le monde

mai 31, 2023

Environ une personne sur six dans le monde souffre d’infertilité, d’où le besoin urgent d’accroître l’accès à des soins abordables et de haute qualité, a plaidé l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Une personne sur six dans le monde est touchée par l’incapacité d’avoir un enfant à un moment ou à un autre de la vie. Et ce, quels que soient leur lieu de vie et les ressources dont elles disposent « , a souligné le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans la préface d’un nouveau rapport. Il s’agit, selon l’OMS, d’un véritable « problème sanitaire majeur » qui touche 17,8% de la population adulte des pays riches et 16,5% des pays à revenus faibles et intermédiaires. « Ce rapport, le premier du genre depuis dix ans, est révélateur d’un fait important : l’infertilité ne fait pas de discriminations« , a mis en exergue le patron de l’OMS. Le document ne se penche pas sur les causes médicales, environnementales ou autres de l’infertilité, ni sur son évolution au fil du temps mais donne un premier aperçu de sa prévalence en analysant l’ensemble des études pertinentes de 1990 à 2021. Il en ressort que « l’infertilité touche une grande partie de la population mondiale  » puisque la question concerne environ 17,5% de la population adulte. 

« L’infertilité touche des millions de personnes  » et pourtant, a souligné le chef de l’OMS, « le sujet est encore peu étudié et les solutions restent insuffisamment financées et sont inaccessibles pour beaucoup en raison des coûts élevés, de la stigmatisation sociale et de la disponibilité limitée« . « La proportion même des personnes touchées montre la nécessité d’élargir l’accès aux soins relatifs à la fertilité et de veiller à ce que cette question ne soit plus mise de côté dans la recherche et les politiques de santé, afin que des moyens sûrs, efficaces et abordables d’atteindre la parentalité soient disponibles pour ceux qui le souhaitent « , a-t-il demandé.

« L’infertilité, une maladie du système reproducteur » 

L’infertilité est, selon l’OMS, une maladie du système reproducteur masculin ou féminin, définie par l’incapacité d’obtenir une grossesse après douze mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés. Cette situation peut entraîner une détresse majeure, de la stigmatisation et des difficultés financières. « La procréation s’accompagne d’une pression sociale importante. Dans des pays, la grossesse reste essentielle à la perception de la féminité et de ce qu’est un couple. L’échec est souvent stigmatisé « , a déclaré la directrice à l’OMS du Département santé sexuelle et reproductive, Pascale Allotey. « Les personnes ayant un problème d’infertilité souffrent souvent d’anxiété et de dépression  » et il existe aussi « un risque accru de violences conjugales qui est associé à l’infertilité « , a-t-elle ajouté. L’OMS appelle les pays à développer les solutions pour la prévention, le diagnostic et le traitement de l’infertilité, y compris les technologies de procréation assistée telles que la fécondation in vitro.

Bien que le nouveau rapport présente des données attestant de la « forte prévalence mondiale » de l’infertilité, il met en évidence un manque de données dans de nombreux pays, notamment en Afrique, en Méditerranée orientale et en Asie du Sud-Est. Il appelle les pays à faire en sorte que davantage de données sur l’infertilité, ventilées par âge et par cause, soient disponibles pour aider à quantifier le problème, ainsi qu’à savoir qui a besoin de soins de fertilité et comment les risques peuvent être réduits.

Avec Adiac-Congo par Noël Ndong

Pandémies : après le Covid-19, l’OMS travaille sur un accord « historique »

mai 21, 2023

A l’occasion de la 76e Assemblée mondiale de la Santé, l’OMS espère trouver un accord qui devrait permettre au monde d’être mieux armé pour prévenir une prochaine pandémie.

« Nous ne pouvons tout simplement pas continuer comme avant ». Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a donné le ton dès l’ouverture de la 76e Assemblée mondiale de la Santé, qui se tient à Genève, à partir de ce dimanche 21 mai. Cette réunion réunissant les délégués des États membres de l’OMS doit déboucher sur un « accord historique » concernant les pandémies marquant un changement radical dans le domaine de la santé mondiale, après la crise du Covid-19.

Les discussions, qui doivent se tenir jusqu’au mardi 30 mai, doivent permettre de conclure un accord international permettant que le monde soit mieux armé pour prévenir une prochaine pandémie et y réagir d’une manière plus efficace. Le processus n’en est qu’à ses débuts, mais l’objectif est l’obtention d’un accord pour la prochaine Assemblée mondiale de la santé en mai 2024.

« L’accord sur la pandémie que les États membres sont en train de négocier doit être un accord historique pour susciter un changement de paradigme dans le domaine de la santé mondiale, en reconnaissant que nos destins sont liés », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus. « J’espère que les négociations en cours sur la prévention, l’état de préparation et la riposte face aux pandémies aboutiront à une approche multilatérale solide qui sauvera des vies », a déclaré, de son côté, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Onu.

Jose Manuel Ramos-Horta, le président du Timor oriental, a, pour sa part, souligné que « chaque pays, grand ou petit, riche ou pauvre, a lutté pour mettre en œuvre une réponse appropriée à la pandémie ».

L’accord sur le tabac fut un succès

En mai, le directeur général de l’OMS a déclaré que le Covid ne constituait plus une urgence pour la santé mondiale. Mais « le Covid-19 est toujours avec nous, il tue encore, il change encore et demande encore notre attention », a-t-il déclaré dimanche. Au total, la pandémie a fait sept millions de victimes dans le monde, selon les chiffres officiels, mais le bilan réel doit être plus proche des vingt millions, selon les estimations de l’OMS.

Le monde a émergé d’un « long tunnel noir », a souligné le chef de l’OMS. « C’est le moment de nous souvenir de la noirceur du tunnel et… d’aller de l’avant à la lumière des nombreuses et douloureuses leçons qu’il nous a enseignées ».

S’il aboutit, l’accord sur la pandémie serait le deuxième traité contraignant sur la santé depuis la fondation de l’OMS il y a 75 ans. Tedros Adhanom Ghebreyesus a rappelé le succès du précédent accord, la Convention-cadre de l’OMS de la lutte antitabac (CCLAT) adoptée il y a vingt ans. Depuis, le tabagisme a diminué d’un tiers dans le monde, s’est-il félicité.

Le Point par N.J. avec AFP

Des « contaminants éternels » dans le sang des Canadiens, selon un rapport

mai 20, 2023
Un homme remplit un verre d'eau au robinet d'une cuisine.

Le rapport du gouvernement indique que les êtres humains sont exposés à «toujours plus de produits chimiques» dans l’air qu’ils respirent, dans la poussière et dans l’eau potable. Photo : Getty Images/Asiavision

Des « contaminants éternels » toxiques se retrouvent dans le sang des Canadiens, particulièrement au sein des communautés autochtones du Nord, indique un nouveau rapport du gouvernement fédéral.

À la suite d’une évaluation scientifique sur les substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (PFAS), Santé Canada et Environnement Canada proposent d’inscrire ces substances chimiques de synthèse sur la liste des produits toxiques en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE).

Les Canadiens sont invités à se prononcer sur cette proposition(Nouvelle fenêtre) d’ici la mi-juillet.

L’inscription d’une substance sur la liste des produits toxiques soumis à la LCPE est la première étape vers l’adoption par le gouvernement d’une réglementation visant à l’interdire, comme Ottawa l’a fait pour les articles en plastique à usage unique.

Des études démontrent que les PFAS peuvent nuire à la santé humaine et à la faune. Certaines de ces substances chimiques s’accumulent dans le foie et dans les reins.

« En raison de l’utilisation répandue des PFAS et de l’omniprésence de ces substances dans l’environnement, les humains sont continuellement exposés à de multiples PFAS, ce qui pourrait causer des effets négatifs préoccupants. »— Une citation de  Extrait du Rapport sur l’état des substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (mai 2023)

Une infographie des effets des substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques sur la santé, y compris des maladies thyroïdiennes, des cancers du rein et des lésions au foie.

Une illustration de certains effets des PFAS sur la santé humaine. Photo : European Environment Agency

Les effets couramment signalés dans les études sur les animaux endommagent le foie, les reins, la glande thyroïde, le système immunitaire, le système nerveux et le métabolisme. Ils affectent aussi le poids corporel, la reproduction et le développement.

Les études épidémiologiques chez les humains ont également permis de constater des effets similaires sur les organes et sur les systèmes vitaux.

Comme les PFAS se décomposent très lentement et que les êtres vivants y sont exposés de manière répétée, leurs taux dans le sang peuvent s’accroître au fil du temps.Début du widget . Passer le widget?

Substances de synthèse

Derrière le sigle PFAS se trouve une famille de substances de synthèse. Dotées de propriétés antiadhésives et imperméables, elles sont présentes dans divers produits de consommation : poêles en téflon, emballages alimentaires, textiles, automobiles, cosmétiques, produits menstruels, tapis, meubles, vêtements…

Quasi indestructibles, d’où leur surnom, elles sont décrites par certains experts comme la plus grande menace chimique au XXIe siècle mais jugées en partie incontournables par le secteur industriel.

Seuls les diamants devraient être éternels, pas les produits chimiques polluant produits par l’homme, a écrit le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, sur Twitter.

« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens et de notre environnement. »— Une citation de  Jean-Yves Duclos, ministre fédéral de la Santé

Le gouvernement a classé dans la liste des PFAS plus de 4700 molécules fabriquées par l’homme et cette liste ne cesse de s’allonger. Le rapport indique également que les êtres humains sont exposés à toujours plus de produits chimiques dans l’air qu’ils respirent, dans la poussière et dans l’eau potable.

Ces substances chimiques extrêmement persistantes sont présentes partout au Canada et même dans les régions reculées de l’Arctique, selon le rapport.

Pas de substituts

Les PFAS sont utilisées dans les équipements de lutte contre les incendies, notamment la mousse ignifuge, et dans des composants essentiels des véhicules électriques, des batteries et des panneaux solaires.

Les PFAS contribuent à l’énergie propre et à la réduction des émissions [de GES], a fait valoir Danielle Morrison, responsable politique de l’Association canadienne de l’industrie chimique.

Son association a assuré que ses membres se tiendront au courant des données scientifiques tout en mettant en garde contre l’interdiction des PFAS, qui sont essentielles et pour lesquelles il n’existe pas de substituts, argumente-t-elle.

Une femme enceinte.

Les PFAS se transmettent aussi aux fœtus. Photo : Getty Images/Istockphoto/Momcilog

Outre la découverte de traces de PFAS dans le sang des Canadiens, l’étude a démontré que les femmes enceintes peuvent transmettre ces substances à travers le placenta. Quant aux nourrissons, ils peuvent être exposés aux PFAS à travers le lait maternel.

Il est déjà reconnu à l’échelle internationale que les pompiers font partie des groupes surexposés aux PFAS. Au Canada, une deuxième population est à risque : les Autochtones.

On a observé des concentrations élevées de certaines PFAS chez des communautés autochtones du Nord (telles que mesurées chez les adultes, y compris les femmes enceintes) ainsi que chez les jeunes et les enfants autochtones d’autres régions du Canada, indiquent les auteurs de l’étude.

Expérience en temps réel

Plusieurs villes canadiennes ont déjà pressé Ottawa de légiférer contre les PFAS.

L’exposition aux PFAS a duré suffisamment longtemps pour qu’on constate des effets néfastes dans la population humaine, a pointé Miriam Diamond, professeure à l’École de l’environnement de l’Université de Toronto.

Selon ses observations, le Canada mène une expérience en temps réel sur la santé de [sa] population et il est temps d’interdire les PFAS non essentielles.

Le Canada en restreint déjà certaines, mais il faudrait aller plus loin plutôt que d’adopter une approche fragmentaire, selon des experts en environnement.

Il est vraiment important de s’attaquer au problème à la source et d’arrêter d’essayer de le découper en petits morceaux, a mis en garde Cassie Barker, responsable du programme des produits toxiques chez Environmental Defence.

Radio-Canada avec les informations de David Thurton (CBC News) et de l’Agence France-Presse

Canada: Une éducatrice de Trois-Rivières aurait administré de la mélatonine à des enfants

mai 20, 2023
Une cour extérieure de garderie avec des jeux pour enfants.

La garderie Les P’tits Samouraïs à Trois-Rivières accueille des dizaines d’enfants. Photo : Radio-Canada/Jean-François Fortier

Une lettre envoyée aux parents des enfants qui fréquentent la garderie Les P’tits Samouraïs à Trois-Rivières sème l’émoi. Une employée aurait administré de la mélatonine diluée dans des boissons à de jeunes enfants sous sa responsabilité.

Dans sa lettre envoyée aux parents le samedi 20 mai, la direction de l’établissement affirme avoir ouvert une enquête interne.

« Il y a quelques jours, certaines informations nous sont venues à l’oreille comme quoi [une employée] ajoutait un produit à certains breuvages des enfants de son groupe. Sans plus tarder et suite à ces informations, nous avons immédiatement pris action [sic] et entrepris une enquête administrative à l’interne pour découvrir que le produit en question était de la mélatonine. »— Une citation de  La direction de la garderie Les P’tits Samouraïs

L’éducatrice en question n’est plus une employée de cette garderie. L’administration dit avoir déposé une plainte auprès de la police de Trois-Rivières, mais Radio-Canada n’a pas été en mesure de confirmer cette information auprès de la police.

La mélatonine ne représenterait pas un danger pour de jeunes enfants. Toutefois, elle aurait été administrée aux enfants sans le consentement préalable des parents.

Ouverture d’une enquête

La ministre provinciale de la Famille, Suzanne Roy, prend la parole à l'Assemblée nationale.

La ministre provinciale de la Famille, Suzanne Roy, à l’Assemblée nationale. (Photo d’archives): La Presse Canadienne/Jacques Boissinot

La ministre québécoise de la Famille, Suzanne Roy, a pris connaissance des événements et a affirmé qu’elle ouvrira une enquête dans les plus brefs délais.

« Cette situation est évidemment inconcevable. La santé et la sécurité de nos enfants sont prioritaires. J’ai demandé au ministère de mener une enquête rapidement. Suite à cela, les actions nécessaires seront entreprises. »— Une citation de  Suzanne Roy, ministre de la Famille

La mélatonine, une substance naturelle

Michaël Tourigny, un pharmacien, explique que la mélatonine est sécrétée de manière naturelle par le cerveau et est associée au cycle circadien. Le cerveau en sécrète lorsqu’il y a une baisse de luminosité, donc le soir et la nuit.

Disponible en vente libre, la mélatonine est offerte sous plusieurs formes, soit en comprimés, en gouttes et en jujubes, notamment. Ces produits sont généralement utilisés pour favoriser le sommeil chez les enfants et les adultes.

Selon le pharmacien, l’administration d’un dosage sécuritaire pour de jeunes enfants en cas d’insomnie ne pose pas véritablement de risques. Toutefois, pour de simples siestes, cette pratique n’est pas recommandée, selon lui.

« Il ne s’agit pas de la première ligne de traitement recommandée si un enfant éprouve des problèmes de sommeil. »— Une citation de  Michaël Tourigny, pharmacien

Il recommande plutôt de favoriser une bonne hygiène de sommeil, ce qui passe par une routine qui évacue les écrans avant l’heure du coucher et qui favorise des activités comme la lecture.

La garderie Les P’tits Samouraïs est fréquentée par plusieurs dizaines d’enfants à Trois-Rivières.

La direction de l’établissement n’a pas donné suite aux demandes d’entrevue de Radio-Canada.

Avec Radio-Canada d’après les informations de Charles-Antoine Boulanger

Grossesses tardives : « Attention à ne pas vendre du rêve ! »

mai 16, 2023

En France, après 45 ans, les femmes n’ont plus accès à la PMA. Une nouvelle loi que des grossesses comme celle de Virginie Efira font parfois un peu vite oublier.

La grossesse est a surveiller de pres apres 40 ans.
La grossesse est à surveiller de près après 40 ans.© CHASSENET / BSIP via AFP

Des magazines people avaient donné l’info il y a quelques semaines sans que les intéressés ne confirment officiellement. Plus de doute : à 46 ans, l’actrice belge Virginie Efira est enceinte. Elle pose fièrement avec son ventre arrondi sur les photos des magazines. En France, on comptait en 2019 environ 43 000 naissances chez les femmes de plus de 40 ans.

De plus en plus souvent médiatisées, les grossesses de célébrités âgées d’une quarantaine d’années « vendent du rêve » et risquent trop souvent « de faire oublier les difficultés et les risques associés aux grossesses tardives ». Discussion sans tabou sur un sujet de société avec le professeur Michaël Grynberg, chef du service de médecine de la reproduction à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine).

Le Point : Certains médecins utilisent le terme de grossesses « gériatriques » pour parler des femmes enceintes après 40 ans…

Pr Michaël Grynberg : Ce n’est pas un terme médical. C’est une expression volontairement péjorative. On peut ne pas être favorable pour tout un tas de raisons à ce type de grossesse tardive, mais parler de « gériatrie » – une médecine dédiée aux personnes âgées – lorsqu’on évoque le cas d’une femme âgée d’une quarantaine d’années, c’est inexact et c’est surtout de la provocation.

Le risque de fausse-couche chez une femme d’environ 45 ans avec un embryon issu d’un ovocyte d’une femme de 25 ans se situe alors entre 10 et 15 %.

À partir de quel âge, une grossesse est-elle considérée comme tardive ?

Il n’y a pas de définition à proprement parler. La frontière a un peu évolué avec le temps. Si on revient 30 ans en arrière, une femme enceinte après 35 ans commençait déjà à être considérée comme un peu âgée. Depuis, l’âge du premier enfant n’a cessé de reculer, tout comme l’âge des femmes qui viennent consulter les centres de procréation médicalement assistée (PMA). On a communément admis que le passage des 40 ans correspondait à celui des grossesses tardives. Aujourd’hui, je dirais que le seuil se situe plutôt à 45 ans.

Pourquoi au-delà de 45 ans ?

Les risques médicaux deviennent alors vraiment significatifs. Ils sont de même nature qu’à 38 ou 40 ans, mais d’une manière générale, avec l’avancée en âge, ils augmentent tant pour l’enfant que pour la mère. Le plus fréquent, en particulier après l’âge de 45 ans, c’est tout simplement de ne pas aller jusqu’au bout de la grossesse. Après 43 ans, une femme enceinte a environ 3 % de chances d’accoucher. Il faut cependant distinguer deux situations. D’un côté, il y a des grossesses naturelles. Elles présentent un très fort risque de fausses couches, une fois sur deux pratiquement. De l’autre côté, la majorité des naissances après 45 ans sont issues d’une fécondation in vitro avec un don d’ovocytes prélevés chez une femme jeune, même si cela n’est quasiment jamais dit officiellement. Le risque de fausse couche chez une femme d’environ 45 ans avec un embryon issu d’un ovocyte d’une femme de 25 ans se situe alors entre 10 et 15 %.

Quels sont les autres risques pour la santé de la mère et de l’enfant ?

Les cas de trisomie 21 sont considérablement augmentés pour les grossesses naturelles dans cette tranche d’âge. Ensuite, tout le déroulement de la grossesse est plus à risque, car l’utérus, lui aussi, a vieilli avec le temps. Il y a donc plus de complications comme l’hypertension grave, la pré-éclampsie. Parfois, cette situation d’urgence aboutit au déclenchement d’une césarienne pour sauver la mère, mais elle induit une prématurité chez l’enfant. Globalement, il faut retenir que l’on est moins en forme à 45 ans qu’à 30 ans, même si, individuellement, la situation peut être discutée.

C’est encore trop peu connu, mais les règles ont changé depuis 2021. Les nouvelles lois de bioéthiques interdisent aux femmes de plus de 45 ans d’avoir recours à la PMA en France…

Cette loi est passée relativement inaperçue. De nombreuses femmes l’ignorent encore mais, désormais, en France, les médecins ne peuvent plus leur proposer de PMA après 45 ans. Les patients pensent encore trop souvent qu’il existe simplement une limite d’âge à 43 ans pour le remboursement des FIV. Or, cela a changé : aujourd’hui, elles sont remboursées jusqu’à 45 ans, mais au-delà nous sommes dans l’impossibilité de leur proposer une PMA. Même face à un couple qui a des embryons ou des ovocytes congelés, nous ne pouvons plus rien faire.

Pour certaines femmes, cette nouvelle loi est tombée comme un couperet. Certaines ont eu un cancer à 40 ans, au moment où elles voulaient avoir un enfant. Elles ont congelé leurs ovocytes avant de recevoir leur traitement. Le temps a passé, elles sont guéries mais ne peuvent plus avoir recours à une FIV. Pour elles, le changement de la loi française a été vécu comme une injustice. Mais il s’agit de cas rares. La seule solution pour ces femmes, c’est d’aller à l’étranger. Certains pays européens ont fixé une limite à 50 ans. De mon point de vue, le seuil des 45 ans imposé par la loi est le bon. Il correspond à la réalité médicale et aux risques associés à la grossesse.

Quel effet a sur vos patients la médiatisation des grossesses tardives d’actrices ou de femmes célèbres ?

Cela fait émerger de fausses idées. Cela contribue à faire croire qu’une grossesse après 45 ans est une histoire simple. Or, je le répète, la grande majorité des naissances obtenues à cet âge sont le fruit d’un don d’ovocyte et ce n’est quasiment jamais dit. Régulièrement, des patients m’évoquent les stars de 46 ou 48 ans qui viennent d’avoir un bébé. Mais, c’est comme si on leur vendait du rêve. Si une de ces célébrités qui annoncent joyeusement leurs grossesses disait tout simplement qu’elle a eu recours à une FIV avec un don d’ovocyte, cela serait sûrement utile pour les autres femmes.

Le recul de l’âge de la première grossesse est un fait de société…

Aujourd’hui, les femmes donnent naissance à leur premier enfant en moyenne cinq ans plus tard qu’il y a quarante ans. Elles avaient en moyenne 24 ans en 1974 contre presque 29 ans en 2019. Selon les hypothèses de l’Ined, il n’est pas exclu que l’âge moyen à la maternité atteigne prochainement, voire dépasse 32 ans. Les femmes les plus diplômées sont plus concernées que les autres par ce recul de l’âge de la parentalité. En 2015, l’écart par rapport aux mères sans diplôme atteignait déjà quatre ans en moyenne.

Avec Le Point par Caroline Tourbe

Une maladie liée au dérèglement climatique menace les vaches européennes

mai 12, 2023

Une maladie pouvant se révéler mortelle pour les animaux, et particulièrement pour les vaches, a été détectée pour la première fois en Europe.

Chez les vaches, la maladie reperee peut se traduire par de la fievre, de l'anorexie, des boiteries et une detresse respiratoire.
Chez les vaches, la maladie repérée peut se traduire par de la fièvre, de l’anorexie, des boiteries et une détresse respiratoire.© Jean-Marc Quinet / MAXPPP / BELPRESS/MAXPPP

Épizootie, épidémie qui frappe les animaux. Une maladie qui touche les vaches européennes, et qui peut se révéler mortelle, arrive en Europe. Les autorités sanitaires craignent que l’épidémie touche l’ensemble du continent. Il s’agit plus spécifiquement d’une « maladie hémorragique épizootique », transmise à l’animal par des moucherons piqueurs, eux-mêmes de plus en plus présents à cause du changement climatique, a rapporté vendredi 12 mai l’Anses, l’agence sanitaire française.

Les premiers cas de cette maladie virale, non transmissible à l’homme, ont été détectés à l’automne 2022 sur l’île italienne de Sardaigne, puis en Sicile, indique l’Anses dans une note sur son site Internet. Des foyers ont ensuite été repérés en Andalousie (sud de l’Espagne). « Chez les bovins, cette maladie potentiellement mortelle se traduit par de la fièvre, de l’anorexie, des boiteries et une détresse respiratoire », précise l’agence.

Une maladie découverte en… 1955 !

La maladie, qui affecte principalement les cerfs de Virginie et les bovins, a été découverte aux États-Unis en 1955. Le virus « s’est depuis répandu en Asie, en Australie et en Afrique ».

« Il y a une quinzaine d’années, on n’imaginait pas que la maladie puisse un jour arriver en Europe », explique le chercheur Stéphan Zientara, cité par l’Anses. « Son extension est une conséquence directe du changement climatique, qui permet aux moucherons vecteurs de survivre dans nos régions », poursuit-il.

Selon le scientifique, « l’hypothèse la plus probable est que des moucherons ont été transportés à travers la Méditerranée par le vent ». Aucun vaccin n’est disponible contre le type de virus repéré en Europe. Une surveillance a été mise en place en France, souligne l’Anses, « avec pour objectif d’analyser tout animal suspect », notamment parmi les cervidés.

Le Point par M.I. avec AFP

Canada-Ontario: À 90 ans, ces « vedettes » du CrossFit font sensation

mai 7, 2023
Deux femmes et un homme posent pour une photo dans une salle de sport.

Primrose Paruboczy, 90 ans, et Christine Temple-Fentimin, 94 ans, s’entraînent chaque semaine avec Adam Phomin, fondateur de la salle de sport CrossFit Closer à Kanata. Photo : Radio-Canada

Qu’il s’agisse de faire des flexions ou des tractions avec des anneaux de bois, deux nonagénaires prouvent que l’âge n’est qu’un chiffre dans un gymnase CrossFit de Kanata.

Ces deux femmes sont les vedettes de cet endroit, a lancé Adam Phomin, le fondateur du gymnase.

Quand elles entrent, tout le monde se dit : « Je veux être comme elles », a-t-il ajouté.

Christine Temple-Fentimin, 94 ans, et Primrose Paruboczy, qui aura 91 ans ce mois-ci, s’entraînent individuellement avec Adam Phomin pendant une heure tous les mercredis matin.

Leurs visages s’illuminent à l’évocation de son nom.

Adam est très doué pour vous encourager à faire des choses, a expliqué Mme Temple-Fentimin.

C’est un homme charmant, a ajouté Mme Paruboczy. Venir ici a changé beaucoup de choses pour nous.

Une femme s'étire avec un élastique et un homme l'aide à ses côtés.

Primrose Paruboczy, 90 ans, explique que son exercice préféré consiste à utiliser les anneaux pour s’étirer. Photo: Radio-Canada/Sannah Choi/CBC

Séances d’entraînement hebdomadaires

Mme Temple-Fentimin a commencé à s’entraîner chaque semaine il y a cinq ans. Et quand la pandémie a contraint la fermeture des salles de sport, elle a continué à s’entraîner virtuellement.

En décembre, Adam Phomin s’est mis à travailler avec Mme Paruboczy après qu’elle eut dit à sa famille qu’elle ne se trouvait plus assez mobile.

En à peine deux séances, sa fille Melody a été impressionnée de voir qu’elle gagnait de plus en plus de force.

Ma mère avait l’habitude de dire : « Mel, pourrais-tu venir me promener? Si je ne me lève pas et ne commence pas à faire quelque chose, je ne pourrai plus marcher », a raconté Melody.

Melody a alors dit à sa mère : Je connais l’endroit idéal pour toi! Et elle l’a inscrite au gymnase.

L’importance des flexions

Le CrossFit, ou entraînement en parcours en français, est connu pour ses exercices d’entraînement par intervalles à haute intensité. M. Phomin affirme que les gens de tous les âges et de tous les niveaux sont les bienvenus dans sa salle de sport.

Il précise que les exercices pour les clients plus âgés ne sont pas différents de ceux destinés aux plus jeunes mais qu’ils impliquent seulement un peu plus de soutien. Ils travailleront progressivement jusqu’à ce qu’ils puissent effectuer le mouvement complet par eux-mêmes.

L’entraîneur commence chaque séance en tenant la main du client et en marchant avec lui dans la salle de sport.

Ensuite, ils travaillent sur plusieurs exercices pour faire circuler le sang et pour accroître le rythme cardiaque du client. Les exercices les plus fréquents sont les sauts de grenouille (burpees), le rameur, les anneaux de bois et la musculation.

Mais le plus important, ce sont les flexions.

C’est la chose la plus importante que nous fassions. Je dis toujours aux gens : « Si vous ne pouvez pas vous accroupir, c’est qu’il y a un problème. Vous avez donc besoin de quelqu’un pour vous aider à vous lever d’une chaise, d’un canapé ou des toilettes », a expliqué M. Phomin.

À mesure que les gens vieillissent, le risque de chute augmente. La capacité de se relever est donc essentielle, a-t-il renchéri.

Il a également constaté de grands progrès chez les deux femmes depuis qu’elles se sont inscrites. Il est heureux de les voir se baisser au sol en faisant des sauts de grenouille et des flexions et de constater qu’elles se relèvent d’elles-mêmes.

Cela me montre que lorsqu’elles sont à la maison, elles sont capables de faire ces choses, a-t-il ajouté.

Il s’agit de savoir que lorsqu’elles sortent d’ici, leur vie devient plus facile ou, du moins, qu’elle n’est pas plus difficile, a-t-il fait valoir.

L’entraînement se termine par des étirements et par l’utilisation du pistolet de massage.

Je suis absolument stupéfaite de ce que je peux faire, a expliqué Mme Paruboczy.

Selon ses propres termes, elle était une « patate de canapé » avant de voir Adam.

Je ne pensais pas être capable de faire ces exercices, mais quand je les fais, je me dis que j’ai réussi, s’est-elle réjouie.

Mme Temple-Fentimin pense qu’elle surprend parfois son entraîneur avec ce qu’elle est capable de faire.

Je pense que j’ai toujours su que je pouvais faire des choses [difficiles], a-t-elle dit, ajoutant qu’elle aime venir à la salle de sport pour utiliser l’équipement et pour faire un peu de compétition.

Une femme est couchée au sol sur le ventre et un homme qui a un genou à terre semble la motiver.

Christine Temple-Fentiminj, 94 ans, travaille ses sauts de grenouille lors d’une séance d’entraînement du mercredi avec Adam Phomin. Photo: Radio-Canada/Michel Apirot/CBC

Se maintenir en forme

Les deux femmes se souviennent d’avoir été physiquement actives et sportives dans leur jeunesse et à l’âge adulte.

Mme Temple-Fentimin a grandi en se promenant quotidiennement dans son village en Angleterre, en nageant et en jouant dans l’équipe de hockey sur gazon.

Mme Paruboczy se souvient d’avoir couru et fait du vélo pour se rendre partout où elle avait besoin d’aller.

Les deux nonagénaires pensent qu’il est important pour les personnes âgées de rester actives et de faire de la marche une priorité.

Ce que vous n’utilisez pas, vous le perdrez, disent-elles toutes les deux.

Radio-Canada avec les informations de Sannah Choi, CBC

France-Covid: les soignants non vaccinés réintégrés à partir de mi-mai, annonce le gouvernement

mai 1, 2023
Covid: les soignants non vaccines reintegres a partir de mi-mai, annonce le gouvernement
Le gouvernement français annonce la réintégration des soignants non vaccinés du Covid © AFP/François NASCIMBENI

Les soignants qui avaient été suspendus faute de schéma vaccinal complet contre le Covid-19 vont pouvoir être réintégrés, a annoncé avant le week-end le ministre de la Santé, François Braun, qui prévoit la parution d’un décret en ce sens « mi-mai ».

Cette décision fait suite à l’avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) donné fin mars à la levée de l’obligation vaccinale contre le Covid pour les soignants et les autres professionnels concernés.

« Ces soignants vont être réintégrés. Ces dernières semaines, j’ai réuni l’ensemble des parties prenantes, car je veux que la réintégration se fasse, mais dans de bonnes conditions », a annoncé le ministre de la Santé en marge d’un déplacement dans la Marne vendredi. Ses propos ont été repris dimanche dans le journal local Le Pays Briard et lundi par Le Parisien.

« Les non-vaccinés ne sont pas forcément attendus avec des fleurs dans tous les services et partout », a-t-il souligné.

« L’instruction est prête. Je vais la signer en tout début de semaine prochaine (ndlr : à partir du 2 mai). Le décret de mise en application sera pour mi-mai », a-t-il précisé.

Paris avait opté pour la contrainte à la fin de l’été 2021: l’obligation de se vacciner a été requise auprès de 2,7 millions de personnes, soignants mais aussi personnels des hôpitaux et des maisons de retraite, ambulanciers, aides à domicile ou encore pompiers.

Faute d’attester d’un schéma vaccinal complet (deux, puis trois doses), quelques milliers ont depuis été suspendus, sans rémunération.

« Un phénomène très minoritaire voire marginal » pour le ministère, qui estimait en mars la proportion d’agents hospitaliers encore concernés « autour de 0,3 % ». Même proportion infime du côté des libéraux, où l’Assurance maladie dénombrait mi-mars moins de 2.000 soignants suspendus.

La question de leur réintégration était devenue un cheval de bataille politique, notamment pour le Rassemblement national et La France insoumise.

Le groupe communiste a inscrit cette réintégration à l’ordre du jour de sa niche parlementaire le 4 mai. Pour le ministre, « la meilleure chose serait de retirer les discussions sur ce projet, puisque, comme on dit, les choses seront faites ».

Par Le Point avec AFP

Canada: Québec prend le virage de l’hospitalisation à domicile

mai 1, 2023
Une préposée aide un homme couché dans un lit.

Québec espère libérer des lits dans les hôpitaux tout en offrant des soins dans le confort de leur foyer aux patients qui le veulent. Photo: Getty Images/IstockPhoto/ LPETTET

Le gouvernement Legault annonce l’implantation, à compter de l’an prochain, de huit projets pilotes d’hospitalisation de patients à domicile dans le Grand Montréal et la région de Québec.

Ces projets vitrines qui doivent libérer des lits dans les hôpitaux tout en assurant davantage de confort aux patients seront implantés dans l’ensemble des régions du Québec d’ici 2026, a annoncé la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger.

L’hospitalisation à domicile, qui se fera sur une base volontaire, c’est-à-dire en accord avec le patient, permettra à ce dernier de poursuivre son hospitalisation dans le confort de son foyer plutôt qu’à l’hôpital. Le projet sera accessible aux personnes malades, mais qui ne sont pas dans un état critique.

Leur hospitalisation à domicile sera recommandée ou non à la lumière d’une estimation préalable de leur cas par les médecins, qui détermineront s’il est possible pour eux de poursuivre leur convalescence à la maison dans des conditions salubres, sécuritaires et avec de l’aide au besoin.

« Les patients auront le même accès que s’ils étaient dans un lit d’hôpital. C’est-à-dire l’accès prioritaire aux examens diagnostiques comme un scan, aux consultations en médecine spécialisée ou à la médication fournie par les pharmacies hospitalières. »— Une citation de  Sonia Bélanger, ministre déléguée à la Santé et aux Aînés

Le patient sera vu régulièrement de façon virtuelle par une équipe de soins, à partir de son domicile. Le suivi en continu offrira également la possibilité de téléphoner à une infirmière 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Selon la ministre, ces projets devraient aider à libérer, dans un premier temps, environ 5 % des lits en centres hospitaliers. Dans les Laurentides, par exemple, où on compte environ 1000 lits, l’hospitalisation à domicile pourrait libérer 50 à 60 lits dans les hôpitaux de la région, a estimé Mme Bélanger.

Hospitalisation à domicile

Québec lance 8 projets d’hospitalisation à domicile dans l’espoir de désengorger les hôpitaux. Comment ça va se traduire sur le terrain et est-ce une bonne solution? Le docteur Michaël Bensoussan a répondu à nos questions.

Le même accès à des spécialistes

En vertu de cette nouvelle approche inspirée d’un projet de soins à domicile de l’Hôpital général juif, les personnes qui seront hospitalisées à la maison bénéficieront des services de médecins spécialistes, d’infirmières et d’autres professionnels de la santé comme des physiothérapeutes ou des inhalothérapeutes, comme à l’hôpital.

Ce n’est pas seulement pour des patients qui ont subi une chirurgie. C’est aussi pour des patients qui ont une condition médicale un peu déstabilisée, par exemple une insuffisance cardiaque, une insuffisance rénale, un diabète ou qui ont besoin d’ajustement de médicaments, explique le Dr Vincent Oliva, président la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).

Aujourd’hui, avec les technologies qu’on a, surtout au Québec où on est assez avancé en intelligence artificielle et en objets connectés, on profite de cet avantage-là et on peut suivre maintenant la pression artérielle, l’électrocardiogramme, le sucre dans le sang, l’oxygène dans le sang par technologie Bluetooth.

Ce sont des équipes de cliniciens qui vont assurer le suivi à distance des patients selon la nature des cas et la situation de chaque patient. Du personnel sera également disponible pour interagir avec les patients en cas de besoin. Il y aura des rencontres virtuelles, mais aussi des visites à domicile en fonction de la situation du patient.

« Les médecins spécialistes croient fortement à l’hospitalisation à domicile. Ils ont engagé des efforts et des investissements importants pour la mise en œuvre de ces projets sur le terrain. »— Une citation de  Vincent Oliva, président la Fédération des médecins spécialistes du Québec

Les huit projets d’hospitalisation à domicile prévus en 2024 seront implantés dans ces régions :

  • CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal
  • CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal
  • CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal
  • CISSS des Laurentides
  • CISSS de Laval
  • CISSS de Lanaudière
  • CISSS de la Montérégie-Centre
  • CHU de Québec-Université Laval

Il s’agit d’une première phase de notre engagement électoral qui est de mettre en place un projet par établissement. Donc, d’ici 2026, nous voulons déployer 34 projets d’hospitalisation à domicile dans toutes les régions du Québec, a souligné la ministre Sonia Bélanger.

Chacun des projets sera élaboré par le personnel des régions et des centres hospitaliers concernés afin d’offrir des services adaptés à la réalité de chaque région.

D’ici 2026, l’Institut de la pertinence des actes médicaux (IPAM) investira plus de 40 millions de dollars provenant de l’enveloppe de rémunération des médecins spécialistes pour le déploiement de ces projets dont l’estimation des coûts totaux n’a pas été révélée par la ministre Bélanger.

Avec Radio-Canada par Stéphane Bordeleau

Quand respirer est un combat: pollution atmosphérique record en Thaïlande

avril 21, 2023
Quand respirer est un combat: pollution atmospherique record en Thailande
Quand respirer est un combat: pollution atmosphérique record en Thaïlande© AFP/Lillian SUWANRUMPHA

Sur son lit d’hôpital à Bangkok, un patient âgé relié à un enchevêtrement de tubes a du mal à respirer. La Thaïlande fait face à une « hausse énorme » des problèmes respiratoires, causée par un pic de pollution atmosphérique.

La femme du patient tient sa main et caresse son visage, pendant qu’une infirmière en blouse bleue applique un stéthoscope sur sa poitrine. Il peine à chaque respiration.

Quelque 2,4 millions de personnes en Thaïlande ont eu besoin de traitements médicaux pour des problèmes liés à la pollution de l’air depuis le début de l’année, dont 200.000 personnes juste cette semaine, selon les autorités sanitaires.

Bangkok et la ville septentrionale de Chiang Mai figuraient vendredi parmi les 10 villes les plus polluées du monde, selon la société de surveillance de l’air IQAir.

Piamlarp Sangsayunh, une spécialiste des maladies respiratoires à l’Institut central du thorax de Thaïlande, dit avoir constaté une « hausse énorme du nombre de patients depuis février », qui « présentent généralement des problèmes respiratoires comme la toux, le mal de gorge » ou les yeux irrités.

Les personnes âgées sont les plus sensibles à la pollution atmosphérique, qui peut aggraver des maladies déjà présentes et obliger à les mettre sous oxygène, explique l’experte.

Selon elle, ceux qui travaillent en extérieur – telle la vaste armée de vendeurs de rue et de moto-taxis de Bangkok – sont « en première ligne ».

11 % du PIB

Uraiwan Chantana, qui vend des boulettes de poisson dans le quartier commerçant du centre de Bangkok, dit qu’inhaler l’air toxique chaque jour a fini par l’épuiser. Mais elle ne peut pas fermer son stand, n’ayant pas d’autre source de revenus.

« Je sens une douleur brûlante dans mon nez et je tousse régulièrement », raconte-t-elle. « J’ai le souffle coupé quand je monte des escaliers, ce qui ne m’arrivait pas avant ».

Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Thaïlande, Jos Vandelaer, souligne que la pollution atmosphérique est non seulement un problème de santé publique, mais qu’elle affecte aussi la productivité de l’économie.

« Quand les gens sont malades, ils ne peuvent pas aller travailler, il y a une réduction de l’activité économique », résume-t-il.

Le coût de la pollution de l’air en Thaïlande en 2019 a représenté 63,1 milliards de dollars, ou 11 % du PIB, selon Witsanu Attavanich, économiste environnemental à l’université Kasetsart de Bangkok.

L’une des principales menaces est constituée des particules fines PM2.5 qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons et même transiter dans le sang.

Selon IQAir, la concentration moyenne en PM2.5 en Thaïlande a dépassé de 3,6 fois la norme fixée par l’OMS en 2022.

« Dans le long terme, il y a plus de risques d’infection respiratoire. Si les gens ont de l’asthme, il peut s’aggraver, les gens peuvent développer des maladies chroniques des poumons, même le cancer », dit M. Vandelaer.

« Ce qui est moins connu, c’est que les PM2.5 peuvent causer des maladies cardiovasculaires.. augmenter le risque d’AVC ou d’infarctus », ajoute-t-il.

La pollution de l’air figure comme facteur contributeur dans environ 31.000 décès en 2019 en Thaïlande, selon les données de l’OMS.

La fumée des feux de forêts, celle des brûlis des agriculteurs tout comme les émissions des véhicules et celles de l’industrie lourde figurent parmi les principales causes de pollution atmosphérique dans le royaume de 70 millions d’habitants.

Le phénomène climatique El Nino, avec ses températures extrêmes, exacerbe lui aussi le problème en Asie du sud, selon les experts.

A l’approche des élections du 14 mai prochain, la question est débattue dans la campagne électorale, le gouvernement actuel étant accusé de ne pas faire grand chose.

« Il faut résoudre le problème à la racine, en tant que médecin je ne fais que traiter les conséquences », dit le docteur Piamlarp.

Par Le Point avec Bangkok (AFP) –