Posts Tagged ‘11 Septembre’

11 septembre: 1.100 victimes toujours pas identifiées

septembre 10, 2018

 

Il y a 17 ans, les deux tours du World Trade Center s’effondraient et emportaient avec elles 2 753 personnes. Les identifications ne sont toujours pas terminées

 

Depuis 17 ans, un laboratoire tente d'identifier toutes les victimes de l'attentat des tours du World Trade Center.

Depuis 17 ans, un laboratoire tente d’identifier toutes les victimes de l’attentat des tours du World Trade Center.© ZUMA Press / MAXPPP / ZUMA PRESS/MAXPPP/ ZUMA Press

11 – septembre: Trump assure que l’Amérique ne se laissera jamais « intimider »

septembre 11, 2017

Le président américain Donald Trump (g) et son épouse Melania, le 11 septembre 2017 à la Maison Blanche, lors d’une cérémonie marquant le seizième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 / © AFP / Brendan SMIALOWSKI

Le président américain Donald Trump a rendu hommage lundi aux près de 3.000 victimes des attentats du 11 septembre 2001, assurant que l’Amérique n’oublierait pas et ne se laisserait jamais « intimider ».

« L’horreur et l’angoisse de cette journée sombre sont gravées dans nos mémoires pour toujours », a déclaré le président américain lors d’une cérémonie au Pentagone, où s’est écrasé l’un des quatre avions détournés par les pirates de l’air d’Al-Qaïda.

« Ce jour là, le monde a changé, mais nous avons aussi tous changé », a-t-il poursuivi, évoquant ces attaques qui avaient traumatisé le pays et poussé les Etats-Unis à lancer une vaste offensive militaire en Afghanistan pour déloger le régime taliban au pouvoir, qui protégeait les commanditaires des attentats.

« L’Amérique ne peut être intimidée », a-t-il mis en garde à l’attention des « terroristes qui ont tenté de briser la détermination » des Etats-Unis. « Nous faisons en sorte qu’ils n’aient jamais de refuge pour lancer des attaques contre notre pays. Il n’auront nulle part où se cacher sur la terre ».

Après avoir longtemps affirmé, avant son élection, qu’il était favorable à un retrait des troupes américaines d’Afghanistan, Donald Trump a annoncé fin août qu’il entendait au contraire envoyer des soldats supplémentaires, sans toutefois avancer de chiffre. Quelque 11.000 militaires américains sont actuellement basés sur place.

– Minute de silence à Ground Zero –

Peu avant la cérémonie du Pentagone, Donald et Melania Trump avaient observé une minute de silence sous un immense ciel bleu dans les jardins de la Maison Blanche.

Comme chaque année depuis la drame, ce premier moment de recueillement a eu lieu à 08H46 (12H46 GMT), l’heure à laquelle le premier avion de ligne détourné par Al-Qaïda a percuté l’une des deux tours du World Trade Center (WTC) new-yorkais.

Au même moment, une minute de silence était également observée à Ground Zero à New York. Des milliers de personnes se sont réunies devant les deux immenses bassins noirs construits en lieu et place des tours jumelles, en présence du maire de New York Bill de Blasio et de son prédécesseur Michael Bloomberg.

A tour de rôle, deux par deux, des proches des victimes ont entamé la longue lecture des noms des près des 3.000 personnes tuées lors de ces attentats, les plus sanglants jamais commis sur le sol américain.

La lecture, parfois entrecoupée de larmes, a été interrompue uniquement par une seconde minute de silence à 09H05, lorsque le deuxième avion a percuté la tour sud.

De toutes les équipes de premiers secours envoyées sur les lieux le jour de la catastrophe, les pompiers de New York ont payé le plus lourd tribut avec 343 morts sur le coup et 150 décédés depuis des suites de maladies liées à leur intervention.

Au crépuscule et jusqu’à l’aube, deux immenses faisceaux de lumière bleue viendront compléter cet hommage, comme chaque année, et s’élever à plus de six kilomètres de hauteur pour matérialiser les tours jumelles disparues.

Romandie.com avec(©AFP / 11 septembre 2017 17h48)                

L’Europe a mis dix ans à guérir les plaies du 11 Septembre

septembre 11, 2011

11 SEPTEMBRE, 10 ANS APRÈS – Très rapidement après les attentats, les Européens en ont éprouvé l’effet de souffle, dans les domaines sécuritaire, diplomatique et militaire.

Les deux tours de New York pulvérisées par al-Qaida et, dix ans plus tard, la Libye, qui fut un vivier pour le djihad, libérée par une coalition emmenée par la France, la Grande-Bretagne, l’Otan et certains pays arabes. Vu d’Europe, ce raccourci illustre une évolution majeure qui l’a conduite de la sidération face aux attentats à son enrôlement, au prix de profonds déchirements, dans la guerre américaine contre le terrorisme, jusqu’à son retour progressif à une position plus équilibrée à l’égard du monde musulman. Entre-temps, l’hyperpuissance américaine a vécu, tout comme l’idée d’un «choc des civilisations» que les Européens ont été les premiers à dénoncer, avant même la conflagration du 11 Septembre. Mais il n’aura pas fallu moins d’une décennie au Vieux Continent pour digérer l’événement.

Très rapidement après les attentats, les Européens en ont éprouvé l’effet de souffle, dans les domaines sécuritaire, diplomatique et militaire. Dès le 21 septembre 2001, le Conseil européen se dote d’une «feuille de route antiterroriste». Cette dernière s’est traduite par la mise en place, à des degrés divers dans les pays de l’UE, de mesures policières et judiciaires largement inspirées par la logique préemptive venue d’outre-Atlan­tique. En France où l’antiterrorisme est une préoccupation ancienne, il y a une «vigilance particulière», a souligné hier le directeur de la police nationale, Frédéric Péchenard, en indiquant que 914 «terroristes islamistes» présumés ont été interpellés depuis 2001. En Es­pagne et en Grande-Bretagne, les efforts antiterroristes sont devenus des priorités après les attentats de Madrid, en mars 2004, et de Londres, en juillet 2005, perçus comme des répliques européennes des Twin Towers. Mais dans ceux des pays de l’UE où l’immigration musulmane est importante, l’onde de choc du 11 Septembre est encore plus profonde en s’agrégeant au cocktail déjà explosif de la progression du chômage, de la montée de l’extrême droite et du défi de l’intégration.

La fracture irakienne

C’est pour capturer Ben Laden et détruire son organisation que les Européens emboîtent le pas aux États-Unis en Afghanistan, dès octobre 2001. Il n’en va pas de même, deux ans plus tard, lorsque George W. Bush s’émancipe de la légitimité internationale pour intervenir en Irak. Profondément fracturée, l’Europe est la première victime collatérale du conflit. Selon les sondages d’opinion de l’époque, deux thèmes clés, le leadership américain et le recours à la force, creusent le fossé transatlantique. Ils séparent surtout le front non interventionniste, France et Allemagne, du Royaume-Uni et des «nouveaux pays», surtout à l’Est, qui comptent plus que tout sur le lien avec l’Amérique. Refusant de «céder à la guerre», Dominique de Villepin, le 14 février 2003 à l’ONU, invoquait la «voix d’une vieux pays, la France, d’un vieux continent (…), l’Europe»… Toutefois, même au creux de la relation franco-américaine, la coopération en ma­tière de lutte antiterroriste ne sera pas interrompue. À partir de 2005, la brouille s’apaise. Pas les tensions sur le Vieux Continent, attisées par les «croisés» américains du 11 Septembre, les ­néoconservateurs qui inspiraient encore la diplomatie de Washington. Le manque d’Europe en matière de défense n’en est alors que plus flagrant. La France y apportera une réponse en relançant sa coopération avec Londres et en réintégrant pleinement l’Otan en 2009.

Rester «vigilant»

S’il a fallu des années pour que se referment certaines plaies du 11 Septembre, cela ne s’est pas fait sans accès de fièvre. L’affaire des caricatures de Mahomet a été l’un des accès les plus sérieux, lorsqu’en octobre 2005 la presse danoise publie douze dessins dont l’un représente le Prophète coiffé d’un turban en forme de bombe. D’autres dessins seront aussi manipulés pour apparaître gravement injurieux. Invoquant la xénophobie et l’intolérance religieuse, le monde musulman s’enflamme et des manifestations éclatent de la Palestine au Pakistan, la colère étant attisée par les franges islamistes radicales.

Une décennie après le 11 Septembre, les révolutions arabes tournent-elles définitivement la page du 11 Septembre? Ce «printemps» constitue «la plus forte réponse» à la «haine» et au «fana­tisme » qui ont conduit aux attentats de New York, a déclaré hier le président de l’UE, Hermann Van Rompuy, en soulignant que l’Europe restait néanmoins «vigilante». L’Union a également qualifié de «honte» la non-fermeture de Guantanamo. Un stigmate du 11 Septembre auquel les Européens, avec les vols secrets de la CIA, ont pourtant apporté leur contribution, discrète mais active.

Lefigaro.fr par Alain Barluet

Howard Lutnick, la bourse et la vie

septembre 11, 2011

Sur les 960 salariés de la société de courtage Cantor Fitzgerald, 658 sont morts dans les attentats du 11 septembre. Le destin a épargné leur président, Howard Lutnick, qui ce matin-là accompagnait son fils à l’école. Il s’était promis de remonter l’entreprise et d’indemniser les familles des victimes. Pari tenu.

De ce jour maudit, ces images font partie de celles qui nous hantent, refusent de lâcher, même sous la patine du temps. Des hommes et des femmes, coincés entre le 101e et le 105e étage du World Trade Center en ce matin du 11 septembre 2001, pourtant chaud et radieux ; avec une force probablement décuplée par l’angoisse, ils cassent les vitres et appellent au secours en agitant des mouchoirs blancs. Un geste dérisoire. Un geste oppressant et insoutenable pour le reste du monde qui regarde, impuissant, la mort en direct. Une mort quasi certaine puisque le premier avion a frappé quelques étages en dessous. Un geste plus suffocant encore lorsque certains sautent par la fenêtre, préférant le vide au feu. Ils étaient 960 salariés de Cantor Fitzgerald, une firme de courtage spécialiste des titres du Trésor américain, à travailler tout en haut de la tour Nord des Twins, « l’une des plus belles vues de Manhattan », s’enorgueillissaient-ils, un « musée du ciel » qui abritait notamment l’une des plus belles collections privées au monde d’œuvres d’Auguste Rodin. Ce matin-là 658 sont morts. Trois employés sur quatre.

Howard Lutnick.Photo Gamma.Howard Lutnick était leur patron. Une figure de Wall Street, à la réussite insolente et jalousée. Lui a eu la vie sauve car il emmenait son petit garçon à l’école pour son premier jour. Pas son frère et son meilleur ami, qui figurent au nombre des 3000 victimes. En quelques heures, la firme devient celle qui restera dans les manuels d’Histoire comme ayant payé le plus lourd tribut lors des attentats.

Le moteur puissant de l’empathie

Le 12 et le 13 septembre 2001, les larmes télévisées de Howard Lutnick émeuvent le monde entier. Le 15, en décidant de geler les salaires des disparus, il devient pire qu’un Thénardier, âpre au gain et cruel. Un mois plus tard en octobre, l’opinion publique ne sait plus quoi penser lorsqu’il annonce un vaste plan financier pour aider les familles des victimes. « Je n’avais pas d’autre choix, même si peu l’ont compris à l’époque, explique-t-il aujourd’hui de sa voix très légèrement éraillée. Je me devais de rebâtir l’entreprise pour nos morts et leurs proches. Je ne pouvais pas me contenter d’aller à 30 enterrements en 30 jours. La meilleure façon d’être fidèle à mes salariés et de continuer à les aimer, c’était de prendre soin de ceux qu’ils aimaient. Avec empathie. Tel a été mon moteur. »
Lutnick tranche donc en faveur d’une cure d’austérité. Il s’engage à verser aux familles des disparus 25% des bénéfices, à leur payer dix ans d’assurance maladie. Considérable. Pour ce faire, il s’appuie sur une poignée de survivants, des bureaux de Londres et de Los Angeles qui ont démultiplié leurs heures de travail, et des salariés mus par le désir de se fier à lui. Tous dépeignent l’homme comme intense, n’ayant qu’une parole, profondément humain.

« Cette entreprise a indéniablement un supplément d’âme. C’est inscrit dans son patrimoine génétique », commente Jean-Pierre Aubin, l’un des directeurs généraux exécutifs du groupe, qui partage son temps entre le siège de New York et Paris, et confesse qu’entre plusieurs offres de travail alléchantes il a choisi Howard Lutnick sans hésiter.

Précieuse solidarité

Dix ans plus tard, en 2011, les familles se sont partagé 180 millions de dollars. Pari tenu pour Howard Lutnick, même s’il avoue avoir parfois « été tenté de fuir très loin ». Grisé par le succès et les millions, il aurait sans doute pu devenir l’un de ces « mauvais garçons de Wall Street ». Le 11 Septembre en a décidé autrement. Outre l’aide accordée aux familles, il consacre désormais chaque lendemain de cette date anniversaire à des causes humanitaires. Lady Gaga, le prince Charles, Michael Bloomberg, maire de New York, ou encore Yannick Noah viennent tous les ans prendre eux-mêmes les ordres de Bourse au téléphone, « ce qui permet d’accroître significativement le chiffre d’affaires, poursuit Jean-Pierre Aubin. La totalité du chiffre atteint ce jour ainsi que les salaires de tous les employés en France et dans le monde sont ensuite versés à des dizaines d’associations humanitaires. » L’année dernière, la cagnotte est montée à 12 millions de dollars.

Rendre ce qui a été donné

Pour comprendre ce personnage tout en creux et en déliés, il faut revenir en arrière. À 17 ans, l’âge où se forment les ambitions, les rêves et parfois un destin, Howard Lutnick perd ses parents. Il reçoit alors un coup de téléphone de l’université qui lui annonce qu’elle prendra en charge gratuitement la totalité de ses études. Un geste dont la portée, dit-il, régit toujours sa vie. « Je ne fais que rendre ce que l’on m’a donné. » À l’approche de ce sombre anniversaire, la blessure se rouvre pour tous les New-Yorkais. Qu’en est-il pour lui ? « Parfois, j’ai l’impression que c’était dans une autre vie. À d’autres moments, au contraire, que c’était hier. » La mort de Ben Laden ? « Justice a été faite, c’est bien. Il ne pourra plus nuire », répond-il sobrement. Le printemps arabe ? « De bon augure. » Quant aux spasmes de l’économie mondiale, il y est bien sûr très attentif. Mais avec le sang-froid de celui qui a traversé bien des tempêtes.

Lefigaro.fr/Madame