Aden – Le président du Yémen a limogé le Premier ministre et vice-président Khaled Bahah en lui reprochant ses échecs économiques et sécuritaires alors que le pays est en guerre depuis des mois, selon une décision publiée dimanche.
La décision de remplacer le Premier ministre est due aux échecs du gouvernement dans la période passée en matière d’économie, de services et de sécurité, a précisé le président, Abd Rabbo Mansour Hadi, dans une déclaration publiée par l’agence de presse officielle yéménite Sabanew.
Le gouvernement de M. Bahah n’est pas parvenu à soulager la souffrance de notre peuple, à résoudre ses problèmes et répondre à ses besoins, a ajouté le président.
Depuis que les rebelles Houthis ont pris le contrôle de la capitale Sanaa en 2014, les forces progouvernementales ont réussi à reconquérir une partie du sud du pays et ont établi leur capitale provisoire à Aden, le grand port du sud.
Mais le président et la plupart des responsables gouvernementaux passent la plupart du temps à Ryad alors que la situation sécuritaire s’est dégradée avec le renforcement de groupes jihadistes à Aden.
Le président a reproché au gouvernement une gestion incorrecte du soutien illimité de nos frères de la coalition arabe, notamment l’Arabie saoudite.
Il a nommé Ahmed ben Dagher, une figure importante du Congrès général du Peuple, son ancien parti, au poste de chef du gouvernement et un général expérimenté, Ali Mohsen al-Ahmar, comme vice-président.
Ces changements importants interviennent une semaine avant un cessez-le-feu annoncé entre les forces progouvernementales, soutenues par une coalition militaire arabe emmenée par l’Arabie saoudite, et les rebelles chiites Houthis, accusés de liens avec l’Iran.
Ce cessez-le-feu doit précéder des pourparlers de paix inter-yéménites prévus à partir du 18 avril au Koweït.
Depuis un an, le conflit yéménite a fait plus de 6.200 morts et 30.000 blessées, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Des sources au sein du gouvernement avaient à plusieurs reprises dans le passé évoqué des divergences entre le président et M. Bahah.
En décembre, le président avait déjà procédé à un remaniement de son gouvernement, changeant les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, une décision qui avait été présentée comme une tentative d’aplanir les relations avec son Premier ministre.
Le nouveau vice-président, le général Ahmar était devenu de plus en plus impliqué dans les décisions importantes depuis quelque temps. Le président l’avait notamment nommé commandant adjoint des forces armées pour essayer de rallier le soutien des tribus dans la région proche de la capitale yéménite Sanaa, toujours aux mains des rebelles.
Les troupes du général Ahmar avaient joué un rôle crucial en 2011 dans le soulèvement contre l’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh aujourd’hui allié des rebelles Houthis.
Romandie.com avec(©AFP / 03 avril 2016 22h15)