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Égypte : Sissi coincé entre le FMI et l’armée

novembre 10, 2022

Deuxième pays le plus endetté au monde, l’Égypte traverse une crise grave liée au conflit en Ukraine mais aussi à la mainmise de l’armée sur l’économie nationale. Le président Abdel Fattah al-Sissi dit vouloir régler le problème. Mais en a-t-il les moyens ?

Chantier du mégaprojet de la future nouvelle capitale administrative égyptienne, à 45 km à l’est du Caire. © Ahmed HASAN / AFP

La livre égyptienne a atteint son niveau historique le plus bas fin octobre, avec une dévaluation de moitié sur l’ensemble de l’année 2022. L’exécutif, qui vient de contracter son quatrième prêt auprès du Fonds monétaire international (FMI) et s’endette auprès de ses voisins, s’est engagé auprès de l’institution et de la Banque mondiale à porter la part du secteur privé dans l’économie égyptienne à 65 % au cours des trois prochaines années. Le gouvernement doit donc redéfinir le rôle de l’État et de l’armée, et réduire leur interventionnisme. En août dernier, le très critiqué gouverneur de la Banque centrale, Tarek Amer, a présenté sa démission.

Mais le principal problème demeure : le budget national égyptien est grevé par les dépenses de l’institution militaire, qui pèse par ailleurs sur de très nombreux secteurs de l’économie. La prise de pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi en 2013 a renforcé cette mainmise, l’ancien président du Conseil suprême des forces armées (CSFA) ayant misé sur des projets d’infrastructure colossaux, permettant à l’armée égyptienne d’étendre encore son influence sur l’économie.

La crise actuelle est aggravée par les conséquences du conflit militaire en Ukraine, à l’origine d’une insécurité alimentaire qui touche des dizaines de millions d’Égyptiens : 80 % des importations de blé avant le début du conflit provenaient de Russie ou d’Ukraine. Pour y remédier, le régime a mis en place un « comité de crise » dès février 2022, et l’armée est chargée de distribuer des rations de nourriture aux plus vulnérables.

Mais la pénurie de matières premières n’est pas le seul contrecoup de la guerre, puisque des investisseurs étrangers qui avaient racheté des obligations souveraines ont retiré leur argent, à hauteur de 20 millions de dollars.

Emprunts tous azimuts

Seule solution pour soutenir une économie très fragilisée, le président Abdel Fattah al-Sissi a décidé de contracter en octobre un nouvel emprunt auprès du FMI, à hauteur de 3 milliards de dollars sur quatre ans. C’est la quatrième fois depuis le coup d’État de 2013 que le président se tourne vers le FMI. L’Égypte est le deuxième pays le plus endetté auprès de l’institution internationale après l’Argentine.

Endettée à hauteur de 53 milliards d’euros auprès de diverses institutions multilatérales, l’Égypte l’est aussi auprès de ses alliés régionaux, dont les monarchies du Golfe. Préoccupé par l’instabilité économique engendrée par le conflit ukrainien, le président a emprunté, début 2022, 5 milliards de dollars à l’Arabie saoudite, 5 milliards aux Émirats arabes unis et 3 milliards au Qatar.

Le Premier ministre égyptien Mostafa al-Madbouly a par ailleurs annoncé l’obtention de 1 milliard d’euros d’aide via un fonds du FMI consacré aux pays en voie de développement, et d’une enveloppe de 5 milliards de dollars de la part d’« organisations internationales et régionales ».

Mais le FMI a posé ses conditions à l’octroi de ces crédits. Le 27 octobre, la livre était dévaluée de 17 % conformément à la demande de l’institution, atteignant sa valeur historique la plus basse.

Le problème, notent beaucoup d’experts, c’est que le pays vit, et depuis longtemps, au-dessus de ses moyens. Persuadés que l’Égypte est une puissance régionale trop importante pour que ses partenaires – en particulier les monarchies du Golfe – la laissent faire faillite, les dirigeants du Caire multiplient les projets d’infrastructures ambitieux, mais le pays produit peu et importe énormément.

Réduire le budget défense 

Pour réduire les dépenses de l’État, le président semble n’avoir d’autre choix que de se tourner vers la part du budget réservée aux investissements militaires et de développer une économie de marché ouverte au secteur privé. Ce qui implique de réduire le budget défense, mais aussi de contraindre les forces armées à céder leurs parts dans certains secteurs de l’économie.

Une gageure : selon un rapport publié en 2019 par Yezid Sayigh, chargé de recherches au Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center de Beyrouth, l’institution militaire possède près de 7 % des complexes hôteliers, occupe une position dominante dans le secteur de l’énergie, est aussi présente dans la sidérurgie, l’agriculture, l’immobilier, la pêche, la santé, la production de pâtes, le ciment, l’eau minérale, les carburants…

L’idée aujourd’hui avancée, à la fois pour renflouer les caisses de l’État et pour donner des gages aux bailleurs internationaux, est donc de réduire la part de l’État, et singulièrement de l’armée dans les secteurs où elle n’a, théoriquement, pas grand chose à faire.

En avril 2022, l’exécutif a d’ailleurs annoncé devoir prendre des mesures drastiques, et notamment vouloir ouvrir avant la fin de 2022 le capital de certaines entreprises militaires et les introduire en bourse. Une liste des sociétés concernées a été élaborée, dont les stations-service du groupe Wataniya et la compagnie agro-alimentaire Safi, mais alors que la fin d’année approche, rien n’a été fait.

Difficile de se mettre l’armée à dos

Cette difficulté à mettre en pratique les ambitions affichées de désengagement a plusieurs explications. Il s’agit, d’abord, d’un virage à 180 degrés par rapport aux pratiques observées depuis l’arrivée au pouvoir Sissi, en 2013. Lui-même issu de l’armée, le maréchal devenu président n’a eu de cesse, les premières années, de s’appuyer sur les entreprises détenues par les militaires pour faire avancer sa politique économique. Vouloir aujourd’hui privilégier le privé et retirer à l’armée des sources de revenus qu’elle contrôle depuis des décennies demande volonté et courage.

Officiellement, le gouvernement a promis au FMI que le poids du secteur privé dans l’économie du pays allait doubler dans les trois années à venir, pour atteindre 65 %. Mais même du côté des possibles investisseurs privés, la prudence et les doutes persistent. Peu d’entre eux sont enclins à prendre des parts dans des entreprises qui risquent de se retrouver en concurrence frontale avec des firmes détenues par les militaires, lesquels possèdent la majorité des terres du pays, sont dispensés du paiement de nombreux impôts et taxes, et disposent, dans leurs casernes, d’une main-d’oeuvre pléthorique et payée sur le budget de l’État.

Pour Abdel Fattah al-Sissi, il est aussi très difficile de prendre le risque de se mettre à dos l’institution qui l’a formé, et qui demeure la plus influente du pays, y compris politiquement. Depuis la proclamation de la République égyptienne, le 18 juin 1953, les présidents successifs sont quasi exclusivement issus de l’armée, de Nasser à Sissi en passant par Moubarak. Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, faisait à cet égard figure d’exception, mais il a rapidement été renversé en 2013 par un coup d’État… organisé par les Forces armées nationales, dirigées par Sissi.

Avec Jeune Afrique

Libye: Macron et Sissi appellent à «la plus grande retenue» face aux risques «d’escalade militaire»

décembre 30, 2019

Les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont évoqué par téléphone «les risques d’une escalade militaire» en Libye, appelant «l’ensemble des acteurs internationaux et libyens (…) à la plus grande retenue», a annoncé la présidence française ce lundi 30 décembre.

«Ils ont exprimé leur volonté qu’un accord politique soit trouvé dans le cadre des Nations unies, dans le respect des principes agréés à Paris, Palerme et Abou Dhabi, afin de restaurer l’unité et la pleine souveraineté de la Libye », a ajouté l’Elysée.

Le président Recep Tayyip Erdogan a ouvert jeudi la voie à une intervention militaire turque directe en Libye en annonçant un prochain vote au Parlement sur l’envoi de troupes pour soutenir le gouvernement de Tripoli face à l’homme fort de l’est libyen Khalifa Haftar.

Emmanuel Macron et Abdel Fattah al-Sissi prônent «un accord politique dans le cadre des Nations unies, dans le respect des principes agréés à Paris, Palerme et Abou Dhabi, afin de restaurer l’unité et la pleine souveraineté de la Libye».

Les deux chefs d’Etat ont évoqué en outre la situation en Méditerranée orientale et «estimé que le protocole d’accord conclu entre la Turquie et la Libye sur la délimitation de leurs juridictions maritimes était contraire au droit de la mer» et «sont convenus de rester en étroit contact à ce sujet».

Par Le Figaro avec AFP

Égypte: Sissi a prêté serment pour un 2e mandat de quatre ans

juin 2, 2018

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Le président Abdel Fattah Al-Sissi a prêté serment samedi devant le Parlement, entamant ainsi un deuxième mandat de quatre ans à la tête de l’Egypte où la sécurité et l’économie restent deux défis majeurs.

Au cours d’une session spéciale, retransmise en direct à la télévision d’Etat, la prestation de serment de M. Sissi devant les membres du Parlement et du gouvernement, a été saluée par 21 coups de canons.

Des avions de chasse ont dessiné un drapeau égyptien dans le ciel du Caire et des hélicoptères militaires ont survolé le centre de la capitale au cours de la matinée, au moment où le président égyptien se rendait au siège du Parlement.

M. Sissi, élu une première fois en 2014 après avoir destitué, en tant que chef de l’armée, son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi l’année précédente, a été réélu en mars avec plus de 97% des suffrages exprimés.

Il n’a eu aucune opposition sérieuse à affronter. Son unique adversaire, Moussa Mostafa Moussa, un homme politique méconnu du grand public, était un de ses plus fervent soutiens.

Sept ans après la révolte de janvier 2011 qui a provoqué la chute du régime de Hosni Moubarak, M. Sissi devra s’atteler à deux défis majeurs pour son second mandat, la stabilité sécuritaire et le redressement économique.

M. Sissi est régulièrement accusé par les défenseurs des droits de l’Homme de violer les libertés publiques et de réprimer les opposants.

De nombreux opposants et membres de la société civile ont encore été arrêtés ces derniers mois. Parmi eux figurent le blogueur et journaliste Waël Abbas, les blogueurs Chérif Gaber et Chadi Abouzeid ou encore l’opposant Hazem Abdelazim.

Romandie.com avec (©AFP / 02 juin 2018 11h55)                

Égypte: Sissi réélu président avec 97,08% des voix

avril 2, 2018

Le Caire – Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a été réélu pour un second mandat avec 97,08% des voix validées, soit près de 22 millions de voix, a annoncé lundi l’Autorité nationale des élections.

Le taux de participation, unique enjeu de ce scrutin sans compétition véritable, a été de 41,5%, a par ailleurs précisé Lachine Ibrahim, président de l’Autorité dans une conférence de presse.

Ce dernier a annoncé la « victoire » de M. Sissi sous les applaudissement de la salle.

Près de 25 millions d’Egyptiens on exprimé leur vote. Mais au total, plus de 92% des bulletins ont été validés, le reste ayant été rejeté comme non-conforme.

Les estimations annoncées depuis jeudi par la presse d’Etat, au lendemain d’un scrutin de trois jours, donnaient déjà M. Sissi victorieux à plus de 90%.

Qualifiée de « mascarade » par certaines figures de l’opposition, l’élection présidentielle n’a pas réservé de surprise.

Archi-favori, M. Sissi avait pour seul adversaire Moussa Mostafa Moussa, un homme politique méconnu du grand public et partisan affiché du chef de l’Etat. Celui-ci a obtenu 2,92% des voix.

Parmi les prétendants à la course présidentielle, certains ont été emprisonnés – pour violation de la loi selon les autorités, d’autres ont renoncé en dénonçant des pressions.

Elu avec 96,9% des voix en 2014, M. Sissi est arrivé au pouvoir un an après la destitution par l’armée, dont il était alors le chef, du président islamiste Mohamed Morsi, à la suite de manifestations massives contre ce dernier.

Romandie.com avec(©AFP / 02 avril 2018 13h57)                                            

Campagne présidentielle terne en Égypte, Sissi assuré de l’emporter

février 24, 2018

Banderole électorale dans une rue du Caire le 21 février 2018 sur laquelle figure le président Abdel Fattah al-Sissi qui se présente pour un nouveau mandat / © AFP/Archives / KHALED DESOUKI

La campagne présidentielle a été lancée samedi en Egypte mais l’issue de l’élection, dans laquelle le chef de l’Etat Abdel Fattah al-Sissi n’a pas de concurrent sérieux, ne semble faire aucun doute.

Les Egyptiens sont appelés aux urnes du 26 au 28 mars pour le premier tour opposant M. Sissi, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 2014, à un adversaire méconnu du grand public, Moussa Mostafa Moussa.

Alors que les opposants au régime ont été écartés de la course ou ont jeté l’éponge, M. Moussa, président du parti al-Ghad proche du pouvoir, est arrivé in extremis dans ce scrutin où il soutenait jusqu’alors M. Sissi.

« Ce sera une campagne focalisée sur un seul candidat », résume Mostafa Kamal el-Sayed, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire.

M. Sissi, un ex-chef d’Etat major qui brique un nouveau mandat de quatre ans, est déjà omniprésent à la télévision comme dans la presse, qui relaye en continue ses déplacements et ses rencontres avec divers responsables nationaux et internationaux. Idem dans les rues, où des portraits ou banderoles électorales sont à sa gloire.

Alors que l’abstention risque d’être la seule inconnue du scrutin, les partisans du président, craignant qu’elle ne soit élevée, ont appelé les Egyptiens à voter en masse.

Du porte-à-porte sera fait pour convaincre les électeurs de l’importance de la participation, a déclaré le porte-parole de la campagne de M. Sissi, Mohamed Bahaa Abou Choukka, dans des propos diffusés samedi par les chaînes de télévision.

Dans le même temps, l’Autorité nationale des élections (NEA) a prié les médias de faire preuve d' »objectivité » et interdit aux personnalités politiques de « participer à la campagne électorale dans l’intention d’influencer positivement ou négativement le résultat des élections ».

Abdel Moneim Aboul Foutouh, un ancien dirigeant des Frères musulmans -organisation déclarée « terroriste » par le pouvoir-, a été arrêté le 14 février après avoir lancé un appel avec d’autres leaders de l’opposition à boycotter le scrutin. Il avait accusé le régime « d’empêcher toute compétition loyale ».

Comme M. Aboul Foutouh, plusieurs personnalités critiques du gouvernement ont été mises hors d’état de nuire depuis le début de la course à la présidence.

Ancien chef de la lutte anti-corruption, Hicham Geneina a été arrêté le 13 février, après avoir suggéré dans la presse l’existence de documents secrets compromettants pour les dirigeants de l’Etat.

Depuis 2013 et l’arrivée au pouvoir de M. Sissi, qui a destitué le président islamiste démocratiquement élu Mohamed Morsi, les autorités ont violemment réprimé toute opposition.

Les ONG internationales accusent régulièrement le président Sissi d’être encore plus autoritaire et répressif que l’ancien président Hosni Moubarak, renversé par une révolution en 2011.

Romandie.com avec(©AFP / 24 février 2018 12h57)                

Égypte: des personnalités appellent au boycott de la présisentielle

janvier 28, 2018

Des signatures en faveur de la candidature du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour un deuxième mandat, le 24 janvier 2018 / © AFP / MOHAMED EL-SHAHED

Cinq personnalités égyptiennes ont appelé dimanche au boycott de la présidentielle prévue en mars pour laquelle le chef de l’Etat sortant Abdel Fattah al-Sissi est candidat à sa propre succession, accusant le régime « d’empêcher toute compétition loyale ».

M. Sissi, au pouvoir depuis 2014, est actuellement le seul candidat officiellement en lice pour l’élection dont le premier tour est prévu entre les 26 et 28 mars. Les aspirants à la présidence ont jusqu’à lundi pour déposer leur candidature.

L’appel de ces personnalités a été lancé alors que la course à la présidentielle, où M. Sissi part largement favori, a vu depuis quelques semaines plusieurs prétendants écartés par les autorités. D’autres se sont dits découragés, dénonçant des pressions sur leurs partisans.

Les signataires condamnent « toutes les mesures administratives et sécuritaires prises par le régime actuel pour empêcher toute compétition loyale lors de la prochaine élection » présidentielle.

Le texte, signé entre autres par deux anciens candidats à la présidentielle de 2012, Mohamed Anouar El-Sadate, le neveu de l’ancien président Sadate, et Abdel Moneim Aboul Foutouh, ancien dirigeant des Frères musulmans, appelle « notre grand peuple à boycotter totalement cette élection ».

Il dénonce aussi « le climat de peur » ayant accompagné le processus électoral ainsi qu' »un calendrier électoral ne donnant pas aux candidats une réelle chance de se présenter ».

Hicham Geneina, ex-président de l’Autorité de contrôle des comptes publics et grand pourfendeur de la corruption, a aussi signé le texte. Démis de ses fonctions en 2016 par le président Sissi, il était le responsable de campagne d’un candidat récemment écarté de la présidentielle, l’ex-chef d’Etat-major Sami Anan.

Il a été blessé samedi à l’arme blanche au Caire, son entourage évoquant un « motif politique » pour cette « attaque ». Sami Anan a été écarté de la présidentielle et selon des membres de sa campagne, ni sa famille, ni ses avocats n’ont pu le joindre depuis sa comparution mardi devant un procureur militaire.

Le texte appelant au boycott a également été signé par Hazem Hosni, professeur de sciences politiques à l’université du Caire et Essam Heggy, un éminent scientifique égyptien.

Mercredi, l’avocat défenseur des droits de l’Homme Khaled Ali avait annoncé qu’il renonçait à se présenter à la présidentielle de mars.

D’autres adversaires potentiels ont été ces dernières semaines écartés ou découragés comme l’ancien Premier ministre Ahmed Chafiq.

Romandie.com avec(©AFP / 28 janvier 2018 21h50)

Sissi met en garde contre une escalade militaire entre l’Iran et l’Arabie

novembre 8, 2017

Charm el-Cheikh (Egypte) – Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a mis en garde mercredi contre une escalade de la tension entre l’Arabie saoudite et l’Iran, qui pourrait mener à une guerre, lors d’une rencontre avec la presse à Charm el-Cheikh.

Le président, qui s’exprimait en marge du Forum mondial sur la jeunesse organisé par le gouvernement égyptien dans cette station balnéaire, a souligné que la région connaissait déjà des tensions.

« Je ne suis pas pour la guerre. Nous avons eu notre expérience de la guerre », a-t-il dit: « La région doit faire face à suffisamment de troubles déjà », a-t-il ajouté, interrogé sur une possible escalade belliqueuse.

« On devrait aborder (ce problème) de façon extrêmement prudente », a-t-il insisté.

Mais M. Sissi, allié de l’Arabie saoudite, a également annoncé que l’Egypte soutiendrait la monarchie saoudienne. « Nous soutenons nos frères (saoudiens) », a-t-il dit.

Il s’exprimait alors que le président iranien Hassan Rohani a mis en garde l’Arabie saoudite.

« Vous connaissez la puissance et la place de l’Iran dans la région. Des plus grands que vous s’y sont cassé les dents. Vous n’êtes rien! », a lancé mercredi M. Rohani à l’adresse des dirigeants saoudiens, lors d’un discours retransmis par la télévision d’Etat.

Ces commentaires interviennent après que le prince Mohammed ben Salmane a accusé l’Iran de livrer des missiles aux rebelles yéménites, ce qu’il a décrit comme une « agression militaire directe » contre l’Arabie saoudite.

L’Iran a fermement réfuté ces accusations, ajoutant que de telles livraisons étaient impossibles.

Parallèlement, le président égyptien s’est également exprimé sur la situation en Egypte, affirmant que son pays est « en guerre contre le terrorisme ».

En réponse aux critiques qui accusent son régime de violer les droits de l’Homme, il a estimé que « ce qui se passe en Egypte n’est pas une question de droits de l’Homme »: « Il faut penser aux autres droits, le droit à la vie », a-t-il plaidé.

– Et toujours l’affaire Regeni –

Depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en 2013, par M. Sissi, qui a ensuite été élu président en 2014, l’Egypte fait face à des attaques de différents groupes islamistes.

Mercredi, M. Sissi a toutefois assuré que la situation s’améliorait. Il notamment précisé que les auteurs de l’attaque qui a fait 16 morts parmi un convoi de policiers dans le désert occidental en octobre avaient été neutralisés.

En outre, le président égyptien a évoqué le cas de l’étudiant italien Giulio Regeni, retrouvé mort au Caire en février 2016 après avoir été atrocement torturé: « Nous sommes soucieux de faire comparaître les auteurs de ce crime », a assuré M. Sissi, en affirmant vouloir « régler cette affaire le plus vite possible ».

Ce dossier avait généré de fortes tensions entre Le Caire et Rome, qui avait retiré son ambassadeur avant d’en nommer un nouveau en août dernier.

Giulio Regeni, étudiant-chercheur de 28 ans, avait disparu le 25 janvier 2016. Rejetant les multiples versions –accident de la route, crime crapuleux, règlement de compte personnel– avancées par les enquêteurs égyptiens, l’Italie a toujours réclamé avec force que les vrais coupables de cet assassinat soient identifiés et punis.

La presse italienne et les milieux diplomatiques occidentaux en Egypte soupçonnent des membres des services de sécurité égyptiens de l’avoir enlevé et torturé à mort. Ce que le gouvernement égyptien a régulièrement démenti avec force.

Romandie.com avec(©AFP / 09 novembre 2017 00h39)                                            

Le président égyptien ratifie la rétrocession de deux îlots à Ryad

juin 24, 2017

Le Caire – Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a ratifié le transfert à l’Arabie saoudite de deux îlots de la mer Rouge, dernier rebondissement d’une affaire qui suscite de vives protestations depuis des mois, a annoncé samedi le gouvernement.

Cette décision intervient quelques jours après que le Parlement eut approuvé l’accord de rétrocession, qui a fait l’objet d’une longue saga judiciaire avec des jugements contradictoires.

Le gouvernement avait annoncé en avril 2016 un accord sur la rétrocession à Ryad de ces deux îlots inhabités, soulevant une vive controverse dans le pays et des manifestations réprimées par la police.

De nouveaux appels à manifester au cours de la semaine passée ont conduit à des dizaines d’arrestations.

Les deux camps se sont également affrontés devant les tribunaux et plusieurs jugements contradictoires ont été prononcés dans cette affaire.

Le Parlement avait approuvé le 14 juin l’accord de rétrocession à l’issue de trois jours de débats mouvementés, durant lesquels des députés de l’opposition avaient interrompu les séances en scandant des slogans dénonçant la rétrocession des deux îlots.

Mardi, M. Sissi a insisté sur la nécessité de retourner les îlots à leurs « propriétaires ».

« Les nations sont gouvernées par des constitutions et des lois (…), et non par des caprices ou des émotions », avait-il affirmé, cité par la présidence.

Mercredi, la Haute cour constitutionnelle a suspendu tous les jugements rendus sur la rétrocession, le temps de choisir la juridiction habilitée à juger ce dossier.

Pour certains Egyptiens, les deux îles ont une importance symbolique, liée aux quatre guerres ayant opposé leur pays à Israël. Situées stratégiquement à l’entrée du golfe d’Aqaba, elles permettent de contrôler l’accès au port israélien d’Eilat grâce au détroit de Tiran.

C’est la fermeture de ce détroit par le héraut du panarabisme Gamal Abdel Nasser qui avait précipité la guerre israélo-arabe de 1967, permettant à Israël d’occuper la péninsule du Sinaï, ainsi que les deux îles stratégiques. L’accord de paix de Camp David signé en 1979 par les deux belligérants autorisa l’Egypte à récupérer ses territoires, mais lui interdit d’y installer des troupes.

Les autorités justifient la rétrocession en expliquant que les deux îles, situées près de la pointe sud de la péninsule du Sinaï, appartenaient à l’Arabie saoudite mais que Ryad avait demandé en 1950 au Caire d’en assurer la protection.

Romandie.com avec(©AFP / 24 juin 2017 19h44)                                            

États-Unis: Donald Trump reçoit l’Égyptien Sissi, « un type fantastique »

avril 3, 2017

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Les présidents égyptien et américain, Abdel Fattah Al-Sissi et Donald Trump. Crédits : AP

Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, est invité à la Maison Blanche, ce lundi 3 avril, pour un tête-à-tête avec son homologue américain.

Le président américain, Donald Trump, accueille lundi 3 avril son homologue égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, avec la volonté affichée de renforcer les liens et de mettre en sourdine les critiques sur les droits de l’homme de l’administration Obama. Pour l’homme fort de l’Egypte, qui fut l’un des premiers à féliciter chaleureusement le républicain lors de sa victoire surprise, le tête-à-tête dans le Bureau ovale aura une saveur particulière : il n’avait jamais été invité à la Maison Blanche par son prédécesseur démocrate.

Le magnat de l’immobilier et l’ancien général, qui n’ont pas prévu de conférence de presse commune, s’étaient déjà rencontrés à New York, en septembre 2016, lorsque la campagne présidentielle américaine battait son plein. Donald Trump n’avait alors pas tari d’éloges sur son interlocuteur : « C’est un type fantastique. Il a pris le contrôle de l’Egypte, vraiment pris le contrôle. »

L’administration Trump loue aujourd’hui avec force celui qui dirige l’Egypte d’une main de fer, saluant ses « mesures courageuses » dans les domaines économique et sécuritaire. La lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI), mais aussi la façon dont la Maison Blanche entend esquisser des propositions sur le conflit israélo-palestinien, devraient d’ailleurs être au cœur des discussions.

Mais la rencontre donnera aussi de précieuses indications sur la façon dont le nouvel occupant de la Maison Blanche entend aborder la question des droits de l’homme avec des dirigeants montrés du doigt sur ce thème. Son équipe a déjà donné une indication : ce sera de façon « privée et discrète ». « Nous pensons que c’est la façon la plus efficace d’aborder ces sujets », a indiqué un responsable américain.

Une approche qui a provoqué l’indignation des ONG de défense des droits de l’homme. « Inviter M. Sissi pour une visite officielle à Washington au moment où des dizaines de milliers d’Egyptiens croupissent en prison et où la torture est de nouveau à l’ordre du jour est une étrange façon de bâtir une relation stratégique stable », a estimé Sarah Margon, responsable de Human Rights Watch à Washington.

Aide militaire

L’administration Obama avait gelé son aide militaire à l’Egypte, en 2013, après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi et la répression sanglante de ses partisans. Mais le rôle incontournable de l’Egypte, le plus peuplé et le mieux armé des pays arabes, avait poussé la Maison Blanche à infléchir sa position et à reprendre les livraisons d’armes lourdes en 2015.

Les Etats-Unis allouent chaque année environ 1,5 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros) d’aide à l’Egypte, dont 1,3 milliard de dollars dans le domaine militaire. La Maison Blanche, qui vient de lancer un débat budgétaire qui s’annonce houleux sur fond de réduction drastique de l’aide internationale, a promis de maintenir un niveau d’aide « fort » à l’Egypte, mais ne s’est engagée sur aucun chiffre.

Sur le plan politique, la nouvelle administration républicaine serait-elle prête à désigner la confrérie des Frères musulmans, de Mohamed Morsi, comme une « organisation terroriste » ? « Le président souhaite entendre la position du président Sissi sur le sujet », a répondu, prudent, un haut responsable américain avant la visite. « Comme d’autres pays, nous avons des inquiétudes concernant diverses activités des Frères musulmans dans la région. »

Lemonde.fr avec AFP

Egypte: 203 détenus libérés par grâce présidentielle

mars 14, 2017

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi , le 10 juin 2015 à Charm el-Cheikh en Égypte / © AFP / KHALED DESOUKI

Les autorités égyptiennes ont relâché mardi 203 « jeunes » détenus emprisonnés dans le cadre de procédures liées à une loi sur l’interdiction de manifestations, à la suite d’une grâce présidentielle, a-t-on appris auprès de responsables.

Le président Abdel Fattah Al-Sissi a signé lundi un décret « graciant 203 jeunes qui avaient été condamnés dans des affaires de rassemblements et manifestations », a précisé le porte-parole de la présidence égyptienne sur sa page Facebook.

Les médias d’Etat ont également confirmé les remises en liberté de ces détenus mardi.

La loi de 2013, qui a été utilisée pour emprisonner des activistes jusqu’à deux ans, stipule que les manifestants doivent informer le ministère de l’Intérieur de leurs projets de manifestations. Le ministère peut alors refuser cette permission.

Les autorités ont mis en place cette loi pour empêcher les manifestations anti-gouvernementales, mais les manifestations pro-gouvernementales peuvent, elles, avoir lieu au même moment.

Dans une liste de détenus publiée par M. Youssef sur sa page officielle Facebook figurent cinq prisonniers de plus de 60 ans, dont un homme de 70 ans, et 14 prisonniers de plus de 50 ans.

La grâce concerne aussi des mineurs âgés de 16 et 17 ans. Mais aucun activiste réputé, actuellement en prison, ne figure dans la liste des personnes graciées.

En décembre, la cour constitutionnelle égyptienne a jugé qu’une partie de la loi de 2013 était anticonstitutionnelle, estimant que la constitution garantit la liberté d’association et le droit aux manifestations pacifiques.

La décision a retiré au ministère de l’Intérieur la capacité d’interdire toute manifestation qui a été notifiée, selon des avocats.

M. Sissi, ancien chef de l’armée qui a été élu après avoir renversé le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, avait promis d’étudier une grâce pour des détenus à l’occasion d’une conférence sur la jeunesse ne octobre.

En novembre, il avait évoqué une révision de la loi de 2013, peu après avoir gracié 82 détenus emprisonnés pour des raisons politiques.

Une vive répression s’est abattue sur les partisans de M. Morsi après sa destitution en juillet 2013. Des centaines d’entre eux ont été tués et des milliers emprisonnés.

Romandie.com avec(©AFP / 14 mars 2017 16h29)