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Tchad : le chef rebelle centrafricain Abdoulaye Miskine incarcéré à N’Djamena

juin 3, 2020

Des combattants de l'ex-Séléka, à Bangui en 2013 (Archives).

Des combattants de l’ex-Séléka, à Bangui en 2013 (Archives). © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

 

Le chef rebelle centrafricain Abdoulaye Miskine et trois de ses compagnons, qui avaient été arrêtés au Tchad, ont été placés sous mandat de dépôt et sont incarcérés à N’Djamena. Ils sont notamment accusés de « la création et la direction d’un mouvement insurrectionnel ».

Le leader et fondateur du groupe armé Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), signataire en février d’un accord de paix entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés, avait été arrêté en novembre 2019 au Tchad, à la frontière avec la Centrafrique.

« Il est reproché à Abdoulaye Miskine la création et la direction d’un mouvement insurrectionnel (ainsi que des) viols », a indiqué à l’AFP son avocat Me Mognan Kembetiade, qui affirme qu’il a été entendu par un juge d’instruction lundi et mis sous mandat de dépôt. Le gouvernement centrafricain avait alors demandé son extradition, et l’ONU l’avait mis sous sanction.

« Le temps de finir l’instruction »

« Il y a eu une plainte d’une famille tchadienne, la demande d’extradition des autorités centrafricaines et la manifestation d’intérêt de la Cour pénale internationale (CPI) », a égrainé le ministre tchadien de la Justice, Djimet Arabi, qui a confirmé que le chef rebelle avait « été mis sous mandat de dépôt le temps de finir l’instruction ».

Son homologue centrafricain, le ministre Flavien Mbata, s’est félicité d’ »un pas vers la justice, pour l’intérêt des victimes ». »Les autorités tchadiennes vont le juger et, respectant leur parole, assurer son transfèrement à la RCA et à la CPI, qui a une primauté de compétence. Si la CPI se dit prête, nous allons le confier à la CPI », a-t-il expliqué.

Figure historique de la rébellion depuis la première guerre civile centrafricaine en 2004, année au cours de laquelle il a créé le FDPC, Abdoulaye Miskine, de même que son groupe, a perdu de son pouvoir sur le terrain, mais garde des soutiens politiques et financiers.

Après avoir rejoint l’ex-rébellion Séléka, une coalition de groupes armés qui avait renversé le régime du président François Bozizé en 2013, le « général » autoproclamé Miskine avait signé l’accord de paix de Khartoum du 6 février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés, par lequel les signataires se partageaient notamment des postes au gouvernement.

Depuis l’accord de Khartoum, les violences ont baissé en Centrafrique mais n’ont pas réellement cessé, et près d’un quart des quelque 4,7 millions d’habitants de ce pays parmi les plus pauvres du monde ont été contraints de fuir leurs domiciles depuis 2013.

Par Jeune Afrique avec AFP

Centrafrique : Bangui réclame l’extradition du chef de guerre Abdoulaye Miskine, arrêté au Tchad

novembre 20, 2019

Des combattants de l'ex-Séléka, à Bangui en 2013 (Archives).

Des combattants de l’ex-Séléka, à Bangui en 2013 (Archives). © Rebecca Blackwell/AP/SIPA 

Le chef de guerre Abdoulaye Miskine, leader du Front démocratique du peuple Centrafricain (FDPC), a été arrêté au Tchad, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement centrafricain, qui a demandé son extradition aux autorités centrafricaines.

L’arrestation du leader et fondateur du Front Démocratique du peuple centrafricain (FDPC), de son vrai nom Martin Koumtamadji, a été confirmée par un haut responsable des services de sécurité tchadiens – qui a requis l’anonymat. « Abdoulaye Miskine a été arrêté au Tchad. Nous demandons son extradition », a déclaré à la presse Ange Maxime Kazagui, le porte-parole du gouvernement centrafricain.

« Il a été arrêté à la frontière entre le Tchad et la Centrafrique, à Harare Mangueigne, et amené à N’Djamena où il a aussitôt été mis aux arrêts à l’Agence nationale de sécurité (ANS) », le service du contre espionnage, a précisé un responsable tchadien de la sécurité. « Nous n’avons pas encore d’instructions quant à une possible extradition », a-t-il ajouté.

Perte d’influence

Figure historique de la rébellion depuis la guerre civile qui a éclaté en Centrafrique en 2004, année au cours de laquelle il a créé le FDPC, Abdoulaye Miskine, de même que son groupe, a beaucoup perdu de son influence et de son pouvoir sur le terrain ces derniers temps, selon les observateurs du conflit.

Après avoir rejoint la Séléka, une coalition de groupes armés qui a renversé le régime du président François Bozizé en 2013, le « général » autoproclamé Miskine avait signé l’accord de paix de Khartoum du 6 février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés, par lequel les signataires se partageaient notamment des postes au gouvernement. Il avait été nommé à un poste de conseiller dans le nouveau gouvernement centrafricain formé le 5 mars mais « n’a jamais pris ses fonctions », a précisé Maxime Kazagui.

Alors que la Centrafrique est ravagée depuis 2013, par les combats entre de nombreuses milices rebelles et les forces gouvernementales, mais aussi entre ces groupes armés eux-mêmes, depuis l’accord de Khartoum, les violences ont baissé dans le pays mais n’ont pas réellement cessé, notamment les combats entre groupes rebelles qui continuent de faire des victimes parmi les civils.

Par Jeuneafrique.com avec AFP