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Le Défi pissenlits pour que les abeilles restent en vie

mai 21, 2022
Une affiche sur laquelle est écrit : je protège les pollinisateurs est plantée sur une pelouse garnie de pissenlits.

Photo : Radio-Canada/Jean-François Fortier

Pour une deuxième année consécutive, la population est invitée à laisser pousser les pissenlits et autres fleurs printanières sur les terrains pour aider les insectes pollinisateurs, mais tous ne se sentent pas interpellés de la même façon.

Le Défi pissenlits se veut une façon de protéger les abeilles, menacées d’extinction. L’objectif du défi, initié par l’entreprise Miel et co, est de retarder la première tonte de pelouse de quelques semaines pour laisser le temps aux autres fleurs, sources de pollen et de nectar, d’éclore.

« Il faut aider les abeilles et les insectes pollinisateurs parce qu’ils sont responsables du tiers du garde-manger mondial. Les fruits, les légumes, les noix, notamment, dépendent de la pollinisation des insectes. »— Une citation de  Christina Fortin-Ménard, copropriétaire de Miel et co.

La Ville de Trois-Rivières participe également au défi. La municipalité encourage les citoyens à laisser pousser leur pelouse quelques jours, voire quelques semaines pour fournir de la nourriture aux insectes.

À la Ville, on repousse la première tonte des talus et des terrains vacants. Habituellement on la fait au mois de mai, mais cette année on a décidé de la reporter au mois de juin , affirme le porte-parole de la Ville, Mikaël Morrissette.

« C’est important pour les abeilles. Elles meurent cette année. C’est important de faire un petit geste pour les prochaines générations et pour l’avenir. »— Une citation de  Mathieu Dutil, résident de Trois-Rivières

Bien que plusieurs citoyens souhaitent faire leur part en évitant de tondre leur pelouse, certains sont moins convaincus. Selon eux, les pissenlits constituent des mauvaises herbes dont il faut se débarrasser.Gros plan d'une abeille qui s'apprête à se poser sur une fleur.

Les pissenlits sont une source de nourritures pour les abeilles. Photo : Istock/Perboge

Quand les pissenlits ont poussé au début, je les ai laissés, mais quand ils sont devenus en mousse, je les ai enlevés , raconte Constant Bourassa.

C’est certain que pour la pollinisation ça serait mieux d’avoir des pissenlits, mais mon conjoint n’est pas vraiment pour ça , explique Hélène Fontaine.

Radio-Canada avec les informations d’Anne Merline Eugène

Le déclin des populations d’abeilles menace la sécurité alimentaire mondiale, selon la FAO

mai 20, 2019

Abeilles Apiculteur

Fotolia AFP

PARIS | Le déclin des populations d’abeilles représente une «menace sérieuse» pour les plantes, a averti lundi l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), en demandant aux pays «de faire davantage» pour «protéger ces alliés indispensables dans la lutte contre la faim et la malnutrition».

«Les abeilles sont grandement menacées par les effets combinés du changement climatique, de l’agriculture intensive, de l’usage de pesticides, de la perte en biodiversité et de la pollution», a déclaré lundi M. José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, dans un communiqué diffusé à l’occasion de la Journée mondiale des abeilles.

Selon lui, «l’absence d’abeilles et d’autres pollinisateurs» qui participent, avec la pollinisation, à la fécondation et donc à la reproduction des plantes, «reviendrait à anéantir les cultures de café, pommes, amandes, tomates ou cacao» notamment.

Si la tendance au déclin des insectes pollinisateurs comme les abeilles se poursuivait, «les fruits, les noix et autres légumes» pourraient se voir remplacer «par des cultures vivrières comme le riz, le maïs et les pommes de terre» qui sont moins liées à la pollinisation, «favorisant ainsi les régimes alimentaires déséquilibrés», souligne la FAO.

M. Graziano da Silva a appelé les pays membres à «s’orienter vers des politiques alimentaires et des systèmes durables en faveur des pollinisateurs».

«Le fait même de faire pousser des fleurs chez soi contribue à cet effort en donnant à manger aux abeilles», a-t-il expliqué.

La journée mondiale des abeilles, célébrée pour la deuxième fois, a été créée à l’initiative de la Slovénie, petit pays européen où l’apiculture est une activité agricole importante, et de la Fédération internationale de l’association des apiculteurs, dans une résolution de l’assemblée générale de l’ONU en 2017.

La date a été choisie en raison de la date de naissance de Anton Jansa, pionnier de l’apiculture moderne, né le 20 mai 1734 au sein d’une famille d’apiculteurs en Slovénie, et auteur en 1771 d’un livre, Discussion sur l’apiculture, en allemand.

Avec Le Journal de Montréal

Canada: hiver fatal pour les abeilles québécoises

mai 14, 2018

Cette photo a été prise chez Miel anicet,... (OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE)

Photo  Miel Anicet, à Ferme-Neuve. Olivier Pontbriand, Archives Lapresse

Le printemps est souvent un moment de réjouissances pour les apiculteurs du Québec, qui ouvrent leurs ruches et laissent leurs abeilles trouver le chemin du pollen. Cette année, la fête est pas mal plus sombre. L’hiver a été fatal dans plusieurs colonies, et certains producteurs ont perdu plus de la moitié de leurs abeilles.

« Le téléphone ne dérougit pas ici », raconte Anicet Desrochers, qui produit des reines à Ferme-Neuve, dans les Laurentides. « Les gens ont perdu entre 40 % et 80 % de leurs colonies, dit-il. Et pas des amateurs ! » Malgré tous ses efforts, il ne pourra répondre à la demande de ses collègues qui sont trop nombreux à rebâtir des colonies complètement décimées. Anicet prépare 10 000 reines annuellement, mais il y aura pénurie.

Le phénomène touche l’ensemble du Québec, et il y a autant d’hypothèses que d’apiculteurs. La Fédération des apiculteurs du Québec confirme cette situation atypique observée dans plusieurs régions.

À la ferme Les Trois Acres, on vient de lancer une campagne de sociofinancement pour compenser la perte : 80 % des abeilles sont mortes durant l’hiver. Le couple d’apiculteurs de Dunham doit acheter 150 ruches pour maintenir sa production. « On ne comprend pas ce qui est arrivé », s’interroge Liliane Morel. D’autant que les colonies étaient en pleine santé à l’automne. L’apicultrice discute avec des collègues, chacun cherche à comprendre la situation.

Des 20 % de ruches qui restent aux Trois Acres, probablement que la moitié ne produira pas de miel, car les abeilles sont trop faibles, confie Liliane Morel. Heureusement, la récolte de miel de 2017 avait été excellente.

Que s’est-il passé ? 

La science apicole n’est pas exacte, et plusieurs facteurs influent sur le taux de survie des abeilles. On a beaucoup parlé du varroa, ce parasite meurtrier, et de l’impact des néonicotinoïdes ces dernières années pour expliquer la mortalité inhabituelle des butineuses.

« C’est toujours multifactoriel », précise Anicet Desrochers d’entrée de jeu. Par exemple, dans certaines régions, il y a eu peu de neige et beaucoup de vent l’hiver dernier, ce qui n’a pas aidé les abeilles.

Cette fois, en plus, les températures élevées de l’automne semblent bien être en cause. Normalement, au Québec, les apiculteurs ferment leurs ruches à la mi-septembre, selon les régions et la température. On laisse les abeilles aller en semi-hibernation (elles ne dorment pas vraiment) en les traitant et en leur donnant de la nourriture sucrée qui leur permettra de passer l’hiver. Mais les automnes chauds des dernières années ont peut-être joué contre les apiculteurs. Le comportement des abeilles a changé, ce qui a mené à l’épuisement d’un nombre anormalement élevé d’entre elles. De nombreuses abeilles n’ont pas passé l’hiver, malgré les soins des apiculteurs.

Selon Scott Plante, de la Fédération des apiculteurs du Québec, dans certains cas, les premières abeilles à avoir quitté la ruche au printemps étaient trop vieilles et trop faibles.

À Ferme-Neuve, Anicet Desrochers a rapidement flairé le problème, tôt au printemps. « Je pensais que j’en perdais 40 % ou 50 % », raconte-t-il. Il a décidé de retarder l’ouverture des ruches, pour que ses abeilles soient à la chaleur, et leur a fourni le sucre dont elles ont besoin à l’extérieur pour qu’elles puissent d’elles-mêmes le consommer lorsqu’elles seraient prêtes à quitter la ruche. La stratégie a porté ses fruits : l’apiculteur s’en tire avec 25 % de pertes, ce qui n’est quand même pas négligeable. Selon Anicet Desrochers, il va peut-être falloir modifier les techniques et la technologie pour s’adapter à ces nouvelles réalités climatiques. À la condition que ça en soit vraiment : qui peut dire que les conditions météo de 2018-2019 suivront celles des années précédentes ? « On va faire des tests », confie Anicet Desrochers, qui précise que la situation n’est pas unique au Québec. Plusieurs parties du Canada vivent avec des pertes importantes, les Prairies notamment, là où est produit la majorité du miel canadien.

Heureusement, certains producteurs québécois ont eu plus de chance. Christian Macle, président d’Intermiel, dans la région de Mirabel, s’en tire avec 14 % de pertes, ce qui, dans les circonstances, est une excellente nouvelle. « J’ai fait exactement comme d’habitude », dit cet apiculteur qui travaille avec les abeilles québécoises depuis plus de 45 ans. Son entreprise compte maintenant pratiquement 10 000 ruches. Le secret de son succès ? Impossible de le dire, dit-il, puisqu’il n’a justement rien changé à ses pratiques. M. Macle croit que, peut-être, certains de ses collègues ont justement été trop audacieux avec ces changements de températures. Mais, dit-il, en apiculture, les années se suivent et ne se ressemblent pas.

Lapresse.ca par Stéphanie Bérubé

France: des apiculteurs bretons entament un « convoi mortuaire » de ruches mortes

avril 30, 2018

Une abeille butine une fleur de pissenlit / © DPA/AFP/Archives / PATRICK SEEGER

Des apiculteurs bretons ont entamé lundi un « convoi mortuaire » de ruches mortes depuis le Morbihan vers la Chambre d’agriculture régionale de Bretagne à Rennes pour dénoncer « l’utilisation de pesticides nocifs aux abeilles en agriculture ».

« Cet hiver, au moins 20.000 colonies sont mortes en Bretagne. Une véritable hécatombe comme on n’en a jamais connu », selon un communiqué du syndicat des apiculteurs professionnels de Bretagne.

Partis du Faouët (Morbihan) lundi, les apiculteurs feront étape les jours suivants dans plusieurs communes jusqu’à leur arrivée à Rennes, vendredi.

« Des ruchers entiers, très beaux à l’automne, sont aujourd’hui particulièrement décimés. Les pertes sont particulièrement élevées dans le centre-Bretagne », constate Joël Nadan, du syndicat des apiculteurs de Bretagne.

« Personnellement, quand je cumule les ruches dépeuplées, les orphelines, les bourdonneuses et autres non viables, j’approche les 50% de perte. C’est du jamais vu depuis le début de ma carrière en 1984 », explique l’apiculteur.

« Des collègues plus jeunes (…) ont perdu jusqu’à plus de 80% de leur cheptel. Leur situation financière est dramatique: quasiment pas de récolte possible cette année et une reconstitution de leur cheptel plus qu’hypothétique », dénonce M. Nadan, déplorant que l’Observatoire des mortalités, mis en place cette année par l’Etat, mène « des analyses en cas de suspicion de maladie ou parasite, mais aucune recherche, aucune analyse, aucun financement n’est prévu pour orienter vers une intoxication chimique, même dans les cas extrêmes ».

« Nos ministres sont-ils aveugles, et sourds ? ou simplement des marionnettes aux mains des firmes chimiques et de la FNSEA, syndicat qui défend la santé des firmes avant celles des agriculteurs », s’insurge le syndicat breton.

Un Observatoire des Mortalités et des Affaiblissements de l’Abeille mellifère (OMAA), financé par l’Etat, a été mis en place en région Bretagne et Pays de la Loire, à titre expérimental, jusqu’au 31 juillet 2019. Il a pour objet, selon le site de l’ESA (Epidémiosurveillance santé animale), de « mieux recenser les événements de santé observés dans les ruchers de la région ».

Selon le syndicat, l’interdiction prochaine, décidée la semaine dernière par la Commission européenne, de trois néonicotinoïdes « est une bonne nouvelle » mais reste « très insuffisant ». « Ces trois produits étaient déjà soumis à un moratoire en France sur certaines cultures et certains agriculteurs les avaient déjà remplacés par un autre néonicotinoïde qui reste autorisé par l’Europe ».

Romandie.com avec(©AFP / 30 avril 2018 16h03)                

Des abeilles solitaires volent au secours des vergers français

avril 17, 2018

La PME de l’agropole d’Estillac, près d’Agen, loue aux arboriculteurs les services de ses abeilles / © AFP/Archives / GEORGES GOBET

Elles ne vivent pas en ruche, ne produisent pas de miel, mais elles sont championnes de la pollinisation des cultures : le printemps venu, quelques milliers d’abeilles solitaires élevées par une start-up du Lot-et-Garonne sont envoyées en mission pour doper les rendements des vergers.

Comme les abeilles qui font notre miel (Apis mellifera), ces solitaires (Osmia cornuta et Osmia rufa) fertilisent les plantes en butinant, transportant ainsi le pollen d’une fleur à une autre, mais mieux et plus vite.

« Ces abeilles, appelées osmies, étaient déjà utilisées artisanalement par certains agriculteurs en Europe, mais nous sommes pionniers pour notre capacité à les élever en quantité et à les apporter sur une parcelle au moment voulu », assure Franck Mariambourg, co-fondateur et président d’Osmia.

Créée en 2014, la PME de l’agropole d’Estillac, près d’Agen, emploie sept personnes et loue aux arboriculteurs les services de ses abeilles, sous forme de boîtes (une de mâles, une autre de femelles) disposées dans des abris adaptés. Cette année, elle intervient sur environ 600 hectares, en Rhône-Alpes et dans le Sud-Ouest, mais aussi pour la première fois dans les pommiers à cidre de Normandie.

A peine arrivées, les abeilles se reproduisent. « Elles restent notre propriété et on récupère les cocons sur les parcelles en été, à la fin de la floraison. Ces cocons sont triés puis conservés en chambre froide jusqu’au printemps suivant », détaille Béatrice Tournier, responsable administrative de la jeune pousse.

Le froid fige le développement des cocons, qui se réactivent à la chaleur. En jouant sur la température, Osmia est capable de programmer le réveil de ses abeilles avec une précision d’une demi-journée.

« Tous les arbres fruitiers ne fleurissent pas à la même période, donc il faut pouvoir échelonner le réveil des osmies », explique-t-elle.

Responsable technique d’Osmia pour le Sud-Ouest, Nicolas Denis a longtemps été arboriculteur, avant de faire faillite. « Je n’ai jamais mis une abeille de ma vie dans mes vergers ! Je me disais : +pourquoi payer pour quelque chose que la nature nous offre+ », confie-t-il.

Une erreur selon lui : « on arrive à améliorer les rendements de 10 à 15%. Par rapport aux engrais ce n’est vraiment pas cher », de 250 à 350 euros par hectare.

– Mellifère volage –

Car l’abeille solitaire est bien plus performante que celle à miel.

Pour rapporter le pollen à la ruche, les abeilles mellifères « mouillent le pollen pour en faire des boules qu’elles collent sur leurs pattes arrières, ce qui le dégrade », explique M. Denis.

Les osmies, elles, se couvrent mécaniquement de pollen en entrant dans la fleur grâce à leurs poils fournis qui forment comme une « brosse » sur le ventre. Résultat, un taux de pollinisation exceptionnel : plus de 90% pour l’osmie à chaque visite de fleur, trois fois plus que la mellifère.

Surtout, l’abeille domestique est volage ! Avec un rayon d’action pouvant dépasser trois kilomètres, elle a une fâcheuse tendance à délaisser le verger qu’on lui a assigné pour aller butiner ce si attrayant champ de colza voisin…

Ce fut vraisemblablement le cas dans cette parcelle de cerisiers de Brax, près d’Agen, où Nicolas Denis est venu installer ses boîtes d’osmies. Malgré les ruches, la production plafonnait. Au printemps 2017, l’exploitant s’est tourné vers Osmia et ses pensionnaires. Résultat : une récolte passée de 5 à 10 tonnes par hectare.

Les osmies s’éloignent peu de leur abri, 50 à 100 m au plus, « ce qui permet de cibler les cultures », décrypte M. Denis. Surtout, elles sont spécialisées dans le pollen des rosacées (amandiers, abricotiers, pruniers, pommiers, etc.) qu’elles récoltent afin de constituer une réserve de nourriture hivernale pour leurs larves.

Elles butinent très rapidement (jusqu’à 17 fleurs par minute) et « ne repassent jamais deux fois sur la même fleur car elles les marquent », souligne Nicolas Denis.

Dernier atout, elles ne piquent quasiment jamais, une chance pour Nicolas Denis qui les manipule toute la journée : « j’y suis allergique! ».

Romandie.com avec(©AFP / 17 avril 2018 09h52)                

Abeilles: Greenpeace demande à l’UE d’interdire tous les néonicotinoïdes

janvier 12, 2017

Paris (awp/afp) – Greenpeace a appelé jeudi l’Union européenne à bannir l’ensemble des néonicotinoïdes après la publication par l’ONG d’une synthèse scientifique confirmant la nocivité de ces pesticides pour les abeilles.

L’ONG a commandé à l’université du Sussex une analyse des nombreux travaux scientifiques parus depuis 2013, année où l’UE a restreint l’usage de trois de ces pesticides pour les cultures à fleurs. Cette synthèse confirme le risque pour les abeilles, les papillons et les insectes aquatiques, avec un impact potentiel sur toute la chaîne alimentaire.

« Par rapport au moment où l’interdiction partielle a été adoptée, nous disposons d’éléments encore plus solides prouvant la contribution des néonicotinoïdes au déclin des abeilles sauvages et leur effet délétère sur la santé des abeilles domestiques », explique le biologiste Dave Goulson, spécialiste de l’écologie des bourdons.

Pour lui, « il serait prudent d’étendre la portée des restrictions actuellement imposées à ces pesticides en Europe ».

L’Autorité pour la sécurité des aliments (Efsa) a repoussé à l’automne la remise de son rapport sur les trois néonicotinoïdes partiellement interdits, a indiqué jeudi la Commission européenne.

Il est donc pour l’instant trop tôt pour déterminer quelles suites la Commission donnera, avec les Etats membres, ajoute un porte-parole.

Selon la synthèse présentée par Greenpeace, les dernières recherches confirment le risque représenté par les cultures à fleurs traitées. Mais, nouveauté, la science a aussi montré que d’autres plantes non ciblées absorbaient ces pesticides, qui se retrouvent dans le pollen, le nectar, le feuillage.

Bien que les techniques de semis aient évolué, elle souligne en outre que cette opération continue de générer des poussières, une « source d’exposition aiguë ».

La recherche a aussi progressé sur l’impact « sublétal » des néonicotinoïdes, montrant leurs effets négatifs sur la capacité de butinage et l’état de santé des abeilles.

« Combien de temps faudra-t-il attendre pour que l’UE interdise totalement ces pesticides? », s’interroge Greenpeace, relevant la persistance de ces substances non seulement dans les terres agricoles mais aussi les sols, les cours d’eau, les fleurs sauvages.

La France a pour sa part voté une interdiction des néonicotinoïdes à partir de 2018, avec dérogations jusqu’en 2020.

Romandie.com avec(AWP / 12.01.2017 14h06)             

L’extinction des pollinisateurs menace 1,4 milliard d’emplois, selon un rapport

novembre 28, 2016

Quelque 1,4 milliard d’emplois et les trois quarts des cultures dépendent d’animaux pollinisateurs, gravement menacés, souligne un rapport publié lundi.

Une abeille recoltant le pollen d’un tournesol, le 5 juillet 2016, à Francfort-sur-l’Oder (Allemagne).

Une abeille récoltant le pollen d’un tournesol, le 5 juillet 2016, à Francfort-sur-l’Oder (Allemagne). PATRICK PLEUL / AFP
« La sécurité alimentaire et les emplois dans le monde sont en danger, à moins d’une action rapide pour mettre un terme au déclin des pollinisateurs », préviennent des chercheurs de l’université de Reading, au Royaume-Uni, qui ont contribué à un rapport publié lundi 28 novembre dans la revue Nature.

Le déclin des pollinisateurs affecterait directement plusieurs cultures, comme la plupart des arbres fruitiers, des semences, des fruits à coque et des productions à forte valeur ajoutée (café, cacao, etc.). Ces cultures sont essentielles pour l’équilibre alimentaire humain, apportant vitamines A, C, calcium et acide folique, rappellent les scientifiques :

« La perte de pollinisateurs pourrait susciter une recrudescence substantielle de maladies ».

Cette augmentation du nombre de maladies pourrait générer environ 1,4 million de décès supplémentaires chaque année, ajoutent les chercheurs.

Au-delà des maladies, « l’agriculture emploie 1,4 milliard de personnes, soit environ un tiers des actifs dans le monde », ajoute l’étude. La sauvegarde des pollinisateurs est donc « cruciale pour les communautés rurales pauvres, dont 70 % ont l’agriculture pour principale source de revenus et d’emplois ».

En dehors des cultures, les plantes sauvages sont également menacées. Plus de 90 % des plantes à fleurs tropicales dépendent d’une pollinisation animale, souligne également le rapport.

Sauver les abeilles, les papillons, mais pas seulement…

La plupart des pollinisateurs sont des insectes (abeilles, papillons…), mais ce groupe inclut aussi certains oiseaux, chauves-souris et lézards. Or parmi ces vertébrés, près d’un sur cinq est menacé d’extinction, ce qui, par conséquent, menace également les cultures. Quelque 9 % des abeilles (20 000 espèces, chargées de polliniser plus de 90 % des grandes cultures mondiales) sont dans la même situation. Idem pour les papillons.

Ce taux pourrait cependant être bien plus élevé, vu le manque de données concernant de nombreuses espèces, notent les auteurs. Les abeilles sont frappées depuis des années, notamment en Europe et en Amérique du Nord, par un effondrement de leurs colonies, attribué aux pesticides, mais aussi parfois à un virus ou à des champignons, ou un ensemble de facteurs.

Les auteurs du rapport appellent donc à prendre des mesures pour protéger les pollinisateurs de certaines pratiques agricoles. Parmi leurs recommandations, remplacer les pesticides par des techniques naturelles, planter des allées de fleurs entre les semences, assurer une rotation des cultures et restaurer des zones de floraison sauvage pour accueillir ces insectes.

Lemonde.fr avec AFP

Suisse: la mort des abeilles coûte 25 M€

mai 22, 2012

Près de la moitié des colonies d’abeilles suisses, soit 100.000 colonies, ont péri l’hiver dernier, un triste record, selon une étude publiée aujourd’hui par les autorités helvétiques, pour qui la douceur du printemps et de l’automne 2011 ont favorisé la multiplication du parasite Varroa destructor, principal responsable de ces pertes. « L’analyse des résultats montre une image bouleversante », indique ainsi l’Office fédéral de l’Agriculture (Ofag) qui suit depuis cinq ans la vie des abeilles. Selon les résultats de l’enquête, menée auprès de plus de 1000 ruchers de tous les cantons suisses et du Liechtenstein, près de 50% des colonies d’abeilles des apiculteurs ont péri.

Ce chiffre correspond au cumul des pertes avant la mise en hivernage début octobre 2011, les pertes hivernales jusqu’à la sortie de l’hivernage des colonies d’abeilles mi-avril 2012 ainsi que les colonies qui étaient trop faibles à la sortie de l’hivernage pour devenir une colonie de production. Tous les cantons ont été touchés par ces pertes dans une proportion plus ou moins forte. Ce sont les pertes les plus importantes enregistrées depuis que ces chiffres sont relevés systématiquement par les autorités suisses. Du point de vue financier, cela équivaut à une perte de près de 25 millions de francs suisses (20,8 millions d’euros) pour les apiculteurs.

Comme dans d’autres pays, le parasite Varroa destructor joue un rôle prépondérant dans ces pertes hivernales. L’action de cet acarien est triple : il prélève le sang de l’abeille, affaiblit le système immunitaire de l’abeille et agit comme vecteur d’autres agents pathogènes dont les virus. Selon les scientifiques, le parasite raccourcit la durée de vie des abeilles d’hiver de 5/6 mois à 2/3 mois, de sorte que la colonie ne survit pas à l’hiver. Or la douceur du printemps2011 a permis au Varroa de se multiplier rapidement, causant par la suite d’importantes pertes au sein des colonies d’abeilles. En outre, « l’automne 2011 particulièrement clément a aussi favorisé le transfert du parasite d’une colonie à une autre par la dérive d’abeilles ou par le pillage entre colonies », soulignent les chercheurs.

 Lefigaro.fr avec AFP