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Nigeria : le chef de Boko Haram est mort

juin 6, 2021

Selon un groupe djihadiste rival, le chef de Boko Haram Abubakar Shekau se serait suicidé lors de combats contre l’État islamique en Afrique de l’Ouest. 

Le chef de Boko Haram s'est suicide lors de combats contre le groupe jihadiste rival de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), a affirme celui-ci dans un enregistrement audio diffuse deux semaines apres de premieres informations faisant etat de sa mort.
Le chef de Boko Haram s’est suicidé lors de combats contre le groupe jihadiste rival de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), a affirmé celui-ci dans un enregistrement audio diffusé deux semaines après de premières informations faisant état de sa mort.© HANDOUT / BOKO HARAM / AFP

Abubakar Shekau est mort. Le chef de Boko Haram s’est suicidé lors de combats contre le groupe jihadiste rival de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), a affirmé celui-ci dans un enregistrement audio diffusé deux semaines après de premières informations faisant état de sa mort. « Shekau a préféré l’humiliation dans l’au-delà à l’humiliation sur Terre. Il s’est donné la mort en déclenchant un explosif », déclare en langue kanuri une voix semblant être celle du chef de l’Iswap Abu Musab Al-Barnawi dans cet enregistrement remis à l’Agence France-Presse par une source relayant habituellement les messages du groupe.

Boko Haram ne s’est pas exprimé sur la mort annoncée de son chef, et l’armée nigériane dit enquêter. Dans son enregistrement, Iswap décrit comment ses troupes, envoyées dans l’enclave de Boko Haram, dans la forêt de Sambisa, ont découvert Abubakar Shekau assis dans sa maison et ont engagé le combat.

L’Iswap est né d’une scission avec Boko Haram

« Il a battu en retraite et s’est échappé, errant à travers la brousse pendant cinq jours. Néanmoins les combattants (de l’Iswap) ont continué à le chercher et à le traquer jusqu’à ce qu’ils soient capables de le localiser », raconte la voix. Après l’avoir débusqué dans la brousse, les combattants d’Iswap l’ont sommé, lui et ses partisans, de se repentir, mais Shekau a refusé et s’est donné la mort, poursuit-elle.

L’Iswap, reconnu par l’État islamique, est né en 2016 d’une scission avec Boko Haram, auquel il reproche notamment des meurtres de civils musulmans. Après être monté en puissance, il est désormais le groupe jihadiste dominant dans le nord-est du Nigeria, multipliant les attaques d’ampleur contre l’armée nigériane. « Nous sommes tellement heureux », souligne la voix, ajoutant que Abubakar Shekau est « quelqu’un qui s’est rendu coupable d’un terrorisme et d’atrocités inimaginables ».

« Peut-être pas fini »

Cette montée en puissance du groupe, qui semble désormais sur le point d’absorber les combattants de Boko Haram et de prendre possession de ses anciens territoires inquiète les analystes, car elle signifie que l’Iswap dispose désormais d’une plus grande zone sous son contrôle, mais aussi de plus de combattants et d’armes à disposition.

Les hostilités entre Boko Haram et Iswap profitaient également à l’armée nigériane. « Si l’Iswap convainc les forces de Shekau de le rejoindre, il contrôlera la majorité des forces ennemies et sera en outre présent dans l’essentiel des zones échappant au contrôle gouvernemental dans le nord-est », explique dans une note Peccavi Consulting, une société d’évaluation du risque spécialiste de l’Afrique.

Toutefois, l’Iswap va probablement devoir convaincre ou combattre d’autres factions de Boko Haram loyales à Abubakar Shekau, qui disposent encore d’importants bastions notamment de part et d’autre de la frontière avec le Cameroun à Gwoza, Pulka, et dans les montagnes de Mandara, ainsi qu’au Niger. « Ce n’est peut-être pas fini, l’Iswap va devoir soumettre ou convaincre ces groupes de s’unir à lui, pour consolider totalement son contrôle », a expliqué une source sécuritaire.

Les habitants de la région ont été chassés des îles du lac Tchad

Depuis 2019, l’armée nigériane s’est retirée des villages et bases de petite importance, pour se retrancher dans des « supercamps », une stratégie critiquée car elle permet aux jihadistes de se déplacer sans entraves dans les zones rurales.

Après sa prise de la forêt de Sambisa, l’Iswap a envoyé des messages aux habitants de la région du lac Tchad, aux confins du Nigeria, du Niger, du Cameroun et du Tchad, les disant bienvenus dans son « califat » autoproclamé, a expliqué Sallau Arzika, un pêcheur de Baga, localité des rives du lac.

Les habitants de la région ont été chassés des îles du lac Tchad par l’Iswap qui les accusaient d’espionner pour le compte de l’armée. Al-Barnawi leur a indiqué qu’ils pouvaient retourner pêcher et faire du commerce, après paiement de taxes, avec l’assurance qu’ils ne leur serait fait aucun mal, a expliqué le pêcheur. Depuis le début de la rébellion du groupe islamiste radical Boko Haram en 2009 dans le nord-est du Nigeria, le conflit a fait près de 36 000 morts et deux millions de déplacés.

Par Le Point avec AFP

Nigeria: Mort du chef de l’armée et de celui de Boko Haram

mai 21, 2021
Au Nigeria, le chef de l'armee meurt dans un crash d'avion
Au Nigeria, le chef de l’armée meurt dans un crash d’avion© AFP/Archives/Audu Marte

Le chef de l’armée nigériane, le lieutenant général Ibrahim Attahiru, est mort dans le crash d’un avion militaire avec dix autres officiers vendredi en fin d’après-midi autour de l’aéroport de Kaduna dans le nord du Nigeria, ont annoncé les autorités.

Le militaire âgé de 54 ans avait été nommé à la tête de l’armée le 26 janvier dernier par le président nigérian Muhammadu Buhari, sous le feu des critiques après des mois de grave détérioration de la situation sécuritaire dans le pays le plus peuplé d’Afrique, en proie notamment à une insurrection jihadiste.

L’annonce de son décès intervient alors que des informations sur la possible mort du chef du groupe jihadiste Boko Haram Abubakar Shekau, grièvement blessé mercredi soir après des affrontements avec des jihadistes rivaux, ne cessent de circuler.

Le président Buhari a exprimé « sa profonde tristesse » après le crash de l’avion militaire « qui a enlevé la vie au chef de l’armée, le lieutenant général Ibrahim Attahiru et à d’autres officiers militaires », dans un communiqué vendredi soir.

Dix autres officiers sont morts dans ce crash « qui a eu lieu peu après le décollage à l’aéroport de Kaduna à cause du mauvais temps », selon l’armée, qui précise dans un communiqué, qu’une enquête a été ouverte.

« C’est un coup mortel qui nous est porté à un moment où nos forces armés sont sur le point de mettre fin aux défis sécuritaires auxquels le pays est confronté », a ajouté le président dans son communiqué.

L’armée nigériane combat une insurrection jihadiste dans le nord-est du pays depuis 2009, un conflit qui a fait plus de 40.000 morts et a forcé à la fuite plus de deux millions de personnes.

En mai 2017, M. Attahiru avait pris la tête des opérations contre le groupe jihadiste dans le nord-est du pays, mais il avait été limogé sept mois plus tard alors que les attaques de Boko Haram n’avaient pas diminué.

Neutraliser Shekau

L’armée nigériane, sous financée et accusée de mauvaise gestion, est critiquée de toute part pour son incapacité à mettre un terme aux violences dans le pays, et particulièrement à l’insurrection jihadiste.

Depuis des années, elle tente notamment de neutraliser le leader de Boko Haram, Abubakar Shekau en vain. Elle avait même annoncé à plusieurs reprises sa mort, à tort.

Abubakar Shekau, ici en 2014 dans une vidéo de propagande de Boko Haram.

Mercredi, ce sont des jihadistes du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) qui ont réussi à encercler la maison où se trouvait Abubakar Shekau dans la forêt de Sambisa, dans le nord-est du Nigeria.

Selon deux sources proche des services de renseignement, le leader s’est grièvement blessé en tentant de se suicider pour éviter d’être capturé par les jihadistes rivaux liés à l’Etat islamique (EI).

L’une de ces sources a affirmé vendredi soir à l’AFP que Abubakar Shekau était finalement décédé jeudi des suites de ses blessures.

« Shekau est mort hier soir dans le village de Nainawa, il a été enterré dans la nuit, mais sa tombe n’a pas été marquée pour éviter que l’armée nigériane ou les jihadistes rivaux ne puissent l’exhumer », a affirmé à l’AFP cette source.

Un habitant de ce village, situé dans le forêt de Sambisa, a confirmé à l’AFP avoir vu une vingtaine de véhicules de Boko Haram, dont l’un transportant un corps, arriver jeudi soir dans sa localité.

« Nous avons appris aujourd’hui que c’était Shekau qui était dans le véhicule, qu’il est mort hier et qu’il a été enterré dans la nuit », a-t-il déclaré à l’AFP au téléphone.

Ni Boko Haram, ni l’Iswap n’ont pour l’heure annoncé la mort de Abubakar Shekau, mais pour plusieurs médias nigérians et spécialistes de la région, son décès ne fait plus de doute.

La perte de Shekau serait un coup dur pour Boko Haram dont il a été la figure centrale pendant onze ans, mais elle ne signifierait pas la fin de l’insurrection jihadiste.

Au contraire, la prise du fief de Shekau pourrait permettre à l’Iswap, devenu le groupe le plus puissant dans la région, de consolider son emprise sur le territoire, et de mener des attaques encore plus sophistiquées contre l’armée nigériane.

Par Le Point avec AFP

Boko Haram au Nigeria : Abubakar Shekau grièvement blessé lors d’une attaque

mai 21, 2021
Abubakar Shekau, ici en 2014 dans une vidéo de propagande de Boko Haram.

Des sources au sein des services de renseignements affirment que le chef du groupe jihadiste Boko Haram s’est blessé en tentant de se suicider pour éviter d’être capturé par des jihadistes rivaux.

Après une série de combats contre des membres du groupe rival État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), Abubakar Shekau – qui dirige le Jamaat Ahl Al-Sunnah Lil Dawa Wal Jihad (JAS) – et plusieurs de ses hommes se sont retrouvés encerclés mercredi 19 mai dans leur bastion de la forêt de Sambisa. « Pour éviter d’être capturé, Shekau s’est tiré une balle dans la poitrine, et elle a traversé son épaule. Il a été grièvement blessé », a affirmé une source au sein des services de renseignements.

Certains de ses combattants auraient réussi à s’enfuir en l’emmenant avec eux, a précisé la même personne. Une deuxième source issue des renseignements a déclaré à l’AFP qu’Abubakar Shekau avait été sévèrement blessé après avoir activé des explosifs dans la maison où il s’était réfugié avec ses hommes. Toutefois, l’armée et les autorités nigérianes n’ont pas encore réagi.

Boko Haram monte en puissance

Depuis le début de l’insurrection, ce chef jihadiste aussi violent qu’insaisissable a été donné pour mort à plusieurs reprises. Un temps silencieux, il avait fait une sortie remarquée en mars 2020 en se montrant menaçant, dans un enregistrement sonore, envers le président Idriss Déby Itno. Le Nigérian, s’exprimant en haoussa, y mettait en garde le chef de l’État tchadien, l’estimant incapable de « combattre ceux qui ont choisi de se battre pour le jihad ». « Il fanfaronne », avait alors commenté pour Jeune Afrique un haut responsable à N’Djamena.

En 2016, Boko Haram s’est scindé en deux factions. L’une, historique, l’Iswap, reconnu par l’organisation État islamique (EI), a son bastion autour du lac Tchad. L’autre, le JAS d’Abubakar Shekau, contrôle le région qui entoure la forêt de Sambisa.

Force est de constater que, malgré cette scission, les deux groupes montent en puissance. Ils combattent l’armée nigériane et ont étendu leurs actions jusqu’au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins. La faction historique Iswap, elle, gagne du terrain en lançant des attaques plus sophistiquées.

Par Jeune Afrique avec AFP

Nigeria: le chef de Boko Haram blessé dans un raid aérien

août 23, 2016

 

Lagos – L’armée nigériane a annoncé mardi que le chef de Boko Haram Abubakar Shekau avait été sérieusement blessé et plusieurs commandants du groupe islamiste tués lors d’un raid aérien sur leur bastion du nord-est du Nigeria.

Cette annonce, qui coïncide avec une visite du secrétaire d’Etat américain John Kerry dans le nord du Nigeria mardi, a été reçue avec scepticisme par des experts qui rappellent que les autorités nigérianes ont déjà annoncé à plusieurs reprises la mort de l’insaisissable chef de Boko Haram.

Abubakar Shekau, dont le leadership à la tête de Boko Haram a récemment été mis en cause, a été gravement blessé à l’épaule lors de ce raid mené vendredi sur la forêt de Sambisa, selon un communiqué du porte-parole de l’armée nigériane Sani Usman, sans autre détail.

J’ai dit blessé, s’il y a d’autres développements, je vous le ferai savoir, a ajouté l’officier après avoir été interrogé par l’AFP.

Trois commandants de Boko Haram – Abubakar Mubi, Malam Nuhu et Malam Hamman – ont été tués et plusieurs autres blessés, a ajouté Sani Usman.

Il semble qu’il n’y a pas d’autre confirmation (de cette information) et nous devons nous rappeler que la mort de Shekau a déjà été annoncée à plusieurs reprises, a affirmé à l’AFP Omar Mahmood, de l’Institute for Security Studies (ISS), basé en Afrique du Sud.

Toutefois, l’annonce intervient dans un contexte intéressant compte tenu des fractures au sein du mouvement et si Shekau était neutralisé cela porterait un coup fatal à sa faction, a-t-il ajouté.

Début août, le groupe État islamique, auquel Abubakar Shekau avait prêté allégeance en mars 2015, avait désigné un nouveau wali (chef) de Boko Haram, son ancien porte-parole Abou Mosab Al Barnaoui.

Une semaine plus tard, Abubakar Shekau réaffirmait son leadership dans une vidéo dans laquelle il assurait faire une responsabilité personnelle du combat contre le Nigeria et le monde entier.

L’armée nigériane peut être tentée de justifier son recours à des raids aériens après que Boko Haram eut affirmé la semaine dernière que plusieurs des jeunes filles enlevées en 2014 à Chibok avaient été tuées dans des bombardements aériens, a jugé de son côté l’analyste de sécurité Ryan Cummings.

C’est l’armée nigériane qui nous dit que les bombardements aériens sont une stratégie efficace, a estimé l’expert.

Boko Haram, dont la rébellion a déjà fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009, a subi des revers importants depuis un an, mais continue de mener régulièrement des attaques et des attentats dans les zones du nord-est du Nigeria bordant le lac Tchad.

Romandie.com avec(©AFP / 23 août 2016 13h37)

Nigeria: le leader de Boko Haram Abubakar Shekau affirme qu’il est toujours présent

août 4, 2016

Kano (Nigeria) – Le leader de Boko Haram Abubakar Shekau a affirmé jeudi dans un message audio être toujours présent, malgré l’annonce de son remplacement par l’organisation Etat islamique, auquel le groupe jihadiste nigérian a prêté allégeance.

En conséquence, les gens doivent savoir que nous sommes toujours présents, affirme le leader de Boko Haram dans un message audio de dix minutes.

Le message, dont la voix a été identifiée par un journaliste de l’AFP habitué aux déclarations du groupe, n’a pas encore été authentifié par les autorités, mais selon Yan St-Pierre, consultant contre-terrorisme pour Modern Security Consulting, la source de diffusion est très fiable.

Shekau réagissait directement à l’entretien d’Abou Mosab al Barnaoui dans Al Nabaa, hebdomadaire officiel de l’EI, où il était présenté mardi comme le nouveau Wali (chef) du califat de l’Afrique de l’Ouest.

Abubakar Shekau, qui dirige le mouvement depuis 2009, affirme avoir été trompé par certains de ses combattants et l’EI, à qui il avait prêté allégeance en mars 2015, au point qu’il ne peut plus les suivre aveuglément.

Par ce message, nous voulons affirmer que nous n’accepterons plus aucun émissaire (de l’EI), sauf ceux vraiment engagés dans la cause d’Allah, dit-il d’abord d’une voix calme puis, au fil du message, plus animée.

Les spéculations sur la disparition de Shekau sont monnaie courante et l’armée nigériane l’a régulièrement déclaré mort. Sa dernière apparition remonte à mars lorsque, semblant affaibli dans une vidéo postée sur Youtube, il déclarait que Pour moi, la fin est venue.

Blessé à l’estomac au moment de cette vidéo, selon des sources proches de la mouvance jihadiste, Shekau n’avait ensuite donné aucun signe de vie, et on le disait soit mort, soit en incapacité de se diriger le groupe.

On voyait déjà d’un point de vue stratégique que le groupe était fortement divisé, analyse Yan St-Pierre. Maintenant la division est publique et le linge sale n’est plus lavé en famille.

Chercheur à l’Institut français du Proche-Orient et spécialiste des questions de jihad, Romain Caillet avait souligné mercredi à l’AFP qu’aucun élément dans cette interview (de Bardaoui à l’hebdomadaire de l’EI) ne laisse penser qu’Abubakar Shekau a été tué, ce qui indiquerait qu’il a probablement été limogé.

Abubakar Shekau a pris la tête de Boko Haram après l’exécution de son leader historique Mohammed Yusuf par les forces de l’ordre en 2009, qui avait marqué le début d’une vague de violences ayant fait quelque 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés dans toute la région du lac Tchad.

Romandie.com avec(©AFP / 04 août 2016 11h52)

Le chef de Boko Haram dément avoir été tué ou remplacé

août 16, 2015

Abubakar Shekau a démenti dimanche avoir été tué ou remplacé à la tête du groupe islamiste Boko Haram comme l’avait laissé entendre le président tchadien. Il a accusé ce dernier, et le président nigérian, de mensonges.

« Toute ma gratitude à Allah, car grâce à lui, je n’ai pas disparu. Je suis toujours vivant et je ne suis pas mort. Et je ne mourrai pas avant que mon heure soit arrivée, au bon vouloir d’Allah », se vante Abubakar Shekau dans un enregistrement audio diffusé dimanche sur les réseaux sociaux.

L’authenticité du message a été vérifiée par le groupe d’experts en renseignement SITE. Un correspondant AFP familier de Boko Haram estime que la voix figurant dans l’enregistrement est similaire à celle qui a pu être entendue sur les précédents messages d’Abubakar Shekau.

Dans ce message de huit minutes en haoussa, la langue la plus parlée dans le nord du Nigeria, Abubakar Shekau accuse le président Idriss Deby Itno d’être un « hypocrite » et un « tyran ».

« On peut lire en effet partout sur les médias mondiaux des infidèles que je suis mort, ou que je suis malade et incapable d’agir et que j’ai perdu mon influence dans les affaires religieuses », s’agace-t-il, mais « on doit comprendre que c’est faux. C’est un mensonge en fait. Si c’était vrai, vous ne pourriez pas entendre ma voix au moment où je vous parle ».

Force mixte
Mardi, le président tchadien a déclaré à N’Djamena que l’organisation islamiste était « décapitée ». Il avait ajouté que la guerre se terminerait « avant la fin de l’année ».

« Boko Haram va disparaître avec la mise en place de la force mixte qui sera opérationnelle dans quelques jours », a-t-il promis. Composée de 8700 hommes, cette force doit coordonner les actions des différentes armées de la région (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger, Bénin). Par ailleurs, M. Deby a évoqué mardi pour la première fois Mahamat Daoud, qui aurait remplacé Shekau à la tête de Boko Haram.

Raids meurtriers
L’absence, depuis plusieurs mois, de vidéos montrant Abubakar Shekau a fait dire à certains qu’il avait peut-être été tué ou blessé. Le dernier enregistrement audio remonte à son allégeance au groupe Etat islamique (EI) le 7 mars.

Dans le message diffusé dimanche, le responsable djihadiste parle pour la première fois de lui-même comme étant le « chef de la branche ouest-africaine » de l’EI. Il y rend hommage au chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, qu’il appelle le « calife des musulmans ».

Les combattants de Boko Haram ont multiplié les raids meurtriers et les attentats-suicides ces dernières semaines. Cette nouvelle vague de violence a fait au moins 900 morts au Nigeria depuis le 29 mai, selon un décompte de l’AFP. Boko Haram a également frappé pendant cette période le Niger, le Tchad et le Cameroun voisins.

Personnage composite
Pour des experts et des responsables sécuritaires nigérians, « Shekau » n’est qu’un personnage composite, qui emprunte à plusieurs combattants au gré du temps. Selon eux, le Shekau d’origine -le fils de paysans pauvres qui s’est radicalisé dans des écoles coraniques avant de prendre la tête de Boko Haram en 2010- serait mort il y a plusieurs mois, voire plusieurs années.

Pourtant, les Etats-Unis, ainsi que d’autres experts, mettent en doute cette théorie. « Me voilà, en vie. Je mourrai seulement le jour où Allah m’ôtera la vie », déclarait ainsi le terroriste, en chair et en os, dans une vidéo diffusée en octobre 2014.

Romandie.com

Le chef de Boko Haram annonce son allégeance au groupe Etat islamique

mars 7, 2015

Kano (Nigeria) – Le chef du groupe islamiste nigérian Boko Haram, Abubakar Shekau, a annoncé avoir fait allégeance au mouvement jihadiste Etat islamique (EI), dans un enregistrement audio diffusé samedi.

Nous annonçons notre allégeance au calife des musulmans, Ibrahim ibn Awad ibn Ibrahim al-Husseini al-Qurashi, chef de l’EI, déclare la voix prononçant ce message, identifiée comme étant celle d’Abubakar Shekau. L’enregistrement a été diffusé sur le compte Twitter de Boko Haram.

Al-Qurashi est plus connu sous le nom d’Abou Baqr al-Baghdadi. C’est lui qui en juin 2014 a proclamé un califat à cheval sur les territoires syrien et irakien.

Dans son message, Abubakar Shekau s’exprime en arabe, mais son intervention est sous-titrée en français et en anglais.

Il s’agit d’un simple enregistrement audio accompagné d’une image représentant un micro, alors qu’habituellement Shekau est visible dans les messages qu’il diffuse, la plupart du temps en gros plan.

Il était impossible de vérifier l’authenticité de ce message dans l’immédiat. Le chef de Boko Haram s’identifie cependant clairement sur la bande audio.

Ces derniers mois, il y a eu des signes d’un rapprochement entre le groupe nigérian et l’EI, notamment dans les modes de communication.

Depuis 2009, l’insurrection islamiste et sa répression par les forces de l’ordre nigérianes ont fait plus de 13.000 morts.

Des analystes ont longuement débattu pour savoir à quel point Boko Haram avait noué des liens avec d’autres groupes jihadistes, mais sans jamais disposer de preuve flagrante.

Romandie.com avec(©AFP / 07 mars 2015 22h40)

Tchad: le président menace d’éliminer le chef de Boko Haram s’il ne se rend pas

mars 4, 2015

Le président tchadien Idriss Déby Itno à Alger, le 27 décembre 2014.
Le président tchadien Idriss Déby Itno à Alger, le 27 décembre 2014. © AFP

Le président tchadien Idriss Déby Itno a menacé mercredi d’éliminer le chef du groupe islamiste nigérian Boko Haram, Abubakar Shekau, s’il ne se rendait pas, affirmant savoir où il se trouve.

Abubakar Shekau « a intérêt à se rendre, nous savons là où il est. S’il refuse de se rendre, il va subir le même sort que ses camarades ont subi », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, en visite de travail à N’Djamena.

Le message de Déby à Shekau

Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, « a intérêt à se rendre, nous savons où il est. S’il refuse de se rendre, il va subir le même sort que ses camarades », a déclaré mercredi 4 mars le chef de l’État tchadien, Idriss Déby Itno, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, en visite de travail à N’Djamena. Shekau a fui Dikwa lors des derniers combats entre l’armée tchadienne et les insurgés le 17 février, a-t-il poursuivi.

« Nous allons gagner la guerre et nous allons anéantir Boko Haram contrairement à ce que pensent certains médias. Les forces tchadiennes et nigériennes vont continuer leur mission pour mettre fin définitivement à cette nébuleuse », a ajouté Déby.

Et de lancer : « L’heure a sonné pour tout musulman du Tchad, du Niger ou d’ailleurs de se réveiller et de faire face à ce qu’on appelle le terrorisme islamique. Il faut faire face à ces criminels qui détruisent notre belle religion. »

« Idriss Déby, les rois d’Afrique (…) je vous défie de m’attaquer maintenant. Je suis prêt », avait déclaré Shekau fin janvier, à l’adresse du chef de l’État tchadien.

Des morts du côté nigérien

Si l’offensive tchadienne porte ses fruits, les éléments de Boko Haram continuent de se montrer menaçants. Deux soldats nigériens ont été tués et un troisième blessé par l’explosion d’une bombe commandée à distance à la frontière avec le Nigeria.

« Nous avons poursuivi et tué les deux combattants responsables de cette attaque », près d’un pont enjambant la rivière Kamadougou, a dit un officier nigérien.

C’est la première fois que l’armée dit avoir été attaquée par un engin activé à distance depuis que le Niger, le Tchad, le Cameroun et le Nigeria ont lancé une opération conjointe contre la secte islamiste.

La kamikaze n’en était pas une

Au Nigeria, la peur des attaques de Boko Haram est toujours présente. La police a révélé mercredi que la jeune femme lynchée à mort par une foule en pleine rue le 1er mars dans la ville de Bauchi (Nord-Est) n’était pas une kamikaze qui s’apprêtait à commettre un attentat pour le groupe islamiste mais une femme atteinte d’une maladie mentale.

La victime, qui s’appelait Thabita Haruna et était âgée de 33 ans selon les informations transmises par sa mère, a été battue à mort puis brûlée dimanche, après avoir refusé de se prêter à un contrôle de sécurité à l’entrée d’un marché.

« Toutes nos enquêtes prouvent que cette femme était atteinte d’une maladie mentale et qu’elle n’avait aucune intention de commettre un attentat-suicide », a déclaré le porte-parole de la police de l’Etat de Bauchi, Haruna Mohammed.

« Les lois existent, donc les assaillants n’auraient pas dû faire justice eux-mêmes. Ils ont tué et brûlé ma fille », a déclaré la mère de la victime, Rahab Haruna.

Le président tchadien, Idriss Déby Itno, a profité d’une visite de travail de son homologue du Niger, Mahamadou Issoufou, mercredi à N’Djamena, pour lancer un message à Abubakar Shekau. Le leader de Boko Haram doit se rendre ou bien il sera éliminé.

Jeuneafrique.com avec AFP

Boko Haram menace les élections au Nigeria et poursuit ses attaques

février 18, 2015

Boko Haram a promis d’empêcher l’organisation des prochaines élections au Nigeria, prévues en mars et avril. Le groupe islamiste a joint les actes à la parole en multipliant les attaques meurtrières dans le nord-est du pays, même si les armées nigériane et tchadienne auraient tué plus de 400 combattants de la secte mardi et mercredi.

Le chef du groupe islamiste armé, Abubakar Shekau, dans une vidéo diffusée mardi soir, a juré de faire échouer le processus électoral en cours, notamment l’élection présidentielle couplée à des législatives et des sénatoriales le 28 mars.

Le leader a également revendiqué l’attaque de Gombe (nord-est), capitale de l’État du même nom. Selon ses habitants, la ville a été envahie pendant plusieurs heures le 14 février par plusieurs centaines d’islamistes sans rencontrer de réelle résistance militaire. Les assaillants y avaient distribué des tracts mettant en garde contre toute participation aux élections et promettant de cibler les bureaux de vote.

Quelques heures après ces menaces, le chef de la Commission électorale nationale indépendante (INEC), Attahiru Jega, s’est expliqué devant le parlement sur le report des élections des élections présidentielle et parlementaires prévues dans un premier temps le 14 février.

Un nouveau report serait inconstitutionnel, a affirmé M. Jega. « Je ne vois pas comment quiconque pourrait envisager une prolongation au-delà de ces six semaines parce qu’il n’y a pas de motifs constitutionnels qui le permettent », a détaillé le chef de l’INEC.

Nouveaux attentats mardi
Mercredi, l’armée a affirmé avoir tué plus de 300 combattants de Boko Haram et en avoir capturé une poignée lors d’opérations qui lui ont permis de reprendre lundi la ville-garnison de Monguno, dans l’État de Borno, tombée aux mains du groupe islamiste le 25 janvier, ce qui n’était confirmé par aucune source indépendante.

Mardi, de nouveaux attentats suicides ont frappé le nord-est du Nigeria, faisant près de 40 tués et plusieurs dizaines de blessés. Yamarkumi, près de Biu (Etat de Borno), a recensé 36 tués, Potiskum, capitale économique de l’État de Yobe, a totalisé deux tués.

Romandie.com

Boko Haram : Shekau menace Déby, Biya et Issoufou

janvier 21, 2015

Capture d'écran de la video diffusée par Boko Haram le 20 janvier 2015
Capture d’écran de la video diffusée par Boko Haram le 20 janvier 2015 © AFP

Dans une mise en scène vidéo dont il est coutumier, Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, a défié les pays voisins du Nigeria de l’attaquer, au moment où ceux-ci se sont réunis à Niamey pour discuter des moyens d’unir leurs forces contre le groupe islamiste.

« Les rois d’Afrique, je vous défie de m’attaquer ». Dans une nouvelle vidéo postée mardi 20 janvier sur YouTube, le chef de Boko Haram menace ouvertement les présidents du Tchad, du Cameroun et du Niger qu’il évoque en terme méprisants.

Ces trois états voisins étaient réunis le même jour à Niamey avec 13 autres pays pour accélérer la mise en oeuvre de la force régionale de lutte contre le groupe islamiste.

« Paul Biya, tu as peur »

A l’adresse du Tchadien Idriss Déby Itno, qui a engagé son armée la semaine dernière au Cameroun contre les islamistes, Abubakar Shekau lance ainsi: « Idriss Déby, les rois d’Afrique (…) je vous défie de m’attaquer maintenant. Je suis prêt ».

Il accuse aussi le président camerounais Paul Biya d’avoir « peur » et de « demander de l’aide » face à la multiplication des raids meurtriers de Boko Haram dans l’extrême-Nord du Cameroun, frontalier des bastions nigérians des islamistes.

« Président du Niger, tu vas voir »

A Mahamadou Issoufou, il dit: « Tu vas voir, président du Niger, tu vas voir ». « Tu fais partie de ceux qui sont allés compatir avec (le président français François) Hollande, le petit-fils de Charlie » Hebdo.

Boko Haram n’a pas encore attaqué le Niger, mais il contrôle une partie de la frontière avec le Nigeria.

Revendication de l’attaque de Baga

La diatribe de Shekau accompagnait la revendication diffusée mardi soir de l’attaque contre Baga et plusieurs localités des rives du lac Tchad début janvier. « La plus grande et la plus destructrice » des six années d’insurrection de Boko Haram selon l’ONG Amnesty International.

« Nous avons tué le peuple de Baga. Nous les avons en effet tués, comme notre Dieu nous a demandé de le faire dans Son Livre », dit Abubakar Shekau.

Un otage allemand libéré

Au lendemain de la diffusion de cette vidéo, le Cameroun a annoncé la libération d’un citoyen allemand, Nitsch Eberhard Robert, enlevé au Nigeria en juillet 2014 par le groupe islamiste.

Jeuneafrique.com avec AFP