Dix mois après son invasion de l’Ukraine, Poutine évoque la fin du conflit et exprime ses doutes sur la « confiance » que Moscou peut accorder à ses interlocuteurs.
Un accord sera nécessaire « au final » pour mettre un terme au conflit en Ukraine, a affirmé, vendredi 9 décembre, Vladimir Poutine, tout en exprimant des doutes sur la « confiance » que Moscou peut, selon lui, accorder à ses interlocuteurs. « Comment trouver un accord ? Et peut-on s’entendre avec quelqu’un ? Et avec quelles garanties ? C’est évidemment toute la question […] Mais au final, il faudra trouver un accord. J’ai déjà dit à plusieurs reprises que nous sommes prêts à ces arrangements, nous sommes ouverts, mais cela nous oblige à réfléchir pour savoir à qui nous avons affaire », a déclaré le président russe, en marge d’un sommet régional au Kirghizistan.
Vladimir Poutine réagissait à de récents propos de l’ex-chancelière allemande, Angela Merkel, qui a estimé que l’accord de Minsk de 2014 entre Moscou et Kiev, signé sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), avait donné du temps à l’Ukraine pour se renforcer en cas de conflit armé avec la Russie. « L’accord de Minsk de 2014 était une tentative de donner du temps à l’Ukraine. Elle en a profité, comme on le voit aujourd’hui. L’Ukraine de 2014-2015 n’est pas l’Ukraine d’aujourd’hui. […] Comme on l’a vu début 2015, Poutine aurait pu facilement l’écraser à l’époque », a-t-elle affirmé au journal Die Zeit.
Vladimir Poutine s’est dit « déçu » par ces propos. « Cela soulève évidemment la question de la confiance. Et la confiance est quasiment à zéro, et après de telles déclarations la question est bien sûr la suivante : Comment trouver un accord ? Et peut-on s’entendre avec quelqu’un ? Et avec quelles garanties ? » « Peut-être que nous aurions dû commencer tout cela plus tôt [l’offensive en Ukraine]. Mais nous comptions en fait sur la possibilité de trouver une entente dans le cadre des accords de Minsk », a-t-il encore ajouté.
La hache de guerre est enterrée: à quelques jours du Mondial de football, TF1 et Canal+ ont annoncé vendredi soir avoir signé un « nouvel accord de distribution », alors que la filiale de Vivendi avait cessé début septembre de diffuser les chaînes de celle de Bouygues sur tous ses canaux de distribution.
Les détails financiers de cet accord n’ont pas été divulgués dans leur communiqué commun.
Ce nouveau contrat qui renouvelle « sur le long terme » la distribution de toutes les chaînes du groupe TF1 (TF1, TMC, TFX, TF1 Séries Films, LCI), « ainsi que leurs services de rattrapage », auprès des abonnés du groupe Canal+, sera effectif à partir du lundi 7 novembre 2022, alors que la Coupe du monde au Qatar démarre le 20 novembre.
TF1 en diffusera les 28 « plus belles affiches ».
L’arrêt de la diffusion de ses chaînes par Canal+ a été préjudiciable aux audiences du groupe TF1. En octobre, l’ensemble de ses cinq chaînes a vu sa part d’audience tomber à 25,6 %, contre 27,7 % un an plus tôt, selon Médiamétrie.
En revanche, ce conflit commercial n’a pas eu « d’impact significatif » sur ses comptes, avait assuré fin octobre le directeur financier de TF1 Philippe Denery, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes, en marge de la publication des résultats du troisième trimestre.
Pendant deux mois, les deux groupes se sont rejeté la responsabilité d’un conflit mené jusqu’aux tribunaux.
Canal+ avait assuré que TF1 était trop gourmand dans la renégociation du contrat, conclu fin 2018 après un conflit similaire, tandis que TF1 avait affirmé que c’était son rival qui n’avait pas souhaité trouver d’accord.
Tribunaux
Fin octobre, la cour d’appel de Paris avait confirmé que Canal+ n’était pas obligé de rétablir la diffusion des chaînes du groupe TF1 sur son offre satellite TNT Sat, validant une décision rendue en première instance le 22 septembre par le tribunal de commerce de Paris.
Devant la justice, le groupe TF1 réclamait spécifiquement la reprise de la diffusion de ses cinq chaînes gratuites sur TNT Sat pour une durée de quatre mois, le satellite étant le seul moyen pour certains foyers de recevoir la télévision dans les zones isolées non desservies par la TNT (essentiellement en montagne).
En première instance comme en appel, la justice a rejeté la demande de TF1. Elle a notamment relevé que la loi n’imposait pas à Canal de distribuer le signal de TF1 sur TNT Sat, comme l’avait d’ailleurs reconnu le régulateur des médias, l’Arcom.
Lors de l’audience devant le tribunal de commerce, le 13 septembre, l’avocat de TF1 avait glissé que le montant du contrat TF1 Premium (diffusion des chaînes en direct et services annexes comme le replay) était de « 13 millions d’euros par an ».
Dans une procédure distincte, Canal a assigné TF1 devant le tribunal de commerce de Nanterre.
L’accord conclu en juillet avait permis d’exporter des millions de tonnes de céréales coincées dans les ports en Ukraine. Photo: Reuters
La Russie a suspendu samedi l’accord sur les exportations de céréales des ports ukrainiens, vitales pour l’approvisionnement alimentaire mondial, après une attaque de drones ayant visé ses navires en Crimée annexée, que Moscou a imputée à l’Ukraine et à la Grande-Bretagne.
L’Ukraine a dénoncé un faux prétexte et appelé à faire pression pour que la Russie s’engage à nouveau à respecter ses obligations pour cet accord conclu en juillet sous égide de l’ONU et de la Turquie, le seul entre Moscou et Kiev depuis le début du conflit.
L’accord céréalier avait permis l’exportation de plusieurs millions de tonnes de céréales coincées dans les ports ukrainiens depuis le début du conflit en février. Ce blocage avait provoqué une flambée des prix alimentaires, faisant craindre des famines.
L’ONU, garant de l’accord, a appelé à le préserver, soulignant qu’il avait un impact positif pour l’accès à l’alimentation de millions de personnes à travers le monde.
Le président russe Vladimir Poutine a multiplié les critiques envers cet accord ces dernières semaines, soulignant que les exportations de la Russie, autre producteur céréalier majeur, souffraient à cause des sanctions.
Moscou a justifié cette suspension par une attaque de drones massive qui a visé samedi matin des navires militaires et civils de la flotte russe de la mer Noire stationnés dans la baie de Sébastopol, en Crimée annexée.
Compte tenu de l’acte terroriste réalisé par le régime de Kiev avec la participation d’experts britanniques contre des navires de la flotte de la mer Noire et des navires civils impliqués dans la sécurité des couloirs céréaliers, la Russie suspend sa participation à la mise en œuvre de l’accord sur les exportations des produits agricoles des ports ukrainiens, a indiqué sur Telegram le ministère russe de la Défense.
Fausses affirmations pour détourner l’attention, dit Londres
Face à ces accusations, la Défense britannique a réagi en dénonçant de fausses informations destinées à détourner l’attention, tandis qu’un responsable ukrainien a suggéré qu’une manipulation négligente d’explosifs par les forces russes était à l’origine de l’incident.
Selon les autorités russes, l’attaque a eu lieu au petit matin samedi avec neuf véhicules aériens sans pilote et sept drones maritimes autonomes, provoquant des dégâts mineurs sur un navire-dragueur de mines et sur le barrage de confinement de la baie de Sébastopol.
La Crimée, annexée en mars 2014 par la Russie, sert de base arrière logistique pour son offensive en Ukraine. Des installations militaires et civiles y ont été visées à plusieurs reprises ces derniers mois.
« La préparation de cet acte terroriste et la formation du personnel militaire du 73e centre ukrainien des opérations maritimes spéciales ont été menées par des spécialistes britanniques basés à Otchakov, dans la région de Mykolaïv en Ukraine. »— Une citation de Ministère russe de la Défense
Moscou a aussi accusé Londres d’être impliqué dans les explosions ayant endommagé en septembre les gazoducs russes Nord Stream 1 et 2 en mer baltique et a promis de soumettre la question au Conseil de sécurité de l’ONU.
« La Russie a demandé à plusieurs reprises une enquête conjointe sur les attaques […] Le fait que les pays occidentaux aient refusé cette proposition le confirme : ils ont quelque chose à cacher. »— Une citation de Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe
Le ministère britannique de la Défense a dénoncé une histoire inventée par la Russie pour détourner l’attention de sa gestion désastreuse de l’invasion illégale de l’Ukraine.
Un conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur, Anton Gerachtchenko, a lui assuré sur Telegram que à la suite de la manipulation négligente d’explosifs dans la baie de Sébastopol, quatre navires de guerre de la flotte russe de la mer Noire ont explosé, dont une frégate et un navire de débarquement.
Peu avant l’annonce de la suspension de l’accord céréalier, le ministre russe de l’Agriculture avait une nouvelle fois critiqué le texte à la télévision, accusant les pays de l’UE de s’accaparer les exportations ukrainiennes devant revenir aux pays pauvres. Ces allégations avaient précédemment été démenties par le centre de coordination situé en Turquie.
L’accord sur les céréales, malheureusement, non seulement n’a pas permis de résoudre les problèmes des pays dans le besoin, mais les a même aggravés dans un certain sens, a déclaré Dmitri Patrouchev, promettant de leur livrer gratuitement jusqu’à 500 000 tonnes de céréales russes.
De la fumée autour d’un char ukrainien après un tir d’obus près de la ligne de front dans la région de Donetsk. Photo: Reuters/Clodagh Kilcoyne
Sur le terrain samedi, l’armée ukrainienne a rapporté des combats dans les régions de Lougansk et de Donetsk dans l’est, notamment près de Bakhmout, la seule zone où les troupes russes ont progressé ces dernières semaines, et des bombardements dans plusieurs autres régions.
Les séparatistes prorusses combattant aux côtés de Moscou et Kiev ont annoncé chacun de leur côté un nouvel échange de prisonniers concernant une cinquantaine de personnes de chaque côté.
Un pont détruit sur la rivière Siverskyi-Donets dans la ville de Sviatohirsk, région de Donetsk. Photo: AP/Andriy Andriyenko
Sur le front Sud, des journalistes de l’AFP ont assisté à des combats d’artillerie dans le village de Kobzartsi, la dernière localité côté ukrainien avant la ligne de contact avec les Russes.
Ça peut mal tourner par là. Mais nous savons qu’ils souffrent bien plus de leur côté que du nôtre, a assuré un soldat ukrainien, Oleksiï, la vingtaine.
Les deux camps se préparent dans cette zone pour la bataille pour la ville de Kherson, la capitale régionale, d’où les autorités d’occupation ont évacué des dizaines de milliers de civils, ce que l’Ukraine a qualifié de déportations.
Mahamat Idriss Déby Itno, a signé lundi au Qatar un accord avec une quarantaine de groupes rebelles destiné à lancer un dialogue national le 20 août à N’Djamena.
Le président de transition au pouvoir à N’Djamena, arrivé vendredi 5 août à Doha, a signé lundi au Qatar un accord avec une quarantaine de groupes rebelles destiné à lancer un dialogue national le 20 août à N’Djamena. Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), l’un des principaux groupes rebelles, n’a pas signé l’accord, malgré les espoirs des médiateurs à Doha qui ont cherché à le convaincre jusqu’à la dernière minute.
Joint par Jeune Afrique, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères Majid Al Ansari estime néanmoins que les « lignes de communication restent ouvertes avec toutes les parties (y compris le FACT, ndlr) qui ont participé aux négociations. Le Qatar est prêt à poursuivre son rôle en tant que médiateur si la demande nous est faite à l’avenir. » Il signale que 42 groupes sur les 47 représentés à Doha pendant les négociations ont signé l’accord.
Cette signature intervient après cinq mois de négociations entre le Conseil militaire de transition tchadien (CMT) et des groupes armés, qui ont débuté en mars, après plusieurs reports, pour mettre fin à des décennies de troubles et d’instabilité au Tchad.
« Ces négociations ont pris un peu de temps, en raison d’abord du nombre de participants, puis des différentes versions de l’accord et des changements de dernière minute. L’accord porte d’abord sur le format des discussions qui auront désormais lieu à N’Djamena », précise encore le porte-parole du ministère qatari.
Cessez-le-feu, désarmement…
Quant au contenu de l’accord, selon une source qui y a eu accès, il prévoit : un cessez-le-feu permanent et l’arrêt des hostilités entre toutes les parties ; l’engagement du Conseil national de transition à ne pas mener d’opérations militaires ou policières contre les groupes signataires sur le territoire tchadien ou dans les pays voisins ; un consensus sur la nécessité du désarmement des groupes militaires et leur intégration dans l’armée, et l’ouverture d’un dialogue national pour répondre aux problèmes institutionnels et organiser des élections.
Sur ce dernier point, Majid Al Ansari se montre optimiste et affirme que l’accord « ouvre désormais la voie à un scrutin », dont les modalités doivent désormais être discutées à N’Djamena. Censé ouvrir la voie au retour à un pouvoir civil, le texte a été qualifié de « moment clé pour le peuple tchadien » par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Depuis plusieurs années, le Qatar est engagé dans une diplomatie de la médiation, qui a poussé l’émirat à organiser des discussions sur le Darfour et l’Afghanistan, notamment. Majid Al Ansari se félicite du fait que le Qatar soit désormais considéré comme « un partenaire international de confiance, doté d’une solide expérience dans la construction de la paix. »
Après de longues tractations, les sénateurs des deux partis ont conclu un accord sur les armes à feu. Photo : Istock
Des sénateurs républicains et démocrates se sont mis d’accord dimanche sur quelques mesures destinées à restreindre l’accès aux armes à feu aux États-Unis, un compromis rare mais qui demeure très en deçà des réformes réclamées par Joe Biden après de nouvelles tueries.
Lancée après le massacre d’Uvalde, qui a fait 21 morts, dont 19 enfants, dans une école primaire du Texas fin mai, l’initiative des parlementaires prévoit certaines limitations de l’accès aux armes pour des personnes jugées dangereuses, le renforcement de la sécurité des écoles et le financement de programmes spécialisés dans le domaine de la santé mentale.
Le président des États-Unis a immédiatement salué des avancées importantes, même si elles n’incluent pas tout ce qui est nécessaire pour sauver des vies.
Il s’agit néanmoins du texte le plus significatif sur le contrôle des armes à feu à être voté au Congrès depuis des décennies, a-t-il plaidé dans un communiqué.
La présence de dix sénateurs républicains parmi les signataires du communiqué qui annonce ce compromis suggère qu’une telle proposition de loi a de véritables chances de passer au Sénat si l’ensemble des 50 élus démocrates y sont favorables.
Une majorité qualifiée de 60 voix sur 100 sénateurs est nécessaire pour son adoption, ce qui a bloqué jusqu’ici toute avancée majeure vers un meilleur encadrement des armes à feu en raison de l’opposition des républicains.
« Avec un soutien des élus des deux partis, il n’y a aucune excuse pour un retard et aucune raison pour ne pas avancer rapidement au Sénat et à la Chambre des représentants. »— Une citation de Joe Biden
Le président promet de promulguer immédiatement ce texte s’il est adopté.
La tuerie d’Uvalde et celle survenue quelques jours plus tôt à Buffalo, dans le nord-est du pays, avaient ému l’Amérique et déclenché plusieurs initiatives parlementaires.
Un groupe de sénateurs, mené par le démocrate Chris Murphy avec le républicain John Cornyn, a discrètement travaillé ces derniers jours afin de parvenir à l’accord annoncé dimanche.
Les 20 sénateurs, 10 républicains et 10 démocrates, se sont mis d’accord pour faire une proposition de bon sens, soutenue par les deux partis, afin de protéger les enfants américains, de garder nos écoles en sécurité et de réduire le danger de la violence au pays, selon le communiqué commun.
L’accord met en avant le soutien par le gouvernement fédéral de lois, État par État, qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu’elles possèdent.
Il prévoit le financement de divers programmes de soutien et d’aide psychologique ainsi que le renforcement de la sécurité dans les écoles, notamment par la formation des enseignants.
Ces sénateurs souhaitent également le renforcement de la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d’armes âgés de 18 à 21 ans ainsi qu’un meilleur contrôle de la vente illégale d’armes.
« Notre projet sauvera des vies tout en protégeant les droits constitutionnels des Américains respectueux de la loi. »— Une citation de Extrait du communiqué sur l’entente
Toujours dans son communiqué, le groupe énumère des propositions, mais sans présenter un véritable texte de loi pour le moment.
L’accord du jour montre l’intérêt du dialogue et de la coopération, a salué le chef des sénateurs républicains, Mitch McConnell. Dans une Amérique profondément divisée, un accord entre élus républicains et démocrates au Congrès est rare, d’autant plus sur ce sujet d’ordinaire très clivant.
Le compromis est cependant bien loin de ce que demandent de nombreux Américains, notamment des dizaines de milliers d’entre eux qui sont descendus samedi dans les rues de nombreuses villes du pays, tout particulièrement dans la capitale, Washington, pour demander des réformes fortes au Congrès.
Joe Biden avait publiquement affiché son soutien aux manifestations en énumérant les mesures qu’il souhaite voir adoptées mais qui sont absentes de l’accord de dimanche : interdiction des fusils d’assaut et des chargeurs à grande capacité, vérification des antécédents pour l’ensemble des acheteurs d’armes – et pas uniquement pour les moins de 21 ans –, obligation pour les particuliers de garder leurs armes sous clé.
La Chambre des représentants avait quant à elle voté mercredi un texte différent qui inclut l’interdiction de la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité, mais il n’a presque aucune chance de passer au Sénat.
Le document signé par les ministres camerounais et russe de la Défense consacre la coopération militaire entre les deux pays pour une durée de cinq ans. Renouvelable…
Signé le 12 avril dernier, il a pour objet de développer la coopération militaire entre les forces armées des deux pays, à savoir : des échanges d’informations, la formation et l’entrainement des troupes, un partage d’expérience et des activités communes de lutte contre le terrorisme ou la piraterie maritime.
Concrètement, cette coopération se déclinera sous la forme de visites officielles, de participation aux exercices militaires, d’échange de spécialistes ou d’organisation d’évènements.
La question de l’armement
Le document n’évoque pas explicitement la livraison d’équipements militaires, comme cela a été le cas au Mali. Mais il stipule que « d’autres domaines de coopération » peuvent être envisagés conformément aux conventions entre les deux parties, sans donner plus de détails.
Cette question est pourtant celle qui focalise le plus l’attention depuis l’annonce de la signature de cette convention. En 2015, un autre accord signé par Yaoundé et Moscou prévoyait en effet de faciliter la fourniture d’armements et d’équipements militaires à l’armée camerounaise, engagée dans la lutte contre Boko Haram, devenu depuis l’État islamique en Afrique de l’Ouest.
Moscou avait alors fourni une aide matérielle dans les domaines de l’artillerie, du transport de troupes et de la protection aérienne.
Le nouvel accord russo-camerounais a été signé pour cinq ans. Il sera automatiquement renouvelé pour les cinq années suivantes si l’une ou l’autre des parties n’exprime pas son souhait d’y mettre un terme.
Cinq jours après l’arrivée des chars et des soldats russes en Ukraine, la Russie et l’Ukraine ont commencé une première série de discussions pour trouver une sortie de crise.
Si la présidence ukrainienne demande un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes russes, les représentants du Kremlin restent muets quant à leurs intentions.
Nous nous sommes entendus pour arriver à un accord, mais il doit être dans l’intérêt des deux parties, s’est contenté de dire Vladimir Medinsky, le négociateur russe, à la télévision d’État avant l’ouverture des discussions.
Le porte-parole du Kremlin a toutefois accusé l’Union européenne lundi d’agir de manière hostile à l’égard de la Russie, jugeant que les livraisons d’armes à l’Ukraine étaient dangereuses et déstabilisatrices et prouvaient la légitimité des efforts de Moscou pour démilitariser son voisin.
Encore une fois, cela confirme que la Russie avait raison sur les mesures qu’elle a prises afin d’assurer la démilitarisation de l’Ukraine, a dit Dmitri Peskov.
Zelensky veut une adhésion immédiate à l’UE
Cette première série de pourparlers se déroule près de la frontière entre l’Ukraine et le Bélarus. Je ne crois pas trop à un résultat, avait lancé dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky, mais il faut qu’on essaie.
Lundi matin, M. Zelensky a aussi réclamé une procédure spéciale visant une adhésion immédiate de l’Ukraine à l’Union européenne afin de lui permettre de se défendre face à l’offensive des forces russes.
Notre objectif est d’être avec l’ensemble des Européens et, plus important, d’être à égalité avec eux, a-t-il fait valoir dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
La délégation ukrainienne, dont le ministre de la Défense Oleksii Reznikov, arrive au Bélarus pour prendre part aux pourparlers avec la Russie, le 28 février 2022. Photo : Belta/AFP via Getty Images/Sergei Kholodilin
La pression internationale sur la Russie pourrait encore grimper
La communauté internationale sera saisie du dossier ukrainien à 10 h, heure de l’Est, lundi, lors d’une assemblée générale des Nations unies à Genève pour débattre d’une résolution condamnant la campagne militaire russe en Ukraine. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a annoncé lundi matin qu’il ne prendrait pas part à cette réunion en raison de sanctions anti-russes.
Le Conseil des droits de l’homme tiendra lui aussi un débat urgent sur l’invasion. En plus des instances onusiennes, les puissances occidentales discuteront aussi de la suite des prochaines étapes dans la gestion de la guerre en Ukraine et de la Russie.
Malgré les représailles diplomatiques et économiques qui se sont multipliées, la Russie ne serait peut-être pas au bout de ses peines, car les pays du G7 ont prévenu dimanche qu’ils prendraient d’autres mesures s’ajoutant aux sanctions déjà annoncées si elle ne cessait pas ses opérations militaires.
Les leaders du G7 doivent par ailleurs tenir une réunion téléphonique à 11 h 15, heure de l’Est, lundi. Cet appel inclura aussi le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN, Jens Stoltenberg, et des dirigeants de l’Union européenne, de même que les présidents de la Roumanie et de la Pologne, où des réfugiés ukrainiens affluent.
Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse et Reuters
La Ville d’Ottawa annonce un accord partiel avec les manifestants afin que les camions quittent les zones résidentielles du centre-ville au cours des 24 prochaines heures. Photo : La Presse Canadienne/Justin Tang
La Ville d’Ottawa a indiqué dimanche être parvenue à s’entendre avec une leader du mouvement de protestation contre les mesures sanitaires liées à la COVID-19 afin de retirer les camions lourds des manifestants des zones résidentielles et d’une partie du centre-ville d’ici les 24 prochaines heures.
Des centaines de camions occupent le centre-ville de la capitale depuis 17 jours.
Pour moi, la priorité, c’est de protéger les résidents qui habitent dans les quartiers résidentiels de la ville d’Ottawa […]. Entre 10 000 et 15 000 personnes habitent dans le centre-ville et dans la basse-ville d’Ottawa. À titre de maire d’Ottawa, c’est important pour moi de continuer à aider les résidents dans ces secteurs, a commenté le maire à propos de cet accord lors d’une entrevue accordée à Radio-Canada dimanche en fin de journée.
« Nous avons un problème très sérieux et un grand défi, et c’est nécessaire que les camions quittent les secteurs résidentiels tout de suite pour restaurer un peu la paix dans la communauté d’Ottawa. »— Une citation de Jim Watson, maire d’Ottawa
Le maire Watson a déclaré que les négociations sont entamées depuis trois ou quatre jours avec des représentants de manifestants. Le dialogue se poursuit grâce à un intermédiaire, a-t-il dit.
Début de dialogue
Dans une lettre adressée à Tamara Lich, une des leaders du mouvement, le maire d’Ottawa a exigé le départ des camions qui se trouvent dans les quartiers résidentiels.
Je veux voir des preuves claires que le convoi de camions quittera les zones résidentielles avant midi le lundi 14 février. Je vous demande de collaborer avec les autorités pour protéger les communautés adjacentes à la sortie du convoi, a écrit le maire Watson dans une missive datée du 12 février.
Mme Lich a répondu avec ouverture, indiquant au maire Watson que des efforts seront déployés afin de répondre à sa demande. Les camionneurs restent toutefois à convaincre.
Tamara Lich, une des leaders du mouvement de protestation contre les mesures sanitaires à Ottawa. Photo : Radio-Canada/Frédéric Pepin
Le « Convoi de la liberté » est d’accord avec votre demande de réduire la pression sur les résidents et sur les entreprises de la ville d’Ottawa. Nous avons élaboré un plan pour consolider nos efforts de protestation autour de la colline du Parlement. Nous travaillerons fort au cours des 24 prochaines heures pour obtenir l’adhésion des camionneurs. Nous espérons commencer à déplacer nos camions lundi, s’est-elle engagée.
Dans sa lettre, le maire Watson fait valoir que les résidents sont épuisés et à bout de nerfs et que les petites entreprises touchées par les manifestations sont sur le point de devoir fermer de façon définitive.
Le maire d’Ottawa a précisément demandé que les camions quittent les quartiers résidentiels au sud de la rue Wellington ainsi que dans toutes les zones résidentielles, y compris le Marché By et le stade de baseball d’Ottawa, sur l’avenue Coventry, où un campement de manifestants s’est organisé.
Des centaines de camions sont stationnés à Ottawa depuis plus de deux semaine. Photo : Radio-Canada/Alexis Tremblay
Du même souffle, le maire Watson a demandé aux leaders et aux organisateurs de cesser d’inciter davantage de gens à se mobiliser au centre-ville d’Ottawa afin de faciliter le déplacement des quelque 400 camions dans la capitale fédérale.
L’opération pourrait prendre entre 24 à 72 heures, a dit estimer le maire dans ses échanges avec Tamara Lich, qui se décrit comme la présidente du Convoi de la liberté.
Certains véhicules ne quitteront pas la ville mais pourraient donc être déplacés vers la promenade Sir-John-A.-Macdonald, où de nombreux camions sont déjà garés depuis le premier jour des manifestations, le 28 janvier.
M. Watson espère voir les camions bouger à compter de lundi. Les services policiers pourraient prendre part à l’opération.
Le maire s’est également engagé à rencontrer en personne Mme Lich en temps opportun si ces engagements sont respectés.
Des camionneurs à convaincre
Certains manifestants restent toutefois à convaincre. Par exemple, Tyler Armstrong, venu à Ottawa à bord de son camion, n’a pas l’intention de bouger.
Tyler Armstrong, un manifestant contre les mesures sanitaires, n’a pas l’intention de déplacer son camion avant d’avoir été entendu. Photo : Radio-Canada
Les gens savent que nous resterons ici. Ils savent que nous n’allons pas partir. Je ne partirai pas tant que nous n’aurons pas ce que nous voulons, a-t-il lancé.
D’autres manifestants, comme Michel Houde, se disent prêts à mettre de l’eau dans leur vin.
Quand je suis parti de chez moi, ce n’était pas ça, mon but, de paralyser la ville. Je pense que c’est une bonne idée que tout le monde soit concentré [sur la colline du Parlement]. Si tout le monde avait été concentré [devant le parlement] dès le départ, des injonctions pour le bruit, il n’y en aurait probablement pas eu, a déclaré M. Houle.
« L’idée, ce n’était pas d’écœurer les citoyens. C’était de venir devant le parlement pour que [Justin] Trudeau voie que nous sommes là et qu’on veut que ça change. »— Une citation de Michel Houde, manifestant
Par ailleurs, plusieurs contre-manifestants se sont réunis dimanche matin et se sont installés à des intersections du centre-ville afin de bloquer un convoi de manifestants. Dimanche après-midi, des camions du convoi, escortés par des policiers, quittaient les lieux en petit nombre.
Par Radio-Canada avec les informations de Fred Pépin et d’Héloïse Rodriguez-Qizilbash
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé lundi qu’il n’y aurait « pas de remise en cause » des accords du Touquet sur la frontière franco-britannique et souhaité un accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni pour endiguer les traversées de migrants illégaux dans la Manche.
Il faut un « accord Union européenne (UE) et Grande-Bretagne » car « cela ne peut pas être un simple accord de réadmission de migrants sur le territoire » français, a déclaré M. Darmanin, rejetant fermement la proposition du Premier ministre britannique Boris Johnson.
Il s’exprimait lors d’une conférence de presse après la réunion le matin d’un Conseil de défense de sécurité intérieure, présidée par le chef de l’État Emmanuel Macron, et consacrée à la lutte contre les traversées de la Manche par des immigrés clandestins.
« Ce que nous voulons », a-t-il insisté, « c’est un accord équilibré qui offre de réelles solutions y compris aux problèmes de la France et de l’Europe (…) Nous ne voulons pas d’un accord unilatéral ».
Gérald Darmanin a annoncé que le Premier ministre Jean Castex écrirait mardi à son homologue Boris Johnson pour lui proposer de travailler à l’élaboration de cet accord.
« C’est un accord qui règle le travail entre la Grande-Bretagne et les pays frontaliers dans un cadre d’immigration pas négocié lors du Brexit », a souligné le ministre.
M. Darmanin a par ailleurs rejeté toute « remise en cause » des accords du Touquet (2004) qu placent la frontière britannique côté français, ainsi que l’ont suggéré plusieurs personnalités d’opposition, en rappelant que ce texte ne concernait que l’immigration légale.
Par ailleurs, il a mis en garde les Britanniques contre toute velléité de remettre à la mer les migrants qui arriveraient sur leurs côtes, ce qui serait « une ligne rouge inacceptable ». « Nous n’accepterons jamais la pratique des refoulements en mer », a-t-il assuré, car « le Royaume-Uni n’est pas exonéré du droit international ».
Plus tôt lundi matin, Gérald Darmanin avait appelé le Royaume-Uni à ouvrir un « accès légal à l’immigration » et à prendre « ses responsabilités ».
« Que faire avec les Anglais ? Et bien qu’ils changent leur législation, qu’ils prennent leurs responsabilités », avait-il lancé sur BFM/RMC, rappelant que, chaque année, 30.000 demandes d’asile sont enregistrées en Grande-Bretagne contre environ 150.000 en France.
Soulignant la nécessité de lutter contre les passeurs, le ministre a annoncé le doublement des effectifs de l’Office central dédié à la lutte contre l’immigration clandestine.
Il a prévu de se rendre mardi en « Slovénie » et vendredi en « Pologne » dans le cadre de la préparation du Conseil des ministres de l’Intérieur européen le 9 décembre prochain, qui évoquera le dossier.
Les autorités de Brazzaville se donnent un an pour renégocier la créance du pays envers le géant mondial du négoce.
En marge de la conférence African Energy Week, qui se tient du 9 au 12 novembre au Cap, en Afrique du Sud, Bruno Itoua, le ministre congolais de l’Énergie et des Hydrocarbures, a indiqué que le gouvernement espérait parvenir à un accord avec Glencore au cours de l’année à venir. À défaut, Brazzaville n’exclut pas la possibilité de rechercher une tierce partie pouvant racheter sa dette envers le géant anglo-suisse du négoce. « Je n’ai pas perdu l’espoir que nous trouverons une solution avec Glencore », a-t-il indiqué, rapporte l’agence Reuters. « Le moment est idoine (…) et nous espérons ne pas devoir attendre un an pour arriver au bout de tout cela ». Contacté par Jeune Afrique, le groupe Glencore n’a pas souhaité faire de commentaires.
Durcissement des conditions d’accès aux marchés financiers
Entre 2015 et 2016, Glencore – appuyé par un consortium de banques – a accordé un prêt de 850 millions de dollars au gouvernement congolais, censé être remboursé grâce à des livraisons de pétrole sur une période de cinq ans. Ces mécanismes de prépaiement, adossés aux ressources naturelles, sont devenus populaires auprès de certains producteurs africains d’hydrocarbures à la suite de la crise financière de 2008 et du durcissement des conditions d’accès aux marchés de capitaux. Toutefois, la chute des prix du brut est venu compliqué l’équation pour les pays africains. Après une demi-douzaine d’années au-dessus de 100 dollars, le baril de brut a brusquement reculé restant dans une fourchette de 40 à 60 dollars entre 2015 et 2017. Il a depuis lors rarement dépassé 80 dollars.
Une situation qui a durement affecté le Congo-Brazzaville, dont l’endettement est resté supérieur à 100% du PIB ces dernières années, contraignant le pays à renégocier son endettement auprès des traders. Si un accord de principe a été trouvé avec Trafigura, autre géant suisse du négoce, les discussions avec Glencore ont elles pris du retard, des divergences existant notamment quant à la décote que les prêteurs devraient accepter sur le montant de cette dette.
Compte tenu de la taille et la prépondérance de ce type de prêts aux conditions opaques et aux taux d’intérêt élevés, David Mihalyi, économiste au Natural Ressource Governance Institute avait indiqué dans une note datant de juin 2020 que « les négociants en matières premières devraient également se joindre à l’effort mondial d’allègement de la dette ».
Appui duFMI
Le FMI, qui pressait Brazzaville d’obtenir un décote de 30%, est toutefois dans la dernière ligne droite en vue de la signature d’un accord de financement avec le gouvernement congolais. Ce prêt d’une valeur de 456 millions de dollars devrait être soumis à la mise en œuvre de plusieurs réformes pour renforcer la gouvernance et la transparence dans la gestion de ressources publiques et pétrolières du pays. Selon Bruno Itoua, cité par Reuters, l’accord avec le FMI pourrait renforcer la position du pays vis-à-vis de Glencore.
Selon les données de la Banque mondiale, la dette de la république du Congo a atteint 103 % du PIB en 2020. Elle est anticipée à 93% d’ici à la fin 2021. Selon le FMI, en décembre dernier, la dette publique brute dans le cadre des accords de prépaiements pétroliers était estimée à 1,9 milliard de dollars (environ 17,3% du PIB). La dette publique brute du pays était estimée, à la même échéance, à 11 milliards de dollars, dont près de 7 milliards de dollars vis-à-vis de créditeurs extérieurs.
Outre ses négociations avec Brazzaville, Glencore est en discussions avec les autorités tchadiennes. Le négociant doit obtenir l’avant de N’Djamena pour céder ses champs pétroliers dans le pays Tchad à la société pétrolière et gazière française Perenco, a indiqué l’agence Reuters, début novembre, citant un porte-parole de la société. Le géant minier anglo-suisse a acheté ces champs pétroliers en 2014 et les a mis en vente en 2019.