Pour parachever sa reconquête de crédibilité et recouvrer son légendaire rôle de locomotive de la démocratie au Congo, leMcddi se doit maintenant de Dénoncer Formellement ses accords contre-nature avec le Pct (Parti des Coupeurs de Têtes)
On admet d’une manière générale qu’il n’ait de meilleur moyen de savoir et se former que par la pratique et l’expérimentation. Ainsi après avoir, parfois au péril de son existence, longuement expérimenté des accords contre-nature avec le PCT, le MCDDI qui en a bien justement tiré des enseignements négatifs et nocifs se doit en conséquence de les dénoncer. Et plus tôt cette rupture se fera, mieux ce sera pour
- Se réconcilier avec la mémoire de tous les martyrs du Pool précipités par le PCT,
- Rétablir la pleine confiance avec toute la base électorale,
- Envisager sereinement les échéances historiques qui se profilent pour le Congo
Ces accords, présentés grossièrement en son temps comme « socle de l’Unité nationale », bien que perçus par des esprits avertis comme contre-nature sur tous les plans (idéologique, philosophique, culturel, historique, mémoriel, etc.), se sont bien évidemment révélés être des accords de dupes.
Nul besoin d’avoir été devin pour comprendre à travers leur genèse que ces accords, chevaux de Troie du PCT, se présentaient être moyen de reconquête politique et d’établissement de son hégémonie tribale sur tous les secteurs administratifs, militaires et économiques du pays. Les précédents historiques de l’OBUMITRI (Oligarchie bureaucratique militaro-tribale) dénoncée dès le début des années 70, quelques mois à peine sa création et l’épuration ethnique dans l’administration civile et militaire, sous couvert de radicalisation idéologique, auraient pu être déterminants dans l’inopportunité de cet accord!
L’erreur historique pour les partisans de l’accord au MCDDI, aura été de croire et faire confiance naïvement ou bêtement (c’est selon) en la parole de Nguesso Sassou, un homme qui se sera illustré des décennies auparavant par une haine viscérale de ceux dont il se découvrit subitement la proximité dans une «opposition Républicaine», pendant le bref intervalle démocratique des années 90.
Quand on sait, qui plus est, que de retour « d’exil volontaire » en Janvier 1997, Nguesso Sassou exigea de son « partenaire » avec menaces à peine voilées à la clef, d’être soutenu comme unique candidat MCDDI/PCT aux présidentielles prévues en Juillet 1997, on pouvait déjà reconsidérer un tel accord.
Bernard Bakana-Kolelas, démocrate dans l’âme, en imposant le principe de candidature multiple avec soutien à la sortie de celui des partenaires qui arriverait en tête des suffrages, bottait-il simplement en touche ou percevait-il déjà l’escroquerie ?
On s’interrogera toujours sur le bien fondé de la réactivation de cet accord, bien heureusement rompu de fait, après la guerre déclenchée le 5 Juin 1997 par le PCT, la participation du MCDDI au dernier gouvernement UPADS et la décennie d’exil forcé du MCDDI et l’UPADS.
L’erreur, dit-on, c’est de se tromper mais persister dans l’erreur devient une faute grave. Quand le Secrétaire Général du MCDDI dresse publiquement un état des accords MCDDI/PCT en des termes acerbes (supercherie, ruse, escroquerie, etc.), il s’établit clairement une rupture de confiance, fondement de ratification de tout accord.
Le bon sens exige donc que la question de la remise en cause de ces accords soit formellement posée aux instances du parti.
Tout accord ou contrat (formalisation du contrôle de la confiance) fait naturellement l’objet d’évaluation périodique permettant son renouvellement ou pas. Et le constat d’un non respect, pis de transgression, de tout ou partie des clauses contractuelles, donne légitimité et liberté à la partie lésée de prononcer la rupture légale : La dénonciation de l’accord.
L’analyse rétrospective de cet accord contre-nature, systématiquement enfreint par le PCT, laisserait même à penser que le PCT semblait avoir mieux perçu la puissance et le rôle géostratégique de son partenaire, que ce dernier n’en perçu de lui-même.
Ainsi, embarqué dans des contestations populaires concertées, Bernard Bakana Kolelas visible avec le MCDDI, vu le premier ses militants de front tombés, pendant que Nguesso Sassou était invisible parmi ceux du PCT dans les rues de Brazzaville (1ère alerte ignorée).
Le pari fou (des partisans, transfuges PCT, de l’accord) aura été de croire que la participation du MCDDI au dernier gouvernement UPADS, pouvait remmener le PCT à ce gouvernement dans le cadre de cet accord, et par là stopper les dégâts de guerre en cours. C’était mal connaître les intentions réelles de celui qui se fit réveiller du sommeil éveillé. Et la poursuite d’Octobre rouge qui s’en suivit dans les forêts de Bangou avec ses dégâts monumentaux sur les civils, base électorale du MCDDI, aurait pu acter la rupture irrémédiable de cet accord (2ème alerte).
Nonobstant les considérables pertes humaines des massacres de masse et génocides avérés entre 1997 et 2002 dans la région du Pool, déclarée zone de guerre, le MCDDI a de nouveau répondu aux sirènes d’un accord maléfique au cours de la décennie 2000 pour servir de marchepieds à une fausse démocratie hégémonique du PCT (3ème alerte et faute grave)
Le PCT par ses crimes de sang pré ou post guerre 97, sera inéluctablement rattrapé et tel le Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, disparaitra avec son dernier potentat de dictateur. Ceux mêmes avertis en son sein, l’ont parfaitement intégré et s’attèlent à l’euthanasier ou s’en échapper avant l’heure pour entrouvrir de nouveaux horizons.
Le MCDDI qui n’a jamais eu ni de culture, ni de philosophie, encore moins d’idéologie commune avec son partenaire diabolique, a donc à écrire son histoire avec d’autres partenaires plus naturels, culturellement et historiquement en liens séculaires.
Le propre même de ces liens naturels est qu’indépendamment de tout accord formel et/ou de consignes explicites d’appareils politiques, l’électeur se reconnait spontanément et naturellement sur un candidat.
En conséquence, ce sont ces alliances naturelles, déjà expérimentées trop brièvement, que le MCDDI est appelé à réaffirmer et consolider impérativement pour constituer la base et la garantie de la démocratie au Congo : Raison d’être du MCDDI.
« Apprenons à vivre en frères, tous ensemble, ou nous mourrons en imbéciles, tous ensemble » (sic) M.L. King. Pour l’avoir omis, le MCDDI d’hier, détourné de ses frères, nous a tous exposé aux massacres et génocides post guerre 97. Et ça c’était avant mais plus maintenant !
Macaire N’TOUNTA
Juriste – Universitaire
Membre MCDDI – France