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Le Gabon suspend l’accréditation du journaliste de RFI

août 23, 2019

 

L’autorité de régulation des médias au Gabon a suspendu pour deux mois l’accréditation du journaliste de Radio France internationale (RFI) jugeant «mensonger» un article mettant, selon elle, «en cause l’intégrité physique» du président Ali Bongo Ondimba.

La Haute autorité de la communication (HAC) a signifié cette suspension jeudi soir dans une décision lue à l’antenne de la télévision nationale. En cause, un reportage publié samedi sur le site internet de la radio française sur la cérémonie de la fête de l’indépendance à Libreville, en présence du chef de l’Etat, dix mois après son accident vasculaire cérébral (AVC). «Le président de la République ne s’est à aucun moment levé comme autrefois pour saluer les troupes de l’armée» lors du défilé militaire, avait notamment écrit le journaliste gabonais de RFI sur le site de la radio, Yves-Laurent Goma.

Pour la HAC l’article utilise des «informations inexactes avec insinuation malveillant (…) mettant en cause l’intégrité physique» du président Bongo. Le président, «conformément aux directives du protocole d’Etat, s’est levé chaque fois que nécessaire», poursuit le texte de la décision. La HAC a donc suspendu deux mois l’accréditation de Yves-Laurent Goma, lui interdisant de facto d’exercer son métier de journaliste au Gabon. Outre RFI, Yves-Laurent Goma dirige également un site d’information, Gabonactu.com. «La direction de RFI déplore le retrait par la HAC de l’accréditation de son correspondant pour une durée de deux mois», lit-on vendredi sur le site internet de la radio française.

«RFI est attachée à la liberté de l’information et souhaite que son correspondant retrouve au plus vite son autorisation de travail afin qu’il continue de couvrir l’actualité gabonaise, comme il le fait sans discontinuer depuis 17 ans», poursuit le texte. La HAC a également suspendu jeudi pour trois mois l’un des principaux sites privés d’information en ligne du pays, Gabon Review. En cause, un article publié début août ayant nui «à l’image de la HAC par des insinuations malveillantes», selon elle.

Depuis le début de l’année, la HAC a multiplié les suspensions de médias pour non respect de la loi. «Les médias qui osent critiquer le président ou ses proches s’exposent à des sanctions presque systématiques», avait estimé fin juin l’organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF). Créée en 2018, la HAC est présidée par Raphaël Ntoutoume Nkoghe, ancien conseiller chargé des relations avec la presse à la présidence de la République. Pays pétrolier d’Afrique centrale, le Gabon est dirigé par Ali Bongo Ondimba, qui a succédé en 2009 à son père Omar Bongo, arrivé au pouvoir en 1967.

Par Le Figaro.fr avec AFP

RDC : l’envoyée spéciale permanente de RFI privée d’accréditation

juin 23, 2017

Lambert Mende, ministre congolais des Médias, lros d’une conférence de presse à Kinshasa le 19 septembre 2016. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

L’envoyée spéciale permanente de Radio France international en RDC est privée d’accréditation depuis début mai. La demande avait pourtant été formulée trois mois auparavant. La direction de RFI a officiellement protesté, ce jeudi 22 juin, contre ce qu’elle considère comme « un refus ». Le gouvernement affirme de son côté que le dossier est en cours.

Après trois mois de démarches auprès des autorités congolaises pour obtenir la reconduction de l’accréditation de son envoyée spéciale permanente à Kinshasa, Sonia Rolley, la direction de RFI a publié ce jeudi 22 juin un communiqué prenant acte de l’impasse.

« La demande de renouvellement avait été faite cinq semaines avant la date d’expiration, début mai, de l’autorisation », lit-on dans le communiqué. Près de trois mois plus tard, «la Direction de RFI n’a toujours aucune réponse. (…) RFI ne peut qu’interpréter le silence des autorités de RDC comme un refus et regrette cette décision qui nuit gravement au pluralisme de l’information. »

La direction de la radio rappelle également que « ce refus intervient alors que l’émetteur de RFI à Kinshasa, coupé depuis le début du mois de novembre dernier, n’est toujours pas rétabli et que celui de Brazzaville est brouillé depuis Kinshasa ».

Le gouvernement congolais affirme pour sa part que l’instruction de la demande d’accréditation est toujours en cours. « Une commission gouvernementale travaille sur les demandes de visa d’une catégorie de journalistes. Nous répondrons en temps voulu et cela ne veut pas dire qu’on a refusé le visa », a affirmé jeudi Lambert Mendé, ministre des Médias.

Des relations de plus en plus tendues

Les relations entre le pouvoir congolais et la presse se sont largement tendues au cours de l’année qui vient de s’écouler. Lors des manifestations des 19 et 20 septembre 2016, à Kinshasa, huit journalistes de la presse congolaise et de la presse internationale avaient été arrêtés. Plusieurs d’entre eux avaient été victimes de violences commises par les forces de l’ordre. Parmi eux, Sonia Rolley, l’envoyée spéciale de RFI désormais privée d’accréditation, qui avait dû être rapatriée en France pour soigner des blessures au bras. Reporters Sans Frontières avait alors demandé l’ouverture d’une enquête et dénoncé une « vague de violence gratuite infligée aux journalistes congolais et étrangers dans l’exercice de leur profession ».

Plus récemment, ce sont trois journalistes correspondants de TV5 Monde qui avaient été arrêtés et molestés par les forces de l’ordre alors qu’ils couvraient la spectaculaire évasion massive de la prison de Makala du 17 mai dernier.

Les règles d’accréditation pour les journalistes de la presse étrangère semblent d’ailleurs se durcir. Là où, auparavant, les accréditations étaient délivrées pour des périodes d’un an, impossible désormais pour les journalistes d’obtenir une accréditation de plus de trois mois.

Tensions politiques et violences dans le Kasaï

Les tensions nées du report des élections présidentielles et du maintien de Joseph Kabila après la fin théorique de son mandat, le 19 décembre 2016, ont pu contribuer à ce que les relations se tendent entre les pouvoirs et les médias. Et dans le cas spécifique de l’envoyée spéciale de RFI actuellement privée d’accréditation, il convient de rappeler que Sonia Rolley était l’une des seules journalistes internationales présente dans le Kasaï au moment du meurtre des deux experts des Nations unies, en mars dernier. RFI et Reuters ont également été les premiers médias internationaux à apporter des preuves de l’existence de fosses communes dans cette région meurtrie du centre de la RDC.

Jeuneafrique.com par