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Côte d’Ivoire: Simone Ehivet Gbagbo danse suite à l’acquittement de Laurent Gbagbo à la CPI

mars 31, 2021

Avec ABC Plus

Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo acquitté en appel

mars 31, 2021
Laurent Gbagbo, lors d’une audience à la CPI.

La chambre d’appel de la CPI a confirmé l’acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, prononcé en première instance le 15 janvier 2019. Cette décision ouvre la voie au retour de l’ancien président ivoirien dans son pays.

Il a levé les deux pouces en l’air en direction de son avocate à l’énoncé du verdict. Pour Laurent Gbagbo, c’en est terminé : après une décennie de procès devant la Cour pénale internationale (CPI), il est définitivement libre. Ce mercredi 31 mars, la chambre d’appel de la juridiction internationale a confirmé son acquittement ainsi que celui de Charles Blé Goudé, prononcé en première instance le 15 janvier 2019. Les deux hommes étaient accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité durant la crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, qui avait fait plus de 3 000 morts.

« La chambre d’appel rejette l’appel du procureur et confirme la décision de la chambre de première instance », a déclaré le juge nigérian Chile Eboe-Osuji, président de la chambre et ancien président de la CPI, au terme d’un long exposé d’une heure, durant lequel il est revenu sur les différentes étapes de la procédure. La chambre d’appel a également décidé de révoquer toutes les conditions de la mise en liberté de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, qui sont désormais libres de leurs mouvements.

« Dix ans presque jour pour jour après le début de cette procédure, cette décision est la victoire de la justice, mais aussi la victoire d’un homme, celle du président Laurent Gbagbo, injustement accusé et qui voit aujourd’hui son innocence pleinement reconnue, se félicite son avocat, Me Emmanuel Altit. Ce 31 mars restera aussi comme une date importante pour la Côte d’Ivoire, car cette décision va dans le sens de la réconciliation nationale. »

Massés devant l’entrée principale de la cour, à La Haye, les dizaines de partisans de l’ex-président et de l’ex-leader des Jeunes patriotes ont laissé exploser leur joie à l’annonce de leur acquittement définitif. « Nous y sommes enfin, s’enthousiasme Prisca Digbeu, venue spécialement de France pour l’occasion. En 2011, nous étions en pleurs quand Laurent Gbagbo est entré à la CPI, car on ne savait pas quand il allait en ressortir. Dix ans plus tard, nous sommes heureux et émus. L’heure est venue pour lui de rentrer en Côte d’Ivoire pour participer à la réconciliation nationale. »

Une décennie de procédure

Après le verdict, Laurent Gbagbo s’est isolé avec son épouse, Nady Bamba, et ses avocats dans un salon du tribunal. L’ancien chef de l’État, 75 ans, affaibli par ses huit années de détention, était pendu au téléphone mais n’a pas souhaité réagir publiquement.

En début d’après-midi, il avait fait son arrivée dans une CPI déserte en raison de la situation sanitaire. Costume-cravate sombre, lunettes de soleil sur le nez, il s’était dit « confiant » quant à l’issue de la procédure. Et avait ajouté, sourire en coin en pénétrant dans le hall principal de la CPI : « C’est la première fois que je passe par ici et non par l’entrée des prisonniers ! »

Pour le bureau de la procureure, Fatou Bensouda, qui avait fait appel de l’acquittement des deux hommes en septembre 2019, cette décision est un nouveau désaveu cinglant. En janvier 2019, les juges avaient pointé le manque de preuve de l’accusation – le président de la chambre allant même jusqu’à évoquer la « faiblesse exceptionnelle » du dossier de la procureure. Alors qu’elle s’apprête à passer la main au Britannique Karim Khan en juin, nul doute que cette affaire restera comme le principal échec de la magistrate gambienne durant son mandat à la CPI.

Pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, c’est la fin d’un long combat judiciaire. Après plusieurs années de détention à la prison de Scheveningen, ils avaient été remis en liberté sous conditions après leur acquittement en première instance. Contraints de rester à proximité de la CPI et de demeurer à sa disposition, l’ancien chef de l’État s’était installé à Bruxelles, en compagnie de Nady Bamba, tandis que Charles Blé Goudé avait choisi de rester à La Haye.

Le Woody de Mama et l’ex-« général de la rue » avaient ensuite vu leur régime de liberté conditionnelle allégé en mai 2020. Concrètement, ils étaient depuis autorisés à changer de lieu de résidence et à vivre où ils le voulaient, à condition d’obtenir l’accord des autorités du pays concerné. Immédiatement, les partisans de Gbagbo s’étaient mis à rêver d’un retour imminent de leur mentor en Côte d’Ivoire.

Tractations pour un retour

Mais malgré cette volonté affichée de rentrer à Abidjan, le retour de Gbagbo est sans cesse reporté. Dépourvu de passeport, recalé à la présidentielle du 31 octobre 2020… L’ancien président rencontre de nombreux obstacles. Ses proches accusent les autorités ivoiriennes de tout faire pour l’empêcher de rentrer. De leur côté, Alassane Ouattara et son entourage assurent qu’ils sont disposés à permettre son retour, mais uniquement lorsque la CPI aura définitivement statué sur son sort.

ALORS QUE LES TRACTATIONS ENTRE LES DEUX CAMPS SE TENAIENT JUSQUE-LÀ EN COULISSES, ELLES SONT DÉSORMAIS OFFICIALISÉES

Après sa réélection pour un troisième mandat en octobre dernier, au terme d’une élection marquée par des violences et le « boycott actif » d’une partie des candidats de l’opposition, le chef de l’État entrouvre davantage la porte au retour de son prédécesseur. Alors que les tractations entre les deux camps se tenaient jusque-là en coulisses entre discrets émissaires, elles sont désormais officialisées.

Début janvier, le Premier ministre Hamed Bakayoko – décédé depuis – reçoit ainsi officiellement Assoa Adou, le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), pour évoquer formellement les modalités du retour de l’ex-président à Abidjan. Parmi les obstacles restant notamment à lever : sa condamnation par la justice ivoirienne, en janvier 2018, à vingt ans de prison dans l’affaire du « braquage » de l’agence nationale ivoirienne de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). De son côté, Alassane Ouattara, bien que peu pressé de voir son ancien rival rentrer, a toutefois répété qu’il était prêt à permettre son retour en Côte d’Ivoire une fois qu’il serait définitivement acquitté par la CPI. C’est désormais chose faite.

Avec Jeune Afrique par Benjamin Roger – Envoyé spécial à La Haye

Pakistan: la chrétienne Asia Bibi acquittée à la grande fureur des islamistes

octobre 31, 2018

Des policiers près de la Cour suprême du Pakistan à Islamabad, où a été acquittée en appel la chrétienne Asia Bibi, le 31 octobre 2018 / © AFP / AAMIR QURESHI

La Cour suprême du Pakistan a acquitté mercredi en appel la chrétienne Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010, suscitant la fureur des milieux religieux qui sont immédiatement descendus dans la rue.

« Elle a été acquittée de toutes les accusations », a déclaré le juge Saqib Nisar lors de l’énoncé du verdict mercredi matin, ajoutant que Mme Bibi, qui se trouve actuellement incarcérée dans une prison à Multan (centre), allait être libérée « immédiatement ».

L’avocat de Mme Bibi, Saif-ul-Mulook, a aussitôt appelé sa cliente au téléphone pour lui annoncer la nouvelle depuis le tribunal.

« Avez-vous entendu que vous êtes un être humain libre à présent ? Vous pouvez prendre votre envol et aller où vous voulez », lui a-t-il dit en présence d’un journaliste de l’AFP.

« Quoi ? vraiment ? Je ne sais pas quoi dire. J’avais rêvé que les murs de la prison s’effondrent », lui a-t-elle répondu avant de se répandre en remerciements.

« Je n’arrive pas à croire ce que j’entends. Je vais sortir ? Ils vont vraiment me laisser sortir ? », a-t-elle ensuite dit au téléphone à l’AFP.

Ashiq Masih, mari d’Asia Bibi, pointe un doigt sur une affiche figurant le portrait de sa femme, le 27 septembre 2016 / © AFP/Archives / ARIF ALI

En pratique, la libération de Mme Bibi pourrait prendre plu

sieurs jours en raison de procédures administratives, a indiqué l’avocat.

On ignore dans l’immédiat ce qu’il adviendra d’elle après sa sortie de prison alors que sa vie et celle de ses proches pourrait être menacée par des extrémistes.

« Justice a été rendue, c’est une victoire pour Asia Bibi. Le verdict montre que les pauvres, les minorités et la fraction la plus modeste de la société peuvent obtenir justice dans ce pays en dépit de ses défauts », s’est encore félicité l’avocat.

Les fondamentalistes en revanche se sont insurgés contre le verdict et sont descendus par milliers dans la rue en différents endroits du pays, bloquant des routes, brûlant des pneus et criant des menaces et des slogans hostiles aux juges et à Asia Bibi.

Ils se sont pour la plupart dispersés en fin de journée après avoir annoncé de nouvelles manifestations pour vendredi. Quelques centaines d’entre eux continuaient cependant de bloquer un échangeur autoroutier près d’Islamabad.

Des membres d’un groupe religieux opposé à l’acquittement d’Asia Bibi, qui avait dans un premier temps été condamnée pour blasphème, bloquent une voie expresse à Islamabad pour manifester leur mécontentement, le 31 octobre 2018 / © AFP / FAROOQ NAEEM

« Cette décision envers une blasphématrice n’est pas de bon augure pour le pays », a estimé Maulana Abdul Aziz, imam de la Mosquée rouge, haut lieu de l’islam radical à Islamabad.

« C’est une décision extrêmement injuste, cruelle, totalement détestable contre la shariah », a-t-il dit à l’AFP.

Dès mercredi matin, la capitale avait été placée sous haute sécurité, avec des barrages sur les routes notamment à proximité des quartiers où vivent les magistrats et la communauté diplomatique, a constaté l’AFP. Certaines écoles ont été fermées.

– Rencontres avec le pape –

Asia Bibi, mère de famille illettrée, avait été condamnée à la peine capitale à la suite d’une dispute avec des musulmanes au sujet d’un verre d’eau.

Saif-ul-Mulook, avocat de la chrétienne Asia Bibi, arrive à la Cour suprême du Pakistan à Islamabad, le 31 octobre 2018 / © AFP / AAMIR QURESHI

Son cas avait eu un retentissement international, attirant l’attention des papes Benoît XVI et François. L’une de ses filles a rencontré ce dernier à deux reprises.

Au Pakistan même, l’histoire de cette chrétienne d’origine modeste divise fortement l’opinion.

Le blasphème est un sujet extrêmement sensible dans ce pays très conservateur où l’islam est religion d’Etat. La loi prévoit jusqu’à la peine de mort pour les personnes reconnues coupables d’offense à l’islam.

Des appels à changer cette législation ont souvent donné lieu à des violences et ont été rejetés. Le nouveau Premier ministre pakistanais Imran Khan, durant la dernière campagne électorale, avait déclaré soutenir inconditionnellement la loi.

La Première ministre britannique Theresa May a pour sa part noté mercredi que la libération de Mme Bibi « sera une très bonne nouvelle pour sa famille et tous ceux (…) qui ont fait campagne pour elle ».

Hardliners march as Pakistan overturns Asia Bibi death sentence / © AFP / Daud MUHAMMAD

Elle a rappelé que la Grande-Bretagne recommande par principe « l’abolition » de la peine de mort dans le monde entier.

– « Pas rester au Pakistan » –

Un ancien gouverneur du Pendjab, Salman Taseer, qui avait pris la défense d’Asia Bibi, avait été abattu en plein coeur d’Islamabad en 2011 par son propre garde du corps. L’assassin, Mumtaz Qadri, a été pendu début 2016.

Les défenseurs des droits de l’homme voient en Asia Bibi un emblème des dérives de la loi réprimant le blasphème au Pakistan, souvent instrumentalisée, selon ses détracteurs, pour régler des conflits personnels.

« Asia ne peut pas rester (au Pakistan) avec la loi » sur le blasphème, avait estimé son mari Ashiq Masih, accueilli à Londres par l’ONG catholique Aide à l’Église en détresse (AED) et interrogé le 13 octobre par l’AFP.

« Je serai très heureuse le jour où ma mère sera libérée, je la prendrai dans mes bras, je pleurerai de la retrouver », avait de son côté souligné sa fille Esham.

Romandie.com avec(©AFP / (31 octobre 2018 14h22)

Acquitté par la CPI, le Congolais Bemba « est en Belgique »

juin 15, 2018

L’ancien vice-président de la République démocratique du Congo, Jean-Pierre bemba, lors d’une audience de la Cour pénale internationale, à la Haye, le 21 juin 2016 / © POOL/AFP/Archives / Michael Kooren

L’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, récemment acquitté en appel de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, est arrivé vendredi en Belgique, en liberté provisoire après une décennie passée dans le centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.

« Aujourd’hui, le 15 juin 2018, Jean-Pierre Bemba Gombo a été mis en liberté provisoire sous conditions spécifiques sur le territoire du Royaume de Belgique », a fait savoir la CPI dans un communiqué.

Ancien riche homme d’affaires devenu chef de guerre puis vice-président, le Congolais avait été condamné en première instance en 2016 à 18 ans de prison, la peine la plus lourde jamais imposée par la CPI, pour les meurtres, viols et pillages commis en Centrafrique par sa milice entre octobre 2002 et mars 2003.

Une semaine après son acquittement surprise, le Congolais « est en chemin vers chez lui », a confirmé à l’AFP Jean-Jacques Mbungani, un responsable du parti politique de M. Bemba établi à Bruxelles.

L’ancien vice-président congolais devrait arriver entre 23h00 et minuit (21h00 et 22h00 GMT) à Rhode-Saint-Genèse, commune verdoyante cossue située à 15 km au sud de Bruxelles, où, selon des sources concordantes, vivent sa femme et ses cinq enfants. C’est dans cette localité que l’ancien chef de guerre congolais avait été arrêté le 24 mai 2008 à la demande de la CPI.

« Il a été en possession de l’autorisation de séjour délivrée par la Belgique et il a pu partir » des Pays-Bas, a ajouté M. Mbungani.

Jeudi, les autorités belges avaient « répondu favorablement à la demande de la Cour de permettre le séjour de Monsieur Bemba en Belgique, où réside sa famille, suite à sa mise en liberté provisoire », avait annoncé le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, dans un communiqué.

« Le gouvernement du Royaume de Belgique et la CPI ont signé un accord sur la mise en liberté provisoire des détenus sur le territoire belge le 10 avril 2014 », a précisé la CPI vendredi.

M. Bemba, qui a émis le souhait de se rendre en Belgique dès la communication mardi de la décision de libération conditionnelle, « a demandé un visa de type C, de court séjour », l’autorisant dans un premier temps à séjourner jusqu’à 90 jours sur le sol belge, avait souligné jeudi à l’AFP une porte-parole du secrétaire d’Etat belge à la Migration Theo Francken.

Quatre jours après le verdict d’acquittement, le Congolais avait quitté mardi soir le centre de détention de la CPI situé à La Haye. Il restait toutefois depuis lors sous la surveillance de la Cour aux Pays-Bas en attendant le feu vert des autorités belges à sa demande de visa.

Dates clés de l’ex-vice président de République démocratique du Congo Jean-Pierre Bemba / © AFP/Archives / Alain BOMMENEL, Sabrina BLANCHARD

– Conditions spécifiques –

M. Bemba se trouve désormais « en liberté conditionnelle en Belgique en attendant une décision finale sur sa peine dans l’affaire » de subornation de témoins dans le cadre de son principal procès et dont la procédure est toujours en cours, a précisé la CPI.

Les juges étudient actuellement la condamnation de M. Bemba en mars 2017 dans cette affaire annexe à un an de prison et 300.000 euros d’amende. La sentence définitive dans cette affaire est attendue le 4 juillet.

D’ici là, il doit « s’abstenir de faire des déclarations publiques sur cette affaire, ne pas changer d’adresse sans préavis, ne contacter aucun témoin et se rendre immédiatement aux autorités compétentes si la Chambre de première instance l’exigeait », a énuméré la CPI.

La décision surprise d’acquittement intervient à un mois et demi du dépôt des candidatures à l’élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), prévue le 23 décembre pour remplacer le président Joseph Kabila. Ce dernier est arrivé au terme de son deuxième et dernier mandat en décembre 2016.

Adversaire de M. Kabila à l’élection présidentielle de 2006, Jean-Pierre Bemba va de l’avis général rejouer un rôle sur la scène politique congolaise, au moment où l’opposition affirme se chercher un candidat unique.

Il compte profiter de son séjour en Belgique pour « mettre sur pied son retour en RDC », selon M. Mbungani.

Romandie.com avec(©AFP / 15 juin 2018 23h31)

CPI: Réactions sur l’acquittement de Jean-Pierre Bemba

juin 9, 2018

 

 

 

Bemba acquitté par la CPI: les réactions en RDC et RCA, entre joie et sidération L’acquittement de l’ancien vice-président congolais et chef rebelle est intervenu quinze ans après les crimes commis par ses hommes entre 2002 et 2003. Ce long feuilleton judiciaire est donc quasiment en voie d’être clos.

Publiée le 8 juin 2018

CPI: l’ancien chef de guerre congolais Bemba acquitté en appel

juin 8, 2018

 

La Haye – La Cour pénale internationale (CPI) a acquitté en appel vendredi l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, condamné à 18 ans de prison en première instance pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis en Centrafrique.

La chambre d’appel « annule la déclaration de culpabilité de Jean-Pierre Bemba » et « prononce l’acquittement de l’accusé car les sérieuses erreurs commises par la chambre de première instance font entièrement disparaître sa responsabilité pénale », a déclaré la juge Christine van den Wyngaert.

A la surprise générale, la chambre d’appel a renversé la peine d’emprisonnement la plus lourde jamais imposée par la CPI, juridiction fondée en 2002 pour juger les pires crimes commis à travers le monde.

L’ancien riche homme d’affaires devenu chef de guerre puis vice-président avait été condamné en première instance en 2016 à 18 ans de prison pour les crimes de guerre commis par sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC), entre octobre 2002 et mars 2003.

M. Bemba avait été reconnu responsable en 2006 d’une vague de meurtres et de viols commis par sa milice en Centrafrique.

Jean-Pierre Bemba demeure toutefois en détention eu égard a une autre affaire dans laquelle il a été déclaré coupable d’atteintes à l’administration de la justice. La CPI doit désormais se pencher « d’urgence » sur cette affaire, ont souligné les juges de la chambre d’appel.

Lors du procès en 2016, les juges ont « condamné à tort M. Bemba pour des actes criminels spécifiques qui étaient en dehors des charges telles que confirmées », a poursuivi Mme van den Wyngaert.

« La chambre d’appel a conclu, à la majorité, que M. Bemba ne saurait être tenu pénalement responsable des crimes commis par les troupes du MLC pendant l’opération menée en RCA et qu’il doit en être acquitté », a-t-elle ajouté.

Romandie.com avec(©AFP / 08 juin 2018 15h28)                                                        

Canada: acquittement des trois cheminots de la tragédie de Lac-Mégantic

janvier 19, 2018

Montréal – Les trois cheminots inculpés pour négligence dans une des pires tragédies ferroviaires de l’histoire du Canada, qui avait fait 47 morts à Lac-Mégantic au Québec en juillet 2013, ont été acquittés vendredi par un jury au terme de plus de trois mois de procès.

L’ancien conducteur du train de la société Montréal, Maine & Atlantic (MMA), Thomas Harding, le contrôleur Richard Labrie et leur supérieur Jean Demaître avaient plaidé non coupable des 47 chefs d’accusation auxquels ils faisaient face chacun pour « négligence criminelle » ayant causé la mort.

Les accusés étaient passibles, au maximum, d’une peine d’emprisonnement à perpétuité.

Le verdict de non culpabilité est tombé au neuvième jour des délibérations des douze jurés, qui avaient demandé de nombreux éclaircissements au juge.

A l’arrêt au haut d’une colline, le convoi de 72 wagons-citernes remplis de pétrole s’était progressivement mis en branle dans la nuit du 6 juillet 2013 avant de prendre de la vitesse et de dérailler au coeur de Lac-Mégantic.

Presque tous les wagons avaient explosé, soufflant également une trentaine de bâtiments et forçant l’évacuation du tiers des 6.000 habitants de cette localité des Appalaches, située à 250 km à l’est de Montréal.

Principal inculpé, le conducteur du train, Thomas Harding, n’a pas immédiatement réagi au verdict. « Je pense qu’il doit se sentir libéré », a déclaré à la presse l’un de ses avocats, Thomas Walsh, au tribunal de Sherbrooke (Québec).

« Cela fait quatre ans et demi qu’il porte ça sur ses épaules. Il est très soulagé. Il est content de tourner la page », a-t-il dit.

« C’est un verdict juste », a souligné Me Walsh en insistant sur le fait que le ministère public n’avait pas pris « une approche plus globale » pour examiner « tous les facteurs qui ont contribué à cette tragédie ».

Dans le box des accusés tout au long du procès, Jean Demaître s’est dit « soulagé » à la sortie du tribunal.

« A tous les gens de Lac-Mégantic, j’espère que vous avez eu les réponses que vous demandiez avec ce procès », a commenté Richard Labrie, le troisième acquitté en éclatant en sanglots.

« Je n’avais pas prévu de pleurer, mais cela a été dur, ça a été long. Mais maintenant, c’est terminé. J’espère juste qu’on puisse facilement tourner la page », a-t-il ajouté en espérant « retourner dans l’anonymat ».

A l’inverse, le ministère public n’a pas caché sa déception face au verdict. « Vous comprendrez que ce n’est pas nécessairement la décision qu’on attendait », a déclaré l’avocate Véronique Beauchamp.

Un autre procès, tout aussi attendu, doit débuter en avril pour déterminer la responsabilité de la société américaine MMA, qui s’est déclarée en faillite juste après la catastrophe.

L’enquête du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) avait permis d’établir que le conducteur, Thomas Harding, n’avait actionné les freins que sur cinq locomotives et deux wagons lorsqu’il avait stationné le convoi à une dizaine de kilomètres de la ville.

Les enquêteurs avaient aussi pointé du doigt le laxisme du ministère canadien des Transports dans sa surveillance de la société ferroviaire.

La MMA avait « une faible culture de sécurité et n’avait pas de système de gestion de la sécurité fonctionnel pour gérer les risques », selon le rapport des enquêteurs. De plus, les systèmes de freinage de quatre des cinq locomotives n’étaient pas conformes à la réglementation.

Romandie.com avec(©AFP / 19 janvier 2018 21h40)                                            

Inde: acquittement d’un diplomate français accusé de viol sur sa fille

avril 19, 2017

New Delhi – Un diplomate français jugé en Inde pour des accusations de viol sur sa fille a été acquitté mercredi par la justice indienne, ont rapporté à l’AFP plusieurs sources proches du dossier.

« Nous confirmons que (Pascal Mazurier) a été acquitté en première instance par le tribunal de Bangalore », dans le sud du pays, a déclaré une source diplomatique à l’ambassade de France à New Delhi.

Numéro trois du consulat français de Bangalore, Pascal Mazurier avait été arrêté en juin 2012 après que son épouse d’origine indienne, Suja Jones, l’eut accusé d’avoir violé leur fille de trois ans.

Le prévenu avait toujours nié ces accusations et plaidé non coupable. Il s’est dit être victime d’une manipulation sur fond de séparation difficile avec son épouse.

Cet acquittement, après presque cinq ans de procédure, est « un soulagement énorme car ce type d’accusation équivaut à une condamnation à mort, au moins sur le plan social », a confirmé à l’AFP M. Mazurier, joint au téléphone depuis New Delhi.

Depuis son arrestation, l’agent consulaire est interdit de sortie du territoire et suspendu de ses fonctions.

Interrogée par la télévision indienne CNN-News 18, Mme Jones a elle qualifié ce jugement de « déni de justice pour (s)a fille » et indiqué son intention de faire appel de la décision.

L’affaire avait fait grand bruit en Inde, la partie civile et des médias ayant à plusieurs reprises accusé la France de protéger son ressortissant.

Le procès de M. Mazurier durait depuis 2014, dans ce pays connu pour le lenteur de son système judiciaire.

« C’est la fin d’un cauchemar, c’est la victoire de la vérité sur la calomnie », ont estimé ses avocats Clémence Witt et Pierre-Olivier Sur.

Étant donné l’encombrement des tribunaux indiens, un appel prolongerait cependant la procédure de plusieurs mois ou années.

Romandie.com avec(©AFP / 19 avril 2017 16h08)

Simone Gbagbo acquittée : « Ce procès nous laisse un goût amer vis-à vis des victimes »

mars 29, 2017

Simone Gbagbo lors d’un rassemblement de soutien à Laurent Gbagbo, à proximité d’Abidjan, le 15 janvier 2011. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Des associations parties civiles au procès ne cachent pas leur désarroi au lendemain de l’acquittement de Simone Gbagbo, qui était poursuivie pour crime contre l’Humanité et crime de guerre. Face à une justice ivoirienne jugée partiale, certaines organisations en appellent à la Cour pénale Internationale (CPI).

Au lendemain de l’acquittement de Simone Gbagbo, les réactions arrivent au compte-gouttes. Contacté par Jeune Afrique, le président de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (Lidho), Pierre Adjoumani-Kouna, confie ne pas être surpris par la décision de la Cour d’assises d’Abidjan. Lors du procès, son association s’est constituée partie civile.  « Nos avocats n’ont pas eu accès tous les documents et nous craignions que la décision nous soit défavorable. Ce procès nous laisse un goût amer vis-à vis des victimes et il est le reflet d’une justice ivoirienne totalement aux abois », s’insurge t-il.

Elle aussi partie civile lors du procès, la Fédération internationales des ligues des droits de l’Homme (FIDH) s’est fendue d’un communiqué du même acabit. « Comme nous le craignions et l’avions annoncé, ce procès a été un véritable fiasco tant sur la forme, avec de nombreuses irrégularités, que sur le fond, avec un dossier et des débats qui n’ont malheureusement pas permis d’établir la responsabilité individuelle de l’ancienne première dame dans les crimes commis pendant la crise post-électorale. Cet échec doit constituer un électrochoc et conduire la justice ivoirienne à organiser enfin les procès cohérents et solides attendus par les milliers de victimes de la crise post électorale et par la société ivoirienne dans son ensemble », écrit le président de la FIDH, Dimitris Christopoulos.

La veille, au terme du procès, le président de l’un des collectifs de victimes de la crise post-électorale, Issiaka Diaby, avait laissé éclater son désarroi. « Les victimes sont attristées, notre confiance envers la justice ivoirienne est entamée », a t-il réagi auprès de Jeune Afrique

Côté Gabgbo en revanche, on ne cache pas sa satisfaction. L’un des avocats de Simone Gbagbo, Ange Rodrigue Dadjé, a salué mercredi 29 mars « le courage des magistrats de la Cour d’assises et des jurés, qui ont prononcé une décision historique dans un environnement où le politique fait souvent pression sur le judiciaire ». Tout en taclant à son tour la justice ivoirienne dans ce dossier. « Ce procès a été bâclé depuis l’instruction, car la justice n’a jamais voulu entendre les vrais acteurs, notamment certains responsables politiques actuellement aux affaires aujourd’hui »

Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par l’ex-président Laurent Gbagbo, s’est lui aussi félicité de cette décision, l’interprétant comme « une volonté d’aller à la réconciliation ». »Nous souhaitons et attendons que les autres prisonniers politiques – 150 au total – soient remis en liberté », a déclaré à l’AFP son chef Pascal Affi N’Guessan, dirigeant du FPI.

Appel à la CPI

Ce mardi 28 mars, en effet, contre toute attente, Simone Gbagbo a été acquittée par la Cour d’assises d’Abidjan, alors qu’elle était poursuivie pour crime contre l’Humanité et crime de guerre. Un verdict d’autant plus surprenant que le procureur avait requis à son encontre la prison à vie.

L’acquittement de Simone Gbagbo « démontre les nombreuses irrégularités qui ont entaché le procès et laisse de graves questions sans réponse concernant son rôle présumé dans les crimes brutaux perpétrés pendant la crise post-électorale de 2010-2011 », pour Param-Preet Singh, directrice adjointe du Programme justice internationale chez Human Rights Watch.

Dans un communiqué publié ce mercredi 29 mars, elle pointe une « enquête peu approfondie » et les « preuves ténues » présentées lors du procès de l’ex-première dame comme des éléments qui « soulignent l’importance de l’affaire en cours contre Simone Gbagbo à la CPI pour des crimes similaires ».

Et elle n’est pas la seule à mentionner la Cour pénale internationale, au lendemain d’un procès dont le verdict en a surpris plus d’un.

« Nous demandons l’exécution du mandat d’arrêt émis par la CPI à l’encontre de Simone Gbagbo », abonde Issiaka Diaby , quelques minutes après l’acquittement.

Les magistrats de la CPI sont actuellement en train de juger le mari de Simone Gbagbo, Laurent Gbagbo, qui comparaît lui aussi pour crime contre l’Humanité. Il faut néanmoins rappeler ici que la Côte d’Ivoire a toujours refusé de livrer Simone Gbagbo à la CPI.

Les parties ont 60 jours pour introduire un pourvoi contre la décision rendue ce mardi. Devant la presse, le procureur général Ali Yéo a affirmé qu’il se prononcerait prochainement quant à un éventuel pourvoi.

Implication présumée

Simone Gbagbo, 67 ans, est jugée depuis le 31 mai 2016 pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier d’Abidjan favorable à Alassane Ouattara − rival de son mari Laurent Gbagbo à la présidentielle de novembre 2010 − et sa participation présumée à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime.

Ces crimes ont été commis après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire électorale d’Alassane Ouattara, pendant une crise qui a fait plus de 3 000 morts en cinq mois dans le pays.

Jeuneafrique.com par

Côte d’Ivoire: coup de théâtre au procès de Simone Gbagbo acquittée de crimes

mars 28, 2017

 

L’ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, le 30 juin 2016 à Abidjan / © AFP/Archives / ISSOUF SANOGO

La Cour d’assises d’Abidjan a acquitté mardi l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, de crime contre l’humanité lors de la crise post-électorale, un coup de théâtre alors que le procureur avait requis l’emprisonnement à vie.

« Le jury à la majorité déclare Simone Gbagbo non coupable des crimes qui lui sont reprochés, prononce son acquittement et ordonne qu’elle soit remise immédiatement en liberté si elle n’est retenue pour d’autres causes », a déclaré le juge Kouadjo Boiqui, président de la Cour d’assises.

Simone Gbagbo purge déjà une peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État » prononcée en 2015.

Les parties ont « 60 jours pour introduire un pourvoi contre cette décision », a souligné le juge, à l’issue de six heures de délibéré des six jurés.

Le procureur général du tribunal d’Abidjan avait requis une peine d’emprisonnement à vie à l’encontre de Simone Gbagbo, y voyant un acte pour sceller « la réconciliation nationale » après une meurtrière crise post-électorale.

« Messieurs les jurés, il vous est demandé par l’acte que vous allez poser d’aider la Côte d’Ivoire à tourner une page de son histoire, de sa propre histoire et de lui donner les moyens d’aller à la réconciliation nécessaire », avait déclaré le procureur Aly Yéo, dès l’ouverture de son réquisitoire qui a duré une heure.

Pour lui, « la réconciliation passe avant tout par la justice. Car sans justice la réconciliation n’est qu’illusion ».

L’ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, entourée de ses avocats, le 30 juin 2016 à Abidjan / © AFP/Archives / ISSOUF SANOGO

« Soyez au rendez-vous de l’histoire », avait martelé le procureur, appelant les jurés à déclarer « Mme Gbagbo coupable de crime contre l’humanité et de crime de guerre » et à la « condamner à l’emprisonnement à vie ».

Mme Gbagbo, dont la dernière apparition au tribunal remonte à fin novembre, était une nouvelle fois absente mardi pour dénoncer un procès qu’elle juge inéquitable.

– « Le véritable chef de la Côte d’Ivoire » –

Selon le procureur, « elle a commencé à s’imposer depuis l’accession de son époux (Laurent Gbagbo au pouvoir en 2000) « comme le véritable chef de la Côte d’Ivoire, de l’armée, de la police et de la gendarmerie ».

L’ex-première dame de Côte d’Ivoire a été le chef d’une cellule de crise, « véritable organe décisionnel sur le plan sécuritaire », souligne le parquet général, sur la base des documents saisis chez le couple présidentiel, lors de leur arrestation le 11 septembre 2011.

Le procureur a requis en l’absence des avocats commis d’office de Mme Gbagbo qui réclament une « reprise totale du procès » en raison d' »irrégularités ».

L’ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, entourée de ses avocats, le 30 juin 2016 à Abidjan / © AFP/Archives / ISSOUF SANOGO

Les trois avocats commis d’office avaient longuement exposé vendredi dernier leurs griefs, dénonçant notamment l’absence de 10.000 documents dans le dossier d’accusation et le remplacement d’un juge.

Me Patrick Georges Vieira a dénoncé une « situation ubuesque, qui est une atteinte aux droits de la défense. Le caractère équitable (du procès) est indiscutablement remis en cause ».

Les avocats qui avaient été commis d’office pour remplacer les précédents défenseurs, qui avaient déjà quitté le procès pour protester contre le refus de la cour d’entendre certains témoins, réclament la reprise du procès à zéro.

Le premier défenseur de Mme Gbagbo, Ange Rodrigue Dadjé, a souligné lundi dans un communiqué que « les actes, déclarations et décisions de la Cour d’assises et du ministère public contrevenaient gravement aux engagements pris par l?Etat de Côte d’Ivoire de garantir à Mme Simone Gbagbo un procès juste et équitable ».

Mme Gbagbo est jugée depuis le 31 mai 2016 pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier d’Abidjan favorable à Alassane Ouattara – rival de son mari Laurent Gbagbo à la présidentielle de novembre 2010 – et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime.

Ces crimes ont été commis lors de la crise qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays, après le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire électorale de M. Ouattara.

Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien est jugé de son côté par le Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour des crimes contre l’humanité commis pendant la crise de 2010-2011.

Romandie.com avec(©AFP / 28 mars 2017 22h56)