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Éthiopie: le directeur du barrage de la Renaissance tué par balle

juillet 26, 2018

Addis Abeba – Le directeur de projet du barrage de la Renaissance, un important chantier énergétique en Ethiopie, a été tué par balle jeudi en plein jour à Addis Abeba, a annoncé la police.

Simegnew Bekele a été tué par balle dans la tempe droite et une arme a plus tard été retrouvée près de son cadavre, a déclaré le chef de la police fédérale, Zeynu Jemal, en conférence de presse.

Il a précisé que M. Simegnew s’était rendu à son bureau tôt jeudi matin et qu’une enquête était en cours.

Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent un 4×4 toyota avec une fenêtre arrière brisée, entouré par des policiers sur la grande place Meskel, au centre de la capitale.

La radio-télévision proche du pouvoir Fana avait auparavant indiqué que M. Simegnew avait été retrouvé « mort dans sa voiture sur la place Meskel » et que « la cause de sa mort n'(était) pas connue ».

Simegnew Bekele était le visage de ce projet gigantesque en construction près de la frontière entre l’Éthiopie et le Soudan et qui, avec 6 000 mégawatts de capacité – l’équivalent de six réacteurs nucléaires – sera à son inauguration le plus grand barrage d’Afrique.

Il avait donné mercredi soir une interview à la BBC en amharique, dans laquelle il expliquait que les travaux du barrage avançaient conformément aux attentes.

Le barrage a suscité de fortes critiques de l’Égypte, qui craint que cette installation de 4 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) construite sur le Nil Bleu n’affecte le niveau de l’eau sur son territoire, situé en aval. Elle dépend à 90% du fleuve pour son approvisionnement en eau.

En mai, le Soudan, l’Égypte et l’Éthiopie ont conclu un accord prévoyant un comité scientifique chargé d’étudier l’impact du barrage.

Le barrage de la Renaissance est l’un des mégaprojets actuellement menés par l’Éthiopie, qui travaille également au développement de chemins de fer et de parcs industriels afin de transformer son économie et de lutter contre la pauvreté.

La construction de l’ouvrage a débuté en 2011, et deux de ses 16 turbines doivent commencer à produire de l’électricité en 2018, avaient annoncé les autorités éthiopiennes plus tôt cette année.

Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Égypte avant de se jeter dans la Méditerranée.

Romandie.com avec(©AFP / 26 juillet 2018 14h31)                                                        

Visite historique d’une délégation érythréenne en Éthiopie

juin 26, 2018

Le Premier ministre éthiopien Ahmed Abiy (g) et le ministre érythréen des Affaires étrangères Osman Saleh (d) à l’aéroport d’Addis Abeba, le 26 juin 2018 / © AFP / YONAS TADESSE

Une délégation gouvernementale érythréenne se trouvait mardi à Addis Abeba pour une visite historique destinée à mettre un point final à la guerre et à des décennies d’hostilité entre les deux voisins de la Corne de l’Afrique.

Inimaginable il y a encore quelques semaines, l’envoi de cette délégation a été décidé par le président érythréen Issaias Afeworki à la suite d’une ouverture du régime éthiopien et de son Premier ministre réformateur Ahmed Abiy.

Le ministre érythréen des Affaires étrangères Osman Saleh et le conseiller spécial du président Issaias, Yemane Gebreab, sont arrivés peu avant 14H00 (11H00 GMT à l’aéroport international d’Addis Abeba, où ils ont été accueillis en fanfare et sur un tapis rouge par M. Abiy et des personnalités éthiopiennes du monde de la culture et du sport, comme le légendaire coureur éthiopien Haile Gebreselassie.

Un dîner devait être organisé dans la soirée par le Premier ministre éthiopien en l’honneur de ses invités érythréens.

Le Premier ministre Abiy, âgé de 42 ans, a pris ses fonctions en avril et il a depuis amorcé un train de réformes sans précédent depuis plus de 25 ans dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique.

Au nombre de ces bouleversements, l’annonce début juin de son intention d’appliquer l’accord de paix signé en 2000 avec l’Erythrée et les conclusions de la commission internationale indépendante sur la démarcation de la frontière.

L’Ethiopie et l’Erythrée se sont livré de 1998 à 2000 une meutrière guerre conventionnelle, avec chars d’assaut et tranchées, qui a fait quelque 80.000 morts, notamment en raison d’un désaccord sur leur frontière commune.

Une banderole montre les drapeaux érythréen et éthiopien à l’aéroport d’Addis Abeba avant la visite d’une délégation érythréenne, le 26 juin 2018. / © AFP / Yonas Tadesse

« La relation entre l’Ethiopie et l’Erythrée représente plus que cette question de frontière. Lorsque nous ferons la paix, cela bénéficiera à toute l’Afrique de l’Est », a déclaré à la presse Meles Alem, porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, depuis l’aéroport.

– ‘Signaux positifs’ –

Le refus éthiopien d’appliquer une décision en 2002 d’une commission soutenue par l’ONU sur le tracé de la frontière a ensuite, entre autres, entretenu l’animosité entre les deux pays.

Il y a deux ans à peine, en juin 2016, un violent accrochage avait opposé les deux armées à la frontière, les Erythréens affirmant avoir tué plus de 200 soldats éthiopiens. L’Ethiopie avait alors mis en garde son voisin, lui rappelant qu’elle avait « la capacité de mener une guerre totale ».

Répondant à la main tendue du régime éthiopien, le président érythréen Issaias Afeworki a annoncé la semaine dernière l’envoi de cette délégation en Ethiopie pour discuter d’une paix entre les deux ennemis jurés, en réponse aux « signaux positifs » venant d’Addis Abeba.

Cette réponse du président Issaias avait également tranché avec les habituelles diatribes du leader érythréen, à la tête depuis 1993 d’un des régimes les plus fermés et les plus répressifs au monde, qui justife depuis des années l’emprisonnement de dissidents et la conscription obligatoire par la nécessité de se défendre contre l’Ethiopie.

Visite historique d’une délégation érythréenne en Ethiopie / © AFP / Solan Kolli

Autrefois façade maritime de l’Ethiopie avec les ports de Massawa et d’Assab, l’Erythrée a déclaré son indépendance en 1993 après avoir chassé les troupes éthiopiennes de son territoire en 1991 au terme de trois décennies de guerre. A l’époque, les guérillas érythréenne et tigréenne s’étaient alliées pour renverser le pouvoir de Mengistu, tombé en mai 1991.

– Attaque à la grenade –

Si la décision de M. Abiy de tourner la page du conflit de 1998-2000 en respectant l’accord de paix d’Alger a été saluée par la communauté internationale, elle a été accueillie avec défiance par les habitants de la ville symbole de Badme, accordée à l’Erythrée en 2002.

L’Ethiopie n’a d’ailleurs pas indiqué quand ses troupes quitteraient cette localité, dont les 18.000 habitants éthiopiens redoutent de se retrouver sous la coupe de leur ancien ennemi. Un journaliste de l’AFP a constaté à la mi-juin qu’elles étaient toujours sur place.

Le Premier ministre éthiopien, qui a également annoncé la libéralisation partielle de l’économie éthiopienne et a procédé à des remaniements au sein de l’appareil sécuritaire, va devoir montrer sa capacité à concrétiser son ouverture vers l’Erythrée tout en ménageant les sensibilités dans son pays.

Samedi, lors d’un immense rassemblement sur la plus grande place d’Addis Abeba, une grenade a été lancée par un homme encore non identifié, faisant deux morts. Le Premier ministre venait d’achever son discours et, selon l’un des organisateurs du meeting, il était la cible de cette attaque. Les autorités ne se sont pas encore prononcées sur ce point.

« Le point crucial à surveiller, c’est la capacité d’Abiy de surpasser l’inévitable déception ou sentiment de trahison au regard de la décision sur l’Érythrée », expliquait récemment à l’AFP Christopher Clapham, de l’université britannique de Cambridge.

Romandie.com avec(©AFP / 26 juin 2018 18h11)

Éthiopie: un tué et 150 blessés dans une explosion lors d’un meeting

juin 23, 2018

Des milliers de personnes réunies le 23 juin 2018 sur la place Meskel d’Addis Abeba pour soutenir le Premier ministre Abiy Ahmed / © AFP / SAMUEL HABTAB GEBRU

Au moins une personne a été tuée et plus de 150 blessées après l’explosion d’une grenade samedi au milieu d’une foule immense venue écouter le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed dans le centre d’Addis Abeba, déclenchant un mouvement de panique.

Devant des dizaines de milliers de personnes réunies sur la place Meskel, M. Abiy venait de finir son discours et saluait la foule quand l’explosion s’est produite, provoquant un mouvement de foule vers l’estrade et des scènes de confusion, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le Premier ministre a quitté précipitamment les lieux sain et sauf. A 15h00 locales (12h00 GMT), le ministre de la Santé Amir Aman a porté le bilan à un mort et 154 blessés, dont 10 dans un état critique, sur son compte twitter.

M. Abiy a estimé que l’incident avait été planifié par des groupes cherchant à discréditer son programme de réformes. « Les gens qui ont fait ça appartiennent à des forces opposées à la paix. Vous devez arrêter de faire ça. Vous n’avez pas réussi dans le passé et vous ne réussirez pas dans le futur », a-t-il lancé à la télévision.

Son chef de cabinet Fitsum Arega a précisé que l’explosion avait été provoquée par une grenade et qu’elle était le fait de personnes – qu’il n’a pas identifiées – « dont le cœur est rempli de haine ».

Un des organisateurs du rassemblement, Seyoum Teshome, a expliqué avoir vu une bagarre éclater non loin de la scène où se trouvait le Premier ministre et quelqu’un tenter de lancer une grenade dans cette direction.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed à Addis Abeba pour un sommet régional le 21 juin 2018 / © AFP / YONAS TADESSE

« A ce moment-là, quatre policiers ou plus lui ont sauté dessus et durant cette échauffourée, la grenade a explosé », a déclaré M. Seyoum à l’AFP. Aucun responsable gouvernemental n’a confirmé que M. Abiy était la cible de cette attaque.

Par ailleurs, un photographe de l’AFP a constaté l’arrestation sur la place de quatre personnes, deux hommes et deux femmes.

Il s’agissait du premier discours public à Addis Abeba de M. Abiy, 41 ans, depuis sa nomination en avril. Il en avait fait plusieurs en province, et celui-ci devait être le plus symbolique de sa campagne pour expliquer ses réformes.

Depuis sa prise de fonctions, après plus de deux années de manifestations antigouvernementales ayant coûté son poste à son prédécesseur Hailemariam Desalegn, M. Abiy a impulsé des changements majeurs, libérant nombre d’opposants emprisonnés et initiant une libéralisation de l’économie.

Il a aussi décidé de mettre un point final au différend avec l’Érythrée et opéré un important remaniement de responsables sécuritaires.

Des supporters du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed sur la place Meskel d’Addis Abeba le 23 juin 2018 / © AFP / Samuel HABTAB GEBRU

– ‘Woyane voleur’ –

Le rassemblement de samedi avait débuté dans le calme. Des spectateurs brandissaient des drapeaux du Front de libération oromo (OLF), un groupe armé rebelle, et une ancienne version du drapeau éthiopien, symbole des manifestations antigouvernementales.

La police, qui par le passé arrêtait quiconque agitait de tels drapeaux, laissait cette fois faire.

Dans son discours, M. Abiy a exprimé sa gratitude à la foule et a vanté les vertus de l’amour, de l’harmonie et du patriotisme: « L’Éthiopie sera à nouveau au sommet et les fondations en seront l’amour, l’unité et le rassemblement ».

Après l’explosion, des dizaines de personnes ont envahi la scène dans la confusion totale, et commencé à lancer des objets divers vers la police en criant: « A bas, à bas Woyane », ou « Woyane voleur », en référence au surnom péjoratif utilisé pour qualifier le gouvernement, selon le journaliste de l’AFP.

Blast rocks rally in support of new Ethiopian prime minister / © AFP / Solan Kolli

Des échauffourées ont éclaté entre spectateurs. Après ces incidents, des dizaines de milliers de personnes ont continué à chanter dans le calme et à manifester leur mécontentement à l’égard des autorités.

La police est finalement intervenue en lançant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. A la mi-journée, la place était complètement vide en dehors d’une forte présence policière, selon un journaliste de l’AFP.

Le nouveau Premier ministre a pris les rênes du pays à un moment où, selon de nombreux observateurs, la coalition au pouvoir depuis 1991, et à laquelle il appartient, s’est retrouvée dos au mur.

Confrontée au plus important mouvement de protestation en 25 ans, le pouvoir a d’abord répondu par la répression (plus de 1.000 morts, un état d’urgence de 10 mois), avant de lâcher du lest, avec la démission du Premier ministre Hailemariam Desalegn en février, puis la nomination de M. Abiy.

Premier chef du gouvernement éthiopien issu de l’ethnie oromo, M. Abiy a surpris les observateurs par la rapidité avec laquelle il a initié les réformes. Ceux-ci ont cependant mis en garde contre le risque que cela ne suscite des tensions.

La promesse de M. Abiy de rétrocéder à l’Érythrée des portions de territoires frontaliers a ainsi déjà suscité en Ethiopie la réprobation des Tigréens, très influents dans les cercles du pouvoir avant sa nomination.

Romandie.com avec(©AFP / 23 juin 2018 15h36)

Soudan du Sud: rencontre Kiir-Machar mercredi à Addis Abeba

juin 19, 2018

Addis Abeba – Le président sud-soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar doivent se rencontrer en face-à-face mercredi à Addis Abeba, pour la première fois en près de deux ans, a annoncé mardi le ministère éthiopien des Affaires étrangères.

« Les deux dirigeants se rencontreront à Addis Abeba, à la suite d’une invitation lancée par son excellence, le Premier ministre (éthiopien) Abiy Ahmed », a indiqué à l’AFP Meles Alem, un porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères.

M. Abiy « appellera les deux responsables à résorber leurs divergences et travailler à la pacification du Soudan du Sud, » un pays en proie à la guerre civile depuis quatre ans et demi, a-t-il ajouté.

L’ambassadeur du Soudan du Sud en Ethiopie, James Pitia Morgan, a confirmé que le président Kiir serait présent.

« Nous attendons que (M. Machar) arrive à Addis Abeba, probablement aujourd’hui (mardi) ou demain », a pour sa part déclaré à l’AFP Manasseh Zindo, un haut cadre du SPLM-IO, le mouvement dirigé par M. Machar.

L’information a également été confirmée par l’épouse de M. Machar. « Oui, la rencontre en face-à-face est prévue pour demain (mercredi). Cependant (M. Machar) n’est pas encore à Addis », a indiqué à l’AFP Angelina Teny.

La rencontre sera supervisée par l’organisation régionale Igad, laquelle a chapeauté toute une série de pourparlers de paix ces derniers mois, qui n’ont jusque-là produit aucun résultat tangible.

La communauté internationale, et en premier lieu les États-Unis, font pression depuis de longs mois pour tenter de réactiver un accord de paix conclu en août 2015 et maintes fois violé.

Cette rencontre entre les deux ennemis jurés sera la première depuis les intenses combats qui avaient secoué la capitale sud-soudanaise, Juba, en juillet 2016.

Ces affrontements entre les forces de MM. Kiir et Machar avaient signifié l’échec de l’accord de paix d’août 2015, qui avait permis à M. Machar d’être réinstallé au poste de vice-président et de revenir à Juba.

Après ces violences, M. Machar avait dû fuir son pays. Il se trouve depuis en Afrique du Sud, mais continue à jouir d’une grande autorité sur son mouvement.

Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011 avec le soutien essentiel de Washington, qui reste son principal donateur, mais qui est de plus en plus mécontent de la politique du président Kiir.

Deux ans après la partition, le Soudan du Sud s’est enfoncé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Romandie.com avec(©AFP / 19 juin 2018 12h36)                                                        

Le personnel de l’ONU en grève pour la première fois en une semaine

mars 23, 2018

Des employés de l’ONU manifestent à Genève contre les coupes salariales, le 23 Mars 2018 / © AFP / Fabrice COFFRINI

Le personnel de l’ONU à Genève a observé vendredi une deuxième journée de grève en une semaine pour dénoncer des coupes salariales et leurs conditions de travail.

Vendredi matin, des grévistes distribuaient des tracts et portaient des banderoles « Personnel de l’ONU à Genève en grève » près du siège de l’organisation à Genève.

Environ 200 personnes se sont ensuite rassemblées dans le jardin du Palais, en face du siège, portant des affichettes sur lesquelles on pouvait lire « No confidence in ICSC (International Civil Service Commission) » (« Pas de confiance en CFPI » – la commission de la Fonction Publique Internationale qui régit l’activité de ces fonctionnaires).

« Nous sommes en train de nous opposer et de dire non à la manière opaque et arbitraire dont nos salaires et nos conditions de service sont fixés », a expliqué à l’AFP Prisca Chaoui, secrétaire exécutive du Conseil de coordination du personnel de l’ONU Genève.

Selon elle, la CFPI est devenue « un outil politique au service d’une politique d’austérité » qui nuit non seulement aux personnels mais également aux activités de l’ONU.

Selon Mme Chaoui, des mouvements de protestation des personnels de l’ONU ont également eu lieu à Brazzaville, Addis Abeba, Bangkok ou encore au siège de l’organisation à New York.

Certaines agences de l’ONU à Genève, comme l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) étaient également en grève, selon une source syndicale.

Les salaires des employés de l’ONU Genève ont subi une baisse de 3,5% qui doit être suivie par un nouvel ajustement de -1,6% en juin, a expliqué vendredi Michael Møller, le directeur-général de l’ONU Genève, lors d’un point de presse.

Il a souligné que les règles de l’ONU ne prévoyaient pas de grèves ajoutant que des retenues sur salaire pour absentéisme injustifié seraient effectuées.

Les employés de l’ONU sont considérés comme les fonctionnaires les mieux payés au monde, mais les coupes salariales risquent d’être durement ressenties à Genève, où le coût de la vie est élevé, soulignent les syndicats.

Romandie.com avec(©AFP / 23 mars 2018 15h38)                

Union africaine : les présents et les absents du 29e sommet des chefs d’État

juillet 3, 2017

Lors du dernier sommet de l’UA, à Addis-Abeba, en Ethiopie, le 30 janvier 2017. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA

Les dirigeants du continent se retrouvent ce lundi à Addis-Abeba pour un sommet de transition. Alpha Condé, Alassane Ouattara ou encore Joseph Kabila sont là mais plusieurs poids lourds du continent sont absents.

Le défilé des berlines présidentielles devant les palaces d’Addis-Abeba a débuté dimanche 2 juillet au soir. Pendant deux jours, la capitale éthiopienne abritera le 29e sommet des chefs d’État et de gouvernement africains. Principal sujet à l’ordre du jour : la réforme de l’Union africaine (UA). Certaines des crises qui secouent le continent, notamment celles au Mali, au Soudan du Sud et en Libye seront également au cœur des discussions entre dirigeants africains.

Le président en exercice de l’UA, le Guinéen Alpha Condé, est arrivé à Addis-Abeba à la veille du sommet pour présider une série de réunions, dont une sur l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables, un des mécanismes installés par la Conférence sur le Climat, la Cop 21, à Paris.

Dimanche, Denis Sassou-Nguesso (Congo-Brazzaville) a, quant a lui, dirigé une rencontre du Comité de haut niveau de l’UA pour la Libye. Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, avait fait le déplacement, ainsi qu’une partie des voisins du pays en crise.

Le G5 Sahel au grand complet

Alassane Ouattara a lui atterri dès samedi soir, en compagnie de son épouse, Dominique. Réunis en sommet hier dimanche, les présidents du G5 Sahel, Idriss Déby Itno (Tchad), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Ibrahim Boubacar Keïta (Mali) et Mahamadou Issoufou (Niger), devraient, quant à eux, arriver à l’aube ce lundi matin après un vol direct en provenance de Bamako.

Présent pour le sommet historique de janvier dernier marquant le retour du Maroc au sein de l’UA, Mohammed VI sera cette fois-ci représenté par son frère, le prince Moulay Rachid, qui prononcera un discours en son nom. Le souverain marocain a été chargé de présenter un rapport sur le thème de la migration, en liaison avec le sujet choisi pour cette 29è édition : « tirer pleinement parti du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ».

Kagamé arrivé, présence de Kabila remarquée

Parmi les autres présidents présents, il y a le Rwandais, Paul Kagamé, initiateur du projet de réforme de l’Union africaine qui doit être un des thèmes majeurs de ce 29ème sommet. L’arrivée de Joseph Kabila, dimanche soir, a été particulièrement remarquée, le président de République Démocratique du Congo se déplaçant rarement pour les sommets du continent. Alors que plusieurs dignitaires de son régime, accusés de « graves violations des droits de l’homme », ont été récemment sanctionnés par l’Union européenne et les Etats-Unis, il vient demander le soutien politique de l’UA, selon son entourage. Les autorités congolaises ont dénoncé des sanctions « illégales » cherchant à « déstabiliser » le pays. Le Gabonais, Ali Bongo Odimba, et le Zimbabwéen, Robert Mugabé, sont également attendus.

Absence de poids lourds 

Le plus grand absent à cette messe africaine sera certainement le Sud-Africain Jacob Zuma. La tenue du sommet a coïncidé avec une conférence cruciale du parti au pouvoir, l’ANC, en proie à des divisions internes. Il sera représenté par sa ministre des Affaires étrangères, Maite Nkoana Mashabane. Autre poids lourd du continent absent, Muhammadu Buhari. Depuis près d’un mois, le président nigérian est à Londres pour des raisons médicales. Yemi Osinbajo, son vice-président, le remplacera.

Manqueront aussi à l’appel le président sénégalais, Macky Sall, dont le pays se prépare à tenir des élections législatives le 30 juillet. Il se fera représenter par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye. Le président égyptien, Abdefettah al-Sissi, en raison de le visite officielle qu’il effectue actuellement en Hongrie, ne sera pas là non plus.

De même pour le Camerounais, Paul Biya, qui n’a pas foulé le parquet du centre de conférences de l’UA depuis une décennie, ainsi que pour le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, affaibli par la maladie, et qui a dépêché à ce sommet son Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. L’Angolais Eduardo Dos Santos se fera représenté par son ministre de la Défense et successeur désigné, l’ancien général José Lourenço.

El Béchir ne vient pas, Pierre Nkurunziza non plus

L’absence du président soudanais, Omar El Béchir, est, en revanche, une surprise. Sous mandat d’arrêt de la CPI, le président aime habituellement défier la justice internationale en retrouvant ses pairs. Il se fera représenter par son numéro 2, Hassabo Mohamed Abdul-Rahman.

Pierre Nkurunziza, qui n’a plus quitté son pays depuis mai 2015, ne fera pas exception pour ce sommet d’Addis-Abeba. Son pays est plongé dans une grave crise depuis sa réélection, en 2015, pour une troisième mandat controversé. L’Union Africaine avait alors tenter de faire pression sur le président burundais et avait un temps envisagé l’envoi d’une force africaine, avant de se raviser.

Jeuneafrique.com Par et – envoyées spéciales à Addis-Abeba

Élection à la CAF : Chute du dinosaure camerounais Issa Hayatou

mars 16, 2017

Le malgache Ahmad Ahmad, nouveau président de la CAF

Issa Hayatou a été battu ! Président de la Confédération africaine de football (CAF) depuis 1988, le Camerounais n’effectuera pas un huitième mandat. Le mandat de trop ! C’est le (très inconnu) Malgache, Ahmad Ahmad (notre photo), qui a été élu président de la CAF, ce jeudi, 16 mars, à Addis Abeba (Ethiopie). Une journée noire pour Issa Hayatou et le football camerounais dont les autorités l’avaient, fortement, soutenu dans cette entreprise (à risque).

Ahmad Ahmad (qui craignait la fraude à tort) devrait féliciter Hayatou d’avoir rendu le vote transparent, ce qui lui a permis de gagner à la régulière, sans tricherie. Lui qui criait au hold up certain ! Il a, en effet, obtenu les suffrages de 34 des 54 fédérations africaines votantes lors du scrutin, Issa Hayatou obtenant les 20 autres voix, selon les résultats officiels communiqués à l’Assemblée générale de la CAF.

Ancien ministre malgache des Sports puis de la Pêche, Ahmad Ahmad, nouveau président de la Confédération africaine de football (CAF), est présenté comme un homme plutôt discret. Mais efficace…

Lors de ces multiples rencontres avec les hautes sphères du continent africain, notamment durant la CAN au Gabon juste après l’annonce de sa candidature, puis lors de ses déplacements dans plusieurs pays, ce membre de l’éthnie Sakalava, de confession musulmane, avait réussi à faire adhérer à son projet les quatorze fédérations de la Cosafa (Afrique australe). D’autres leur ont depuis emboîté le pas.

Sur l’échiquier du football africain, Madagascar fait partie des pays dont on parle peu. La sélection nationale n’a jamais participé à aucune compétition internationale, ses clubs passent rarement plus d’un tour lors des coupes d’Afrique, et même s’il n’est jamais simple d’aller jouer au stade Mahamasina d’Antananarivo – l’Égypte, le Sénégal, la RD Congo et le Nigeria y ont laissé des plumes dans un passé plus ou moins récent – le football de la Grande Île fait rarement parler de lui.

« Nous avons tout de même été champions d’Afrique de beach soccer en 2015, et nous avions obtenu l’organisation de la CAN 2017 des moins de 17 ans, jusqu’à ce que la CAF nous la retire, pour des motifs (retards dans les travaux au stade de Mahamasina) que nous contestons », nous avait rappelé Ahmad Ahmad au mois de février.

Des soutiens de la FIFA

Les nouvelles autorités de la FIFA auront joué un rôle déterminant pour faire abattre celui qui était considéré comme le dernier dinosaure du football mondial, après la chute du Suisse, Sepp Blatter et du Français, Michel Platini.

En voyage, en Afrique, le mois dernier, le nouveau président de la FIFA, l’Italo-Suisse, Gianni Infantino, avait, clairement, appelé à voter contre la réélection d’Issa Hayatou à la présidence de la CAF, militant pour le renouvellement de l’appareil dirigeant de la CAF. Il en a été de même pour la secrétaire générale de la FIFA, la Sénégalaise, Fatma Samba Diouf Samoura, qui, de son côté, aurait mobilisé les fédérations de l’Afrique de l’Ouest à commencer par celles du Sénégal et de la Côte d’Ivoire.

Certaines, comme Djibouti, l’avaient annoncé publiquement. Les dix-neuf autres (Ahmad s’est largement imposé par 34 voix contre 20) ont préféré l’intimité offerte par le secret du vote pour valider leur choix. « Je pense que certains ont voté pour Ahmad car ils voulaient qu’Hayatou s’en aille. Non pas que son bilan soit mauvais, car il a fait passer le football africain dans l’ère de la modernité. Mais il s’agissait plus d’une question de personne. Sept mandats, c’est énorme. Et le management d’Hayatou dérangeait, même parmi ses soutiens. Mais des fédérations ont aussi voté pour Ahmad car elles adhèrent à son projet.

Des soupçons de corruption, pas de preuves

Ahmad, qui a fait son apparition dans l’organigramme de la CAF lors du Congrès de Marrakech en mars 2013, en tant que membre du Comité exécutif représentant la zone Sud, avait déjà créée une surprise de taille, en écartant le Sud-Africain Dany Jordaan, président du comité d’organisation de la Coupe du monde 2010.

« Il est discret, mais efficace. Il sait avancer ses pions intelligemment. C’est un politique. Il a été nommé sénateur par le chef de l’État, lequel lui a accordé son soutien lorsqu’il a décidé d’être candidat contre Hayatou. Il ne fait pas d’esbroufe. Ahmad est un homme de réseaux. À la CAF, il a tissé de bonnes relations avec les fédérations d’Afrique australe. En Afrique de l’Ouest également, il a des appuis », poursuit notre source.

Dans son pays, le nouveau président de la CAF a été plusieurs fois cité par la presse locale dans une affaire de trafic de crabes lorsqu’il détenait le portefeuille de la Pêche (en 2015). Et le Sunday Times, sans apporter de preuves, avait évoqué une possible corruption du malgache par le Qatar lors de l’attribution de la Coupe du monde 2022 au petit émirat. « L’argent du Qatar était destiné à la fédération malgache pour organiser l’élection du président, au développement du football dans mon pays. Mais en aucun cas à acheter ma voix », nous avait assuré Ahmad quelques semaines avant son élection à Addis Abeba.

Quel avenir pour Issa Hayatou ?

Un malheur ne venant jamais seul, Issa Hayatou risque de souffrir dans l’avenir, des enquêtes diverses devant être diligentées pour s’assurer de la régularité des contrats de sponsoring signés lors des compétitions internationales, et si ceux-ci n’ont pas fait l’objet de rétro commissions. Les nouvelles autorités de la FIFA entendent, en effet, y voir clair.

Afriqueeducation.com avec Jeuneafrique.com

Présidence de la Commission de l’UA : forces et faiblesse des trois favoris

janvier 29, 2017

Zoom sur les trois principaux candidats à la succession de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. L’élection aura lieu durant le 28e sommet de l’Union africaine, les 30 et 31 janvier.

La présidente de la Commission de l’Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, en novembre 2015. Crédits : Darrin Zammit Lupi/REUTERS
Si le passage de flambeau de la présidence de l’Union africaine (UA) entre le président tchadien Idriss Déby et son homologue guinéen Alpha Condé semble une affaire entendue, il n’en va pas de même pour la succession de la présidence de la Commission de l’organisation panafricaine.

Lors du 28e sommet de l’UA, qui se déroulera les lundi 30 et mardi 31 janvier à Addis-Abeba, l’organe exécutif de l’UA doit être entièrement renouvelé. Qui succédera à la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, au bilan très décevant ?

Rien ne permet à ce stade de dire qui des cinq candidats en lice pour la présidence de la Commission de l’Union africaine emportera le vote prévu lundi, mais trois candidats abordent cette élection avec le statut de favori.

  • Abdoulaye Bathily, Sénégal

Plusieurs fois ministre au Sénégal, Abdoulaye Bathily, 69 ans, est assuré du soutien de la Commission économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’organisation sous-régionale entend tirer les dividendes de son succès dans la gestion de la crise postélectorale gambienne pour donner des meilleures chances d’être élu à son candidat.

A en croire sa profession de foi, M. Bathily mise également, pour succéder à la Sud-Africaine NKosazana Dlamini-Zuma, sur son expérience dans la gestion des crises africaines. En effet, en sa qualité de représentant du secrétaire général des Nations unies en Afrique centrale, il a été fortement impliqué dans la recherche des solutions aux crises postélectorales au Burundi, au Gabon, au Congo-Brazzaville.

Il doit toutefois faire face aux critiques qui le présentent comme le candidat du Maroc, en raison de la trop grande proximité de la diplomatie sénégalaise avec Rabat.

  • Moussa Fakhi Mohamed, Tchad

Ministre des affaires étrangères du Tchad depuis 2008, M. Fakhi Mahamat, 56 ans, est un fidèle parmi les fidèles du président tchadien Idriss Déby Itno, actuel président en exercice de l’Union africaine. Outre sa connaissance des grands dossiers internationaux, le chef de la diplomatie tchadienne entend faire de l’engagement de son pays dans la lutte contre le terrorisme un argument électoral. Ce n’est pas le moindre atout dans le contexte actuel de la menace terroriste en Afrique.

Sa prétention à succéder à Mme Dlamini-Zuma est cependant affaiblie par l’absence de consensus sur une candidature unique en Afrique centrale, sous-région dont il est originaire. De plus, une partie de la société civile tchadienne milite contre sa candidature en mettant en avant l’absence de démocratie et le non-respect des droits de l’homme au Tchad. Pour ne rien arranger à sa candidature, s’y ajoute l’étiquette de candidat de l’Algérie.

  • Amina Mohamed, Kenya

Réputée « grande bosseuse », Amina Mohamed, 55 ans, ministre des affaires étrangères kényanes depuis 2013, présente un profil moins clivant que les deux autres favoris du scrutin. Elle jouit également d’une grande connaissance de la communauté internationale pour avoir été directeur adjointe du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et ambassadrice de son pays auprès de l’ONU à Genève. Atout non négligeable, Mme Mohamed bénéficie du soutien total de l’Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l’Est (IGAD).

Par ailleurs, elle pourrait tirer profit du rapprochement récent entre l’Afrique du Sud et le Kenya, première économie d’Afrique de l’Est. La position constante de son pays contre la Cour pénale internationale (CPI) très décriée au sein de l’UA pourrait également lui attirer des voix si elle devait départager MM. Bathily et Fakhi.

En revanche, la décision unilatérale de son pays de retirer à la fin de l’année 2016 ses troupes de la force africaine de paix en Somalie (Amisom) pourrait se retourner contre elle le jour du scrutin. Elle devra aussi compter avec le fait que son compatriote Eratus Mwancha a occupé pendant huit années le poste de vice-président de la Commission de l’UA.

Le ministre équato-guinéen Agapito Ba Mokuy, 51 ans, et l’ancienne ministre botswanaise Pelonomi Venson-Moitoi, 65 ans, devraient, quant à eux, plutôt jouer les trouble-fête, même si la désignation du président de la Commission obéit surtout à des critères politiques.

Lemonde.fr par Seidik Abba, chroniqueur Le Monde Afrique, Addis-Abeba, envoyé spécial

Élections à la tête de la Commission, réformes, retour du Maroc… Le 28e sommet de l’UA s’annonce riche en annonces

janvier 24, 2017

Sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, le 30 février 2015. © Elias Asmare/AP/SIPA

Le sommet de l’Union africaine débute mercredi avec le 30e Conseil exécutif qui rassemble les ministres des Affaires étrangères des pays membres. Même si aucune décision d’envergure ne sera prise avant la réunion des chefs d’État les 30 et 31 janvier, les différents dossiers sensibles seront abordés.

Le retour du Maroc

33 ans après avoir quitté l’OUA, devenue UA, le Maroc s’apprête à réintégrer l’organisation panafricaine. Un retour qui confère à ce 28e sommet un caractère historique. Initiée lors du dernier sommet de Kigali en juillet, la démarche marocaine s’est accélérée le 20 janvier par la ratification de l’acte constitutif de l’UA, préalable à l’adhésion du royaume à l’organisation. Quelques jours plus tôt, Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement marocain, avait indiqué à la presse que Mohammed VI se rendrait à Addis-Abeba. Mais à l’heure où sont écrites ces lignes, l’incertitude demeure quant à sa venue.

Quoi qu’il en soit, le retour du Maroc couronnera une offensive diplomatique de Mohammed VI débutée il y a près d’un an : visite d’État dans plusieurs dizaines de pays du continent, signature d’accords commerciaux, sommet rassemblant une trentaine de chefs d’État africains à Marrakech (en marge de la COP22) et discours de commémoration de la Marche verte prononcé depuis Dakar.

Le Maroc avait quitté l’OUA en 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique, proclamée par le Front Polisario au Sahara occidental, un territoire que Rabat contrôle et considère comme partie intégrante du royaume.

Succession de Dlamini-Zuma

En juillet à Kigali, les chefs d’État des pays membres de l’UA n’avaient pas réussi à s’accorder sur le nom du ou de la successeur de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma au poste de président de la Commission de l’Union africaine (UA). La faute aux profils des trois candidats – l’Équato-Guinéen Agapito Mba Mokuy, la Botswanaise Pelonomi Venson-Moitoi et l’Ougandaise Speciosa Wandira-Kazibwe – et à la volonté de l’Afrique de l’Ouest de pousser la candidature d’Abdoulaye Bathily.

Outre le Sénégalais, Agapito Mba Mokuy et Pelonomi Venson-Moitoi (qui tentent à nouveau leur chance), deux autres candidats sont en lice : le Tchadien Moussa Faki Mahamat et la Kényane Amina Mohamed Jibril.

Si Bathily, Mahamat et Amina Mohammed sont favoris, l’élection s’annonce particulièrement serrée tant les blocs régionaux qui soutiennent ces candidats sont en réalité divisés.

Un plan de réformes attendu

L’équipe en charge des propositions de réformes de l’UA, mise en place par le président rwandais, Paul Kagame, en octobre, devra présenter ses conclusions et ses prérogatives pour améliorer le fonctionnement de l’organisation. La tâche a été confiée à neuf personnalités, parmi lesquelles l’ancien ministre des Finances rwandais Donald Kaberuka, l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes,  l’ancien gouverneur de la banque centrale d’Afrique du Sud Tito Mboweni, le magnat des télécoms zimbabwéen Strive Masiyiwa, le Camerounais Acha Leke, associé principal du cabinet mondial Mc Kinsey&Co, l’ancienne ministre de l’Environnement du Nigeria Amina J. Mohammed, qui vient d’être nommée vice-secrétaire générale des Nations unies par Antonio Gutteres, mais aussi Cristina Duarte, l’ancienne ministre des Finances et du Plan du Cap Vert, et Mariam Mahamat Nour, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale au Tchad.

Selon un diplomate en place à Addis, « rien n’a filtré, personne ne sait exactement ce que contient le rapport ». Parmi les pistes évoquées : le mode de financement de l’UA (qui avait été proposé en juillet à Kigali par Donald Kaberuka), l’augmentation ou la réduction du nombre de commissaires.

Après IDI, un nouveau président pour l’UA

Qui succédera à Idriss Déby Itno à la présidence tournante de l’Union africaine ? Selon toute vraisemblance, et malgré une tentation de courte durée du Nigérien Mahamadou Issoufou, le Guinéen Alpha Condé, 78 ans, candidat désigné par la Cedeao le 17 décembre, devrait prendre la tête de l’organisation pour un an après avoir mené, avec succès, une médiation à Banjul qui a conduit au départ de Yahya Jammeh et évité une intervention armée.

Des crises à la loupe

Soudan du sud. La crise sud-soudanaise entre le président Salva Kiir et l’ancien vice-président Riek Machar (parti du pays) s’enlise. Malgré une décision de l’Autorité intergouvernementale de développement (Igad) en juillet, soutenue par l’ONU et acceptée par Djouba, d’envoyer une force régionale, les 4 000 soldats devant s’ajouter aux 13 000 déjà présents dans le cadre de la Minuss ne se sont toujours pas déployés. Le 23 janvier, l’ONU a une nouvelle fois demandé d’accélérer la mise en place de ce contingent.

Gambie. Côté Gambie, si la crise semble bel et bien finie, le nouveau président Adama Barrow n’a toujours pas rejoint Banjul. Alors que l’ancien président Yahya Jammeh s’est exilé en Guinée équatoriale (à la surprise générale), son successeur demeure au Sénégal dans l’attente de la sécurisation de son pays. Pourra-t-il se rendre à Addis Abeba pour son premier sommet de l’Union africaine ? Les suites de cette crise en passe d’être réglée devraient quoi qu’il en soit être abordées.

RD Congo. Après le semi-échec de la médiation menée par l’ancien ministre togolais Edem Kodjo (qui a permis de poser les bases d’un accord), et initiée notamment par l’UA, les évêques congolais, réunis au sein de la Cenco, semblent avoir réussi à réconcilier oppositions et pouvoir. Même si, depuis, la mise en place de l’accord traîne. Le sujet reste important pour l’UA qui garde un œil sur l’application de ce dernier, qui prévoit notamment la tenue de la prochaine élection présidentielle d’ici la fin de l’année. En témoigne l’intervention sur le sujet d’Idriss Déby Itno, président en exercice de l’organisation panafricaine, lors du sommet Afrique-France de Bamako qui s’est tenu il y a dix jours. « L’exemple donné ici par la RDC mérite notre soutien et encouragement. Ce bel exemple doit nous inspirer pour d’autres situations », a déclaré le chef de l’État tchadien.

Jeuneafrique.com par Michael Pauron et Vincent Duhem, envoyés spéciaux à Addis-Abeba

Le roi Mohammed VI se rendra à Addis Abeba pour le sommet de l’UA

janvier 13, 2017

Rabat – Le roi du Maroc se rendra à Addis Abeba fin janvier à l’occasion du sommet de l’Union africaine (UA) au cours duquel le royaume entend réintégrer l’organisation continentale, a indiqué le chef du gouvernement marocain désigné Abdelilah Benkirane.

« Le roi ira à Addis Abeba pour défendre l’entrée du Maroc à l’Union africaine », a déclaré jeudi soir à la presse M. Benkirane.

Le Maroc avait annoncé en juillet sa volonté de réintégrer l’organisation panafricaine, qu’il avait quittée en 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) proclamée par le Front Polisario au Sahara occidental, un territoire que Rabat considère comme sien.

Depuis, le pays mène une vaste offensive diplomatique pour baliser le terrain à ce retour, et le roi Mohammed VI a enchaîné les tournées diplomatiques en Afrique, notamment au Rwanda, en Tanzanie, au Gabon, au Sénégal, en Ethiopie ou encore à Madagascar.

Le retour du Maroc dans l’UA doit être validé par un vote des Etats membres à la majorité des deux tiers (soit 36 pays).

Il donne lieu à une sourde lutte d’influence avec l’Algérie dans les couloirs de l’organisation, avec en toile de fond la question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole contrôlée depuis 1975 par Rabat, et dont le Front Polisario, soutenu par Alger, réclame l’indépendance.

En préalable à cette réintégration au sein de l’UA, les deux chambres du Parlement marocain doivent par ailleurs ratifier l’acte constitutif de l’organisation panafricaine.

Le 10 décembre lors d’un Conseil des ministres consacré principalement à l’UA, Mohammed VI avait appelé les deux chambres à accélérer cette ratification, alors que les négociations pour la formation du futur gouvernement sont dans l’impasse depuis plus de trois mois, et que le Parlement ne s’est pas encore réuni depuis les législatives d’octobre.

Vendredi, le Premier ministre a annoncé qu’il réunira dans l’après-midi, à la demande du souverain, les chefs de partis représentés aux deux assemblées.

Aucune date n’a encore été fixée pour la séance du Parlement, qui devrait avoir lieu avant le sommet de l’UA. Mais la réunion de la Chambre des représentants, alors que le pays est sans gouvernement, constituera une situation inédite.

Cette première session de la Chambre doit permettre également d’élire son président ainsi que ceux des différentes commissions. Ce qui devrait donner lieu à une intense bataille politique entre le Parti justice et développement (PJD, islamiste) du Premier ministre Benkirane, majoritaire, et une alliance de quatre partis, portée par le RNI (Rassemblement national des indépendants, libéral).

Des divergences entre M. Benkirane et le patron du RNI, Aziz Akhannouch, sont au coeur du blocage des négociations pour la formation du nouveau gouvernement de coalition.

Après la victoire du PJD aux législatives d’octobre, Abdelilah Benkirane avait été reconduit par le roi à la tête du gouvernement de coalition qu’il dirige depuis cinq ans.

Mais après trois mois d’interminables négociations, le chef du gouvernement a annoncé le weekend dernier qu’il mettait fin aux négociations avec le RNI, actant l’échec des discussions, désormais dans l’impasse.

Romandie.com avec(©AFP / 13 janvier 2017 12h27)