Posts Tagged ‘Affaire Benalla’

« C’est l’Élysée qui lui a permis de jouer au con »: Gérard Collomb est-il entrain de lâcher Emmanuel Macron dans l’affaire Benalla ?

juillet 28, 2018

Collomb

Emmanuel Macron contre Gérard Collomb

Le Canard Enchaîné dévoile dans son édition du 25 juillet des déclarations surprenantes de Gérard Collomb sur l’affaire Benalla.

Gérard Collomb serait-il en train de lâcher Emmanuel Macron dans l’affaire Benalla ? Si le ministre de l’Intérieur n’a pas mis en cause le gouvernement devant la commission des Lois de l’Assemblée nationale ce lundi 23 juillet, il n’en est visiblement pas de même en privé.

Dans son édition du 25 juillet, le Canard Enchaîné avance que le ministre ne voudrait surtout pas servir de « fusible » dans cette affaire de plus en plus embarrassante pour l’exécutif. Il se serait même récemment défaussé dans une réunion tenue « en petit comité », précise l’hebdo satirique.

« On peut toujours élaborer une stratégie pour que machin ou bidule apparaisse comme le grand responsable. Ça ne fonctionne pas », aurait-il notamment lâché, avant de pointer directement du doigt l’Elysée. « Tout le monde comprend que c’est à l’Elysée que se situe le problème. C’est l’Elysée qui a embauché Benalla ; c’est l’Elysée qui lui a permis de jouer au con ; c’est encore l’Elysée qui dit qu’il n’est plus actif dans la sécurité alors qu’il l’est toujours. »

Gentside.com

France: l’affaire Benalla a battu un surprenant record sur les réseaux sociaux

juillet 28, 2018

 

Depuis qu’elle s’est invitée dans l’actualité, l’affaire Benalla a pris une ampleur sans précédent. Au point que les réseaux sociaux se sont emballés comme jamais !

L’affaire Benalla n’intéresse-t-elle que les journalistes et le petit cercle politico-médiatique parisien comme semble l’affirmer l’Élysée ? Pas si sûr, si l’on regarde le nombre de tweets suscités par l’affaire depuis sa révélation.

Car les réseaux sociaux ne sont pas en reste pour commenter cette actualité brûlante qui pose beaucoup de questions. Sur son blog, le spécialiste de l’étude des réseaux sociaux, Nicolas Vanderbiest, écrit que la première semaine suivant les révélations, plus d’un 1,5 million de tweets ont déjà été postés rien que pour cette affaire. À titre de comparaison, #MeToo, #BalanceTonPorc et #JeSuisCharlie ont suscité moins d’intérêt à leurs époques respectives !

Parmi les hastags les plus populaires, se trouvent mentionnés un million de fois le nom « Macron », ou encore l’expression « Affaire Benalla », reprise 430 000 fois, mais également le nom « Collomb », mentionné quant à lui à 310 000 reprises. Enfin, le 18 juillet, jour des révélations du journal Le Monde, la recherche « Alexandre Benalla » s’est retrouvée largement en tête avec plus de 500 000 recherches sur Google.

 

Gentside.com par  Maxime Lambert

France/Affaire Benalla: l’audition d’Alain Gibelin fragilise la version de l’Élysée

juillet 23, 2018

Le directeur de l’ordre public à la préfecture de police de Paris a été auditionné par la commission des lois, après Gérard Collomb et Michel Delpuech.

 

Ce haut-gradé, chargé entre autres de la gestion des opérations de maintien de l’ordre lors des grandes manifestations, affirme notamment qu’Alexandre Benalla, mis en examen pour avoir frappé et malmené deux manifestants le 1er-Mai à Paris, « ne bénéficiait d’aucune autorisation de la préfecture de police » pour se rendre à cette manifestation, et que l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron était présent à des réunions durant sa période de suspension.

  • M. Benalla n’avait « aucune autorisation » de la préfecture de police

Dans son propos introductif, M. Gibelin dit avoir été informé de la présence d’Alexandre Benalla sur le terrain, aux côtés des forces de l’ordre, lors de la manifestation du 1er-Mai seulement le lendemain de celle-ci, le 2 mai au matin. Comme MM. Collomb et Delpuech, il dit ne pas avoir été au courant de sa participation à la manifestation avant cela. Il dit aussi que c’est le chef d’état-major de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), Laurent Simonin, depuis mis en examen dans cette affaire, qui a donné l’autorisation à Alexandre Benalla.

« Il a lui-même organisé la venue de M. Benalla sur la manifestation », a-t-il déclaré, en précisant qu’il avait, une quinzaine de jours plus tôt, rappelé personnellement à Alexandre Benalla, lors d’une réunion, les conditions d’autorisation de la venue d’un observateur auprès des forces de l’ordre – ce qui comprend, selon M. Gibelin, une autorisation directe de la préfecture de police, qui n’a pas été délivrée. « M. Benalla ne bénéficiait d’aucune autorisation pour être présent en tant qu’observateur sur cette manifestation », a confirmé M. Gibelin.

M. Simonin aurait également fourni le casque de protection à M. Benalla. « Je n’ai aucune idée de la provenance du matériel autre que ce casque », a-t-il ajouté, en référence au brassard et à la radio de police portés par Alexandre Benalla.

  • Les éléments de vidéosurveillance offerts de manière informelle à M. Benalla

Alain Gibelin explique par ailleurs avoir été prévenu de l’article du Monde dès sa parution, le 18 juillet. Le lendemain, « le commissaire Maxence Creusat est venu me voir à 13 h 30, le visage défait, m’expliquant qu’il a fait selon ses mots “une grosse connerie” ». Il se serait déplacé, toujours selon M. Gibelin, auprès des services de vidéosurveillance de la préfecture pour vérifier la présence d’une vidéo des événements du 1er-Mai – celle-ci, selon M. Gibelin, « montre la situation de manière très générale, sans que l’on puisse identifier très précisément les faits qui nous préocuppent ».

M. Creusat aurait fait part de ce visionnage à M. Simonin, alors en congés en Normandie. « Laurent Simonin aurait alors contacté M. Benalla pour lui proposer de lui communiquer cette vidéo, à laquelle il n’avait pas vocation d’accéder », détaille Alain Gibelin. Ces échanges exécutés de manière informelle attestent, toujours selon le directeur de l’ordre public et de la circulation à la préfecture de police de Paris , « le copinage malsain » évoqué plus tôt dans la journée par le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, lors de son audition devant la même commission.

« Laurent Simonin pensait que toutes les autorisations lui avaient été accordées, mais il n’y en a qu’une qui prévaut, celle du préfet de police », qui n’a pas été délivrée, a appuyé Alain Gibelin, en contradiction avec le communiqué transmis lundi par la défense de M. Benalla, dans lequel celui-ci déclarait s’être rendu à la manifestation sur invitation « de la DOPC de la préfecture de police de Paris ».

  • M. Benalla aurait été présent à des réunions pendant sa période de suspension

Alain Gibelin, passablement excédé par certaines interventions de députés, a tenu à signaler qu’il y avait « quelques dizaines pour ne pas dire quelques centaines de personnes qui auraient pu relayer ces faits au titre de l’article 40, et qui ne l’ont pas fait (…). Qui doit tirer le premier ? Si cela doit m’être reproché, cela doit être le cas pour de nombreux autres. » 

Mais ce qui fragilise encore davantage la version officielle, c’est la réponse donnée à Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national. M. Gibelin dit en effet avoir observé la présence d’Alexandre Benalla à des réunions avec ses services entre le 4 et le 19 mai, période pendant laquelle la suspension de l’adjoint du chef de cabinet évoquée par l’Elysée était en vigueur. « L’information de cette sanction ne nous a jamais été transmise », a-t-il déclaré.

  • M. Collomb se défausse, M. Delpuech dénonce des « dérives individuelles »

Gérard Collomb a été auditionné ce matin pendant plus de deux heures par la commission d’enquête. Il a répondu aux questions des députés, renvoyant la responsabilité d’éventuels manquements au préfet de police et au cabinet d’Emmanuel Macron.

Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a ensuite été entendu dans l’après-midi. Il a notamment expliqué que ces faits étaient « le résultat de dérives individuelles inacceptables, condamnables, sur fond de copinage malsain ». Interrogé sur cette dernière formule, M. Delpuech a engagé la responsabilité de l’Elysée. « La relation quotidienne de proximité et de confiance entre la préfecture de police et les services de l’Elysée est une nécessité. Quand on bascule dans un lieu de proximité à une relation qui perd de sa pureté, on prend des risques, c’est ce que j’ai voulu évoquer par cette expression. »

Lemonde.fr