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Affaire DSK: La plainte de Tristane Banon classée sans suite mais son avocat salue une victoire

octobre 13, 2011

ENQUETE – Les faits d’agression sexuelle sont quant à eux reconnus mais prescrits…

Le procureur de la République de Paris a indiqué ce jeudi dans un communiqué que la plainte de Tristane Banon contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol était classée sans suite. Le parquet met en avant un manque «d’éléments de preuve suffisants» à l’issue de l’enquête menée par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Le communiqué indique par ailleurs que des «faits pouvant être qualifiés d’agression sexuelle sont quant à eux reconnus». Cependant, «commis en 2003 et n’ayant été révélés qu’en juillet 2011» ces faits sont prescris et «ne peuvent être poursuivis». «Cette décision du parquet, bien qu’insatisfaisante, constitue une première victoire pour Mademoiselle Banon puisqu’au terme de cinq mois d’une bataille acharnée, il est établi sans réserve que son dossier n’est pas « vide » et que les faits qu’elle a dénoncés ne sont pas « imaginaires »», a réagi l’avocat de la plaignante, David Koubbi, dans un communiqué.

Vers une plainte avec constitution de partie civile?
Tristane Banon accusait Dominique Strauss-Kahn de l’avoir agressée, en 2003, alors qu’elle se trouvait seule avec lui dans un appartement, dans le but de l’interviewer. Selon la jeune femme, l’ex-directeur général du FMI l’aurait touchée puis, devant sa résistance, se serait bagarré avec elle. Il l’aurait «ceinturée par derrière», lui aurait «peloté les seins» et se serait «frotté contre son corps». La romancière aurait finalement réussi à se dégager et à s’enfuir.

Interrogé le 12 septembre par la police judiciaire, Dominique Strauss-Kahn avait quant à lui concédé uniquement des «avances» et avait affirmé penser que la jeune femme était consentante. Tristane Banon a déjà prévenu que si le parquet prenait une décision de classement, elle déposerait immédiatement plainte avec constitution de partie civile, ce qui entraîne automatiquement la désignation d’un juge d’instruction. Interrogé à ce sujet ce jeudi, David Koubbi a indiqué qu’il n’avait pas pris de décision.

Les avocats de Nafissatou Diallo vont se saisir du dossier
Par ailleurs, les avocats de la femme de chambre du Sofitel qui avait accusé Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol en mai à New York devraient se saisir du dossier malgré le classement sans suite de la plainte. Ils souhaiteraient nourrir le procès civil qu’ils préparent, après l’abandon des poursuites pénales en raison des mensonges de son accusatrice.

L’annonce du procureur intervient le jour même où Tristane Banon sort un livre, Le bal des hypocrites, dans lequel elle raconte sa version de l’affaire.

20minutes.fr

DSK-Banon : le récit de la confrontation

septembre 30, 2011

Au cours des deux heures trente d’interrogatoire, jamais le regard de DSK n’a croisé celui de Tristane Banon.

Après deux heures et demi de confrontation, Dominique Strauss-Kahn et Tristane Banon sont sortis des locaux de la BRDP (brigade de répression de la délinquance des personnes) à Paris sans qu’aucun des protagonistes n’ait varié dans ses déclarations. «DSK est resté sur sa position et elle aussi», a expliqué Henri Leclerc, avocat de l’ancien dirigeant du FMI, tandis que David Koubbi, défenseur de Tristane Banon, répliquait: «C’est tout à fait vrai, Tristane Banon continue de dire la vérité, et DSK de mentir». Ce matin, la jeune femme est arrivée dans les locaux situés au 10e étage avant l’ancien dirigeant du FMI. Celui-ci a rejoint sa place à la droite de la jeune femme sans la saluer. L’un des cinq policiers présents jeudi avait pris place entre l’écrivain et l’homme politique, de façon à ce que les deux personnes ne s’adressent pas directement la parole. En face de la jeune femme, se tenait l’enquêtrice qui avait pris sa déposition en juin dernier. La haute hiérarchie de la police judiciaire était également mobilisée pour cette confrontation hors norme.

Profondes divergences

Les enquêteurs ont retracé le déroulé du rendez-vous litigieux, de façon chronologique, en reprenant les points contradictoires des déclarations de l’un et de l’autre. Dans sa déposition du 12 septembre dernier, DSK aurait ainsi assuré que l’entretien se serait bien déroulé au cours de la première demi-heure. Ce n’est qu’ensuite qu’il aurait tenté de l’embrasser, ayant cru sentir une «ouverture» de sa part, mais sans exercer aucune violence, selon sa déclaration. «Ma cliente a été très surprise d’apprendre qu’il a déclaré s’être senti encouragé par des regards et des sourires de sa part», explique David Koubbi. Selon les déclarations de DSK, après cette tentative infructueuse, il n’aurait pas insisté et Tristane Banon serait repartie fâchée. L’ancien directeur du FMI n’a pas gardé souvenir d’avoir envoyé des textos à la jeune femme après son départ, comme elle l’a déclaré – des message disant «je vous fais peur?», avait-elle expliqué aux policiers.

Si la jeune écrivain et l’ancien ministre s’accordent sur la date et le lieu du rendez-vous, leurs explications divergent profondément sur tout le reste. DSK a expliqué aux policiers qu’il habitait depuis quelques jours dans l’appartement dans lequel il avait donné rendez-vous à la jeune femme, pour des raisons de commodité, n’étant pas à l’Assemblée ce jour-là. Tristane Banon a quant à elle déclaré qu’elle n’avait pas aperçu d’objets personnels autres que des cassettes dans cet appartement qu’elle a souvent décrit comme «vide», et que, par ailleurs, son hôte ne savait pas faire fonctionner la machine à café.

Un homme «froid, presque arrogant»

L’ancien directeur du FMI et son accusatr
ice se sont aussi opposés ce matin sur la date de leur première rencontre, DSK estimant avoir croisé la jeune femme pour la première fois alors qu’elle accompagnait sa mère au Conseil général. Tristane Banon nie cette version, relatant, elle, une interview de l’ancien ministre réalisée en 2000 en compagnie d’un autre journaliste. Les deux protagonistes se sont accrochés lorsque la jeune femme a demandé à DSK – toujours via les enquêteurs car la règle de la confrontation interdit les questions directes entre les opposants – pourquoi il ne l’a jamais attaqué en diffamation. «Madame Banon est mal placée pour juger du bon délai pour porter plainte» aurait répliqué DSK, selon un proche du dossier, qui décrit un homme «froid, presque arrogant, le même homme qu’au 20 heures de Claire Chazal»

Pour sa défense, l’ancien directeur du FMI n’a pas pris appui cette fois sur le rapport de Cyrus Vance, mais sur le chapitre -qui n’est finalement pas paru- rédigé par l’écrivain à la suite de son entretien avec lui dans lequel elle ne fait pas état d’une tentative de viol.

La jeune femme qui avait expliqué plusieurs fois souhaiter que DSK lui dise «droit dans les yeux» qu’elle aurait menti, n’a pas croisé son regard au cours des deux heures de confrontation.

Une fois les PV relus, l’homme politique venu avec sa voiture personnelle, a décidé de repartir par la porte de devant, souriant aux photographes. Tristane Banon a été discrètement raccompagnée par des policiers.

Lefigaro.fr par Laurence De Charette

Les propos de DSK gênent Martine Aubry

septembre 19, 2011

L’ex-directeur du FMI a confirmé dimanche soir sur TF1 l’existence d’un pacte entre lui et la maire de Lille.

Drôle de façon de ne pas s’immiscer dans la primaire du PS. Si Dominique Strauss-Kahn ne sera «évidemment pas» candidat à l’élection présidentielle, comme il l’a assuré dimanche soir, ses propos sur Martine Aubry sont toutefois apparus extrêmement ambigus. Suffisamment en tout cas pour que, dès l’émission terminée, les soutiens de François Hollande relancent l’idée d’une Martine Aubry «candidate de substitution» de DSK.

Qu’a-t-il dit? Deux choses. D’abord: «Oui, je voulais être candidat.» Ensuite: «Nous ­avions en effet un pacte.» En vertu de son accord avec la maire de Lille, le pacte de Marrakech passé en 2008 pour le congrès de Reims, l’un ou l’autre devait être candidat, pas les deux. S’il l’avait été, Martine Aubry ne se serait donc pas lancée. Et François Hollande a donc raison de voir dans sa rivale des primaires une «candidate par défaut». Avant l’intervention de DSK sur TF1, il avait d’ailleurs rappelé que, contrairement à Martine Aubry, il n’avait pas d’accord avec Dominique Strauss-­Kahn.

«Il a dit toute sa vérité»

«Au moins on sait qui devait et voulait être candidat dans le pacte. La volonté, l’envie ça ne s’improvise pas après un empêchement», a très vite commenté Bruno Le Roux, l’un des lieutenants de François Hollande sur Twitter. Le coup, de pied de l’âne de DSK à son alliée qui avait donné l’impression de le lâcher en assurant sur Canal+ qu’elle n’avait pas apprécié son attitude à l’égard des femmes?

Proche de Dominique Strauss-Kahn, aujourd’hui rallié au député de Corrèze, Jean-Marie Le Guen minimise la portée des propos de DSK. «Peut-être que sa concentration sur la manière dont il s’exprimait à ce moment-là était moins précise», a-t-il estimé dimanche sur LCI, ne voulant voir dans ses propos «ni une attaque contre Martine Aubry, ni un soutien». Dans l’entourage de l’ancien directeur général du FMI, on minimise aussi la portée des propos. «Il était dans un moment où il voulait dire sa vérité, il a dit toute sa vérité», explique-t-on.

«Un coup de pied de l’âne formidable»

Lundi, d’autres soutiens de François Hollande ont réagi. «Quand on entre dans une élection comme la primaire, on doit être déterminé par soi-même et par ses convictions», a glissé Pierre Moscovici, le directeur de la campagne de François Hollande, à l’endroit de la maire de Lille. Il a rappellé que François Hollande avait toujours «critiqué le pacte». Le député PS André Vallini, membre de l’équipe de campagne de François Hollande, assuré qu’après l’intervention :«Si Martine Aubry est aujourd’hui candidate, c’est donc parce que DSK ne peut pas l’être. Tous ceux qui, depuis trois mois, nous disent le contraire ne disent pas la vérité»

A gauche encore, Benoît Hamon, porte-parole du PS et soutien de Mme Aubry, a répliqué que cela faisait «quelques semaines» que la maire de Lille «démontrait qu’elle était tout sauf une candidate par défaut». Sollicitée sur RTL sur ce qu’elle pensait du pacte dévoilée avec Martine Aubry, Ségolène Royal a refusé de commenter: «je ne me disperse pas sur les motivations des autres candidats».

A droite, Jean-François Copé a estimé qu’il était «troublant» que le pacte entre Aubry et DSK se soit produit à Marrakech. Hervé Morin, président du Nouveau Centre, a quant à lui pointé «in fine, pour Martine Aubry» de la part de DSK «un coup de pied de l’âne formidable en expliquant qu’il y avait un accord» et qu’elle «est simplement une roue de secours». Tandis que Bernard Debré, député UMP de Paris, a parlé à propos de la maire de Lille de «candidat de carence». Il a jugé que DSK, «très égocentrique», «gêne fortement Martine Aubry».

Lefigaro.fr par François-Xavier Bourmaud

DSK-Diallo: Un choc culturel ?

septembre 15, 2011

L’Affaire DSK vue par un Africain-Américain à Paris

L’affaire Dominique Strauss-Kahn continue à passionner ici, à Paris, maintenant que le voilà revenu dans un paysage politique en transition où le Parti socialiste est obligé de se tourner vers des candidats de deuxième choix pour l’élection présidentielle de 2012.

La rencontre de neuf minutes entre DSK et la femme de ménage de l’hôtel Nafissatou Diallo dans la suite 2806 du Sofitel de Manhattan le 14 mai dernier lui a sans doute coûté la présidence française de l’année prochaine, élection qu’il aurait aisément pu remporter. Beaucoup de Français acceptent la situation telle qu’elle est, et considèrent que c’est le «destin» qui l’a voulu.

Mais saurons-nous jamais ce qu’il s’est vraiment passé ce jour-là, entre deux personnes de cultures, de milieux et de situations socioéconomiques si différents? Grâce à la décision fort peu courageuse du procureur de Manhattan Cyrus Vance Jr. d’abandonner toutes les charges, garantissant ainsi que les faits ne seront jamais exposés publiquement dans un tribunal, nous ne le saurons pas.

Vance a manqué du courage nécessaire pour voir plus loin que les facteurs juridiques. En tant que produit du monde universitaire de l’Ivy League, de l’establishment de l’est américain et de tout ce que cela implique, envisager qu’une mère célibataire pauvre issue de l’ethnie peule de Guinée puisse avoir été forcée à consentir aux exigences lubriques de DSK, de peur de perdre son travail de femme de ménage à 25 dollars de l’heure, n’est probablement pas compatible avec la structure de son ADN.

C’est l’histoire de trois cultures, de trois individus —un leader politique juif, un avocat WASP (White anglo saxon protestant) et une femme de chambre musulmane— de trois continents différents, dont les destins sont entrés en collision par une après-midi ensoleillée du mois de mai.

Voilà ce que nous savons: à 12h06, selon les données de la clé magnétique, Diallo est entrée dans la suite 2806 pour la nettoyer, la croyant vide, et est tombée nez à nez avec un DSK extrêmement dénudé sortant de la salle de bains. DSK a appelé sa fille à 12h15. Donc, neuf minutes après y être entrée, Diallo s’est enfuie de la suite avec du sperme de DSK sur son uniforme. La grande question est: comment est-il arrivé là?

Homme blancs, femmes noires

Connaître les caractéristiques de certaines cultures africaines lorsqu’un homme puissant désire une femme pauvre mais séduisante, qui n’est pas une prostituée, peut aider à comprendre la situation. Si elle cède et a une relation sexuelle avec lui, il sait qu’il doit lui laisser quelque chose de valeur après. C’est implicite, mais néanmoins c’est la coutume, car il doit respecter sa dignité.

En l’absence de faits connus, on peut dans le cadre d’un scénario plausible imaginer le dilemme de Diallo à la vue de cet homme blanc, DSK, se jetant sur elle depuis la salle de bains, totalement excité et bien décidé à la faire céder. Diallo, en tant que femme africaine, a pu prendre une décision hâtive, selon moi. Valait-il la peine de résister aux exigences de DSK et de risquer de mettre en péril son emploi à 25 dollars de l’heure? Elle sait à peine lire et écrire en anglais et a une fille adolescente à élever. Où pourrait-elle trouver un emploi aussi bien rémunéré?

Alors peut-être Diallo a-t-elle opté pour la moindre résistance et s’est-elle soumise à la contrainte pour des raisons économiques, tout en s’attendant à une forme de compensation à la fin. Cela pourrait expliquer pourquoi elle est entrée de nouveau dans la suite à 12h28, après le départ de DSK —pour voir ce qu’il lui avait laissé. Ne trouvant rien, elle a compris qu’elle s’était fait avoir, sa dignité a été offensée et elle était probablement très en colère contre elle-même. C’est là que débute la vraie saga.

L’histoire de la culture des hommes blancs et des femmes africaines —le métissage— est ancienne mais complexe, et remonte au moins au XVIIe siècle, à l’époque où la France était une nation très impliquée dans la traite négrière possédant des plantations de canne à sucre dans les Caraïbes et en Louisiane.

Le roi Louis XIV promulgua un décret en 1685 pour faire entrer le Code noir en vigueur, dont les clauses définissaient les conditions de l’esclavage dans l’empire colonial français, restreignaient les activités des noirs libres et définissaient la nature des relations entre les propriétaires et leurs concubines esclaves, tout particulièrement en ce qui concernait leur progéniture. La Louisiane adopta ce code en 1724, où il resta en vigueur jusqu’à la vente de l’État en 1803.

Si le coq est le symbole de la France, il y a une raison. Après l’arrestation de DSK et la diffusion des photos de sa «perp walk» [exhibition devant les médias, menotté, lors de son transfert], nous avons pu voir de petits napoléons français s’agiter en bouillonnant de rage à cause de ce qu’il s’était passé à New York. Montrer un homme, considéré comme invincible, rabaissé par une Africaine pauvre et conduit devant la justice comme son égal à Manhattan, voilà qui était nouveau pour les Français des hautes sphères de la classe politique, quasiment intouchables chez eux.

La sensation que le cours du destin de la France était changé par une femme africaine (et une femme de ménage en plus) originaire de Guinée, ancienne colonie française qui rejeta tous liens avec la France lors de son indépendance en 1958, était rien moins que choquant. Le fait que cela puisse se produire dépassait leur entendement. Dans ce scénario, DSK est la victime, pas Diallo, surtout après son séjour à Rikers Island.

Malgré le soutien apporté par les colonies françaises au général de Gaulle pendant la Seconde Guerre mondiale, le sale petit secret qui se cache ici est que la plupart des Africains sont encore regardés de haut par beaucoup d’hommes français d’un certain âge. Ils ne sont pas pris au sérieux en tant qu’êtres humains, et sont considérés comme tout juste bons à jouer au foot, faire de la musique ou que pour leurs jeunes femmes, objets notoires de convoitise. Un journaliste de la télévision hexagonale a allègrement classé toute l’affaire DSK comme un «troussage de domestique», suggérant que le maître a parfaitement le droit de retrousser les jupes de l’une des ses employées si cela lui chante.

Dominique Strauss-Kahn est un produit de cette culture et de cette mentalité. Et la liste de ses «conquêtes» est longue; de Marie-Victorine M., socialiste française née au Congo qui tenta de se suicider quand DSK rompit leur liaison au bout de neuf mois, à Anne Mansouret, élue socialiste qui qualifia sa relation consentie avec DSK de «clairement brutale». Sa fille, la romancière Tristane Banon, a porté plainte contre DSK en France: elle l’accuse d’avoir tenté de la violer en 2002.

«Pauvre justice»

Là-bas, sous le ciel américain, Vance et ses avocats ont apparemment conclu que s’ils ne pouvaient remporter l’affaire, à quoi bon aller jusqu’au procès? Le témoin n’est pas fiable, ont-ils jugé, son témoignage ne tiendra donc pas debout. Mais même en France, les gens veulent savoir pourquoi l’uniforme de femme de ménage de Diallo était taché du sperme de DSK quand elle est sortie de la suite.

Vance, pénétré de la mentalité de son milieu, n’a vu que la lettre de la loi et pas la dimension culturelle de l’affaire.

Diallo a-t-elle été contrainte à faire ce qu’elle a fait par peur de perdre son travail si elle ne se soumettait pas à un homme puissant, qui pouvait la détruire économiquement? Un rapport sexuel consenti sous contrainte psychologique n’est peut-être pas illégal, mais il est immoral. Vance est-il passé à côté de l’occasion d’ouvrir une nouvelle voie juridique en n’envisageant pas qu’une femme ait pu se sentir économiquement menacée par DSK autant que s’il lui avait posé un pistolet sur la tempe? Nous ne le saurons jamais.

La vraie morale de cette histoire est que l’argent et les avocats hors de prix continuent de prévaloir quand le puissant s’attaque au faible. Et une femme africaine est particulièrement vulnérable dans cette situation, ne serait-ce que parce qu’elle est loin de chez elle. Au moins, les propriétaires français de l’hôtel Sofitel, qui ont continué à lui verser son salaire, ont-ils dit à Nafissatou Diallo qu’elle pourrait retourner au travail quand elle se sentirait prête. Pauvre justice, c’est le moins que l’on puisse dire.

Leroy Woodson Jr. est un journaliste africain-américain vivant à Paris, dont les observations sont inspirées par de nombreuses années de fréquentation des cultures française et parisienne.

Traduit par Bérengère Viennot
Source: SlateAfrique

DSK : Karl Lagerfeld lui a envoyé un bouquet de fleurs

septembre 9, 2011

DSK : « Un type très doux si vous n’êtes pas une femme »

Karl Lagerfeld est connu pour sa grande gueule et son discours franc du collier. Du coup, quand il s’exprime sur l’affaire DSK, ça balance.

Karl Lagerfeld est un homme qu’il vaut mieux avoir dans la poche mais cela ne l’empêche pas de balancer quelques petites vacheries, même s’il apprécie les personnes. Dans une interview parue hier sur le site Style.com, le créateur de la maison Chanel a donné son point de vue sur son look, la mode en général… et le journaliste en est venu à lui demander son sentiment sur l’affaire DSK.

Sans langue de bois, le couturier a affirmé qu’il avait de l’affection pour le couple. « J’aime DSK. J’aime sa femme. Ce sont des gens bien et quand ils sont rentrés à Paris, je leur ai envoyé des fleurs », a t-il déclaré à Style.com. Peu avare en vacherie, on imaginait bien le créateur leur adresser des chrysanthèmes mais son bon goût légendaire a dû reprendre le dessus. Pour lui, ce retour en France est « embarrassant » car « certains voulaient sa place. » Quand le journaliste lui rétorque qu’il n’y avait que très peu de doute sur une relation consentie avec Nafissatou Diallo, il répond sans ambiguïté : « Tout le monde fait cela en politique. Les gens sont excités par le pouvoir et la politique. »

Quant à DSK en tant qu’homme, l’avis de Karlito est plutôt surprenant : « Il a un charme incroyable. C’est un type réellement charmant. Il est drôle, c’est un homme bien. C’est un type très doux – du moment que vous n’êtes pas une femme. C’est le problème. »

Voilà, voilà.

Voici.fr par A.R.

À Sarcelles, le père de l’ex-maîtresse de DSK parle

septembre 1, 2011

André M’Bissa, le père de Marie-Victorine, a été contacté par l’avocat de Nafissatou Diallo, Kenneth Thompson.

Quand il évoque Dominique Strauss-Kahn, qu’il a connu lors de ses années de militantisme à la mairie de Sarcelles, André M’Bissa, père de Marie-Victorine, la jeune femme qui a publiquement expliqué cet été avoir eu une «liaison» avec l’homme politique, prononce du bout des lèvres: «ce monsieur».

L’homme, âgé de près de 65 ans, qui vient de porter plainte pour «subornation de témoin», visant un adjoint du maire de Sarcelles, jette un regard amer sur l’ensemble des années écoulées depuis ce 10 février 1998, le jour où sa fille aînée a effectué une tentative de suicide. André M’Bissa est alors veuf, depuis près de deux ans. En rentrant chez lui un peu avant 13 heures, il trouve sur la table une lettre de sa fille, l’aînée de ses trois enfants. «Cher Papa, écrit alors Marie-Victorine, quand tu liras cette lettre je serai partie. Je vais connaître enfin la paix de l’esprit. Je tiens à te dire que tu n’es pas responsable de mon départ. En tant que père, je crois que tu as fait ce que tu as pu pour me protéger, alors ne te reproche rien.» De son écriture régulière et soignée, la jeune fille âgée de près de 22 ans tente d’expliquer à son père son choix, «celui de cesser de vivre et je te demande de le respecter et d’essayer de le comprendre (…) Je suis épuisée de faire semblant d’être heureuse alors qu’à l’intérieur de moi, je me sens comme un oiseau mort.» Marie-Victorine raconte à son père sa rencontre avec DSK lors d’une cérémonie de vœux un an auparavant, puis sa souffrance depuis «le silence» entre eux. «Je crois qu’il me déteste», confie-t-elle, expliquant ne pas en comprendre la raison. «J’aurais tout accepté de cet homme, le silence, la clandestinité, tout. Oui, je l’ai accepté, et si c’était à refaire, je recommencerai.» «Je souhaite que tu me rendes un dernier service, demande la jeune fille à son père: je veux que tu dises à Dominique qu’il m’a rendue très heureuse et que je lui souhaite d’être heureux, que la vie soit généreuse avec lui.»

À la fin de cette missive figurait un numéro de téléphone, raconte le père. André M’Bissa raconte qu’après avoir alerté les secours il a composé le numéro… et serait tombé sur DSK. «Il m’a écouté quelques instants, puis m’a raccroché au nez», détaille André M’Bissa. «Quand je suis arrivé à l’hôpital, tout le gratin de la mairie était là, le premier adjoint du maire, son chef de cabinet… mais pas lui. » «Plus tard, quand elle est sortie de l’hôpital, j’ai tenté de lui demander: pourquoi? Elle m’a seulement répondu: “Il m’a menti.” «À l’époque, poursuit André M’Bissa, j’ai fait exactement comme la mère de Tristane Banon, j’étais militant socialiste de longue date, ma fille suivait de bonnes études, je ne voulais pas de scandale. Sans l’épisode américain, tout cela serait encore derrière moi. L’histoire était finie pour moi.»

5 millions d’euros

Mais depuis, le retraité a été contacté par les équipes de Kenneth Thompson, l’avocat de Nafissatou Diallo, qui étaient à la recherche de Marie-Victorine, partie vivre près de deux ans après ce drame aux États-Unis. Puis, affirme André M’Bissa, qui est passé depuis du PS à l’UMP, est apparu à son tour, courant août, l’un des adjoints du maire de Sarcelles. «Tonton, ta fille parle trop, m’a-t-il expliqué. Il voulait ses coordonnées pour ses chefs.» Lors d’un second rendez-vous, le 11 août, selon la déposition d’André M’Bissa, Youri Mazou-Sacko lui aurait proposé une monnaie d’échange. André M’Bissa avance un chiffre: 5 millions d’euros. Selon lui, l’homme écrit le chiffre sur un papier, puis s’en va. Il ne donnera plus de nouvelles.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Pontoise pour subornation de témoin et Mazou-Sacko devait être entendu dans la semaine. François Pupponi, le maire de Sarcelles a démenti ces accusations. Mais André M’Bissa est allé plus loin : aux enquêteurs de la police judiciaire, il a raconté ses déboires des dix dernières années : la vente, qu’il estime irrégulière, de son pavillon (il a déposé une autre plainte), les refus de la mairie de lui attribuer un logement social. «Depuis l’histoire de ma fille, j’étais devenu indésirable à Sarcelles.»

Lefigaro.fr par Laurence De Charette

L’affaire DSK se clôt entre frustration et indifférence

août 24, 2011

Seule une minorité d’Américains s’est intéressée au procès de Dominique Strauss-Kahn.

Que restera-t-il au bout du compte, dans la conscience américaine, de la tornade médiatique et judiciaire qui a soufflé sur New York pendant les trois longs mois qu’aura duré l’affaire DSK? Un vieux relent de préjugés antifrançais sur nos mœurs jugées sulfureuses et supposément «incompatibles» avec les valeurs américaines – susceptible de rejaillir à chaque nouvel épisode des guerres «culturelles» entre nos deux pays? Sans doute. Une forme de mea culpa pour avoir jugé et brisé la carrière de Dominique Strauss-Kahn devant le tribunal de l’opinion, en dépit de la présomption d’innocence? Certainement pas, vu le déballage des aventures sexuelles du politicien français, rapportées ici au fil des semaines, choquant une Amérique à la fois puritaine et profondément voyeuriste.

Alors que l’affaire DSK a occupé la une des journaux français pendant tout l’été, il ne faut pas exagérer l’impact qu’elle a eue de ce côté-ci de l’Atlantique. Si le scandale a fait grand bruit les premiers jours – parce qu’il rassemblait jusqu’à la caricature tous les éléments d’un scénario bon marché, le sexe, l’argent, le pouvoir, la race -, il a rapidement cédé la place à d’autres sujets plus pressants.

Haro sur le «pervers»

Comme le montre une enquête du Pew Center, dès la fin mai, alors que la presse consacrait encore 15% de sa couverture à l’affaire DSK, ce sujet n’était plus suivi en Amérique que par 2% de la population. En juillet, le sujet DSK représentait 7% de la place accordée à l’actualité, mais seulement 1% s’y intéressait encore de près.

Pour cette minorité, pas question de tirer de quelconques leçons générales d’une affaire, dont la conclusion en queue de poisson laisse les Américains frustrés et remplis de doutes sur ce qui s’est vraiment passé dans la chambre 2806 de l’hôtel Sofitel, le 14 mai dernier.

Après avoir crié haro sur le «pervers français» et pris fait et cause pour la femme de chambre guinéenne qui avait accusé l’ancien directeur du FMI de violence sexuelle, les Américains expliquent aujourd’hui «ne plus savoir que penser», comme Alice Wallis, retraitée croisée mardi au centre commercial Wildwood à Bethesda. «S’il n’y a pas de preuves, le procureur Vance a raison de clore le dossier», dit-elle. Mais «cela ne veut pas dire que DSK soit pour autant sympathique». «Nous ne saurons jamais ce qui s’est passé.»

Deux jeunes femmes attablées au Starbucks du même centre commercial, dont l’une est noire et avocate, l’autre spécialiste des questions d’éducation, n’ont pas vraiment plus d’empathie à l’égard de DSK. Elles reconnaissent qu’il a été jugé hâtivement par les médias américains, mais ajoutent que «cela n’a rien de nouveau». «De plus, il avait la puissance, l’argent. Dès le début, clairement, il estimait que cette femme n’était pas importante. Il a eu une relation avec elle, même s’il ne l’a pas violée. Or il est marié! Non, je ne le plains pas. Ce qui m’intéresse, c’est ce qui va se passer en France. Il va devoir s’expliquer devant les Français. Eux décideront s’il peut ou non rester dans la vie publique. Je suis curieuse de ce débat-là», dit Stéphanie Thomas, l’avocate afro-américaine, 43 ans.

Lefigaro.fr par Laure Mandeville, correspondante à Washington

Les mensonges de Diallo empêchent les poursuites

août 23, 2011

Dans un long document présenté lundi soir au tribunal, Cyrus Vance explique qu’il renonce au procès en raison de l’absence de preuves suffisantes et des inconsistances répétées de la femme de chambre.

Vingt-cinq pages, pas moins, pour justifier sa décision. Le procureur de Manhattan explique en détail les raisons de sa demande d’abandon des poursuites contre Dominique Strauss-Kahn dans une motion présentée lundi soir au tribunal.

Faute de preuves suffisantes pour établir la culpabilité de Dominique Strauss-Kahn, les mensonges à répétition de Nafissatou Diallo, unique autre témoin de la scène du 14 mai au Sofitel à part DSK, rendent impossible à ses yeux le maintien des poursuites contre l’ancien directeur du FMI.

«La nature et le nombre de mensonges de la plaignante nous laissent dans l’impossibilité de donner crédit à sa version des faits au delà du doute raisonnable, quelle que soit la vérité sur ce qui s’est passé lors de la rencontre entre la plaignante et le défendant», raisonnent les auteurs dans l’introduction.

Ceux-ci reconnaissent que la relation sexuelle était «brève» -un argument présenté dans le même document comme le signe d’une agression sexuelle- mais les preuves physiques, médico-légales et autres ne permettent pas de conclure à une relation «forcée».

Inconsistances sur les faits à l’extérieur de la chambre

Le rapport ressemble tantôt à un véritable réquisitoire contre Nafissatou Diallo, tantôt à une justification destinée à l’électorat new-yorkais, tantôt à une explication à l’intention d’un auditoire plus large, méconnaissant les principes de la justice américaine.

Le procureur rappelle que la société américaine obéit au principe selon lequel il est «plus grave de condamner un innocent que de libérer un coupable». Les mots «crédibilité» et «mensonges» reviennent tout au long d’un texte largement consacré à Nafissatou Diallo.

«Qu’un individu ait menti» par le passé ne le rend «pas forcément indigne de confiance», assure le procureur en réponse aux critiques qui l’attaquent précisément là-dessus. Mais «dans pratiquement tous les entretiens, elle n’a pas dit la vérité sur des détails importants et moins importants de sa vie», relève-t-il.

À aucun moment le rapport ne dit que la version de la femme de chambre guinéenne a changé sur les faits dans la suite 2806 du Sofitel. Mais il insiste sur le reste, notamment les inconsistances sur les faits à l’extérieur de la chambre. Celles-ci lui ôtent selon eux toute crédibilité.

«Invention totale» sur le viol collectif en Guinée

Le rapport s’attarde ainsi sur les trois versions offertes par Nafissatou Diallo sur les minutes qui ont suivi l’agression présumée. Dans la première version, elle se cache dans le corridor, dans la deuxième version, elle nettoie la suite 2820 et dans la troisième version, elle a fait le ménage dans la 2820 le matin. Mais le plus grave aux yeux des procureurs est «l’invention totale» sur le viol collectif en Guinée.

Le fait qu’elle ait «fait croire à des procureurs et des enquêteurs expérimentés qu’elle avait été victime d’une agression sexuelle violente – mais fausse» et qu’elle puisse raconter une nouvelle agression au procès «avec une attitude similaire», est «fatal» aux yeux du procureur.

Quant aux éléments médico-légaux du dossier, Cyrus Vance estime qu’ils ne sont pas suffisamment convaincants pour poursuivre l’affaire. Les dessous «déchirés» ont peut-être tout simplement des défauts de fabrication. Les taches de sperme n’indiquent rien. L’absence d’ADN sous les ongles est signe qu’il n’y a peut-être pas eu violence. La blessure à l’épaule peut-être liée à une activité sportive d’après un expert, et la rougeur au vagin n’est pas concluante.

«Notre grave souci sur la crédibilité de la plaignante», répète le procureur, «rend impossible de savoir se qui s’est passé dans la suite de l’hôtel le 14 mai et empêche donc toutes poursuites dans cette affaire».

Lefigaro.fr par Adèle Smith

L’affaire Strauss-Kahn divise les juristes américains

juillet 30, 2011

….NEW YORK (Reuters) – Au terme d’une semaine marquée par des développements spectaculaires, le volet américain de l’affaire Strauss-Kahn, accusé d’agression sexuelle par une femme de chambre du Sofitel de Manhattan, continue de diviser les spécialistes du droit américain.

Au bureau de Cyrus Vance, le procureur de Manhattan, on souligne que l’enquête est toujours en cours.

Mais le nouveau report de l’audience judiciaire, programmée initialement le 16 juillet avant d’être repoussée au 1er août puis désormais au 23 août, a relancé les spéculations sur un possible abandon des charges, qu’avaient déjà alimenté les doutes apparus sur la crédibilité de Nafissatou Diallo.

« Chaque juré devra être convaincu au-delà du doute raisonnable qu’elle dit la vérité. La charge qui pèse sur le procureur est énorme. Voudra-t-il aller jusqu’au bout dans une affaire qui semble aussi difficile ? », s’interroge Bennett Gershman, ancien procureur de Manhattan aujourd’hui professeur de droit à la Pace University.

Après deux mois et demi de silence et d’anonymat, Nafissatou Diallo est apparue en pleine lumière au cours de la semaine écoulée en accordant dimanche des interviews à ABC et à l’hebdomadaire Newsweek avant d’apparaître devant une forêt de micros et de caméras jeudi dans une église de Brooklyn.

L’accusatrice de Dominique Strauss-Kahn a livré sa version de ce qui s’est passé le 14 mai dans la suite 2806 du Sofitel de Manhattan où était descendu l’ex-directeur général du FMI et ancien favori des sondages en vue de la présidentielle de 2012 en France.

La femme de chambre guinéenne, qui est âgée de 32 ans, a été entendue mercredi à huis clos pendant plus de huit heures par les procureurs.

LA MÉDIATISATION, UNE STRATÉGIE

Pour plusieurs juristes, anciens procureurs, son avocat, Kenneth Thompson, a commis, en la laissant parler, une erreur que la défense de DSK saura exploiter si procès il y a.

« C’est un filon dans lequel la défense pourra creuser », dit l’avocat Jeremy Saland, qui a travaillé par le passé au bureau du procureur de Manhattan. La moindre contradiction, la moindre variation dans ses propos pourront servir aux défenseurs de Dominique Strauss-Kahn, qui nie toute agression sexuelle, à discréditer la parole de son accusatrice.

Certains avancent même qu’en optant pour cette stratégie de médiatisation de sa cliente, Kenneth Thompson montre qu’il ne croit plus en l’issue de la procédure pénale. Il a du reste annoncé son intention d’engager une procédure au civil.

A l’inverse, d’autres spécialistes du droit américain voient dans cette évolution de la stratégie de Kenneth Thompson un moyen de faire pression sur le procureur Vance.

John Moscow, ancien directeur adjoint du département des enquêtes au bureau du procureur, estime que les éléments médico-légaux penchent pour une relation sexuelle forcée. Et que ces éléments-là pourraient effacer les doutes apparus sur la crédibilité de la parole de Nafissatou Diallo.

Dans un procès de ce type, qui se joue essentiellement « parole contre parole », les révélations sur les mensonges de la femme de chambre dans sa demande d’asile, en 2003, ont largement affaibli l’accusation. Nafissatou Diallo affirmait notamment avoir été victime d’un viol collectif en Guinée. Elle a reconnu depuis qu’elle avait modifié les faits pour faire avancer son dossier.

Mais Daniel Bibb, lui aussi ancien procureur, n’est pas persuadé que des jurés lui en tiendraient rigueur.

« Dans une affaire de viol ‘normale’, je dirais que la découverte de fausses allégations sur un viol antérieur serait fatale à l’accusation. Mais dans ce cas précis, je n’en suis pas si sûr, tout simplement parce que les motifs qui l’ont poussée à se dire victime d’un viol collectif (en Guinée) n’étaient pas malveillants », explique-t-il.

Reuters par Joseph Ax et Noeleen Walder

Affaire DSK: Nafissatou Diallo entendue par le Procureur de New York

juillet 27, 2011

Nafissatou Diallo, la femme de chambre de l’hôtel Sofitel de Manhattan qui accuse Dominique Strauss-Kahn de crimes sexuels, est arrivée, mercredi 27 juillet au matin, au bureau du procureur de New York. La date de la prochaine audience au tribunal de New York, déjà repoussée du 18 juillet au 1er août, a été de nouveau reportée au 23 août.

Restée silencieuse et dans l’anonymat depuis la mi-mai, elle s’était montrée au grand jour dimanche, accordant plusieurs interviews à la chaîne de télévision ABC et à l’hebdomadaire Newsweek, où elle racontait avec force détails les agressions dont elle assure avoir été victime.

Dans l’interview, Nafissatou Diallo entre ensuite dans des détails très crus, racontant comment elle a été forcée à pratiquer une fellation à l’ancien ministre français. « Il tenait ma tête, j’étais par terre je n’arrivais pas à me relever », assure-t-elle. Elle dit avoir ensuite craché sur la moquette. « J’étais tellement effrayée, ma supérieure hiérarchique s’en est aperçue et m’a dit ‘Nafi que se passe-t-il ?' », poursuit-elle.

Dominique Strauss-Kahn, lui, est toujours sous le coup de sept chefs d’accusation aux Etats-Unis, notamment tentative de viol, agression sexuelle et séquestration, qui peuvent lui valoir de nombreuses années de prison. Il a été libéré sur parole au terme de sa dernière comparution, le 1er juillet, après que les procureurs eurent déclaré avoir découvert des failles dans le récit de la jeune femme. Il est toujours privé de son passeport et ne peut quitter le territoire américain.

LeMonde.fr avec AFP