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Afrique centrale : Félix Tshisekedi succède à Denis Sassou N’Guesso à la présidence de la CEEAC

janvier 19, 2022

Le président  congolais, Denis Sassou N’Guesso, a passé le 19 janvier à Brazzaville le témoin à son homologue de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la présidence de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), à l’issue de la 20e  conférence.

A l’ouverture de la conférence, le président Denis Sassou N’Guesso a réitéré son appel à l’application de la contribution communautaire à l’intégration. Il a encouragé le Tchad et la République centrafricaine à persévérer dans la voie de la sagesse pour la recherche des solutions aux différends politiques.

« Les présentes assises marquent la fin du premier mandat de la présidence tournante de notre communauté régionale. Les actions déjà entreprises, en vue de la mise en œuvre de toutes les décisions adoptées, constituent de réels mobiles de satisfaction légitime », a déclaré Denis Sassou N’Guesso.

Il a lancé un appel aux pays membres de la communauté pour apporter un appui financier et matériel au Tchad. « Quelles que soient nos difficultés internes, nous ne pouvons pas demeurer les bras croisés alors que certains partenaires extérieurs concrétisent déjà leurs promesses en faveur du Tchad », a souligné le chef de l’État congolais. 

Au total, quatre chefs d’État ont pris part au sommet de Brazzaville au côté du président Denis Sassou N’Guesso. Il s’agit des présidents de l’Angola, de la République centrafricaine, de la RDC et de la Guinée équatoriale.

Dans son discours, le nouveau président de la CEEAC, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est engagé à promouvoir le capital humain durant son mandat.

Pour lui, l’investissement dans la formation de la population, la santé et la culture, devrait permettre d’accentuer le développement dans la communauté.

Avec Adiac-Congo par Christian Brice Elion

La RDC en quête de son modèle d’industrialisation

août 27, 2021

PROJET. Le sujet revient avec force sur la table du gouvernement, qui cherche les voies et moyens d’enrayer la désindustrialisation du géant d’Afrique centrale.

La RDC comptait parmi les pays les plus industrialises d'Afrique subsaharienne a son accession a l'independance en 1960.
La RDC comptait parmi les pays les plus industrialisés d’Afrique subsaharienne à son accession à l’indépendance en 1960.© EDUARDO SOTERAS / AFP

Le gouvernement de la République démocratique du Congo a dévoilé jeudi 26 août un « Plan directeur d’industrialisation » à l’horizon 2040, d’un coût de 58 milliards de dollars, qui prévoit des infrastructures devant relier différentes régions de ce géant d’Afrique centrale. Comme de nombreux pays du continent africain, la RDC est confrontée à un immense retard en termes d’industrie. C’est peu de le dire, au regard de l’état des infrastructures, de la situation de la fourniture de l’électricité, du cadre légal toujours incertain et d’une vision peu diversifiée de l’économie. Mais pour le pays de Félix Tshisekedi, la corruption à grande échelle est la véritable plaie qui bloque le décollage industriel prêché depuis des décennies. Évidemment, les guerres successives, le départ des industriels au moment de l’indépendance du pays, ou encore le pillage systématique qui s’est illustré à travers la nationalisation des entreprises privées de l’ère de la « zaïrianisation » n’ont pas aidé.

Des rapports locaux, parfois menés par les parlementaires, et internationaux ne cessent de constater les conséquences de la corruption sur la politique d’industrialisation du pays. Non seulement la plupart des projets industriels ne sont pas menés à bien, ce qui empêche la création d’emplois et la croissance économique, mais en plus en cas de découverte de malversations, les fonds perçus ne sont pas systématiquement remboursés par les promoteurs.

Résultat : le pays importe presque tout et n’exporte rien à part ses ressources naturelles. La question devenue urgence pour le gouvernement est de réfléchir à des leviers pour enclencher le rattrapage industriel et trouver des partenariats stratégiques.

Vers un changement de paradigme ?

La situation économique du pays est compliquée, en cause la pandémie et ses conséquences, dont principalement la volatilité des cours des matières premières. D’où le sursaut impulsé par le chef de l’État. Le plan, présenté officiellement aux membres du gouvernement, aux élus, diplomates, opérateurs économiques congolais et étrangers ainsi qu’aux universitaires et la presse, vise à atteindre « l’objectif de l’émergence de la RDC d’ici à 2030-2040 », a déclaré Julien Paluku, ministre congolais de l’Industrie.

Il s’agit de « réindustrialiser » la RDC, qui ne compte plus que 507 entités industrielles recensées, contre 9 600 unités de production industrielles dans différents secteurs héritées du colonisateur belge en 1960 lors de l’accession du pays à l’indépendance, a déploré Julien Paluku.

« Dans les cinq prochaines années, le gouvernement veut doubler le nombre d’unités de production industrielle pour atteindre mille industries dans le pays et réduire de 60 % la facture des importations évaluée à près de 6,5 milliards de dollars américains par an, a-t-il expliqué. D’autres pays qui, en 1960, étaient au même niveau que la République démocratique du Congo ou même en deçà l’ont fait. À ce jour, ils comptent parmi les pays émergents. »

Pour permettre de « libérer le potentiel de croissance et de transformation industrielle du pays », le plan a éclaté la RDC en six zones industrielles : l’ouest dans la région de Kinshasa, le sud dans l’ex-Katanga, la zone Centre dans l’espace Kasaï, la zone Est dans les trois provinces du Kivu, la zone Nord-Est qui regroupe l’ex-province orientale et la zone Nord-Ouest constituée de l’ex-Équateur.

Le défi du financement

Ces six piliers du développement de la RDC seront transformés à l’échéance 2040 « en hubs d’exportation vers les pays voisins », dans la perspective de l’effectivité de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), des avantages de l’AGOA (Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique) et des ouvertures du marché chinois aux pays africains.

Pour garantir le succès de ce plan, il faut 58,3 milliards de dollars pour la construction d’infrastructures routières (21 milliards de dollars), ferroviaires (9 milliards de dollars), énergétiques (22 milliards de dollars) et aéroportuaires et portuaires (6,3 milliards de dollars), a estimé le ministre Julien Paluku, « cahier des coûts estimatifs des infrastructures » à l’appui.

Des fonds que le pays doit mobiliser auprès des partenaires lors d’une « conférence des investisseurs » que le gouvernement compte organiser dans les jours à venir. L’avenir industriel de la RDC est en jeu.

Avec Le Point

Osiane 2021 : Brazzaville accueille les acteurs clés du numérique de l’Afrique centrale

avril 15, 2021

La 5e édition du Salon international des technologies de l’information et de l’innovation (Osiane) se tiendra du 27 au 30 avril prochain, dans la capitale congolaise, sous le thème « Co-construction de notre futur », en mode hybride : présentiel et virtuel (visioconférence) à cause de la crise sanitaire de Covid-19.

1- Vue de la salle lors de l’édition de 2019

Osiane 2021 va réunir à Brazzaville les acteurs majeurs des secteurs publics et privés de l’écosystème numérique de l’Afrique centrale. Cette rencontre sera organisée sous le patronage du gouvernement congolais qui veut faire de la transformation digitale un véritable enjeu stratégique économique et social.

L’édition va porter un regard lucide sur l’impact du digital sur les entreprises, l’accélération et l’implication pour les sociétés africaines de la sous-région tout en projetant sur les meilleures perspectives du dynamisme des écosystèmes numériques.

« L’édition de cette année mettra, en effet, d’une part, l’accent sur la convergence des univers physiques et virtuels, auxquels doivent faire face les entreprises à l’ère de la transformation numérique, d’autre part, des exigences du développement de l’environnement socioéconomique, de la pandémie du coronavirus et de valorisation des compétences digitales », a déclaré Luc Missidimbazi, président de l’ONG Pratic qui organise depuis 2017 le salon Osiane.

En sus des aspects technologiques, les participants évoqueront également les enjeux économiques en matière de transactions, de monnaie électronique, de financement de projets innovants, de sécurité physique et virtuelle des systèmes d’information et leur contenu qui influent sur l’existence et le développement de l’ensemble des systèmes économiques, sociaux, culturels…

Durant les quatre jours du salon Osiane, au Palais des congrès, il est prévu les ateliers spécifiques, les débats de leaders et personnalités africains, l’exposition des inventions destinées à augmenter la visibilité des entreprises ou de leurs produits, afin de leur permettre d’aller à la conquête de nouveaux marchés dans la sous-région d’Afrique centrale. Pour cela, trois espaces appropriés leur seront réservés : l’espace entreprises avec des stands ouverts au Palais des congrès ; l’espace start-up sur e-Osiane et l’espace médias. 

Financement du numérique et peering forum

Organisée en marge du Salon, la conférence sur le financement du numérique et de l’innovation a pour but de renforcer le rapprochement des acteurs des écosystèmes, numérique et financier pour soutenir la mise en œuvre des projets ou initiatives intégrateurs. Elle bénéficie du soutien de Deloitte avec la participation de la Banque européenne d’investissement et d’autres institutions.

Dans le même élan, et pour la deuxième année consécutive, le Forum sur le Peering en Afrique centrale (FPAC) réunira des experts de l’écosystème du Peering de la sous-région et d’ailleurs. Organisé par la communauté du Peering en Afrique centrale, avec l’appui de l’Internet Society, l’évènement se focalisera sur la protection des données, la création et la distribution de contenu Internet et comment créer et maintenir des communautés techniques. Il débuchera sur des recommandations concrètes en vue d’une infrastructure Internet plus stable et plus sécurisée en Afrique centrale.

Débats, table ronde, atelier et formation

2- Panel ministériel lors de la même édition

Des panels stratégiques constitués d’experts de renommée internationale se concentreront essentiellement sur : « le numérique à l’ère de la distanciation, l’automatisation et la mobilité » ; « le rôle des acteurs dans l’écosystème d’Internet et l’innovation pour la responsabilité publique » ; « le rapport de l’économie numérique à la Covid-19 » ;  « l’impulsion de la Fintech en Afrique centrale » ; « le nouveau espace d’échange continental et le défi de e-commerce » ;  « les identificateurs d’innovation technologique ».

Des espaces « B2B » seront ouverts pour faire connaître les différentes opportunités dans l’écosystème digital ; mettre en lumière les atouts des entreprises de l’Afrique centrale ; favoriser les échanges entre les professionnels du numérique par la création de clusters d’entreprise (monnaie, distribution e-commerce, sécurité, services, développement). L’Osiane académie proposera aux participants et partenaires une large gamme de formations dispensées par des partenaires ou des experts de l’académie numérique le puits.

Rendez-vous incontournable des acteurs de l’écosystème du numérique de l’Afrique centrale, Osiane bénéficie, depuis sa première édition, de l’appui de l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques. Le salon s’est accordé du soutien des institutions internationales comme Afrinic, Internet Society, le PNUD, mais également des entreprises du secteur des télécommunications à l’instar du groupe Vivendi Africa (GVA), Congo Télécom, Burotop Iris, MTN, SAP et ORACLE.

Organisé tous les deux ans par l’ONG Pratic (Promotion, réflexion et analyse sur les technologies de l’information et de la communication), Osiane impulse désormais une dynamique nouvelle dans cette zone géographique en favorisant les interactions entre les différents acteurs aptes à mener la réflexion sur les défis, les opportunités et les bonnes pratiques engendrés par la révolution numérique et la transformation digitale.

Avec Adiac-Congo par Quentin Loubou

Développement du football : la Fifa inaugure le bureau Afrique centrale à Brazzaville

février 20, 2021

Gianni Infantino a procédé le 20 février au siège de la Fédération congolaise de football (Fécofoot)  à l’ouverture du bureau régional de développement de la FIFA pour l’Afrique centrale

Gianni Infantino au bureau regional de developpement de la FIfa /Adiac

L’ouverture dudit  bureau régional est l’aboutissement de l’accord de siège signé  le 29 novembre 2019 entre  le gouvernement congolais et la FIFA. Quinze mois après son premier passage à Brazzaville, Gianni Infantino a tenu ses promesses  en dotant Brazzaville d’un bureau stratégique qui sert, en effet, d’examiner les différents programmes de développement  soumis par les associations membres de la Fifa.

«  C’est important que nous soyons présents. La FIFA est une organisation qui se veut être à l’écoute des fédérations. Nous devons travailler ensemble …On a déjà commencé avec notre programme Forward, un programme qui aide  les fédérations et qui nous a permis de multiplier par cinq les investissements qu’on fait dans le football », a expliqué le président de la Fifa.

Gianni Infantino, qui veut faire plus pour l’Afrique, a  estimé que ce bureau régional  va aider toutes les fédérations de l’Afrique centrale et contribuer en même temps au   rayonnement  du  football africain.

Le président de la Fifa a aussi confirmé l’augmentation du nombre des sélections  africaines  lors de la phase finale de la  Coupe du monde 2026. Il passera de cinq à  dix  dont neuf seront directement qualifiés et le 10e  passera par les barrages.

Le président de la Fifa et le ministre des Sports et de l’Education physique procédant à l’inauguration/ Adiac

Jean  Guy Blaise Mayolas a exprimé toute sa gratitude au président de la FIFA et à ses collaborateurs qui ont œuvré pour l’installation du bureau régional pour l’Afrique centrale à Brazzaville. « Nous pouvons désormais dire que nous sommes plus proches de la FIFA et nos différents projets seront mieux examinés et connaitront un aboutissement heureux, pour un meilleur développement du football en Afrique centrale », a-t-il déclaré.

De son côté, Hugues Ngouélondélé  a remercié, au nom du  gouvernement,  la FIFA pour ses multiples  réalisations au Congo, citant notamment la  rénovation du Centre technique d’Ignié et l’installation des deux poules synthétiques.  

Le Congo aspire grâce à la réalisation et à devenir l’épicentre du football de la sous région Afrique centrale, a-t-il souhaité. Le ministre compte par ailleurs sur l’appui de la FIFA pour la réalisation d’un certain nombre de projets.   « Notre pays  prépare, en concertation avec l’ensemble du mouvement sportif, une série de textes visant à créer les conditions  idoines pour un  développement harmonieux du sport et sa valorisation.  Nous serons heureux de compter la Fifa parmi nos partenaires stratégiques; le football étant le sport roi », a  rappelé  le ministre. 

Avec Adiac-Congo par James Golden Eloué

Le masque devient obligatoire dans plusieurs pays d’Afrique centrale

avril 15, 2020

Dans plusieurs pays d’Afrique centrale, le port du masque est devenu obligatoire dans l’espace public afin de freiner la propagation du nouveau coronavirus, ont annoncé ces derniers jours leurs gouvernements. Au Gabon, le masque est obligatoire depuis mercredi matin, tout comme en Guinée équatoriale, qui demande aussi à ses citoyens de porter des gants lors de leur sortie.

Conscient de la difficulté des Gabonais à se procurer des masques médicaux, Libreville a recommandé à ses citoyens le port «du masque alternatif». De nombreux ateliers de couture au Gabon et ailleurs se sont mis à produire des masques en tissu, moins efficaces mais qui limitent toutefois la propagation du virus.

Lundi, le gouvernement tchadien avait également décrété le port obligatoire du masque sur son territoire avant de revenir sur sa décision le lendemain à cause du manque d’offre sur le marché. Le Cameroun – l’un des pays les plus touchés par le virus en Afrique avec 855 cas déclarés officiellement mercredi – avait déjà adopté cette mesure jeudi dernier.

Dans ces pays d’Afrique centrale, ces dispositions s’ajoutent à celles déjà prises, comme l’instauration de couvre-feux nocturnes, la fermeture des écoles, des frontières et des lieux de culte ainsi que les restrictions sur les rassemblements

Par Le Figaro avec AFP

Enquête sur de possibles commentaires racistes au Musée belge de l’Afrique centrale

décembre 21, 2019

Le Musée royal de l’Afrique centrale à Bruxelles a ouvert une enquête sur de possibles commentaires racistes et défendant le colonisation proférés par un guide devant un groupe de visiteurs étudiants. De tels commentaires, qui incluaient apparemment une minimisation de la pratique largement répandue des mutilations de travailleurs africains, sont inacceptables et «entièrement contraires à l’esprit de ce que nous défendons», a déclaré à l’AFP le directeur du musée, Guido Gryseels.

L’incident intervient une année après la réouverture de ce musée, autrefois connu pour sa célébration exempte de critique de la colonisation belge en Afrique centrale, après une rénovation et une mise à jour en profondeur. Le pouvoir belge à la fin du XIXe siècle et au début du XXe s’est montré particulièrement brutal et exploiteur dans cette région. Gérées comme un domaine royal privé par l’ex-roi Léopold II, ces colonies belges couvraient des territoires faisant aujourd’hui partie du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo.

Au cours d’une visite avec des étudiants en maîtrise d’histoire de l’université de la ville belge d’Anvers, le guide en question – dont le nom n’a pas été révélé – a fait une série de remarques donnant une vision idyllique du colonialisme, a dit à l’AFP un de ces étudiants, Hanane Llouh. Après s’être plaint d’avoir dû batailler pour obtenir ce poste de guide parce qu’il était blanc, l’homme a critiqué la rénovation du musée, lançant que «les noirs voulaient se débarrasser de tout», selon Hanane Llouh.

Le guide aurait aussi mis en doute la pratique répandue parmi les colons belges de couper les mains de villageois congolais insuffisamment productifs dans la récolte du caoutchouc. Après d’autres remarques à caractère raciste, le professeur accompagnant cette visite a décidé d’y mettre fin. L’étudiant Hanane Llouh, à l’origine de ces révélations sur Twitter, s’est dit «en colère et offensé». Il a précisé qu’il ne demandait pas que l’homme perde son travail, mais que le musée améliore sa manière de choisir et de former ses guides.

Par Le Figaro avec AFP

Afrique centrale : sommet extraordinaire de chefs d’Etat sur l’avenir du franc CFA

novembre 22, 2019

Le président camerounais Paul Biya a présidé vendredi à Yaoundé l’ouverture d’un sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), qui regroupe six pays, pour débattre notamment de l’avenir du franc CFA. Après les pays d’Afrique de l’Ouest, c’est au tour de l’Afrique centrale de questionner la pertinence d’une monnaie aux réserves de change déposées en France et convertible en euro, présentée par certains comme «héritée de la colonisation». «Les présentes assises nous donnent à nouveau l’occasion d’échanger et d’arrêter des mesures complémentaires pouvant consolider le redressement économique de notre sous-région», a déclaré Paul Biya.

Le sommet de Yaoundé, qui doit s’achever vendredi, est consacré notamment à la situation économique des pays de la Cémac que sont le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad. Dans un dossier de presse transmis à l’AFP, la présidence camerounaise a indiqué que l’avenir du franc CFA faisait aussi partie des thèmes inscrits à l’ordre du jour des travaux des chefs d’Etat qui se déroulent à huis clos.

Frein au développement ?

«La monnaie héritée de la colonisation (le franc CFA) divise les économistes et les chefs d’Etat de la zone Franc», a écrit la présidence camerounaise. Cette monnaie «est présentée par de nombreux experts en finances comme un frein au développement», a-t-elle ajouté. «Ceux qui sont pour le maintien du franc CFA avancent l’argument de la stabilité qu’offre cette monnaie face aux spéculations», a poursuivi la présidence camerounaise, sans préciser quelle était la position du Cameroun.

La zone franc est constituée des pays de la Cémac et de ceux de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), où certains officiels ont ouvertement pris position en faveur du remplacement du franc CFA par une autre monnaie. En Afrique centrale, les dirigeants sont plus réservés sur la question.

Cinq chefs d’Etat sur les six que compte la Cémac prennent part au sommet de Yaoundé. Il s’agit du Camerounais Paul Biya, du Centrafricain Faustin-Archange Touadéra, du Congolais Denis Sassou Nguesso, de l’Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et du Tchadien Idriss Déby Itno. Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, est représenté par son Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé.

Par Le Figaro avec AFP

Congo-Brazzaville : Denis Sassou Nguesso, porte-parole de l’Afrique centrale à la COP 25

novembre 21, 2019

Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville.

Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville. © Wang Zhao/AP/SIPA

 

Lors de la prochaine COP, qui s’ouvrira à Madrid le 2 décembre, le président congolais annoncera l’opérationnalisation du Fonds bleu, destiné à préserver le Bassin du Congo, deuxième réservoir de carbone du monde.

Après les désistements successifs du Brésil, à la suite de l’élection du climatosceptique Jair Bolsonaro, puis du Chili pour cause de situation politique instable, c’est à Madrid en Espagne que s’ouvrira le 2 décembre la 25e Conférence des parties (COP) sur les changements climatiques.

Pour cet événement, auquel 25 000 délégués sont attendus, la plupart des chefs d’États et de gouvernements européens seront présents – Emmanuel Macron et Angela Merkel en tête. Les présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine devraient également faire le déplacement.

Une douzaine de chefs d’État africains

Quid de l’Afrique ? Le secrétariat de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), organisatrice de l’événement, annonce la participation d’une douzaine de chefs d’État du continent, dont le Sud-Africain Cyril Ramaphosa et le Congolais Denis Sassou Nguesso.

En tant que président de la Commission climat du bassin du Congo (CCBC), ce dernier annoncera à Madrid l’opérationnalisation du Fonds bleu, instrument financier de la Commission ouvert aux bailleurs de fonds publics et aux investisseurs privés intéressés. 110 projets, pour un montant de 3 à 5 milliards de dollars, ont d’ores et déjà été identifiés dans les seize pays membres de la CCBC par l’étude de préfiguration menée avec l’appui du Pnud et du cabinet d’audit Ernst & Young.

Élément-clé du soft power diplomatique du Congo, la préservation du triptyque eau-forêt-biodiversité qui fait de cette région, riche par ailleurs en zones de tourbières et de mangroves, l’un des poumons de la planète, a un besoin urgent de financements responsables et durables. Un plaidoyer auquel Denis Sassou Nguesso, présent à quasiment toutes les conférences de ce type depuis le sommet de la Terre de Rio en 1992, est parfaitement rodé.

Jeuneafrique.com

Zone CFA: aide de la France au Congo-Brazzaville et à l’Afrique centrale

avril 14, 2018

 

Réunion des ministres de la zone franc © Twitter / Bruno Le Maire

La France s’est dite prête vendredi à aider le Congo-Brazzaville à hauteur de 135 millions d’euros si le pays conclut un programme de soutien avec le Fonds monétaire international (FMI) comme d’autres économies d’Afrique centrale (Gabon, Cameroun, Tchad, Centrafrique).

Cette aide s’inscrit dans le milliard d’euros d’aide ou de prêt que la France a prévu pour les pays d’Afrique centrale appartenant à la zone franc CFA et frappés par la chute des prix du pétrole, leur principale ressource (sauf pour la Centrafrique et dans une moindre mesure le Cameroun).

« La France est prête à apporter une aide de 135 millions d’euros à la République du Congo, sous réserve que le Congo conclut son programme avec le FMI. C’est comme ça qu’on apportera de la visibilité au programme de désendettement », a déclaré à l’AFP le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire.

Soutien du FMI aux pays de la Cemac

M. Le Maire a participé vendredi à Brazzaville à la réunion bi-annuelle des ministres des 14 pays de la zone franc CFA (Afrique centrale et Afrique de l’Ouest).

Depuis fin 2016, la France et le FMI portent une attention particulière aux pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), qui ont connu une croissance nulle en 2017 contre 6% de croissance pour les pays de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA), tirés par le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Le prédécesseur de M. Le Maire, Michel Sapin, avait ainsi annoncé un milliard d’euros de prêt ou d’aide pour ces pays à l’issue d’un sommet à Yaoundé le 23 décembre 2016. Ce sommet avait dissipé les risques d’une dévaluation du CFA d’Afrique centrale moyennant l’ouverture de négociations bilatérales avec le FMI.

Des décaissements semestriels ont eu lieu en faveur des pays qui ont conclu avec le FMI, sous forme de prêt pour le Gabon et le Cameroun, d’aide pour la Centrafrique, ou d’une formule mixte pour le Tchad, précise-t-on dans l’entourage de M. Le Maire.

Situation plus complexe au Congo

Les choses sont plus complexes avec le Congo qui négocie toujours avec le FMI (une mission du Fonds se trouve à Brazzaville jusqu’au 17 avril). Le Congo-Brazzaville avait masqué une partie de sa dette que le FMI évalue à 117% de son PIB.

Dans leur communiqué final, les ministres de la zone franc ont d’ailleurs « noté les risques découlant d’importants déficits publics et d’un ré-endettement rapide ». « La convergence réelle peine à progresser dans la zone franc, témoignant des nombreux obstacles auxquels se heurte l’intégration régionale », ajoute le communiqué final.

Les participants ont aussi « échangé sur les enjeux de la lutte contre le financement du terrorisme » et « l’importance de renforcer la lutte contre les flux financiers illicites et le financement du terrorisme via la coopération fiscale internationale ».

« Le premier atout de cette monnaie c’est la stabilité »

Le communiqué ne fait pas allusion au débat sur le franc CFA, que certains considèrent comme un héritage colonial. Des économistes avancent aussi que la parité fixe avec une monnaie forte comme l’euro (à environ 1 euro pour 656) pénalise les exportations des pays CFA.

« Le premier atout de cette monnaie c’est la stabilité », a déclaré M. Le Maire. « Quand je regarde les résultats économiques de ces États de la zone franc comparés à d’autres pays qui ont des situations économiques et de production similaires, les États membres de la zone franc s’en sortent mieux sans doute parce qu’il y a cette convertibilité avec l’euro », selon lui.

« Une monnaie a besoin de stabilité, une monnaie a besoin de solidarité, une monnaie a besoin de fluidité, une monnaie a besoin de sécurité. Enfin, elle a besoin de force parce qu’elle soutient l’économie. Vous avez compris que la zone franc recherche tous ces éléments » a déclaré le ministre congolais des Finances, Calixte Nganongo.

Jeuneafrique.com avec AFP

Suppression des visas dans la Cemac : qu’est-ce qui va changer ?

novembre 9, 2017

Paul Biya, président du Cameroun, et Idriss Déby Itno, président du Tchad, le 31 octobre à N’Djamena lors du sommet de la Cemac. © DR / Présidence du Cameroun

Réunis à N’Djamena, les chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale sont parvenus à régler nombre de dossiers épineux… À commencer par la suppression des visas.

Une conjoncture économique défavorable peut avoir des vertus. En butte à des difficultés budgétaires et en quête de relance, l’Afrique centrale bouge enfin. Le 31 octobre, au cours d’un sommet convoqué à N’Djamena, au Tchad, les chefs d’État ont fait aboutir en quelques traits de plume une pile de dossiers pourtant bloqués depuis plus d’une décennie.

Conséquence, le lendemain, 1er novembre, à la suite des autres pays membres, le Cameroun a été le dernier de la Cemac à supprimer l’exigibilité du visa aux ressortissants des autres pays membres. Ironie de l’histoire, les plus réticents à l’ouverture des frontières, décidée en 2013, le Gabon et la Guinée équatoriale, l’avaient même précédé de quelques jours. Il faut croire que la chute des cours du pétrole a mis en berne la force des égoïsmes nationaux.

Concrètement, qu’est-ce qui va changer ? A priori, c’est la fin de toute sorte de tracasseries policières. Mais attention ! Avant de prendre l’avion, il vaut mieux s’assurer que l’on ne risque pas d’être refoulé à l’arrivée. Le Gabon, la Guinée équatoriale et le Congo réservent le passage de leurs frontières sans visa aux seuls détenteurs de passeports biométriques. Le Tchad, le Cameroun et la République centrafricaine, eux, n’exigent qu’une « pièce d’identité sécurisée » en cours de validité.

Vers la fusion de la Cosumaf et la CMF

Le deuxième dossier épineux enfin tranché concerne la création d’une Bourse des valeurs mobilières commune basée à Douala, au Cameroun, en lieu et place des deux actuels marchés financiers. Au bout de treize années de cacophonie, la Cemac se range aux préconisations de départ formulées par la Banque mondiale et le cabinet européen Roland Berger. Sur ce sujet aussi, la mise en œuvre de la décision politique ne sera pas une sinécure.

Fusionneront pour ne constituer qu’un seul régulateur situé à Libreville

Le processus pourrait être celui envisagé en février 2016 par l’ex-gouverneur de la Beac Lucas Abaga Nchama, qui prévoit une période transitoire de trois ans au cours de laquelle les deux marchés continueraient de fonctionner séparément, tout en harmonisant leurs réglementations. Cela implique des doubles cotations, mais aussi que les intermédiaires soient agréés pour opérer sur les deux places boursières.

À la fin du processus, les deux régulateurs – la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) et la Commission des marchés financiers (CMF) du Douala Stock Exchange – fusionneront pour ne constituer qu’un seul régulateur situé à Libreville.

Problème de financement

Le Cameroun se frotte les mains, lui qui portait à bout de bras son propre marché financier tout en versant à la Cosumaf une cotisation annuelle de 350 millions de F CFA (534 000 euros). En revanche, les salariés de la CMF craignent pour leur emploi dès lors que cette structure est vouée à se fondre dans la Cosumaf. Un fonctionnaire communautaire relativise : « La Cosumaf étant en sous-effectif, elle n’aura a priori aucun mal à les absorber. »

Le retour du FMI peut incidemment donner un coup d’accélérateur à l’intégration économique

À propos de l’éternel problème lié au financement de la communauté, une première mesure audacieuse annule 90 % des arriérés dus au non-reversement par plusieurs pays de la taxe communautaire d’intégration dans les comptes de l’organisation « afin de partir sur de nouvelles bases ».

Le retour du FMI peut incidemment donner un coup d’accélérateur à l’intégration économique, d’autant que, dans les réformes que l’institution mène avec les différents gouvernements, un accent particulier est mis sur la cohérence et la compatibilité avec les lignes directrices du programme de réformes économiques de la Cemac.

Jeuneafrique.com par