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Élections au Burundi : Agathon Rwasa rejette les premiers « résultats fantaisistes »

mai 22, 2020

Agathon Rwasa, principal candidat de l'opposition burundaise à la présidentielle, lors du scrutin du 20 mai 2020.

Agathon Rwasa, principal candidat de l’opposition burundaise à la présidentielle, lors du scrutin du 20 mai 2020. © Dorcas Nininahazwe/AP/SIPA

 

Le leader du principal parti d’opposition du Burundi a qualifié de « fantaisistes » les résultats partiels portant sur 12 % des 119 communes, accordant au candidat du pouvoir, Évariste Ndayishimiye, une victoire écrasante.

Les résultats partiels de ces élections générales qui se sont tenues mercredi, dont une présidentielle disputée sans le sortant Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, ont été annoncés jeudi au journal de 20h00 (18h00 GMT).

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Pierre-Claver Kazihise, avait appelé jeudi matin les Burundais à la patience avant la publication des résultats partiels, attendus au plus tôt à partir de vendredi.

« Les résultats qu’on est en train de proclamer sont fantaisistes, ils ne collent pas avec la réalité », a déclaré jeudi soir Agathon Rwasa. Je le dis parce que hier (mercredi soir,) lorsqu’on a commencé à faire le comptage des voix, on était en tête. Les résultats que nous avons démontrent que nous le sommes toujours », a-t-il poursuivi, assurant avoir « gagné ». « Les chiffres qu’on est en train de balancer sur les ondes sont le résultat d’une pure manipulation ».

Ces résultats partiels donnent par exemple au candidat du parti au pouvoir CNDD-FDD, le général Évariste Ndayishimiye, 73,9 %, contre 24,6 % à Agathon Rwasa dans la commune de Kabezi, dans le Bujumbura rural, pourtant considéré comme un fief historique du chef de l’opposition. Des résultats qui étaient « joués d’avance », selon le chercheur Thierry Vircoulon.

Fraude électorale ?

Lors de l’élection présidentielle, sept candidats étaient en lice, mais le duel majeur opposait le dauphin désigné du président Pierre Nkurunziza, le général Évariste Ndayishimiye, à Agathon Rwasa .

Le parti d’Agathon Rwasa a dénoncé des arrestations dans ses rangs, des pressions à l’encontre de ses assesseurs ainsi que des fraudes, en particulier dans les provinces de Rumonge (sud-ouest) et Bujumbura-Rural (ouest).

L’accès à Internet a notamment été bloqué durant toute la journée de jeudi sauf pour les utilisateurs ayant recours à un réseau virtuel privé (VPN). Pour les partis d’opposition, le CNDD-FDD a tout fait pour frauder lors de l’élection. Le Conseil national pour la liberté (CNL) cite par exemple la coupure des réseaux sociaux le jour du vote, qui aurait largement écarté les partisans d’Agathon Rwasa et empêché la presse locale et la société civile de rapporter les résultats sortis des urnes.

Toujours selon le CNL, les mandataires du parti d’Agathon Rwasa auraient été chassés au moment du dépouillement dans plusieurs bureaux de vote. Du côté du CNDD-FDD, on assure qu’il ne s’agit là que d’une stratégie pour expliquer une défaite annoncée.

Agathon Rwasa : 5 choses à savoir sur cet opposant burundais au long passé de chef de guerre

juillet 31, 2015

Agathon Rwasa à son retour au Burundi en 2008 après 20 ans d'exil. © ERIC MANIRAKIZA/AP/SIPA

Agathon Rwasa à son retour au Burundi en 2008 après 20 ans d’exil. © ERIC MANIRAKIZA/AP/SIPA

Élu premier vice-président de l’Assemblée nationale du Burundi jeudi 30 juillet 2015, Agathon Rwasa reste un personnage aussi ambigu que controversé. Portrait de l’ancien seigneur de guerre, opposant historique de Pierre Nkurunziza.

1. Très jeune déjà, il montre des qualités de leader

Né de parents hutus le 10 janvier 1964 à Ngozi (Nord), Agathon Rwasa est le septième garçon d’une fratrie de 14 enfants.  Il suit une formation primaire et secondaire dans sa province natale mais aussi à Muramvya (centre). Très bon footballeur, selon ses proches, c’est également un comédien apprécié dans la troupe de théâtre de son lycée.

Son enfance est semblable à celle de ses voisins tutsis, même si en raison des tensions interethniques que connaît le Burundi depuis des décennies, l’élite hutue reste sur le qui-vive.

C’est tout juste près son entrée à l’université du Burundi que le jeune Agathon Rwasa endosse pour le première fois un rôle de leader. À tout juste 20 ans, il est nommé à la tête de l’association des jeunes intellectuels de sa province natale.

2. Réfugié politique en Tanzanie

Dès 1988, la vie, jusqu’alors paisible de Rwasa, prend une toute autre tournure. À peine diplômé de l’université, il est recherché par le gouvernement en place comme la plupart des intellectuels hutus de sa région.

L’armée cible alors les Hutus en représailles aux massacres de Ntega (Kirundo) et Marangara (Ngozi). Les 15 et 16 août 1988 des Tutsis sont massacrés dans ces deux communes, au total, 5 000 sont mortes, selon Aloys Kadoyi, ministre de l’Intérieur de l’époque

C’est dans ce contexte que le jeune étudiant en psychologie s’exile en Tanzanie, dans le camp de Kigwa. De là, il monte très vite les échelons du mouvement politique Palipehutu créé en 1980, revendiquant le droit de retour des réfugiés burundais, hutus pour la plupart.

De simple membre du bureau politique, il devient le leader des Forces nationales de libération (FNL), la branche armée du Palipehutu.

3. De rebelle impitoyable à politicien

Selon certains témoignages, Agathon Rwasa est un leader à la main de fer. En même temps président du Palipehutu et chef de sa branche armée, il est au centre de tous les pouvoirs. Impitoyable et intransigeant, il n’accepte pas la contradiction.

Bien avant le putsch de 1993, de violents combats opposaient déjà les rebelles des FNL au pouvoir en place à Bujumbura. Ce n’est que vers la fin des années 1990, usées par une longue guerre civile, que les parties prenantes au conflit enclenchent des négociations.

Des négociations qui connaîtront de multiples rebondissements avant d’aboutir aux accords d’Arusha de 1998. Malgré ces accords politiques, les FNL du Palipehutu n’abandonnent pas pour autant les combats. À partir de janvier 2005, les rebelles des FNL, dernier mouvement en guerre contre le gouvernement de transition, acceptent de nouvelles négociations avec le président Domitien Ndayizeye.

Après 20 ans passés dans le maquis, Agathon Rwasa rentre au pays en 2008. Un an plus tard, le mouvement est démobilisé et renonce définitivement à la lutte armée. En avril 2009, la faction rebelle devient officiellement un parti politique. De Palipehutu-FNL, il garde simplement les Forces nationales de libération (FNL).

4. Agathon Rwasa, une force redoutable et redouté par le CNDD-FDD (au pouvoir)

« Je suis satisfait, malgré toutes ces tracasseries orchestrées par le parti au pouvoir. Cela montre que je suis une force redoutable et redoutée par le CNDD-FDD », avait déclaré-t-il en 2013, le jour de son retour à Bujumbura, après trois ans passés dans la clandestinité.

Rwasa avait en effet été obligé de se cacher au lendemain des élections communales de 2010. Après ces élections entachées d’irrégularités, selon la majeure partie de l’opposition, l’historique opposant de Pierre Nkurunziza est attaqué à son domicile, ce qui le contraint à se cacher durant trois ans environ. À son retour, il fait une promesse à ses partisants : « Je vais travailler d’arrache-pied pour que le CNDD-FDD quitte le pouvoir en 2015 ».

5. Un chef de guerre accusé de crimes contre l’humanité

En 2013, le procureur général de la République du Burundi, Gérard Ngendakumana ouvre une enquête contre deux dirigeants des Forces nationales de libération (FNL). Agathon Rwasa, le chef du mouvement, et Pasteur Habimana, son porte-parole, qui a revendiqué le massacre de Gatumba.

Les deux anciens dirigeants des FLN sont accusés d’avoir joué un rôle prépondérant dans le massacre 160 réfugiés tutsis banyamulenge (Congolais d’ascendance rwandaise) dans le camp de Gatumba en 2004.

Agathon Rwasa oppose à cette plainte son immunité provisoire au titre de rebelle burundais.

Burundi: l’opposant Agathon Rwasa élu vice-président de l’Assemblée nationale

juillet 30, 2015
Agathon Rwasa, principal opposant burundais et candidat à la présidentielle de 2015. © Roberto Schmidt/AFP

Agathon Rwasa, principal opposant burundais, élu vice-président de l’Assemblée nationale. © Roberto Schmidt/AFP

Bujumbura (Burundi) – Le principal opposant burundais, Agathon Rwasa, a été élu jeudi premier vice-président de l’Assemblée nationale, malgré son opposition aux récentes élections controversées qui ont reconduit le président sortant Pierre Nkurunziza au pouvoir au Burundi, a constaté un journaliste de l’AFP.

Au milieu d’une crise politique sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1993-2006), déclenchée par la candidature controversée du président Nkurunziza à un troisième mandat, M. Rwasa a été élu avec 108 voix sur 112, dont le soutien du CNDD-FDD, le parti présidentiel.

L’ensemble des opposants, dont Agathon Rwasa, avait dit boycotter les élections législatives et communales du 29 juin et la présidentielle du 21 juillet, mais la Commission électorale (Céni) avait maintenu leurs candidatures.

Le ministre burundais de l’Intérieur Edouard Nduwimana, un partisan de M. Nkuruniza, qui a abandonné les pourparlers avec l’opposition avant l’élection présidentielle, a été élu deuxième vice-président de l’Assemblée.

La candidature du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat a plongé depuis fin avril le Burundi dans une grave crise émaillée de violences ayant fait plus de 100 morts.

L’opposition juge ce troisième mandat anticonstitutionnel et contraire à l’accord de paix d’Arusha, qui avait permis de mettre fin à la guerre civile.

Le Burundi est un petit pays d’Afrique des Grands Lacs à l’histoire postcoloniale jalonnée de coups d’Etat et de massacres entre Hutu et Tutsi, qui a été dévasté par sa longue guerre civile.

Le gouvernement a déjoué à la mi-mai une tentative de coup d’État militaire, et finalement mis fin à la mi-juin à un mois et demi de manifestations quasi quotidiennes à Bujumbura par une brutale répression.

Agathon Rwasa avait expliqué lundi qu’il voulait jouer le jeu pour aider à sortir son pays de la crise – un choix qui crée des remous dans l’opposition.

On doit se rendre à l’évidence, le forcing de Nkurunziza a bien réussi, avait-il dit lundi, en demandant: Faut-il abandonner à leur sort tous ces gens qui ont voté pour nous, quand bien même les résultats publiés ne sont pas si réalistes que ça?

Tant que les négociations (entre le gouvernement et l’opposition) n’ont pas encore abouti, autant jouer le jeu, avait-il ajouté, réfutant se livrer à un double langage.

Romandie.com avec(©AFP / 30 juillet 2015 13h40

Burundi : l’opposant Agathon Rwasa a siégé à l’Assemblée nationale

juillet 27, 2015
Agathon Rwasa, principal opposant burundais et candidat à la présidentielle de 2015. © Roberto Schmidt/AFP

Agathon Rwasa, principal opposant burundais et candidat à la présidentielle de 2015. © Roberto Schmidt/AFP

Agathon Rwasa, principal opposant burundais a siégé ce lundi à la première session de l’Assemblée nationale fraîchement élue. Il affirme vouloir jouer le jeu pour aider à sortir le Burundi de la crise, après avoir refusé de reconnaître les résultats des élections.

« On doit se rendre à l’évidence, le forcing de Nkurunziza a bien réussi », a déclaré Agathon Rwasa à l’AFP. « Maintenant, faut-il abandonner à leur sort tous ces gens qui ont voté pour nous, quand bien même les résultats publiés ne sont pas si réalistes que ça ? », a-t-il ajouté pour justifier sa présence au nouveau parlement.

Le principal allié de M. Rwasa dans ce processus électoral, Charles Nditije, n’était quant à lui pas présent dans l’hémicycle ce lundi 27 juillet. Selon Tatien Sibomana, porte-parole de la coalition Mizero Y’Abarundi et proche de Charles Nditije, il n’est pas question ici de trahison. Mais de prévenir quant à la constitution du gouvernement à venir : « Le dialogue avec Rwasa reste ouvert mais nous ne pouvons pas constituer un gouvernement basé sur des élections que nous contestons ».

Cette première session s’est tenue en présence de 104 des 121 députés devant normalement composer la nouvelle Assemblée.

De nouveaux combats dans le sud du pays

Selon des sources concordantes, cette session a été précédée ce week-end par des combats dans le Sud-Ouest opposant l’armée à un groupe armé non identifié en provenance de République démocratique du Congo (RDC).

L’administration locale et les témoins sur place parlent d’un groupe fortement armé qui a rejoint le Burundi par bateau, où il a affronté l’armée dans la commune de Nyanza-Lac, à une centaine de kilomètres au sud de la capitale Bujumbura.

Aucun bilan n’est encore connu mais ces sources ont précisé que deux policiers et un soldat avaient été capturés par le groupe armé, dont un membre a été arrêté, selon la police.

Juste avant la présidentielle du 21 juillet, des combats avaient opposé, dans le Nord, l’armée à d’ex-putschistes qui avaient tenté un coup d’Etat avorté mi-mai.

Jeuneafrique.com

Présidentielle au Burundi : le principal opposant ne reconnaît pas les résultats

juillet 25, 2015

Le décompte des voix de la présidentielle au Burundi a commencé à la fermeture des bureaux de vote mardi 21 juillet 2015. © Jerome Delay/AP/SIPA

Le décompte des voix de la présidentielle au Burundi a commencé à la fermeture des bureaux de vote mardi 21 juillet 2015. © Jerome Delay/AP/SIPA

Le principal opposant burundais, Agathon Rwasa, a affirmé samedi à l’AFP ne pas reconnaître le résultat de la présidentielle qui a reconduit au pouvoir Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat controversé, et appelé à de nouvelles élections.

Entre-temps, l’opposant, arrivé deuxième du scrutin de mardi, n’exclut pas l’idée d’un gouvernement d’union nationale, à condition que ce gouvernement ait justement pour « mission principale de préparer des élections libres et démocratiques ».

« Le résultat de cette présidentielle, c’est fantaisiste », a-t-il dit. La crise est profonde, a-t-il ajouté.

L’annonce, fin avril, de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le petit pays d’Afrique des Grands Lacs dans la pire crise qu’il ait connue depuis la fin de sa sanglante guerre civile (quelque 300.000 morts entre 1993 et 2006).

Un mouvement de contestation populaire a été violemment réprimé par la police, parfois à balles réelles, et un coup d’Etat a été maté mi-mai. Au total, les violences ont fait plus de 80 morts et quelque 160.000 Burundais ont fui dans les pays voisins.

Malgré ce climat d’insécurité, couplé à une absence de pluralisme médiatique et de l’impossibilité, pour les opposants, de faire campagne, le pouvoir burundais a refusé de reporter au-delà du 29 juin les législatives et communales et du 21 juillet la présidentielle, arguant d’un risque de vide institutionnel à l’échéance du deuxième mandat de Pierre Nkurunziza le 26 août.

Le camp présidentiel a au final remporté haut la main non seulement l’élection de mardi – Pierre Nkurunziza a obtenu plus de 69% des voix – mais aussi les législatives et communales.

Des jours difficiles attendent cependant le futur gouvernement: le pays est non seulement divisé, mais aussi plus que jamais isolé sur la scène diplomatique. La communauté internationale n’a cessé de dénoncer ces derniers mois le climat préélectoral délétère dans le pays, qui, selon elle, ne permettait pas des élections crédibles.

Les pays de la Communauté est-africaine (EAC), qui regroupe la Tanzanie, le Kenya, le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda, ont eux-mêmes suggéré la formation d’un gouvernement d’union nationale pour sortir le pays de la crise.

Pour M. Rwasa, un tel gouvernement serait en fait une sorte de transition qui ne dit pas son nom. Il devrait durer maximum une année pour remettre le pays sur les rails, pour éviter le chaos et la guerre civile.

Jeuneafrique.com

Burundi: le président Nkurunziza réélu avec 69% des voix pour un troisième mandat controversé

juillet 24, 2015

Bujumbura (Burundi) – Le président burundais Pierre Nkurunziza a été réélu sans surprise vendredi dès le premier tour, avec plus de 69% des voix, pour un troisième mandat controversé, après trois mois d’une grave crise politique déclenchée par sa candidature.

M. Nkurunziza, élu en 2005 et déjà réélu en 2010, a obtenu 69,41% des suffrages exprimés lors du scrutin qui s’est déroulé mardi au Burundi, selon les résultats proclamés par le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) Pierre-Claver Ndayicariye.

La participation s’est élevée à 73,44%, selon la Céni, alors qu’observateurs et journalistes avaient constaté une affluence relativement moyenne dans les bureaux de vote.

La large victoire au premier tour de M. Nkurunziza était largement attendue, l’opposition ayant appelé au boycott du scrutin. Le chef de l’Etat l’emporte dans 16 des 18 provinces du pays, notamment à Bujumbura, qui lui est traditionnellement hostile, mais où votaient de nombreux militaires et policiers déployés dans la capitale le jour du vote.

Principal opposant, Agathon Rwasa, qui représentait la coalition d’opposition des Indépendants de l’Espoir, arrive en deuxième position avec 18,99% des suffrages. Il l’emporte d’une courte tête dans les provinces du Bujumbura rural, son fief traditionnel, et de Rumonge (sud-est).

Sans retirer formellement sa candidature, M. Rwasa avait indiqué ne pas reconnaître la légitimité du scrutin.

Derrière arrivent Gérard Nduwayo, candidat de l’Uprona, le principal parti tutsi (2,14%), Jean Minani (Frodebu-Nyakuri, opposition, 1,36%), Jacques Bigiramana (FNL, 1,01%), l’ex-président Domitien Ndayizeye (0,71%), Jean de Dieu Mutabazi (mouvance présidentielle, 0,16%) et l’ancien chef de l’Etat Sylvestre Ntibantunganya (0,14%).

L’Uprona et les FNL, partis d’opposition dont les chefs historiques ont été évincés récemment, sont désormais considérés comme des alliés du CNDD-FDD. MM. Minani, Ndayizeye et Ntibantunganya avaient annoncé leur retrait de la course, mais la Céni avait affirmé qu’ils n’avaient pas respecté les procédures prévues.

La communauté internationale estimait que le climat d’intimidation et de violences politiques, ainsi que l’absence de médias privés au Burundi, ne permettait pas des élections crédibles.

Les principaux partenaires du pays ont gelé une partie de leur programmes et menacé de couper toute aide au Burundi, l’une des dix nations les moins développées au monde, extrêmement tributaire de l’aide internationale.

Jugée anticonstitutionnelle par ses opposants, la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le Burundi dans une grave crise politique émaillée de violences ayant fait plus de 80 morts depuis fin avril. Plus de 160.000 Burundais ont fui dans les pays voisins un climat préélectoral délétère.

Romandie.com avec(©AFP / 24 juillet 2015 17h17)

Burundi: le principal opposant, Agathon Rwasa, candidat à la présidentielle

mai 9, 2015

Burundi: le principal opposant, Agathon Rwasa, candidat à la présidentielle
Burundi: le principal opposant, Agathon Rwasa, candidat à la présidentielle © AFP

Agathon Rwasa, principal opposant politique au président Pierre Nkurunziza, a déposé samedi, au siège de la Commission électorale à Bujumbura, son dossier de candidature à la présidentielle du 26 juin au Burundi, a constaté un journaliste de l’AFP.

M. Rwasa, chef historique des Forces nationales de Libération (FNL), plus ancienne rébellion hutue devenu parti politique, a perdu la direction de son mouvement en 2010, écarté par Jacques Bigirimana, associé à un de ses anciens lieutenants.

M. Rwasa dénonce depuis une manoeuvre du pouvoir pour le priver de parti, ce qui le contraint à se présenter en tant que candidat indépendant et l’empêche de tenir des réunions politiques hors des 15 jours de campagne électorale.

« Je dépose le dossier (. . . ) pour respecter les délais », ce samedi étant la date-limite du dépôt des candidatures, a-t-il déclaré à la presse, « ce n’est pas pour valider le processus électoral car la candidature de Nkurunziza viole la Constitution ».

L’annonce de la candidature de M. Nkurunziza a un troisième mandat, inconstitutionnel selon ses adversaires, a déclenché le 26 avril un mouvement de contestation, émaillé de violences qui ont déjà fait 18 morts.

« La situation sécuritaire n’est pas au beau fixe, les Imbonerakure sont armés et portent des uniformes de la police », a-t-il souligné en référence aux jeunes militants du parti au pouvoir, qualifiés de « milice » par l’ONU et accusés d’intimidations et d’exactions contre tous ceux qui s’opposent à M. Nkurunziza, élu en 2005 et réélu en 2010.

« Comment peut-on faire campagne dans les circonstances actuelles? Comment peut-on espérer que le processus sera apaisé? », s’est interrogé M. Rwasa, suggérant de « glisser un peu le calendrier, sans aller au-delà du mois d’août, car il faut qu’on ait un président à ce moment-là ». L’actuel mandat du président Nkurunziza s’achève le 26 août 2015, cinq ans après sa prestation de serment.

Quatre candidats avaient été enregistrés avant M. Rwasa, par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Le président Pierre Nkurunziza a été le premier, vendredi, à déposer son dossier, suivi immédiatement par Gérard Nduwayo, candidat de l’Uprona, le plus grand parti tutsi, partenaire gouvernemental du Cndd-FDD jusqu’en 2014. Leur alliance avait explosé après l’éviction du président de l’Uprona, Charles Nditije par une dissidence, téléguidée selon lui par le pouvoir.

Samedi, Jean de Dieu Mutabazi, candidat de la Coalition pour une opposition participative (mouvance présidentielle) et l’ancien président Domitien Ndayizeye (2003-2005), au nom du Rassemblement national pour le changement (Ranac), avaient déposé leur dossier avant M. Rwasa.

Un sixième candidat, Jacques Bigirimana devait déposer le sien après M. Rwasa. M. Bigirimana a soigneusement évité celui qu’il a évincé à la tête des FNL, attendant que son convoi quitte la Céni pour entrer procéder aux formalités.

Jeuneafrique.com

L’ONU ferme officiellement son bureau au Burundi

décembre 12, 2014

Le Bureau des nations unies à Bujumbura Creative commons

Le Bureau des nations unies à Bujumbura Creative commons

Burundi Burundi

L’ONU a officiellement fermé vendredi 12 décembre sa mission politique, le Bureau des Nations unies au Burundi (Bnub) au cours d’une cérémonie de descente de drapeau à Bujumbura. Cette fermeture s’effectue après une vingtaine d’années de présence dans ce pays en proie à une longue guerre civile qui a duré de 1993 à 2006. Mais ce départ a lieu malgré des tensions politiques croissantes à quelques mois d’élections générales. La communauté internationale ne cache pas son inquiétude.

Les relations entre le gouvernement du Burundi et le Bnub, étaient devenues très conflictuelles. Des rapports dénoncent chaque année des violations massives des droits de l’homme dont des exécutions extrajudiciaires, des arrestations arbitraires ou encore des restrictions de l’espace politique et médiatique.

En avril, un câble diplomatique onusien révélait une distribution d’armes aux jeunes du parti au pouvoir au Burundi. L’information a été démentie depuis par le gouvernement mais avait fuité dans la presse. Bujumbura a alors tout mis en œuvre pour obtenir la fermeture de cette mission. Aujourd’hui, c’est chose faite. Le ministre burundais des Relations extérieures, Laurent Kavakure, le confirme.

« C’est un moment historique, mémorable. Je ne dirais pas comme l’accession à l’indépendance, mais je dirais que c’est la fin d’une période où le Burundi était considéré comme un pays post-conflit. Nous allons vers l’étape prochaine vraiment de développement, sans cliché, sans image de pays post-conflit. »

« Pas dans le bon sens »

La société civile et l’opposition regrettent aujourd’hui ce départ alors que la tension ne cesse de monter, à cinq mois des élections générales de 2015. Agathon Rwasa, le chef historique des ex-rebelles des FNL et principal opposant burundais, estime le fait « important mais pas dans le bon sens. Ce départ est prématuré parce que, souvenez-vous, la tension politique qu’il y avait, il y a quelques années, n’a pu être désamorcée que grâce à l’intervention du Bnub. Malheureusement, ils partent maintenant. »

Agathon Rwasa pense que la situation pourrait dégénérer à tout moment, mais le ministre burundais des Relations extérieures se veut rassurant : « Nous aurons des élections justes et équitables », assure-t-il.

Rfi.fr