Posts Tagged ‘Agressions sexuelles’

Canada: L’ex-député de Rimouski Harold LeBel est reconnu coupable d’agression sexuelle

novembre 23, 2022
Harold LeBel marche dans un corridor du palais de justice de Rimouski sans regarder la caméra, mais en faisant un geste des bras.

Harold LeBel, tout juste après le verdict de culpabilité, hausse les bras lorsqu’une journaliste lui demande s’il compte aller en appel. Photo : Radio-Canada/Laurence Gallant

Les membres du jury viennent de déclarer Harold LeBel coupable du chef d’accusation d’agression sexuelle qui pesait contre lui.

Un lourd silence s’est installé dans la salle d’audience au moment de l’annonce du verdict par la porte-parole du jury.

Harold LeBel a accueilli la nouvelle de façon impassible, puis a baissé la tête, à l’instar de ses avocats.

L’audience a été ensuite ajournée une quinzaine de minutes.

À la sortie de la salle, Me Manon Gaudreault, procureure pour le DPCP, s’est dite satisfaite. Elle commentera davantage à la fin de l’audience.

C’est à 14 h 26 que le jury a informé le juge qu’il en était arrivé à un verdict unanime.

Le jury, composé de neuf femmes et de trois hommes, était isolé depuis lundi 15 h 30 pour en arriver à un verdict.

Harold LeBel a été arrêté et interrogé par la police le 15 décembre 2020 pour des allégations remontant à octobre 2017, dans son condo de Rimouski.

L’ex-élu a toujours clamé son innocence. C’est à sa demande que son procès s’est déroulé devant jury.

L’identité de la plaignante est protégée par une ordonnance de non-publication.

Avec Radio-Canada par Laurence Gallant

Canada: Un médecin du CHU de Québec accusé d’agression sexuelle

novembre 21, 2022
Un médecin vêtu de son sarrau, avec un stétoscope lui tombant sur les épaules.

Le radio-oncologue à la retraite Luis-Victor Diaz de Bedoya aurait agressé un patient. Photo : Getty Images/Joe Raedle

Un médecin spécialisé dans les traitements du cancer qui travaillait pour le CHU de Québec doit comparaitre aujourd’hui pour faire face à une accusation d’agression sexuelle sur un patient.

Luis-Victor Diaz de Bedoya, 83 ans, a été arrêté la semaine dernière par la police de Québec qui lui a remis une citation à comparaître.

Le docteur aurait commis des gestes à caractère sexuel sur un homme atteint d’un cancer, entre mars 2001 et novembre 2007.

La présumée victime était âgée de la mi-trentaine lorsque le radio-oncologue aurait commencé à poser des gestes inadéquats à son endroit. Les agressions se seraient ainsi échelonnées, au gré des traitements, sur une période de six ans.

Le Dr Diaz de Bedoya a quitté son emploi à l’Hôtel-Dieu de Québec en 2016.

Un véritable pionnier

Dans le rapport annuel 2015-2016 du département de radio-oncologie du centre hospitalier, la docteure Isabelle Germain souligne son départ pour une retraite bien méritée.

La chef du département ajoute que Luis-Victor Diaz de Bedoya a été un véritable pionnier dans l’organisation de la radio-oncologie pulmonaire et cutanée, en collaboration avec les autres spécialités médicales de la grande région de Québec .

La Dre Germain indique aussi que son ancien collègue s’était joint au département de radio-oncologie en 1981, après une formation au Paraguay puis à Paris.

Dr Diaz, vous ferez toujours partie de notre équipe!, ajoute la chef du département pour saluer le travail du nouveau retraité.

Le Dr Diaz de Bedoya est toujours inscrit au tableau du Collège des médecins, avec le statut Inactif.

Avec Radio-Canada par Yannick Bergeron

Les affaires d’agressions sexuelles sont des « monstruosités » selon le pape

septembre 4, 2022

Le pape François réaffirme ainsi son souhait d’une « tolérance zéro » face à ces affaires : « Un prêtre ne peut continuer d’être prêtre s’il est un agresseur. »

Le Pape Francois a reaffirme vouloir une tolerance zero contre les agressions sexuelles au sein de l'Eglise.
Le Pape François a réaffirmé vouloir une tolérance zéro contre les agressions sexuelles au sein de l’Église. © LORENZO DI COLA / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Le pape François intransigeant sur les affaires d’agressions sexuelles, qu’il qualifie de « monstruosités » selon lui selon des extraits d’un entretien accordé à une chaîne de télévision portugaise. « C’est très clair. C’est la tolérance zéro. Un prêtre ne peut continuer d’être prêtre s’il est un agresseur. Il ne le peut pas car il est, soit malade, soit un criminel », a dit le pape lors de cet entretien à TVI/CNN Portugal, dont des extraits ont été publiés sur le site internet de la chaîne.

« C’est monstrueux, car cela détruit des vies », a-t-il ajouté dans cette interview en deux parties qui sera diffusée dimanche et lundi soir. À l’instar de la France, une commission indépendante, dont les travaux ont débuté en début d’année, est chargée d’enquêter sur les agressions sexuelles au sein de l’Église au Portugal, un pays à forte tradition catholique. Cette commission, créée à initiative de l’Église, a déjà recueilli quelque 400 témoignages, dont 17 ont été communiqués à la justice, a récemment indiqué Pedro Stretch, le pédopsychiatre qui dirige ce groupe de travail dont les conclusions doivent être présentées à la fin de l’année.

« Je ne nie pas les abus. Un seul abus ce serait déjà monstrueux », a reconnu le pape dans cet entretien à la télévision portugaise. Le pape a indiqué en outre qu’il comptait se rendre au Portugal, lors des prochaines Journées mondiales de la jeunesse, rendez-vous mondial des jeunes catholiques qui se dérouleront du 1er au 6 août 2023. « Je pense m’y rendre. En tout cas, le pape ira », a-t-il affirmé. Initialement prévues pour le mois d’août 2022, les JMJ avaient été reportées d’un an en raison de la pandémie de Covid-19.

Par Le Point avec AFP

Le cardinal Marc Ouellet visé par des allégations d’agression sexuelle

août 16, 2022
Marc Ouellet en tenue de célébrant.

Le cardinal Ouellet célèbre une messe dans sa paroisse de Santa Maria in Traspontina à Rome. Photo : Getty Images/Christopher Furlong

Le nom de l’homme fort du Vatican, pressenti pour succéder un jour au pape François, apparaît dans une liste rendue publique dans le cadre d’une action collective visant l’ensemble des agressions sexuelles qui auraient été commises par des personnes sous l’autorité du diocèse de Québec depuis 1940.

C’est la première fois que le nom de Marc Ouellet apparaît dans ces procédures.

Près de 80 membres du clergé sont ciblés par la requête, des prêtres pour la plupart, pour des gestes qui remonteraient généralement aux années 1950 et 1960 et qui toucheraient plus d’une centaine de victimes, dont la plupart étaient des personnes mineures au moment des faits.

Le cardinal Ouellet est de loin la personne la plus connue et dont les fonctions sont les plus élevées sur cette liste. Il ne fait face à aucune accusation criminelle.

Dans son cas, la requérante, dont l’identité se résume à la lettre F dans les documents, faisait un stage comme agente de pastorale, entre 2008 et 2010, au moment où les faits se seraient produits, lors d’événements publics.

Elle avait confié sa version des faits à une équipe d’Enquête au printemps dernier, bien avant de s’inscrire au recours. C’est la même version qu’on retrouve dans la procédure.

Il m’a agrippée, et là… les mains dans le dos, elles sont descendues quand même assez bas […] assez envahissant pour, disons, pour quelqu’un qui est mon supérieur, qui est l’archevêque de Québec, relate la plaignante.

Comme c’est la deuxième fois qu’ils se voient cette semaine-là, le cardinal lui dit qu’il peut bien l’embrasser à nouveau, car il n’y a pas de mal à se gâter un peu. Ça m’a mise quand même très mal à l’aise, puis encore plus le mot « gâter ». Comme si j’étais sa gâterie.

Portrait de Marc Ouellet.

Le cardinal Marc Ouellet alors qu’il était archevêque de Québec, en 2010. Photo : La Presse Canadienne/Jacques Boissinot

À différentes occasions, le cardinal Ouellet l’aurait serrée contre lui, aurait massé ses épaules ou lui aurait caressé vigoureusement le dos jusqu’à l’endroit où se mélangent les fesses, provoquant chaque fois un profond malaise chez la jeune stagiaire.

Je me sentais pourchassée. C’était de plus en plus envahissant, de plus en plus intense, au point où je me suis mise à arrêter à aller aux événements, à essayer d’éviter le plus possible d’être en sa présence.

L’avocat Alain Arsenault, qui représente les demandeurs, rappelle que le cardinal Ouellet était l’archevêque et grand patron du diocèse, et qu’il avait ultimement le dernier mot sur l’embauche des agents de pastorale.

« Vous avez à ce moment-là une jeune femme dans la mi-vingtaine versus un homme puissant en autorité, connu mondialement à l’époque, qui avait peut-être 60 ans. […] Comme la majorité des victimes, elle a figé. »— Une citation de  Me Alain Arsenault, représentant des demandeurs

Lorsque F ose parler de son malaise dans son entourage, elle se fait répondre que le cardinal est chaleureux et qu’elle n’est pas la seule femme à avoir ce genre de problème avec lui, peut-on lire dans la requête.

Disons que ça circulait, confirme un prêtre actif au diocèse à l’époque, qui a requis l’anonymat. On l’a crue, dit-il, lorsque la jeune stagiaire lui avait relaté la conduite du cardinal à son endroit.

On n’en revenait pas, il arrivait comme un shérif qui venait mettre de l’ordre dans le diocèse de Québec, c’était un envoyé de Rome. Qu’il ait des comportements inappropriés avec les femmes, on trouvait ça très étrange de sa part, raconte-t-il.

Bien que les gestes qui lui sont reprochés semblent moins graves physiquement que dans d’autres cas cités par la requête, leur impact et les séquelles qu’ils entraînent sont tout aussi importants, selon Me Arsenault. il est difficile d’imaginer qu’une personne de son intelligence, dans un positionnement dans lequel il est, pouvait ignorer ce qu’il faisait et les conséquences que ça pouvait avoir.

Marc Ouellet a été rappelé à Rome et promu préfet de la Congrégation pour les évêques, un des dicastères de la Curie romaine, en 2010.

F soutient que les choses ont changé à l’arrivée de Mgr Cyprien Lacroix, son successeur. Il était beaucoup plus ajusté. S’il y avait un contact physique, c’était une poignée de main très simple.

Au moment de publier, l’avocate qui représente le diocèse et les personnes visées par l’action collective n’avait pas encore émis de commentaires.

Le pape François marche avec le cardinal Ouellet.

Le pape François en compagnie du cardinal Ouellet, lors de la tenue du symposium sur le sacerdoce, à Rome en 2022. Photo : Getty Images/Tiziana Fabi

Une plainte au Vatican

Toujours selon la requête, c’est dix ans plus tard, après une expérience éprouvante auprès d’un autre prêtre du diocèse, que F a décidé de relater les faits au comité-conseil sur les abus sexuels du diocèse de Québec, sans toutefois identifier les prêtres.

J’ai abordé le comité un peu en leur disant : « Mais je ne sais pas si j’ai été victime, mais voici mon histoire », relate la plaignante. J’avais senti le besoin de relater tout ce que j’avais vécu d’inapproprié depuis mes débuts comme agente de pastorale. Donc, en partant de Marc Ouellet.

Les membres du comité lui auraient indiqué que, dans les deux cas, il s’agissait d’inconduite sexuelle, en l’invitant à porter plainte. C’est seulement à ce moment que le comité a appris qu’il s’agissait entre autres du cardinal Ouellet.

La plainte le concernant a été transmise directement au Vatican en janvier 2021, où elle a été confiée au père Jacques Servais, un théologien mandaté pour tirer l’affaire au clair.

Une rencontre par visioconférence a eu lieu avec l’émissaire du Vatican. Un an et demi plus tard, elle n’a pas encore été informée de ses conclusions.

Ça contribue à victimiser encore plus la personne, se désole l’avocat Alain Arsenault. C’est ce qui a finalement motivé la jeune femme à s’inscrire à son tour à l’action collective.

Quelques faits sur l’action collective visant le diocèse de Québec :

  • 101 personnes inscrites au recours à titre de victimes;
  • La majorité des faits remonteraient aux années 1950 et 1960;
  • Des personnes auraient commis plus d’une agression;
  • Plusieurs présumés agresseurs sont aujourd’hui décédés;
  • En 1960, le diocèse comptait jusqu’à 230 paroisses.
Marc Ouellet dans les rues de Rome.

Marc Ouellet a été nommé archevêque de Québec en 2002 et élevé au cardinalat par le pape Jean-Paul II en 2003.

Photo : Getty Images/Joe Raedle

Avec Radio-Canada par Sylvie Fournier

France-Éric Coquerel : enquête ouverte pour harcèlement et agression sexuels

juillet 13, 2022

Le député de La France insoumise est visé par la justice après une plainte déposée à son encontre par une figure des Gilets jaunes.

Une enquete a ete ouverte pour harcelement et agression sexuels a l'encontre d'Eric Coquerel.
Une enquête a été ouverte pour harcèlement et agression sexuels à l’encontre d’Éric Coquerel.© BERTRAND GUAY / AFP

Une enquête a été ouverte mardi pour harcèlement et agression sexuels afin d’examiner la plainte déposée par la militante de gauche Sophie Tissier contre le président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée Éric Coquerel, a indiqué, mercredi 13 juillet, le parquet de Paris sollicité par l’Agence France-Presse. Sophie Tissier, ancienne figure des Gilets jaunes, âgée de 43 ans, dénonce dans sa plainte, déposée début juillet, des faits « pouvant s’apparenter à une agression sexuelle » datant du 23 août 2014 à Grenoble qui aurait été commise par Éric Coquerel, ce qu’il conteste.

Le délai maximum étant de six ans pour porter plainte en cas de délit, les faits pourraient être prescrits. Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP). L’enquête ne concerne, pour l’instant, que la plainte de Sophie Tissier, selon deux sources proches du dossier.

Les « agissements » d’Éric Coquerel

La militante avait expliqué à l’AFP avoir été « méprisée » par le parti La France insoumise (LFI) « depuis des années » et fait état des « conséquences terribles » sur sa vie et son parcours de militante depuis les « agissements » d’Éric Coquerel, lors d’une soirée en 2014. L’ancienne Gilet jaune avait dénoncé, sur BFMTV, « des gestes déplacés, des mains baladeuses » lors d’une soirée organisée par le parti en 2014, évoquant « un regard salace, gluant », « une drague lourdingue » et un comportement « outrancier, offensant, harcelant » de la part du député.

Selon Sophie Tissier, Éric Coquerel lui aurait adressé en outre des textos lui proposant de l’emmener à son hôtel. Elle avait aussi affirmé avoir effectué un signalement au comité de suivi des violences sexuelles (CVSS) de LFI. La militante avait rendu publiques ses accusations contre Éric Coquerel juste après l’accession de ce dernier le 30 juin au poste stratégique de président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

Ses accusations ont été « opportunément relayée(s) sans retenue, ni enquête, ni vérifications d’aucune sorte » et ont « permis de faire parler d’autre chose », avait réagi le 3 juillet le haut responsable de LFI sur BFMTV, s’en prenant notamment à un journaliste de la chaîne.

Éric Coquerel a reçu le soutien répété de Jean-Luc Mélenchon. Il « n’est coupable de rien du tout » et « fait l’objet d’une rumeur et d’une opération politique », a dénoncé le chef des Insoumis. L’ouverture de cette enquête intervient alors que LFI fait l’objet de critiques sur sa gestion en interne des accusations de violences sexuelles.

Par Le Point avec AFP

Jacob Hoggard est coupable d’agression sexuelle ayant causé des blessures

juin 5, 2022

L’artiste est coupable du viol d’une femme adulte mais a été acquitté du viol d’une adolescente.

Un portrait de Jacob Hoggard.

Jacob Hoggard à l’entrée du palais de justice de Toronto le 9 mai 2022 Photo: Radio-Canada/Evan Mitsui/CBC

Un jury a reconnu le chanteur de Hedley, Jacob Hoggard, coupable de viol après six jours de délibérations, dimanche soir, mais l’a acquitté des deux autres accusations qui pesaient contre lui depuis 2018.

Une adolescente et une femme accusaient Hoggard d’agression sexuelle ayant causé des blessures après avoir rencontré le chanteur de 37 ans dans un hôtel de la région torontoise en septembre et en novembre 2016.

Il faisait aussi face à une accusation de contacts sexuels inappropriés à l’endroit de la même adolescente pour des faits reprochés en avril de la même année.

Hoggard n’est donc pas coupable d’avoir violé l’adolescente ni d’avoir eu des contacts sexuels inappropriés avec elle. Il est en revanche coupable d’avoir violé la femme adulte qu’il avait rencontrée sur Tinder en novembre 2016.

C’est une demi-victoire pour Jacob Hoggard, qui avait l’air perplexe dans le prétoire, assis derrière ses avocates. Présente parmi le public, son épouse semblait confondue elle aussi.

Jacob Hoggard risque maintenant une peine maximale de 14 ans de prison. Son audience sur la détermination de la peine aura lieu à une date ultérieure.Jacob Hoggard, sa femme et son avocate.

Jacob Hoggard à sa sortie du palais de justice, dimanche. Il est accompagné de sa femme et de son avocate, Megan Savard. Photo : Radio-Canada

Le jury n’a pas tout à fait cru au-delà de tout doute raisonnable les allégations de la Couronne, qui accusait le chanteur d’avoir attiré les deux plaignantes sous de faux prétextes dans sa chambre d’hôtel avec l’intention de les violer.

Les questions qu’il a posées à la cour durant ses délibérations laissaient déjà entendre qu’il avait des doutes au sujet du témoignage des deux femmes à la barre des témoins durant les audiences, le mois dernier.

Il a donc conclu que seule la seconde plaignante avait bel et bien été violée.

La Couronne a tenté en vain de faire révoquer la caution du chanteur pour l’emprisonner avant son audience sur la détermination de la peine, en août.

La juge a toutefois convié les deux parties à une audience lundi matin pour resserrer les conditions de remise en liberté de l’accusé.

Position de la défense

Le consentement était au centre des plaidoiries.

Dans ce procès, la défense a toujours soutenu que les relations de son client avec les deux plaignantes avaient bien été consensuelles, qu’il ne les avait pas violées et qu’il n’avait pas touché de façon inappropriée l’adolescente après le concert d’avril 2016 à Toronto.

Elle affirmait que les deux femmes n’étaient pas crédibles et que leurs témoignages à la barre des témoins étaient insidieux, incohérents, illogiques et truffés d’erreurs factuelles.Dessin de cour représentant Jacob Hoggard.

Jacob Hoggard a témoigné durant deux jours à la barre de son propre procès le mois dernier. Photo : La Presse Canadienne/Alexandra Newbould

La défense avait laissé entendre qu’elles avaient inventé ou exagéré leurs blessures et fabriqué de toutes pièces leur histoire dans le but de se venger parce que le chanteur ne s’intéressait pas à elles alors qu’elles étaient amoureuses de lui.

Elle disait qu’elles s’étaient senties humiliées et rejetées parce que son client ne voulait rien savoir d’elles après avoir eu des relations sexuelles.

La défense avait précisé que le fait d’avoir des relations sexuelles inusitées ne faisait pas de son client un homme sadique ou un violeur et qu’on ne peut pas condamner, au Canada, un homme pour son comportement cavalier avec les femmes ou pour sa promiscuité sexuelle.

Position de la Couronne

Dans leurs arguments finaux, les procureures avaient insisté sur le fait que l’accusé avait utilisé le même mode opératoire contre les deux plaignantes, qu’elle avait décrites comme étant jeunes et naïves.

Selon la Couronne, il n’y avait eu aucun hasard dans la façon dont les plaignantes avaient été sélectionnées, manipulées, humiliées et violées.

Elle avait néanmoins rappelé qu’elles n’avaient aucune idée de ce qui les attendait lorsqu’elles avaient volontiers accepté de le rencontrer à son hôtel.Une illustration judiciaire du procès.

Le chanteur Jacob Hoggard a plaidé non coupable de trois accusations de nature sexuelle à l’ouverture de son procès. Photo : La Presse Canadienne/Alexandra Newbould

Les deux femmes avaient donc de bonnes raisons, selon la Couronne, d’être vexées après avoir été utilisées, d’être en colère pour les blessures que le chanteur leur a fait subir et d’avoir attendu 18 mois avant de porter plainte à la police.

La Couronne avait dépeint Jacob Hoggard comme un opportuniste sexuel possessif, violent et sans empathie.

Toutefois, elle avait assuré que les deux plaignantes n’avaient jamais voulu relancer le mouvement #MoiAussi pour lui faire payer son comportement, contrairement à ce qu’avançait la défense du chanteur

Avec Radio-Canada par Jean-Philippe Nadeau

Canada-Viol collectif par des hockeyeurs juniors : la ministre St-Onge « dégoûtée »

juin 2, 2022
Une jeune femme donne une entrevue dans le parlement.

Pascale St-Onge, ministre fédérale des Sports Photo : Radio-Canada/Daniel Coulombe

La ministre fédérale des Sports, Pascale St-Onge, a réagi sans filtre, mercredi soir, au règlement à l’amiable par Hockey Canada d’une affaire d’agression sexuelle qui aurait été commise contre une jeune femme par un groupe de huit joueurs de catégorie junior, dont plusieurs membres de l’édition 2018 d’Équipe Canada junior. Cette histoire a été rapportée par le journaliste Rick Westhead, de TSN.

Je suis dégoûtée et découragée d’entendre qu’une fois de plus, une histoire d’agression sexuelle surgit dans le milieu sportif, a indiqué par courriel la ministre St-Onge.

Je suis profondément troublée par cette histoire. Il est important de rappeler qu’il n’y a pas de place pour une culture de silence dans notre société.

C’est un dossier complexe et préoccupant. Nous allons prendre le temps d’analyser les faits et le rôle joué par la fédération, a-t-elle ajouté.

La jeune femme, identifiée par les initiales E.M., aurait été agressée à répétition dans une chambre d’hôtel de London, en Ontario, en juin 2018, après la tenue d’un gala de la Fondation de Hockey Canada et la présentation d’un tournoi de golf.

L’avocat de la jeune femme, Robert Talach, a confirmé que sa cliente avait conclu une entente à l’amiable dans le cadre d’une poursuite au civil qui la satisfait. La victime demandait 3,5 millions de dollars. Le montant reçu n’est pas connu.

Hockey Canada confirme aussi avoir scellé l’affaire de façon privée.

D’où vient l’argent du règlement?

Il faut rendre imputables les organisations, a dit Pascale St-Onge en entrevue à Tout un matin jeudi.

La ministre des Sports veut savoir d’où vient le montant que la victime a reçu de Hockey Canada.

Je veux m’assurer qu’il n’y a pas eu de fonds publics utilisés pour camoufler une histoire pareille. Mon lien avec les organisations sportives est d’abord financier par des fonds publics qu’on donne pour permettre aux athlètes de s’entraîner.

Il y a des conditions quand ces organisations reçoivent ces fonds publics là, a précisé la ministre. Et clairement, les fonds publics ne peuvent pas être utilisés dans ce genre de situation, pour camoufler des événements pareils.

Pascale St-Onge s’appuiera sur les mécanismes de vérification pour obtenir des réponses.

Toutes les organisations sportives canadiennes subissent des audits de façon régulière, a rappelé la ministre. On peut devancer ces audits, et chaque sou, chaque dollar doit être justifié. Donc, il ne pourra pas y avoir d’argent qui est utilisé pour cacher une histoire comme celle-ci.

NDLR : Un audit est une analyse indépendante qui certifie les comptes d’une entreprise ou d’une organisation.

La ministre St-Onge a révélé qu’elle a appris l’existence de cette entente à l’amiable la veille de la sortie du reportage de TSN. C’est le président de Hockey Canada qui l’a appelée pour la prévenir.

Ni Sport Canada, à ma connaissance, ni moi, assurément pas, ne savions qu’un tel dossier était en cours chez Hockey Canada, a affirmé Mme St-Onge. Personne n’avait été avisé qu’un cas comme ça était devant les tribunaux.

Cette histoire-là témoigne encore qu’il y a une culture du silence qui règne, et il faut mettre fin à cette culture-là. L’entourage des athlètes et l’organisation ont des responsabilités.

La ministre fédérale des Sports dit que les athlètes doivent être mieux encadrés.

Les athlètes doivent être formés sur les questions de consentement. Il faut qu’on parle d’éducation sexuelle pour comprendre ce qui est approprié et ce qui ne l’est pas.

Depuis que je suis arrivée en poste, c’est là-dessus que je travaille, changer la culture du sport, a conclu Pascale St-Onge.

Radio-Canada Sports a tenté de joindre Hockey Canada pour obtenir une réaction aux propos de la ministre St-Onge. Une responsable des communications de la fédération nous a alors renvoyés au communiqué publié au moment où cette histoire a été révélée par TSN. On y lit qu’Hockey Canada se dit profondément troublée par ces sérieuses allégations d’agression sexuelleDès qu’elle a été informée de cette histoire en 2018, elle a contacté les autorités policières concernées, peut-on aussi lire.

Avec Radio-Canada

France: Un dirigeant de Havas mis à pied après une accusation d’« agression sexuelle »

mai 17, 2022

Christophe Coffre était visé depuis plusieurs semaines par une série de témoignages anonymes publiés sur le compte Instagram « Balance ton Agency ».

Havas est une filiale du groupe Vivendi.
Havas est une filiale du groupe Vivendi.© PATRICK HERTZOG, PATRICK HERTZOG / AFP

Selon un e-mail interne consulté par l’Agence France-Presse, le directeur de la création de l’agence de communication Havas Paris, a été mis à pied mardi après la publication d’une accusation évoquant une agression sexuelle. Christophe Coffre était visé depuis plusieurs semaines par une série de témoignages anonymes publiés sur le compte Instagram « Balance ton Agency » (BTA) qui dénoncent des faits de harcèlement. Il s’était mis début mai « en retrait », ainsi que le PDG de l’agence Julien Carette, le temps d’un audit par un cabinet extérieur.

Dans ce message adressé mardi après-midi aux collaborateurs de l’agence, la direction du groupe Havas indique avoir « décidé sa mise à pied conservatoire, avec effet immédiat », après avoir pris connaissance « d’une allégation d’agression sexuelle » le concernant. « Le groupe précise n’avoir jamais eu connaissance, à quelque moment que ce soit, de faits d’une telle nature » auparavant, et les avoir « immédiatement signalés au cabinet ASW mandaté le 4 mai dernier », selon ce document.

Selon ce nouveau témoignage publié lundi, une ancienne « créative » raconte « avoir repoussé pendant plusieurs années le harcèlement sexuel, moral et les assauts violents » du dirigeant, « au point que nous nous sommes battus physiquement » dans son bureau. « Il m’a menacé de détruire ma carrière naissante et que je ne pourrais jamais plus travailler dans ce milieu si je ne cédais pas », poursuit-elle.

Vague MeToo

Rattrapée par la vague MeToo, la célèbre agence Havas Paris avait confirmé début mai la mise « en retrait » de leurs fonctions de ses deux coprésidents, qui continuaient toutefois de travailler pour leurs clients. La mise à pied de Christophe Coffre signifie cette fois la suspension du contrat de travail et de la rémunération. Contactés, l’agence Havas Paris et le groupe Havas n’ont fait aucun commentaire.

Par Le Point avec AFP

France/Accusations d’agressions sexuelles: l’ex-secrétaire d’Etat Jean-Vincent Placé présenté à un juge d’instruction

mars 29, 2022
Accusations d’agressions sexuelles: l’ex-secrétaire d’Etat Jean-Vincent Placé présenté à un juge d’instruction© AFP/Archives/JACQUES DEMARTHON

L’ex-secrétaire d’Etat écologiste Jean-Vincent Placé, en garde à vue depuis lundi après la plainte en novembre d’une ancienne collaboratrice qui l’accuse d’agressions sexuelles et de harcèlement sexuel, doit être présenté mardi en fin d’après-midi à un juge d’instruction, a-t-on appris de source judiciaire.

Le parquet de Paris a ouvert mardi une information judiciaire « des chefs d’agression sexuelle et harcèlement sexuel par personne abusant de l’autorité conférée par sa fonction » ainsi que pour « agression sexuelle », a précisé cette source.

L’ex-élu avait été placé en garde à vue lundi dans les locaux de Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet, après la plainte d’Audrey*, ex-collaboratrice qui l’avait suivi du Sénat au secrétariat d’Etat à la Réforme et à la Simplification.

Il sera présenté en fin de journée à un juge d’instruction qui doit décider de son éventuelle mise en examen.

Audrey* avait déposé plainte en novembre 2021, accusant Jean-Vincent Placé, 54 ans, de faits de harcèlement sexuel entre 2012 et 2016.

Certains des faits qu’elle dénonçait s’apparentaient également à des agressions sexuelles: la collaboratrice l’accusait notamment de lui avoir « touché les fesses », en août 2015 à Lille, en marge du rassemblement estival d’Europe Ecologie les Verts (EELV).

La seconde agression se serait produite mi-mai 2016 à Séoul (Corée-du-Sud), lors d’un déplacement officiel de Jean-Vincent Placé: dans une voiture, l’ex-secrétaire d’Etat de François Hollande aurait « touché délibérément la poitrine d’Audrey ».

La plaignante, ainsi que d’anciens collaborateurs d’élus écologistes, ont depuis l’ouverture de l’enquête été entendus par les enquêteurs, selon des sources proches du dossier.

Contacté à l’époque de l’ouverture de l’enquête, Jean-Vincent Placé n’avait pas commenté. « Je répondrai, bien entendu, à toutes les questions qui viendraient à m’être posées par les enquêteurs », avait-il ajouté.

Son avocate, Me Lisa Janaszewicz, a indiqué mardi midi à l’AFP qu’elle n’avait « pas de déclaration à faire ».

En mars 2021, Jean-Vincent Placé a été condamné à une amende pour harcèlement sexuel sur une gendarme chargée de sa sécurité.

En septembre 2018, il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis et 1.000 euros d’amende pour violences et outrages lors d’une soirée où il avait reconnu avoir été « extrêmement insistant » et « déplacé » avec une cliente.

Par Le Point avec AFP

France: Nicolas Hulot, accusé d’agressions sexuelles, « quitte définitivement » la vie publique

novembre 24, 2021

L’annonce de l’ancien ministre de l’écologie a lieu la veille de la diffusion d’une enquête d’« Envoyé spécial » le mettant en cause. Il affirme que ces accusations sont « purement mensongères » et qu’il a « la conscience tranquille ».

Nicolas Hulot

Nicolas Hulot, visé par des accusations d’agressions sexuelles, a annoncé mercredi 24 novembre qu’il quittait « définitivement la vie publique ». La décision de l’ancien ministre de l’écologie survient à la veille de la diffusion d’une enquête de l’émission « Envoyé spécial » donnant la parole à des femmes l’accusant d’« agression sexuelle et de viol » remontant jusqu’à 1989.

« Ni de près ni de loin je n’ai commis ces actes, ces affirmations sont mensongères », a affirmé M. Hulot sur BFM-TV, devançant la diffusion du documentaire télévisé. « Je n’ai jamais contraint qui que ce soit », a-t-il insisté, dénonçant un « système qui est en train de perdre la raison », avec « la justice qui se déplace sur les plateaux de télévision ».

« Dans la foulée, pas plus parce que ma conscience ne serait pas tranquille, je quitte définitivement la vie publique tout simplement parce que je suis écœuré, a ajouté l’ancien animateur télé. Je quitte mon engagement et je ne m’exprimerai plus. C’est trop lourd payé »« Je vais quitter la présidence d’honneur de ma fondation, qui est l’œuvre de ma vie », pour « les protéger des salissures que je vais me prendre dans les jours qui viennent », a-t-il également précisé. « Certains esprits malins vont prendre ça comme un indice de culpabilité. Non, c’est l’expression de mon écœurement », a ajouté M. Hulot, affirmant avoir « la conscience tranquille ».

D’après les questions mercredi du journaliste Bruce Toussaint et Franceinfo, le reportage en question doit être diffusé sur France 2 jeudi. Selon Nicolas Hulot, quatre ou cinq femmes porteraient des accusations contre lui, en plus de la petite-fille de François Mitterrand, dont la plainte pour viol avait déjà émergé il y a quatre ans. Il a affirmé ne pas connaître les noms des nouvelles accusatrices. « Je sais que j’ai un physique très ingrat et que donc seule la contrainte me permet de vivre des histoires d’amour… Mais plus sérieusement, je n’ai jamais séduit par contrainte », a-t-il encore dit. « Ironiser sur un tel sujet ? Sérieusement ?a réagi sur Twitter la ministre déléguée chargée de l’égalité femmes-hommes, Elisabeth Moreno. Ses propos sont intolérables. »

Accusations de quatre ou cinq femmes

Comme il l’avait fait en 2018 lors de la publication d’une enquête controversée du magazine Ebdo, qui a depuis cessé de paraître, relatant une plainte pour viol classée sans suite car prescrite, Nicolas Hulot se défend avant même la révélation des accusations émanant de quatre ou cinq femmes selon ses propos. Juste avant la parution, celui qui était alors ministre de la transition écologique et solidaire avait « pris les devants » en allant démentir, déjà sur BFMTV, tout comportement inapproprié et des rumeurs « ignominieuses ».

Une méthode de défense dénoncée par la Fondation des femmes qui réclame « un peu de décence »« C’est à nouveau une campagne de gestion de crise qui consiste à vouloir parler avant qu’on ait pu entendre ces femmes. Laissons-les parler, qu’il se taise pour qu’on puisse les écouter, a déclaré à l’AFP sa présidente Anne-Cécile Mailfert. Il parle de cauchemar, mais c’est après avoir été violé qu’on fait des cauchemars, pas avant de voir un documentaire. »Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnésViolences sexuelles : « Ne pas forcer les témoignages », respecter la parole des victimes, et leur silence

Le parquet de Saint-Malo, tout comme Nicolas Hulot, avait confirmé la plainte pour viol déposée en 2008, mais classée sans suite, les actes dénoncés qui remonteraient à 1997 étant « prescrits ». Pascale Mitterrand, qui n’était pas nommée dans Ebdo, avait alors dit, par l’intermédiaire de ses avocats, n’avoir jamais souhaité médiatiser l’affaire.

« C’est le #metoo politique qui commence »

« C’est le #metoo politique qui commence. Ça bouge. Enfin. Enfin un homme politique est déstabilisé dans sa fonction et ça ne fait que commencer, a réagi auprès du Monde l’ancienne candidate à la primaire écologiste Sandrine Rousseau. La chape de plomb était lourde sur le monde politique. Nicolas Hulot en est un des exemples. » Selon elle, « la parole des femmes va se libérer et (…) ça peut être violent ». Le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, Julien Bayou, a également réagi à ce départ dans plusieurs tweets mercredi« Demain, dans “Envoyé spécial”, nous entendrons le témoignage de cinq femmes affirmant avoir été victimes de Nicolas Hulot. Je les crois, a-t-il écrit. Je mesure le courage qu’il a fallu à ces personnes pour briser la loi du silence. »

« Il faut aussi briser la complicité des personnes qui savaient et n’ont rien dit ou n’ont pas permis que les victimes soient entendues. J’invite donc les hommes et femmes politiques qui savent et se taisent à prendre enfin la parole », a-t-il poursuivi, rappelant que, « au vu des mises en cause, nous avions décidé il y a déjà plusieurs années qu’EELV ne pouvait pas inviter Nicolas Hulot — qui n’a jamais été membre de notre mouvement — à nos différents événements ». En déplacement à Saint-Etienne, la candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, s’est dite « du côté de l’Etat de droit »« J’ai beaucoup d’amitié pour Nicolas Hulot et je comprends sa décision. Je ne me prononcerai pas sur une affaire sur laquelle je n’ai aucun élément, a-t-elle poursuivi. S’il y a des victimes et que leurs droits sont reconnus, ce sera salutaire pour la justice de notre pays. »

Interrogé à l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal n’a pas souhaité « faire de commentaire », étant donné que l’ancien ministre « n’est plus membre du gouvernement ». De son côté, la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme s’est refusée à commenter une affaire qui touche à la « question fondamentale » de la libération de la parole des femmes et s’est dite « résolue à poursuivre son action pour l’écologie et la justice sociale ».

Avec Le Monde