Une vidéo montre un pilote d’ULM découvrant un chat sur son aile, après décollage. Un film très drôle, mais qui pose beaucoup de questions.
Une vidéo intitulée « Remove cat before flight » est en train de décoller sur Youtube avec déjà plus de 230 000 vues en moins de 24 heures. Mise en ligne le 21 juin par un pilote d’ULM d’un aéro-club de Kourou en Guyane, la vidéo montre un baptême de l’air d’une passagère, qui se transforme très vite en baptême de l’air pour… un chat. L’animal trainaît en effet sur les ailes de l’appareil avant le décollage! La vidéo, si elle est drôle, pose néanmoins plusieurs questions.
La vidéo est-elle truquée?
Les poils du chat sont chahutés par le vent, la réaction du pilote est spontanée, l’animal bouge avec une fluidité naturelle. Nous sommes néanmoins en 2015, et la possibilité d’un trucage n’est jamais nulle. L’Express a donc soumis le film à deux spécialistes des effets spéciaux qui travaillent pour le cinéma américain et dans les jeux vidéo. Les deux confirment qu’il n’y aucun trucage, aucune CGI (Computer-Generated Image) dans ce film. Question suivante.
Comment réagit le pilote?
Contacté par L’Express, le club France ULM souligne que celle-ci est « excellente ». En effet, aucune panique. « Il garde son calme durant tout le vol en adaptant les différentes étapes du tour de piste à son passager clandestin, on peut voir que les virages sont effectués avec le moins d’incidence possible tout en se posant assez rapidement après avoir constaté la présence du félin ».
Ce genre de présence clandestine est-elle fréquente?
« Il est extrêmement rare qu’un animal vienne se loger dans nos machines ultra-légères, il peut arriver que dans les hangars la nuit, il y ait des rongeurs ou des pigeons en tous genres, mais en général ces animaux se tiennent à distance de nos appareils » explique France ULM. « La présence de chats blottis dans les recoins d’un aéronef est plus commune sur les avions de ligne, le plus souvent dû à des passagers qui veulent distraire le petit animal qui leur échappe durant le vol, effrayé par le bruit ambiant ». Sur Terre, en tout cas, voir des chats clandestins sur le toit d’une voiture n’est pas rarissime:
Ne faut-il pas inspecter son ULM avant de décoller?
Contacté par L’Express, le pilote, au comportement exemplaire durant le vol, n’a pas encore répondu à cette question cruciale. « La visite pré-vol du début de journée est indispensable que ce soit en avion ou en ULM, la vidéo ne nous permet pas de savoir à quel moment de la journée cela se passe, s’il a fait des pauses entre deux baptêmes, s’il s’est éloigné de l’appareil pour quelques raisons… » rassure France ULM. « Après le premier tour de la journée, si les vols s’enchainent, un rapide coup d’oeil sur les parties de la machine qui sont susceptibles d’être les plus sensibles ou les plus sollicitées suffit. C’est d’ailleurs ce qui est mis en place au sein des compagnies aériennes. Il n’y a aucune raison de passer notre temps à inspecter le matériel si le vol précédent s’est passé de manière optimale ».
Comment le chat a-t-il survécu?
La mise en route du moteur, les vibrations, l’instabilité sur l’aile auraient dû faire en sorte que le chat saute de l’avion avant même le roulage. Mais sur l’image présentée, le chat doit avancer toutes griffes dehors pour s’accrocher, et venir en zone de sécurité s’agripper à l’armature. « Il faut rappeler qu’un ULM vole vers les 100 km/h, ce qui n’est pas excessif », explique un autre pilote contacté par L’Express.
D’où vient ce chat et comment va-t-il?
« Pour info le chat va très bien, il continue avec application son rôle de mascotte du club » précise le pilote sur la description de sa vidéo. « C’est un chat qui est au club depuis des années, il a pris l’habitude de dormir dans les ailes » explique le président du club d’ULM en question, Bernard Birebent au Huffington Post.
Lexpress.fr par Julien Jouanneau,