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Un chat sur les ailes d’un ULM en plein vol: « La réaction du pilote est excellente

juin 22, 2015

Une vidéo montre un pilote d’ULM découvrant un chat sur son aile, après décollage. Un film très drôle, mais qui pose beaucoup de questions.

http://www.dailymotion.com/video/x2uy4u7_insolite-un-chat-perche-dans-les-ailes-d-un-ulm-en-vol_animals

Une vidéo intitulée « Remove cat before flight » est en train de décoller sur Youtube avec déjà plus de 230 000 vues en moins de 24 heures. Mise en ligne le 21 juin par un pilote d’ULM d’un aéro-club de Kourou en Guyane, la vidéo montre un baptême de l’air d’une passagère, qui se transforme très vite en baptême de l’air pour… un chat. L’animal trainaît en effet sur les ailes de l’appareil avant le décollage! La vidéo, si elle est drôle, pose néanmoins plusieurs questions.

La vidéo est-elle truquée?

Les poils du chat sont chahutés par le vent, la réaction du pilote est spontanée, l’animal bouge avec une fluidité naturelle. Nous sommes néanmoins en 2015, et la possibilité d’un trucage n’est jamais nulle. L’Express a donc soumis le film à deux spécialistes des effets spéciaux qui travaillent pour le cinéma américain et dans les jeux vidéo. Les deux confirment qu’il n’y aucun trucage, aucune CGI (Computer-Generated Image) dans ce film. Question suivante.

Comment réagit le pilote?

Contacté par L’Express, le club France ULM souligne que celle-ci est « excellente ». En effet, aucune panique. « Il garde son calme durant tout le vol en adaptant les différentes étapes du tour de piste à son passager clandestin, on peut voir que les virages sont effectués avec le moins d’incidence possible tout en se posant assez rapidement après avoir constaté la présence du félin ».

Ce genre de présence clandestine est-elle fréquente?

« Il est extrêmement rare qu’un animal vienne se loger dans nos machines ultra-légères, il peut arriver que dans les hangars la nuit, il y ait des rongeurs ou des pigeons en tous genres, mais en général ces animaux se tiennent à distance de nos appareils » explique France ULM. « La présence de chats blottis dans les recoins d’un aéronef est plus commune sur les avions de ligne, le plus souvent dû à des passagers qui veulent distraire le petit animal qui leur échappe durant le vol, effrayé par le bruit ambiant ». Sur Terre, en tout cas, voir des chats clandestins sur le toit d’une voiture n’est pas rarissime:

Ne faut-il pas inspecter son ULM avant de décoller?

Contacté par L’Express, le pilote, au comportement exemplaire durant le vol, n’a pas encore répondu à cette question cruciale. « La visite pré-vol du début de journée est indispensable que ce soit en avion ou en ULM, la vidéo ne nous permet pas de savoir à quel moment de la journée cela se passe, s’il a fait des pauses entre deux baptêmes, s’il s’est éloigné de l’appareil pour quelques raisons… » rassure France ULM. « Après le premier tour de la journée, si les vols s’enchainent, un rapide coup d’oeil sur les parties de la machine qui sont susceptibles d’être les plus sensibles ou les plus sollicitées suffit. C’est d’ailleurs ce qui est mis en place au sein des compagnies aériennes. Il n’y a aucune raison de passer notre temps à inspecter le matériel si le vol précédent s’est passé de manière optimale ».

Comment le chat a-t-il survécu?

La mise en route du moteur, les vibrations, l’instabilité sur l’aile auraient dû faire en sorte que le chat saute de l’avion avant même le roulage. Mais sur l’image présentée, le chat doit avancer toutes griffes dehors pour s’accrocher, et venir en zone de sécurité s’agripper à l’armature. « Il faut rappeler qu’un ULM vole vers les 100 km/h, ce qui n’est pas excessif », explique un autre pilote contacté par L’Express.

D’où vient ce chat et comment va-t-il?

« Pour info le chat va très bien, il continue avec application son rôle de mascotte du club » précise le pilote sur la description de sa vidéo. « C’est un chat qui est au club depuis des années, il a pris l’habitude de dormir dans les ailes » explique le président du club d’ULM en question, Bernard Birebent au Huffington Post.

Lexpress.fr par Julien Jouanneau,

Dans le feu de l’aurore…

août 11, 2013

Le feu des explosions s’est éteint

Au cœur fumant de Lac-Mégantic

Dans les nôtres brûle encore la faim

De ceux qui n’ont pas de sépulture

Au milieu des cendres cadavériques

Qui ravivent nos terribles brûlures

Nous entendons joyeux le rire d’un restaurant

S’étranglant au son du grand bruit

Qui fracasse les heures profondes de la nuit

Faisant chavirer la respiration sereine d’un enfant

Qui appelle au secours les bras confiants

D’une maman qu’il ne verra plus jamais

Happée par la mort du train du Lac-MMA

Le feu du roussi à nos portes sent déjà mauvais

Il respire la froideur mortelle qui désormais

S’installera dans les souvenirs atroces d’une bourgade

Jadis paisible aujourd’hui marquée hantée hagarde

Par l’énigme insoluble d’un destin insoutenable

Qui bascule et sombre dans les flammes effroyables

De l’horreur des corps calcinés figés pillés

Par le feu lames hurlant dans le ciel enfumé

O cruel destin irréversible mort inattendue

Comme une voleuse dans nos vies s’est engouffrée

Semant tristesse désolation telles des ravageuses crues

D’une mousson indomptable qui rage et s’en va

Portant sur ses ailes de l’enfer la vie à peine éclose

D’un cocon qui prend son inéluctable pose

D’un futur papillon qui ne verra jamais éclore la rose
Les larmes perlent encore sur les sentiers ravinés

Des joues creuses de chagrin ravagées de peine de misère

Le cœur bourdonne du long blues de la vie déchirée

Il sursaute surpris dans l’espoir de trouver encore

Une pépite de vie dans le cœur principal d’une artère

Qui égrène et fourrage dans les noms chéris de nos trésors

Le cœur bourdonne du long blues de la vie déchirée

Comme une vapeur évanescente dans le feu de l’aurore…

Marie-Léontine Tsibinda

Tourtereaux sur le chemin du mariage

juillet 17, 2013

Hier encore collègues de classe,
ils s’estimaient,
devenus amis dans la cour de l’école,
ils s’admiraient,
ayant allumé la flamme de l’amour –
l’on ne sait par qui ? –
ils flirtaient,
dans le jardin du quartier
comme d’heureux amoureux entiers,
prêts à convoler, en justes noces,
comme à une partie de chasse,
jusqu’à devenir de doux époux.

Joyeux comme un fécond troupeau,
ils donnèrent de beaux agneaux,
avec leurs ailes de tourtereaux,
ils s’embrassaient dans la beauté de leur peau.

Élevés chacun dans le giron paternel,
maternel, familial et national,
ils se livraient, à cœur joie, dans l’apprentissage,
du vol initial et nuptial dans le champs de la liberté,
à la découverte de l’âme sœur à l’heure du bonheur.

Savourant la douceur de l’affection,
avec de joyeuses caresses pleines de lotion,
ils s’entouraient de tendresse dans leur forteresse,
comme des colombes de l’amour,
roucoulant au milieu de la cour,
dans la maturité et l’effectivité du bel âge,
au bord du rivage d’un bon mariage,
durant lequel ils partagèrent leur belle image.

Bernard NKOUNKOU

Conte : La Baleine à bosse et la Poule de Hienghène

avril 6, 2013

Une Baleine bleue était partie de la mer d’Australie pour la Nouvelle-Calédonie pour se reproduire  paisiblement dans la douceur et le bonheur que procure cette zone marine.

Après avoir parcouru de nombreux kilomètres, nageant, ramant et se renversant de ses grandes nageoires, elle frappait aussi la surface de l’eau avec le pavillon gigantesque de sa queue. Quand elle sentait la fatigue sur son corps massif de quatre tonnes, elle avançait librement sur le mouvement tranquille de la mer pour faire une économie d’énergie, flottant et éjectant du haut de ses narines une poussée d’eau.

Arrivée dans les eaux de la Nouvelle-Calédonie, proche de la Poule de Hienghène, elle vit douze œufs hors de ses ailes, dodelinant dans la clarté de leur coquille,  qu’elle approcha et mangea, sans autorisation, car elle avait grand faim, puis repartit discrètement au large sans être aperçue.

Satisfaite de la substance des protéines des œufs, elle se mit à la renverse, son ventre blanc à la face du soleil pour une belle sieste. Elle nageait sur le dos au grand plaisir de sa satisfaction.

A un moment de la journée, après avoir mangé, la Poule de Hienghène passa sa tête sous son corps, entre ses pattes, pour contrôler et vérifier la présence de ses œufs. Elle constata que ceux-ci avaient disparu. Elle se lamenta et pleura. Elle posa la question au Sphinx si par hasard, il avait vu ses œufs. Celui-ci répondit négativement. Il lui suggéra de poser un piège sous l’eau avec un œuf isolé. Ils attachèrent un grand filet autour de leurs pieds devant leur passage principal.

Un jour, après la pluie tropicale, le soleil pointa ses rayons et réchauffait modérément la surface de l’eau. Une Baleine avide de nourriture et friande d’œufs de poisson sous forme d’alluvions vit de nouveau cette fois-ci un œuf à l’image de ceux qu’elle avait mangés auparavant. Elle s’approcha jusqu’à son emplacement et la mangea d’un seul coup. Au moment où elle voulait repartir sur son itinéraire, elle fût retenue dans les mailles du filet. Elle se débattit et rompit les liens dudit filet. Elle faillit emporter le Sphinx et la Poule de Hienghène avec sa masse volumineuse de quatre tonnes. Heureusement que la force magique des anciens du village qui les avait investis, les sauva de cette menace de déracinement.

Ayant expliqué le problème auprès des anciens du village, ceux-ci les conseillèrent de placer sous l’eau une pile électrique magique et magnétique de plus de six tonnes tout en abandonnant l’idée du filet qui s’avérait désormais inefficace.

La Poule de Hienghène pondit d’autres œufs mystérieux à la coquille dure comme du ciment blanc de construction des ponts dans l’eau qu’elle disposa sur l’axe de son incursion. La Baleine bleue eût faim et repris sa route dans l’espoir de retrouver sa nourriture préférée qui lui procure d’excellentes protéines. Un petit doute avertit son instinct. Mais la faim étant grande. Le risque ne la dissuada pas du danger qui la poussa à la gloutonnerie. Dès qu’elle avala les œufs, il commençait à se tordre de douleurs. Elle remua sa queue et la frappa pour se déplacer et partir. En vain ! Elle bougea ses nageoires en plusieurs mouvements, elle fut retenue à sa prise.

A l’extérieur comme à l’intérieur, les objets ayant servi de piège dégageaient leurs pouvoirs pour le neutraliser afin qu’elle ne partit pas de ce lieu. L’agitation qu’elle produisait à la surface ainsi que la rosée qu’elle soulevait, se répandaient jusqu’aux confins des villages. Une alerte de la capture fut sonnée. Toutes les populations des villages environnants se rendirent à la mer pour vivre cet évènement. La foule inonda la côte, noire de monde. De nombreux enfants partirent à la nage et montèrent sur le dos du Sphinx et de la Poule de Hienghène pour assister au tribunal de la Baleine.

Les anciens apportèrent une potion magique. On demanda à la Baleine bleue si elle avait mangé les œufs de la Poule de Hienghène. Elle refusa. Elle leur dit : vous pouvez même faire entrer un homme dans mon ventre, vous ne trouverez pas vos œufs même pas un seul. Car dans le vaste royaume de mon estomac, il est difficile de retrouver un objet avalé.

Face à ce refus d’avouer, le collège des anciens qui était constitué de trois personnes, désigna un chef qui s’approcha de la Baleine bleue et lui dit : Chère accusée, si tu as mangé les œufs d’autrui de la Poule de Hienghène que la vérité éclate en buvant cette potion magique par des vomissures expulsant l’objet de l’infraction de tes entrailles et que manifestement justice soit rendue. A peine que ces paroles furent prononcées et qu’elle eût bu : un bruit insolite comme un tonnerre se fit entendre dans son ventre. Elle se tenait le ventre par ses nageoires. Se tournait et se retournait. Des cris fusaient de la population, témoin d’un comportement malveillant sur ses terres. La Baleine bleue vomit les œufs magiques qui filaient comme des poissons affolés jusqu’au rivage.

Essoufflée, sa respiration devenait haletante, les anciens retenus contre elle la sanction de lui couper sa grande queue et ses deux nageoires noires et blanches, mais la Poule de Hienghène refusa et trouva trop sévère cette punition qui la rendrait invalide au point de ne plus nager et bouger en se déplaçant dans l’eau. Elle opta seulement comme elle aime manger des œufs de Poule qu’on les lui lance sur son corps.

Les œufs recueillis étaient placés dans une corbeille fabriquée avec des feuilles de cocotier. Ils étaient marqués à l’encre bleue. L’on disposa la Baleine bleue à l’endroit de son immobilisation. Devant les yeux témoins, le chef du village qui avait lu le verdict, lui lançait ces œufs qui tombaient sur sa colonne vertébrale. Elle se tordait et se courbait par le choc. Ceux-ci formaient une bosse rectiligne sur son dos, visible à ses nombreuses plongées dans l’eau et autres boursouflures marquant ses nageoires, ses mâchoires et sa tête. Elle se retrouva par l’effet de cette sévère punition avec de nombreuses protubérances qui la caractérisent.

C’est ainsi que la Baleine bleue est devenue Baleine à bosse pour avoir mangé les œufs d’autrui de la Poule de Hienghène.

© Bernard NKOUNKOU

Subtil bonheur de tendresse

mars 23, 2013

  

Dans la chaleur du déclic sentimental

Les sentiments brillent comme du métal

Lorsque la tendresse déploie ses ailes

Une brassée d’enveloppe d’amour s’étale

 

Au milieu d’heureux instants de la nuit

Dans le murmure chaud des draps du lit

Les corps se frottent par moments inédits

Comme des tourterelles au creux du nid

 

Voyageant dans les rêves les plus fous

Dans la beauté du sommeil le plus doux

Les vapeurs de tes seins les plus mous

Pulvérisent de douceur ma poitrine soûl

 

Dans les chocs des plaisirs de nos jambes

Et les attouchements de tes fines herbes

Une atmosphère subtile de bonheur germe

Avec des graines d’éternité sans larmes.

 

Bernard NKOUNKOU

Le flamboiement de tes cuisses

février 20, 2013

 

Flamboyantes tes cuisses à l’endroit

Succulent ton miel de l’intérieur

Grâce et savoureuse ta bonne chair

Tendres sont tes douces mamelles

Sources intarissables de lait maternel.

Sur l’étendue de ton corps océan

Je nage sans regarder ton bel âge

Tout en compulsant les belles pages

De chaque recette ta bonne cuisine

Quand je m’agrippe sur ta poitrine.

Décollant sur ta plaine herbacée

Mes ailes chargées de carburant épicé

S’accrochent à la ceinture de tes reins.

Ballottant par saccades comme un joyeux lapin

Qui mange la carotte dans le cratère de ta bouche

Jusqu’au fond du magma de ta belle roche.

 

Bernard NKOUNKOU

Conte : La Poule de Hienghène

septembre 4, 2012

Il était une fois dans la Grande Terre, en Nouvelle Calédonie, Polynésie française, deux enfants se lavaient au confluent de la mer et de la rivière, à ce bel endroit de l’embouchure en bordure des falaises noires.

Un jour dans la chaleur du climat tropical pendant qu’ils nageaient, s’amusaient, se touchant du bout des pieds, ils se poursuivaient entre le flot de petites vagues candides et timides. Au moment où ils plongeaient en faisant le sous-marin et le dauphin, Jocelyne demanda à Élodie de la rattraper au fond de l’eau dès sa première immersion devant son attention. Elle la suivit quelques instants après. Mais dans la joie de la douceur et la profondeur des eaux, elles entendirent un bruit insolite de glouglou. Prises de panique et de peur, elles remontèrent précipitamment à la surface de l’eau et gagnèrent le rivage avec leur sauvetage.

Sur la vaste baie où elles étaient sur le sable noir, elles virent, à la surface de l’eau, des bulles chaudes dégageant des vapeurs de fumée qui s’élevaient au ciel. Une crête brûlante sortie se dressait sur une tête accompagnée de son cou et d’un plumage de roches qui prenaient la forme d’une poule. Quand elle essaya de remuer ses ailes, la terre trembla et la poussière de la rosée mouilla Jocelyne et Élodie qui assistaient au spectacle. Irrésistiblement, leurs yeux ne pouvaient plus supporter de regarder la poule qui devenait de plus en plus grande et d’un noir de jais. Elles coururent au village pour informer les anciens.

Le chef du village ayant appris la nouvelle rassembla tous les chefs de clan de Tiendanite, Werap et Tendo. Chacun d’eux invita les membres de sa communauté pour se rendre au bord de la mer, y apportant leurs objets de la tradition pour une cérémonie nocturne. Ils y apprêtèrent aussi des noix de coco, des goyaves, des fruits à pain, des ignames pour offrir à cette étrange nature qui apparut dans leur milieu de proximité et de liberté.

Quand ils arrivèrent sur le lieu de l’apparition et de la contemplation, le chef fut stupéfait, frappé d’une vive émotion, il prit la parole, la salua, présenta les membres de sa communauté puis lui posa la question d’où venait-elle ? Elle répondit qu’elle vient du fond des eaux pour les aider à vivre en ce lieu si reculé du monde. Il lui offrit les offrandes qu’il jeta dans l’eau et mangea une bonne quantité avec le reste de chaque village.

A la fin du repas, la poule remua sa tête et ses ailes en forme de remerciements ainsi que sa belle queue qui produisit des vagues éclaboussant la population qui était sur le sable noir. Elle se recroquevilla sur ses pattes et pondit un œuf qui flotta de sa coquille blanche et reçut l’acclamation de la communauté. Elle le tira de son bec et le plaça sous ses grandes ailes. Le chef, portant ses deux mains ouvertes autour de la bouche, lui demanda encore si elle pouvait lui pondre d’autres œufs. Quand la puissance de l’écho fit le tour de la nuit puis se reposa au-dessus de la poule, sous la forme d’une belle nuée éclatante et scintillante, un calme plat envahit l’espace de la plage. Elle recommença l’exercice et arriva jusqu’à six œufs.

Dès cet instant, elle les couva, transforma l’eau de la mer en chaleur jusqu’à l’éclosion d’où l’on vit sortir trois poussins. Elle gloussa et firent la ronde devant les spectateurs et leur demanda de gagner le rivage. Dès qu’ils arrivèrent sur le sable, le Chef du village des Kanaks les prit et les plaça dans un panier d’osier tout en la remerciant. Il  plaça une lampe torche pour les réchauffer avec quelques grains. Ensuite, elle pondit d’autres œufs d’où sortir des poissons qui sautillaient à la surface de l’eau sous l’acclamation de tous les membres du village. Ceux-ci aussi partirent vers le Chef qui prit dans ses mains, les jeunes fretins, les couvrit de câlins, les éleva aux cieux, les bénit et les jeta dans la mer pour se reproduire. Des acclamations fusaient de la foule pour honorer cette divinité ancestrale qui venait de voir le jour sur la terre des Kanaks. On la baptisa « Hienghène » qui signifie pleurer en marchant. Il demanda à la population de veiller sur le bord de la mer. Les hommes et les femmes cherchèrent du bois sec et firent un feu de campagne, vêtirent leurs habits traditionnels, fabriqués avec d’écorces, des feuilles et des fibres de cocotiers teintés, attachés autour des reins, la peau badigeonnée de poudre blanche. Il invita, Jocelyne et Élodie, les deux enfants témoins de l’apparition d’inaugurer la veillée de la soirée culturelle par d’élégants petits pas, chantant et dansant au son des bambous creux frappés au sol produisant différents sons folkloriques. La population rentra dans le cercle illuminé, s’exhiba toute la nuit jusqu’au lever du soleil pour rendre gloire à cet heureux évènement vécu offert par la grâce céleste.

De retour au village, la joie était grande, chaque chef de village de Tiendanite, Werap et Tendo partit avec un poussin pour l’élevage. Quand, les duvets cédèrent la place au plumage et que le sexe se fit connaître, deux femelles et un mâle sortirent du lot. A la maturité, les deux chefs qui avaient des femelles apportèrent leur poule chez celui qui avait le coq. Les animaux s’accouplèrent jusqu’à la ponte et à l’approche de la couvaison chacun emmena sa femelle chez lui pour attendre l’éclosion des poussins. Les propriétaires des poules donnèrent deux femelles à celui du coq pour sa solidarité à la contribution et la participation à la reproduction.

Le Chef, par ce grand signe, organisa sa communauté. Il trouva des boutures d’ignames, de taros qu’il distribua à toutes les femmes. Elles plantèrent et veillèrent jusqu’à la croissance de leurs tubercules quand les feuilles se flétrissent et devinrent jaunes. A la récolte, elles apportèrent leur production au chef qui célébra l’évènement par une grande fête populaire, dite « fête de l’igname ».

Après avoir passé une belle saison agricole pleine d’ignames, pendant qu’il dormait dans sa maison traditionnelle, en forme de ruche, surmontée d’une flèche faîtière en bois, symbolisant les ancêtres, il rêva d’une conversation avec la poule de Hienghène qui lui annonça que les eaux de la mer étaient poissonneuses.

Le lendemain matin, il informa toute la communauté qui descendit à la mer avec leurs filets et d’autres objets de pêche. Les hommes montèrent dans les embarcations des pirogues et à chaque coup d’épervier dans l’eau, ils ramenaient une grande quantité de poisson. Même les femmes qui plaçaient leur nasse dans l’eau pouvaient avoir du poisson, réalisant la promesse de la poule de Hienghène. Chaque famille avait trouvé une grande provision pour manger désormais à sa faim.

Un rite d’adoration fut institué pour adorer et honorer la poule de Hienghène, incarnation d’ancêtre Kanaks vivant dans l’eau qui vaut respect et considération envers toute personne habitant ou en séjour dans la Grande Terre.

Depuis lors, ce monument gigantesque est devenu le symbole généreux du peuple de la Nouvelle-Calédonie.

© Bernard NKOUNKOU

Les jambes de la liberté

juin 22, 2012

 

Bien coiffée les jambes écarts encore pensive

Et pourtant je te connais comme une jouissive

Malgré le temps chaud sans culotte qui passe

Tu refuses de t’enfermer dans la petite nasse

 

Tu as encore de belles couleurs dans les jambes

Qui scintillent à l’été dans la broderie de ta robe

Dans la conquête des soirées spectaculaires

Quand sexy tu fumes un bâton dans le vestiaire

 

Au vieux port urbain sur le sable blanc importé

Ta silhouette dorée se prolonge dans sa vénusté

Reflétant l’harmonie stylée de ta sculpture forgée

Étendue sur le ventre tu provoques le soleil affamé

 

Majeure tu incarnes le bonheur à l’été

Même si congés et vacances sont dévoyés

Sortis du chemin de la bonne morale

Fais attention dans les boîtes avec tes ailes.

 Bernard NKOUNKOU

Kenya : le ministre de la Sécurité intérieure tué dans un accident aérien

juin 10, 2012
Des sauveteurs sont sur les lieux de l'accident d'un hélicoptère le 10 juin 2012. Des sauveteurs sont sur les lieux de l’accident d’un hélicoptère le 10 juin 2012. © AFP

Le ministre kényan de la Sécurité intérieure George Saitoti, candidat à l’élection présidentielle et important responsable dans la lutte contre les islamistes somaliens, a été tué dimanche près de Nairobi dans l’accident, aux causes encore indéterminées, de son hélicoptère avec cinq autres personnes à bord.

« Nous avons malheureusement perdu M. Saitoti et le ministre délégué (à la sécurité intérieure) Orwa Ojode », a déclaré à la presse le vice-président kényan Kalonzo Musyoka, arrivé sur les lieux de l’accident, dans une forêt près de Nairobi. Parmi les victimes se trouvent également les pilote et co-pilote de l’appareil — dont une femme — et les deux gardes du corps des responsables gouvernementaux, a ajouté M. Musyoka.

Le vice-président kényan n’a fait aucun commentaire sur la cause possible de l’accident de l’appareil, un hélicoptère de police muni de petites ailes fixes de la société Eurocopter. Cet appareil s’est écrasé à 08h30 locales (05h30 GMT) dans la forêt de Kibiku, dans les collines de Ngong proches de Nairobi, peu après avoir décollé de l’aéroport Wilson à Nairobi à destination de l’ouest du Kenya pour assister à une célébration religieuse.

Le Kenya a subi ces derniers mois une série d’attentats, attribués systématiquement par le gouvernement aux islamistes somaliens shebab, et en tant que ministre de la Sécurité intérieure, M. Saitoti était impliqué dans les mesures de sécurité prises à l’encontre de ces derniers. Mais rien à ce stade ne permet d’accréditer la thèse d’un attentat plutôt que celle d’un accident. L’armée kényane est entrée en octobre dernier en Somalie, où elle mène depuis, conjointement aux forces militaires d’autres puissances régionales, des opérations pour déloger les islamistes shebab de leurs bastions du sud et du centre de ce pays livré à la guerre civile depuis plus de 20 ans;

Brusque chute de l’appareil

« J’ai vu un appareil voler très bas, il est descendu soudainement et nous avons entendu une forte explosion, puis le feu s’est déclaré quand il a touché le sol », a rapporté à l’AFP un témoin, Ole Tolei, un fermier des environs de cette zone rurale. « L’appareil a fait du sur-place, et on a eu l’impression qu’il faisait demi-tour, et alors il est descendu », a témoigné un autre habitant, Henry Lelei. Après l’accident, « nous nous sommes précipité sur place et il y avait une femme qui pleurait. Elle n’était pas brûlée, mais nous ne pouvions pas nous approcher car le feu était trop fort. Quand l’incendie s’est propagé nous avons dû nous enfuir », a-t-il poursuivi.

« Le gouvernement va s’assurer qu’une enquête poussée soit menée. Nous ferons d’autres déclarations ultérieurement », a déclaré le Premier ministre Raila Odinga, qui s’est également rendu sur place. Les corps des occupants de l’appareil ont été brûlés au point d’empêcher toute identification immédiate, ont rapporté des officiers de police sur place. Un journaliste de l’AFP présent sur les lieux a vu les corps calcinés des six personnes sortis des décombres de l’appareil, dont les débris étaient dispersés sur plusieurs dizaines de mètres dans une zone forestière. La police a établi un cordon de sécurité pour tenter d’empêcher une foule de centaines de badauds d’approcher des lieux de l’accident.

Plusieurs fois ministres depuis 1983

George Saitoti était ministre de la Sécurité intérieure depuis la réélection de l’actuel président Mwai Kibaki en 2008. Il avait annoncé son intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle, prévue en principe en mars 2013. Il avait été ministre des Finances dès 1983, puis vice-président du Kenya à partir de 1989, avant d’être limogé en 2002 par le président de l’époque Daniel Arap Moi, après s’être opposé au choix de ce dernier de soutenir Uhuru Kenyatta pour lui succéder à la tête de l’Etat.

M. Saitoti avait alors rejoint le camp de l’opposant de l’époque Mwai Kibaki, et avait occupé d’abord le poste de ministre de l’Education après l’élection de ce dernier en 2002.

Jeuneafrique.com avec AFP

Une mésange dans le vent

mars 19, 2012

 

Le vent embrassait sans honte les branches nues

Quand voyageait mon regard de célibataire vêtu

Admirant à chaud dans la joie risible du vent frais

Les coups de bec de la mésange sur le tronc épais

 

Seul sur la route le nez pointé au grain du spectacle

Maintenant assis comme une marmite sans couvercle

Je partageais le frileux plaisir qui bientôt s’évaporait

Comme l’ombre ivre sans os du vent qui disparaissait

 

Déployant ses ailes dans ma bienveillante  direction

L’oiseau déféquait maladroitement sans permission

Sur le vaste champ dénudé et étiolé de ma calvitie

Rompant soudainement le maigre temps de mon répit.

Bernard NKOUNKOU