Posts Tagged ‘Aînés’

Canada: Des enfants d’aînés morts de la COVID-19 en résidence poursuivent Québec au civil

septembre 22, 2022
La photo d'un homme est affichée sur une porte.

Le fils d’André Dumont estime que le gouvernement n’a pas suffisamment protégé son père lors de la première vague de la pandémie. Photo : Famille Dumont

Dans le cadre d’une poursuite civile, deux familles réclament au gouvernement du Québec neuf millions de dollars en dommages pour la maltraitance présumée de leurs parents hébergés en résidence pour aînés lors de la première vague de COVID-19.

Patrick Dumont, Emmanoel Makris et sa sœur, Vickie Vassiliki Makris, réclament chacun des dommages punitifs de trois millions de dollars en raison d’un laxisme des règles sanitaires pratiquées lors de la première vague de la pandémie au printemps 2020 et d’un manque flagrant de consignes entourant la sécurité des résidents et du personnel.

Selon le document déposé à la Cour supérieure du Québec le 9 septembre dernier, cette poursuite vise la Maison Wilfrid-Grignon, le Groupe Santé Arbec, le CHSLD Pavillon Philippe-Lapointe, le CISSS des Laurentides et le Procureur général du Québec (pour le gouvernement du Québec et pour le ministère de la Santé).

Selon l’avocat au dossier, Me George Samet, on réclame ces montants en dommages punitifs d’abord et avant tout pour que ça ne recommence plus.

Le système n’a pas bien fonctionné. Il faut qu’il y ait des conséquences. On a laissé des personnes mourir dans des conditions épouvantables. On n’a pas pris de précautions, même si on savait que [le virus] était contagieux et grave, dit Me Samet.

Pour moi, ce qui est important, c’est d’obtenir justice. Tout le monde le sait, nos aînés ont été sacrifiés, dit Patrick Dumont, qui espère qu’un jugement en leur faveur poussera le gouvernement à améliorer les soins aux aînés.

M. Makris croit qu’une poursuite est la seule façon de faire en sorte que le gouvernement fasse tout en son pouvoir pour qu’une telle tragédie ne se reproduise pas.

« Je me sens comme une victime du gouvernement du Québec pour ce qu’il a fait non seulement à ma famille mais aussi à beaucoup d’autres familles à travers la province. »— Une citation de  Emmanoel Makris

Cette poursuite s’ajoute ainsi au recours collectif de 500 millions de dollars autorisé par la Cour supérieure en octobre 2019 contre le gouvernement provincial pour le traitement honteux des résidents des centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD). Lancé par le Conseil pour la protection des malades (CPM), ce recours vise le gouvernement du Québec ainsi que 22 CISSS et CIUSSS qui administrent des CHSLD.

Appelé à réagir à l’annonce de cette nouvelle poursuite, Paul G. Brunet, président-directeur général du CPM, estime qu’il n’y aura jamais assez de poursuites pour faire comprendre à l’État que ce qu’il n’offre pas aux personnes hébergées en termes de quantité et de qualité de soins et de services, il le paiera en compensations.

M. Brunet reconnaît que ce recours collectif risque de prendre plusieurs années avant d’aboutir. La grande majorité des personnes victimes de cette maltraitance seront décédées, déplore-t-il.

C’est d’ailleurs pourquoi MM. Makris et Dumont ont choisi l’avenue d’une poursuite au civil dans l’espoir qu’un jugement soit rendu plus rapidement.

Rappelons également qu’une entente de 5,5 millions de dollars a été conclue le 31 mars 2022 entre les résidents du CHSLD Herron, les membres de leurs familles et les propriétaires de cette résidence privée pour personnes âgées en perte d’autonomie.

Allégations de négligence

Une femme est assise dans un fauteuil roulant.

Despina Pafou est décédée le 17 mai 2020 des suites de la COVID-19, une infection qu’elle a contractée à la résidence Wilfrid-Gagnon. Photo : Emmanoel Markis

Le document présenté à la cour cite de nombreux reportages dans les médias qui décrivent la situation chaotique qui régnait dans de nombreux CHSLD ainsi que les témoignages de MM. Makris et Dumont.

Despina Pafou, la mère d’Emmanoel Makris, qui habitait la résidence intermédiaire Wilfrid-Gagnon, à Sainte-Adèle, a été infectée au début de mai 2020. Pourtant, dit M. Makris, la direction de cette résidence continuait de dire aux familles que tout était maîtrisé. J’ai su que la situation était affreuse quand j’ai lu des articles de journaux.

Son fils allègue que sa mère a été laissée à l’abandon lorsqu’elle a été placée en isolement dans une chambre. Les travailleurs n’avaient pas l’équipement ni le soutien nécessaires pour affronter la pandémie, déplore-t-il. Les gens avaient trop peur pour venir la voir.

M. Makris raconte qu’après plusieurs jours, sa mère, paniquée, a réussi à appeler la police. Elle leur a dit :  »J’ai froid, j’ai faim, j’ai soif, je suis enfermée dans une pièce et je ne peux pas sortir. » Selon M. Makris, les policiers auraient trouvé une résidence en plein chaos et Mme Pafou gisant par terre dans sa chambre.

Despina Pafou a été conduite à l’hôpital, où elle est décédée le 17 mai 2020. M. Makris a seulement pu constater son déclin et dire ses adieux par iPad. Elle est morte de la pire des manières que je puisse imaginer : isolée, seule, terrifiée, dit-il.

« Tout cela a ruiné ma vie et j’essaie encore de comprendre ce qui s’est passé. C’est une douleur que je ne peux pas décrire et une douleur qui est vécue par des milliers de familles. »— Une citation de  Emmanoel Makris

Mouvements de personnel infecté

Un homme est assis dans un fauteuil roulant en compagnie d'une femme qui porte un équipement de protection individuelle.

André Dumont était un usager et un résident du Pavillon Philippe-Lapointe, un CHSLD situé à Sainte-Agathe-des-Monts, depuis 2016. Photo : Famille Dumont

Le père de Patrick Dumont, André Dumont, a été infecté en avril 2020. C’est un travailleur d’une agence privée venu prêter main-forte qui a transmis le virus à plusieurs résidents.

M. Dumont raconte avoir lui aussi appris l’existence de l’éclosion en écoutant les nouvelles. Il dit que sa famille a subi énormément d’anxiété, ne sachant pas ce qui se passait. Tout était secret, c’était l’omerta. […] J’ai appelé, mais je n’ai jamais eu de retour d’appel. J’ai compris que le message était qu’il ne fallait pas en parler.

Tous les résidents du Pavillon Philippe-Lapointe ont fini par être infectés.

Le père de M. Dumont a survécu à sa première infection mais a été infecté à deux reprises avant sa mort, survenue en octobre 2021, des complications de la COVID-19.

« On leur fait confiance pour prendre soin de nos aînés. Ils n’étaient pas préparés à ça, ils manquaient d’équipement, de personnel, de formation. »— Une citation de  Patrick Dumont

Selon Me Samet, ces familles craignent par ailleurs que le rapport de la coroner Géhane Kamel sur les décès survenus en CHSLD soit relégué aux oubliettes. Dans son rapport d’enquête publique, la coroner a affirmé qu’il y a eu rupture du contrat moral et sociétal en laissant mourir des dizaines de patients en CHSLD dans des conditions épouvantables.

Le CISSS n’a pas souhaité commenter cette poursuite et Santé Arbec n’a pas répondu à nos courriels.

Demande d’excuses

Selon M. Dumont, le gouvernement, le CISSS et le système de santé ont échappé la gestion de la pandémie. Il dénonce aussi l’indifférence des autorités. Il y a eu zéro empathie, zéro compassion.

C’est d’ailleurs pourquoi M. Dumont souhaite que le premier ministre sortant François Legault présente des excuses formelles à toutes les familles d’aînés en résidence. S’il avait des couilles, ça se produirait, dit-il sans réserve.

M. Dumont s’explique mal pourquoi, pendant la campagne électorale actuelle, les partis n’osent pas parler de la situation catastrophique qui a régné dans les CHSLD à l’époque.

Je suis très étonné. On a la mémoire courte au Québec. Ils parlent du troisième lien, du tramway, de l’inflation. Ces choses sont importantes, mais on ne peut pas faire semblant que ça n’a pas existé.

Avec Radio-Canada par Mélanie Meloche-Holubowski

Canada: Une messe papale en l’honneur des ancêtres et des aînés à Edmonton

juillet 26, 2022
Le pape François, assis, entouré de deux concélébrants

Le pape François s’apprêtant à célébrer la messe au stade du Commonwealth, à Edmonton. Photo : Reuters/Guglielmo Mangiapane

Pour son premier événement grand public au pays, le pape François a célébré une messe pour sainte Anne et saint Joachim, les grand-parents maternels de Jésus, et en a profité pour rendre hommage aux ancêtres et aux aînés. Il a cependant fait très peu mention des Autochtones, au lendemain des excuses qu’il leur a présentées.

La messe s’est tenue au stade du Commonwealth d’Edmonton devant 40 000 personnes, 20 000 de moins que ce qui était prévu.

Le parterre du stade était réservé aux survivants des pensionnats et à leurs proches.

Une femme pleure pendant la messe du pape François.

Nancy Saddleman, une femme de 82 ans qui a passé 14 ans au pensionnat pour Autochtones de Kamloops, pleure en assistant à la messe présidée par le pape François. Photo : Reuters/Amber Bracken

L’homélie prononcée par le pape avait pour but de rappeler aux fidèles d’honorer ceux qui nous ont transmis le trésor de la vie.

Nous sommes ici grâce aux parents, mais aussi grâce aux grands-parents qui nous ont fait expérimenter d’être les bienvenus au monde, a dit le pape.

Dans la maison des grands-parents, nous sommes nombreux à avoir respiré, en plus de tout cela, le parfum de l’Évangile, d’une foi qui a le goût de la maison, a-t-il poursuivi.

Grâce à eux, nous avons découvert une foi familiale, domestique; oui, parce que la foi se communique essentiellement ainsi, elle se communique en dialecte, elle se communique à travers l’affection et l’encouragement, le soin et la proximité, a-t-on aussi pu entendre dans l’homélie.

Ces paroles font écho au respect qu’accordent les Autochtones aux aînés de leurs communautés. Or, on se rappellera les milliers de témoignages de la Commission de vérité et réconciliation qui n’ont pas manqué de souligner comment l’Église a pourtant contribué, par sa gestion des pensionnats pendant plus d’un siècle, à briser ce lien entre les différentes générations.

Le pape portait par ailleurs un vêtement confectionné par une artiste autochtone. Par contre, les détails de la tenue se trouvant au dos, le public n’a pas pu les voir.

Plus tard, le pape effectuera un pèlerinage au lac Ste. Anne, un site historique longtemps occupé par des Premières Nations et des Métis.

Le souverain pontife sera accueilli par une délégation autochtone et procédera notamment à la bénédiction des eaux du lac.

Avec Radio-Canada par Gabrielle Paul

Canada-Québec: Le CIUSSS ordonne la fermeture d’une résidence pour aînés de Trois-Rivières

octobre 20, 2021

Les résidents de la résidence privée pour aînés (RPA) le Cénacle St-Pierre, dans le secteur Pointe-du-Lac, à Trois-Rivières, devront déménager. Les autorités de la santé ont retiré le certificat de ce lieu d’hébergement sans en expliquer les raisons aux résidents et à leur famille.

Le Cénacle St-Pierre est l'un des cinq établissements pour aînés du groupe Les résidences Chemin du Roy.

© Martin Chabot/Radio-Canada Le Cénacle St-Pierre est l’un des cinq établissements pour aînés du groupe Les résidences Chemin du Roy.

C’est un choc pour les 17 résidents qui n’ont qu’un mois et demi pour déménager. Le père de Marc Hélie, âgé de 94 ans, est du nombre. Il habite le Cénacle St-Pierre depuis environ huit ans. Marc Hélie a rapidement commencé à chercher un autre milieu de vie, mais il anticipe que ce sera difficile pour son père qui s’était fait une amie à la résidence.

Tous les résidents devront avoir trouvé un autre endroit pour vivre d’ici la date du 30 novembre prochain. Il s’agit de la quatrième résidence à voir son certificat révoqué par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) au cours de la dernière année.

Par voie de communiqué, le CIUSSS MCQ précise que la décision de retirer le certificat d’une RPA est une option de dernier recours, qui s’appuie sur plusieurs éléments pouvant mettre à risque la santé et la sécurité des résidents.

Marc Hélie déplore le manque de transparence du CIUSSS MCQ, qui n’a pas expliqué les circonstances exactes ayant mené au retrait de la certification du Cénacle St-Pierre. Pour sa part, il rapporte que son père y est bien traité, bien nourri.

Ce n’est pas la première fois qu’un établissement de l’entreprise Les résidences Chemin du Roy, qui opère cinq milieux de vie pour aînés dans la région, dont le Cénacle St-Pierre, attire l’attention des autorités de la santé. En juillet 2019, des allégations de maltraitance, de négligence et d’abus avaient été rapportées à la résidence Notre-Dame, qui fait aussi partie du groupe. La ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, avait demandé une visite surprise de quatre inspecteurs du réseau de la santé.

Par CBC/Radio-Canada avec les informations de Marc-Antoine Bélanger

Canada: Le «paiement unique» pour les 75 ans et plus risque d’être versé à des défunts

juillet 27, 2021

OTTAWA — La ministre fédérale des Aînés a été mise en garde au printemps dernier que le programme de «Paiement unique pour les aînés plus âgés» risquait bien d’entraîner des versements à des citoyens décédés.

© Fournis par La Presse Canadienne

Ce programme prévoit le paiement d’un montant de 500 $, en août, à tous les Canadiens de 75 ans et plus.

Il n’est pas rare que des sommes de pension de la Sécurité de la vieillesse soient versées à des personnes décédées, mais cette situation résulte habituellement d’un délai dans la communication de l’information concernant les nouveaux décès entre les autorités provinciales et fédérales.

Par ailleurs, ce type d’erreur est aussi normalement suivi d’un inconfortable processus de réclamation de remboursement de la part de Service Canada auprès de la succession du défunt.

Dans une note transmise à la ministre Deb Schulte à la fin mai, l’appareil gouvernemental l’informe qu’il ne cherchera pas à récupérer les sommes payées à des Canadiens décédés dans le cadre du programme de paiement unique.

Selon cette note, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, on considère que le risque de paiements versés à des défunts est «très faible».

On peut aussi lire dans ce document obtenu grâce à la Loi sur l’accès à l’information que pour qu’un défunt reçoive le paiement unique, il faudrait que sa succession formule une demande au nom du défunt en suivant la procédure prévue et que la personne décédée soit admissible.

Emploi et Développement social Canada, qui supervise le programme, n’a pas voulu dévoiler combien d’argent sur le budget prévu de 1,7 milliard $ pourrait être envoyé à des citoyens morts.

Le gouvernement avait expliqué que ce paiement unique, prévu dans la semaine du 16 août, visait à faire le pont jusqu’à l’entrée en vigueur de la hausse de 10 % de la pension de la Sécurité de la vieillesse prévue l’an prochain.

Cette hausse devrait se traduire par une augmentation de revenu de 766 $ par année pour les Canadiens de 75 ans et plus, ce qui représente 3,3 millions de personnes à la retraite.

De plus, selon la note à l’attention de la ministre Schulte, le paiement unique ne sera pas inclus dans le calcul du revenu pour déterminer l’admissibilité des aînés au programme de Supplément de revenu garanti.

Le gouvernement n’entend pas non plus analyser aucune demande de révision concernant des refus de paiement ni imposer d’amende aux gens qui appliqueraient sans être admissibles au programme.

Ce paiement unique, prévu le mois prochain, est en quelque sorte une reprise du versement de 300 $ effectué l’an dernier aux quelque six millions de prestataires de la pension de sécurité de la vieillesse et de 200 $ supplémentaires aux prestataires du supplément de revenu garanti.

Les paiements seront offerts à compter du mois d’août à tous les Canadiens nés le 30 juin 1947 ou avant.

Promesse électorale

Les libéraux avaient promis lors de la campagne électorale de 2019 d’augmenter le montant de la pension de la sécurité de la vieillesse, qui est déjà indexé à l’inflation, en plaidant que les aînés avaient besoin d’un coup de main financier supplémentaire pour répondre à leurs besoins.

«Les plus âgés ont souvent besoin de soutien supplémentaire et sont plus à risque d’arriver au bout de leurs économies», mentionnait la ministre Deb Schulte dans un récent message transmis aux principaux groupes concernés par son ministère.

«Plus les aînés vieillissent, leurs dépenses en soins de santé et en soins à domicile augmentent alors qu’ils sont plus susceptibles de ne pas pouvoir travailler, d’être invalides ou d’être veuf (ou veuve)».

Avec Jordan Press, La Presse Canadienne

Canada/COVID-19: l’aide financière pour les aînés annoncée par le gouvernement Trudeau

mai 12, 2020

 

© THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld
 
OTTAWA — Le gouvernement fédéral annonce un paiement unique de 300 $ pour les personnes âgées admissibles à la pension de la Sécurité de la vieillesse. Celles qui sont admissibles au Supplément de revenu garanti recevront 200 $ de plus.

Cette aide financière coûtera 2,5 milliards $ aux coffres de l’état fédéral.

Le président du Conseil du trésor Jean-Yves Duclos et la ministre des Aînés Deb Schulte qui ont fait cette annonce mardi matin estiment que cette aide arrive à point et est préférable à une augmentation mensuelle des versements fédéraux pendant une longue période.

Les ministres ont également signalé que les aînés auront jusqu’au début du mois d’octobre pour présenter une déclaration de revenus. En temps normal, ils auraient dû soumettre ces déclarations en juillet pour s’assurer de continuer de recevoir le Supplément de revenu garanti.

La ministre Schulte s’est défendue d’avoir tardé à offrir une aide financière aux personnes âgées vulnérables. Elle a rappelé le paiement supplémentaire, versé en avril, du crédit de la TPS. Elle calcule que 4 millions d’aînés ont reçu cet argent.

Nombre de cas

Il y a eu plus de 1,11 million de tests administrés au Canada jusqu’à maintenant. Environ 6 % d’entre eux ont détecté la maladie.

Jusqu’à maintenant, on a recensé 69 981 cas confirmés ou probables dans l’ensemble du pays. La COVID-19 a provoqué la mort de 4993 Canadiens.

Lundi, trois des quatre provinces de l’Atlantique n’ont rapporté aucun nouveau cas ni aucun décès. C’est la Nouvelle-Écosse qui fait exception.

Distribution des cas au pays, selon les plus récents bilans provinciaux et territoriaux: 38 469 cas au Québec, dont 3013 décès; 20 546 cas en Ontario, dont 1669 décès; 6300 cas en Alberta, dont 117 décès; 2353 cas en Colombie-Britannique, dont 130 décès; 1019 cas en Nouvelle-Écosse, dont 48 décès; 568 cas en Saskatchewan, dont six décès; 289 cas au Manitoba, dont sept décès; 261 cas à Terre-Neuve-et-Labrador, dont trois décès; 120 cas au Nouveau-Brunswick, dont 118 guéris; 27 cas à l’Île-du-Prince-Édouard, tous guéris; 11 cas au Yukon, tous guéris; cinq cas dans les Territoires-du-Nord-Ouest, tous guéris; aucun cas au Nunavut.

À ces bilans provinciaux et territoriaux s’ajoutent les 13 cas, tous guéris, chez les passagers rapatriés du navire de croisière Grand Princess le 10 mars.

Avec La Presse canadienne par Lina Dib

Le sexe chez les aînés, un tabou qui perdure

novembre 18, 2019
Se regarder, se désirer, puis s’enlacer pour se perdre dans un mélange de sensations et d’abandon. Une scène que l’on croit réservée à ceux dont le corps n’a pas encore été (trop) marqué par le poids du temps. Pourtant, cette scène pourrait bien se dérouler entre deux personnes âgées. Et peut-être même dans une résidence pour aînés (et vlan pour le tabou !).Royal (en haut à gauche), 74 ans, Chloé (en haut à droite), 70 ans, Diane, 72 ans, et Gérald, 73 ans, ont accepté de parler de leur sexualité dans des capsules vidéo qui seront diffusées sur le site Internet de l’organisme Les 3 sex* et sur les réseaux sociaux jusqu’en avril. Le but, dit l’organisme, est d’éveiller les consciences sur le fait que le sexe chez les aînés est vécu et apprécié et qu’il doit être assorti de droits.

© Les 3 sex* Royal (en haut à gauche), 74 ans, Chloé (en haut à droite), 70 ans, Diane, 72 ans, et Gérald, 73 ans, ont accepté de parler de leur sexualité dans des capsules vidéo qui seront diffusées sur le site Internet de l’organisme
Les 3 sex* et sur les réseaux sociaux jusqu’en avril. Le but, dit l’organisme, est d’éveiller les consciences sur le fait que le sexe chez les aînés est vécu et apprécié et qu’il doit être assorti de droits.  
« On pense que la sexualité diminue avec l’âge, mais c’est faux. Ce n’est plus le même rythme, mais la sexualité est encore là. Il suffit de l’entretenir », raconte au Devoir Chloé Viau, âgée de 70 ans. Et la sexualité, c’est aussi, voire beaucoup, une question d’expérience et de pratique qui se raffine, rappelle-t-elle. « Disons que j’ai plus de raffinement aujourd’hui. »

L’image peut déranger. En effet, l’idée voulant que la sexualité s’arrête à un certain âge est tenace dans la société. Peut-être parce que, penser à la sexualité des personnes âgées, c’est penser à ses parents, à des corps qui flétrissent ou encore à la fatigue et à la maladie. Peut-être aussi simplement parce qu’on n’en parle pas, ou si peu.

Pourtant, c’est une réalité et il faut la démystifier, clame Marion Bertrand-Huot, qui lance ce lundi le projet « On existe. Ça existe » avec l’organisme Les 3 sex*, qui milite pour l’amélioration de la santé et des droits sexuels. Une vingtaine de capsules vidéo de moins d’une minute et demie — mettant en scène des personnes de 55 ans et plus issues de la diversité sexuelle et de genre, racontant leur sexualité, confiant leurs peurs et plaisantant sur leurs expériences — seront diffusées, jusqu’au mois d’avril, sur le site Web de l’organisme et sur les réseaux sociaux.

« L’objectif, c’est de changer les perceptions et les mentalités. Et de marteler le message que la sexualité continue d’exister quand on est une personne aînée et qu’il faut s’y intéresser », explique Marion Bertrand-Huot.

On y voit par exemple Chloé Viau, une personne trans lesbienne, témoigner du fait que sa sexualité se porte aujourd’hui « mieux, même beaucoup mieux ». Même si elle a parfois des doutes, parce que son corps change et vieillit. « C’est toujours difficile de penser qu’on peut être désirée. »

Denis, 70 ans, raconte que « le désir reste jusqu’à la mort ». Diane, 72 ans, affirme avoir besoin de sexe « pour être équilibrée physiquement et mentalement ». « J’ai la santé […] Quand t’es en santé, t’as le goût de baiser. »

Hélène, 63 ans, décrit ses fantasmes. Et Royal nous apprend qu’à 74 ans, il connaît encore des « matins glorieux ».

 

Une intimité difficile à préserver 
Les témoignages — qui visent à lutter à la fois contre les préjugés âgistes, homophobes et transphobes — sont essentiellement positifs. Une posture adoptée par l’équipe de production dans le but avoué de faire fléchir les idées reçues et d’éveiller les consciences sur le fait que cette sexualité, vécue et appréciée, doit être assortie de droits.« Le scénario idéal, ça serait pas dans ma chambre de résidence », souligne dans une capsule Marie-Michèle, 77 ans. « Avec pas de monde qui viennent frapper à la porte : “Avez-vous besoin d’un piqué ?” »

Parce que voilà, être une personne âgée et vouloir vivre sa sexualité, c’est souvent devoir lutter pour préserver son intimité. Dans une résidence pour personnes âgées, les portes de chambres ne se ferment pas à clé. Les préposés entrent sans cogner, ou en cognant et en entrant d’un même geste. Les visites sont interdites après le couvre-feu. Et les enfants sont mis au courant lorsque leur parent développe une relation avec un autre résident. Tout pour nuire à l’épanouissement sexuel des aînés, voire les décourager, croit Marion Bertrand-Huot. « Il y aurait sûrement moyen de trouver un système qui serait sécuritaire pour les aînés, mais sans passer outre leur intimité », estime-t-elle.

L’existence du tabou à l’égard de la sexualité des aînés conduit également à des problèmes de santé publique, déplore la sexologue. « Les médecins ne leur demandent plus s’ils sont actifs sexuellement. » Exit donc les tests de dépistage des infections transmissibles sexuellement et par le sang et les notions d’éducation à la sexualité. « Beaucoup de personnes âgées croient qu’elles n’ont pas besoin de se protéger. » Les cas de gonorrhée, de chlamydia et de syphilis sont conséquemment en hausse chez les aînés.

 

Découvertes  
 

Vivre sa sexualité longtemps, ça implique également de l’entretenir et d’accepter qu’elle évolue au fil des ans. « Il faut pouvoir adapter sa sexualité à certains impératifs physiques et élargir ses horizons », suggère Marion Bertrand-Huot.

Car la sexualité, c’est aussi la tendresse. « Ça peut être s’embrasser, s’enlacer », souligne Chloé Viau. « On peut être seule et avoir une sexualité. On peut être deux et avoir une sexualité. »

Et pour certaines femmes issues d’une génération où le plaisir était tabou, la sexualité au troisième âge, c’est enfin la découverte du temps qui s’étire, des caresses moins furtives et d’une sensualité décomplexée. « Puisqu’il n’y a plus l’impératif de la pénétration, pour plusieurs femmes, ça ouvre un nouvel univers », avance Marion Bertrand-Huot.

Dans les capsules vidéos, la sexologue a décidé de braquer les projecteurs sur les aînés issus de la communauté LGBTQ+, puisque ceux-ci vivent une double discrimination, mais les capsules visent un public plus large. « Habituellement, on fait des messages en prenant des personnes hétérosexuelles et en disant qu’ils sont pour tous. Là, on a décidé de faire l’inverse, en faisant une campagne avec des membres de la communauté LGBTQ+, mais qui s’adresse à tout le monde. »

Malgré les démarches, répétées et étirées dans le temps, la sexologue n’a pas réussi à trouver des représentants des communautés culturelles acceptant de témoigner devant la caméra. Une des capsules vidéo met donc en scène une chaise vide. « Ce n’est pas tout le monde qui s’identifie aux concepts occidentaux de diversité sexuelle. Ce n’est pas tout le monde qui veut ou qui peut parler de sexualité ouvertement », peut-on lire à l’écran.

Le Devoir.com par Magdaline Boutros

50e Anniversaire de Multi-Plus !

septembre 29, 2010

Multi-Plus, Centre de Loisir des enfants aux aînés
Aujourd’hui, lieu de rencontre de la maisonnée
Dans cette ville de Trois-Rivières
Qui a le mérite d’en être fière
Pour tes cinquante ans d’existence
Où le mariage n’est pas sentence
Mais sagesse de l’esprit
Dans l’amour uni
Aux confins d’une joie partagée
Dans la communauté des intérêts jugés
Tu viens de donner naissance
A une avenue historique de ton essence
Ô toi, Multi-Plus, qui côtoie le Saint-Michel
De nos âmes en repos pour le chemin du ciel
Tu es notre Centre de Loisir
Soulageant depuis toujours nos désirs
Nous avons cheminé avec toi
Dans l’intimité de notre moi.

Bernard NKOUNKOU