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À son arrivée à la tête d’Air France-KLM, Ben Smith donne des gages aux salariés

septembre 17, 2018

Benjamin Smith, nouveau patron d’Air France-KLM. Photo du 7 décembre 2016 fournie par Air Canada. / © AIR CANADA/AFP/Archives / HO

Le nouveau patron d’Air France-KLM Benjamin Smith a donné lundi des gages de confiance aux salariés au moment de prendre les commandes du géant européen du transport aérien, promettant d’investir 50% de sa rémunération fixe en titres du groupe.

L’annonce de la rémunération du nouveau directeur général du groupe, nommé le 16 août après trois mois de laborieuses recherches du profil idéal, avait fait grincer des dents du côté des salariés.

« J’ai déjà fait un investissement personnel en m’installant avec ma famille en France. Aujourd’hui, j’ai décidé d’en faire un autre en investissant la moitié de ma rémunération fixe dans le capital d’Air France-KLM », a déclaré le Canadien dans une vidéo interne, adressée aux collaborateurs du groupe et dont l’AFP s’est procuré le contenu.

« C’est une manière d’afficher ma confiance dans notre futur succès », a ajouté l’ex-numéro 2 d’Air Canada.

« Ainsi, 80% de sa rémunération, fixe et variable, sera directement liée à la performance du groupe », a indiqué un porte-parole du groupe.

La rémunération de M. Smith pourra atteindre un montant maximum de 4,25 millions d’euros par an, composé de 900.000 euros de rémunération fixe, d’une part variable de 150% maximum du fixe (1,35 million) -liée à des conditions de performances- et d’un plan d’investissement à long terme (long term investment, LTI).

Le titre Air France-KLM, dans lequel va investir M. Smith, valait en début d’après-midi 8,65 euros (+1,26%).

Soulignant que l’industrie du transport aérien « change radicalement », il a estimé qu' »un nouveau plan est nécessaire » pour Air France-KLM face aux nouveaux concurrents que sont « les compagnies low cost bien sûr mais aussi les compagnies du Golfe, soutenues par leurs gouvernements ».

– Pas d’arrogance –

Les dirigeants successifs du groupe franco-néerlandais -dont Jean-Marc Janaillac, le prédécesseur de M. Smith- ont tous tiré la sonnette d’alarme sur le problème du poids des charges, liées aux contributions sociales, aux taxes et aux redevances, qui entravent sa compétitivité.

Dans un secteur en plein mutation, « beaucoup (de compagnies, ndlr) ont réussi et se sont adaptées. Mais malheureusement, certaines comme Pan Am, Swissair, Sabena et Olympic ont disparu faute d’avoir su évoluer. Alitalia n’en est pas loin », a-t-il déclaré, liant leur faillite à leur manque de réaction.

Le nouveau patron d’Air France KLM, Benjamin Smith va investir la moitié de sa rémunération fixe, soit 450.000 euros par an, dans le capital du groupe pour afficher sa « confiance » dans « le futur succès » du groupe / © AFP/Archives / ERIC PIERMONT

« L’urgence du moment, c’est un projet stratégique », a souligné de son côté la ministre des Transports Élisabeth Borne lundi.

L’arrivée de M. Smith intervient dans un contexte de fortes attentes des salariés après des mois de dialogue infructueux avec l’intersyndicale sur les salaires.

Quinze journées de grève entre le 22 février et le 8 mai ont coûté 335 millions d’euros à la compagnie.

Le mouvement avait été suspendu après la démission de M. Janaillac, désavoué par le personnel lors d’une consultation sur un accord salarial lancée à son initiative.

M. Smith a à ce propos mis en garde sur « les luttes internes » qui « offrent nos clients sur un plateau à nos concurrents ».

« Nous ne pouvons pas nous permettre d’être arrogants et de croire que nous avons plus de droits sur nos clients que nos concurrents », a-t-il ajouté.

« Je n’arrive pas ici avec une stratégie que je vous imposerais », a-t-il poursuivi affichant sa volonté de gagner la « confiance » et le « respect » des salariés, un objectif déjà exprimé par M. Janaillac à l’automne 2016 avec le lancement de son plan stratégique « Trust Together » (confiance ensemble) qui avait donné naissance à la compagnie à coûts réduits Joon.

M. Smith a réuni lundi matin le comité exécutif du groupe et ira dans la semaine à la rencontre des équipes du siège et du hub de Paris-Charles de Gaulle, selon une source proche du dossier.

Il va également rencontrer les partenaires sociaux et voit dès lundi les responsables des syndicats CFE-CGC, CFDT et SNPL, selon la même source.

Romandie.com avec(©AFP / (17 septembre 2018 16h00)

Air France: les pilotes du SNPL prêts à « 15 jours de grève » si le futur patron ne négocie pas les salaires

août 12, 2018

Des avions d’Air France àsur le tarmac de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, le 7 août 2018 / © AFP/Archives / JOEL SAGET

Le futur PDG d’Air France-KLM devra reprendre la négociation avortée sur les salaires « ou alors il y aura quinze jours de grève », prévient Philippe Evain, président du premier syndicat de pilotes de la compagnie aérienne française, dans une interview au Parisien dimanche.

Sans patron depuis le départ de Jean-Marc Janaillac début mai, Air-France-KLM a décidé de tripler la rémunération de son futur PDG pour attirer les candidats, au risque de jeter de l’huile sur le feu après l’échec des négociations salariales et les grèves à répétition du printemps.

« C’est un symbole. Surtout si la nouvelle direction n’entend pas négocier. Mais je n’y crois pas. Ou alors, il y aura quinze jours de grève », affirme M. Evain dans cet entretien au Parisien.

Cet avertissement clair du SNPL fait écho à celui de l’intersyndicale d’Air France, dont les dix organisations ont annoncé fin juillet qu' »avec ou sans PDG, dès le mois de septembre (…) le conflit pour les salaires reprendra et seul un accord pourra y mettre fin ».

Un regain de tension estival lié aux atermoiements dans la désignation du successeur de M. Janaillac. En juin, la nomination de Philippe Capron, énarque et directeur financier de Veolia, a tourné au fiasco après avoir été éventée dans la presse.

Cette semaine, des fuites similaires ont révélé que le numéro deux d’Air Canada, Benjamin Smith, était pressenti à la tête du groupe franco-néerlandais. Une hypothèse que M. Evain a qualifié sur Twitter de « grave erreur ».

Philippe Evain, président du premier syndicat de pilotes d’Air France, le 4 novembre 2015 à Paris / © AFP/Archives / Eric PIERMONT

« Nous sommes inquiets. Nous pensons qu’il faut un dirigeant connaissant les spécificités du dialogue social français », a-t-il expliqué au Parisien, affirmant que « deux ou trois talents, des industriels, qui connaissent le marché européen, sont écartés sans aucune raison objective ».

« Des Français ayant un parcours international répondent à ce profil », affirme pour sa part Paul Farges, représentant des pilotes actionnaires au conseil d’administration d’Air France-KLM, dans une tribune publiée par le Journal du dimanche.

Les salariés détiennent 3,9% des actions de la société, loin derrière l’Etat français (14,3%) et les compagnies Delta Airlines et China Eastern, entrées l’an dernier au capital à hauteur de 8,8% chacune.

Pour M. Farges, le choix du canadien Benjamin Smith reviendrait à « placer Air France sous influence nord-américaine » et serait le signe que Paris « aurait renoncé à sa souveraineté aérienne ».

Romandie.com avec(©AFP / (12 août 2018 13h20)

Anne-Marie Couderc prend la tête d’Air France KLM épaulée par une direction collégiale

mai 15, 2018

La présidente par intérim d’Air France-KLM Anne-Marie Couderc et le président démissionnaire du groupe Jean-Marc Janaillac, le 15 mai 2018 / © AFP / ERIC PIERMONT

L’ancienne ministre Anne-Marie Couderc a été nommée mardi présidente non-exécutive du groupe franco-néerlandais Air France-KLM et sera entourée d’un comité de direction collégial, en attendant de trouver un successeur à Jean-Marc Janaillac parti début mai, sur fond de conflit social.

L’ex-ministre de l’Emploi sous Alain Juppé va être épaulée par un comité de direction collégiale (CDC) composé de trois hommes.

Frédéric Gagey, directeur général adjoint en charge des Finances d’Air France-KLM, fera fonction de directeur général tandis que Franck Terner, directeur général d’Air France, et Pieter Elbers, président du directoire de KLM, feront fonction de directeurs généraux adjoints.

Administratrice du groupe depuis 2016, Anne-Marie Couderc présidait le comité de nomination et de gouvernance et était membre du comité d’audit.

Cette transition « devra être la plus brève possible », a déclaré le conseil d’administration.

Mais sa période n’est pas limitée dans le temps et le futur patron pourra être recruté aussi bien en interne qu’en externe, et rien n’empêche dans les textes qu’il soit néerlandais, selon des sources proches du dossier. Le patron de KLM est cité dans la presse parmi les favoris.

S’agissant du conflit social, le conseil d’administration a précisé mardi que « le directeur général d’Air France n’a pas de nouveau mandat pour prendre des décisions qui remettraient en cause la stratégie de croissance », ce qui limite donc ses capacités de négocier avec les syndicats.

La transition prendra fin lorsque le groupe aura trouvé la perle rare qui reprendra les commandes en pleines turbulences à l’issue d’un bras de fer entre la direction et les syndicats, qui aura coûté son siège à Jean-Marc Janaillac.

« La logique, c’est de se donner un minimum de temps pour trouver un PDG pour le groupe », a réagi mardi un représentant de l’Elysée. L’Etat français détient 14,3% de la compagnie.

« La feuille de route d’un nouveau dirigeant ne peut pas être de suivre la feuille de route des revendications des organisations syndicales quand bien même une consultation serait intervenue », a-t-il ajouté.

A la tête du groupe depuis juillet 2016, M. Janaillac avait mis son poste dans la balance lors d’une consultation du personnel sur un accord salarial prévoyant 2% d’augmentation immédiate et 5% sur 2019-2021.

Les résultats ont été publiés le 4 mai et aussitôt suivis par l’annonce de la démission du PDG: 55,44% des personnels d’Air France avaient voté contre le projet de la direction.

– « A pied d’oeuvre tout de suite » –

Une intersyndicale réunissant les organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d’hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et Sud) réclamait une hausse de 5,1% dès cette année pour compenser la perte de pouvoir d’achat subie, selon elle, depuis la dernière augmentation générale en 2011, et au vu des bons résultats enregistrés par le groupe en 2017.

Anne-Marie Couderc prend les commandes d’une compagnie en conflit après avoir mené une délicate opération de restructuration chez le distributeur de presse Presstalis.

Après une carrière politique terminée en 1997 avec le départ de la droite au pouvoir, elle retourne chez Hachette puis part en 2010 chez Presstalis, qu’elle quitte en 2017.

Elle prend les commandes d’une compagnie aux prises avec une concurrence de plus en plus agressive de la part des deux autres géants européens (l’allemand Lufthansa et IAG, la maison mère de British Airways et Iberia), des low cost européennes sur le moyen-courrier, des compagnies du Golfe et asiatiques et, plus récemment, de compagnies low cost qui se lancent sur le marché du long-courrier.

Le personnel d’Air France a observé 15 jours de grève depuis le 22 février, qui ont coûté au moins 300 millions d’euros au groupe, selon la direction.

Après des résultats qualifiés de « solides » pour 2017, le groupe a affiché au premier trimestre une perte d’exploitation de 118 millions d’euros, dont 178 millions pour la seule Air France.

Le conseil d’administration compte 19 membres – dont trois représentants de l’Etat français – de quatre nationalités différentes: française et néerlandaise mais aussi américaine et chinoise, depuis l’entrée au capital du groupe en 2017 de Delta (8,80%) et China Eastern (8,80%).

Romandie.com avec (©AFP / 15 mai 2018 16h15)                

Le développement d’Air France-KLM figé par le départ de son PDG

mai 7, 2018

Plusieurs grands dossiers sont laissés en suspens par le départ du pdg Jean-Marc Janaillac, qui a démissionné vendredi à la suite du rejet d’un accord salarial par le personnel / © AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT

Modernisation de la flotte d’Air France, développement de Transavia et de Joon, réorganisation de Hop!: la démission du président d’Air France fige les grands projets du groupe Air France-KLM, et suscite de vives inquiétudes chez KLM.

Air France-KLM a redressé ses comptes depuis 2015, bénéficiant de la reprise du trafic aérien dans le monde et de la baisse du kérosène mais la hausse du baril et le coût de la grève risquent de lui porter un coup d’arrêt en 2018.

Plusieurs grands dossiers sont laissés en suspens par le départ du pdg Jean-Marc Janaillac, qui a démissionné vendredi à la suite du rejet d’un accord salarial par le personnel.

– « Trust Together » –

Le plan stratégique, lancé à l’automne 2016 par M. Janaillac avec pour objectif la reconquête du trafic face à la concurrence des compagnies du Golfe et des low-cost, s’est traduit par la création de Joon, une compagnie fonctionnant sur des coûts réduits. Ce plan devait permettre d’accroître les recettes et améliorer la compétitivité d’Air France.

Il doit trouver son prolongement dans un nouveau plan stratégique à cinq ans. Les grandes lignes devaient être présentées en juin, avec l’objectif de réagir face au low cost long-courrier, qui constitue une nouvelle menace pour le groupe.

– Joon –

La compagnie à coûts réduits a débuté ses vols fin novembre sur le moyen-courrier et a commencé à se déployer sur le long-courrier.

Les gains de productivité, essentiellement sur le personnel navigant, doivent lui permettre de dégager 130 millions d’euros d’ici 2020 sur des liaisons où la maison-mère perd de l’argent. La compagnie dispose d’une flotte limitée, qui sera de 28 appareils en 2020.

– Modernisation de la flotte –

La compagnie franco-néerlandaise doit lancer des appels d’offres pour renouveler une partie de la flotte court et moyen-courrier d’Air France, KLM, Transavia et Hop!, avait annoncé Jean-Marc Janaillac. Il s’agit des avions les plus anciens, mis en service il y a bientôt 20 ans. Cet appel d’offres devait être lancé avant la fin de l’année.

– Développement de Transavia –

L’accord de 2014 entre la direction et les pilotes autorisait Transavia France à porter sa flotte de 14 à 40 avions pour accompagner sa croissance et fixait les conditions de détachement pour les pilotes d’Air France volontaires pour voler sur la compagnie low-cost. L’extension de la flotte au-delà de 40 appareils prévu en 2020 nécessite l’accord du syndicat des pilotes SNPL d’Air France.

– Réorganisation de Hop! –

Les résultats de la compagnie court-courrier se sont « fortement » dégradés en 2017. La compagnie, qui opère au départ de l’aéroport parisien d’Orly et de plateformes régionales, est notamment handicapée par le transfert de ses pilotes vers Air France, selon un document interne d’Air France. Le groupe a prévu un « plan d’action » pour « simplifier et rationaliser » la flotte de sa filiale et « industrialiser sa production ».

– KLM –

Les Néerlandais sont catastrophés par la tournure des événements chez Air France. Les pertes du groupe au premier trimestre sont exclusivement dues à la compagnie tricolore. La compagnie franco-néerlandaise affiche une perte d’exploitation de 118 millions d’euros: Air France perd 178 millions quand KLM affiche un bénéfice d’exploitation de 60 millions. La grève a pesé à hauteur de 75 millions.

Selon François Robardet, administrateur Air France-KLM, il est « techniquement, commercialement et financièrement impossible d’obtenir la fin du groupe Air France-KLM. Par contre, en raison de ses meilleurs résultats, KLM pourrait demander d’augmenter son activité au détriment d’Air France. »

Romandie.com avec(©AFP / 07 mai 2018 16h00)