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Des archives d’Einstein arrivent en Extrême-Orient sous haute protection

janvier 11, 2018

Une note manuscrite du physicien Albert Einstein en 1922, montrée à Jérusalem le 19 octobre 2017 / © AFP/Archives / MENAHEM KAHANA

Le manuscrit de la théorie de la relativité et des archives d’Albert Einstein ont pour la première fois pris la direction de l’Extrême-Orient où ils ont fini leur voyage en camion blindé sous escorte policière, a indiqué jeudi l’Université hébraïque de Jérusalem.

Le manuscrit ainsi que 75 autres pièces des archives Einstein de l’Université hébraïque seront visibles du public à partir de vendredi à Taipei à la faveur de l’exposition intitulée « Albert Einstein: une vie en quatre dimensions », a précisé l’établissement dans un communiqué.

Parmi les autres pièces de l’exposition: la médaille du prix Nobel de physique que le scientifique a reçue en 1921, ses lettres à Sigmund Freud, à ses amis, aux femmes qu’il a aimées, et sa collection de disques vinyles.

L’exposition a réclamé deux ans de travaux jusqu’à ce que la précieuse collection soit acheminée à Taipei, où elle a achevé son trajet en camion blindé placé sous protection policière et accompagné d’un véhicule leurre pour la protéger des voleurs, a rapporté l’université.

Albert Einstein a été l’un des pères fondateurs de l’Université hébraïque. Dans son testament, il lui a légué tous ses écrits et son patrimoine intellectuel, y compris le droit à l’utilisation de son image, dont la fameuse photo du physicien en train de tirer la langue.

« Pratiquement tout ce qui est présenté est authentique à l’exception de la pipe centenaire d’Einstein, trop fragile pour voyager. Nous avons envoyé une copie », a dit à l’AFP une porte-parole de l’université.

Après Taïwan jusqu’au 8 avril, l’exposition est programmée en Chine et au Japon.

Certaines des pièces de la collection Einstein ont déjà été exposées à l’étranger, à Washington ou Los Angeles par exemple. « Mais c’est la première fois qu’autant de pièces d’archives sont présentées à l’étranger », a ajouté la porte-parole.

Einstein avait refusé une offre de devenir le premier président de l’Etat d’Israël. « Israël est intellectuellement vivant et intéressant, mais a des possibilités très réduites et d’y aller avec l’intention de repartir à la première occasion serait regrettable », avait-il expliqué dans une de ses lettres.

Einstein a été gouverneur non-résident de l’Université hébraïque de Jérusalem jusqu’à sa mort en 1955.

Romandie.com avec(©AFP / 11 janvier 2018 14h06)                

Toute la physique moderne pourrait être à revoir

septembre 23, 2011

Suite à la découverte des chercheurs du CNRS qui pourrait remettre en cause la théorie de la relativité, la communauté scientifique s’interroge.

E = mc2. L’énergie est égale à la masse multipliée par la vitesse de la lumière au carré. C’est de loin l’équation la plus connue de toute la physique, celle qui illustre pour le grand public la théorie de la relativité d’Einstein. Difficile d’imaginer qu’elle puisse être fausse.

Et pourtant, si les mesures de Dario Autiero et de ses collègues du CNRS à Lyon se confirment, «cela remet en question toute la relativité restreinte d’Einstein, découverte en 1905, et qui a pourtant été depuis vérifiée par de très nombreux tests», résume Thibault Damour, physicien spécialiste de la relativité à l’Ihes. Le Français attend de voir la suite et rappelle qu’il a vu dans sa carrière «un certain nombre d’annonces qui se sont révélées fausses».

John Ellis, l’un des plus réputés théoriciens au Cern, à Genève, estime lui aussi que la découverte est tellement fracassante qu’il faut attendre qu’elle soit confirmée par un groupe concurrent avant de chercher à modifier les équations d’Einstein et de remettre toute la physique moderne à plat.

Les meilleurs candidats pour vérifier le résultat sont les chercheurs américains de l’expérience Minos, qui détecte elle aussi des neutrinos émis à quelques centaines de kilomètres de distance par l’accélérateur du Fermilab. En 2007, ces Américains avaient d’ailleurs mesuré que les neutrinos arrivaient avec 120 nanosecondes d’avance sur la lumière, mais leur marge d’erreur était si importante qu’ils n’avaient rien pu affirmer sur la vitesse des neutrinos. D’ici à deux ans, leurs prochaines mesures devraient permettre de confirmer ou d’infirmer le travail de l’équipe du CNRS de Lyon fait avec l’expérience Opera en Italie.

«J’essaie depuis quelques jours de réfléchir à des effets ou à des biais qui pourraient expliquer autrement les résultats d’Opera, sans avoir à revoir la règle de base de la relativité, qui veut que l’information ne peut pas se propager à la vitesse de la lumière», avoue, très intrigué, Pierre Binetruy, directeur du laboratoire AstroParticules et Cosmologie à l’université Denis-Diderot à Paris. Mais je reconnais que ça a l’air extrêmement difficile à expliquer autrement qu’en modifiant la relativité.»

Des conséquences cruciales

L’enjeu est considérable pour l’ensemble de la physique moderne, car le fait que la vitesse de la lumière soit une limite infranchissable est un paramètre qui a des conséquences cruciales pour expliquer des domaines qui vont de la formation de l’Univers lors du big bang jusqu’au comportement de la matière à des échelles infiniment petites.

John Ellis estime que, même si les neutrinos peuvent dépasser la vitesse de la lumière, «cela ne veut pas forcément dire qu’Einstein a eu tort, prévient-il. Je prends l’exemple de la théorie de la gravitation de Newton, qui marche très bien dans de très nombreux cas, mais qui doit être modifiée par la théorie d’Einstein dans des circonstances exotiques. Il faudra peut-être aussi modifier les prédictions d’Einstein dans des conditions extrêmes.»

Le physicien britannique explique également qu’un travail important va devoir aussi être fait pour vérifier si la théorie d’Einstein exclut aussi fermement que ce que l’on pensait les vitesses superluminiques. Certaines théories physiques dites «exotiques» font d’ailleurs appel à des particules plus rapides que la lumière, des tachyons, qui contournent l’«interdit» d’Einstein en ayant une masse non nulle, mais dite «imaginaire».

Lefigaro.fr par Cyrille Vanlerberghe

Relativité: Einstein contredit par des chercheurs du CNRS

septembre 23, 2011

Des chercheurs du CNRS ont montré que des particules sont capables de voyager plus vite que la lumière.

«Si c’est vrai, c’est une véritable bombe pour la physique, c’est une découverte comme il en arrive tous les siècles», commente Thibault Damour, grand spécialiste de la relativité d’Einstein à l’Ihes (Institut des hautes études scientifiques à Bures-sur-Yvette). La raison de cette effervescence est simple: une équipe de chercheurs de l’Institut de physique nucléaire de Lyon a montré que des neutrinos «superluminiques», des particules très légères, sont capables de voyager plus vite que la lumière. Un phénomène tout simplement impossible d’après la théorie de la relativité restreinte d’Einstein, qui définit la vitesse de la lumière comme une limite infranchissable pour tout objet doté d’une masse. Si les mesures de Dario Autiero et de ses collègues du CNRS à Lyon sont justes, c’est toute la physique moderne qui est à revoir. Les conséquences seraient tellement importantes que tous les spécialistes se veulent prudents et demandent que l’expérience soit reproduite ailleurs, avec une autre équipe, avant de jeter d’un coup à la poubelle tout le travail d’Einstein sur la relativité.

Malgré cela, le travail des chercheurs français paraît très solide. Il a résisté à six mois de vérifications par des collègues extérieurs appelés à la rescousse pour tenter de découvrir un biais, une erreur dans l’expérience. «C’est si énorme qu’on a la trouille de s’être trompés quelque part, explique Stavros Katsanevas, directeur adjoint de l’IN2P3 (l’institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS). Depuis les premiers résultats, en mars dernier, nous avons fait des vérifications au niveau du CNRS, puis après au niveau de l’expérience internationale Opera, qui travaille sur le détecteur de neutrinos. On n’a rien trouvé, et comme l’information commençait à fuiter, on a décidé de la rendre publique maintenant.»

Un décalage infime

La violation de la vitesse de la lumière a été observée sur un faisceau de neutrinos, des particules ultralégères qui n’interagissent presque pas avec la matière, produits par l’accélérateur du Cern, près de Genève, et détectés sous la montagne du Gran Sasso, dans les Apennins, au centre de l’Italie. On s’attendait à ce que les neutrinos traversent sans encombre les 731 kilomètres de croûte terrestre qui séparent les deux installations scientifiques à une vitesse proche de celle de la lumière, soit un trajet d’au moins 2,5 millièmes de seconde. Les neutrinos sont des particules élémentaires presque insaisissables produites en d’immenses quantités par les réactions nucléaires, comme celles qui se produisent dans les centrales nucléaires ou au cœur du Soleil. Chaque seconde, 65 milliards de neutrinos émis par notre étoile traversent chaque centimètre carré de la surface terrestre, et seulement 1 sur 10.000 milliards de ces particules est interceptée par un atome de notre planète.

Mais à l’immense surprise de Dario Autiero et de ses collègues lyonnais, les neutrinos arrivaient sur le détecteur Opera, dans le laboratoire du Gran Sasso, en moyenne avec 60 nanosecondes (60 milliardièmes de seconde) d’avance par rapport à la lumière. Un décalage qui paraît infime, mais qu’aucune théorie actuelle n’est capable d’expliquer.

Il n’y a pas eu à proprement parler de course entre photons (ou grains de lumière) et neutrinos, mais les chercheurs ont chronométré le trajet des faisceaux de particules avec une très grande précision. En se calant sur l’horloge atomique d’un satellite GPS visible au même moment sur les deux sites, les horloges du Cern et du Gran Sasso ont été calées avec une précision meilleure qu’un milliardième de seconde. Au total et en prenant en compte divers effets des instruments de mesure, l’équipe estime que l’incertitude de la mesure est meilleure, de l’ordre d’une dizaine de nanosecondes, soit bien moins que les 60 nanosecondes mesures. Le travail des physiciens de Lyon est donc largement assez robuste pour être publié, ce qui a été fait cette nuit sur le serveur public arXiv.

Lefigaro.fr par Cyrille Vanlerberghe