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Burundi: découverte du corps démembré d’un jeune albinos

août 18, 2019

 

Le corps démembré d’un jeune albinos porté disparu depuis le début de la semaine a été retrouvé samedi soir dans le nord-ouest du Burundi, a appris l’AFP auprès de témoins et de l’association Albinos sans frontières, dimanche.

Le corps de Bonheur Niyonkuru, 15 ans, qui habitait dans le village de Mugina, a été retrouvé une quinzaine de kilomètres plus à l’ouest, au bord de la rivière Rusizi qui sépare le Burundi de la RD Congo, a indiqué un témoin.

«Le jeune albinos a été tué atrocement, (…), ses assassins ont coupé sa jambe droite jusqu’au genou, son bras droit et sa langue et ils ont pris avec eux toutes ces parties de son corps», a précisé le président d’Albinos sans frontières, Kazungu Kassim, dénonçant un «acte barbare et inhumain».

Les albinos pourchassés

Dans certains pays africains, les albinos sont parfois pourchassés, tués et amputés de membres et d’organes, ensuite utilisés pour des rituels magiques censés apporter richesse et chance.

Le corps de Bonheur Niyonkuru, «en état de décomposition avancée, a été découvert vers 18H (16H GMT) par des pêcheurs qui allaient pêcher sur la Rusizi, dans la commune voisine de Rugombo», a précisé le témoin.

Selon lui, le corps était «toujours sur place» dimanche matin en attendant la venue d’une équipe de la Croix-Rouge qui devait l’enterrer le même jour. L’administrateur de la commune de Mugina et la police étaient sur place dimanche à la mi-journée, selon des témoins, mais aucun responsable n’a pu être joint.

La famille de Bonheur Niyonkuru, qui compte «deux autres enfants albinos (…) est terrifiée en pensant à ce qui pourrait leur arriver», a indiqué un proche. Une vingtaine d’albinos ont été tués au Burundi depuis 2008.

Le dernier cas remonte à 2016. Mais un petit garçon albinos de 4 ans est porté disparu depuis octobre 2018 dans la commune de Cendajuri, près de la frontière tanzanienne, dans la province de Muyinga (est), selon M. Kazungu. «Nous n’avons plus aucun espoir de le retrouver vivant», a-t-il dit.

«Nous demandons une véritable enquête en vue de découvrir ceux qui ont commis ce crime innommable, une enquête sur les sorciers burundais et que le président (burundais, Pierre Nkurunziza) décrète trois jours de deuil national en l’honneur de ce jeune albinos (Bonheur Niyonkuru) pour alerter la société sur ces crimes qui sont récurrents», a encore déclaré le président d’Albinos sans frontières.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Mozambique: un albinos assassiné, son cerveau emporté

septembre 16, 2017

Dortoir d’un centre de Kabanga, dans le nord-ouest de la Tanzanie accueillant des enfants albinos, le 27 décembre 2012. © Jacquelyn Martin/AP/SIPA

Un adolescent albinos de 17 ans a été retrouvé mort, affreusement mutilé au Mozambique, ses meurtriers ayant amputé ses bras et ses jambes et emporté son cerveau, a rapporté samedi l’agence de presse mozambicaine AIM.

« Le corps a été retrouvé amputé de certains membres. Les criminels ont emporté les os des bras, des jambes, les cheveux, et ils ont fracassé le crâne pour prendre le cerveau », a affirmé un responsable local cité par l’agence d’information mozambicaine AIM.

Le drame s’est produit mercredi dans le district de Moatize dans la province de Tete (nord-ouest).

La police a confirmé cet assassinat. « Nous avons lancé une opération pour arrêter les responsables de ce crime macabre », a déclaré à l’AFP Lurdes Ferreira, une porte-parole de la police de la province de Tete.

Chaque année, dans toute l’Afrique, des albinos sont pourchassés, tués et amputés de leurs membres qui sont ensuite utilisés pour des rituels censés apporter richesse et chance. Un phénomène qui a pris une ampleur encore plus grande récemment dans le sud et l’est du continent, notamment en Tanzanie, au Malawi et au Mozambique, où les attaques se comptent par dizaines et n’épargnent pas les très jeunes enfants.

Selon l’ONU, plus de cent attaques contre des albinos ont été recensées au Mozambique depuis 2014. L’essentiel des attaques ont lieu dans la moitié nord du pays, dans des régions limitrophes du Malawi et de la Tanzanie.

L’albinisme se traduit par une absence de pigmentation dans la peau, le système pileux et l’iris des yeux.

Jeuneafrique.com avec AFP

Patrick, albinos au Malawi : « J’ai peur de devenir fou »

février 28, 2017

Les albinos du Malawi racontent leur quotidien (2/5). Il y a deux ans, la vie de Patrick a basculé après une tentative de mutilation et d’enlèvement.

Patrick, sa femme Moureen, son fils Detauran, et le fils de sa sœur décédée, Marico, devant leur maison, dans le district de Phalombe, à l’est du Malawi. Crédits : Amaury Hauchard/Le Monde
Patrick vit dans le district de Phalombe, dans l’est du Malawi, à la frontière avec le Mozambique, à plusieurs heures de marche de la première route bitumée. A 18 ans, marié et père de deux enfants, il ne comprend pas pourquoi la société lui inflige autant d’épreuves. Après cinq ans passés dans une entreprise de manutention, il a fini par cesser d’aller travailler pour se protéger des agressions.

Présentation de notre série   Les albinos du Malawi racontent leur quotidien

« Est-ce que je suis fou ? Ma famille dit que je suis fou. Je commence à le penser aussi. Pour être honnête, j’ai peur de devenir fou. Tout a commencé il y a deux ans. Je travaillais dans la manutention à l’époque, j’étais heureux de me lever le matin. J’allais à pied au travail, j’avais des amis là-bas, on allait boire des bières à la fin de la journée.

Mais deux collègues me regardaient de travers. Tout le temps. Au début, je n’y faisais pas attention. Etait-ce parce que j’étais albinos ? Je m’en suis vite rendu compte. Ils m’ont attaqué, un jour de juin. Ils ont essayé de me couper un doigt. Selon eux, ça vaut cher un doigt à la revente, plusieurs centaines de dollars. C’est comme ça, c’est la culture du Malawi. C’est triste, mais c’est comme ça.

Episode 1   Martha : « J’ai dû m’enfuir et me cacher durant neuf jours à cause des tueurs »

Je me suis débattu, j’ai crié. Mes amis au travail ont appelé la police, et les deux hommes ont été arrêtés. Ma famille a laissé un numéro de téléphone au commissariat, on voulait savoir ce qui allait leur arriver. Mais jamais le téléphone n’a sonné. Les hommes ont été relâchés après quelques jours. Ils sont dehors maintenant, ce sont des gens d’ici. Ils n’habitent pas loin de chez moi. Je n’ai pas peur d’eux, mais je me dis qu’ils sont là, et qu’ils m’en veulent.

« A cause de ma couleur de peau »

Dans la maison, j’habite avec ma femme Moureen, mon fils Detauran, et Marico, le fils de ma sœur, qui était aussi albinos. Elle est décédée il y a quelques années maintenant. J’ai décidé de m’occuper de Marico avec ma femme. J’ai envie que Detauran et lui aillent tous les deux à l’école. Moi, j’ai dû la quitter quand j’avais 11 ans. Je n’en pouvais plus des remarques des autres enfants, ils me pointaient du doigt en permanence. J’ai dit à mes parents que je préférais rester à la maison, ils ont accepté. Très vite ensuite, j’ai commencé à travailler.

Pendant quelques années, tout s’est bien passé, j’oubliais presque que j’étais albinos. Les hommes me lançaient quelques remarques, mais rien de plus. Jusqu’à l’incident du doigt. A partir de ce moment, tout s’est enchaîné. Quelques mois plus tard, j’ai eu un autre problème. Un problème avec les hommes de la police. Ils sont venus ici, dans la maison, et m’ont emmené. Sans rien me dire. C’était l’année dernière, c’était au début de 2016.

Lire aussi :   Au Malawi, le calvaire quotidien des albinos

Pourquoi ils m’ont emmené, je ne le sais toujours pas. Enfin, je pense que c’est à cause de ma couleur de peau, c’est la seule raison possible. Les hommes de la police m’ont capturé alors que j’étais au lit, ici, dans la pièce à côté. Ils m’ont emmené au poste, et m’ont dit que j’avais tué quelqu’un. Je n’ai jamais tué personne moi. Ils m’ont jeté au trou, dans la prison de Phalombe. J’y suis resté neuf mois, sans sortir, sans voir ma famille, sans voir mes amis. Ma sœur a souvent demandé de mes nouvelles, mais on ne lui en a jamais donné.

C’était compliqué en prison. Je n’ai jamais été jugé, je n’ai jamais eu d’avocat. J’étais en prison, c’est tout. J’ai vécu neuf mois dans une cellule avec d’autres gens, des hommes méchants. Quand je dormais, ils me tapaient dans les côtes pour me réveiller. Quand j’étais réveillé, ils riaient ensemble de ma couleur de peau. J’ai arrêté de parler, je n’avais plus envie de parler. C’est injuste de faire ça à un homme.

« J’ai saigné ce jour-là »

Neuf mois ont passé, je ne parlais plus. J’ai été libéré parce que des voisins et ma famille venaient à la prison, encore et encore. Ils venaient tous dire que je n’avais rien fait. Les gens qui me connaissent peuvent témoigner que je ne tuerais pas quelqu’un.

C’est quand je suis sorti que mes sœurs et ma mère m’ont dit que j’étais devenu fou. Je ne suis pas fou, je ne veux juste plus parler. J’en ai marre de parler. Ce n’est pas de la folie ce qui m’est arrivé, c’est de l’injustice. Ma sœur m’a proposé de m’emmener à l’hôpital de Zomba, aller voir un psychiatre. Mais pourquoi aller voir un docteur quand on n’est pas malade ? Je ne suis pas fou.

Lire aussi :   La chasse aux albinos s’intensifie au Malawi

Je suis retourné travailler, j’ai repris une vie normale. Mais tout a recommencé. Ça ne s’arrêtera jamais. Il y a deux mois, je rentrais du travail par la route, à pied. Comme tous les jours. C’était une longue journée, il était tard et il faisait nuit. Une camionnette s’est arrêtée, quatre hommes en sont sortis. Ils m’ont frappé, ils voulaient me mettre dans la camionnette. Heureusement que je travaille dans la manutention, je suis musclé, j’ai pu me défendre. Je me suis battu avec eux, ils m’ont frappé, beaucoup. J’ai saigné ce jour-là. Ils m’ont cassé une dent, celle-là, juste devant.

J’ai arrêté le travail. J’en ai marre, je préfère rester à la maison maintenant. Je m’allonge sur mon lit, et je réfléchis. Partir ? Si on avait l’argent, on y penserait. Mais pas aujourd’hui, je n’y pense pas. Je réfléchis à la vie, je réfléchis aux hommes. »

Albinos de tous les pays d’Afrique, unissez-vous !

juin 20, 2016

Une jeune albinos qui vient d’être maquillée se regarde dans un mirroir, au Zimbabwe en juin 2016.

Une jeune albinos qui vient d’être maquillée se regarde dans un mirroir, au Zimbabwe en juin 2016. Crédits : Tsvangirayi Mukwazhi / AP
Organiser un concours de « Miss et Mister Albinos », bâtir des tombes en béton ou obtenir des condamnations exemplaires pour les meurtres rituels : les albinos d’Afrique ont évoqué les clés de leur intégration et de leur sécurité lors d’un forum inédit de l’ONU qui s’est achevé lundi 20 juin en Tanzanie.

« De toutes les régions du monde, l’Afrique subsaharienne est la plus hostile pour les albinos », souligne Ikponwosa Ero, experte indépendante sur l’albinisme nommée en 2015 par l’ONU, elle-même atteinte de cette maladie génétique caractérisée par une absence de pigments dans la peau, les cheveux et les yeux.

Des croyances séculaires

Le soleil de plomb prédominant sur le continent est sans pitié pour leurs yeux et leur peau, vulnérables au cancer. Mais, surtout, ils y sont attaqués, tués et leurs tombes profanées en raison de croyances séculaires selon lesquelles potions et gris-gris préparés à l’aide de parties de leur corps apporteraient chance et richesse.

Lire aussi : La chasse aux albinos s’intensifie au Malawi

L’ONG canadienne Under The Same Sun (« sous le même soleil ») a répertorié 457 attaques – dont 178 meurtres – commises contre des albinos dans 26 pays africains, principalement ces dix dernières années. L’ampleur exacte du phénomène est cependant difficile à cerner en raison du secret qui entoure ces pratiques.

Mais les albinos ont désormais les moyens de donner du poids à leur cause depuis que les Nations unies ont reconnu leurs souffrances, notamment via l’institution de la Journée mondiale de l’albinisme, célébrée le 13 juin depuis 2015.

Meilleure intégration

Depuis vendredi, 150 représentants de la société civile et de gouvernements, issus de 29 pays africains et en grande partie albinos eux-mêmes, se sont réunis à Dar es-Salaam pour partager leurs expériences et leurs idées en vue d’améliorer leur sécurité et une meilleure intégration. C’est justement en Tanzanie, pays les albinos sont les plus attaqués, qu’a eu lieu ce premier forum organisé sous l’égide de Mme Ero.

Lire aussi : Au Malawi, le calvaire quotidien des albinos

« L’idée, c’est d’établir une feuille de route commune incluant des mesures simples, efficaces et bon marché », en matière de prévention et de protection, notamment s’assurer que les albinos soient entourés de voisins de confiance ou qu’ils disposent simplement d’une porte à leur maison, explique Mme Ero.

Sur un continent, où les cercueils sont souvent ensevelis en pleine terre, elle évoque la nécessité de les faire recouvrir de « ciment afin d’éviter que les corps d’albinos ne soient exhumés ».

En matière d’intégration et de sensibilisation, Alex Michila, vice-président de l’Association des albinos du Malawi, préconise d’inscrire des enfants albinos dans des internats « afin qu’ils côtoient des enfants non albinos ». Au Malawi, Amnesty International a constaté récemment une vague d’attaques « sans précédent ».

Condamnations « exemplaires et dissuasives »

Abdallah Possi, vice-ministre tanzanien chargé des personnes handicapées et lui-même albinos, a rappelé plusieurs condamnations « exemplaires et dissuasives » prononcées dans son pays contre des personnes jugées coupables d’avoir tué des albinos.

« Une voix panafricaine est d’une importance cruciale, parce que, au final, nous devons faire pression sur les gouvernements, soutient Jon Beale, directeur de l’ONG Standing Voice. Ensemble, nous avons plus de poids. » Le Kenya fait de l’avis général figure d’exemple dans la région, notamment grâce à l’existence d’une ligne téléphonique d’urgence en cas d’agression, à des distributions de crème solaire financées par le gouvernement et à des programmes de prises en charge des cas de cancer de la peau.

En matière d’intégration et sensibilisation, Alex Michila, vice-président de l’Association des albinos du Malawi, préconise d’inscrire des enfants albinos dans des internats « afin qu’ils côtoient des enfants non albinos ». Dans ce pays, le Malawi, Amnesty International a

La présence d’albinos dans la sphère publique kényane, comme le député Isaac Mwaura et la juge de la Haute Cour kényane Grace Ngugi, est également saluée unanimement alors que le Kenya s’apprête à organiser, le 9 septembre, à Nairobi, son premier concours de « Miss et Mister Albinos ». « De cette manière, nous nous redéfinissons comme des personnes physiquement belles, soutient le député kényan Isaac Mwaura. Nous ne sommes pas des fantômes et nous ne sommes pas laids. »

 

Lemonde.fr avec AFP

Malawi: vague sans précédent d’attaques contre les albinos

juin 7, 2016

Lilongwe (Malawi) – Les albinos au Malawi, y compris les très jeunes enfants, sont victimes d’une vague sans précédent d’attaques brutales, alimentées par des pratiques rituelles et par la passivité des autorités, a dénoncé mardi Amnesty International.

Depuis novembre 2014, le nombre d’assassinats et d’enlèvements de personnes albinos est en forte augmentation, avec au moins 18 personnes tuées et cinq kidnappées, dont un enfant de deux ans qui reste toujours introuvable, selon un communiqué de l’organisation de défense des droits de l’Homme.

Avril 2016 a été le mois le plus sanglant avec quatre assassinats de personnes albinos, selon le rapport d’Amnesty intitulé Nous ne sommes pas des animaux à chasser ou à vendre: violences et discriminations contre les albinos au Malawi.

Les os des albinos seraient vendus à des guérisseurs traditionnels au Malawi et au Mozambique pour concocter des potions magiques censées apporter la richesse ou la chance. Ce commerce macabre est aussi alimenté par la croyance que les os des albinos contiennent de l’or, explique Amnesty International.

L’ONG a accusé les autorités malawites de laisser les personnes albinos à la merci de gangs criminels. La police manque de ressources pour répondre à temps aux attaques et maintenir une présence visible dans les zones les plus à risque, selon l’organisation qui appelle le gouvernement à prendre des mesures spécifiques pour la protéger.

Le porte-parole de la police, Nicholas Gondwa, a confirmé qu’au moins 18 personnes avaient été tués depuis novembre 2014 pour cause de leur albinisme, précisant que le district de Machinga dans le sud était la région la plus dangereuse.

Il a assuré à l’AFP que la police faisait tout son possible pour éduquer les gens sur la nécessité d’assurer la sécurité des albinos.

Même les morts ne sont pas laissés en paix, a ajouté Amnesty. La police du Malawi a enregistré au moins 39 affaires d’exhumation illégale de corps d’albinos ou de personnes arrêtées en possession d’os ou de membres d’albinos.

Les personnes albinos sont aussi victimes de discrimination à l’école et dans le système de santé. Beaucoup meurent de cancer de la peau faute de moyens de prévention comme la crème solaire et d’informations sur leur condition, selon Amnesty.

Dans ce contexte, la population albinos du Malawi, évaluée entre 7.000 et 10.000 personnes, vit dans une peur constante, a estimé Amnesty.

Une femme albinos a expliqué ne pas prendre l’ascenseur avec des étrangers, de peur d’être attaquée. Des gens me disent en face qu’ils vont me vendre, a témoigné un homme de 37 ans.

L’albinisme est une maladie génétique héréditaire qui se traduit par une absence de pigmentation dans la peau. Les personnes albinos sont victimes de violences dans plusieurs pays africains, dont le Malawi.

Début juin, la justice du Malawi a interdit à tous les sorciers et guérisseurs traditionnels d’exercer afin de protéger les albinos.

Romandie.com avec(©AFP / 07 juin 2016 15h58)

Malawi: Albinos, une espèce en voie de disparition, désormais, sous la protection de l’Etat contre les sorciers

juin 3, 2016

Le jugement interdit, également, aux journaux de publier des encarts publicitaires des guérisseurs traditionnels.

L’albinisme, qui est l’absence de pigment dans la peau et les cheveux, est une anomalie génétique. Les personnes albinos (notre photo montrant des enfants albinos tanzaniens très protégés) sont victimes de violences, dans plusieurs pays africains, dont le Malawi, où la croyance subsiste que leurs organes sont de puissants ingrédients en sorcellerie.

Conséquence : « Tous les guérisseurs traditionnels, les sorciers, les vendeurs de charmes, les magiciens et les diseurs de bonne aventure sont interdits d’exercice dans le pays, pour éliminer les problèmes d’attaques et d’assassinats d’albinos », indique le jugement rendu, mercredi, 1er juin, par la Haute Cour de Mzuzu, dans le Nord du Malawi.

La justice statuait sur la plainte de trois clients mécontents, qui dénonçaient l’usage d’organes d’albinos dans les pratiques magiques.

« Je crois sincèrement », a indiqué l’un des plaignants cités dans le jugement, « que les assassinats (d’albinos) sont commandités par des sorciers qui (utilisent) des parties du corps d’albinos comme ingrédients de décoctions censées apporter l’argent miraculeusement ». Ou le pouvoir, tout simplement, à travers des nominations à des postes juteux.

Au Malawi, la police a enregistré 65 attaques, enlèvements ou assassinats d’albinos depuis fin 2014.

Les Nations-Unies ont lancé un cri d’alarme, en avril, pour dénoncer ces exactions, estimant que les 10.000 albinos du pays, étaient « en danger d’être exterminés ».

Afriqueeducation.com

Victime de « sorciers », une fillette albinos tuée et démembrée au Burundi

février 19, 2016

 

Des victimes albinos attendent le procès de leurs bourreaux, en 2009 au Burundi.
© REUTERS Des victimes albinos attendent le procès de leurs bourreaux, en 2009 au Burundi.
Depuis huit ans, cette fillette est la 19e albinos à être tuée au Burundi. Dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le nord-est du Burundi, l’enfant de 5 ans a été enlevée par une bande armée qui s’est introduite dans son domicile et a frappé ses parents. Avec des voisins, ils ont donné l’alerte et se sont lancés à sa poursuite. Mais il était déjà trop tard. La fillette a été retrouvée morte, un bras manquant.

« Une enquête est en cours pour tenter de retrouver les auteurs de cette ignominie, mais on sait déjà que c’était elle qui était visée car ils n’ont rien volé d’autre », précise une responsable administrative. Les albinos, victimes récurrentes de discriminations et violences en Afrique, souffrent d’une maladie génétique caractérisée par une absence de pigmentation de la peau, des poils, des cheveux et des yeux.

Des charmes censés apporter la richesse

La dernière fois qu’un albinos a été tué au Burundi, c’était en mai 2012. Trois ans auparavant, une série de meurtres du même genre avait été stoppée. La justice burundaise indique que les « sorciers », récupéraient leurs organes pour les envoyer vers la Tanzanie voisine et confectionner des charmes censés apporter la richesse ou des succès électoraux.

Une dizaine d’entre eux avaient été condamnés pour assassinats et tentatives d’assassinats d’albinos. Mais tous s’étaient évadés en décembre 2011.

En mai dernier, en Tanzanie cette fois, 225 « sorciers » ont été arrêtés soupçonnés de trafic d’organes d’albinos.

Lexpress.fr

La Tanzanie doit mettre fin aux violences contre les albinos

février 19, 2015

La Tanzanie doit mettre fin aux violences contre les albinos
La Tanzanie doit mettre fin aux violences contre les albinos © AFP

Le Haut commissaire aux droits de l’Homme pour les Nations unies a sévèrement condamné jeudi le meurtre et la mutilation d’un bébé albinos en Tanzanie, exigeant des autorités locales qu’elles protègent les personnes ayant cette particularité.

« La violence et les discriminations contre les personnes souffrant d’albinisme doivent être arrêtées », a déclaré le Haut commissaire aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, dans un communiqué condamnant « le meurtre horrible et les mutilations infligées à Yohana Bahati ».

Le bébé de 18 mois avait été enlevé par des hommes armés de machettes ayant pénétré de nuit à son domicile dans la nuit de samedi à dimanche, dans le nord de la Tanzanie, qui ont grièvement blessé la mère.

La police a retrouvé mardi le cadavre du bébé, amputé de ses bras et ses jambes. Les albinos sont la cible de fréquentes attaques dans le nord de ce pays d’Afrique de l’Est, victimes de croyances qui attribuent des vertus magiques à leurs organes recherchés pour des rituels de sorcellerie.

Selon M. Zeid, les attaques contre des albinos ont fait au moins 75 morts depuis 2000 et semblent être en augmentation récemment, avec au moins trois incidents survenus ces deux derniers mois.

« J’appelle les autorités tanzaniennes à rapidement enquêter et poursuivre les auteurs de ce crime terrible, ainsi qu’à renforcer les mesures de protection des personnes atteintes d’albinisme », a déclaré le responsable des Nations unies.

Cette hausse des attaques pourrait être liée à l’approche des élections présidentielle et parlementaires en octobre prochain, certains candidats se tournant vers des sorciers influents pour améliorer leurs chances de succès, juge l’ONU.

« C’est une année électorale en Tanzanie et, comme certains experts l’ont suggéré, cela pourrait être une année dangereuse pour les albinos », avait prévenu mercredi le numéro un de l’ONU dans le pays, Alvaro Rodriguez.

Les organes d’albinos se vendent environ 600 dollars (525 euros) dans le pays, un corps entier pouvant aller jusqu’à 75. 000 dollars (65. 000 euros).

L’albinisme est une absence totale de pigmentation dans la peau, le système pileux et l’iris des yeux due à des facteurs génétiques. Alors que cette maladie génétique héréditaire ne frappe qu’un Occidental sur 20. 000, un Tanzanien sur 1. 400 en est atteint, en raison notamment des mariages consanguins.

Jeuneafrique.com avec AFP

Tanzanie: le corps d’un bébé albinos enlevé retrouvé mutilé

février 18, 2015

Tanzanie: le corps d'un bébé albinos enlevé retrouvé mutilé
Tanzanie: le corps d’un bébé albinos enlevé retrouvé mutilé © AFP

Le corps d’un bébé albinos de 18 mois enlevé samedi dans le nord de la Tanzanie a été retrouvé mutilé dans une forêt, a annoncé la police mercredi.

Les albinos sont la cible de fréquentes attaques dans le nord de ce pays d’Afrique de l’Est, victimes de croyances qui attribuent des vertus magiques à leurs organes recherchés pour des rituels de sorcellerie.

Les organes d’albinos se vendent environ 600 dollars (525 euros) dans le pays, un corps entier pouvant aller jusqu’à 75. 000 dollars (65. 000 euros), selon Alicia Londono, du Bureau des droits de l’Homme de l’ONU, spécialiste du dossier des albinos.

« Le corps de Yohana Bahati a été découvert dans la nuit (de mardi à mercredi) dans la réserve forestière de Biharamulo, à quelques kilomètres de son village d’Ilelema », a déclaré à l’AFP Joseph Konyo, chef de la police pour la région de Geita (1. 000 km au nord-ouest de Dar es-Salaam).

« Ses bras et jambes ont été amputés », a-t-il ajouté, précisant que deux personnes, dont le père de l’enfant – qui se trouvait près de la maison lors de l’enlèvement – étaient toujours interrogées par la police.

La mère du bébé, grièvement blessée à coups de machette alors qu’elle tentait de protéger son enfant des ravisseurs ayant pénétré de nuit à son domicile, était toujours hospitalisée mercredi.

Elle a été transférée à l’hôpital mieux équipé de Bugando, dans la région voisine de Mwanza, en raison de la détérioration de son état, a indiqué mercredi matin le chef du Service des urgences de l’Hôpital de Bugando, Derick David à la télévision nationale.

L’une des deux soeurs du bébé tué, Tabu Bahati, âgée de 3 ans et elle-même albinos, est toujours sous protection policière. Sa soeur aînée, Shida Bahati, 12 ans, n’était pas au domicile lors de l’attaque et est hébergée chez des proches dans un autre village, selon la police.

Fin décembre, une fillette de quatre ans avait été enlevée dans la région voisine de Mwanza et reste introuvable, malgré une forte récompense offerte à qui permettra de la retrouver.

« Ces attaques, motivées par l’utilisation de morceaux de corps à des fins rituelles, ont coûté la vie à au moins 74 albinos en Tanzanie depuis 2000 » et « s’accompagnent d’un haut degré d’impunité », a dénoncé Alvaro Rodriguez, le représentant de l’ONU dans le pays.

« Si la Tanzanie a fait des efforts pour combattre le problème, bien plus doit être fait pour mettre fin à ces crimes haineux et protéger cette partie vulnérable de la population », a-t-il poursuivi dans un communiqué.

La recrudescence des attaques d’albinos enregistrées en Tanzanie depuis 2013 est liée à l’approche des élections prévues en octobre 2015, certains candidats se tournant vers les sorciers pour s’attirer par magie les faveurs des électeurs.

L’albinisme est une absence totale de pigmentation dans la peau, le système pileux et l’iris des yeux due à des facteurs génétiques. Alors que cette maladie génétique héréditaire ne frappe qu’un Occidental sur 20. 000, un Tanzanien sur 1. 400 en est atteint, en raison notamment des mariages consanguins, selon Mme Londono.

Jeuneafrique.com avec AFP

La Tanzanie interdit la sorcellerie pour protéger les albinos

janvier 14, 2015

Le gouvernement tanzanien a décidé d’interdire la pratique de la sorcellerie pour tenter d’endiguer les attaques contre les albinos, victimes de croyances attribuant des vertus magiques à leurs organes, a-t-on appris mercredi de source gouvernementale.

« La décision a été annoncée hier (mardi). Ces prétendus sorciers ont une part de responsabilité dans les agressions contre les albinos », a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Isaac Nantanga.

« Par ailleurs, le ministre (de l’Intérieur, Mathias Chikawe) a annoncé le lancement, dans deux semaines, d’une opération spéciale dénommée +En finir avec les meurtres d’albinos+ », a-t-il poursuivi.

« Les préparations de l’opération sont en cours », a-t-il souligné, expliquant qu’elle serait menée par la police avec l’aide des autorités locales et des membres de la Société tanzanienne des albinos (Tanzania Albino Society,TAS).

L’opération « En finir avec les meurtres d’albinos » va d’abord cibler, selon le porte-parole, les provinces les plus touchées, à savoir Mwanza, Geita, Tabora,Simiyu et Shinyanga, dans le nord.

« Nous voulons en finir avec les meurtres d’albinos, l?opération passera partout, des mesures seront prises contre tous les suspects et le procureur général accordera la priorité à ces affaires », a déclaré le ministre Chikawe, cité par le blog Michuzi, publié en swahili.

Cette décision du gouvernement tanzanien intervient après l’enlèvement, fin décembre, d’une fillette albinos de quatre ans portée disparue depuis.

La petite victime, Pendo Emmanuelle Nundi, a été enlevée le soir du 27 décembre dans le district de Kwimba (province de Mwanza) par des inconnus armés de machettes qui avaient auparavant neutralisé son père.

Quinze suspects, dont son père et deux de ses oncles, ont été arrêtés.

Le coordinateur des organisations du système des Nations unies en Tanzanie, Alvaro Rodriguez, a demandé aux autorités tanzaniennes de faire de cette affaire « la plus haute priorité » et a promis l’aide de l’ONU.

En août, quatre albinos au moins avaient été victimes d’agressions en moins de deux semaines en Tanzanie.

Depuis 2000, plus de 70 albinos ont été tués dans ce pays d’Afrique de l’Est, selon l’ONU.

Les albinos sont victimes dans la région de superstitions qui attribuent des vertus magiques à leurs organes, parfois utilisés par des sorciers et par des guérisseurs.

En plus des attaques visant les albinos, les provinces de Mara, Mwanza et Shinyanga sont aussi connues pour les meurtres de personnes âgées soupçonnées d’être des jeteuses de mauvais sort.

Jeuneafrique.com avec AFP