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Une nouvelle guérison du VIH confirmée après une greffe de moelle osseuse

février 20, 2023

Une greffe de moelle osseuse a abouti à un nouveau cas officiel de guérison du VIH, en Allemagne. Il s’agit du troisième cas de ce type depuis 2009.

Un nouveau cas officiel de guerison du VIH apres une greffe de moelle osseuse a ete revele lundi. (image d'illustration)
Un nouveau cas officiel de guérison du VIH après une greffe de moelle osseuse a été révélé lundi. (image d’illustration)© Julio PELAEZ / MAXPPP / PHOTOPQR/LE REPUBLICAIN LORRAIN

Une véritable avancée qui se confirme dans la recherche contre le VIH. Un nouveau cas officiel de guérison du virus de l’immunodéficience humaine après une greffe de moelle osseuse a été révélé lundi 20 février dans une étude publiée dans Nature Medicine. Le « patient de Düsseldorf » n’a plus aucune trace du virus dans son organisme, indiquent les travaux des chercheurs.

Seulement deux cas de guérison similaires ont été décrits jusqu’à présent dans des publications scientifiques : le patient de Berlin en 2009 et le patient de Londres en 2019. Deux autres cas de guérison ont été détaillés l’an dernier lors de conférences scientifiques, mais n’ont pas encore donné lieu à des publications en bonne et due forme.

Ce troisième patient, un homme suivi à Düsseldorf, a reçu une greffe de cellules souches pour traiter une leucémie, puis a pu interrompre son traitement antirétroviral contre le VIH, a décrit le consortium international IciStem, dont l’Institut Pasteur est partenaire, dans l’étude.

Des greffes de cellules souches pour renouveler le système immunitaire

Dans leurs analyses, les chercheurs n’ont pas trouvé de particules virales, ni de réservoir viral activable, ni de réponses immunitaires contre le virus dans l’organisme de cette personne malgré l’arrêt du traitement depuis 4 ans. Les patients guéris ont tous en commun une situation bien particulière. Ils étaient atteints de cancers du sang et ont bénéficié d’une greffe de cellules souches qui a renouvelé en profondeur leur système immunitaire.

Leur donneur présentait une mutation rare d’un gène dit CCR5, une mutation génétique connue pour empêcher l’entrée du VIH dans les cellules. « Lors d’une greffe de moelle osseuse, les cellules immunitaires du patient sont remplacées intégralement par celles du donneur, ce qui permet de faire disparaître l’immense majorité des cellules infectées », explique, dans un communiqué, le virologue Asier Sáez-Cirión, l’un des auteurs de l’étude.

Des donneurs très rares

« Il s’agit d’une situation exceptionnelle quand tous ces facteurs coïncident pour que cette greffe soit un double succès de guérison, de la leucémie et du VIH », a précisé le chercheur. Étant donné que moins de 1 % de la population générale porte cette mutation protectrice du VIH, il est en effet très rare qu’un donneur de moelle compatible ait cette mutation.

En 2018, l’équipe médicale n’a plus détecté la présence de virus et a planifié avec le patient un arrêt surveillé du traitement antirétroviral contre le VIH. Mais si ces cas de rémissions apportent l’espoir aux chercheurs de venir un jour à bout du VIH, une greffe de moelle osseuse reste une opération très lourde et risquée : elle n’est pas adaptable à la plupart des porteurs du virus.

Le Point par Quentin Marchal avec Agences

Chars Leopard en Ukraine : l’Allemagne prendra une décision « très bientôt »

janvier 24, 2023
Deux chars d'assaut de type Leopard 2

L’acquisition de chars de type Leopard 2 représenterait pour Kiev un gain significatif susceptible de l’aider dans sa guerre contre l’envahisseur russe. (Photo d’archives) Photo: Reuters/Ints Kalnins

Varsovie a officiellement demandé à Berlin la permission d’envoyer 14 chars Leopard 2 à Kiev, une manœuvre qui, selon Moscou, n’augure « rien de bon » pour la suite.

Le dépôt de la requête a été confirmé mardi par le ministre polonais de la Défense. L’Allemagne a déjà reçu notre demande d’accepter le transfert de chars Leopard 2 à l’Ukraine, a indiqué Mariusz Blaszczak sur Twitter, invitant du même coup Berlin à se joindre à la coalition de pays prêts à livrer de tels blindés au gouvernement Zelensky.

La Pologne espère maintenant une réponse rapide, a-t-il ajouté, dans un point de presse subséquent.

Une compensation financière sera demandée à l’Union européenne. Il s’agira là d’un autre test de bonne volonté, a déclaré pour sa part le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.

Mariusz Blaszczak sous la neige.

Le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, apparaît résolu dans sa volonté de livrer à Kiev des chars d’assaut construits en Allemagne, avec ou sans l’assentiment de Berlin. Photo: AP/Michael Probst

Berlin a de son côté confirmé la réception de la demande de Varsovie. Celle-ci sera étudiée avec l’urgence requise, conformément à la procédure prévue, a déclaré un porte-parole du gouvernement.

Le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a également assuré que la décision arriverait très bientôt.

En attendant, les pays alliés qui possèdent des chars Leopard peuvent déjà commencer à former des militaires ukrainiens en vue de leur utilisation, a-t-il indiqué mardi lors d’une conférence de presse aux côtés du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.

D’autres pays attendent la décision de Berlin

Officiellement, les accords conclus sur la vente de chars allemands interdisent l’exportation de ceux-ci vers un pays tiers. Varsovie assure toutefois être en pourparlers avec une quinzaine de pays pour décréter l’abandon unilatéral de cette clause.

En tout, une vingtaine de pays utilisent ces blindés tant convoités, dont l’Australie, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, la Finlande et la Norvège.

Le Canada, pour sa part, possède 82 chars Leopard 2, entreposés à Edmonton, Montréal et Gagetown. Justin Trudeau a déjà fait savoir que certains d’entre eux pourraient être envoyés en Ukraine.

Sa ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a également confirmé lundi avoir eu plusieurs conversations [sur ce sujet] avec des représentants du gouvernement allemand.

C’est très important que l’on s’entende entre alliés, et c’est pour cela que les conversations vont continuer, a-t-elle déclaré en point de presse, soulignant que le Canada avait déjà envoyé 200 véhicules blindés en Ukraine en plus d’acquérir pour elle un nouveau système de défense antiaérien.

Mélanie Joly en point de presse.

L’Allemagne doit-elle autoriser l’envoi de chars Leopard 2 en Ukraine? La question fait ces jours-ci l’objet de tractations diplomatiques, confirme la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly. Photo: Radio-Canada/Nick Iwanyshyn

En entrevue à D’abord l’info, sur ICI RDI, le colonel à la retraite Pierre St-Cyr a toutefois expliqué qu’il serait plus logique pour Ottawa de se concentrer sur sa mission de formation Unifier que d’envoyer en Ukraine des engins pouvant peser jusqu’à 60 tonnes chacun, ce qui représenterait selon lui un véritable casse-tête logistique.

Ce serait plus avantageux de prendre des chars qui sont déjà en Europe, comme [ceux] des Polonais, des Finlandais, et éventuellement, si l’Allemagne se décide, des chars allemands, a-t-il soutenu, mardi.

Berlin a en sa possession quelque 320 blindés de type Leopard 2, a confirmé mardi un porte-parole du ministère de la Défense au réseau CNN.

Le gouvernement Scholz divisé

La pression monte pour Berlin, alors que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré mardi que la livraison de chars Leopard 2 à Kiev laisserait une trace indélébile et n’apporterait rien de bon à la relation [russo-allemande].

La Pologne, de son côté, a prévenu lundi qu’elle serait prête à se passer de l’aval de l’Allemagne si celle-ci continuait à souffler le chaud et le froid – une « indécision » décriée par l’Ukraine. Kiev réclame 300 chars de combat de la part de ses alliés occidentaux.

Pressé de toute part, le gouvernement de coalition au pouvoir à Berlin apparaît divisé sur cette question.

Dimanche, la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock (écologiste), a indiqué que son pays ne s’opposerait pas à la requête polonaise, alors que le chancelier Olaf Scholz (social-démocrate) ne s’est pas encore prononcé.

Jeudi dernier, le ministre de la Défense, Boris Pistorius, avait également déclaré que la décision serait prise « dans les prochaines heures  ». Cinq jours plus tard, rien n’a bougé.

Boris Pistorius en point de presse.

Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a accédé à ses nouvelles fonctions jeudi dernier. Il rencontrait mardi le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Photo: Reuters/Annegret Hilse

Selon des analystes, Berlin s’entête à bloquer l’envoi des blindés de combat réclamés par Kiev par crainte d’une escalade militaire avec Moscou.

Cette hésitation au sujet du Leopard 2 n’a toutefois pas empêché les pays alliés d’annoncer vendredi de nouvelles livraisons d’armes substantielles à l’Ukraine.

Des médias comme le Wall Street Journal et l’agence Reuters rapportaient en outre mardi que Washington pourrait autoriser l’envoi de chars Abrams à Kiev, ce qui ne manquerait pas d’accentuer la pression sur Berlin.

Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse, Reuters et CNN

Livraison de chars à l’Ukraine : Varsovie prête à se passer de l’aval de Berlin

janvier 23, 2023

L’accès à de tels engins représenterait un gain considérable pour Kiev et ses soldats.

Un char d'assaut ouvrant le feu.

Varsovie pourrait faire don de 14 chars d’assaut Leopard à Kiev. Photo: Reuters/Kacper Pempel

La Pologne a prévenu lundi qu’elle était prête à se passer de l’aval de Berlin, qui n’a « pas encore » pris de décision sur la livraison de chars Leopard de fabrication allemande à l’Ukraine, laquelle les réclame avec insistance.

Le gouvernement allemand apparaît divisé sur la question. Jusqu’ici réticent à se prononcer, le chancelier Olaf Scholtz, à qui il appartient au final de trancher, se retrouve lundi sous une pression toujours plus forte, après que la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock a jugé dimanche soir que l’Allemagne était disposée à autoriser Varsovie à fournir ces blindés à Kiev.

En vertu de la législation allemande, un pays possédant des armements allemands doit demander l’autorisation de Berlin pour les transférer à un pays tiers.

Nous allons demander un tel accord, mais c’est une question secondaire, a réagi lundi le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki devant des journalistes.

« Même si nous n’obtenons pas leur accord [des Allemands], nous donnerons nos chars à l’Ukraine dans le cadre d’une petite coalition, même si l’Allemagne n’en fait pas partie. »— Une citation de  Mateusz Morawiecki, premier ministre de la Pologne

La Pologne, prête à livrer 14 Leopard à Kiev, est en discussions avec une quinzaine d’États à ce sujet. Le chef du gouvernement polonais a aussi estimé lundi que l’Allemagne disposait en tout de plus de 350 Leopard en exploitation et d’environ 200 autres en stock.

De nombreuses armées européennes possèdent des Leopard, un avantage considérable, car cela pourrait faciliter l’accès aux munitions et aux pièces de rechange et simplifier la maintenance, exigeante pour ce type de matériel.

Nous avons besoin de chars d’assaut – pas de 10 ou 20, mais de plusieurs centaines, a exhorté sur Telegram, peu avant les déclarations polonaises, le chef de cabinet de la présidence ukrainienne Andriï Lermak.

Aujourd’hui, chaque char en état de combattre doit se retrouver sur notre front. Car ceci n’est pas seulement le front ukrainien. Ceci est le champ de bataille où la civilisation affronte les marais de l’arriération et de la barbarie, a ajouté M. Lermak, à un moment où les Russes sont à l’offensive, dans l’est de l’Ukraine notamment.

Le gouvernement allemand divisé?

Dimanche soir, Annalena Baerbock a dit que l’Allemagne était prête à autoriser la Pologne à envoyer ces chars. Si on nous posait la question, nous ne nous opposerions pas, a dit la ministre écologiste, qui gouverne en coalition avec les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz et les libéraux. Mais, pour l’instant, la question n’a pas été posée par Varsovie.

Lundi, Steffen Hebestreit, le porte-parole du chancelier allemand, a reprécisé sa position au cours d’une conférence de presse : le gouvernement fédéral n’exclut pas que des chars Leopard soient livrés, il n’a pas encore décidé s’il allait le faire maintenant.

Après la récente décision de livrer des véhicules blindés prise par l’Allemagne, les États-Unis et la France, la question est de savoir si nous devrions faire tout de suite un pas qualitatif et fournir aussi des chars de combat. Et il y a certains pays qui estiment qu’il faut le faire, d’autres sont plus sceptiques ou réservés, a-t-il souligné.

Les chars lourds allemands Leopard 2 sont susceptibles d’avoir un impact significatif pour les forces ukrainiennes face au rouleau compresseur des troupes russes.

J’ai bien compris à quel point ces chars sont importants, nous en sommes pleinement conscients, a assuré Mme Baerbock.

Le chancellier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron en point de presse.

Le chancelier Olaf Scholz apparaît hésitant à permettre à ses alliés d’envoyer en Ukraine des chars d’assaut construits en Allemagne. Photo: Reuters/Benoit Tessier

De nouveau interrogé sur les livraisons de chars, dimanche à Paris, au cours d’une conférence de presse aux côtés du président français Emmanuel Macron, Olaf Scholz s’était montré évasif, répétant la nécessité d’agir en concertation avec les alliés de l’Ukraine.

La crainte d’une escalade militaire avec Moscou et les réticences de Berlin à assumer un leadership dans le camp occidental conduisent l’Allemagne, selon des analystes, à hésiter sur l’envoi de ces armes.

À l’occasion d’une réunion vendredi sur la base américaine de Ramstein en Allemagne, les alliés occidentaux de l’Ukraine avaient repoussé toute décision sur le sujet, suscitant l’irritation de Kiev qui a critiqué leur « indécision ».

Sur le terrain, un des principaux chefs des séparatistes de l’est de l’Ukraine, Denis Pouchiline, s’est affiché à Soledar, une localité dont Moscou a revendiqué la prise il y a plus d’une semaine.

S’exprimant lundi à la télévision russe, M. Pouchiline a confirmé que la ville était détruite.

Selon l’armée russe, la conquête de cette cité est une étape en vue d’encercler Bakhmout, que Moscou cherche à conquérir depuis l’été et où les deux camps sont engagés dans une féroce bataille. Selon M. Pouchiline, les combats s’y intensifient et les troupes russes avancent.

L’Ukraine n’a jusqu’à présent pas reconnu officiellement la perte de Soledar, affirmant continuer de combattre dans sa partie occidentale. Lundi encore, l’administration régionale relevait des hostilités actives près de Bakhmout et Soledar, sans autres détails.

Les séparatistes prorusses ont aussi annoncé s’être emparés de deux villages proches, Krasnopolivka et Dvouretchié.

Sur le front diplomatique, l’Estonie va expulser l’ambassadeur de Russie, une mesure de réciprocité après une décision similaire prise quelques heures auparavant par Moscou à l’égard de l’ambassadeur estonien.

Russes et Occidentaux ont multiplié les expulsions de diplomates ces dernières années, et plus encore depuis que les Russes ont lancé leur offensive contre l’Ukraine le 24 février 2022. Mais c’est la première fois que des ambassadeurs sont renvoyés dans leur pays depuis le début de la guerre.

Avec Radio-Canada par Agence France-Presse

Le couple franco-allemand se veut la « locomotive d’une Europe unie »

janvier 22, 2023

Lors d’une conférence de presse commune, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont affiché leur volonté de « refonder » l’Europe, malgré toutes leurs divergences.

Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont celebre ensemble a Paris le 60e anniversaire du traite de Versailles, avant de tenir une conference de presse.
Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont célébré ensemble à Paris le 60e anniversaire du traité de Versailles, avant de tenir une conférence de presse.© BENOIT TESSIER / POOL / AFP

Le président français et le chancelier allemand célébraient dimanche 22 janvier à Paris le 60e anniversaire du traité de Versailles. A cette occasion, ils ont affiché leur volonté de travailler ensemble au service de la « refondation » de l’Europe, y compris dans la réponse à apporter au plan massif de subventions à l’industrie américaine, sans cependant surmonter toutes leurs divergences, notamment sur la défense européenne.

Tous deux sont restés par ailleurs très évasifs sur leur intention de livrer ou non des chars lourds allemands Leopard et français Leclerc à Kiev, le chancelier étant particulièrement sous pression en la matière face aux demandes pressantes du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Deux nations « pionnières pour la refondation de notre Europe », selon Macron

A l’occasion du 60e anniversaire du traité de réconciliation entre les deux pays, alors que le Vieux Continent est replongé depuis onze mois dans la guerre, les deux dirigeants ont fait assaut de références à « l’amitié » et la « fraternité » franco-allemandes, clés de la « construction européenne » depuis six décennies.

« L’Allemagne et la France, parce qu’elles ont défriché le chemin de la réconciliation, doivent devenir pionnières pour la refondation de notre Europe », a insisté Emmanuel Macron dans un discours volontiers lyrique à la Sorbonne, décrivant les deux voisins comme « deux âmes dans une même poitrine ». « L’avenir, au même titre que le passé, repose sur la coopération de nos deux pays », « comme locomotive d’une Europe unie », capables de dépasser leurs « différences », a abondé le chancelier allemand, filant la métaphore de ce « moteur franco-allemand » qui souvent « ronronne doucement » mais qui ne marche que par la « ferme volonté de toujours transformer les controverses » en « action convergente ».

A l’issue d’un conseil des ministres franco-allemand à l’Elysée, les deux dirigeants se sont attachés à afficher tous les points de convergence et annoncé une avancée dans les infrastructures européennes d’hydrogène, avec l’extension du projet de pipeline franco-portugais-espagnol H2Med à l’Allemagne.

Ils ont ainsi défini une « ligne commune » en faveur d’une réponse européenne « ambitieuse et rapide » aux subventions industrielles américaines en matière de transition énergétique, a déclaré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse commune, sans préciser comment cet effort sera financé. Cette action doit reposer sur la « simplicité » et une « plus grande visibilité sur nos dispositifs d’aide », à ajouté le chef de l’Etat, à la manoeuvre ces derniers mois pour convaincre les pays européens, et notamment l’Allemagne, d’engager un plan tout aussi massif que celui des Etats-Unis pour éviter la désindustrialisation de l’Europe.

Concernant la livraison de chars Leclerc à l’Ukraine, « rien n’est exclu », a déclaré Emmanuel Macron, en soulignant que cela devait s’apprécier « collectivement », une antienne reprise par le chancelier. « La manière dont nous avons agi par le passé est toujours étroitement coordonnée avec nos amis et alliés et nous continuerons à agir en fonction de la situation concrète », a dit Olaf Scholz en référence notamment aux Etats-Unis et à la France.

Des points de divergence

Mais les deux dirigeants n’ont pas caché que leurs positions restées très éloignées sur un projet de bouclier antimissile européen que Berlin souhaite réaliser avec des technologies israéliennes et américaines déjà existantes alors que Paris plaide pour une solution européenne, sur la base d’un système franco-italien.

Le chancelier a réaffirmé qu’il fallait « absolument tenir compte de l’existant, sans devoir attendre trop longtemps pour nous procurer certains armements ». Le président français a lui dit souhaiter « dans les prochaines semaines » travailler avec l’Allemagne et la Pologne notamment pour tenter de faire émerger une « stratégie commune » et « d’aller vers le maximum de souveraineté technologique et industrielle » sur cette question.

En octobre, le conseil des ministres franco-allemand avait dû être reporté en raison de dissensions sur une série de sujets-clés, de l’énergie à la défense, qui ont éclaté au grand jour dans le sillage de la guerre menée par la Russie en Ukraine. Résultat, la rencontre entre les dirigeants des deux premières puissances de l’Union européenne, dont les tempéraments aux antipodes compliquent cette relation particulière où les liens personnels font souvent la différence, a été scrutée de près. D’autant qu’un parfum d’incompréhension flotte entre eux depuis qu’Olaf Scholz a succédé à Angela Merkel fin 2021, chacun s’agaçant des initiatives prises par l’autre sans consultation préalable.

La date des retrouvailles est hautement symbolique : soixante ans jour pour jour après la signature du Traité de l’Elysée par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, cet « acte fondateur » de la « réconciliation » entre deux pays « qui avaient été les plus âpres ennemis » mais « décidaient de devenir les plus étroits alliés », a dit Emmanuel Macron.

Par Le Point avec AFP

Prières en Allemagne et à Rome pour Benoît XVI, dans un état « stationnaire »

décembre 30, 2022
Prieres en Allemagne et a Rome pour Benoit XVI, dans un etat "stationnaire"
Prières en Allemagne et à Rome pour Benoît XVI, dans un état « stationnaire »© AFP/Archives/Vincenzo PINTO

L’ex-pape Benoît XVI, âgé de 95 ans et dont la santé s’est dégradée ces derniers jours, est dans un état « stationnaire », a indiqué vendredi le Vatican alors que les catholiques continuent de prier pour le théologien allemand.

« Actuellement, son état est stationnaire », a déclaré le chef du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni. « La nuit dernière, le pape émérite a pu bien se reposer. Et hier (jeudi) après-midi il a participé à la célébration de la messe dans sa chambre », a-t-il ajouté.

Le pape François avait annoncé mercredi que son prédécesseur était « gravement malade » et appelé à prier pour celui dont la renonciation en 2013 pour raisons de santé avait pris le monde par surprise. Une messe à son intention doit d’ailleurs être célébrée vendredi en fin d’après-midi à la basilique de Saint-Jean-de-Latran, à Rome.

« Sa santé s’est dégradée il y a environ trois jours. Ce sont ses fonctions vitales qui lâchent, y compris le coeur », avait précisé à l’AFP une source vaticane mercredi, ajoutant qu’aucune hospitalisation n’était prévue, la résidence de Benoît XVI disposant de l’équipement médical nécessaire.

François a lui-même rendu visite mercredi à Benoît XVI au monastère Mater Ecclesiae, lieu de résidence du pape émérite situé au coeur des jardins du Vatican.

En Allemagne, dans l’église Saint Oswald de Marktl am Inn, où l’ancien pape a été baptisé, une photo de Benoît XVI a été installée sur un trépied près d’un baptistère. Des photos de sa visite en 2006 dans le bourg tapissent les murs. Des badauds entrent de temps en temps dans le bâtiment blanc, coiffé d’un clocher noir.

L’un d’entre eux, Tobias Ferstl, 43 ans, a prié les yeux fermés plusieurs minutes devant le portrait de l’ancien souverain pontife.

« Je devais passer par ici, j’ai donc décidé de faire une halte sur le lieu de naissance du pape émérite », explique à l’AFP ce fervent catholique.

« Je ne ressens pas de grande tristesse ou d’étonnement, mais plutôt une gratitude », assure-t-il, quelques larmes dans les yeux, décrivant Benoît XVI comme « quelqu’un de doux ».

Messe à Rome

Sur la place Saint-Pierre de Rome, le flot de touristes et de pèlerins prenant des selfies devant le sapin de Noël et la crèche contrastait avec les quelques journalistes présents dans l’éventualité d’une annonce du Vatican.

« Il a été un grand pape, peut-être mal compris par une partie du monde catholique, mais il a servi l’Eglise. Il a fait des homélies et des écrits extraordinaires », a déclaré à l’AFP Carmelo Dellisanti.

Une messe à l’intention de l’ex-pape a été célébrée vendredi soir en la cathédrale Saint-Jean-de-Latran à Rome.

« Benoît XVI a toujours manifesté une grande confiance dans la providence. En tant que prêtre, théologien, évêque, pape, il a exprimé tout à la fois la force et la douceur de la foi », a rappelé dans son homélie le cardinal Angelo De Donatis, vicaire du diocèse de la capitale italienne.

Benoît XVI, dont le pontificat de huit ans (2005-2013) a été marqué par de multiples crises, a été rattrapé début 2022 par le scandale de la pédocriminalité dans l’Eglise.

Mis en cause par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles du temps où il était archevêque de Munich, il est sorti de son silence pour demander « pardon » mais a assuré ne jamais avoir couvert de pédocriminel.

« Je pense qu’il a vécu une période difficile en tant que pape, à cause du scandale de la pédophilie, et qu’il n’a jamais vraiment voulu être pape, donc il serait bien qu’il rejoigne le paradis, car il a fait son temps ici-bas », a confié Annika Hafner, une Allemande de 30 ans, place Saint-Pierre.

Joseph Ratzinger est apparu de plus en plus fragile ces derniers mois, se déplaçant en chaise roulante, mais continuant de recevoir des visiteurs. Les photos de sa dernière visite reçue, datant du 1er décembre, montrent un homme frêle et visiblement affaibli.

Sur la dernière vidéo publique de Benoît XVI, diffusée par le Vatican en août, on voit aussi un homme amaigri, muni d’un appareil auditif, ne pouvant plus parler mais au regard toujours vif.

Avec Le Point par AFP

Les autorités allemandes déjouent un coup d’État

décembre 7, 2022
Le prince menotté.

Le prince Heinrich XIII Reuss a été arrêté à Francfort. Photo : AP/Boris Roessler

La justice allemande a annoncé mercredi avoir déjoué des projets d’attentats d’un groupuscule d’extrême droite et complotiste qui voulait s’en prendre aux institutions démocratiques du pays et notamment au Parlement.

Au cœur de cette conspiration criminelle, selon la presse et le parquet : un descendant de la noblesse allemande, d’anciens militaires, une ressortissante russe et une ancienne députée d’extrême droite.

Ils comptent parmi les 25 personnes arrêtées au petit matin lors d’un vaste coup de filet dans tout le pays. La justice les soupçonne d’avoir fait des préparatifs concrets pour pénétrer violemment dans le Bundestag allemand, la chambre des députés à Berlin, avec un petit groupe armé, selon un communiqué du parquet.

Quelque 3000 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés et plus de 130 perquisitions ont été menées dans ce que les médias ont décrit comme la plus importante opération policière de ce type jamais menée en Allemagne.

Un hélicoptère devant un château.

Des milliers de policiers ont effectué mercredi des raids dans une grande partie de l’Allemagne contre des extrémistes présumés d’extrême droite qui auraient cherché à renverser le gouvernement lors d’un coup d’État armé. Photo : AP/Michael Probst

Les investigations en cours lèvent le voile sur l’abîme d’une menace terroriste, a commenté la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser.

La cellule démantelée était mue par des fantasmes de renversement violent et des idéologies conspirationnistes, a-t-elle ajouté.

Des insurgés connus

Sont cités par la justice comme meneurs présumés : Henri XIII P. R. et Rüdiger v. P..

Le premier, identifié par la presse allemande comme le Prince Reuss, descendant d’une lignée de souverains de l’État régional de Thuringe (est), est un entrepreneur septuagénaire, avec qui une partie de sa famille a pris ses distances.

Arrêté à Francfort, il possédait également un château près de Bad Lobenstein, dans le centre du pays, qui a fait l’objet d’une perquisition.

Le second est, selon les médias, un ex-lieutenant-colonel de la Bundeswehr. Commandant d’un bataillon de parachutistes dans les années 1990 et fondateur d’un commando d’Unité des forces spéciales (KSK), il a dû quitter l’armée allemande à la fin des années 1990 après avoir enfreint la loi sur les armes.

Est également mentionnée dans le communiqué du parquet une Russe Vitalia B., identifiée par la presse allemande comme la compagne de Henri XIII. Elle a, selon les procureurs, servi d’intermédiaire pour tenter de prendre contact avec les autorités russes en vue d’un éventuel soutien.

Toutefois, l’ambassade russe à Berlin, citée par les agences de presse d’État Ria Novosti et Tass, a démenti tout lien avec des organisations terroristes ou illégales en Allemagne.

Également arrêtée, une certaine Birgit M.-W.. Il s’agirait d’après la presse allemande de Birgit Malsack-Winkemann, juge et ancienne députée du parti d’extrême droite AFD qui siégeait au Bundestag entre 2017 et 2021.

Un groupe formé récemment

Outre les interpellations, 27 autres personnes sont visées par l’enquête, selon le parquet. Une arrestation a eu lieu en Autriche et une autre en Italie.

Fondé au plus tard fin 2021, le groupuscule avait pour objectif de venir à bout de l’ordre étatique existant en Allemagne et de le remplacer, un projet ne pouvant être réalisé que par l’utilisation de moyens militaires et de la violence contre les représentants de l’État, selon le communiqué du parquet de Karlsruhe, responsable des affaires concernant la sécurité de l’État.

Ses membres sont unis par un profond rejet des institutions de l’État et de l’ordre fondamental libéral et démocratique, et bien décidés à participer à son élimination, décryptent les procureurs.

Des milliers d’Allemands radicalisés

Les autorités allemandes ont classé ces dernières années la violence d’extrême droite au premier rang des menaces à l’ordre public, avant le risque djihadiste.

Au printemps, elles avaient démantelé un autre groupuscule d’extrême droite soupçonné d’avoir projeté des attentats et l’enlèvement du ministre de la Santé, à l’origine des mesures de restriction anti-COVID.

Cette nébuleuse se reconnaît dans le mouvement allemand dit des Reichsbürger (citoyens du Reich), qui ont pour point commun de rejeter les institutions, refusant les ordres de la police ou le paiement des impôts.

Sur les quelque 20 000 militants estimés de cette idéologie en Allemagne, une frange s’est radicalisée, intégrant notamment des négationnistes et envisageant le recours à l’action violente.

Dans le cas du groupe démantelé, les membres se référaient également aux théories de la mouvance QAnon, groupe conspirationniste d’extrême droite venu des États-Unis, selon le parquet.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Mondial 2022 : l’Espagne et le Japon en 8ᵉ, l’Allemagne éliminée

décembre 2, 2022

Au fil de l’évolution des scores, les quatre équipes du groupe E se sont, tour à tour, éliminées. La victoire de la Mannschaft n’a pas suffi.

L'Allemagne est eliminee du Mondial 2022.
L’Allemagne est éliminée du Mondial 2022.© GLYN KIRK / AFP

L’Espagne et le Japon se sont qualifiés pour les huitièmes de finale du Mondial et l’Allemagne a été éliminée jeudi 1er décembre à Doha à l’issue d’une soirée de folie. Le Japon affrontera la Croatie en huitièmes de finale et l’Espagne sera opposée au Maroc. Le Japon a battu 2-1 l’Espagne, quand même sauvée, et l’Allemagne a dominé en vain 4-2 le Costa Rica, éliminé aussi, mais les quatre équipes ont toutes été successivement qualifiées et éliminées au fil de l’évolution des scores.

Le Japon s’empare même de la première place du groupe. Un dénouement que peu auraient imaginé au tirage au sort, quand le duel entre l’Espagne et l’Allemagne était présenté comme le sommet des phases de poules.

L’Allemagne sauve l’honneur… mais quitte le Qatar

Un instant, alors que le Costa Rica avait brièvement pris l’avantage sur l’Allemagne sur un but contre son camp de Manuel Neuer (2-1), l’inimaginable a même semblé pouvoir advenir. Durant trois minutes, jusqu’à l’égalisation de Havertz (73), Espagne et Allemagne étaient virtuellement éliminées. Les Allemands se sont finalement imposés 4 à 2, mais ce fut une victoire pour l’honneur. Ils savaient qu’ils n’avaient plus leur destin entre les mains pour prix de leur défaite inaugurale contre le Japon (2-1).

Quatre ans et demi après le fiasco du Mondial 2018 en Russie, l’Allemagne a connu un nouveau naufrage en Coupe du monde, éliminée dès le premier tour au Qatar, une piteuse sortie qui fait tache à 18 mois de son Euro à domicile. Les dernières minutes de l’interminable temps additionnel du match entre l’Allemagne et le Costa Rica, jeudi, n’avaient plus aucun intérêt, et dans sa zone le sélectionneur allemand Hansi Flick avait compris : la victoire 4 à 2 de ses joueurs, bousculés par le Costa Rica, n’allait servir à rien, parce qu’à quelques dizaines de kilomètres de là, le Japon venait de battre l’Espagne.

Les coéquipiers de Manuel Neuer sont restés de longues minutes hagards sur le banc de touche, avant d’aller saluer les supporteurs allemands qui avaient fait le déplacement, puis regagner le vestiaire, tête basse, à nouveau humiliés sur la scène internationale. La célèbre formule de Gary Lineker « et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne » prend de plus en plus de plomb dans l’aile ces dernières années, puisque trois ans après l’incroyable fiasco russe, les Allemands avaient été éliminés de l’Euro 2021 par… l’Angleterre, dès les huitièmes de finale. Pour la première fois de son histoire d’après-guerre, ils avaient ainsi raté deux fois de suite les quarts de finale d’un tournoi majeur (Euro et Mondial), et la désillusion qatarie vient confirmer un déclin certain.

Et de fait, le Japon, surpris par le Costa Rica (1-0), a récidivé en prenant le meilleur sur l’Espagne grâce à des buts au retour des vestiaires de Ritsu Doan (48) et d’Ao Tanaka (51). Alvaro Morata avait ouvert le score pour l’Espagne (12). C’est la deuxième fois consécutive que la Mannschaft, quadruple championne du monde, sort dès les phases de poules. Un échec d’autant plus cuisant qu’il intervient moins de deux ans avant l’Euro en Allemagne.

L’Allemagne vise une légalisation en 2024 du cannabis récréatif

octobre 26, 2022
L'Allemagne vise une legalisation en 2024 du cannabis recreatif
L’Allemagne vise une légalisation en 2024 du cannabis récréatif© AFP/Archives/John MACDOUGALL

Le gouvernement d’Olaf Scholz s’est accordé mercredi sur un cadre de légalisation du cannabis à usage récréatif pour adultes qui ferait de l’Allemagne l’un des pays les plus libéraux d’Europe, sous réserve toutefois de l’aval européen.

La production et le commerce du cannabis seront placés sous « contrôle public » ainsi que l’achat et la possession « d’une quantité maximum de 20 jusqu’à 30 grammes » seront autorisés pour la consommation personnelle, a détaillé le ministre de la Santé Karl Lauterbach lors d’une conférence de presse.

L’usage par les moins de 18 ans continue d’être rigoureusement interdit.

« Si tout va bien, je pense que la légalisation pourrait intervenir en 2024 », a souligné le ministre social-démocrate en présentant la feuille de route approuvée en Conseil des ministres.

Tout dépendra toutefois de la Commission européenne.

« Nous sommes dans une phase où nous examinons si les grandes lignes que nous avons élaborées dans ce document sont compatibles avec le droit international et européen », a-t-il souligné.

Au cas où la Commission européenne n’accorderait pas son aval, le document n’aboutira pas à un texte de loi, a-t-il précisé, tout en se montrant relativement confiant de passer l’obstacle brusselois.

Enrayer le marché noir

Le ministre a justifié cette réforme par la volonté d' »obtenir une meilleure protection des enfants et des jeunes », jugeant la politique actuelle inefficace, dans un contexte d’augmentation de la consommation de cannabis.

Quelque 4 millions de personnes dans le pays ont consommé cette drogue dite douce l’an passé, dont le quart étaient âgées entre 18 et 24 ans, a-t-il souligné.

Dans le même ordre d’idée, le ministre de la Justice Marco Buschmann a estimé qu’une politique purement répressive avait « échoué ».

« C’est pourquoi nous voulons légaliser de façon responsable la consommation du cannabis. Cela veut dire, des produits de meilleure qualité et ainsi une protection sanitaire » et un soulagement pour la justice qui peut « se concentrer sur des choses plus importantes », a-t-il estimé sur son compte twitter.

Dans le détail, le document adopté mercredi prévoit « un contrôle public de la chaîne d’approvisionnement » en cannabis avec l’objectif de « garantir la protection sanitaire et d’enrayer la criminalité organisée ainsi que le marché noir ».

Il organise « la production, la livraison et le commerce de cannabis récréatif dans un cadre de licences contrôlées par l’Etat ». Il autorise aussi la culture de trois pieds de cannabis par adulte pour un usage personnel.

Sa vente sera « strictement contrôlée », les vendeurs n’auront pas le droit de faire de la publicité et l’emballage devra informer des risques et rester « neutre ».

« Nous ne voulons pas faire les même erreurs qu’avec l’alcool ou le tabac, car les jeunes et les enfants sont ceux qui réagissent le plus aux promesses de l’industrie publicitaire », a souligné le commissaire gouvernemental chargé des questions de drogue et d’addiction, Burkhard Blienert.

Le chiffres d’affaires tiré de la vente de cannabis à usage récréatif sera soumis à un impôt, et l’introduction d’une taxe spéciale de consommation (+taxe cannabis+) est également prévue, selon le document.

– Projet phare du gouvernement

Si le projet aboutit, l’Allemagne rejoindrait le club des rares pays à être allés jusqu’à légaliser cette drogue, comme Malte en Europe, ou le Canada et l’Uruguay sur le continent américain.

Aux Pays-Bas, pays pionnier, posséder, consommer et vendre jusqu’à cinq grammes de cannabis, est toléré depuis 1976 dans les « coffee shops ».

De nombreux Etats l’ont jusqu’ici dépénalisé, en renonçant aux peines de prison envers les consommateurs, ou ont admis seulement sa consommation à des fins médicales.

La légalisation de cette plante psychoactive est une réforme phare promise par la coalition entre sociaux-démocrates, Verts et Libéraux du FDP lors de sa formation en décembre, essentiellement à l’initiative de ces deux derniers partis.

Les sociaux-démocrates ont longtemps été contre. M. Lauterbach a lui-même déclaré avoir changé sa position au cours des deux dernières années.

L’opposition conservatrice reste elle globalement opposée.

Le ministre de la Santé bavarois Klaus Holetschek a qualifié l’initiative du gouvernement de « signal dangereux pour toute l’Europe », disant craindre qu’une légalisation n’attire en Allemagne des fans de cannabis en provenance d’autres pays européens ».

Par Le Point avec AFP

Hommage aux légendes africaines : Melane Nkounkolo représente le Congo

septembre 23, 2022

La grande rencontre interculturelle et intergénérationnelle organisée par la diaspora africaine se tiendra le 24 septembre à Cologne, en Allemagne. Elle mettra en avant la richesse des grandes légendes de la musique africaine qui constitue l’un des facteurs du développement du continent.

L’affiche de l’événement/DR

Melane Nkounkolo partagera le podium avec des artistes africaines comme la diva Queen Eteme, marraine de la soirée; Elvis Kemeyo; Charlotte Dipanda; Carole Bakota; Christian Bakotessa et Flore de Lille. Papa Wemba, Manu Dibango, Fela Ramson Kuti, Miriam Makeba, Mory Kante font partie de ces légendes qui seront honorées à l’occasion.  

Par cette initiative, les organisateurs veulent les immortaliser. L’Afrique, comme l’indiquent les organisateurs, possède des incroyables talents qui ont su traverser ses frontières et s’imposer à l’international. Avec leurs voix, leurs immenses talents et leurs messages, leurs chansons ont su toucher les cœurs de millions de gens, tout en valorisant la musique afro sur le continent africain et ailleurs.

Ces légendes ont, par leurs œuvres, dénoncé les injustices sociales, la misère des peuples et la mauvaise gouvernance, tel est le cas de la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba, dite Mama Africa, une militante politique, connue dans tout le continent et dans le monde entier, qui a utilisé sa musique pour dénoncer le régime de l’apartheid et valoriser l’Afrique.

Ces artistes remarquables ont su faire apprécier la musique africaine au public occidental. Aujourd’hui, en Europe, en Asie, en Amérique, il y a presque autant d’artistes qui puisent dans le gisement sonore de ces grandes légendes. Si l’Afrique a eu du mal à s’imposer sur la scène internationale au plan politique, ses mélodies n’ont pas besoin de visa pour traverser les frontières.

Révélée grâce à sa présence sur les plateformes musicales de Youtube, la chanteuse congolaise Melane Nkounkolo trace sa route et fait parler d’elle. De 8 à 14 ans, elle a pratiqué la musique dans une chorale, a fréquenté une école de musique avant d’être chanteuse en studio ou vocaliste de groupes de Cologne, Essem, Düssel Dorf et d’autres grandes villes environnantes. Ses premières écoutes musicales seront celles de la musique du pays d’accueil de ses parents venus en Allemagne pour leurs études dans les années 1980. La découverte de la musique de son pays d’origine se fera grâce à des vidéocassettes ramenées par un ami de la famille du Congo et de l’Angola. L’artiste découvre les exploits musicaux et scéniques de Pépé Kallé, Papa Wemba, Tshala Mwana, Madilu Système, Djuna Djanana, Patience Dabany.

Avec Adiac-Congo par Cissé Dimi

« Des poissons morts partout » : crainte de désastre environnemental en Europe

août 13, 2022
Des poissons morts.

Des poissons morts flottent à la surface de la rivière Oder. Photo : Reuters/Cezary Aszkielowicz/Agencja Wybo

Des milliers de poissons flottent sans vie sur la rivière Oder, qui coule en Allemagne et en Pologne, laissant craindre un « désastre » pour l’environnement tandis que la population locale est appelée à rester éloignée de ces eaux.

Ces bancs de poissons affluant, ventre en l’air, sur les rives proches de la ville de Schwedt, dans l’est de l’Allemagne, ont probablement été portés par le courant à partir de la Pologne où les premiers cas ont été signalés dès le 28 juillet par des habitants de la région et des pêcheurs.

Des poissons morts flottent à la surface d'une rivière.

Des poissons morts flottent à la surface de la rivière Oder à Krajnik Dolny, en Pologne près de la frontière allemande. Photo: Reuters/Annegret Hisle

Des responsables allemands, pris par surprise par leur arrivée en masse, ont accusé les autorités polonaises de ne pas les avoir informés.

La ministre allemande de l’Environnement, Steffi Lemke, a exigé une enquête exhaustive afin de déterminer les causes de ce désastre environnemental.

En Pologne, le gouvernement populiste de droite s’est retrouvé sous le feu des critiques pour ne pas avoir réagi plus tôt.

Le premier ministre Mateusz Morawiecki a assuré samedi avoir été informé le 9 ou 10 août de la pollution. Il est évident que j’ai appris cela trop tard.

Au départ, tout le monde a pensé qu’il ne s’agissait que d’un problème local, avait-t-il déclaré sur son balado hebdomadaire vendredi.

« L’échelle de la pollution est très grande, suffisamment grande pour dire que l’Oder aura besoin d’années entières pour retrouver son état naturel. »

Debout au bord de l’eau, Michel Tautenhahn, chef adjoint du parc national de la vallée de la Basse-Oder, regarde, consterné, en direction de la rivière, qui forme une frontière naturelle entre la Pologne et l’Allemagne.

Nous sommes côté allemand. Nous avons des poissons morts partout, dit-il à l’AFP.

Je suis profondément choqué… J’ai l’impression de voir des décennies de travail ruiné. […] L’eau c’est notre vie, dit-il, ajoutant qu’une foule d’autres animaux aquatiques tels que les moules ont également succombé.

Les poissons, c’est juste la partie émergée de l’iceberg, assure-t-il.

Quatre hommes debout sur la rive d'une rivière observant des poissons morts.

Des gens regardent des poissons morts sur les rives de l’Oder. Photo : Reuters/Cezary Aszkielowicz/Agencja Wybo

L’Oder est une rivière considérée comme relativement propre depuis de nombreuses années, abritant une quarantaine d’espèces de poissons.

De nombreux poissons – certains longs de quelques centimètres, d’autres de près de 40 centimètres – flottent désormais sans vie sur la rivière. Parfois, on en voit quelques-uns battre la queue et se retourner avec peine pour essayer de nager.

En quête de réponses

Les autorités estiment que les poissons ont probablement été empoisonnés.

Leur mort est atypique, explique Axel Vogel, ministre de l’Environnement du Land de Brandebourg, jugeant que des tonnes de poissons ont déjà sans doute péri.

La mort des poissons est souvent causée par la distorsion des niveaux d’oxygène quand le niveau de l’eau est trop bas, explique-t-il.

« Mais nous avons noté une augmentation du niveau d’oxygène depuis plusieurs jours, ce qui indique qu’une substance étrangère a été introduite et a provoqué tout ça. »

Des tests sont en cours en Allemagne afin d’établir la nature de cette substance. Les autorités ont d’ores et déjà fait état de signes indiquant des niveaux extrêmement élevés de mercure.

D’autres tests préliminaires publiés vendredi soir ont révélé un taux de salinité inhabituellement élevé. D’autres résultats sont attendus sur la présence éventuelle de métaux lourds ou de mercure.

En Pologne, le parquet a été saisi de l’affaire, alors que l’indignation grandit dans le pays. Le chef du gouvernement a limogé vendredi deux responsables des eaux et de la protection de l’environnement, à qui il a reproché une action trop lente.

Samedi, la police polonaise a offert une récompense de 210 000 euros pour trouver l’auteur de la pollution.

Sur les bords de l’Oder en Allemagne, M. Tautenhahn s’inquiète pour l’avenir. Si c’est du mercure, il va rester là pendant longtemps, dit-il, rappelant que ce métal ne se désintègre pas et pourrait rester de longues années dans les sédiments.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse