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Présidentielle à São Tomé-et-Principe, habitué à l’alternance

juillet 18, 2021
Une électrice vote à São Tomé-et-Príncipe, le 17 juillet 2016. Image d’illustration.

São Tomé-et-Principe élit dimanche son nouveau président de la République, dans un pays considéré comme l’un des modèles de démocratie parlementaire en Afrique, habitué aux alternances politiques pacifiques.

Ils sont 19 candidats – un record pour l’archipel – à tenter de succéder pour cinq ans à Evaristo Carvalho, élu en 2016 au terme d’un scrutin rocambolesque, qui ne se représentait pas. Les bureaux de vote ont ouvert au petit matin dans la capitale São Tomé, a annoncé Fernando Maquengo, le président de la Commission nationale électorale (CEN), pour ce scrutin au suffrage universel direct à deux tours.

Dans ce pays de quelque 210 000 habitants, colonie portugaise jusqu’en 1975, le président n’a qu’un rôle honorifique, de représentation et de promulgation des textes, l’essentiel du pouvoir exécutif dans ce régime parlementaire revenant au Premier ministre. Ce poste est occupé par le social-démocrate Jorge Lopes Bom Jesus depuis qu’une coalition socialiste a remporté les législatives de 2018 contre le parti de centre-droit alors mené par l’ancien Premier ministre Patrice Emery Trovoada.

Nombreux candidats indépendants

Après 15 années d’un régime marxiste au parti unique, São Tomé-et-Principe s’est ouvert au multipartisme en 1991. Après plusieurs tentatives de coups d’État, dont les dernières en 2003 et 2009, le régime parlementaire s’y est affirmé et a permis plusieurs alternances au pouvoir entre les deux grandes forces qui animent la vie politique : l’Action indépendante démocratique (ADI, centre-droit) et le Mouvement pour la libération de São Tomé-et-Principe (MLSTP, centre-gauche, ancien parti unique).

Le MLSTP, au pouvoir depuis 2018 grâce au soutien d’autres partis de gauche ou centre-gauche, présente dimanche aux électeurs Guilherme Posser da Costa, 68 ans, ancien chef du gouvernement et trois fois ministres des Affaires étrangères. Mais cinq autres membres de sa formation se présentent contre lui comme candidats indépendants. Parmi eux, Elsa Pinto, ancienne ministre des Affaires étrangères, Jorge Amado, ancien président du parti ou encore Maria das Neves, ancienne Première ministre qui avait porté les couleurs du parti à la présidentielle de 2016.

Le président de l’Assemblée nationale, Delfim das Neves, dont le Parti de la convergence démocratique (PCD) appartient à la coalition gouvernementale, est également candidat. De l’autre côté de l’échiquier, Carlos Vila Nova porte les couleurs de l’ADI,  devenu principal parti de l’opposition en 2018.

Corruption

Certains candidats ont fait campagne en dénonçant la corruption qui afflige selon eux le pays. Dans son rapport 2020 sur l’Indice de perception de la corruption dans le monde, l’ONG Transparency International a classé São Tomé-et-Principe au 66e rang sur 180 pays.

Le pays dépend à environ 90% de l’aide internationale pour ses investissements d’infrastructures et ses importations de produits finis. Ses principaux revenus propres sont issus des exportations de cacao, de café, ainsi que du tourisme. L’agriculture vivrière sur des terres très fertiles et irriguées par des pluies abondantes, ainsi que la pêche artisanale assurent cependant une grande partie de la nourriture quotidienne.

Par Jeune Afrique avec AFP

Côte d’Ivoire: Henri Konan Bédié rompt avec la coalition présidentielle

août 10, 2018

 

Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, le mercredi 8 août 2018. © DR / Présidence ivoirienne

 

Au lendemain de sa rencontre avec Alassane Ouattara, le président du PDCI annonce sa sortie du projet de parti unifié et met fin à son union avec le parti au pouvoir.

L’heure de la rupture est arrivée entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Malgré leurs profonds différends, les tensions et les ressentiments, ces derniers mois, les deux hommes avaient eu à cœur de maintenir les apparences de leur union. C’en est désormais terminé. Au lendemain de leur rencontre glaciale et expéditive d’une petite quinzaine de minutes, mercredi 8 août, à la résidence du chef de l’État, à la Riviera, un quartier d’Abidjan, le chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a acté leur divorce dans un communiqué.

« Précipitation »

Dans ce texte ferme et virulent, Henri Konan Bédié dénonce la constitution du parti unifié lors d’une Assemblée générale qui s’est tenue le 16 juillet, auquel il avait refusé de s’associer. Il regrette la forme, estimant que c’était théoriquement à lui, en tant que Président de la conférence des Présidents du Rassemblement des Houphouëtises pour la démocratie et la paix (RHDP), de convoquer ce rendez-vous, mais aussi le moment choisi, dénonçant une « précipitation ».

Henri Konan Bédié annonce ainsi « se retirer du processus de mise en place d’un parti unifié », et « prendre acte » du départ de ses alliés de leur groupement politique commun. Il dit aussi « se réserver le droit de promouvoir » une nouvelle plate-forme. Selon nos informations, l’ancien parti unique travaille en effet activement à la mise sur pied d’une alliance avec d’autres partis politiques, ainsi qu’avec des mouvements de la société civile.

« L’alternance », soit un soutien à son candidat en 2020, est désormais non négociable

Ce projet de parti unifié n’a cessé de renforcer les tensions car, avec lui, ce sont les divergences autour de la prochaine présidentielle ivoirienne qui se sont trouvées exacerbées. Avant toute nouvelle union, Henri Konan Bédié exigeait des gages de la part de son allié. « L’alternance », soit un soutien à son candidat en 2020, est désormais non négociable.

Lui qui estime avoir été « spolié » de plusieurs centaines de milliers de voix en 2010, n’a pas oublié qu’il s’est alors résigné à soutenir Alassane Ouattara. Il ne cesse également de rappeler le sacrifice fait lorsqu’à Daoukro, en 2014, il appelé son parti à se ranger dès le premier tour derrière ADO, renonçant ainsi à présenter un candidat. Et exige aujourd’hui que son allié soit prêt aux mêmes gestes. En vain.

Recomposition

Le président ivoirien a répété à plusieurs reprises qu’il voulait « que tous ceux qui le souhaitent soient candidats », et que soit choisi « le meilleur d’entre nous ». Des positions en apparence irréconciliables, qui ont créé de fortes secousses au sein même du PDCI. Certains cadres de l’ancien parti unique ne cachent pas leur adhésion au projet de parti unique d’Alassane Ouattara.

Pour le Sphinx, c’en est ainsi fini de l’alliance créée en 2005, à Paris, face à Laurent Gbagbo. Ouattara et Bédié, les deux alliés qui depuis 2011, ont conquis et exercé le pouvoir, sont désormais rivaux. Ces deux hommes à l’histoire commune tumultueuse ont vu leur relation se dégrader cette dernière année. Et ces dernières semaines, ils ne se parlaient presque plus.

C’est donc face à face que le PDCI et le RHDP feront campagne dans les prochaines semaines en vue des élections municipales et régionales qui doivent se tenir le 13 octobre prochain. Un scrutin qui sera observé avec un intérêt particulier. Après la libération de Simone Gbagbo, mercredi, le paysage politique ivoirien est en pleine recomposition.

Jeuneafrique.com par

Côte d’Ivoire: Soro,  » témoin » de la promesse d’alternance entre Ouattara et Bédié

mars 19, 2018

Le secrétaire général du PDCI assure qu’un « pacte » a été conclu en 2014 entre Bédié et Ouattara pour assurer une alternance. Un « témoin » aurait même été présent : Guillaume Soro.

Les tensions restent vives entre le Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié.

Lors d’un meeting à Yamoussoukro, le 10 mars, Maurice Kakou Guikahué, le secrétaire exécutif du PDCI, a assuré qu’un homme pouvait mettre fin aux disputes qui minent les relations entre ces deux formations, unies depuis 2005 au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP).

« 2015, c’est Ouattara. 2020, c’est le PDCI. Il y a bel et bien eu promesse d’alternance entre Bédié et Ouattara. Le moment venu, le président Bédié vous dira le lieu où cette promesse a été faite et le nom du témoin de cette scène », a-t-il déclaré.

Le « pacte » de Daoukro

Selon les informations de Jeune Afrique, ce « pacte » a été conclu à Daoukro peu avant le 17 septembre 2014, date à laquelle Bédié appela ses partisans à se ranger derrière Ouattara dès le premier tour de la présidentielle de 2015, assurant qu’en échange le RDR se rallierait en 2020 au candidat du PDCI.

Arrivé dans la ville natale du « Sphinx » le 14 septembre 2014, ADO est reçu à dîner dans sa résidence. Trois hommes sont autour de la table : Bédié, Ouattara, et… Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale.

Préférant rester en petit comité, Bédié prie Hamed Bakayoko, alors ministre de l’Intérieur, de quitter les lieux. Dans son antichambre, et en présence de Soro, le chef du PDCI remet à Ouattara le texte de son discours du 17, dans lequel il évoque la promesse d’alternance.

Après l’avoir lu, le chef de l’État ne demande ni ajouts ni suppressions. Dans son esprit, les deux partis auraient fusionné avant 2020. La question se serait donc posée différemment…

Jeuneafrique.com

RDC: « Les Congolais debout », Sindika Dokolo lance un « mouvement citoyen » pour « l’alternance en 2017 »

août 10, 2017

Page d’accueil du « mouvement citoyen » « les Congolais debout », lancé par l’homme d’affaire Sindika Dokolo. © DR

L’homme d’affaires congolais et gendre du président angolais José Eduardo dos Santos lance, ce jeudi, un « mouvement citoyen » pour « sauver la RDC en 2017 ».

Il apparaît sur fond blanc, et avec une musique allant crescendo. Avec une vidéo de deux minutes taillée pour les réseaux sociaux, l’homme d’affaires congolais Sindika Dokolo a lancé ce jeudi 10 août un « mouvement citoyen » baptisé « Les Congolais debout », pour « l’alternance en 2017 ». « Si, comme nous, vous pensez que la RDC souffre d’avoir été trahie par ses dirigeants, devenez un Congolais debout », clame-t-il encore.

« L’objectif est de créer un mouvement non-violent capable de conscientiser les Congolais, explique Cédric Mala, un de ses coordonnateurs, qui apparaît dans la vidéo. À terme, nous organiserons des manifestations pacifiques et des sit-in à Kinshasa. Le mouvement a mis en ligne une plateforme pour recueillir les adhésions. « Nous comptons nous appuyer sur notre maîtrise des nouvelles technologies et du marketing en ligne », ajoute Cédric Mala.

Ce mouvement se veut ouvert aux membres de tous les partis politiques et à toutes les organisations de la société civile. Sur la vidéo de lancement, on peut notamment reconnaître le député d’opposition André-Claudel Lubaya ou encore l’abbé Joseph Lukelu.

Sindika Dokolo est, depuis le début de l’année 2017, ouvertement critique envers le président Joseph Kabila, dont le dernier mandat constitutionnel a expiré en décembre 2016, sans que des élections n’aient été organisées pour lui désigner un successeur.

Initiatives citoyennes

Il est également l’époux d’Isabel dos Santos, considérée comme la femme la plus riche d’Afrique. Fille du président angolais José Eduardo dos Santos, elle dirige la société pétrolière d’Etat Sonangol. Mais Sindika Dokolo assure que son militantisme se fait indépendamment de sa famille. Il ne cache pas, en revanche, sa proximité avec l’homme d’affaire et opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle congolaise.

Ce n’est pas la première initiative du genre en RD Congo : les mouvements citoyens Lucha, fondée à Goma, et Filimbi, créé à Kinshasa, tentent déjà de mobiliser les Congolais dans une mouvance non-partisane pour mettre la pression sur le pouvoir. Confronté à la répression des autorités, ils ont pour l’instant eu un succès limité.

Jeuneafrique.com par

Présidentielle au Gabon : l’étonnant communiqué du PS français

août 29, 2016

 

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste français. © Michel Euler/AP/SIPA

Le dépouillement en cours du vote pour la présidentielle au Gabon n’a pas empêché le Parti socialiste français de prendre position dimanche pour l’un des deux principaux candidats. Un communiqué au ton inhabituel.

Alors que la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) poursuit ses opérations de compilation pour départager l’opposant Jean Ping et le président sortant Ali Bongo Ondimba, le Parti socialiste français a jeté un pavé dans la marre à travers un communiqué publié dimanche 28 août.

La rue Solférino a choisi son camp dans un texte au ton inhabituel. Extrait : « Voilà plus d’un demi-siècle que la famille Bongo gouverne le Gabon. Une alternance serait signe de bonne volonté et un exemple ». Piqué au vif, le camp du président sortant joue la pondération et ne veut pas sur-réagir.

« Abusé » par la communication de Jean Ping ?

Un conseiller d’Ali Bongo fulmine. « Nous n’acceptons pas et nous n’accepterons plus que l’on nous traite comme une colonie. Le Parti socialiste français a une échéance électorale à préparer en France. Qu’il s’en occupe avant de se préoccuper des élections gabonaises ».

D’autres proches du président sortant recommandent la retenue, estimant les responsables socialistes « abusés » par la stratégie de communication des partisans de Jean Ping. Un communiqué du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir) devait intervenir dans l’après-midi de lundi pour répliquer au PS. Quant aux résultats du scrutin, ils sont attendus mardi à 17 heures.

Jeuneafrique.com par Georges Dougueli, Envoyé spécial à Libreville

Docteur Mukwege : « L’alternance est possible en RDC, sans esprit de revanche »

juillet 25, 2016

Le docteur Denis Mukwege, à l’Est de la République démocratique du Congo.

Le docteur Denis Mukwege, à l’Est de la République démocratique du Congo. Crédits : STRINGER / AFP
Médecin engagé, le célèbre gynécologue congolais reste inflexible sur le respect de la Constitution, réclame la tenue de l’élection présidentielle le 27 novembre et plaide pour une « alternance démocratique ». Sauf que l’élection présidentielle n’a jamais été aussi incertaine et que le président Joseph Kabila et son entourage proposent de retarder la tenue du scrutin. C’est le fameux « glissement » dénoncé par l’opposition et par la société civile dont les jeunes de Filimbi (sifflet en swahili) et du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).

Samedi 23 juillet, le gynécologue ayant soigné des milliers de victimes de violences sexuelles dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) a dénoncé le harcèlement policier et judiciaire dont sont victimes ces activistes lors d’une marche organisée à Bukavu (Est du pays). Filimbi l’a d’ailleurs nommé « ambassadeur des citoyens » en lui remettant un flambeau forgé, un sifflet et un carton rouge. Une nouvelle responsabilité pour cet homme sans parti que certains aimeraient voir succéder à Joseph Kabila.

Que représente pour vous cette nouvelle nomination par Filimbi ?

C’est une tâche lourde, avec toutes les difficultés que les jeunes rencontrent aujourd’hui en RDC. Je dois porter leur cause qui est juste. Car cette jeunesse veut se battre, trouver des solutions, s’engager pour le pays. Et je n’ai d’autre choix que m’engager à leurs côtés pour construire l’avenir de cette jeunesse congolaise.

Quel rôle allez-vous jouer concrètement en RDC, voire à l’étranger ?

L’éveil de la conscience, pour moi, est capital. Si la population congolaise peut prendre conscience de tout le potentiel que nous avons en RDC – que ce soit le potentiel humain, les ressources naturelles – elle pourra tout simplement réaliser qu’il n’est pas acceptable que les Congolais vivent dans la situation qu’ils connaissent aujourd’hui.

Qu’allez-vous faire personnellement en tant qu’« ambassadeur des citoyens » ?

La priorité, c’est amener la population à comprendre qu’elle doit réclamer ses droits et que si elle ne les défend pas, il n’y a personne qui va les lui donner en cadeau. C’est mon devoir de contribuer à convaincre la population que la Constitution qu’ils ont votée doit être respectée pour ne pas risquer de sombrer une nouvelle fois dans la violence. L’alternance est possible sans esprit de revanche ou de destruction.

Nous sommes prêts à discuter avec aussi bien l’opposition qu’avec la majorité. J’appelle tout le monde à la responsabilité individuelle. Ce dont on a besoin aujourd’hui, c’est d’un changement du système, et pas seulement du changement d’un individu. Il nous faut une révolution morale, une révolution des mentalités, sans violence.

Est-ce pour vous un virage politique, ce que vous avez toujours refusé jusque-là ?

C’est d’abord une action citoyenne. Ce n’est pas de la politique, c’est participer à la gestion de la nation en fédérant des organisations de la société civile dans l’espoir d’établir une feuille de route qui sera ensuite soumise au pouvoir comme à l’opposition.

Filimbi est une plateforme jugée subversive par Kinshasa. Craignez-vous qu’on vous assimile à Filimbi et qu’on vous considère comme subversif aussi ?

Si recevoir un flambeau des jeunes devient subversif, alors ce mot « subversion » perd aussi sa valeur, ça n’a plus de sens ! Sincèrement, j’ai insisté avec les jeunes : il ne faut jamais être hors-la-loi. Lorsque les jeunes réclament qu’une Constitution soit respectée, qu’est-ce qu’il y a de plus normal ?

Lire aussi : Le réquisitoire du docteur Mukwege contre « la barbarie » dans l’est du Congo-Kinshasa

Comment allez-vous concilier votre engagement en faveur des femmes et votre nouvelle fonction d’« ambassadeur des citoyens » ?

S’il n’y a pas la paix, les femmes ne seront pas non plus en paix. Pour moi, les deux sont liés. Les jeunes ne veulent plus voir le sang de leurs parents ou de leurs frères couler une nouvelle fois inutilement. Pour moi faire un plaidoyer pour la paix, c’est continuer à faire ce que j’ai toujours fait.

Vous êtes célèbre à l’étranger mais encore relativement peu connu en RDC.

C’est ça qui fait la force du prix que les jeunes de Filimbi m’ont octroyé. C’est un prix qui veut tout simplement dire : « Nous vous connaissons en RDC ! » C’était très émouvant de recevoir un prix au Congo et pas à l’étranger. Je suis fier de voir que ce prix vient du Congo et que ce sont les jeunes qui me l’ont donné : ça donne de l’espoir. Je crois que les jeunes sont en train de prendre les choses en main pour le bien-être de tous.

Lire aussi : Moïse Katumbi : « Si Joseph Kabila ne veut pas partir, le peuple congolais sortira »

Est-ce que le dialogue que propose le président Joseph Kabila pour des élections crédibles et apaisées vous semble être une bonne initiative ?

Ce n’est pas un dialogue d’une semaine qui va permettre que ces élections soient organisées. Ouvrons les yeux et arrêtons d’être naïfs ! S’il y a des gens qui veulent aller au dialogue, qu’ils aillent au dialogue, mais il y a les délais constitutionnels qu’il faut respecter. Et il faut que cette élection se tienne. Je veux croire que si la communauté internationale continue à insister sur l’organisation des élections dans les délais constitutionnels, c’est que c’est possible. Il faut le vouloir.

Lire aussi : Ces Congolais qui rêvent de voir « l’homme qui répare les femmes » devenir président

Certains souhaitent une transition et citent votre nom pour la diriger.

Commencer à ouvrir des brèches de la transition, c’est en fait favoriser tout simplement le désordre. Aujourd’hui, il y a lieu de prévenir ce désordre simplement en organisant les élections.

Quel bilan faites-vous de l’ère Joseph Kabila ?

Quand il est arrivé au pouvoir [en 2001], il est vrai que le pays était complètement déchiré et il y avait une balkanisation de fait. Il a réunifié le pays, il faut reconnaître quand même que c’est très positif. Mais dix ans après, ce qui se passe à l’Est montre bien qu’il y a des limites qui ont été atteintes. Il n’a pas pu mettre fin aux groupes armés. Et ce qu’il n’a pas réussi à faire depuis 2001, il ne pourra le faire durant ces quelques mois de prolongation qu’il veut imposer au pays.

Lire aussi : #JesuisBeni : les Congolais mobilisés pour en finir avec les massacres au Kivu

Des opposants, des militants, notamment de Lucha et Filimbi, ont été emprisonnés après avoir demandé le respect de la Constitution. Et Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle, dit être la cible de procès politiques. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

C’est dramatique d’arrêter quelqu’un juste parce qu’il a défendu une opinion. Il faut vraiment que cela cesse. On ne peut pas exercer la démocratie si on n’a pas le droit de s’exprimer librement. Dans notre Constitution, c’est très clair. Si des citoyens sont arrêtés parce qu’ils ont donné leur opinion, je trouve que ce n’est pas du tout normal et il faut pouvoir le dénoncer avec force. Nul n’est au-dessus de la loi, mais il faut que cette loi puisse s’appliquer à tous de façon équitable. Il ne faut pas commencer par arrêter les gens et puis donner une grâce présidentielle. Il faut tout simplement ne pas arrêter les innocents.

Présidentielle au Tchad: L’opposition refuse la « victoire » de Déby et dit « L’alternance c’est maintenant » !

avril 29, 2016

« On n’organise pas une élection pour la perdre », avait dit le président congolais, Pascal Lissouba, avant d’être chassé par les armes de la manière qu’on sait. On prête, aussi, cette expression à l’Ivoirien, Laurent Gbagbo, qui, lui aussi, a subi le même sort. Au Tchad, les choses se présentent, un peu, différemment. Certes, Idriss Déby Itno n’a plus une armée très soudée autour de sa personne, mais, il bénéficie, encore, de quelques appuis extérieurs, notamment, en France. Sauf que son ami, François Hollande, a ses propres problèmes domestiques à régler, sans même parler de la présidentielle de l’année prochaine à laquelle les Français lui demandent, par sondages interposés, de ne pas se présenter. Le comble pour un homme politique ! Ce qui est arrivé à Sarkozy arrivera-t-il à Hollande ?

Idriss Déby Itno devra, donc, se débrouiller seul, avec ses amis du lobby militaire français, qui pourront, toujours, l’aider en sous-main. Sans l’accord formel des politiques. Mais, cela ne suffira plus. La coupe est pleine et les Tchadiens n’en peuvent plus des excès de Déby que ses compatriotes se plaisent à appeler « sultan ». C’est dire comment sa gouvernance familiale et clanique provoque des dégâts dans la société au point où la militarisation de son régime ne laissant aucune place à la libre expression, les Tchadiens sont obligés de lui coller de simples étiquettes qui en disent long sur la façon dont ils le perçoivent. A noter que Déby occupe les fonctions de président en exercice de l’Union africaine, en ce moment. Autrement dit, c’est à lui de régler les conflits qui pourraient survenir à tout moment dans l’un des 54 pays africains. Alors que lui-même est empêtré dans la fraude électorale que l’opposition veut sanctionner, comment peut-il assurer son mandat à la tête de l’organisation ?

Parlant, justement, de cette opposition, six de ses représentants, tous, candidats malheureux à l’élection présidentielle du 10 avril gagnée, au premier tour, par Déby, ont, aujourd’hui, demandé au Conseil constitutionnel l’invalidation du scrutin en raison d’irrégularités.

« Nous avons adressé une demande d’invalidation du scrutin du 10 avril auprès du président du Conseil constitutionnel. Les irrégularités relevées pendant le déroulement, pendant le dépouillement et les compilations suffisent à elles seules pour invalider ce scrutin », a affirmé l’ancien premier ministre, Joseph Djimrangar Dadnadji.

Le président Déby a remporté 61,56% des voix contre seulement 12,80% au chef de l’opposition Saleh Kebzabo, selon les résultats provisoires annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), qui doivent être confirmés par le Conseil constitutionnel. Dès le lendemain de la présidentielle, l’opposition avait qualifié le scrutin de « hold-up électoral ».

Après vérification des procès-verbaux par ses militants, dans N’Djamena, les sept régions du Sud très peuplées et l’Ouddai (Est), l’opposition a constaté qu’Idriss Deby était battu.

Selon ces résultats qui ouvrent la voie à un deuxième tour, Saleh Kebzabo arrive en tête avec 33,15%, suivi de Laoukein Kourayo Médard avec 25,82 %.

Le climat post-électoral au Tchad reste tendu, notamment, en raison de disparitions de policiers et militaires qui n’auraient pas voté pour le président et dont les familles restent sans nouvelles. Conclusion : Déby se trouve contesté par une partie de son armée, par l’opposition, et surtout, par la société civile dont les grèves ont paralysé le pays, ces dernières semaines. Les syndicats menacent de reprendre l’Opération « Pays Mort » si Déby passe en force.

Alors que l’opposition menace de former son propre gouvernement, dont les listes circuleraient sous les gandouras, Idriss Déby Itno (président sortant et surtout président en exercice de l’UA) devra déployer des talents de négociateur (qu’on ne lui connaît pas étant spécialiste des méthodes fortes et répressives) pour composer avec son opposition et sa société civile qui disent haut et fort : « Trop c’est trop ». Et d’ajouter : « L’alternance c’est maintenant » !

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Congo: Communiqué du Comité de Veille et de Soutien J3M pour l’Alternance

mars 23, 2016
Auteur: J3M

Avec Zenga-mambu.com