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Mali : l’ambassadeur de France déclaré persona non grata

janvier 31, 2022
À Bamako, le 14 janvier 2022. © Florent Vergnes/AFP

Après des semaines d’escalade verbale, Bamako a exigé le départ sous 72 heures de l’ambassadeur de France, Joël Meyer. Les relations entre les deux pays se sont fortement dégradées depuis que le pouvoir d’Assimi Goïta a annoncé vouloir repousser les élections, initialement prévues en février 2022.

Le gouvernement malien « invite » l’ambassadeur de France à Bamako à quitter le pays « dans un délai de 72 heures », selon un décret lu durant le journal de 13 heures de l’ORTM, la télévision nationale, ce lundi 31 janvier. Cette décision « fait suite aux propos hostiles et outrageux du ministre français des Affaires étrangères », Jean-Yves Le Drian, et à la « récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes ». Joël Meyer était convoqué ce lundi au ministère malien des Affaires étrangères. Selon des sources diplomatiques françaises, il sera remplacé par Laurent Favier, le premier conseiller à l’ambassade de France.

Joël Meyer

Ce coup dur pour les relations entre la France et le Mali intervient après une interview de Jean-Yves Le Drian publiée dans le Journal du dimanche, dimanche 30 janvier. Le ministre français  y affirme que des mercenaires du groupe de sécurité privée russe Wagner sont d’ores et déjà déployés sur le terrain au Mali. Il a évoqué « des anciens militaires russes, armés par la Russie et accompagnés par une logistique russe ». « Ils se servent déjà en ce moment des ressources du pays en échange de la protection de la junte. Ils spolient le Mali », a-t-il ajouté, alors que les autorités de Bamako démentent fermement leur présence.

« Provocations »

La veille, c’est Florence Parly, la ministre française des Armées, qui avait mis en garde ses partenaires. « Nous devons constater que les conditions de notre intervention, qu’elle soit militaire, économique et politique, sont rendues de plus en plus difficiles. Bref, on ne peut pas rester au Mali à n’importe quel prix », avait-t-elle déclaré. Quelques jours plus tôt, elle avait été invitée à « se taire » par le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, qui lui avait intimé de« faire sienne cette phrase d’Alfred de Vigny sur la grandeur du silence ». Bamako et Paris s’accusent mutuellement de « provocations ».

Depuis plusieurs mois, les relations entre le Mali et la France, qui est engagée militairement au Sahel, se sont fortement dégradées. Cette détérioration s’est encore accélérée depuis que les militaires arrivés au pouvoir à la faveur d’un putsch, en août 2020, sont revenus sur leur promesse d’organiser en février 2022 des élections qui auraient ramené les civils à la tête du Mali. Les autorités de Bamako ont fait savoir qu’elles jugeaient que plusieurs années supplémentaires étaient nécessaires.

Avec Jeune Afrique

Afghanistan : au moins deux explosions aux abords de l’aéroport de Kaboul

août 26, 2021

Au moins cinq morts et une dizaine de blessés ont été conduits à l’hôpital. Macron a annoncé que l’ambassadeur de France « opérera depuis Paris ».

La menace aux abords de l’aéroport de Kaboul se confirme. Un attentat « complexe » a fait plusieurs victimes, certaines américaines, ce jeudi 26 août 2021, près d’une des portes d’accès de l’aéroport de Kaboul, où se pressent depuis 12 jours des milliers d’Afghans soucieux de quitter le pays aux mains des talibans. « Je confirme que l’explosion à Abbey Gate est due à un attentat complexe qui a fait un certain de nombre de victimes américaines et civiles », a tweeté le porte-parole du Pentagone, John Kirby, sans confirmer de morts pour le moment. « Nous pouvons aussi confirmer qu’au moins une autre explosion s’est produite à ou près de l’hôtel Baron, qui se trouve à proximité d’Abbey Gate », l’un des trois points d’accès à l’aéroport, a-t-il ajouté.

Au moins cinq morts et une dizaine de blessés ont été emmenés dans un hôpital de Kaboul, la capitale du pays, où ont lieu les opérations d’évacuation, a constaté un photographe de l’Agence France-Presse. Selon une source militaire, une explosion s’est produite à proximité d’Abbey Gate, l’un des trois points d’accès à l’aéroport où se pressent depuis 12 jours des milliers d’Afghans soucieux de quitter le pays désormais aux mains des talibans. « À tous nos amis afghans : si vous êtes près des portes de l’aéroport, éloignez-vous de toute urgence et mettez-vous à l’abri. Une deuxième explosion est possible », a également tweeté l’ambassadeur français en AfghanistanDavid Martinon.

L’ambassadeur de France « opérera depuis Paris »

L’ambassadeur de France en Afghanistan, David Martinon, « opérera depuis Paris » d’ici quelques jours pour des questions de sécurité, a indiqué, mercredi, le président français Emmanuel Macron. « Compte tenu des conditions de sécurité, l’ambassadeur français ne restera pas pour le moment en Afghanistan », a-t-il indiqué à Dublin, où il se trouvait pour une visite de travail. « Il restera ambassadeur. […] Par contre, pour des raisons sécuritaires, il opérera depuis Paris. » 

La France essaie encore d’évacuer « plusieurs centaines » de personnes d’Afghanistan, a déclaré jeudi le président Emmanuel Macron, ajoutant que Paris faisait « le maximum » pour y arriver mais sans garantie en raison de la situation sécuritaire « extrêmement tendue » à l’aéroport de Kaboul. « Au moment où nous nous parlons, nous avons 20 bus avec des ressortissants binationaux et (des) Afghans que nous souhaitons pouvoir rapatrier […]. Cela représente plusieurs centaines de personnes en danger encore », a-t-il dit lors d’un déplacement à Dublin.

Biden dans la salle de crise de la Maison-Blanche

Le président américain, Joe Biden, est tenu informé des développements après les explosions ayant eu lieu jeudi près de l’aéroport de Kaboul, a annoncé la Maison-Blanche. Le président « se trouve dans la Situation Room », la salle de crise de la Maison-Blanche, a déclaré un responsable sous le couvert de l’anonymat. Les personnes « se trouvant actuellement aux entrées Abbey, Est et Nord devraient partir immédiatement », avait indiqué Washington en invoquant des « menaces sécuritaires », après que le président Joe Biden eut déjà évoqué mardi la possibilité d’un attentat du groupe djihadiste État islamique (EI), rival des talibans en Afghanistan ces dernières années.

Boris Johnson convoque une réunion de crise

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a convoqué jeudi après-midi une réunion interministérielle de crise, a indiqué Downing Street. « Le Premier ministre a été informé de la situation à l’aéroport de Kaboul et va présider une réunion COBR [de crise, NDLR] plus tard dans l’après-midi », a indiqué son porte-parole.

Plus de 95 000 personnes ont été évacuées

La priorité « reste d’évacuer autant de gens que possible » après l’« attentat terroriste » commis jeudi à l’aéroport de Kaboul, a déclaré le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. « Je condamne fermement cet attentat terroriste horrible […]. Notre priorité reste d’évacuer autant de gens que possible vers un environnement sûr, le plus rapidement possible », a réagi sur Twitter le chef de l’Alliance atlantique, alors que les Occidentaux mènent leurs ultimes opérations d’évacuation avant la date-butoir du 31 août.

Malgré une situation chaotique, plus de 95 000 personnes ont été évacuées depuis la mise en place du pont aérien le 14 août, à la veille de l’entrée des talibans dans Kaboul et de leur prise du pouvoir, selon Washington. Quelque 13 400 l’ont été entre mercredi et jeudi, un chiffre en baisse par rapport aux derniers jours. Plusieurs pays ont plaidé en vain pour une extension du délai au-delà du 31 août, estimant qu’il ne serait pas possible d’évacuer tout le monde d’ici là. Jeudi, le ministère américain de la Défense a confirmé que les évacuations allaient continuer « jusqu’à la fin de la mission » américaine le 31 août.

Par Le Point avec AFP

Victoire « africaine »: un animateur aux États-Unis provoque l’ire de l’ambassadeur de France

juillet 19, 2018

L’animateur de l’une des émissions phares de la télévision américaine, The Daily Show », s’est attiré les foudres de l’ambassadeur de France à Washington pour avoir affirmé que l’Afrique avait remporté la Coupe du monde après la victoire de la France.

Le Sud-Africain Trevor Noah, l’un des humoristes et présentateurs les plus connus des Etats-Unis, avait félicité « l’Afrique » pour cette victoire en raison des origines immigrées de beaucoup des Bleus.

L’ambassadeur de France à Washington, Gérard Araud, lui a sèchement répondu mercredi dans une lettre que « rien ne pourrait être plus éloigné de la réalité ».

« Les origines riches et variées de ces joueurs sont le reflet de la diversité de la France », a écrit M. Araud dans cette missive également publiée par l’ambassade sur Twitter. « Contrairement aux Etats-Unis, la France ne se réfère pas à ses citoyens en fonction de leur race, de leur religion ou de leur origine ».

« Pour nous, il n’y a pas d’identité avec des traits d’union, les racines sont une réalité individuelle », a poursuivi l’ambassadeur. « En les qualifiant d’équipe africaine, il semble que vous niiez leur identité française ».

« Même sous forme de plaisanterie, cela légitime l’idéologie qui revendique le fait d’être blanc comme la seule définition de l’identité française ».

La réponse de Trevor Noah n’a pas tardé.

« Quand je dis qu’ils sont Africains, je ne le dis pas pour les exclure de leur identité française », a-t-il lancé pendant son émission. « Je le dis pour les inclure dans mon africanité ».

Tout en reconnaissant que l’extrême droite en France et aux Etats-Unis utilisait l’argument des origines pour attaquer les immigrés, Trevor Noah a dit trouver « étrange » de laisser entendre que les joueurs ne pouvaient être à la fois Français et Africains.

« Pourquoi ne peuvent-ils pas être les deux? Pourquoi cette dualité est-elle seulement permise à un petit groupe de personnes? », a-t-il ajouté sous les applaudissements du public.

« Donc ce qu’ils affirment ici, c’est que pour être français vous devez effacer tout ce qui est africain? », a-t-il poursuivi en disant s’opposer « avec véhémence » à cette assertion.

« Je continuerai à les louer en tant qu’Africains parce que je pense qu’ils viennent d’Afrique –leurs parents sont africains– et ils peuvent être français en même temps », a-t-il ajouté.

« Et si les Français disent qu’ils ne peuvent pas être les deux, alors je pense que c’est eux qui ont un problème, pas moi ».

Romandie.com avec(©AFP / 19 juillet 2018 14h12)                                                        

Mali : l’ambassadeur de France Christian Rouyer est démis de ses fonctions

mars 21, 2013
Christian Rouyer (d) avec le président malien de la transition, Dioncounda Traoré, le 16 janvier. Christian Rouyer (d) avec le président malien de la transition, Dioncounda Traoré, le 16 janvier. © Reuters

Selon une information du journal « Le Figaro », Gilles Huberson remplacerait Christian Rouyer au poste d’ambassadeur de France au Mali.

Le coup de balai dans la diplomatie française se poursuit. Selon le quotidien français, Le Figaro, qui publie l’information sur son site internet, Christian Rouyer, l’actuel ambassadeur de France au Mali a été démis de ses fonctions. Il occupait ce poste depuis mars 2011 et serait remplacé par Gilles Huberson. Sollicité par Jeune Afrique, le Quai d’Orsay a refusé de commenter l’information. En février, Gilles Huberson, diplomate passé par Saint-Cyr avait été nommé à la tête de la nouvelle mission « Mali-Sahel » (MMS) du ministère des Affaires étrangères. Il était chargé de coordonner l’ensemble de l’action de la France dans cette zone, aux plans politique, diplomatique, sécuritaire et de développement.

Ce limogeage intervient moins d’un mois après celui de Laurent Bigot, diplomate chargé de l’Afrique de l’Ouest. Connu pour son franc-parler, il avait publiquement exprimé ses doutes sur une approche purement militaire de la crise dans le Sahel. Lors d’un colloque filmé à l’Institut français des relations internationales (Ifri), en juillet dernier, il avait également qualifié le Mali de « démocratie de façade ».

Peu de temps avant, l’ancienne directrice Afrique, Elisabeth Barbier, et Jean Félix-Paganon, chargé du dossier du Sahel au Quai d’Orsay, avaient également été démis de leurs fonctions.

Jeuneafrique.com

Mali: Paris veut une aide candadienne

janvier 17, 2013
La France souhaite que l’aide du Canada à son intervention au Mali, sous la forme de la participation d’un avion géant C17 au transport de troupes, prévue pour durer une semaine, soit prolongée sans être limitée dans le temps, a indiqué jeudi son ambassadeur à Ottawa.

Soulignant « la nécessité absolue » de bénéficier de cette assistance, Philippe Zeller a indiqué à la chaîne publique CBC avoir fourni mercredi au chef de la diplomatie canadienne, John Baird, « tous les éléments d’information » indispensables pour que le gouvernement canadien puisse prendre cette décision.
John Baird lui-même avait dit mercredi que le Canada était « ouvert » à la possibilité d’apporter une autre contribution à l’opération au Mali.

A la suite de la rencontre entre John Baird et l’ambassadeur de France, ce dernier avait laissé entendre qu’une aide financière d’Ottawa serait également bienvenue. Le Premier ministre canadien Stephen Harper, qui avait exclu d’avance toute mission de combat des troupes de son pays au Mali, s’est entretenu mercredi au téléphone avec le président François Hollande, exprimant son soutien à l’opération française.

Cependant, le communiqué d’Ottawa sur cette conversation n’a fait aucune mention d’une prolongation éventuelle du soutien logistique du Canada ou d’une aide financière.

 
Lefigaro.fr avec AFP

Décès de André Lewin, diplomate passionné par la Guinée et les Nations unies

octobre 19, 2012
Dans son travail, André Lewin avait deux passions : la Guinée et les Nations unies. Dans son travail, André Lewin avait deux passions : la Guinée et les Nations unies. © Vincent Fournier/J.A.

L’ambassadeur André Lewin est décédé le 18 octobre. Au cours de sa longue carrière de diplomate, il avait notamment permis à la France de se réconcilier avec la Guinée de Sékou Touré.

André Lewin, collaborateur historique de Jeune Afrique et ancien ambassadeur de France en Guinée (1975-1979) est décédé à Paris, le 18 octobre 2012, à l’âge de 78 ans. Souffrant d’un cancer, il était hospitalisé depuis plusieurs semaines au Val de Grâce.

En poste à Conakry de 1975 à 1979, André Lewin fut l’artisan de la reprise des relations diplomatiques entre la France de Valérie Giscard d’Estaing et la Guinée de Sékou Touré (1922-1984).

Passionné par ce pays, il avait publié en 1990 à J.A. Livres une biographie de Diallo Telli, premier secrétaire de l’Organisation de l’Unité africaine. Puis il avait écrit une thèse de doctorat sur Sékou Touré, soutenue en 2008 à l’Université de Provence et publiée deux années plus tard chez L’Harmattan. Il était aussi le président de l’association France-Guinée à Paris.

Après sa mission à Conakry, André Lewin a été ambassadeur de France en Inde (1987-1991), en Autriche (1991-1996) et au Sénégal (1996-1999). La diplomatie onusienne était sa deuxième passion. Né en Allemagne et ancien élève de l’École nationale d’administration, il avait d’ailleurs commencé sa carrière comme porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Kurt Waldheim, de 1972 à 1975.

Il était le compagnon de la romancière et philosophe Catherine Clément, qui dirige l’Université populaire du Quai Branly.

Jeune Afrique présente à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances. Que la terre lui soit légère.

 Jeuneafrique.com

Hollande en RDCongo: « parler français, c’est aussi parler droits de l’homme »

octobre 13, 2012
Hollande en RDCongo: 'parler français, c'est aussi parler droits de l'homme' Hollande en RDCongo: « parler français, c’est aussi parler droits de l’homme » © AFP

Le président français François Hollande a souligné samedi à Kinshasa, en marge du 14e sommet de la francophonie, que « parler le français, c’est aussi parler les droits de l’homme », après une rencontre avec l’opposition congolaise et des ONG.

« La francophonie, ce n’est pas seulement la langue française: parler le français, c’est aussi parler les droits de l’homme, parce que les droits de l’homme ont été écrits en français », a-t-il déclaré à l’issue de ces entretiens qui se sont déroulés à la résidence de l’ambassadeur de France.

« Je voulais que mon déplacement puisse être utile aux acteurs, aux militants qui font que les droits de l’homme, c’est à la fois un engagement mais aussi un risque », a poursuivi le président français qui s’était entretenu avec le président congolais Joseph Kabila dès son arrivée à Kinshasa samedi matin.

François Hollande avait jugé mardi « tout à fait inacceptable » la situation en République démocratique du Congo (RDC) « sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l’opposition ». Kinshasa avait vivement et immédiatement réagi, lui suggérant de « compléter son information » pour rendre son voyage dans la capitale congolaise « très utile ».

A la veille de son premier déplacement présidentiel en Afrique, le président français avait également jugé que les élections qui avaient conduit à la reconduction de Joseph Kabila à la tête du pays en novembre 2011 n’avaient « pas été regardées comme étant complètement satisfaisantes ».

« La démocratie ce n’est pas une leçon, la démocratie, c’est un droit et pour ceux qui sont à la tête des Etats, un devoir », a-t-il encore souligné samedi

Jeuneafrique.com avec AFP

RDC : tête-à-tête Hollande-Tshisekedi lors du sommet de la Francophonie

octobre 3, 2012
Étienne Tshisekedi s'est auto-proclamé président de RDC, en décembre 2011. Étienne Tshisekedi s’est auto-proclamé président de RDC, en décembre 2011. © AFP

Une rencontre entre le président français, François Hollande, et l’opposant congolais Étienne Tshisekedi aura bien lieu à Kinshasa, le 13 octobre, en marge du sommet de la Francophonie.

L’Élysée le confirme : François Hollande et Étienne Tshisekedi se rencontreront le 13 octobre en marge du sommet de la Francophonie, sans doute dans la résidence de l’ambassadeur de France à Kinshasa. « Le principe d’un tête-à-tête est acquis », précise l’entourage du président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti d’opposition en RDC. Cette demande a été portée par Samy Badibanga, le président du groupe parlementaire de l’UDPS. En septembre à Paris, ce dernier a eu des entretiens au ministère des Affaires étrangères, puis à Kinshasa, avec Luc Hallade, l’ambassadeur de France, lequel a rencontré Tshisekedi le 26 septembre.

Jeuneafrique.com

Côte d’Ivoire : secrets de guerre

avril 3, 2012

La journaliste Leslie Varenne a enquêté sur les zones d’ombre  qui entourent l’installation d’Alassane Ouattara au pouvoir en Côte  d’Ivoire.

Un an après la fin de la crise post­électorale en Côte d’Ivoire, de nombreuses  zones d’ombre demeurent sur les moyens mis en oeuvre pour installer le vainqueur  de l’élection présidentielle, Alassane Ouattara, au pouvoir. Dans Abobo-la-guerre, paru en mars aux éditions Mille et Une Nuits, la  journaliste Leslie Varenne révèle certaines des coulisses de l’opération, fruit  d’une enquête sur le terrain et du recoupement de plusieurs témoignages. Cette  collaboratrice de la Tribune de Genève a passé six mois en Côte d’Ivoire en 2011 pour couvrir le conflit et s’est  rendue à de nombreuses reprises à Abobo, le premier des quartiers d’Abidjan à s’être soulevé  contre Laurent Gbagbo.

Elle y a rencontré à plusieurs reprises Ibrahim Coulibaly, le sergent « IB », l’un des  principaux auteurs des putschs de décembre 1999 et septembre 2002.  Celui-ci avait refait surface en février 2011 à Abobo, avant d’être tué au  mois de mai suivant. « Avant le premier tour de la présidentielle [le  31 octobre 2010, NDLR], IB a rencontré Francis Hurtut, l’ambassadeur de  France au Ghana », affirme-t-elle. IB, continue Leslie Varenne, lui avait  fait part de sa disponibilité pour, le cas échéant, aider le camp Ouattara à  faire respecter par les armes le résultat d’un scrutin qui ne manquerait pas  d’être contesté. Au final, IB et ses hommes n’auront pas participé à l’offensive  des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), mais ils ont créé des poches  de résistance au sein même de la capitale, donnant très tôt du fil à retordre  aux forces pro-Gbagbo.

Le rôle des Forces spéciales françaises

Toujours selon la journaliste, une opération classée secret, ayant pour nom  de code Restore Peace and Democracy, a été également planifiée à l’hôtel  Sebroko, QG de l’ONU en Côte d’Ivoire, entre la fin du mois de  décembre 2010 et le début du mois de janvier 2011 entre Français et  Américains sous l’égide des Nations unies.

Le GIGN est-il directement intervenu ?

Présent pour sécuriser la résidence de l’ambassadeur de France, voisine de  celle de l’ex-chef de l’État ivoirien, le Groupe d’intervention de la  gendarmerie nationale (GIGN) est-il intervenu dans la capture de Gbagbo ? Oui, à  en croire Leslie Varenne, qui affirme que le GIGN a fait sauter le mur de  séparation souterrain reliant les deux villas, avant d’arrêter Gbagbo et son  épouse. Les Français, eux, nient avoir pénétré à l’intérieur de l’enceinte  présidentielle. Ils reconnaissent en revanche avoir ouvert la voie aux Forces  républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), allant jusqu’à faire sauter le portail de  la résidence. Quant à savoir s’ils sont allés plus loin… Des personnes  présentes dans le bunker ce jour-là disent ne pas avoir vu ou reconnu d’hommes  du GIGN. Le mystère reste entier. P.A.

Le 20 janvier 2011, l’Onuci a établi une grande plateforme  logistique et militaire à Bouaké, des rotations quotidiennes étant effectuées  entre Entebbe, en Ouganda, base des opérations de l’ONU en Afrique, et la  capitale de la rébellion. La descente des troupes pro-Ouattara du nord vers le  sud du pays a débuté à la fin du mois de février, appuyée, selon Varenne, par  les forces spéciales françaises. Dans l’après-midi du 2 avril, l’Élysée a  convoqué un conseil de guerre. Y ont notamment participé l’amiral Guillaud, chef  d’état-major des armées, le général Puga, chef d’état-major particulier de  Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, et Gérard  Longuet, son collègue de la Défense. Le soir même, un régiment de légionnaires  partait pour Abidjan, ainsi que plusieurs avions-cargos emmenant du matériel de  guerre.

Le 4 avril, la France, aidée par l’ONU, a largué ses premières bombes.  Les forces fidèles à Ouattara ont alors tenté à plusieurs reprises de prendre la  résidence de Gbagbo. En vain… Jusqu’au bombardement du 11 avril, quand  les dernières positions des militaires favorables à l’ancien président et  stationnées près du bâtiment ont été mises en pièces. Les chars français sont  alors entrés en action pour sécuriser l’accès de la résidence aux rebelles. La  fin de l’histoire est connue.

Abobo-la-guerre, de  Leslie Varenne, Mille et Une Nuits, 288 pages, 19 euros.

Jeuneafrique.com

Côte d’Ivoire : Jeannot Ahoussou Kouadio remplace Guillaume Soro à la primature ?

mars 6, 2012

Le suspense diminue d’heure en heure en Côte d’Ivoire au sujet  du nom du futur nouveau Premier ministre. C’est le ministre de la Justice  sortant, Jeannot Ahoussou Kouadio, qui devrait être nommé mercredi 7 mars en  remplacement de Guillaume Soro.

Après plusieurs semaines de tractations, la formation du nouveau gouvernement  est imminente en Côte d’Ivoire. Les indices en sont patents : au début de  mars, le président Alassane Ouattara a adressé une missive aux ministres pour  leur enjoindre de rester dans le pays et de surseoir à tout déplacement. Et  mardi 6 mars, il s’est rendu à la résidence d’Henri Konan Bédié, le président du PDCI, pour peaufiner  l’ossature du prochain exécutif.

C’est désormais l’avocat Jeannot Ahoussou Kouadio, actuel ministre d’État,  ministre de la Justice et proche d’Henri Konan Bédié, qui fait figure de  grandissime favori pour succéder à Guillaume Soro, l’actuel Premier ministre. De bonne source,  sa nomination devrait être annoncée ce mercredi 7 mars, au lendemain de ses 61  ans.

« Bédié est d’accord pour Ahoussou, avec lequel il partage une très longue  histoire depuis le coup d’État de 1999 », affirme un proche du président du  PDCI. « Le 29 février, Ouattara a confirmé à Jean-Marc Simon, l’ancien  ambassadeur de France, que ce serait lui », confirme un diplomate français en  poste à Abidjan.

Ahoussou « frère de lumière »

Jeannot Ahoussou connaît bien le chef de l’État, dont il a été l’un des  directeurs de campagne lors du second tour de la présidentielle, en novembre  2010. Avocat de formation, il a exercé de nombreuses années au barreau ivoirien  avant de faire le grand plongeon dans le marigot politique. Il est également  membre de la franc-maçonnerie et fréquente la Grande Loge unie de Côte d’Ivoire  (Gluci) en qualité d’apprenti.

Outre celui de Ahoussou, trois autres noms circulaient à Abidjan pour la « Maison blanche » – comme on surnomme la primature en Côte d’Ivoire : le ministre  de l’Économie Charles Koffi Diby, celui des Affaires étrangères Daniel Kablan Duncan, et l’Inspecteur  d’État Emmanuel Gnamien N’Goran. De son côté, Guillaume Soro a déjà fait ses  adieux à ses collaborateurs. Mercredi 7 mars, il assistera vraisemblablement à  la dernière réunion hebdomadaire du Conseil des ministres au palais  présidentiel.

Reste qu’un certain suspense demeure du côté du gouvernement. « Tous les  ministres veulent rempiler. Des lobbyings intenses se font en coulisses, mais le  président a déjà sa petite idée de la future équipe ministérielle », confie un  proche du chef de l’État. Le deuxième gouvernement de l’ère Ouattara devrait  être constitué de technocrates. On annonce le départ d’au moins une dizaine de  ministres. Lesquels iront siéger au Parlement ou seront appelés à d’autres  fonctions.

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Jeuneafrique.com par Baudelaire Mieu, à Abidjan