Washington – Les États-Unis se tiennent prêts à venir en aide à l’Irak, confronté à une offensive de jihadistes qui ont pris au moins deux villes importantes, a indiqué mercredi la porte-parole du département d’État, Jennifer Psaki.
Washington s’engage à travailler avec le gouvernement irakien et les responsables à travers le pays pour apporter une réponse unie à l’agression de l’EIIL, les islamistes sunnites de l’État islamique en Irak et au Levant, a affirmé Mme Psaki.
Plus tôt dans la journée, le nouvel ambassadeur des États-Unis en Irak, Stuart Jones, avait jugé devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain que l’EIIL formait un des groupes terroristes les plus dangereux du monde.
Nous continuerons à surveiller la situation de près et travaillerons avec nos partenaires internationaux pour essayer de répondre aux besoins de ceux qui ont été déplacés, avait expliqué le diplomate, dont la nomination à Bagdad doit être confirmée par le Congrès.
On peut s’attendre à ce que (les États-Unis) augmentent leur aide au gouvernement irakien, a renchéri Mme Psaki, soulignant que Washington avait déjà envoyé cette année des convois d’armes à l’Irak et accru son entraînement des forces de sécurité sur place.
La situation est très grave sur le terrain, a insisté la porte-parole de la diplomatie américaine.
La violence en Irak a atteint des niveaux qui n’avaient pas été constatés depuis 2007, avait reconnu mercredi matin M. Jones.
Les rebelles jihadistes ont pris mercredi une nouvelle ville en Irak et avançaient vers la capitale, Bagdad, dans une offensive fulgurante qui a poussé à la fuite environ un demi-million d’habitants.
Cette avancée des islamistes de l’EIIL face à des forces irakiennes en déroute et un pouvoir chiite impuissant risque de plonger ce pays riche en pétrole dans le chaos.
Leur dernière conquête est Tikrit, située à 160 km au nord de Bagdad, une prise très symbolique car elle est la région natale du président sunnite Saddam Hussein, renversé et exécuté après l’invasion américaine de 2003.
Coup sur coup, les jihadistes ont pris depuis mardi, presque sans combat, la province de Ninive, dont Mossoul, deuxième ville d’Irak, est le chef-lieu, et des secteurs de deux autres provinces proches, Kirkouk et Salaheddine.
Mardi, le département d’Etat avait déjà estimé que l’EIIL menaçait toute la région.
L’EIIL est aussi fortement présent en Syrie, où il se bat contre les troupes de Bachar al-Assad. Il aspire à créer un Etat islamique entre l’Irak et la Syrie.
Face à la résurgence jihadiste, le Pentagone avait rappelé mardi que l’armée américaine, malgré le retrait d’Irak fin 2011, continuait de former les forces irakiennes à des missions antiterroristes, notamment en Jordanie depuis le début de l’année.
Washington a également vendu pour 14 milliards de dollars d’équipements militaires à l’armée irakienne. En janvier, les Etats-Unis ont vendu 24 hélicoptères d’attaque Apache à Bagdad ainsi que des centaines de missiles antichar Hellfire et les deux premiers des 36 chasseurs-bombardiers F-16 achetés par l’Irak devraient être livrés à l’automne, selon le Pentagone.
Romandie.com avec(©AFP / 11 juin 2014 21h19)