Le Palais royal et le siège du parti travailliste figuraient sur la liste des objectifs de l’auteur des attentats d’Oslo, affirme un tabloïd norvégien. Lors de ses auditions, Breivik a reconnu avoir envisagé d’autres attaques.
Le voile commence à se lever sur les autres cibles potentielles d’Anders Behring Breivik. Selon un tabloïd norvégien, le Verdens Gang, l’auteur des attentats d’Oslo projetait d’attaquer le Palais royal norvégien et le siège du parti travailliste. Breivik ne comptait pas s’en prendre à ces lieux en même temps que les attentats de vendredi. «Pendant son interrogatoire, il a dit qu’il projetait de s’en prendre à d’autres cibles mais que, le 22 juillet, il n’avait que le siège du gouvernement et Utoeya», a précisé le procureur Paal-Fredrik Hjort Kraby au tabloïd. «Je ne souhaite pas commenter le nombre ou la nature des cibles qu’il avait en tête. Il s’agit de cibles évidentes pour un terroriste et l’idée est de frapper le gouvernement », a précisé le procureur.
Selon le Verdens Gang, le Palais représentait une grande valeur symbolique. Le parti travailliste constitue lui une cible de prédilection pour Breivik qui tient la formation du premier ministre Jens Stoltenberg responsable de l’instauration du multiculturalisme qu’il dénonce. Le parti a déjà été durement éprouvé lors des attaques de vendredi avec la fusillade de l’île d’Utoeya, où se tenait l’université d’été des jeunes travaillistes. 68 personnes y ont péri. D’après le journal, les enquêteurs estiment que Behring Breivik a eu des difficultés à fabriquer des explosifs, au-delà de la bombe qu’il reconnaît avoir fait détoner dans le quartier des ministères en plein coeur d’Oslo.
Sécurité renforcée autour des bâtiments centraux
La police norvégienne n’a pas souhaité confirmer les informations du tabloïd. «Après les attaques de vendredi, la sécurité a été renforcée autour des bâtiments centraux. Nous avons pour règle de ne pas détailler les mesures mises en place mais la sécurité des institutions est assurée», a déclaré une porte-parole de la police. Les enquêteurs avaient observé la même discrétion vendredi lorsque l’avocat de Breivik avait évoqué d’autres « projets d’ampleur différente » de la part de son client. Un responsable de l’investigation avait simplement indiqué que la police avait inspecté une dizaine de cibles potentielles après les attaques de vendredi et que rien de suspect n’avait été repéré.
Dans un rapport publié vendredi soir, le service de renseignement de la police norvégienne, le PST, a jugé qu’il n’y avait pas de raison d’élever le niveau de menaces en Norvège, en raison du caractère «unique» des attaques du 22 juillet. «Sur la base de plusieurs facteurs, il est peu probable que les attaques soient suivies de nouvelles attaques terroristes similaires», estime le service. «Selon toute vraisemblance, l’auteur a planifié et mené les actions sans soutien», analyse le PST.
Placé en détention provisoire dans une prison de haute sécurité, Breivik a été interrogé pour la deuxième fois vendredi au siège de la police d’Oslo, sur des points «essentiellement techniques». Deux psychiatres ont été chargés de l’examiner, afin de déterminer s’il est pénalement responsable. Ils devront remettre leur rapport d’ici au 1er novembre . De nombreuses commémorations en l’honneur des 77 victimes du double attentat ont eu lieu vendredi.
Lefigaro.fr avec AFP