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Mexique: le président élu Lopez Obrador compte annuler la construction aéroport de Mexico

octobre 29, 2018

Vue aérienne du chantier de construction du nouvel aéroport de Mexico, à Texcoco, le 31 juillet 2018, que le président élu mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a l’intention d’annuler suite à une consultation / © AFP/Archives / Pedro PARDO

Le président élu mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a annoncé lundi son intention d’annuler le chantier de construction du nouvel aéroport de Mexico, au vu des résultats d’une consultation controversée.

La consultation, qui a largement rejeté le nouvel aéroport (69,95% des votants), n’était pas organisée par les autorités électorales nationales. Ses détracteurs contestent sa légalité et dénoncent son manque de rigueur, comme des votes multiples, constatés par plusieurs médias dont l’AFP.

« La décision respecte le mandat des citoyens, nous allons construire deux pistes sur l’aéroport militaire de Santa Lucia, améliorer l’aéroport de Mexico et réactiver l’aéroport de Toluca », a expliqué M. Lopez Obrador lors d’une conférence de presse au lendemain du vote.

« Ce sont les gens qui ont décidé », a expliqué le président élu, saluant une « très bonne décision ».

Lopez Obrador, qui prendra ses fonctions le 1er décembre, a précisé que les entreprises travaillant sur le chantier en cours seront choisies pour le projet alternatif ou qu’un arrangement financier sera trouvé avec elles.

Durant sa campagne, M. Lopez Obrador a plusieurs fois critiqué ce projet de méga-aéroport pour son coût élevé, son impact environnemental et pour de supposés faits de corruption dans l’attribution des contrats.

Avec cette décision, le gouvernement mexicain va économiser, selon lui, « 100 milliards de pesos », soit environ 4,4 milliards d’euros.

Le président élu mexicain Andres Manuel Lopez Obrador à Mexico, le 29 octobre 2018 / © AFP / Ulises Ruiz

Le problème de la saturation actuelle de l’aéroport international sera résolu en trois ans, a promis le président élu, et des connections ferroviaires entre les différents sites seront construites.

– Consultation controversée –

La construction de l’aéroport a été rejetée à 69,95% lors d’une consultation effectuée entre jeudi et dimanche, à laquelle ont participé un peu plus d’un million de Mexicains.

Le scrutin devait trancher entre un projet déjà engagé – estimé à plus de 13 milliards de dollars (11,4 milliards d’euros) – et une alternative prévoyant le réaménagement de l’aéroport militaire de Santa Lucia au sud de la capitale, de l’aéroport actuel de Mexico ainsi que de celui de Toluca, habituellement utilisé pour les jets privés.

Un des principaux investisseurs du chantier en cours est le magnat mexicain des télécommunications Carlos Slim.

Pour la consultation, seuls un millier de bureaux de vote répartis dans le pays ont été mis en place contre plus de 156.000 lors des élections présidentielles de juillet.

Des Mexicains votent lors d’une consultation à Mexico, le 25 octobre 2018, sur la construction du nouvel aéroport de la capitale / © AFP/Archives / Omar TORRES

La répartition des bureaux de vote a également été critiquée, certains considérant qu’elle privilégiait des zones populaires qui ont largement voté pour Lopez Obrador aux élections présidentielles de juillet.

Lundi, le peso mexicain a perdu 3.78% et dépassé la barre des 20 unités pour un dollar.

– Implications juridiques et financières –

En cas d’annulation du chantier, « le gouvernement entrant devra faire face aux engagements financiers qui nécessiteront probablement des ressources fiscales supplémentaires », a prévenu le président Enrique Peña Nieto.

Le président mexicain a assuré que jusqu’au dernier jour de son mandat, le 30 novembre prochain, « rien ne changera dans la concession et l’exécution du projet ».

« L’annulation aura des implications juridiques et financières » qui nuiront à l’image du Mexique, a souligné devant la presse Juan Pablo Castañon, directeur du Conseil de coordination des entreprises (CCE).

Le chantier de construction du nouvel aéroport de Mexico, à Texcoco, le 31 juillet 2018, que le président élu mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a l’intention d’annuler suite à une consultation / © AFP/Archives / Pedro PARDO

« Le message envoyé aux citoyens, aux marchés internationaux, aux entreprises et aux investisseurs est qu’il n’y a pas de certitude que les contrats soient respectés », a-t-il critiqué.

De son côté, le Groupe aéroportuaire de la ville de Mexico (GACM), à capitaux majoritairement publics, qui supervise le chantier, a indiqué que 32% du nouvel aéroport était déjà construit et que 2,9 milliards d’euros avaient déjà été dépensés.

Selon l’Association internationale de transport aérien (IATA) la suspension de l’aéroport signifie des « années de retard » en matière d’infrastructures.

« L’investissement généré par Texcoco (le chantier actuel du nouvel aéroport) sera compensé par celui de Santa Lucia » a commenté à l’AFP Edward Glossop, analyste chez Capital Economics.

« Mais il y a de l’inquiétude sur ce que signifiera cette consultation en terme de politique publique » ajoute-t-il. Lopez Obrador pourrait aussi lancer une consultation « pour les contrats pétroliers » et rendre ainsi « plus imprévisible » la politique macroéconomique du pays, selon lui.

Romandie.com avec(©AFP / (30 octobre 2018 01h09)

Mexique: le président élu ne veut pas « se battre » avec Trump à propos du mur

septembre 23, 2018

Le président élu mexicain Andres Manuel Lopez à Guadalajara le 18 septembre 2018 / © AFP/Archives / Ulises Ruiz

Le président élu mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a déclaré samedi qu’il ne voulait pas « se battre » avec Donald Trump à propos du mur que les Etats-Unis construisent à la frontière, mais qu’il était en quête d’un accord sur la question migratoire.

« Je ne veux pas aborder la question (du mur), je ne veux pas l’aborder parce que vous imaginez bien quelle est ma position », a expliqué M. Lopez Obrador à la presse lors d’un déplacement dans l’Etat de Sonora (nord), limitrophe avec les Etats-Unis.

« Nous allons les convaincre que le problème migratoire ne se résout pas en construisant des murs ou en utilisant la force, c’est un travail diplomatique fait de respect, nous n’allons pas nous battre avec le gouvernement des Etats-Unis, nous n’allons pas nous battre avec le président Donald Trump », a-t-il ajouté.

Vétéran de gauche, M. Lopez Obrador a remporté une large victoire lors de l’élection présidentielle du 1er juillet et doit prendre ses fonctions le 1er décembre.

Les autorités américaines ont annoncé samedi le début de la construction à El Paso, au Texas, d’un mur de plus de 5 mètres de haut, qui s’étendra sur une portion de près de 6,5 kilomètres de long.

« Je cherche à obtenir un bon accord, je veux convaincre, je veux expliquer quel est notre plan pour atténuer le phénomène migratoire », a ajouté « AMLO ».

La construction de ce mur le long de la frontière avec le Mexique pour stopper l’immigration illégale est l’une des promesses de campagne les plus controversées de Donald Trump. Au niveau législatif, elle reste pour l’instant au point mort, suscitant l’agacement du président américain.

Romandie.com avec(©AFP / (23 septembre 2018 11h11)

Pompeo rencontre à Mexico le président-élu Lopez Obrador

juillet 13, 2018

Mexico – Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a rencontré vendredi à Mexico le président-élu de gauche Andrés Manuel López Obrador, à l’heure où les sujets de friction entre les deux voisins se multiplient.

Le secrétaire d’Etat américain est arrivé à la tête d’une imposante délégation, composée du conseiller présidentiel et gendre de Donald Trump, Jared Kushner, de la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen, et du secrétaire au Trésor, Steve Mnuchin.

« C’est un plaisir de visiter le Mexique pour mon premier voyage de secrétaire d’Etat », a tweeté Mike Pompeo après s’être posé sur l’aéroport de la mégapole mexicaine.

La délégation américaine s’est réunie en début d’après-midi avec M. Lopez Obrador, surnommé AMLO –d’après ses initiales– vainqueur à une écrasante majorité des élections du 1er juillet et qui doit prendre ses fonctions le 1er décembre.

La modeste maison qui sert de bureau à Mexico au président-élu était entourée d’un dispositif policier composé d’une vingtaine d’agents seulement et de barrière métalliques, tandis qu’une centaine de journalistes patientaient en face depuis l’aube. La réunion n’était pas ouverte à la presse.

Les futurs ministre des Finance, de l’Economie et de la Sécurité de AMLO ont assisté à la réunion ainsi que l’ancien maire de Mexico et prochain ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard.

« Ca a été un dialogue assez franc, respectueux, cordial, une première conversation réussie, je pense que nous pouvons avoir un optimisme raisonnable » et que le Mexique parviendra à « améliorer sa relation avec les Etats-Unis », a commenté M. Ebrard en conférence de presse après la rencontre.

La discussion a porté, selon lui, sur le commerce et la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), sur les efforts nécessaires à mener en matière de développement au Mexique, ainsi qu’en Amérique centrale, pour que cessent les migrations.

– Familles séparées –

Le sujet de la sécurité a également été abordé et AMLO a présenté une « initiative mexicaine », a indiqué M. Ebrard, sans fournir plus de détails.

« Cette délégation est remarquable et elle témoigne de l’importance que l’administration (Trump) et les Etats-Unis accordent à la relation bilatérale » avec le Mexique, a déclaré jeudi un haut-fonctionnaire du Département d’Etat américain aux journalistes.

« C’est un voyage important programmé à un moment-clé de notre relation bilatérale », a-t-il ajouté.

Auparavant, une rencontre s’était déroulée avec le président sortant, Enrique Peña Nieto, ainsi qu’avec le ministre des Affaires étrangères, Luis Videgaray.

Peña Nieto a exprimé « sa préoccupation pour la politique de séparation des familles de migrants » du gouvernement américain et a demandé le « rapide regroupement des familles séparées », selon un communiqué de la présidence mexicaine. Il a également souligné la nécessité de continuer à « combattre les dangereuses organisations criminelles internationales et les trafiquants de drogue ».

Les relations entre les États-Unis et le Mexique se sont tendues depuis la prise de fonctions de Donald Trump en janvier 2017, après une campagne présidentielle marquée par des invectives anti-mexicaines, des attaques contre l’Aléna, qui lie les deux pays et le Canada depuis 1994, et la promesse de construire un mur à la frontière, payé par le Mexique.

Romandie.com avec(©AFP / 13 juillet 2018 20h47)                                                        

Mexique: le président élu Lopez Obrador va inviter Trump à son investiture

juillet 5, 2018

Mexico – Le président élu du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador, a annoncé jeudi qu’il comptait inviter Donald Trump à son investiture le 1er décembre, alors que les relations sont tendues depuis la campagne électoral du président américain il y a deux ans.

« Nous allons l’inviter, nous sommes des pays voisins, nous avons des relations économiques, commerciales, des liens d’amitié, de coopération. Nous avons 3.180 km de frontière (commune). Donc, le président Trump sera invité », a déclaré M. Lopez Obrador lors d’un point de presse.

Que le président américain vienne ou non, « cela dépendra de son agenda et de ce qu’il décidera », a ajouté Andrés Manuel Lopez Obrador, 64 ans.

« AMLO », ainsi qu’est communément surnommé le futur homme fort du Mexique, a obtenu une victoire électorale écrasante dimanche, rassemblant plus de 53% des voix. Le parti du candidat de gauche remporte un grand chelem: élections législatives, sénatoriales et locales.

Beaucoup d’inconnues entourent toutefois M. Lopez Obrador, l’une des principales étant le lien qu’il entretiendra avec les États-Unis, principal partenaire commercial du Mexique et pays hébergeant 12 millions de Mexicains.

Ces derniers mois, les relations entre les deux nations ont été particulièrement chahutées, entre rhétorique anti-immigration de Donald Trump et tensions commerciales.

AMLO a beau s’être engagé à remettre Trump « à sa place », les deux hommes ont manifesté lundi, au lendemain du scrutin, leur intention de développer une bonne relation mutuelle.

M. Lopez Obrador a proposé à son homologue américain de « réduire les migrations » et « d’améliorer la sécurité », M. Trump saluant de son côté une « bonne discussion » téléphonique. « Je crois qu’il va essayer de nous aider sur la frontière », a dit le locataire de la Maison Blanche, qui a promis de faire construire un mur entre les États-Unis et le Mexique.

Romandie.com avec(©AFP / 05 juillet 2018 20h07)                                                        

Mexique: le président élu propose à Trump de « réduire les migrations »

juillet 2, 2018

Le nouveau président mexicain élu Andres Manuel Lopez Obrador salue ses partisans après sa victoire à l’élection présidentielle, le 1er juillet 2018 à Mexico / © AFP / PEDRO PARDO

Le président élu du Mexique Andrés Manuel Lopez Obrador a proposé lundi au président américain Donald Trump de « réduire les migrations » et « d’améliorer la sécurité », au lendemain de son écrasante victoire qui a porté la gauche pour la première fois au pouvoir.

« J’ai reçu un appel de Donald Trump et nous avons parlé durant une demi-heure. Je lui ai proposé d’envisager un accord global: des projets de développement générant des emplois au Mexique et parallèlement, de réduire les migrations et d’améliorer la sécurité », a écrit « AMLO » – comme il est surnommé – sur Twitter.

M. Trump avait indiqué un peu plus tôt avoir eu une « bonne discussion » téléphonique avec M. Lopez Obrador, prédisant « une très bonne relation » à venir.

« Je crois qu’il va essayer de nous aider sur la frontière », a-t-il ajouté.

Le candidat de 64 ans a remporté dimanche une victoire historique à la présidentielle mexicaine avec plus de 53% des voix, selon les estimations officielles, et obtenu une majorité des voix à l’Assemblée. Il semblait également en mesure lundi de contrôler le Sénat.

« Il y a beaucoup à faire pour le bien à la fois des Etats-Unis et du Mexique! », avait tweeté Donald Trump peu après l’annonce de cette victoire historique dimanche soir.

« AMLO » lui a répondu qu’il souhaitait une relation d' »amitié et de coopération » avec les Etats-Unis.

Le président américain a plusieurs fois accusé le Mexique « de ne rien faire » pour empêcher les migrants d’Amérique centrale d’atteindre la frontière avec les Etats-Unis, et promis de faire construire un mur pour stopper l’immigration clandestine provenant du sud.

– Ecrasante victoire –

Après deux échecs successifs, Lopez Obrador a obtenu une victoire écrasante à la présidentielle.

Son parti, Morena, a décroché six des neufs sièges de gouverneurs en jeu, dont celui de la capitale, qui revient pour la première fois à une femme.

Lundi, alors qu’un peu plus de 50% des bulletins de vote avaient été dépouillés, la coalition « Ensemble nous ferons l’Histoire » (Juntos Harmemos Historia), conduite par Morena avec le Parti du travail (PT) et le Parti rencontre sociale (Partido Encuentro Social), obtenait 213 sièges de députés sur les 500 en jeu.

Au Sénat, la coalition pourrait également obtenir la majorité selon les sondages de sortie d’urnes.

Cette victoire bouleverse le panorama politique mexicain jusqu’alors dominé par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, droite), actuellement au pouvoir, et le Parti Action nationale (PAN, centre-droit).

Des partisans du nouveau président mexicain élu Andres Manuel Lopez Obrador fêtent sa victoire à la présidentielle, le 1er juillet 2018 à Mexico / © AFP / JOHAN ORDONEZ

L’ancien maire de Mexico a devancé de plus de trente points le jeune conservateur Ricardo Anaya (PAN), à la tête d’une coalition de droite et de gauche, et Jose Antonio Meade, du PRI, le parti au pouvoir, très loin derrière, en troisième position.

– Incertitudes –

« Je suis très conscient de ma responsabilité historique (…) Je veux passer à l’Histoire comme un bon président », a assuré le vétéran de gauche, au côté de sa femme, devant une foule de plusieurs milliers de sympathisants réunis sur la place du Zocalo, dans le centre de Mexico. « Je ne vous décevrai pas! », leur a-t-il promis.

Andrés Manuel Lopez Obrador a su capitaliser sur l’exaspération d’une grande partie des Mexicains en promettant de lutter contre la corruption et de chasser la « mafia du pouvoir » incarnée par l’impopulaire président Enrique Peña Nieto.

Le principal défi du président « sera d’accomplir ce qu’il a promis, et ce qu’il a promis est une utopie », a commenté à l’AFP l’analyste politique Jose Antonio Crespo. « Il n’y arrivera pas, mais on verra ce qu’il obtient ».

Saluant le « ton conciliateur » de Lopez Obrador dans son discours de victoire, le cabinet britannique Capital Economics regrette lundi avoir encore « peu de clarté sur la politique économique d’AMLO ».

Signe de cette incertitude: le peso mexicain et la Bourse locale ont chuté lundi, de 0,9% et 2,12% respectivement.

Lopez Obrador devra faire aboutir la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), avec les États-Unis et le Canada, crucial pour le Mexique dont les exportations sont tournées à 80% vers son voisin du nord.

Le nouveau président devra aussi faire reculer la pauvreté qui touchait 53,4 millions de personnes en 2016, soit 43,6% de la population, et qui alimente la violence criminelle.

Le pays a enregistré l’an dernier un chiffre record de 25.339 homicides et le processus électoral a été « le plus sanglant » de l’histoire du Mexique, avec au moins 145 assassinats d’hommes politiques, selon le cabinet d’études Etellekt. Dimanche, au moins deux militants ont encore été tués.

« AMLO » a promis de ramener la paix sociale dans le pays, au besoin en accordant une amnistie aux petites mains des cartels, une proposition qui a déclenché une vive polémique au Mexique.

Romandie.com avec(©AFP / 02 juillet 2018 23h24)