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La patronne du géant minier Anglo American démissionne en pleine tourmente sociale

octobre 27, 2012

La patronne du géant minier Anglo American démissionne en pleine tourmente sociale La patronne du géant minier Anglo American démissionne en pleine tourmente sociale © AFP

La démission annoncée vendredi de Cynthia Carroll, la patronne du géant minier Anglo American, numéro 1 mondial du platine, n’a pas surpris les initiés, alors que le groupe s’efforce de sortir d’une violente crise sociale en Afrique du Sud.

« La grogne des actionnaires était évidente depuis quelque temps », a souligné la banque canadienne BMO dans une note d’analyse.

La semaine dernière encore, la directrice générale avait pourtant fait le déplacement en Afrique du Sud depuis Londres pour des entretiens de haut niveau et pour tenter de sortir le groupe de la vague des grèves sauvages qui paralyse toujours sa production de platine.

Premier producteur mondial de platine avec sa filiale Amplats, Anglo American est un groupe bientôt centenaire, basé à Londres mais dont la majeure partie du personnel et de l’activité est en Afrique du Sud. Le groupe emploie 76. 000 salariés permanents dans ce pays, sur 100. 000 dans le monde, selon son site.

Vendredi soir, le syndicat majoritaire NUM a annoncé que la direction d’Amplats avait accepté de réembaucher 12. 000 mineurs grévistes licenciés le 5 octobre, dans le cadre d’un accord pour tenter de mettre fin à la grève.

L’accord comprend également un volet salarial.

Le conflit a duré sept semaines, surpassant en durée celui de Lonmin à Marikana où la grève avait duré six semaines et fait une cinquantaine de morts.

Entre 4 et 9 morts sont à déplorer dans des règlements de compte en marge de la grève d’Amplats, dont l’un a été brûlé vif le 11 octobre.

La démission de Mme Carroll était attendue par les marchés, qui savaient une partie des actionnaires et des investisseurs de plus en plus mal disposés à son égard.

« L’an prochain, cela fera sept ans que je serai directrice générale et je trouve que c’est le bon moment pour passer le relais à un successeur qui pourra continuer à bâtir sur les fondations solides que nous avons posées », a expliqué la dirigeante américaine, 55 ans, aux commandes d’Anglo American depuis 2007.

Elle a aussi annoncé qu’elle lâchait les rênes d’Amplats, ainsi que de De Beers, le diamantaire sud-africain, où elle venait d’être nommée présidente.

Elle va simplement occuper ses fonctions le temps qu’un successeur lui soit trouvé.

Le salaire annuel est alléchant puisque Mme Carroll gagne au moins 2,174 millions de livres sterling par an (2,7 millions d’euros), selon le rapport financier du groupe sur l’année 2011.

Mais la fonction n’est pas de tout repos, et des investisseurs, frustrés par le cours de l’action depuis quelques mois, reprochaient visiblement à Mme Carroll de n’avoir fait assez fructifier le potentiel du groupe.

« Néanmoins, l’annonce intervient alors qu’il n’y a pas de successeur désigné et peut être considérée comme légèrement hâtive », estime BMO, qui y voit un signe avant-coureur négatif pour le projet Minas Rio, une mine de fer brésilienne où Anglo American pourrait pâtir de nouveaux retards.

Et BMO observe également que l’absence d’un remplaçant connu « va probablement accroître l’instabilité pour l’entreprise (. . . ) ».

Les analystes de la Deutsche Bank se félicitent en revanche clairement de l’arrivée d’une « direction fraîche ». Ils estiment que la transition est tout à fait « appropriée », tout en espérant que les progrès faits grâce à l’entregent politique de Mme Carroll ne seront pas perdus, notamment en Afrique du Sud.

Mme Carroll avait été choisie en octobre 2006 pour prendre la tête du groupe, puis reconduite à son poste par l’assemblée générale en avril 2012.

L’annonce de sa démission est tombée au lendemain de la présentation des résultats du troisième trimestre 2012, alors qu’Amplats, sa filiale platine, n’a jamais été autant sous pression.

Le platine se vend à l’industrie automobile mais les cours ont tendance à baisser en raison d’une moindre demande mondiale, tandis que les tarifs de l’électricité augmentent en Afrique du Sud, ce qui renchérit les coûts de production.

La facture du premier mois de grève s’est élevée à 1,1 milliard de rands (98 millions d’euros) pour Amplats

Jeuneafrique.com avec AFP

Afrique du Sud: de nouveaux heurts dans les mines, où les employeurs menacent

octobre 16, 2012
Afrique du Sud: de nouveaux heurts dans les mines, où les employeurs menacent Afrique du Sud: de nouveaux heurts dans les mines, où les employeurs menacent © AFP

De nouveaux heurts se sont produits mardi dans plusieurs mines d’Afrique du Sud où la police est intervenue alors que des dizaines de milliers de grévistes continuent leur mouvement illégal, s’exposant à des licenciements.

Seule bonne nouvelle du jour, le groupe sud-africain Gold Fields, numéro quatre mondial de l’or, a annoncé le retour à leurs postes d’une majorité des grévistes de sa mine de Beatrix (centre).

« C’est trop tôt pour dire si la grève est terminée », a cependant commenté le directeur général Nick Holland lors d’un point presse téléphonique.

La journée a commencé avant l’aube à la mine de fer exploitée par une filiale du géant Anglo American à Sishen (nord-ouest), où la police est venue déloger la centaine de grévistes qui empêchaient les 12. 000 employés du site d’aller travailler depuis le 3 octobre et menaçaient de détruire du matériel.

Sept personnes ont été blessées, selon les médias sud-africains.

La police a arrêté 40 grévistes. La direction avait annoncé la veille le licenciement de quelque 300 personnes, rappelant qu’un accord salarial avait été conclu en juillet sur ce site.

Quelques heures plus tard aux abords d’une mine de chrome près de Marikana (nord), un policier a reçu un coup de machette qui aurait pu être mortel s’il ne s’était protégé le visage avec sa main.

Un témoin a indiqué à la radio SAfm qu’il avait vu les doigts voler en l’air.

La police était venue disperser un rassemblement non autorisé de mineurs et procédé à au moins 26 arrestations, sur ce site exploité par Samancor, et proche de la mine de platine où avait éclaté début août la sanglante crise sociale qui secoue l’Afrique du Sud.

Plus de 50 personnes ont été tuées dans des violences lors de ces mouvements qui ont affecté ou affectent encore de façon sporadique la production de platine, d’or, de chrome, de fer ou de diamants.

De son côté, le groupe Gold Fields a menacé de licencier quelque 15. 000 personnes, près de la moitié de son personnel, s’ils ne mettaient pas fin à leur grève sauvage d’ici jeudi.

Il a sous-entendu qu’il pourrait en faire autant avec 8. 500 autres, qui ont rejoint le mouvement lundi.

L’ultimatum concerne surtout le complexe de KDC exploité à Carletonville, au sud-ouest de Johannesburg.

Des manifestants y ont mis à sac un poste de police pendant le week-end, tandis qu’un non-gréviste a été tabassé lundi soir et le véhicule de l’entreprise qu’il conduisait a été incendié.

Des vigiles venus à son secours se sont faits tirer dessus, à balles réelles, selon la direction de Gold Fields.

Non loin de là, le groupe Gold One a suspendu ses opérations pour au moins un mois sur son site d’Ezulwini, où il s’est débarrassé de 1. 400 grévistes (sur 1. 900 employés).

Quelque 2. 500 grévistes d’une mine d’or voisine exploitée par le groupe sud-africain Harmony ont tenu un meeting dans un stade de Carletonville, jurant de poursuivre le mouvement malgré les menaces de licenciement.

« Nous voulons de l’argent! La grève continue! Personne ne va nous licencier », a lancé à la foule Moses Ngwekazi, l’un des meneurs. « Si une solution n’est pas trouvée, la grève peut continuer pendant trois mois, on s’en fout », a indiqué à l’AFP Makhalemele Motaung, un gréviste.

Des primes et promotions proposées par la Chambre des mines dans le secteur de l’or ayant été rejetées par la base, l’organisation patronale a laissé les entreprises résoudre la crise à leur guise. Concrètement, les employeurs ont la possibilité de licencier si une grève sauvage est déclarée interdite par la justice.

Le numéro un mondial du platine, Anglo American Platinum (Amplats), avait montré l’exemple en licenciant 12. 000 grévistes il y a dix jours.

Jeuneafrique.com avec AFP

Afrique du Sud: Amplats licencie 12.000 mineurs, un syndicaliste tué

octobre 6, 2012
Afrique du Sud: Amplats licencie 12.000 mineurs, un syndicaliste tué Afrique du Sud: Amplats licencie 12.000 mineurs, un syndicaliste tué © AFP

Le numéro un mondial du platine Amplats a annoncé vendredi le licenciement de 12. 000 de ses 28. 000 mineurs en grève sauvage sur le site de Rustenburg dans le nord de l’Afrique du Sud, au lendemain de la mort d’un gréviste tué par la police.

Un syndicaliste a en outre été tué par balles vendredi soir dans la ville voisine de Marikana. ISa mort survient au lendemain d’un autre incident au cours duquel la police a tué un mineur sur un site d’extraction de platine pendant la dispersion d’un groupe de mineurs grévistes dans la région voisine de Rustenburg.

Amplats avait convoqué cette semaine tous les grévistes en conseil de discipline, et menacé de licencier ceux qui refuseraient de comparaître.

« Environ 12. 000 employés ont décidé de ne pas se présenter (. . . ) et ont donc été licenciés en leur absence », a annoncé Amplats, filiale d’Anglo American, dans un communiqué.

Un mineur de 21 ans, qui refuse de donner son nom, a montré à l’AFP le sms reçu sur son téléphone portable: « En conséquence de votre absence à l’audience où vous deviez expliquer votre participation à une action de grève illégale, la société a pris la décision de vous licencier en votre absence. Vous avez trois jours pour faire appel ». L’entreprise, dont tous les puits du bassin de Rustenburg sont bloqués depuis le 12 septembre, avait déjà lancé plusieurs ultimatums à ses employés, les sommant de reprendre le travail sous peine de licenciement. Les ultimatums avaient jusqu’à présent été repoussés à chaque fois.

« Je ne ferai pas appel », a réagi le jeune mineur, en affirmant qu’il n’était pas en grève, mais qu’il avait peur des représailles s’il reprenait le travail: « Ces gens sont en colère, et si je vais au travail, ils savent qui je suis dans le shack (bidonville) et ils vont me tuer, c’est sûr à 100% ».

Les grévistes, dont le mouvement ne respecte pas les procédures du droit du travail sud-africain, réclament de substantielles augmentations de salaire.

Jeudi soir, un mineur a de nouveau été tué dans des affrontements entre employés d’Amplats et policiers à Rustenburg.

En outre, vendredi soir, un responsable syndical de la mine Western Platinium a été tué par balle à son domicile de Marikana, a indiqué un porte-parole de l’Union nationale des mineurs. Marikana, proche de la ville de Rustenburg (nord-ouest), avait déjà été le siège de violentes grèves dans la mine de platine de Lonmin.

Au moins sept personnes au total ont été tuées aux alentours de Rustenberg au cours de cette semaine dans des violences liées aux grèves.

« Nous ne pensions pas que les choses en arriveraient là », a déploré un représentant des grévistes, Gaddhafi Mdoda, « ils ne nous laissent pas le choix. Notre grève a été pacifique mais ils commencent à tuer des innocents ».

« On ne reculera pas, peu importe ce qu’ils disent ou ce qu’ils font, on se battra jusqu’à la dernière goutte de sang », a renchéri l’un des animateurs du mouvement, Mametlwe Sebei.

Depuis une semaine, les mineurs d’Amplats, relativement pacifiques jusque là, semblent s’engager dans un bras de fer sans merci. Les menaces à peine voilées proférées vendredi aux non-grévistes n’augurent rien de bon. « Ceux qui vont au travail sont responsables de la mort des autres », a lancé l’un des leaders du mouvement, promettant que « personne ne dormirait la nuit prochaine car nous devons contrôler les gens qui vont au travail ».

Il a ensuite donné rendez-vous à tous samedi à 07H00 (05h00 GMT) pour un nouveau meeting suivi d’une marche jusqu’au lieu du décès de la victime de jeudi pour y prier.

Tandis que l’impasse semble totale chez Amplats, une lueur d’espoir est apparue cette semaine pour les mines d’or où le mouvement a fait tâche d’huile.

La Chambre des mines a accepté, sous la pression, de tenter de débloquer la situation et de proposer sans tarder des hausses de salaires.

La crise sociale a été exacerbée par la fusillade de Marikana, où la police avait abattu 34 mineurs en grève le 16 août sur un site de platine exploité par Lonmin.

Depuis deux semaines, les transporteurs routiers ont également cessé le travail pour réclamer de meilleurs salaires, ce qui porte à environ 100. 000 le nombre de salariés en grève dans le pays, selon un décompte de l’AFP.

Le constructeur automobile General Motors et le pétrolier Royal Dutch Shell ont prévenu vendredi que la grève des routiers commençait à avoir un impact sur leurs activités dans le pays, le premier annonçant un ralentissement de la production et le second des difficultés de livraisons.

Jeuneafrique.com avec AFP

Afrique du Sud: Amplats annonce le licenciement de 12.000 mineurs grévistes

octobre 5, 2012
Afrique du Sud: Amplats annonce le licenciement de 12.000 mineurs grévistes Afrique du Sud: Amplats annonce le licenciement de 12.000 mineurs grévistes © AFP

Le numéro un mondial du platine Amplats, filiale du géant Anglo American, a annoncé vendredi le licenciement de 12. 000 de ses mineurs en grève illégale du site de Rustenburg (nord) en Afrique du Sud.

« Environ 12. 000 employés ont décidé de ne pas se présenter (devant les conseils de discipline), de ne pas assister aux audiences, et ont donc été conséquemment licenciés en leur absence », précise un communiqué du groupe qui avait clairement menacé de licencier les grévistes illégaux qui refuseraient de comparaître devant les conseils de discipline.

Jeuneafrique.com avec AFP

Afrique du Sud: les grévistes d’Amplats refusent de reprendre le travail

septembre 24, 2012
Afrique du Sud: les grévistes d'Amplats refusent de reprendre le travail Afrique du Sud: les grévistes d’Amplats refusent de reprendre le travail © AFP

Les grévistes des mines de platine d’Amplats à Rustenburg (nord de l’Afrique du Sud) ont décidé de prolonger leur mouvement, en dépit des menaces de la direction de licencier tous les employés qui ne se rendraient pas au travail lundi soir, ont indiqué des meneurs.

« Il n’y a personne qui retournera au travail, garantie 105%, personne ne se prendra le quart de nuit aujourd’hui » (lundi), a déclaré le coordinateur du mouvement Siphamandla Makhanya à la radio 702, après une courte réunion des grévistes.

Amplats, qui a repris ses opérations mardi 18 septembre sur cinq sites qu’il avait fermés une semaine plus tôt pour des raisons de sécurité, avait d’abord menacé de licencier tous ses employés qui ne seraient pas allés pointer mercredi 19 au soir, avant de repousser sa menace à jeudi 20, puis à lundi 24.

Le numéro un mondial du platine considère que les absents sont illégalement en grève.

« Nous avons donné aux gens jusqu’au quart de nuit, et le quart de nuit n’a pas encore commencé. Nous pourrons faire le point demain » (mardi), a sobrement réagi Mpumi Sithole, porte-parole de la filiale du géant minier Anglo American, interrogée par l’AFP.

Les grévistes d’Amplats réclament au moins autant que leurs collègues de la mine voisine de Marikana, qui ont obtenu des augmentations allant de 11 à 22% au terme d’une grève très dure émaillée de violences ayant fait 46 morts, dont 35 tués par la police.

Ils espéraient pouvoir rencontrer la direction mardi.

Après des échauffourées entre policiers et manifestants la semaine dernière, la situation restait tendue sur place lundi, où la route d’accès au bidonville de Sondela, près d’un des puits d’Amplats, a été barrée par des habitants, a rapporté l’agence Sapa.

Jeuneafrique.com avec AFP

Afrique du Sud: deux gros producteurs de platine paralysés par un conflit social

septembre 13, 2012
Afrique du Sud: deux gros producteurs de platine paralysés par un conflit social Afrique du Sud: deux gros producteurs de platine paralysés par un conflit social © AFP

Lonmin et Amplats, deux des plus gros producteurs mondiaux de platine, étaient paralysés jeudi par un conflit exacerbé autour des salaires que les mineurs affirment vouloir étendre « aux mines ou aux usines du pays » jusqu’à obtenir gain de cause.

Plongé dans un silence inhabituel, le site d’Amplats, propriété du géant anglo-sud-africain Anglo American, est resté, grille fermée, sous la garde de vigiles.

A quelques kilomètres, une foule de 4. 000 à 5. 000 mineurs en grève, armés de bâtons traditionnels, chantant à tue-tête et dansant, ont convergé vers un stade pour dire leur ras-le-bol d’être mal payés et leur détermination à obtenir 12. 500 rands mensuels (1. 200 euros). La plupart gagnent moitié moins.

Avec 76. 000 employés en Afrique du Sud, Anglo American est tout un symbole: c’est le premier employeur privé du pays et l’une des plus anciennes compagnies minières locales.

La direction a mis à l’arrêt ses cinq sites du bassin minier de Rustenburg mercredi, officiellement, pour raisons de sécurité et pour protéger les mineurs de « menaces et intimidations » de ceux qui veulent les empêcher de travailler.

Comme chez Lonmin à Marikana, ou chez Gold Fields, une mine d’or proche de Johannesburg où 15. 000 mineurs sont entrés en grève dimanche dernier, les grévistes d’Amplats ont rejeté leurs délégués habituels issus du puissant syndicat des mines, le NUM.

Dans le stade, ce sont des représentants choisis par les mineurs et un leader trotskiste qui ont harangué la foule, dans une ambiance festive. Des unités de police étaient stationnées à distance respectable.

« Nous allons faire avancer ce problème », expliquait, déterminé, à l’AFP Siphamandla Makhanya, au nombre de la délégation de mineurs qui a déposé un mémorandum auprès de la direction.

« Si l’entreprise échoue à le résoudre, nous allons le porter dans toute l’Afrique du Sud. Nous allons mobiliser tous les Sud-Africains, dans les mines ou dans les usines. Ensuite, nous irons le porter devant l’Union Buildings », le siège du gouvernement à Pretoria, a-t-il affirmé.

« Au minimum, ce qu’on attend c’est 12. 500 rands (1. 200 euros). Si cela ne marche pas, Anglo American n’a qu’à faire ses bagages et partir aux Etats-Unis. Nous allons demander au gouvernement de diriger l’entreprise », a-t-il ajouté, en écho aux tenants d’une nationalisation des mines.

La direction s’est contentée d’accuser réception du mémorandum. « La situation est en évolution constante, nous essayons de gérer au mieux », a déclaré à l’AFP une porte-parole Mpumi Sithole.

A Marikana, d’où est parti le conflit le 10 août, faisant revivre les pires heures de l’apartheid lorsque la police a ouvert le feu sur les grévistes le 16 août, les installations du groupe britannique Lonmin, étaient toujours au ralenti, avec un absentéisme dépassant les 90% depuis plusieurs jours.

Les négociations étaient toujours dans l’impasse, malgré la participation d’un groupe de chefs coutumiers aux pourparlers. La donne est compliquée par la volonté des grévistes d’obtenir gain de cause avant de reprendre le travail, une entorse aux règles de négociations salariales que refuse Lonmin.

Jeudi, le corps d’un homme frappé à mort, retrouvé mardi, a été identifié comme celui d’un permanent du NUM, visiblement tué à coup de machettes à la tête.

C’est la 45ème victime du conflit de Marikana.

Un troisième géant minier de cette ceinture de platine, le groupe sud-africain Impala, n’est pas touché par les grèves, mais fait également face à des revendications salariales du même ordre que celles des autres sites.

Chez KDC, un site de Gold Fields, une tentative du NUM de s’adresser à ses troupes a tourné court et ses dirigeants se sont fait huer.

Le syndicat dissident AMCU, qui a encouragé et soutenu les grévistes de Marikana, a appelé jeudi le président sud-africain Jacob Zuma à convoquer une conférence nationale sur les mines.

Relativement effacé depuis le début de la crise, M. Zuma n’a pas répondu.

Il est apparu une fois de plus en retrait, se contentant de dénoncer des troubles « inacceptables » et d’ajouter, lors d’une séance de questions au parlement: « Nous allons nous en occuper. Nous allons être prochainement très actifs ».

Jeuneafrique.com avec AFP

RDC : Kalaa Mpinga, chercheur d’or

mars 14, 2012

Ce natif du Kasaï (RDC) est l’un des rares patrons miniers  africains. Sa compagnie, Mwana Africa, vient d’annoncer 2 millions d’onces d’or  de réserves prouvées en Ituri.

Il évolue depuis trente ans dans le secteur minier. Formé à l’université  McGill de Montréal, Kalaa Mpinga fut nommé à 36 ans plus jeune  administrateur d’Anglo American, chargé des activités africaines. Au salon Mining Indaba du Cap (début février en Afrique du  Sud), cet ingénieur chaleureux, natif du Kasaï (RDC) et installé à  Johannesburg, est comme un poisson dans l’eau. « Je retrouve des gens que  j’ai connus en Angola, au Ghana, au Zimbabwe, en Zambie… » se réjouit le  fils de l’ancien Premier ministre Mpinga Kasenda, dont il a hérité des talents  de diplomate. « J’ai une qualité essentielle pour ce métier : je sais  m’entourer des bonnes compétences – avocats, géologues, financiers – au moment de la signature d’accords. »

Il est l’un des rares Africains à avoir créé sa compagnie – Mwana  Africa – dans un secteur dominé par les Anglo-Saxons. « Avec mon  expérience et mon carnet d’adresses chez Anglo American, j’ai eu l’opportunité  de voler de mes propres ailes, mais malheureusement des parcours comme le mien  ne sont pas légion », regrette le patron, qui a monté sa société en 2003 en  rachetant à son ex-employeur, avec des partenaires zimbabwéens, angolais et  zambiens, une mine de nickel au Zimbabwe (Bindura). Levant des fonds en Afrique  australe et à Londres, il a continué ses acquisitions dans son pays natal, avec  l’achat de permis dans l’or et le diamant au Katanga et en Ituri, dans l’est du  pays, mais aussi au Zimbabwe et en Afrique du Sud.

Sur la bonne voie

Après des premières années difficiles pour lancer ou relancer des  exploitations, Mwana Africa, dont la capitalisation à Londres est de  90 millions d’euros, est sur la bonne voie. La mine de Freda Rebecca (1  500 salariés), proche de Harare, a fortement augmenté sa production. Son  chiffre d’affaires est passé de 7 millions d’euros en 2010 à  27,9 millions l’année dernière. Mais c’est surtout le gisement d’or de  Zani-Kodo, en Ituri, qui suscite l’attention de Kalaa Mpinga. « Début  février, nous avons annoncé 2 millions d’onces d’or de réserves prouvées,  ce qui en fait une mine majeure. Cette belle découverte récompense trois années  d’exploration et 22 millions de dollars [16,6 millions d’euros, NDLR]  investis. À présent, nous avons de solides arguments pour lever des fonds et  démarrer l’exploitation du gisement d’ici trois à quatre ans », indique-t-il, estimant ses besoins à près de 40 millions d’euros.

Jeuneafrique.com par Jean Christophe Le Bec