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Côte d’Ivoire: trois militaires condamnés à la prison à vie pour l’assassinat du général Guéï

février 18, 2016

Abidjan – Le tribunal militaire d’Abidjan a condamné jeudi à la prison à perpétuité trois militaires fidèles à l’ex-président Laurent Gbagbo pour l’assassinat, en 2002, du général Robert Guéï, ex-chef de la junte en Côte d’Ivoire.

Au terme de près d’un mois de procès, le tribunal a jugé coupable d’assassinat le commandant Anselme Séka Yapo, ancien chef de la sécurité rapprochée de l’ex-Première dame Simone Gbagbo, et de complicité d’assassinat le général Brunot Dogbo Blé, ancien commandant de la Garde républicaine, ainsi que le sergent-chef Daléba Séry.

Six des 19 prévenus ont été condamnés à dix ans d’emprisonnement, les autres ont été relaxés.

Le général Guéï, 61 ans, a été tué par balles le 19 septembre 2002, jour d’un coup d’Etat manqué à Abidjan contre Laurent Gbagbo qui avait entraîné la prise de contrôle du nord et de l’ouest du pays par une rébellion. Des membres de sa famille et de sa garde rapprochée ont été tués le même jour.

Surnommé le père Noël en treillis, Guéï avait dirigé une junte après le coup d’État du 24 décembre 1999. Il avait été vaincu par Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu’il tentait de s’y maintenir.

Mardi, le procureur militaire d’Abidjan avait requis la prison à perpétuité pour le commandant Anselme Séka Yapo et le général Brunot Dogbo Blé, dans le premier procès en Côte d’Ivoire de l’assassinat d’un ancien chef d’État.

Les avocats de la défense avaient plaidé la relaxe mercredi, invoquant l’absence de preuves. Ils ont annoncé jeudi leur intention de faire appel.

Romandie.com avec(©AFP / 18 février 2016 17h49)

Côte d’Ivoire: le procès de l’assassinat du général Guéï renvoyé au 21 janvier

décembre 17, 2015

Abidjan – Le procès des assassins présumés du général Robert Guéï, ex-chef de la junte en Côte d’Ivoire, tué en 2012, a été renvoyé jeudi au 21 janvier en raison d’un problème de procédure.

Dix-neuf personnes dont le général Dogbo Blé, un ex-homme fort du régime de Laurent Gbagbo, et Anselme Séka Yapo, ancien responsable de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, étaient dans le box des accusés du tribunal militaire à Abidjan pour être jugés pour assassinat et complicité d’assassinat.

Trois des 22 inculpés étaient absents et il manquait des pièces relatives à leur convocation pour pouvoir poursuivre l’audience, a souligné le président qui a décidé de renvoyer l’affaire.

Surnommé le père Noël en treillis, Robert Gueï a dirigé la junte militaire installée en Côte d’Ivoire après le coup d’Etat du 24 décembre 1999 contre le président Henri Konan Bédié.

Le général Gueï avait été vaincu par Laurent Gbagbo à la présidentielle d’octobre 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu’il tentait de s’y maintenir.

Agé de 61 ans, il avait été assassiné de six balles le 19 septembre 2002, jour d’un coup d’Etat manqué contre Laurent Gbagbo qui avait entraîné la prise de contrôle du nord et de l’ouest du pays par la rébellion. Son épouse, des membres de sa famille et de sa garde rapprochée avaient aussi été tués le même jour.

Robert Gueï avait été accusé par le pouvoir de Laurent Gbagbo d’être derrière ces troubles. Les partisans de Gueï attribuaient en retour au régime la mort de leur chef, ce que le camp Gbagbo a toujours récusé.

Parmi les principaux suspects figurent le commandant Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, ancien responsable de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, épouse de l’ex-chef d’Etat, et le général Dogbo Blé, ex-commandant de la Garde républicaine.

Anselme Séka Yapo, ex-commandant de gendarmerie, a été condamné le 4 août dernier à 20 ans de prison pour assassinat durant la crise post-électorale de 2010-2011.

Dogbo Blé, un ex-homme fort du régime de Laurent Gbagbo a été condamné en octobre 2012 à 15 ans de prison pour complicité dans l’assassinat d’un officier à la retraite et en mars 2015 à 20 ans de prison pour son rôle durant la crise postélectorale.

Pascal Affi N’Guessan et Moïse Lida Kouassi, respectivement Premier ministre et ministre de la Défense au moment des faits, font partie des témoins de ce procès.

C’est la première fois en Côte d’Ivoire que l’on juge l’assassinat d’un ancien chef d’Etat, a souligné le commissaire du gouvernement (procureur militaire) Ange Kessi, estimant que le procès devait être exemplaire.

Il a néanmoins essuyé les foudres de la défense qui a dénoncé l’amateurisme du commissaire du gouvernement. Ce renvoi est injustifiable, a estimé Me Rodrigue Djadjé, déplorant également le niveau des poursuites et des instructions (…) vraiment bas.

L’instruction a été bâclée et a été faite uniquement à charge, a renchéri son confrère Mathurin Dirabou.

Dire que la justice n’est pas à la hauteur, c’est leur moyen de défense (…) Ces personnes sont de purs criminels (…) Ils ont fait ça sur instruction. Ils ont reçu des instructions de leur hiérarchie ( …) L’assassinat du général a été planifié au plus haut de l’Etat de Côte d’Ivoire, a rétorqué Me Paul Oumar Singo Tia, avocat de la famille Gueï, en concluant: Laurent Gbagbo manque, il devrait être là dans le box.

Romandie.com avec(©AFP / 17 décembre 2015 16h43)

Côte d’Ivoire : les ex-militaires pro-Gbagbo Abehi et Séka Séka condamnés à 5 et 20 ans de prison

août 5, 2015
Ouverture du procès des commandants Jean-Noël Abéhi et Anselme Séka Yapo. © Sia Kambou/AFP

Ouverture du procès des commandants Jean-Noël Abéhi et Anselme Séka Yapo. © Sia Kambou/AFP

Les ex-commandants Jean Noël Abehi et Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, ont été respectivement condamnés mardi à cinq et vingt ans d’emprisonnement par le tribunal militaire d’Abidjan.

Selon l’Agence ivoirienne de presse (AIP), le commandant Jean Noël Abehi a été reconnu coupable de faits de désertion alors que l’ex-commandant Anselme Séka Yapo était accusé d’homicide volontaire et de coups et blessures. La défense a déclaré qu’elle avait l’intention de se pourvoir en cassation.

Pour Tahirou Dembélé, le président du tribunal qui organisait le procès, plusieurs fois reporté, de huit anciens officiers pro-Gbagbo, Séka Séka, ex-aide de camp de l’ancienne Première dame Simone Gbagbo et homme présumé des basses besognes de cette dernière, est condamné à une peine de vingt ans de prison car les faits d’homicide volontaire sur la personne du garde de corps de Joël N’Guessan sont établis.

Six prévenus relaxés

« Il en va de même pour les faits de coups et blessures sur l’élève officier qui a une incapacité temporaire de travail de trois mois », a ajouté le magistrat, qui a prononcé la déchéance de Séka Séka de la gendarmerie nationale, rapporte l’AIP. En revanche, Anselme Séka Yapo a été déclaré innocent des crimes de « violation de consignes » et de « détournement de deniers publics », tout comme les six autres prévenus, qui ont été relaxés.

Jeuneafrique.com par Mathieu Olivier

Côte d’Ivoire : le procès des officiers pro-Gbagbo reporté une dernière fois

juillet 27, 2015
Le commandant Anselme Séka Yapo, ancien chef de la sécurité rapprochée de l'ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, poursuivi pour meurtre, le 4 juin 2015. © Sia Kambou/AFP

Le commandant Anselme Séka Yapo, ancien chef de la sécurité rapprochée de l’ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, poursuivi pour meurtre, le 4 juin 2015. © Sia Kambou/AFP

Le procès des officiers pro-Gbagbo, accusés d’avoir commis des exactions durant la crise post-électorale de 2010-2011, est renvoyé au 3 août prochain. Il s’agit d’un « ultime » report, a tranché lundi 27 juillet le tribunal militaire d’Abidjan.

Une nouvelle fois, l’avocat du commandant Anselme Séka Yapo, ancien chef de la sécurité rapprochée de l’ex-Première dame Simone Gbagbo, était absent lundi 27 juillet, devant le tribunal. Cette absence a provoqué un troisième report depuis l’ouverture du procès le 9 juin dernier.

« Le tribunal exceptionnellement renvoie » le procès d’« une semaine », a annoncé Tahirou Dembélé, le président du tribunal . « Ce sera l’ultime renvoi, je dis bien l’ultime renvoi ! », a-t-il martelé, visiblement agacé.

Le 21 juillet dernier, le procès avait déjà été renvoyé en raison de l’absence du défenseur d’Anselme Séka Yapo, poursuivi pour « meurtre ». Joël N’Guessan, ancien ministre chargé des Droits de l’Homme et actuel porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR), l’accuse d’avoir tué son garde du corps, Yapo Akaffou Léon Arsène, durant la dernière crise post-électorale.

Reporté au 3 août

Ce procès implique neuf officiers, dont deux piliers de l’appareil sécuritaire sous Laurent Gbagbo. Il avait été interrompu une première fois parce que les avocats de la défense réclamaient des « preuves » ou, le « cas échéant », « l’exhumation du corps d’une victime en vue d’une autopsie ». Cependant, l’examen du corps de la victime n’a finalement pas permis de déterminer la cause exacte du décès.

Surnommé « Séka Séka », Anselme Séka Yapo est poursuivi pour « assassinat » et « blanchiment d’argent aux fins d’achat d’armes ». La prochaine audience, prévue le lundi 3 août, doit être consacrée aux dernières auditions des prévenus, aux réquisitions et aux plaidoiries, selon le tribunal.

Jeuneafrique.com

Côte d’Ivoire : Séka Séka muet, Ramaël piétine dans l’affaire Kieffer

novembre 14, 2011

L’ex-garde du corps de Simone Gbagbo, Anselme Séka Yapo dit « Séka Séka », refuse de reconnaître toute implication dans la disparition de Guy-André Kieffer. Mais au cours de son séjour à Abidjan, le juge Ramaël en charge du dossier a réalisé des progrès sur une autre affaire, très proche : celle du bref enlèvement de l’avocat français Xavier Ghelbert, en 2006.

Alors que la chute de Laurent Gbagbo en avril dernier devait permettre de donner un coup d’accélérateur à l’affaire Guy André Kieffer, du nom journaliste français porté disparu à Abidjan, le 16 avril 2004, le juge français Patrick Ramaël a quitté Abidjan le 13 novembre sans avoir fait de progrès notables dans ce dossier dont il a la charge.

Le magistrat du tribunal de grande instance de Paris a pourtant passé deux semaines en Côte d’Ivoire, où il devrait retourner très prochainement. « L’affaire Kieffer n’est pas bouclée. En revanche, celle de Xavier Ghelbert a enregistré des avancées. Ramaël s’est rendu au nord pour auditionner des militaires pro-Gbagbo impliqués dans cette affaire et cela a été concluant », explique un proche du dossier.

Les difficultés éprouvées par le juge Ramaël dans l’affaire Kieffer résultent de la non coopération du commandant Anselme Séka Yapo alias « Séka Séka », l’ex-aide camp de la première dame déchue Simone Gbagbo, qui est considéré comme un élément clé dans l’enlèvement, puis la disparition du journaliste français. « Anselme Séka a nié toute implication au cours de son audition avec le juge Ramaël », explique une source proche du dossier.

Patrice Baï, comme Séka Séka

Une deuxième difficulté est aussi venue de Patrice Baï, cousin de Laurent Gbagbo et ex-chef de la garde rapprochée civile de la présidence ivoirienne. Plusieurs fois cités par des témoins, il a refusé de reconnaître la moindre implication dans l’affaire Kieffer », poursuit notre informateur.

Pourtant, lors de son premier voyage de l’année 2011, en mai, Ramaël avait perquisitionné le palais de la présidence dans le quartier des affaires du Plateau. Une opération qui avait mis en évidence l’existence de cellules de détention dans les sous-sol du bâtiment, étayant les déclarations de plusieurs témoins selon lesquelles Guy-André Kieffer y aurait transité pour une destination inconnue.

Le magistrat français a également mené une opération à la résidence du couple Gbagbo, à Cocody, où il a fait des découvertes dans les bureaux de l’ex-première dame. « Plusieurs dossiers concernant Guy-André Kieffer, pas seulement ses articles, mais des informations précises sur ses faits et gestes, alors que le couple Gbagbo a toujours affirmé ne pas le connaître », révèlent plusieurs sources concordantes.

Jeuneafrique.com par Baudelaire Mieu, à Abidjan

Côte d’Ivoire : l’affaire Kieffer relancée

novembre 8, 2011

Le juge français Patrick Ramaël est de nouveau en Côte d’Ivoire pour son enquête sur les affaires Guy-André Kieffer et Xavier Ghelbert. Il a recueilli de nombreuses confidences d’anciens proches du pouvoir de Laurent Gbagbo mais bute sur la non-coopération de Séka Séka, l’ancien aide de camp de Simone Gbagbo.

Le juge français Patrick Ramaël a de nouveau foulé le territoire ivoirien fin octobre, pour une quinzaine de jours, avec pour objectif de boucler deux dossiers chauds. D’une part l’affaire Kieffer, du nom journaliste franco-canadien disparu à Abidjan, le 16 avril 2004, et de l’autre celle du bref enlèvement, le 7 novembre 2004, de l’avocat Xavier Ghelbert, lors d’une mission pour un audit sur la filière café-cacao pour le compte de l’Union Européenne.

« C’est le dernier voyage du juge Ramaël à Abidjan pour ces affaires. Il a pu compiler de nombreux éléments situant les responsabilités des uns et des autres, confie une source proche du dossier. Maintenant, il s’agit de reconstituer le puzzle pour aller à un procès, un procès qu’il préfère voir se tenir en Côte d’Ivoire ».

Révélations

Jusqu’à la chute de Laurent Gbagbo, la justice ivoirienne privilégiait une piste liée à des citoyens français. Depuis, elle a abandonné cette hypothèse, faute de preuve suffisante. Lors de son précédent voyage en Côte d’Ivoire, en mai dernier, Patrick Ramaël avait entendu Jean-Tony Oulai, l’un des principaux suspects qui avait réussi à quitter le territoire français en début d’année, malgré son contrôle judiciaire.

Plusieurs responsables de premier plan de l’ancien régime ont d’ailleurs contacté directement les services du juge français pour faire des révélations au magistrat français. Mais, pour le moment, celui-ci a pour priorité de parvenir à faire collaborer le commandant de gendarmerie Anselme Séka Yapo alias « Séka Séka », l’ancien aide de camp de Simone Gbagbo, l’ex-Première dame toujours en détention dans le nord du pays.

« Séka Séka, l’acteur clé »

En 2009, le commandant avait été entendu en tant que témoin par le juge français. « Séka Séka est un acteur clé dans ses affaires. À l’époque, il bénéficiait de la protection du régime de Laurent Gbagbo et il était impossible de le faire parler », confie une source judiciaire. Arrêté le 15 octobre à Abidjan dans un avion en partance pour Conakry, l’ex-aide de camp est détenu au secret par les autorités ivoiriennes. Selon nos informations, celui-ci ne semble pas vouloir collaborer pour le moment avec le juge Ramaël.

Jeuneafrique.com par Baudelaire Mieu, à Abidjan

Côte d’Ivoire : Séka Séka, le bras armé de Simone Gbagbo

octobre 18, 2011

L’évocation de son seul nom faisait trembler de crainte les militants de l’ex-opposition. Le commandant Anselme Séka Yapo, plus connu sous le sobriquet de Séka Séka, n’était pas seulement l’aide de camp de Simone Gbagbo, ex-première dame de Côte d’Ivoire, il était également son bras armé. En fuite depuis la chute de Laurent Gbagbo, il a été arrêté samedi à Abidjan.

C’est en Côte d’Ivoire à l’aéroport d’Abidjan, qu’Anselme Séka Yapo s’est fait cueillir samedi dernier comme un débutant par l’armée de l’air. En provenance de Lomé, il était en transit pour Conakry, voyageant sous une fausse identité. Son visage, dissimulé par une barbe abondante, était méconnaissable. Depuis, l’ex- bras armé de Simone Gbagbo, visé depuis 2010 par les sanctions de l’Union européenne, est détenu à la Direction de la surveillance du territoire (DST) où son interrogatoire a commencé.

Escadrons de la mort

Cet officier supérieur formé à l’Ecole des forces armées (EFA) de Bouaké, a effectué plusieurs stages de perfectionnement à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN) de Melun (France). Son nom est revenu dans plusieurs affaires criminelles pendant les onze années de règne de Laurent Gbagbo. C’est après le coup d’État du 19 septembre 2002, mué en rébellion des Forces nouvelles (FN), que les Ivoiriens se familiarisent avec son nom, sans toutefois découvrir son visage. Il reste un homme de l’ombre. Et, d’aucuns le croient, des basses oeuvres de l’ex-Première dame.

Contrairement aux autres barons du régime Gbagbo, Séka Séka, natif de la région Akyé, où Laurent Gbagbo a réalisé ses plus importants scores électoraux, est un homme discret. Son nom est associé aux escadrons de la mort qui ont semé la terreur et la désolation au sein de l’opposition d’alors.

En 2003, l’Organisation des Nations-unies rend public une enquête sur les violations des droits de l’homme suite aux évènements de septembre 2002 et a cité dans un annexe à son rapport, le nom de Séka Séka, alors capitaine, comme l’un des responsables militaires des escadrons de la mort.

« Principal exécuteur de Rose Guéi »

Rien qu’entre septembre et novembre 2002, le Mouvement ivoirien des droits de l’homme (MIDH) a dénombré cinquante personnes tuées par ces escadrons. Parmi les dizaines de victimes présumées, les plus emblématiques sont le comédien et opposant Camara Yêrêfê dit H, le Dr Benoit Dakoury-Tabley, frère cadet de Louis André Dakoury-Tabley, cadre des FN, et Emile Téhé, président d’un petit parti d’opposition, allié au Rassemblement des républicains ( le RDR d’Alassane Ouattara).

Le colonel Jules Yao Yao, porte-parole de l’armée loyaliste de 2002 à 2004, entré en dissidence en 2005, a ouvertement accusé l’ex-aide de camp de Simone Gbagbo d’être personnellement responsable de la mort de certaines personnalités de l’opposition. « Il est impliqué dans l’assassinat des aides de camp et des membres de la famille de Robert Guéi (tués le 19 septembre 2002, NDLR) et le principal exécuteur de Rose Guéi (épouse du général Robert Guéi, NDLR), par une balle dans la tête », révèle l’ex-porte-parole de l’armée.

Autre affaire criminelle dans laquelle Séka Séka est cité : la disparition en avril 2004, de Guy-André Kieffer, journaliste franco-canadien, spécialiste de la filière café-cacao ivoirienne. Reporters sans frontière (RSF) a nommément cité Séka Séka, sur la base des aveux de Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo et principal suspect dans l’affaire. Les juges d’instruction parisiens chargés de cette affaire devraient d’ailleurs se rendre prochainement à Abidjan pour entendre enfin le mis en cause.

« C’est lui que je recherchais le plus »

La dernière accusation provient d’un ancien porte-parole d’Alassane Ouattara. Joël N’Guessan accuse le commandant Séka Séka d’être le commanditaire de l’assassinat, le 8 avril dernier, soit trois jours avant la capture de Gbagbo, de quatre de ses collaborateurs à Angré (commune de Cocody). Selon certaines indiscrétions, le bras armé de Simone Gbagbo, aurait commencé à se mettre à table.

En attendant que les enquêtes établissent son rôle exact dans toutes ces affaires, le procureur du Plateau chargé d’enquêter sur les évènements liés à la crise postélectorale ne boude pas son plaisir. « C’est lui que je recherchais le plus, indique Simplice Kouadio Koffi, parce qu’on lui attribue beaucoup de faits graves. Il est impliqué dans la plupart des procédures que nous avons ouvertes jusque là. Une chose est certaine, c’est que de nombreux témoins l’accusent de meurtres et d’assassinats et nous allons vérifier tout cela ». Les armes se sont tues. À la justice de s’exprimer.

Jeuneafrique.com par André Silver Konan, à Abidjan

Un militaire proche de Simone Gbagbo arrêté à Abidjan

octobre 16, 2011

Le commandant Anselme Séka Yapo, proche de Simone Gbagbo, épouse de l`ex-président ivoirien, qui était en fuite et accusé de graves exactions sous le régime déchu, a été arrête samedi l`aéroport d`Abidjan, a-t-on appris de sources concordantes.

En fuite depuis la fin de la crise post- électorale en avril, l`ex-responsable de la sécurité de Mme Gbagbo a été interpellée dans l`après-midi dans un avion en transit Abidjan qui avait pour destination Bamako, a indiqué a l`AFP une source aéroportuaire.

Selon une source sécuritaire, il aurait été arrêté après avoir été reconnu par un passager.

Le commandant Séka fait partie des figures du régime de l`ex-président Laurent Gbagbo visées depuis décembre 2010 par des sanctions de l`Union européenne.

Son nom a été cité dans plusieurs affaires, notamment la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer en Cote d`Ivoire en 2004. Il avait été entendu comme témoin par des juges français sur ce dossier en 2009.

Il a également été accusé d` être lié aux « escadrons de la mort », des groupes accusés d`exécutions extrajudiciaires. L`intéressé a rejeté cette mise en cause, comme le régime Gbagbo a toujours fermement démenti l`existence des « escadrons ».

Une centaine de personnalités du régime déchu, dont l`ex-couple présidentiel, sont actuellement en détention préventive et inculpées de crimes économiques, atteinte la sureté de l`Etat ou crimes de sang commis durant la crise.

M. Gbagbo a été arrêté le 11 avril après une crise de plus de quatre mois née de son refus de reconnaître sa défaite la présidentielle de novembre 2010, et qui a fait quelque 3.000 morts.

AFP