Arrêtés en Ingouchie
Ces arrestations et inculpations arrivent un peu plus d’une semaine après l’assassinat de l’opposant russe. Ancien vice-premier ministre de Boris Eltsine, Boris Nemtsov, 55 ans, a été abattu de quatre balles dans le dos le 27 février au pied du Kremlin.Les hypothèses sont nombreuses quant au motif de cet assassinat. Les alliés de M. Nemtsov y voient la main du Kremlin et des services spéciaux russes tandis que le président Vladimir Poutine parle de « provocation » destinée à déstabiliser le pays.
Les enquêteurs disaient en début de semaine n’écarter aucune piste. Ils envisagent tout aussi bien celle des islamistes pour le soutien de Boris Nemtsov à l’hebdomadaire satirique français « Charlie Hebdo » que celle de nationalistes russes mécontents de sa critique du rôle de la Russie dans la crise ukrainienne.
« Climat de haine »
La fille de l’opposant assassiné, Janna Nemtsova, a affirmé que le meurtre de son père était « politique ». « Je pense que maintenant, la Russie a franchi la ligne et que les gens auront peur d’exprimer des idées qui contredisent (…) le point de vue officiel », a-t-elle déclaré dans une interview accordée en Allemagne à la chaîne de télévision CNN.
Ce meurtre d’un des principaux critiques du gouvernement avait immédiatement suscité les condamnations de nombreux pays. Choquée, l’opposition russe attribue cet assassinat plus généralement au « climat de haine » instillé par les autorités dans la société et les médias officiels.
Les opposants au Kremlin y sont régulièrement qualifiés de « traîtres à la patrie », d' »agents de l’étranger » ou encore d' »ennemis de l’intérieur », des termes renvoyant à ceux de la période stalinienne.