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En Tunisie, Kaïs Saïed veut rendre au peuple l’argent qui lui a été volé

janvier 10, 2023

Récupérer l’argent détourné sous Ben Ali ou depuis 2011 pour l’affecter à des projets de développement. C’est le but de la « conciliation pénale » mise en place par le président tunisien, mais dont le cadre juridique inquiète déjà.

Le président tunisien Kaïs Saïed. © Nicolas Fauqué

Après la mise en place d’entreprises citoyennes, le président Kaïs Saïed continue à dérouler son programme. Il pousse les administrations concernées à faciliter la tâche de la Commission de la conciliation pénale, qu’il a désignée en novembre 2022 et à laquelle il a donné six mois pour aboutir à des résultats, selon le décret annonçant la création de cette instance publié en mars 2022.

L’idée n’est pas nouvelle mais elle a maintenant force de loi. Kaïs Saïed part d’un principe de justice sociale – éviter que certains ne s’enrichissent sur le dos d’un peuple déjà dans la précarité – et en fait le fer de lance de sa politique.

Grâce au nouveau dispositif, il compte récupérer pas moins de 13,5 milliards de dinars (environ 4 milliards d’euros) détournés durant l’ère Ben Ali, et au moins autant pour les dix dernières années de gabegie financière et politique. Les ressources ainsi récupérées doivent être affectées à des projets de développement dans des zones sinistrées.

Pour le président, il s’agit à la fois de créer un précédent pouvant jouer sur les équilibres sociaux et de tenir une promesse électorale, tout en tentant de renflouer les caisses de l’État. Le tout obéissant à une logique qui lui tient à cœur et dont il veut démontrer la validité : il suffit de le vouloir et de s’en donner les moyens pour faire aboutir un projet. Projet qu’en l’occurrence Kaïs Saïed avait longuement présenté aux partis et à la société civile en 2012-2013, mais qui était resté sans lendemain.

La récente adoption du dispositif de conciliation sonne donc comme une revanche, et donne au président le rôle de celui qui sait ce qu’il convient de faire. Ici, obliger ceux qui se sont rendus coupables de malversations à investir dans les régions démunies pour générer du développement.

Retour sur la chose jugée

Une opération simple et qui n’est pas inconnue des Tunisiens. Immédiatement après la chute du régime de Ben Ali en janvier 2011, l’une des exigences exprimée par la révolution a été une reddition des comptes.

Corruption, affairisme et népotisme avaient largement contribué à dresser l’opinion contre les détenteurs de pouvoir ou les membres du sérail. Dans la foulée du 14-Janvier, a été mise en place la Commission nationale d’investigation sur les faits de corruption et de malversation. Une instance dont le nom était associé à celui de Abdelfattah Amor, l’ancien doyen de la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, qui la préside et qui a été le mentor de l’actuel chef de l’État.

Cette commission a établi une liste de 460 personnes et a transmis les dossiers à la justice. Certains prévenus ont été blanchis, d’autres ont écopé d’amendes et de peines de prison, et d’autres encore sont tout simplement décédés.

On pourrait penser que pour ces derniers, ce chapitre de redevabilité est clos, mais il n’en est rien. Bien au contraire. Le décret de mars 2022 revient, au mépris des principes juridiques les plus élémentaires, sur la chose jugée et considère que tout ce qui a précédé en matière de conciliation est caduc, voire irrecevable.

Pourtant, en dix ans, plusieurs tentatives d’en finir avec cette situation sur laquelle achoppe une réconciliation nationale ont été amorcées. Deux commissions, celle de Abdelfattah Amor et celle de la confiscation, ont référencé tous les manquements constatés durant la période Ben Ali.

Ensuite, l’Instance Vérité et Dignité (IVD) a elle aussi rassemblé des témoignages et engagé des procédures auprès des tribunaux sans que nul ait recensé les résultats obtenus. À ces instances vient encore s’ajouter l’initiative de conciliation politique du président Béji Caïd Essebsi, dont le volet prévoyant l’amnistie des commis de l’État concernés par des dossiers de corruption s’est heurté à un mouvement protestataire « menech msamhine » (« Nous ne pardonnons pas ») et a été écarté de la loi adoptée en 2017.

Un texte trop large

Aujourd’hui, Kaïs Saïed tient à ce que la nouvelle commission obtienne des résultats au plus vite. Une manière de bloquer l’avancée des « forces, entre autres celles du capital, qui voudraient contrer le président », confie l’un des soutiens de la coordination d’El Mnihla, quartier de Tunis où vit le chef de l’État.

Mais à la lecture du décret qui officialise la création de la commission, on a le sentiment que la procédure risque de toucher riches et pauvres indistinctement. La procédure ne tient pas compte des jugements rendus précédemment. Chacun, même présumé innocent, devra démontrer sa bonne foi.

« Plus grave encore, alerte l’avocat et ancien magistrat Ahmed Souab, on peut être condamné sur des intentions. Si on comptait commettre un fait de corruption, même si on n’est pas passé à l’acte, on tombe sous le coup du décret actuel. »

Ayant siégé à la Commission de la confiscation en 2011, le juriste précise aussi que l’identification des personnes et des biens a déjà été effectuée et que les biens confisqués sont depuis au moins dix ans propriété de l’État. Un fait sur lequel l’administration préfère garder le silence, d’autant que depuis, la gestion des biens confisqués par l’État s’est révélée calamiteuse.

Le décret de 2022 prévoit aussi que dans le cas où la commission clôt ses travaux et où l’exécution de la réconciliation n’a pas été réalisée, le dossier retournera entre les mains de la justice et les peines prévues seront appliquées. « Le processus ne prévoit rien pour la justice transitionnelle », déplore un ancien de l’IVD.

« Le projet est trop important pour présenter des lacunes et être traité en six mois. Il faut en finir avec l’idée que rien n’a été concluant depuis 2011 et ouvrir un nouveau chapitre. Sous cet angle, la conciliation pénale peut être fédératrice et provoquer un sursaut salutaire », estime de son côté un candidat aux législatives dans la circonscription de Zaghouan.

Plusieurs magistrats soulignent quant à eux les lacunes et les contradictions du texte créant la nouvelle commission. Et rappellent que c’est ce projet qui a été à l’origine du désaccord entre le président de la République et le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qu’il a dissous en février 2022.

Avec Jeune Afrique par Frida Dahmani- à Tunis

En 2021, la diaspora du Pool a envoyé 2 milliards au Congo, les gens de la Cuvette ont caché à l’étranger 200 milliards

novembre 8, 2022

A la sortie de la pandémie de Covid en 2021, les ressortissants du Pool éparpillés à travers le monde ont envoyé au Congo quelques 2 milliards Cfa par transfert à leurs familles alors que des dirigeants politiques de la Cuvette ont caché dans des banques à l’étranger 200 milliards cfa détournés à l’État.

C’est un rapport accablant qui circule en interne établi par des financiers et qui démontre à quel point la fuite des capitaux est loin de stopper au Congo. Une aile du régime de Mpila aurait diligenté cette enquête pour montrer au chef de l’État la différence des priorités de ses collaborateurs de la Cuvette.

Toujours en comparaison avec le département du Pool qu’ils considèrent comme leur véritable contre poids, ces financiers de la Cuvette ont conclu que pour l’année 2021, la diaspora du Pool a transféré au pays 2 milliards Cfa alors que de leur côté, les membres du régime de la Cuvette ont pu mettre à l’abri hors du pays quelques 200 milliards Cfa volés dans les caisses de l’État.

Une réalité qui prouve le paradoxe que le sentiment patriotique de certains Congolais et surtout sur la situation socio-économique.

Alors que la Banque mondiale prédisait une baisse importante des transferts d’argent en 2021, les travailleurs expatriés ont continué à massivement envoyer des fonds vers le continent. Dans certains pays, les effets de la crise sont néanmoins durement ressentis.

Réduction des salaires, suppression des travailleurs étrangers… Les prédictions de la Banque mondiale sur les transferts de fonds de  la diaspora en 2020-21 – années marquées par la pandémie de Covid-19 – n’étaient pas optimistes. Pourtant, les Africains expatriés ont envoyé à destination du continent 83,3 milliards de dollars en 2020 contre 86,2 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de -3,4 %.

Au Congo par exemple, la diaspora du Pool a battu le record des transferts avec plus de 2 milliards. « A cause de la crise aiguë au Congo, la diaspora se saigne pour continuer d’envoyer de l’argent à leur famille», témoigne un expert financier Gabonais en poste à la BEAC de Brazzaville

L’Europe et les Etats-Unis sont les premières régions depuis lesquels les migrants envoient de l’argent dans les pays à faible revenu. Or c’est aussi là que la pandémie flambe actuellement. Les migrants, en particulier africains, sont davantage exposés à la crise. Malgré tout, la Banque mondiale a révisé le 29 octobre dernier ses estimations sur les transferts d’argent. Lors de la première vague, l’institution basée à Washington craignait que ces transferts chutent de 20% cette année. Elle table désormais sur une baisse de 7% en 2020 et de 7,5% en 2021.

«Enorme pression familiale»

Une relative bonne nouvelle qui n’étonne cet expert. Selon ses recherches, la plupart des fonds servent à couvrir des besoins de première nécessité: nourriture, médicaments, scolarisation ou frais de téléphonie et d’internet… L’argent sert donc à parer au plus urgent, plutôt qu’à favoriser le développement à long terme des pays pauvres.

«La pression familiale sur les migrants est énorme. Après un versement, on trouve un peu de tranquillité psychologique. De très nombreux Africains que j’ai interrogés ont aussi cité des raisons religieuses. Les migrants se sentent redevables envers leur communauté qui a financé et prié pour leur voyage»

Selon la Banque mondiale, les banques sont le canal le plus coûteux pour l’envoi d’argent, avec des commissions de 10,9% en moyenne. Suivent les offices postaux (8,6%), les entreprises comme Western Union (8,6%) et enfin les opérateurs de téléphonie mobile (2,8%). C’est vers l’Afrique qu’il est le plus cher d’envoyer de l’argent.

Tournant numérique?

Mais la pandémie redistribue les cartes. Des entreprises offrant des services de transfert par téléphone portable ont connu un afflux d’utilisateurs. «Je pourrais probablement être d’accord avec la Banque mondiale qui dit que le volume total des transferts d’argent va baisser, estimait récemment Dare Okoudjou, fondateur de l’entreprise MFS Africa, interrogé par l’agence Reuters. Mais quiconque dans le digital dirait qu’il gagne en volume et en parts de marché.»

En 2019, les transferts de la diaspora dans le monde avaient atteint la somme record de 548 milliards de dollars, dont 44 milliards pour l’Afrique. C’était davantage que les investissements étrangers (534 milliards de dollars) et beaucoup plus que l’aide publique au développement (166 milliards de dollars). En plus de la crise économique dans les pays d’immigration, les fermetures des frontières à cause du covid compliquent les déplacements et des migrants sont forcés de rentrer chez eux après avoir perdu leur emploi.

«En plus des considérations humanitaires, il faut soutenir les migrants qui travaillent dans les pays d’accueil en première ligne, dans les hôpitaux, les laboratoires, les fermes ou les usines, plaide Michal Rutkowski, directeur de la protection sociale à la Banque mondiale.

Avec Sacer-infos par Stany Frank

Canada-Roxham: le commerce payant de l’immigration

septembre 15, 2022

Le transport de migrants vers le chemin Roxham s’est transformé en industrie très lucrative. Enquête s’est infiltrée dans ces réseaux qui prennent de l’ampleur. Bienvenue dans les coulisses de ce commerce du désespoir.

CHAMPLAIN, État de New York – Chaque fin de semaine, la même scène se répète. Une dizaine de migrants débarquent d’une camionnette blanche, immatriculée en Floride, avant de traverser ce petit bout de terre qui sépare les États-Unis du Canada, sous les yeux des policiers canadiens.

Au chemin Roxham, ces véhicules font désormais partie du paysage. Une nouveauté surprenante sur cette célèbre route, mondialement connue, qui accueille des milliers de demandeurs d’asile.

Qui conduit ces camionnettes? D’où viennent-elles? Comment arrivent-elles jusqu’à Roxham?

Ces questions, nous ne sommes pas les seuls à nous les poser. Sur place, des agents canadiens prennent des photos et des vidéos lorsqu’arrivent ces larges voitures, alors que seuls les taxis, en principe, seraient autorisés à transporter des migrants à cet endroit, où il est normalement interdit de traverser la frontière.

On en voit de plus en plus. On n’avait jamais vu ça. Ça nous intrigue vraiment, lance un policier, sous le couvert de l’anonymat.

Janet McFetridge, mairesse de Champlain Photo : Radio-Canada

Assise sur son fauteuil, Janet McFetridge, la mairesse de Champlain, ce petit village rural de l’État de New York qui abrite le chemin Roxham, ne cache pas son désarroi.

Ces camionnettes, c’est nouveau, clame cette ancienne professeure de français, qui vient quasiment tous les jours sur cette route pour distribuer des vêtements ou des mots rassurants aux migrants.

« C’est un grand commerce. Un réseau de beaucoup de personnes différentes et tout le monde en profite financièrement. »— Une citation de  Janet McFetridge, mairesse de Champlain

Janet est devenue, au fil des années, un personnage central de Roxham. Une sorte d’ange gardien pour les demandeurs d’asile. Discrète, elle tient à rassurer tous ceux en quête d’une vie meilleure, au cheminement de leur long périple.

Malheureusement, souffle-t-elle, quand on parle d’argent, certains auraient moins de scrupules.

Photo: Des migrants viennent d’être conduits au chemin Roxham.  Crédit: Radio-Canada

« Je t’amène au Canada »

Enquête a suivi la trace de ces camionnettes blanches et de leurs conducteurs, que l’on pourrait décrire comme des passeurs.

Je te cherche et je t’amène au Canada.

C’est ce que nous a lâché, sans détour, l’un de ces chauffeurs. Grâce à une source, nous avons obtenu son numéro de téléphone et nous nous sommes fait passer pour un migrant kurde, venant d’arriver en Floride.

« C’est très facile [à Roxham]! Je te dépose à l’immigration, tu marches, ils prennent ton bagage. Ils s’occupent des papiers, t’amènent à l’hôtel et tu es au Canada. »— Une citation de  Un passeur

L’homme au bout du fil, très avenant, n’a qu’une seule condition : lui verser cash la somme de 600 $ US, dès notre rencontre. On part vendredi et on arrive samedi soir, détaille-t-il, avant de raccrocher.

Le montant réclamé est dans la fourchette de ce que nous ont déclaré plusieurs migrants ayant eu recours à des services similaires. Il n’y a cependant pas de tarifs fixes, la somme semble varier selon les chauffeurs et l’origine des clients.

Le reportage complet de Romain Schué et de Martin Movilla sera diffusé à Enquête jeudi à 21 h sur ICI Télé.

Nous avons à nouveau pris contact avec ce passeur. Mais cette fois, nous nous sommes présentés comme des journalistes canadiens à la recherche d’informations sur l’arrivée massive de migrants au Canada.

Il a accepté de nous rencontrer, dans son bureau situé à une heure de Miami, à condition de ne pas être identifié.

Face à nous, ses deux téléphones ne cessent de sonner. Il reçoit beaucoup d’appels, nous dit-il en riant. La demande serait forte.

« Il y a beaucoup d’Haïtiens qui vivent ici et qui veulent aller au Canada. »— Une citation de  Un passeur de Floride

Nous ne lui parlons pas de notre appel précédent. Cette fois-ci, il assure demander 500 $ US à ses clients pour faire ce trajet de plus de 2500 kilomètres.

Normalement, affirme-t-il, je pars vendredi matin et j’arrive à Roxham samedi soir. En chemin, poursuit-il, il lui arrive de prendre des gens à Orlando, à New York ou dans le New Jersey.

Les migrants voyagent à bord de camionnettes de différentes dimensions. Photo : Radio-Canada

Il nous avoue s’être lancé dans ce type d’affaires durant la pandémie et avoir saisi l’opportunité de la réouverture du chemin Roxham l’automne passé. En discutant, il nous indique avoir suivi avec attention les décisions prises par le gouvernement de Justin Trudeau.

Parfois, il peut amener 80 personnes par semaine. C’est simple, si j’ai 10 personnes, je prends une camionnette. Si j’ai 40 personnes, quatre camionnettes. Celles-ci étaient d’ailleurs stationnées devant son bureau.

La concurrence serait forte dans la région. Il y a deux gars qui m’aidaient avant et qui maintenant se sont lancés à leur compte dans une ville voisine. Il y a d’autres chauffeurs aussi, pour ramener des personnes venant de l’Ohio, de la Louisiane ou encore d’Indianapolis, ajoute ce Haïtien d’origine.

Mais est-ce légal? Nous avons détaillé cet épisode à la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Leur réponse est sans équivoque.

Des particuliers qui facilitent et conseillent le passage illégal à la frontière peuvent en effet faire l’objet d’accusations au Canada, notamment si l’individu va plus loin que d’offrir un service de taxi ponctuel, écrit par courriel un porte-parole de la GRC.

Ce passeur est bien au courant des risques qu’il prend. Il confie une astuce qu’il a développée pour éviter d’être personnellement identifié par les agents canadiens, à Roxham.

Mes chauffeurs et moi, on ne veut pas aller jusqu’à Roxham. Je laisse la camionnette dans une station-service de Plattsburgh [à 30 minutes de Roxham], à un homme de la région. Je le paie 200 $. Il prend la camionnette, et moi, je l’attends.

Des agents frontaliers américains, à cheval, poursuivent des migrants haïtiens qui traversent le Rio Grande à la frontière du Texas et du Mexique. Photo: AP/Felix Marquez

La fin du rêve américain?

La Floride semble être devenue l’un des points centraux de la migration irrégulière au Canada au cours des derniers mois, où un nombre record de demandeurs d’asile a franchi la frontière cette année.

Plus de 20 000 personnes sont déjà passées par Roxham entre janvier et juillet. Soit plus du total annuel de 2017, lorsque le stade olympique de Montréal avait été ouvert en urgence, durant l’été, pour héberger temporairement des migrants.

En réalité, contrairement à cette vague de demandeurs d’asile vers le Québec, le profil de ceux arrivant au Canada a considérablement changé. Dans un premier temps, ce sont des migrants installés depuis longtemps aux États-Unis qui ont fui les politiques de Donald Trump.

Désormais, de nombreuses personnes traversent directement ce pays, à partir du Mexique, pour se rendre à Roxham. Ici, les migrants sont souvent traités de criminels et d’illégaux, entre guillemets, déplore Paul-Christian Namphy, l’un des responsables de l’organisme floridien Family Action Network Movement.

« Cette idéologie d’extrême droite prend pied ici de plus en plus et on ne sait pas comment ça va se passer avec les prochaines élections. »— Une citation de  Paul-Christian Namphy

Ne soyez pas surpris si les gens, les immigrants, y compris des Haïtiens, vont de plus en plus au Canada. Ça joue politiquement d’une façon très différente, estime-t-il, en faisant référence aux discours de l’ancien président américain ou à d’autres figures républicaines, comme le gouverneur actuel de Floride, Ron DeSantis.

Le gouvernement américain ne traite pas vraiment les Haïtiens d’une façon juste et bien.

Le père Réginald officie en Floride. Photo : Radio-Canada

Le père Réginald Jean-Mary, de l’archidiocèse de Miami, est encore plus direct. Il affirme recevoir tous les jours des migrants en détresse, qui ont traversé toute l’Amérique du Sud pour arriver jusqu’aux États-Unis. Un simple arrêt avant le Canada.

Le prêtre, durant la messe à laquelle nous avons assisté, demande de prier pour les réfugiés, notamment ceux qui ont connu le drame de Del Rio. En septembre 2021, des milliers d’Haïtiens ont dormi sous un pont, à l’entrée du Texas, après avoir traversé le Rio Grande, le fleuve séparant le Mexique des États-Unis.

Des agents américains ont alors repoussé des migrants, à cheval et avec des lassos, provoquant la colère du président Joe Biden, tout en promettant d’expulser ces personnes dans leur pays d’origine.

Présent sur place, le père Réginald comprend le désir de ces migrants d’immigrer le plus au nord possible. Si on ne les accueille pas ici, ils doivent trouver un lieu qui les accueille.

Ce sont des vrais réfugiés, je les rencontre, ils continuent à souffrir, jure-t-il.

Son église organise tous les mois plusieurs séances d’aide à l’immigration. Lors de notre passage, sur la trentaine de personnes présentes, un tiers nous a dit vouloir venir au Canada le plus vite possible.

Quelques semaines plus tard, Enquête a d’ailleurs retrouvé l’une d’entre elles à Montréal. J’ai payé cash un homme qui m’a amené en camionnette. On était 13 dans le véhicule.

Francisco a réussi à se rendre au Canada par un chemin autre que celui de Roxham. Photo : Radio-Canada

Des milliers de dollars pour des passeurs

La Floride n’est cependant qu’un bout d’une grande carte mondiale où tous les chemins mènent à Roxham. Plusieurs personnes nous ont dit avoir payé des milliers de dollars, dans différents pays, pour les conduire jusqu’à l’État de New York, afin de franchir la frontière canadienne.

Avec sa famille, Francisco a quitté la Colombie il y a quelques mois. Il affirme avoir été menacé par des groupes armés.

« Ça nous a coûté 6000 $ par personne pour arriver ici. C’était toutes mes économies. »— Une citation de  Francisco

Un passeur mexicain s’est occupé de tout. Outre l’avion vers le Mexique et le passage aux États-Unis, il nous a filé le numéro de téléphone d’un Uber de la ville de Plattsburgh qu’on devait contacter avant d’arriver pour nous amener [à Roxham].

Les moyens d’entrée au Canada, sans passer par un poste officiel, sont nombreux. Quasi infinis.

Assis dans un café montréalais, Alex – un nom fictif – nous raconte son arrivée au Canada. Il fait partie de ces rares migrants qui n’ont pas utilisé le chemin Roxham. Et pour cause. Celui-ci était fermé durant la pandémie.

Originaire du Moyen-Orient, ce jeune homme a eu de multiples propositions, depuis son pays d’origine. Il lui suffisait de payer, là encore, quelques milliers de dollars.

On m’a proposé d’aller à Roxham contre 3, 4 ou 5000 $. Je connais des gens qui ont payé.

« Roxham, ça ne ressemble pas à un business. C’est un business. »— Une citation de  Alex

Mais il a opté pour une route différente. Provenant d’une famille fortunée et diplômé d’une université, Alex a eu facilement un visa pour étudier aux États-Unis. Uniquement, glisse-t-il, grâce à ma situation financière.

Alex n’a jamais eu l’intention de rester aux États-Unis. Sur Google, il a repéré des passages permettant de traverser la frontière. Des chemins Roxham bis, tout simplement. Il s’y est rendu en taxi, avant de marcher jusqu’à Montréal.

Des amis à lui ont procédé autrement. Ils ont loué une maison, au bord d’un lac, proche de la frontière. Quelques jours plus tard, ils ont marché sur les galets, avec une allure de touristes, et sont rentrés au Canada.

Le propriétaire, qui était Canadien, leur a loué la maison sachant très bien qu’ils allaient traverser la frontière. Il a juste demandé de tout payer à l’avance, en argent liquide.

Ni Alex ni ses amis n’ont croisé de policiers américains ou canadiens, avant de se rendre à Montréal.

Sur le chemin Roxham Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers

Les Américains « aveugles » volontairement

Comment ces passeurs et chauffeurs peuvent-ils aussi librement traverser les États-Unis pour aller jusqu’au chemin Roxham sans être inquiétés par des policiers américains?

La Gendarmerie royale du Canada nous a dit être dans l’impasse. Ces questions ne relèvent pas de nous, puisque la question des enquêtes aux États-Unis relève des Américains, nous a-t-on souligné

Mais plusieurs sources nous ont confié que le gouvernement américain ferme les yeux sur cette situation. Un sentiment partagé par l’avocat en immigration, Richard Kurland.

Les Américains font nada, zéro, et j’admire la logique. Pourquoi allouer les ressources nécessaires pour empêcher le flot vers le Canada? Parce que l’objectif de leur système, c’est d’expulser ces gens, croit cet expert.

« Les Américains sont aveugles de façon volontaire. »— Une citation de  Richard Kurland, avocat en immigration

Richard Kurland, avocat en immigration Photo : Radio-Canada/Romain Schué

Pourtant, le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis jure travailler en collaboration avec la police canadienne sur ce sujet.

Nous travaillons avec la GRC pour empêcher autant que possible les passages frontaliers illégaux, souligne un porte-parole.

« Nous continuerons de déjouer les plans de ceux qui tentent d’entrer illégalement dans l’un ou l’autre pays. »— Une citation de  Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis

Le sujet est cependant plus complexe. Ancien agent affecté à la frontière canadienne, désormais à la retraite, Norman Lague connaît parfaitement cette situation.

Quand je travaillais à la frontière, on a demandé au procureur américain la possibilité d’appliquer une sorte d’accusation fédérale à ces personnes [qui conduisent des migrants vers le Canada], se souvient celui qui dirige depuis peu un café, à quelques kilomètres du chemin Roxham.

Norman Lague, ancien agent affecté à la frontière canadienne Photo : Radio-Canada/Romain Schué

Alors que les migrations irrégulières ont repris de l’ampleur et que ce commerce du transport s’est professionnalisé, Norman Lague reconnaît que la loi américaine manque de mordant. Ils transportent quelqu’un d’un point A à un point B, dans le territoire américain, et il n’y a rien dans la loi qui réponde exactement à ça, estime-t-il.

En attendant, ce ne sont ni les passeurs ni tous ceux qui en tirent un revenu conséquent qui s’en plaindront.

Radio-Canada par Romain Schué Avec la collaboration de Martin Movilla

Congo: les jeunes assument désormais que leurs copines sortent avec un tonton riche du pouvoir

mars 2, 2022

L’argent est le nerf de la guerre dit-on souvent ! Le même argent est devenu le centre de gravité de toutes les relations sentimentales au Congo. Comme le chantait Mayaula Mayoni, l’argent rend beau et important au point de se taper toutes les filles de son choix. Paupérisé par la classe politique, beaucoup de jeunes ont signé l’abandon et mis de côte leur jalousie et possessivité en acceptant de partager leurs copines avec des tonton riches du pouvoir qui approvisionnent en argent les dites filles.

Pour la plupart sans ressources financières conséquentes, ces jeunes hommes se transforment en gigolo et vivent des sous que les tontons donnent à leurs copines. C’est la mode dans les deux grandes villes du Congo.

Hervé M, un jeune diplômé au chômage dont la copine a été pistonnée dans un ministère grâce à la promotion Canapé, ne cache pas son amertume de savoir que le patron de cette dernière monte sur elle à son bon vouloir. Lui, se contente de ne manquer de rien et attend la promesse de son rival de lui trouver un job. Il a été présenté comme cousin.

Plusieurs jeunes hommes vivent cette situation à Brazzaville et Pointe-Noire. Les apparences étant trompeuses, on peut les voir en mode amoureux avec leurs copines. « On n’est face au fait accompli ! » affirme Edgar dont la copine est la maîtresse d’un officier des FAC.

Généralement fous amoureux de leurs copines, elles leurs oblige de faire le choix de poursuivre la relation en admettant cette réalité ou de laisser. Des personnes âgées au Congo ont pris goût d’avoir des maîtresses beaucoup plus jeunes qu’elles. C’est le phénomène Mbappé !

Ces jeunes filles que ces tontons fréquentent entretiennent parallèlement avec des jeunes de leur âge, créant ainsi un triangle amoureux dont seul les intérêts monétaires priment. « Mon homme c’est toi, le tonton là, c’est juste pour de l’argent ! » argumentent généralement ces filles.

Avec Lecongolais.fr

Congo: Les jeunes de Ngoyo lapident un franc-maçon qui payait aux filles 50000 frs pour avaler ses spermes

mars 2, 2022

Un homme d’une cinquantaine d’années et membre actif de la Grande Loge du Congo a été lapidé par un groupe de jeunes du quartier Ngoyo, à Pointe-Noire, alors qu’il proposait à deux jeunes filles de l’argent contre une partie de pipe avec fin avaler son sperme. La proposition jugée très indécente et bizarre par les filles les a conduit à en parler aux garçons du quartier qui n’ont pas hésité à pourchasser le franc-maçon.

On en parlera jamais assez des agissements des membres des Loges au Congo. Depuis que cette obédience a été infiltrée par la sorcellerie, on assiste à tout genre de dérapages. Pour reussir dans une certain milieu au pays, il faut adhérer à la Loge du Congo avec toutes ses conditions diaboliques.

Ce cinquantenaire, selon plusieurs sources ne serait pas à son premier forfait et chacun se demande sur ce qu’il gagnerait en faisant avaler aux filles son sperme ? Les uns parlent des sacrifices et d’autres des chances des filles qu’il en bénéficiait.

En avalant son sperme, les filles inoculent parait-il du poison nocif qui accroîtrait les puissances et chances du franc-maçon et diminuerait la durée de vie des victimes. A bord d’un véhicule 4×4 de marque Toyota, le franc-maçon qui prenait un pot sur une terrasse de Ngoyo, aurait convié ses deux filles à se joindre à sa table et les aurait payé à boire.

Dans leurs échanges postérieurs, il leur aurait fait cette proposition, affirmant que la pénétration ne l’intéressait pas trop. Mais l’une des filles, déjà au parfum de cette affaire à travers une amie à elle de Siafoumou, a envoyé des textos à ses frères du quartier pour les en aviser.

Débarqués en masse sur le lieu, les 6 jeunes ont tout de suite menacé le franc-maçon. Grâce à l’intervention d’autres clients, il a pu se glisser dans son véhicule et s’est sauvé sous les coups de pierre. La pare brise arrière de son véhicule a été endommagée.

Avec Lecongolais.fr

Congo-P/Noire : des souris mystiques mangent 250000 frs des policiers dans un coffre du commissariat

décembre 14, 2021

Une journée qui aurait pu être très lucrative pour ces policiers a tourné au drame à cause d’un groupe de souris qu’ils traitent de mystiques. Ces souris ont pu accéder bizarrement dans le coffre au bureau du commissaire dans le seul but de rendre inutilisables les 250000 frs récoltés sur le dos des chauffeurs dans la circulation. Deux chauffeurs qui auraient très mal parlé aux policiers seraient soupçonnés d’en être les instigateurs.

A Pointe-Noire, les policiers sont les hommes les plus heureux qui rentrent chaque jour à la maison avec les poches pleines. Avec les contrôleurs de bus, ils sont les préférés des filles de la cité. Toute la journée, ils passent leur temps à piller les populations et les automobilistes, surtout en cette période des fêtes de fin d’année.

Un comportement qui ne laisse pas indifférente les victimes qui promettent parfois le pire à ces voleurs policiers. Le samedi 11 décembre, les policiers voleurs du commissariat du Fond Tié Tié ont pu réunir la somme de 250000 frs de leur vol. Cet argent a été remis à leur commissaire chargé du partage.

En attendant de réunir tous ses agents, le commissaire a gardé cet argent dans le coffre de son bureau bien fermé d’ailleurs. Après les causeries dehors, il était question de procéder au partage et fort a été leur surprise de constater la passage des souris dans ce coffre pourtant bien sécurisé.

Face à ce fait, les commentaires ont tourné exclusivement autour de la sorcellerie dont certains automobilistes arnaqués auraient appliqué pour détruire cet argent. Les souris qui ont mangé cet argent seraient mystiques selon les policiers. On pouvait remarquer une grosse colère sur les visages des policiers qui se disent avoir bossé toute la journée pour rien.

Avec Sacer-infos par Stany Frank

Développement de l’Afrique : « Comment l’argent de la diaspora peut soutenir le budget de l’État » au centre d’une réflexion

août 11, 2020

 

L’Association de développement de relations Nord Sud, ADRNS, analyse, au cours d’un séminaire, l’impact de l’argent de la diaspora dans ses pays d’origine respectifs. Dimitri M’Foumou-Titi, président de ADRNS et promoteur de African Valey, reprend les grandes lignes de cette réflexion menée  le 8 août à Paris.

 

 Dimitri m'Foumou-Titi,  président de ADRNS et promoteur de African Valey

Dimitri M’Foumou-Titi, président de ADRNS et promoteur de African Valey Crédit photo : Hady Photo

« En priorité, il faudrait transformer l’argent de la diaspora congolaise en investissement productif », rapporte Dimitri M’Foumou-Titi, par ailleurs diplômé de l’ESSEC Paris Business School. « Cette priorité a été élaborée en appui des données économiques OCDE, UA qui font état qu’en 2019 ce sont 72 Milliards $ qui ont été envoyés par la diaspora sur le continent africain. De ce fait, pour les pays africains, l’option demeure l’investissement productif, contrairement à l’investissement non-productif qui est une somme d’argent qui ne permet pas d’accroître un volume ou une capacité de production et n’a pas pour but le développement économique », a-t-il laissé entendre.

Et de poursuivre : « Par la suite, les pays doivent définir les secteurs à cibler en priorité et, dans ce cas, recenser les initiatives sur le continent qui pourraient être accompagnées par la diaspora. Avec, par exemple, 10% des sommes envoyées par la diaspora (environ 7milliards $), en appui avec le concept African Valley, les Etats pourraient investir dans : l’acquisition des équipements informatiques ou matériels de production ; le développement des filières et des chaînes de valeur dans le secteur agricole pour créer des entreprises de transformations en vue de créer des emplois ; dans les infrastructures de transport, pour accompagner la transition urbaine du projet de l’Agenda 2063. Il serait judicieux de prévoir également d’investir dans le capital humain et de créer des centres de formations, des écoles, des universités et des centres de recherche ».

Dans la foulée, il estime qu’il appartient aux entrepreneurs de la diaspora de reprendre le contrôle du marché des transferts détenu jusqu’alors par les Western Union et autres parce qu’il est tout à fait indispensable de restaurer la confiance et surtout de proposer aux membres de la diaspora des services performants qui puissent faire l’unanimité. « La clé réside dans la création d’entreprises concurrentes avec une vraie proposition de valeur, qui se distingueraient de celles déjà existantes, a-t-il ajouté. Ensuite, il y a l’innovation avec les solutions de FINTECH, à savoir avec « les money transfert », les cartes à débits immédiats, même si la réglementation des marchés financiers doit accompagner ces outils ; et enfin, si c’est faisable, la possibilité pour la diaspora de créer une banque car cela aurait plus de pertinence et d’acceptabilité.

African Valley propose que la diaspora dispose d’une crypto monnaie pour permettre d’avoir une alternative aux sociétés existantes ; « la cryptodiaspora currency ». »

Enfin, pour terminer, « les Etats africains devraient considérer la diaspora africaine comme des agents économiques et des partenaires extérieurs de premier plan en tant qu’alliés objectifs. Cela passerait par la création d’un dispositif ou un véhicule permettant de suivre l’apport de cet argent au développement du pays : ils pourront l’inscrire au budget national. C’est l’une des pistes proposées par African Valley en mettant en place un mécanisme pour le suivi de l’apport de la diaspora et d’en faire une donnée mesurable, acceptable et fiable, en toute confiance. Dans le cadre des investissements, pour les entreprises étatiques, un produit ou un instrument financier peut également être créé. Il permettra de négocier les contrats à propos des marchés des capitaux à court, moyen ou long terme ».

Durant cet été, malgré les mesures sanitaires du moment, ADRNS en appui des experts et les membres de la communauté des Congolais de l’étranger, mèneront d’autres séminaires de réflexion.

 

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

Danemark: le patron de la 1ère banque emporté par un scandale de blanchiment d’argent

septembre 19, 2018

Le patron de la première banque danoise, Danske Bank, Thomas Borgen, à Copenhague le 16 novembre 2017 / © Ritzau Scanpix/AFP/Archives / Anne BAEK

Le patron de la première banque danoise, Danske Bank, a annoncé mercredi sa démission, emporté par un scandale de blanchiment en Estonie entre 2007 et 2015 dont l’ampleur exacte reste à déterminer mais qui pourrait se chiffrer en dizaines de milliards d’euros.

« Il est évident que Danske Bank n’a pas été à la hauteur de ses responsabilités dans le cas du possible blanchiment d’argent en Estonie », a indiqué le directeur général Thomas Borgen dans un communiqué de presse alors que la banque présentait mercredi les résultats de son enquête interne.

Même si cette enquête, réalisée par un cabinet indépendant, « conclut que j’ai respecté mes obligations légales, je crois qu’il est mieux pour toutes les parties que je démissionne », ajoute M. Borgen, âgé de 54 ans et en poste depuis 2013.

Cette enquête, réalisée par un cabinet indépendant, a porté sur des flux de 1.500 milliards de couronnes danoises, soit plus de 200 milliards d’euros, ayant transité par une filiale de la banque en Estonie. A titre de comparaison, le Produit intérieur brut de l’Estonie se montait en 2017 à 23 milliards d’euros.

Sur cette somme totale de quelque 200 milliards d’euros, Danske Bank n’est pas « capable de fournir une estimation précise du montant des transactions suspectes », selon un communiqué.

– Des milliards d’euros –

Début septembre, le quotidien américain Wall Street Journal avait évoqué une somme de 150 milliards de dollars (129 milliards d’euros) provenant « d’entreprises ayant des liens avec la Russie et l’ex-Union soviétique » ayant transité par la filiale estonienne durant la période.

Un chiffre de 8,3 milliards de dollars de capitaux blanchis avait été avancé lors de l’ouverture en août d’une enquête par le parquet financier danois.

Le quotidien danois Berlingske, qui avait évoqué en 2017 des sommes d’environ 3,9 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros), avait alors plus que doublé le chiffre après avoir consulté les relevés bancaires de vingt sociétés ayant eu des comptes dans cette filiale entre 2007 et 2015. Des relevés liés à une affaire plus ancienne révélée par l’avocat russe Sergueï Magnitsky, décédé en 2009 après un an de détention en Russie.

Danske Bank a également annoncé mercredi le versement de l’équivalent de 200 millions d’euros à une fondation indépendante qui sera créée pour soutenir les initiatives visant à combattre la criminalité financière internationale, y compris le blanchiment d’argent, « également au Danemark et en Estonie ».

Cette somme sera comptabilisée au troisième trimestre, ce qui oblige la banque à revoir à la baisse ses prévisions de bénéfice pour 2018.

L’action Danske Bank a décroché à la Bourse de Copenhague, perdant 8,29% à 160,40 couronnes à 9H55 GMT.

« Nous n’avons rien appris sur l’étendue du problème de blanchiment. Cela signifie que l’incertitude peut durer. La peur de fortes amendes est toujours là », a analysé Mikkel Emil Jensen de Sydbank pour l’agence locale Ritzau Finans.

Selon des informations du Wall Street Journal, Danske Bank, qui n’opère pas aux Etats-Unis mais possède des obligations en dollars, est aussi dans le collimateur du gendarme financier américain.

La banque danoise n’est pas le seul établissement financier soupçonné de blanchiment: de grandes banques européennes comme BNP Paribas et Deutsche Bank ont été condamnées à ce titre.

Début septembre, la banque néerlandaise ING a payé la somme de 775 millions d’euros dans un accord conclu avec les autorités suite à une enquête concernant du blanchiment d’argent aux Pays-Bas entre 2010 et 2016.

Romandie.com avec(©AFP / (19 septembre 2018 12h42)

A Londres, le début de la fin de l’argent liquide

septembre 5, 2018

La chanteuse de rue Charlotte Campbell utilise un lecteur de carte bancaire sans contact pour récolter des dons, au pied du London Eye (grande roue) à Londres le 1er septembre 2018 / © AFP / Daniel LEAL-OLIVAS

Pendant des siècles, les artistes et vendeurs de rue ont pu compter à Londres sur la menue monnaie amassée auprès des passants pour vivre. Mais avec la disparition progressive de l’usage de l’argent liquide dans la capitale britannique, la nécessité de s’adapter s’impose.

C’est ce qu’a rapidement compris la chanteuse Charlotte Campbell, l’une des premières à adopter un lecteur de carte bancaire sans contact pour faire rémunérer ses prestations à l’ombre du London Eye, surnom donné à la grande roue posée sur la rive sud de la Tamise.

« Les gens ont pris l’habitude de tout payer par carte », dit la jeune femme de 28 ans à l’AFP, une couronne de fleurs artificielles posée sur ses cheveux blonds. Or « si les gens n’ont plus de monnaie, l’art de rue risque de disparaître », ajoute-t-elle en cet après-midi de fin d’été.

Désormais, 5 à 10% de ses revenus ne proviennent plus de pièces de monnaie jetées dans sa housse de guitare mais de paiements effectués sur le petit lecteur portable de cartes, qu’elle a programmé pour débiter 2 livres (2,22 euros).

– A l’Eglise aussi –

Le lecteur de carte sans contact de la chanteuse britannique de rue Charlotte Campbell, à Londres le 1er septembre 2008 / © AFP / Daniel LEAL-OLIVAS

Les chiffres du gouvernement lui donnent raison. Selon un rapport du Trésor publié cette année, la part des paiements en liquide au Royaume-Uni est tombée de 62% en 2006 à 40% en 2016. Une proportion qui devrait chuter à 21% en 2026, pronostique le document. Le ministère encourage le mouvement en interdisant depuis janvier aux commerçants de faire payer des frais pour l’utilisation de cartes de paiement.

Autre signe que la disparition des pièces et billets de banque est en route dans la capitale britannique, un certain nombre d’adresses pour déjeuner dans la City, l’épicentre de la finance du pays, ne les acceptent plus.

Quant aux vendeurs du magazine The Big Issue, dont les recettes sont destinées à aider les personnes pauvres ou sans-abri, ils ont aussi adopté des lecteurs de cartes sans contact pour faire face à l’absence de monnaie des passants.

A l’église Christ Church East Greenwich, dans le sud-est de Londres, on utilise encore une corbeille pour la quête du dimanche, mais depuis l’an dernier, la révérende Margaret Cave a aussi déployé un lecteur sans contact.

Les dons affluent encore en pièces de monnaie pour les artistes de rue, mais aussi dorénavant par lecteur de carte sans contact. A Londres le 1er septembre 2018 / © AFP / Daniel LEAL-OLIVAS

« Les montants sont crédités de manière sûre sur votre compte bancaire, personne ne peut s’en emparer, donc c’est mieux que l’argent liquide de ce point de vue », estime-t-elle.

– « Guerre contre le cash » –

Le phénomène n’a cependant pas l’heur de plaire à tous.

« Une société sans liquide pose des problèmes de trois ordres », juge ainsi l’expert financier Brett Scott, auteur d’un guide sur la finance mondiale: « Celui de la surveillance – on sait ce que vous faites; celui de l’exclusion financière – vous pouvez être exclu du système; et la question de la cybersécurité », énumère-t-il.

A Londres, le début de la fin de l’argent liquide / © AFP / joe stenson, Kilian Fichou

Selon lui, banques, sociétés de service de paiement, gouvernement et entreprises de technologie financière sont engagés depuis deux décennies dans « une guerre froide contre le cash », essayant de convaincre le public que pièces et billets constituent un inconvénient.

« On peut envisager ça un peu comme une gentrification du paiement », estime l’analyste. « On essaie de pousser toute forme d’activité informelle ou non institutionnelle dans un enclos numérique que l’on peut surveiller et utilisable par de grandes institutions ».

Les sans-abri, les réfugiés et ceux qui ont du mal à obtenir l’ouverture d’un compte bancaire pourraient être exclus de cette nouvelle économie, met-il en garde.

L’histoire récente semble donner raison aux pourfendeurs d’une trop grande confiance placée dans les technologies de paiement par carte: au mois de juin, quelque 5,2 millions de transactions par carte Visa – dont 2,4 millions rien qu’au Royaume-Uni – avaient été bloquées pendant plusieurs heures, laissant commerçants et consommateurs bien dépourvus.

Romandie.com avec(©AFP / (05 septembre 2018 13h06)

Congo: Bruno Itoua empêché de transférer ses 34 millions de dollars volés du Panama à Hong Kong

juin 18, 2018


Avec une fortune estimée à 34 millions de dollars, cachée essentiellement dans les banques du Panama, l’actuel ministre du Congo Jean Bruno Richard Itoua, vient de souffrir un revers dans sa tentative de transférer ses avoirs du pays centre américain à Hong Kong en Chine. Les informations parues dans la presse et la découverte de ses biens immobiliers par les indignés ont pesé sur cette décision du riche Mbochis.

Il est très facile de placer ses avoirs dans les paradis fiscaux, mais aussi très difficile de les retirer, surtout quand les projecteurs des ONG sont fixés sur vous. Un congolais lambda ou un cadre normal, ne peut jamais en un temps record amassé une fortune aussi colossale que celle du ministre de la recherche scientifique.

Jean Bruno Richard Itoua a profité de son passage à la tête de la SNPC pour voler en toute impunité l’argent des congolais. Satisfait de ses prouesses, Denis Sassou Nguesso, le bombarde ministre de l’énergie avant de se retrouver à la recherche scientifique.
Selon, l’ONG transparancy qui traque les biens mal acquis des dirigeants africains, Jean Richard Bruno Itoua disposerait d’une fortune beaucoup plus importante que celle citée par les panama Papers.

Pendant son mandat à la tête de la SNPC, monsieur Itoua a crée un système de vol avec des sociétés off shores connues pour leur opacité.
Il y a quelques semaines, l’association des indignés 242 avec à leur tête l’activiste Roland Nytou ont diffusé sur les réseaux sociaux les images d’un domaine appartenant au ministre Jean Bruno Richard Itoua,dans la région parisienne.

Amoureux de la discrétion, Bruno Itoua qui s’est toujours fait passer pour un grand croyant se sent attaquer dans sa dignité. Comme tout bon voleur hypocrite, Jean Bruno Richard Itoua réfute toutes les accusations en public, mais en privé tente d’y remédier.

Il a tenté des dernières semaines en vain de retirer des banques du Panama ses avoirs pour les placer à Hong Kong, jugé lieu discret et sûr. Mais les banques du Panama ne sont pas prêtes à laisser autant d’argent sortir de leur coffre fort, bien conscientes des soupçons d’enrichissement pesant sur leur client.

Sacer-infos-com par Stany Franck