Le suspense a assez duré ! L’ancien ministre socialiste à la fibre économique – au sein des gouvernements Ayrault (2012-2014) et Valls (2014) – Arnaud Montebourg a déclaré ce samedi 4 septembre depuis sa ville natale de Clamecy (Nièvre), sa candidature à l’élection présidentielle, proposant aux Français une « remontada industrielle », démocratique et écologique entre 2022 et 2027. « C’est pour cette tâche difficile mais magnifique, audacieuse mais nécessaire et pour cette tâche seulement que j’ai décidé de présenter aujourd’hui aux Français ma candidature à la présidence de la République », a clamé l’entrepreneur de 58 ans devant plusieurs centaines de partisans réunis dans la mairie de Clamecy, ainsi que sur les réseaux sociaux.
Qu’est-ce que « La Remontada » ?
Le candidat malheureux aux primaires socialistes de 2012 et 2017, et actuel entrepreneur dans l’agroalimentaire, a expliqué que le slogan de sa campagne – « La Remontada (remontée en espagnol, NDLR) de la France » – comprenait la lutte contre la mondialisation néolibérale ainsi que la réindustralisation du pays.
Pour ce faire, l’homme politique veut notamment agir sur l’économie locale : reconstruire « les fleurons industriels disparus dans les secteurs du futur », recréer de l’emploi, revaloriser les salaires et encore faire bénéficier à tous les salariés du privé des profits générés par leur entreprise. Mais aussi, faire de cette économie, un véritable enjeu environnemental : investir dans l’après-pétrole, rendre les régions rurales de nouveau attractives et encore, mettre à disposition les quelque 1 million de biens immobiliers, qui y sont vacants, pour les citoyens désireux de quitter les grandes métropoles. « L’ensemble de ces transformations que je propose pourront s’appeler VIe République » et viseront à combattre « les injustices », termine-t-il.
Malgré l’absence d’appui d’un autre parti politique, Arnaud Montebourg a confié « éprouver de la légitimité à porter au pouvoir » les « idées, combats et projets (qu’il dit avoir) portés dans le passé » et aujourd’hui devenus, selon lui, « le centre de gravité des convictions des Français ». Sa candidature vient ainsi s’ajouter à de nombreuses autres à gauche, de l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon à celle, probable, de la socialiste Anne Hidalgo, en passant par le candidat issu de la primaire écologiste (Delphine Bato, Sandrine Rousseau, Yannick Jadot, Eric Piolle et Jean-Marc Governatori).
Les deux responsables politiques socialistes ont refusé la main tendue du premier ministre, qui a appelé à l’unité en vue de l’élection présidentielle.
Le candidat à la primaire socialiste Benoît Hamon. PHILIPPE LOPEZ / AFPAu lendemain de l’appel de Manuel Valls au rassemblement de la gauche, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg – tous deux candidats à la primaire organisée par le PS en janvier 2017 – ont refusé dimanche 23 octobre l’appel du premier ministre. Au cours d’un discours à Tours, le chef du gouvernement avait exhorté son camp à l’union, en interpellant directement Emmanuel Macron, Arnaud Montebourg et d’autres, en vue de l’élection présidentielle de 2017. « Qu’est-ce qui nous sépare ? », avait-il demandé à la tribune.
« La question n’est pas ce qui nous sépare mais ce qui devrait nous rassembler », a répondu Benoît Hamon sur C8. « Si on vient au pouvoir, ce n’est pas juste pour gouverner ensemble. Des questions centrales nous sont posées, le Front national est aux portes du pouvoir (…), c’est un peu court », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter :
« Ce qui doit rassembler, l’essentiel, c’est que la gauche devrait améliorer la vie des gens. François Hollande les a rendus plus vulnérables. »
De son côté, le porte-parole d’Arnaud Montebourg, François Kalfon, a dénoncé sur BFM TV un « appel grotesque » dans un discours en forme de « candidature déguisée ». « C’est quand la maison brûle qu’on veut rassembler la famille, derrière qui ? quel contenu ? loi travail ou fin de l’austérité », a-t-il écrit par ailleurs sur Twitter. « C’est une primaire sincère qui permettra le rassemblement, pas une opération de com’ sur le mode“Embrassons-nous, Folleville”», ajoute-t-il.
L’ancien ministre français socialiste Arnaud Montebourg a annoncé dimanche sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Il a jugé impossible de soutenir une nouvelle candidature de l’actuel président de la République François Hollande.
« Je suis candidat à la présidence de la République française », a déclaré l’ex-député, figure de l’aile gauche du Parti socialiste (PS), à Frangy-en-Bresse, son fief électoral de Saône-et-Loire. « Je suis bien conscient des difficultés de la tâche à accomplir (mais) je suis convaincu que nous pouvons, cette fois, l’emporter », a-t-il ajouté devant un millier de partisans.
Dans son discours, l’ex-ministre de l’Economie et du Redressement productif sous Hollande a présenté son « projet France » décliné en 25 propositions. Il qualifie son programme d' »alternatif » pour le pays et pour l’Union européenne (UE), dans lequel il faut selon lui « bâtir un nouveau projet qui devra déboucher sur un nouveau traité de Rome ».
Démission en 2014
Ancien allié de François Hollande, Arnaud Montebourg est devenu depuis deux ans l’un de ses principaux détracteurs. « Le bilan de ce quinquennat n’est pas défendable », a-t-il notamment affirmé, critiquant le gouvernement de Manuel Valls. Il a parlé d’un « sentiment d’un gâchis, une grande occasion manquée, un oubli général de ceux qui nous ont mandatés ».
Arnaud Montebourg, 54 ans, avocat de formation, était arrivé en troisième position du premier tour de la primaire présidentielle socialiste de 2011. Il a perdu ses fonctions de ministre dans la démission du gouvernement de Manuel Valls I en 2014 pour avoir multiplié les critiques.
Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg accueilleront bientôt leur premier enfant ensemble, assure Paris Match. Photographiés en vacances en Grèce, les anciens ministres du premier gouvernement de Manuel Valls, qui seraient en couple depuis septembre 2014, se trouvent au bord d’une piscine, à Athènes.
Affichant un ventre rond en maillot de bain noir, la députée de la Moselle semble détendue et souriante sur la couverture du numéro de l’hebdomadaire, au côté du vice-président du conseil de surveillance de la chaîne d’ameublement Habitat, allongé sur un transat.
Déjà père de deux enfants, Paul et Adèle, Arnaud Montebourg s’apprêterait donc à former une famille recomposée avec Aurélie Filippetti, maman de Clara, 16 ans, née d’une précédente relation. Le couple que dix ans séparent aurait emménagé près du quartier de la Bastille à Paris, comme le dévoile le magazine français.
Ensemble depuis moins d’un an, Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti attendraient un enfant, selon Paris Match.
Aurelie Filippetti enceinte d’Arnaud Montebourg annonce Paris Match.
L’ancien ministre de l’Economie est en plein doute, après son éviction du gouvernement. Celui qui n’est plus que conseiller général tente de se reconstruire, personnellement et politiquement, pour revenir sur le devant de la scène. Récit d’une délicate reconversion.
Les paillettes de la vie ministérielle se sont envolées, laissant un certain vide. Depuis ses mésaventures, Arnaud Montebourg a besoin de s’épancher. A sa façon, c’est-à-dire en donnant, partout et à tout le monde, des leçons d’humilité. Au début de décembre, il a rendez-vous à Epinal pour remettre des diplômes à de jeunes juristes. Le vice-doyen de la faculté, Fabrice Gartner, passe le chercher en voiture à Metz. Sur le trajet, l’homme qui embrasa le quinquennat se livre : « Les politiques ne doutent pas assez. Ils arrivent avec des idées préconçues. Ils s’entourent d’experts qui se comportent ensuite en courtisans. » Les paysages de la Moselle défilent. Montebourg est en verve : « Le problème de la société française est que les responsables émettant des doutes passent pour des atypiques ou des gens en fin de carrière. » Le professeur, intrigué, l’interrompt: « Dans quelle catégorie vous classez-vous ? » Pause. Le socialiste cogite. « Je ne sais pas », finit-il par lâcher.
La vacuité des élites est sa nouvelle obsession. Un jour, il écrit sur le site Internet Limportant.fr : « Ce n’est pas un hasard si l’économie est devenue peu à peu plus forte que la politique », car cette dernière « ne se rend même plus compte de l’institutionnalisation de sa propre arrogance ».
Un autre, devant de jeunes avocats, lors du concours d’éloquence de la conférence Berryer, à Paris, il part en guerre contre l’ENA, fabrique à élites dont est issu François Hollande, et « école de l’arrogance » -en omettant, au passage, de rappeler que, lui-même, au sortir de Sciences po, a brigué le concours, en vain.
Bien sûr, la conversion expresse de ce grand fauve de la politique provoque d’abord l’hilarité -de la part d’un homme qui s’est tant contemplé dans la réverbération médiatique. Mais on peut aussi la prendre au sérieux. Sa révélation est née avec l’expérience du pouvoir, qui a été pour lui un voyage dans l’impuissance de l’action. « Il s’est rendu compte qu’être ministre n’était qu’un théâtre d’ombres, où l’on s’amuse à faire semblant d’avoir du pouvoir, alors qu’on n’en a pas », décrit un ancien de son cabinet.
Il sort « lessivé » d’un mois de cours à l’Insead
A Bercy, se plaignait-il, il faut lutter pour imposer ses choix face à une administration rétive aux audaces ; à l’Elysée, il faut batailler pour convaincre un président qui ne veut pas trancher ; à Bruxelles, la Commission européenne se croit seul maître à bord face aux Etats. La décision politique, pensait-il, est affaire de volonté, de convictions. Hélas, non. « Tous les équilibres sur lesquels il s’est bâti se mettent alors à vaciller, raconte un ami. Il est comme un religieux qui pratique, mais ne croit plus. »
En octobre, il suit une formation au management à l’Insead, établissement de renom. Ce mois de cours achève de l’ébranler. Le voilà redevenu simple étudiant. Il trimbale à Fontainebleau son cartable marron, son duffle-coat et son envie de repartir à zéro. Dans sa classe, où l’anglais est obligatoire, on compte 24 nationalités. Peu de participants le connaissent.
La déférence n’est pas de mise. Il se fait tacler lors de ses interventions par des Japonais ou des Indonésiens, patrons de grands groupes. Il en sort « lessivé ». Il est ébahi par le niveau des dirigeants, par les moyens financiers dégagés par les entreprises pour former leurs cadres à haut potentiel, en leur enseignant les dernières connaissances en psychologie, sociologie, éthologie. Il comprend alors pourquoi « le libéralisme l’a emporté ». Le marché a une longueur d’avance sur la sphère publique.
Le temps heureux des certitudes n’est plus qu’un souvenir flétri. Son avenir est une équation à plusieurs inconnues. A l’Insead, une enseignante en « transition de carrière » l’interroge : « Are you in a « career building » or a « career changing phase »? » Bonne question ! Voilà le dilemme : se bâtir un destin d’entrepreneur ou passer par le privé pour revenir avec un discours original dans un champ politique totalement en panne d’idées ? En cet hiver 2014, Arnaud Montebourg semble n’avoir toujours pas tranché. La politique le titille. Il a une revanche à prendre. Il enchaîne les dîners avec ses anciens complices. L’homme des 17% à la primaire de 2011 attend de savoir si une nouvelle désignation sera organisée pour investir le candidat de la gauche à la présidentielle de 2017. S’il revient, pour sûr, ce sera dans le but de briguer la charge suprême -seul espoir de faire changer les choses.
« Il est dans une période « homme des bois » »
Officiellement, il se tait, en réalité, il est bavard comme à son habitude. Il multiplie les provocations quand il a un micro à la main dans une conférence. Ses messages : la France ne doit pas se laisser imposer sa conduite par une Allemagne conservatrice ; François Hollande mène une politique en contradiction avec celle annoncée pendant la campagne; il faut revoir totalement le processus de prise de décisions politique ; la loi Macron est trop timide, manquant d’audace face aux professions réglementées.
Aigreur ? Jalousie ? Ses rapports avec la nouvelle star du gouvernement, si bons naguère, se sont dégradés. Celui-ci ne détricote-t-il pas, méthodiquement, tout son travail ? Où est passée la redistribution aux ménages, vantée par Arnaud Montebourg ?
En même temps, l’envie de changer de vie est plus forte que jamais chez le néoretraité. Il n’a plus l’oeil rivé sur son portable. Dès qu’il croise un journaliste, cette race d’emmerdeurs qui cherchent à résumer une pensée « en vingt secondes », il se claquemure et esquive. Montebourg se réoxygène loin de la frénésie. « Il est dans une période « homme des bois », il ne lit plus la presse », note un proche. L’élu de Saône-et-Loire est sorti du naufrage dans lequel il sombrait. Son radeau de survie s’appelle l’entreprise.
« Il a trouvé dans cet univers de l’intelligence des gens qui se battent pour leurs salariés, commente le communicant Claude Posternak, avec qui Montebourg aime échanger. C’est un monde qui l’a séduit. » Dans la gestion concrète, on est vraiment chef, on a prise sur le réel. Une petite voix lui souffle que, s’il cartonne dans les affaires, il pourra en faire un marchepied pour la présidentielle. Il sait la vanité des choses, mais ne résiste pas à son désir d’histoire. Ce sera quitte ou double.
N’est-ce pas une folie ? Le néophyte du business n’a pas assuré ses arrières, comme font tant de mandarins. Il a renoncé à se présenter aux législatives de 2012, il a refusé de reprendre la tête du conseil général de Saône-et-Loire après son éviction ou de renouer avec son métier d’avocat. Un jour d’octobre 2014, il décroche son téléphone pour appeler Christophe Gay, son ancien adversaire UMP aux cantonales en 2008. Qu’importe les querelles d’antan !
Gay est un self-made-man qui a fait fortune en fondant Kawan Villages, une chaîne de campings haut de gamme. « Je n’en revenais pas, il voulait des conseils pour créer sa boîte », raconte, encore stupéfait, l’entrepreneur. Qui est d’autant plus surpris qu’Arnaud Montebourg, à l’époque, se moquait de ce patron qui briguait une vie d’élu. « Ton truc à toi, c’est l’économie », lui glissait-il, dédaigneux, pendant la campagne.
Un projet de rachat d’entreprise dans le secteur de la technologie
Après son départ du gouvernement, Arnaud Montebourg cherche à investir dans une société d’imagerie médicale française, mais, l’information ayant été éventée dans les journaux avant même que le deal ne soit conclu, les associés se rétractent. Depuis, l’ancien ministre est prudent pour deux. Quand son entourage l’interroge, il brandit une « clause de confidentialité » concernant un autre projet, qui doit se dénouer en début d’année. Un rachat d’entreprise dans le secteur de la technologie. Donner des cours d’économie dans une fac américaine le taraude aussi – une envie née pendant ses vacances aux Etats-Unis, dans la foulée de son éviction.
Quand il ne s’occupe pas de ses affaires, le nouveau chantre de l’humilité flâne. Il se balade, dépouillé du protocole. Son tempo s’est ralenti. La transition fut brutale. En quelques heures, ce 25 août, il quitte son spacieux appartement de fonction, au dernier étage de Bercy, avec vue sur la Seine, pour vivre pendant quelques semaines dans un studio loué dans le quartier parisien du Marais. Pour autant, il ne retourne pas sur ses terres bourguignonnes. Il s’y fait si rare qu’une sourde rumeur, infondée, a couru, selon laquelle il aurait mis en vente sa maison de Montret.
Montebourg se reconstruit, idéologiquement et personnellement. Il a du temps pour aller au cinéma. Avec sa nouvelle compagne, Aurélie Filippetti, il assiste à la projection du long-métrage Parenti serpenti, en ouverture du Festival du film italien de Villerupt (Meurthe-et- Moselle), le 28 octobre, dans la circonscription de l’ancienne ministre de la Culture. Thème officiel du Festival : la famille dans tous ses états. Vaste sujet pour celui qui s’attelle, ces derniers jours, à l’aménagement de son nouveau foyer, dans le Xe arrondissement de la capitale.
La blessure du mois d’août cicatrise lentement. Le soir de son éviction, il est un peu KO. Et, en même temps, soulagé de la fin du calvaire. « C’était insoutenable d’être ministre de l’Economie d’un pays qui fait 0% de croissance », se lâche-t-il devant ses proches. Il sort de son dernier rendez-vous avec Manuel Valls, à Matignon, rencontre destinée à officialiser son départ du gouvernement après ses provocations anti-Hollande à Frangy-en-Bresse. L’échange, curieusement, est détendu. Montebourg chantonne en arrivant. « C’est mon inconscient qui a parlé à Frangy« , explique-t-il à Valls. Tout est résumé : sa soif de laisser une trace égale les doutes qui le minent. Le tribun est écartelé dans cette contradiction. « Il y a actuellement quelque chose qui ne le satisfait pas dans sa tête », résume un intime. C’est qu’il a raté sa sortie.
Le 5 décembre, celui qui n’est plus que conseiller général de Montret assiste pour la première fois de sa vie à un match de boxe. Une amie, qui tient une agence de communication, lui a proposé de suivre le dernier combat de Jean-Marc Mormeck, au Palais des sports d’Issy-les-Moulineaux. Le sport, en général, n’est pas trop son dada. Encore moins les bagarres entre costauds dans leur short satiné. Mais voilà : Mormeck, ce sont des titres à la pelle, des adversaires envoyés au tapis à Las Vegas ou au Madison Square Garden de New York et une envie inoxydable de balancer des uppercuts. Près du ring, l’ancien ministre s’est attablé avec ses enfants et Aurélie Filippetti. Il observe ce vieux puncheur de 42 ans se battre comme un beau diable. Arrive le verdict.
Mormeck est battu aux points. Dégoulinant de sueur, malgré la défaite, il prend le micro et demande aux 2000 fans d’applaudir le vaillant Polonais, bien plus jeune, qui l’a défié. Le Français s’en va sous les ovations. Il vient de raccrocher les gants, avec humilité, et d’entrer dans la légende. Tout un programme.
Enfant terrible du PS ou mouton noir, Arnaud Montebourg dérange pour les uns et arrange pour les autres.
La politique ne doit pas être un marchepied mais plutôt une fenêtre ouverte sur le monde. Une vision qui s’adapte aux conjonctures actuelles et à la dynamique internationale tout en répondant aux besoins imminents et urgents des populations.
Trop de courage nuit en politique quand bien même son utilité est jugée parfois efficace par le leader qui trouve en vous un homme dynamique, d’actions rapides, susceptible de changer l’ordre établi et d’y apporter régulièrement des innovations pour asseoir la confiance du peuple.
Vivre l’idéologie d’un parti les yeux fermés ne peut contraindre Arnaud Montebourg d’embarquer dans la charrette du PS avec des roues tordues qui grincent et soulèvent la poussière suffocante causant des maux au peuple.
La décision de sa langue trop osée de quitter le gouvernement est un engagement responsable qui le pousse à retrouver sa liberté. Une liberté de parole là où le mutisme est une obligation de réserve pour les gouvernants.
Aimé par les uns, détesté par les autres, il aura marqué son passage de ses empreintes par une vivacité de coup de gueule et de verve très applaudie, surtout dans le monde ouvriers et de l’industrie. Des joies et des regrets sont au rendez-vous dans l’esprit des employeurs et des employés.
Son attitude et sa réactivité n’en déplaise est un cri lancé à la classe politique devant bien réfléchir avant que le pire n’arrive avec une risée pouvant couvrir de honte la politique française sur l’échiquier international.
Les hommes d’État sont souvent imbus de leur personnalité et n’aiment pas souvent voir dans leur giron, un entourage de contradicteurs qui vogue dans le courant contraire de leurs opinions. Une allusion à leur personnalité dans un propos signe votre éloignement.
Quand la politique va mal, il faut la dénoncer et non continuer d’applaudir à l’aveuglette. Si les indicateurs économiques et sociaux sont défaillants par rapport aux objectifs fixés de la croissance et du bien-être des consommateurs, il est tout à fait responsable de sonner l’alarme. Si vous levez le doigt de la dénonciation, au cours d’un Conseil des ministres ou d’une réunion, vous signez votre marginalisation et votre suspicion. Au lieu parfois de vous combattre sur le champ, une fiche de désengagement sera montée contre vous. On commence par comptabiliser vos écarts de langage et vos fautes du parcours de l’arène politique. Le Président ne vous appellera plus pour solliciter un quelconque avis donné connaissant désormais votre position déplaisante et tranchée sur certaines questions dont vos réponses ont un goût amer.
Arnaud Montebourd a l’âme juriste trop fière de retenir sa langue et de suivre à la lettre une politique qui ne cadre plus avec les réalités économiques et sociales du moment.
La France connaît depuis lundi sa crise politique la plus grave depuis l’élection en 2012 du président François Hollande. Critiqué par son ministre de l’Économie Arnaud Montebourg qui a affirmé vouloir retrouver sa liberté, le chef de l’État a demandé à son Premier ministre de constituer une nouvelle équipe. Ses anciens alliés écologistes n’en feront pas partie.
Le président socialiste, pressé par le chef du gouvernement Manuel Valls, a choisi la fermeté face à la fronde du bouillant ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, au risque de fragiliser un peu plus sa majorité.
Les deux hommes ont surpris, y compris à Bercy, par leur réaction. Ils souhaitaient frapper fort pour adresser notamment un message de sérieux et de fermeté à l’Union européenne et à leurs partenaires allemands.
Manuel Valls a été chargé de constituer d’ici mardi un gouvernement « en cohérence avec les orientations » économiques établies par le chef de l’État, selon un communiqué de l’Élysée. Dans l’après-midi, M. Montebourg a souligné qu’il n’en fera pas partie et qu’il avait décidé de « reprendre (sa) liberté », reconnaissant n’avoir « pas réussi à convaincre ».
Allemagne et économie visées
« Les politiques de réduction des déficits (…) sont une absurdité financière car, en plombant la croissance, elles empêchent par la chute de l’activité la réalisation de leurs propres objectifs », a déclaré Arnaud Montebourg lors d’une brève allocution publique. Il n’aura plus de mandat d’élu au niveau national.
M. Montebourg, 51 ans, qui ne s’est jamais privé de critiquer les orientations économiques de l’Union européenne, avait appelé ce week-end à un changement de cap. Il avait demandé notamment à M. Hollande dans un entretien au quotidien « Le Monde » de « hausser le ton » vis-à-vis de l’Allemagne, « prise au piège » de la rigueur « qu’elle a imposée à toute l’Europe ».
Ces critiques constituent une alerte sérieuse pour François Hollande au plus bas dans les sondages et dont la majorité semble de plus en plus fragilisée. Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a réaffirmé lundi son refus de réintégrer le gouvernement, sans pour autant faire taire les ambitions personnelles.
Manuel Valls arrive en tête des personnalités de gauche pour succéder à Jean-Marc Ayrault à Matignon, avec 30% souhaitant sa nomination, selon un sondage Ifop pour le site d’information Atlantico, publié samedi.
Dans cette enquête, à la question « qui souhaiteriez-vous comme Premier ministre dans le contexte actuel de difficultés que connaît le gouvernement », 30% des personnes interrogées répondent Manuel Valls, 10% Martine Aubry, 6% Jean-Marc Ayrault, 4% Arnaud Montebourg, 4% Ségolène Royal, et 46% aucune de ces personnalités.
Parmi les sympathisants du PS, le ministre de l’Intérieur fait jeu égal avec la maire de Lille (25% chacun), M. Ayrault les talonne avec 21%. Suivent Ségolène Royal (9%) et Arnaud Montebourg (3%). 17% choisissent aucune de ces personnalités.
Chez les sympathisants de l’UMP, M. Valls est largement en tête avec 49%. Mme Aubry est choisie par 4% de ces sympathisants, M. Ayrault par un nombre insignifiant de sondés de cette catégorie, tandis que Arnaud Montebourg et Ségolène Royal le sont par 1% . 45% ne veulent aucune de ces personnalités.
Du côté des sympathisants FN, le ministre de l’Intérieur est le préféré (30%), devant M. Ayrault (2%), M. Montebourg (2%), Mme Aubry (1%) et Mme Royal (nombre insignifiant). Mais, chez les sympathisants FN, une large majorité (65%) ne veut aucune de ces personnalités.
Enquête réalisée du 23 au 25 octobre, par internet, auprès d’un échantillon de 1.002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).
Excellent démarrage sur le réseau social pour l’ex-secrétaire d’Etat
À l’exception de quelques interventions publiques, Hillary Clinton s’est fait très discrète depuis son départ du gouvernement Obama le 1er février. Elle revient donc au premier plan en ouvrant son compte Twitter, un outil de communication devenu indispensable dans le monde politique.
«Thanks for the inspiration @ASmith83 & @Sllambe – I’ll take it from here… #tweetsfromhillary». Tel est le premier tweet d’Hillary Clinton (dont le compte a vérifié officiellement par la plateforme en un temps record), qui a voulu remercier deux internautes qui avaient créé des comptes Twitter et Tumblr parodiques en son honneur.
L’ex-secrétaire d’Etat aura donc pris son temps avant de s’inscrire sur le réseau social.
Dans la biographie qui illustre son profil, Hillary se présente ainsi: « Epouse, mère, avocate, défenseure des femmes et des enfants, première dame d’Arkansas, première dame des Etats-Unis, secrétaire d’Etat, auteur, a un chien, icône capillaire, aficionado des tailleurs-pantalons, casseuse de plafonds de verre », avant de terminer par un énigmatique « TBD » : l’acronyme anglais pour la formule « à déterminer ».
Pour l’heure, l’épouse du 42e président des Etats-Unis ne suit que cinq personnes (son mari, sa fille Chelsea, la Clinton School, la Clinton Fondation et The Clinton Global initiative) mais elle est en revanche suivie par plus de 320 000 followers (parmi lesquels les journalistes français Laurent Delahousse, Laurence Haïm ou Ulysse Gosset). Des débuts très encourageants pour l’ex-secrétaire d’Etat si l’on s’en réfère au nombre de followers des politiques français.
Le président de la République ne compte par exemple que 551 000 followers. Il devance Nicolas Sarkozy (376 000 followers) Jean-Luc Mélenchon (158470 followers), Ségolène Royal (151302), Arnaud Montebourg (149590), Nadine Morano (107604 followers), Jean-Marc Ayrault (93059 followers) ou Christine Boutin (52452). Des chiffres qui sont cependant très loin de ceux du couple Obama. Barack Obama compte près de 33 millions de followers et son épouse près de quatre millions et demi. Si elle veut briguer une candidature aux primaires démocrates pour la Maison Blanche en 2016, Hillary Clinton va donc devoir passer à la vitesse grand V.
Selon elle, «il n’a plus sa place au gouvernement»
D’abord «femme de», Audrey Pulvar est devenue «ex-de», mais sa relation avec Arnaud Montebourg, bien que terminée, continue de déchaîner les passions. Notamment lorsque la journaliste tacle son ex-compagnon dans le Grand Journal sur Canal +.
Montebourg est prévenu, son ex veut sa peau. Hier soir, dans le Grand Journal, la chroniqueuse du Grand 8, sur D8, a estimé que le ministre du Redressement productif n’avait, en cas de remaniement, plus sa place au gouvernement. Et vlan!
La journaliste y est allée fort, très fort, en jugeant l’action du ministre Montebourg contre-productive: «Je pense qu’il fait partie de ceux qui gênent l’action de François Hollande, en tout cas celle de Jean-Marc Ayrault», faisant allusion à son opposition au rachat de Dailymotion par Yahoo.
Audrey Pulvar va même jusqu’à pronostiquer une sortie de son ex-compagnon du gouvernement: «S’il y a un remaniement avec un gouvernement resserré, et que Jean-Marc Ayrault reste Premier ministre, il me semble difficilement compatible qu’Arnaud Montebourg reste dans ce gouvernement». Jean-Luc Mélenchon, a d’ailleurs indiqué qu’Arnaud Montebourg était le bienvenue au Parti de gauche. En cas d’éviction du gouvernement, le socialiste a peut-être trouvé une porte de secours.
Car plus qu’un tacle, la prise de position de la journaliste est un véritable coup de massue pour le ministre du Redressement productif: «Le fait que Jean-Marc Ayrault reconnaisse qu’Arnaud Montebourg l’a insulté au téléphone, ça ne vous semble pas être le meilleur argument pour le virer au prochain remaniement?». C’est sûr, après ça, plus personne n’osera accuser Audrey Pulvar de favoritisme envers son ex-compagnon.