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RDC-Religion : la Cénco fustige la haine contre l’Eglise catholique

août 2, 2021

Les cardinal, archevêques et évêques indignés face aux attaques perpétrés contre l’Eglise promettent, par ailleurs, de continuer à jouer leur rôle de sentinelle et réitère leur engagement à poursuivre l’accompagnement du peuple congolais dans la consolidation de la démocratie et l’amélioration de ses conditions de vie.

Des lieux de culte catholiques profanés

Dans leur réaction du 2 août, le cardinal, les archevêques et évêques catholiques membres du comité permanent de la Conférence épiscopale nationale de la République démocratique du Congo (Cénco) ont exprimé leur peine face à la haine contre leur église ainsi que des actes de vandalisme perpétrés contre certains lieux de culte et des installations de cette confession religieuse. « La Cénco condamne fermement ces actes de violence inadmissibles qui sont une atteinte à la  liberté religieuse et d’expression, mais aussi une entorse à la démocratie. C’est un grand recul sur le chemin de l’état de droit auquel aspire tout le peuple congolais », ont fait savoir les prélats catholiques.

Face à ces actes décriés, le cardinal, les archevêques et évêques, qui notent que le cardinal n’a pas pris une position qui n’est pas celle de la Cénco dans le cadre de sa mission prophétique, leur peine est d’autant plus grande que tous ces actes manifestent une haine contre l’Eglise catholique.  Pour la Cénco, dans sa position prise, elle ne fait qu’accomplir sa mission prophétique, dans la recherche du bien-être du peuple congolais. « Pourquoi s’en prendre à la Cénco quand elle prêche la cohésion nationale ? Pourquoi l’attaquer quand elle défend l’indépendance de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ? », se sont-ils demandé. Ils ne s’expliquent pas que leur position leur attire la foudre.

La poursuite de sa mission

Malgré ces actes d’agression et de vandalisme, la Cénco promet de continuer à mener sa mission et réitère son engagement à poursuivre l’accompagnement du peuple congolais dans la consolidation de la démocratie et l’amélioration de ses conditions de vie. « Pour l’amour des Congolais, la Cénco ne se taira point », ont dit les prélats.

Toutefois, la Cénco, qui condamne ces actes ignobles, demande à ses fidèles chrétiens et aux défenseurs de la démocratie de ne pas réagir violemment. « La violence est l’arme de ceux qui maquent les arguments dans un débat démocratique et citoyen. Elle tue la démocratie qu’elle remplace par la dictature », a-t-elle noté.

Les prélats catholiques attendent, cependant, des commanditaires de ces actes, d’arrêter alors qu’au gouvernement, ils demandent de pendre cette situation en  main, en identifiant ces inciviques qui ont opéré à visage découvert afin qu’ils soient sévèrement sanctionnés et que plus jamais pareils attaques ne se répètent.

Dans les faits, la Cénco note, par ailleurs, que c’est depuis le mois d’avril que des actes abominables de profanation sur les lieux de culte sont enregistrés notamment à Mbuji-Mayi dans le Kasaï. Elle se dit aussi consternée de voir sur la toile, le 31 juillet, le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, tenir des propos désobligeants à l’endroit du cardinal archevêque de Kinshasa et son secrétaire général, les accusant entre autres de politiser l’Eglise.

Les prêtres se disent choqués de constater que, juste après ces déclarations d’un de haut cadre du parti au pouvoir, des actes de vandalisme accompagnés des injures macabres sont posés à l’archevêché de Kinshasa et à la résidence du cardinal par un groupe de jeunes non autrement identifiés qui, dans leur discours, ont repris certains propos du secrétaire général de l’UDPS.

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza

Tensions entre Tshisekedi et Kabila en RDC : l’armée appelle à ne pas « opposer les militaires les uns aux autres »

novembre 13, 2020

Des soldats des FARDC, à Béni, dans l'est du pays, en décembre 2018 (illustration).

Alors que la tension ne cesse de monter au sommet de l’État entre le président Félix Thsisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila, le porte-parole de l’armée a mis en garde les politiques et appelé les militaires à « ne pas se laisser influencer ».

Le message, le contexte, le ton. Tout, dans la sortie médiatique de l’armée congolaise, s’apparente à une stratégie de communication de crise, alors que les tensions politiques entre le président Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila ne cessent de s’accentuer à mesure que les jours passent.

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), « condamnent avec véhémence la campagne séditieuse concoctée dans des officines rétrogrades mieux identifiés et bientôt détruites, campagne dédiée à la démoralisation des forces armées dans le but d’opposer nos militaires les uns contre les autres », a lancé d’entrée le général Léon Richard Kasonga, porte-parole de l’armée congolaise, devant les journalistes qui avaient répondu à la convocation au quartier général de l’armée ce jeudi 12 novembre.

Si le ton est si offensif, voire alarmiste, c’est, à en croire une source militaire qui s’est confiée à Jeune Afrique, notamment en raison de la polémique qu’ont suscité sur les réseaux sociaux les propos tenus la veille par Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

La charge de Kabuya contre Sele Yalaghuli

Au cours de la « matinée politique » organisée le mardi 10 novembre au siège du parti présidentiel, Augustin Kabuya a notamment accusé le ministre des Finances, José Sele Yalaghuli, de bloquer des fonds destinés aux forces de sécurité. « Vous voulez retourner au pouvoir, mais il faut présenter un bilan. Vous avez commis plusieurs assassinats et crimes économiques. Vos noms sont cités dans les rapports des pillages de ce pays, a alors lancé Kabuya devant des cadres de son parti, dans une diatribe visant les cadres des partis pro-Kabila. Aujourd’hui, vous vous organisez avec le ministre des Finances pour bloquer les paiements en vue de dresser l’armée, la police et les fonctionnaires contre le chef de l’État. »

Alors qu’il évoquait le bras de fer qui oppose Cap pour le changement (Cach), la coalition de Tshisekedi, au Front commun pour le Congo (FCC), de Joseph Kabila, Augustin Kabuya continue sur sa lancée, se montrant même menaçant.  « Nous sommes prêts à les affronter, et certains d’entre eux vont prendre le chemin d’exil, martèle-t-il. Ils ont choisi cette voie sans se rendre compte que, sans l’UDPS, ils auraient subi le sort des Mobutistes le 17 mai 1997. »

José Sele Yalaghuli a, depuis, annoncé avoir saisi le procureur général près la cour d’appel de Kinshasa, auprès duquel il a porté plainte pour « diffamation » et « incitation à attenter à la vie d’autrui ».

« Ne jamais trahir le Congo »

Les propos de Kabuya n’en ont pas moins trouvé un fort écho sur les réseaux sociaux. « Les auteurs de l’appel à la révolte des militaires dans les réseaux sociaux doivent savoir que leur brouhaha ne passera pas », a prévenu le général Léon Richard Kasong, qui a également balayé les allégations portant sur le défaut de paiement de la solde de militaires, évoquée par l’inspection générale des finances dans un courrier adressé à Félix Tshisekedi le 6 novembre. Au contraire, le porte-parole des FARDC assure que « les militaires en opération tout comme ceux en cantonnement perçoivent leurs soldes et divers avantages pécuniaires. »

Appelant les militaires à « demeurer unis, disciplinés et vigilants derrière le commandant suprême », le général Kasonga insiste : « Les militaires ne doivent pas se laisser ni influencer, ni entraînés dans des polémiques qui n’ont aucun rapport avec [leurs] missions constitutionnelles ».

« La discipline impose aux militaires de n’exécuter que les ordres émanant de leur hiérarchie », a encore insisté le général, rappelant aux troupes qu’elles « doivent soumission et loyauté aux institutions légalement établies, car c’est le sens même de notre serment : ne jamais trahir le Congo ».

Quant aux « politiques de tous bords », le général leur a lancé un appel solennel à « s’abstenir d’épiloguer sur les forces armées et d’adresser des invectives au commandement des forces armées ».

Avec Jeune Afrique par Stanis Bujakera Tshiamala – à Kinshasa

RDC : mis en cause par Augustin Kabuya, Kalev Mutond met en garde l’UDPS

janvier 30, 2020

L'ancien patron de l'Agence nationale de renseignements (ANR)

L’ancien patron de l’Agence nationale de renseignements (ANR) © DR

 

Accusé le 25 janvier par Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, de disposer d’un passeport diplomatique et de se renseigner sur les voyages de Félix Tshisekedi, l’ancien patron des renseignements Kalev Mutond a répliqué dans un communiqué. Joint par Jeune Afrique, il met en garde l’UDPS.

Nouvelle poussée de fièvre au sein de la coalition FCC-Cach. La dernière sortie d’Augustin Kabuya n’a visiblement pas plu à l’ancien administrateur de l’Agence nationale de renseignement (ANR), Kalev Mutond. Samedi 25 janvier, lors d’une matinée politique organisée au siège de l’UDPS, au lendemain du premier anniversaire de la présidence de Félix Tshisekedi, le secrétaire général du parti a accusé le Front Commun pour le Congo (FCC), avec qui le Cap pour le changement (Cach) de Tshisekedi est en coalition, « d’être à la base de tous les problèmes ».

Lors de son intervention, le numéro 2 du parti du président a nommément indexé l’ancien patron de l’ANR. Selon lui, ce dernier disposait jusqu’en novembre d’un passeport diplomatique et se rendait « partout où passait le chef de l’État Félix Tshisekedi pour demander ce qu’il faisait ».

« Nous connaissons les secrets d’État »

Homme de l’ombre des années Kabila, resté très proche de l’ancien président depuis son départ du pouvoir, Kalev Mutond a répliqué dans un communiqué, ce mercredi 29 janvier.

Habituellement discret, il a qualifié la sortie d’Augustin Kabuya « d’hasardeuse ». Assurant n’avoir effectué « aucun déplacement à l’étranger entre janvier et novembre », l’ancien chef de l’ANR, toujours sous sanctions européennes, en a profité pour renvoyer l’accusation à ses partenaires de circonstance au sein de la coalition FCC-Cach.

Celui qui a dirigé les renseignements congolais pendant plus de huit ans affirme dans son communiqué que, sous son mandat, « l’ANR a facilité et obtenu l’octroi, non pas des passeports ordinaires, mais des passeports de service avec lesquels plusieurs cadres de l’UDPS voyageaient en Afrique est dans le reste du monde ».

Et d’interroger : « Le Secrétaire général de l’UDPS de Tshisekedi peut-il dire aux militants qu’il a réunis le 25 janvier 2020 quelles étaient les fonctions d’État de ces cadres de l’UDPS qui voyageaient, à l’époque avec des passeports de service ? ».

Joint par Jeune Afrique, Kalev Mutond n’a pas souhaité donner plus de précisions sur l’identité de ceux qu’il cible. Estimant qu’Augustin Kabuya avait « franchi une ligne rouge », il a néanmoins mis en garde : « Nous avons occupé ces fonctions pendant huit ans, nous connaissons les secrets d’État, il n’est pas sage pour eux de s’en prendre à nous dans ces termes et de jeter notre nom sur la place publique. Il faut que ceux qui nous accusent donnent des preuves, que ça soit l’UDPS ou la Direction générale des migrations ».

Contacté par Jeune Afrique, Augustin Kabuya n’a pour l’instant pas donné suite à nos questions.

L’UDPS est actuellement réunie pour trois jours de retraite, à l’initiative du président par intérim du parti Jean-Marc Kabund-a-Kabund. L’objectif est de dresser le bilan de la première année au pouvoir du chef de l’État mais aussi revoir les alliances de la coalition Cach avec Vital Kamerhe d’une part, partenaire de Tshisekedi au sein du Cach mais aussi avec le FCC de Joseph Kabila. Augustin Kabuya incarne, avec le président par intérim de l’UDPS, l’aile dure du parti qui ne souhaite pas voir l’alliance avec le camp Kabila perdurer.

Avec Jeuneafrique.com par Romain Gras