Posts Tagged ‘Augustin Matata Ponyo’

En RDC, la charge de Mukwege, Fayulu et Matata Ponyo contre Tshisekedi

décembre 26, 2022

Ces trois personnalités congolaises, dont deux ont déjà déclaré leur candidature à la présidentielle de 2023, accusent le chef de l’État de déficit de « leadership ».

Martin Fayulu, Denis Mukwege, Augustin Matata Ponyo © MONTAGE JA : Arsene Mpiana pour JA ; Bruno Levy pour JA ; Gwenn Dubourthoumieu pour JA

La RDC est menacée d’ »émiettement », de « balkanisation » et cette situation est « le résultat d’un déficit criant de leadership et de gouvernance de la part d’un régime irresponsable et répressif », écrivent dans une déclaration commune rendue publique ce 26 décembre Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018, ainsi qu’Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre aujourd’hui sénateur, inquiété par la justice pour une affaire de détournement de fonds présumé et le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix.Les deux premiers ont déjà annoncé leur candidature à la présidentielle de 2023, et il se murmure que le troisième pourrait aussi être un prétendant à la magistrature suprême contre Félix Tshisekedi.

« Externalisation »

« Au lieu de doter le pays d’une armée efficace », notent les trois hommes, « le gouvernement a privilégié une politique d’externalisation de la sécurité nationale à des forces étrangères et pire, à des États à la base de la déstabilisation du pays. »

Évoquant « l’agression de notre pays par le Rwanda au travers de ses supplétifs du M23 », ils formulent une série d’exigences, parmi lesquelles : « la condamnation ferme du Rwanda par le Conseil de sécurité des Nations unies » ; « le retrait immédiat des éléments du M23 de toutes les positions qu’ils occupent » ; « le déplacement loin de la RDC des éléments rwandais des FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda] et Ougandais des ADF [Allied Democratic Forces] » ainsi que « la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda et la fermeture de toutes les frontières » entre le Rwanda et la RDC.

Sous la pression internationale, les rebelles du M23 qui ont conquis au cours des derniers mois de vastes pans du territoire du Nord-Kivu, ont participé le 23 décembre à une cérémonie en vue de remettre la ville stratégique de Kibumba à une force militaire régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Un évènement que l’armée congolaise a qualifié de « leurre ».

Sur la situation politique, Mukwege, Fayulu et Matata Ponyo ont exprimé leur « profonde inquiétude sur le caractère non-inclusif du processus électoral » qui a démarré avec l’enrôlement des électeurs, ainsi que « la violation de la Constitution » notamment en ce qui concerne « les poursuites judiciaires engagées contre certains acteurs politiques » dans le but de les « éliminer du processus électoral ».

« Le dernier arrêt rendu par la Cour constitutionnelle dans le dossier du sénateur Matata Ponyo Mapon, en violation de l’article 168 de la Constitution en témoigne à suffisance », notent les trois signataires dont Matata Ponyo lui-même.

Avec Jeune Afrique

RDC : Augustin Matata Ponyo renvoyé devant la Cour constitutionnelle

juillet 23, 2022

La Cour constitutionnelle s’était déclarée « incompétente » en novembre pour juger l’ancien Premier ministre dans une affaire de détournement des deniers publics.

Augustin Matata Ponyo, en avril 2015 à Kinshasa. © FEDERICO SCOPPA/AFP

La Cour de cassation « sursoit à statuer sur cette cause et (renvoie la cause à) la Cour constitutionnelle », selon un arrêt rendu vendredi. Aujourd’hui sénateur, Augustin Matata Ponyo fut Premier ministre de 2012 à 2016 sous Joseph Kabila.

En novembre 2020, l’Inspection générale des Finances (IGF) de la RDC avait conclu dans un rapport que 205 millions de dollars sur 285 millions, décaissés par le Trésor public pour le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, un projet pilote à 250 kilomètres au sud-est de la capitale, avaient été détournés. L’ancien Premier ministre était nommément mis en cause, comme « l’auteur intellectuel » du détournement, ce qu’il conteste.

Candidature

Son premier procès pour détournement s’était ouvert en mai 2021 devant la Cour constitutionnelle. En novembre la même année, cette Cour qui juge en premier et dernier ressort, avait estimé qu’elle n’avait pas compétence pour juger un ancien Premier ministre, coupant court aux poursuites contre lui.

En RDC, la Cour constitutionnelle est le juge pénal du président de la République et du Premier ministre en fonction. L’ancien Premier ministre est poursuivi aux côtés de Patrice Kitebi, ancien ministre délégué aux Finances au moment des faits, et d’un Sud-Africain, Grobler Christo, gérant d’une société sud-africaine. Le deuxième procès s’est ouvert fin juin devant la Cour de cassation, où les trois premières audiences se sont limitées à identifier les trois prévenus et leurs avocats.

En mai, Augustin Matata Ponyo a annoncé sa candidature à la présidentielle prévue fin 2023 à laquelle l’actuel chef de l’État, Félix Tshisekedi, s’est déjà déclaré candidat. Quelques semaines plus tard, il a été convoqué pour la même affaire devant la Cour de cassation, compétente pour juger notamment les parlementaires.

Par Jeune Afrique

RDC : Augustin Matata Ponyo face à la Cour constitutionnelle

octobre 24, 2021

Augustin Matata Ponyo, en avril 2015 à Kinshasa. © FEDERICO SCOPPA/AFP

Le procès de l’ancien Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo, soupçonné de détournement de fonds publics d’un projet agro-alimentaire, doit s’ouvrir lundi 25 octobre à Kinshasa devant la Cour constitutionnelle.

Aujourd’hui sénateur, Augustin Matata Ponyo Mapon fut ministre des Finances de 2010 à 2012 et Premier ministre de 2012 à 2016, sous le pouvoir de l’ex-président Joseph Kabila.

En novembre 2020, l’Inspection générale des Finances (IGF) avait conclu dans un rapport que 205 millions de dollars sur 285 millions, décaissés par le Trésor public pour le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, un projet pilote à 250 kilomètres au sud-est de la capitale, avaient été détournés. L’ancien Premier ministre Matata était nommément mis en cause, comme « l’auteur intellectuel » du détournement.

« Il y a un problème de compétence »

Sollicités par la justice, les sénateurs congolais s’étaient alors prononcés contre des poursuites visant Augustin Matata Ponyo dans cette affaire, évoquant l’immunité parlementaire de l’ancien Premier ministre. La défense a promis de contester la compétence de la Cour constitutionnelle. « Il y a un problème de compétence », a indiqué à l’AFP Me Antoine Vey, avocat français de l’ex-Premier ministre. « Notre client ne comprend pas l’articulation factuelle » qui l’amène devant cette cour, a ajouté par téléphone depuis Paris Me Vey qui, samedi, n’avait pas encore eu de réponse officielle à sa demande de visa pour entrer en RDC.

En RDC, la Cour constitutionnelle est le juge pénal du président et du Premier ministre pour les faits commis lorsqu’ils étaient en fonction. « La question de la compétence de la cour n’est pas un point derrière lequel se réfugie M. Matata. Sur le fond, il est très confiant, il n’a jamais bénéficié des faits pour lesquels il est poursuivi », a encore noté Me Vey.

Autre affaire judiciaire

Le 5 juillet, six membres du bureau du Sénat ont consenti à une demande du procureur près la Cour constitutionnelle de lever l’immunité parlementaire du sénateur Matata Ponyo pour une autre affaire judiciaire. L’ancien Premier ministre avait alors comparu devant la Cour constitutionnelle pour des soupçons de détournement de fonds destinés à payer les créanciers de la « Zaïrianisation », une mesure d’expropriation sans indemnisation d’entrepreneurs étrangers décidée en 1973 par Mobutu Sese Seko.

À l’issue d’une audience, le parquet près la Cour constitutionnelle avait décidé le 13 juillet de placer Matata Ponyo en résidence surveillée, avant de revenir sur cette décision le lendemain.

Par Jeune Afrique avec AFP

RDC : Matata Ponyo, futur bagnard ?

août 9, 2021

Kash

Déjà auditionné à plusieurs reprises au mois de juillet par le procureur général près la Cour constitutionnelle, Augustin Matata Ponyo est mis en cause dans différents dossiers de détournement de fonds et se livre, ces dernières semaines, à un véritable bras de fer avec la justice congolaise.

L’ancien Premier ministre ne semble pas au bout de ses peines. Visé par une demande d’autorisation de poursuites dans le cadre de l’affaire Bukanga Lonzo, parc agro-industriel lancé sous Joseph Kabila faisant l’objet de forts soupçons de détournement de fonds, Matata Ponyo – Premier ministre lors du lancement du projet – avait échappé à la levée de son immunité de sénateur le 15 juin. Mais la justice congolaise est revenue à la charge avec le dossier de l’indemnisation des victimes de la « Zaïrianisation », obtenant cette fois gain de cause avec l’autorisation des poursuites, accordée par le bureau du Sénat.

Après deux jours face au procureur, Matata Ponyo a été placé sous mandat d’arrêt provisoire avant d’être escorté par la police vers son domicile pour y être placé en résidence surveillé le 13 juillet. En apparence délicate, la situation dans laquelle se trouvait alors l’ex-chef de gouvernement connaîtra un nouveau rebondissement 24 heures plus tard, avec la levée de cette mesure d’assignation à résidence.

Arrestation manquée

Loin d’abdiquer, la justice congolaise veut profiter de la levée de l’immunité du sénateur du Maniema pour relancer le dossier de Bukanga Lonzo. L’ancien Premier ministre a répondu pour la première fois à l’invitation du procureur général ce lundi.

Matata Ponyo avait jusque-là refusé de répondre à ces différentes sollicitations, estimant qu’il ne peut légalement être entendu que dans le cadre de l’affaire pour laquelle son immunité a été levée. Il évoque aussi des ennuis de santé, et notamment un empoisonnement dont il assure avoir été victime en juillet dernier.

C’est suite à cette série de refus qu’une opération de police a été ordonnée à son domicile afin de l’arrêter le 3 août. Mais là encore, à la suite d’un ultime revirement de situation, celle-ci a été abandonnée et les forces de l’ordre ont finalement quitté la résidence du Premier ministre sans procéder à l’interpellation. Interdit de quitter Kinshasa, Matata Ponyo a donc commencé à coopérer. Le feuilleton n’a assurément pas encore connu son dénouement.

Par  Kash

Caricaturiste, bédéiste et peintre congolais installé à Kinshasa.

RDC : le Sénat refuse de lever l’immunité parlementaire de Matata Ponyo

mai 15, 2021
Augustin Matata Ponyo, l’ancien Premier ministre congolais (ici à Kinshasa, en 2014).

Le Sénat a voté vendredi contre la demande de levée d’immunité de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, mis en cause dans une gigantesque affaire de détournements de fonds publics.

Les sénateurs n’ont pas voté la levée de l’immunité du sénateur Augustin Matata Ponyo, estimant que la Cour constitutionnelle, qui avait introduit cette demande, n’était pas compétente pour juger un parlementaire, a déclaré un sénateur ayant pris part à la plénière tenue à huis clos pour cette affaire.

En RDC, la Cour constitutionnelle est le juge pénal du président de la République et du Premier ministre en fonction, en plus de sa mission de juger de la conformité des lois avec la Constitution et de trancher en dernier ressort les contentieux électoraux. Les sénateurs relèvent, en cas de procédure pénale, de la Cour de cassation.

Détournement

La demande de lever son immunité avait été introduite afin que l’ancien Premier ministre de Joseph Kabila puisse être entendu dans le cadre de la gestion des fonds dévolus au projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, qui alimente depuis plusieurs années une intense polémique. Le dossier est revenu sur le devant de la scène à la faveur du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) publié le 18 novembre 2020.

Dans ce rapport, l’IGF avait conclu que 205 millions de dollars sur 285 millions, décaissés par le Trésor public pour ce projet pilote à 250 km au sud-est de la capitale, avaient été détournés. L’ancien Premier ministre était nommément mis en cause et qualifié d’« auteur intellectuel » du détournement.

Matata Ponyo dénonce de son côté un rapport « truffé de mensonges » qui ne repose sur aucun fondement juridique. Son avocat, Me Safari Mulume, a annoncé vendredi avoir porté plainte contre le chef de l’IGF Jules Alingete et trois autres inspecteurs des finances pour dénonciations « calomnieuses ».

Par Jeune Afrique avec AFP

RDC: quand Matata Ponyo cultive sa stature internationale

novembre 28, 2017
Augustin Matata Ponyo, alors Premier ministre de la République démocratique du Congo, pose dans son bureau à Kinshasa le 14 octobre 2014. © Gwenn Dubourthoumieu / Jeune Afrique

Depuis qu’il a quitté la primature de la République démocratique du Congo (RDC) fin 2016, Matata Ponyo Mapon multiplie les conférences à l’étranger.

Après les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence 2017 au début de juillet, l’ex-chef du gouvernement congolais a fait partie de la cinquantaine de participants triés sur le volet de la 12e Rencontre Europe-Afrique organisée du 24 au 25 novembre à Annecy, par l’Institut Aspen France, en partenariat notamment avec le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN).

Étaient également au rendez-vous Pascal Lamy, ancien directeur général de l’OMC, le docteur Jean-Claude Brou, ministre ivoirien de l’Industrie, l’économiste franco-béninois Lionel Zinsou, l’ancien Premier ministre sénégalais aujourd’hui consultant international Mamadou Lamine Loum. Au menu des échanges : les « nouveaux partenariats » entre l’Europe, l’Afrique et la Chine.

« C’est en tant que personne-ressource que j’ai été invité », explique à Jeune Afrique Matata Ponyo. Une reconnaissance à l’extérieur du « travail que nous avons fait dans le domaine du développement économique dans notre pays », ajoute celui qui a lancé cette année Congo Challenge, un cabinet de conseil aux particuliers et aux entreprises.

Jeuneafrique.com

RD Congo : démission du Premier ministre Augustin Matata Ponyo

novembre 14, 2016

Comme l’accord politique passé entre différentes forces politiques du pays le prévoyait, le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo a démissionné lundi pour permettre la nomination d’un chef de gouvernement issu de l’opposition.

En quittant ainsi son poste, il permet au récent accord passé entre différentes forces politiques du pays sur le report à 2018 de la prochaine présidentielle en République démocratique du Congo d’être respecté.

« J’ai déposé ma démission »

« J’ai déposé ma démission du Premier ministre ainsi que des membres de mon gouvernement pour répondre à l’esprit et à la lettre de l’accord passé le mois dernier avec une frange minoritaire de l’opposition », a déclaré Augustin Matata Ponyo à la sortie d’une audience avec le président Joseph Kabila.

Cet accord est destiné à débloquer la situation en RD Congo. Car le pays traverse une profonde crise politique depuis la réélection du président Kabila en 2011 au terme d’un scrutin contesté. La crise a encore été aggravée par le report de la présidentielle qui devait initialement se tenir avant la fin 2016. Le mandat du président Kabila, au pouvoir depuis 2001, expire le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter.

Mais le pouvoir et une minorité de l’opposition ont conclu le 18 octobre un accord prévoyant le report à avril 2018 de la présidentielle, qui devait se tenir avant la fin de 2016, et la formation d’un gouvernement d’unité nationale dirigé par un membre de l’opposition.

Vital Kamerhe, chef de la délégation de l’opposition au dialogue national, fait partie des favoris pour succéder à M. Matata dans ce cadre.

Après avoir été reçu par le président Kabila, M. Kamerhe a déclaré que la nomination du premier ministre était « imminente » et que la formation du nouveau gouvernement interviendrait « dans six ou sept jours maximum ».

Interrogé pour savoir quelle personnalité de l’opposition serait désignée, il a répondu que « cette tâche relevait du président Kabila ».

Ce dernier s’adressera à la nation, mardi, 15 novembre, devant le Congrès, a déclaré, pour sa part, Aubin Minaku, chef de la majorité et président de l’Assemblée nationale. Un communiqué de la présidence lu à la radio-télévision nationale a précisé que l’adresse du chef de l’Etat porterait « sur l’état de la nation ».

« Le Rassemblement peut rejoindre le train à tout moment. Nous restons ouverts », a ajouté M. Kamerhe en référence à la coalition regroupant la majeure partie de l’opposition autour de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi.

Le Rassemblement rejette l’accord du 18 octobre, soutenant que M. Kabila doit quitter son poste à la fin de son mandat pour respecter la Constitution.
La coalition d’opposition a organisé des manifestations les 19 et 20 septembre où 53 personnes ont perdu la vie, selon l’ONU.

Joseph Kabila prendra la parole mardi

Augustin Matata Ponyo a dressé un bilan positif de son action à la tête du gouvernement, quatre ans et demi après sa prise de fonction : « Le travail que nous avons abattu est très appréciable. Du point de vu macro-économique nous avons enregistré des performances inédites en termes de stabilité de taux de change même si au cours des derniers mois il y a eu des soubresauts liés notamment à la crise internationale. »

Le président Kabila s’adressera à la nation mardi devant le congrès, a déclaré pour sa part Aubin Minaku, chef de la majorité et président de l’Assemblée nationale. Un communiqué de la présidence de la République lu à la radio-télévision nationale a précisé que l’adresse du chef de l’État portera sur l’état de la nation.

Lors de sa visite à Kinshasa samedi, une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU avait exhorté les acteurs congolais à œuvrer pour une transition pacifique en vue d’élections apaisées.

Jeuneafrique.com et afriqueeducation.com avec AFP

RDC : remaniement gouvernemental après la fronde dans la majorité

septembre 26, 2015

Joseph Kabila le 19 janvier 2015 à Kinshasa. © AFP

Joseph Kabila le 19 janvier 2015 à Kinshasa. © AFP

Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a remanié vendredi soir le gouvernement à Kinshasa après la fronde survenue au sein de sa majorité, selon une ordonnance présidentielle lue samedi à la télévision publique.

Cette modification du cabinet était attendue après la démission de plusieurs ministres du « G7 », groupe de sept partis ayant appelé M. Kabila à ne pas céder à la tentation du pouvoir et à préparer l’alternance au sein de la majorité en vue de la présidentielle de novembre 2016, à laquelle la Constitution interdit au chef de l’État de se présenter.

Le nouveau gouvernement reste dirigé par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, en place depuis plus de trois ans.

Essentiellement « technique » selon la télévision publique, le remaniement porte sur 10 postes de ministres et deux vice-ministres. Il consacre le remplacement des ministres démissionnaires par de nouveaux venus au gouvernement.

Selon l’ordonnance présidentielle, les ministres venus de partis du G7 qui avaient choisi de se désolidariser de la fronde en prêtant allégeance au président ou en démissionnant de leur formation politique ont été exclus et remplacés.

Enfin, deux membres de l’équipe gouvernementale sortante permutent leurs maroquins:, Crispin Atama Tabwe, ancien ministre des Hydrocarbures, échange son poste avec Aimé Ngoy Mukena, jusque-là ministre de la Défense.

Le climat politique est tendu en RDC à l’approche de la présidentielle et des législatives de novembre 2016, qui pourraient être l’occasion de la première alternance démocratique dans le pays depuis son indépendance de la Belgique en 1960.

M. Kabila est à la tête de la RDC depuis 2001 et le pays traverse une crise politique depuis sa réélection en 2011 lors d’élections entachées de fraudes massives.

Le chef de l’État entretient le doute sur ses intentions et son avenir politique, et l’opposition le soupçonne depuis des mois de chercher à tout faire pour rester au pouvoir plus longtemps, quitte à retarder les échéances électorales.

Faute de pouvoir faire entendre leur point de vue au sein de la majorité, les partis du G7 ont annoncé le 17 septembre la formation d’une nouvelle plate-forme politique en vue des élections à venir.

Jeuneafrique.com

RDC : Matata Ponyo, la confiance du chef

octobre 31, 2013

Fin octobre, le Premier ministre congolais semblait en passe d’être reconduit. Au grand dam de ceux qui briguaient le poste…

Joseph Kabila fait durer le suspense. Devant les deux chambres du Parlement, le 23 octobre, le président congolais s’est refusé à dévoiler le nom de celui qui dirigera le « gouvernement de cohésion nationale » qui sera « bientôt mis en place ». Et il ne l’avait toujours pas fait au moment où nous écrivions ces lignes. Mais à en croire certaines indiscrétions, Augustin Matata Ponyo, 49 ans, devrait être reconduit.

« Il bénéficie toujours de la confiance du chef de l’État », souligne un membre du corps diplomatique, à Kinshasa. Ce qui est loin de faire l’affaire des caciques des partis d’opposition comme de ceux de la majorité. Plusieurs d’entre eux misaient sur Kengo wa Dongo, l’actuel président du Sénat. Un lobby s’était même constitué afin qu’il soit désigné pour former le prochain gouvernement, même s’il n’était pas le seul à lorgner le poste. Seulement voilà, ce dernier « ne se négocie pas », aurait confié Kabila à l’un de ses proches.

Un bilan positif

Si Matata n’est guère soutenu par les dignitaires de son camp, son bilan, lui, plaide en sa faveur. Depuis son entrée en fonction, en mai 2012, le circuit des dépenses publiques s’est « matatisé » – néologisme kinois signifiant que des garde-fous encadrent désormais l’usage des deniers publics. « Adieu les habitudes de certains politiciens et mandataires véreux qui se faisaient payer indûment par le Trésor public », lâche une source gouvernementale. Conséquence : le pays a accumulé près de 1,7 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) de réserves de change, contre moins de 250 millions en 2008. Et il jouit d’une stabilité macroéconomique rarement vue depuis 1960.

Reste à réduire substantiellement la pauvreté. « On parle de la croissance depuis longtemps, mais la population n’en ressent pas les effets », dénonce Delly Sesanga, députée d’opposition. Le prochain gouvernement devra donc s’y atteler. Enfin, dernier point positif, qui n’est peut-être pas du ressort direct du Premier ministre : les récents succès de l’armée congolaise face au M23 dans le nord du Kivu.

Jeuneafrique.com par Trésor Kibangula, envoyé spécial à Kinshasa