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Le matin du téléphone

août 2, 2020

 

Encore sous la couverture, sonne le téléphone

Lourdes sont les paupières, à peine écloses

Lente la main comme une fine fleur rose

Qui s’ouvre à l’orient de l’appel monotone

 

La voix chevrotante, enrouée et encore drapée

Cherche à se détacher des bras de Morphée

Il est 5h30 le corps alangui se tourne du lit

Reçoit le souffle de l’aurore qui lui sourit

 

La voilà dans sa splendide silhouette

Marchant aux pas feutrés d’un ermite

Elle s’étire redressant sa colonne vertébrale

Avant de prendre une douche verticale

 

Bernard NKOUNKOU

Dans le feu de l’aurore…

août 11, 2013

Le feu des explosions s’est éteint

Au cœur fumant de Lac-Mégantic

Dans les nôtres brûle encore la faim

De ceux qui n’ont pas de sépulture

Au milieu des cendres cadavériques

Qui ravivent nos terribles brûlures

Nous entendons joyeux le rire d’un restaurant

S’étranglant au son du grand bruit

Qui fracasse les heures profondes de la nuit

Faisant chavirer la respiration sereine d’un enfant

Qui appelle au secours les bras confiants

D’une maman qu’il ne verra plus jamais

Happée par la mort du train du Lac-MMA

Le feu du roussi à nos portes sent déjà mauvais

Il respire la froideur mortelle qui désormais

S’installera dans les souvenirs atroces d’une bourgade

Jadis paisible aujourd’hui marquée hantée hagarde

Par l’énigme insoluble d’un destin insoutenable

Qui bascule et sombre dans les flammes effroyables

De l’horreur des corps calcinés figés pillés

Par le feu lames hurlant dans le ciel enfumé

O cruel destin irréversible mort inattendue

Comme une voleuse dans nos vies s’est engouffrée

Semant tristesse désolation telles des ravageuses crues

D’une mousson indomptable qui rage et s’en va

Portant sur ses ailes de l’enfer la vie à peine éclose

D’un cocon qui prend son inéluctable pose

D’un futur papillon qui ne verra jamais éclore la rose
Les larmes perlent encore sur les sentiers ravinés

Des joues creuses de chagrin ravagées de peine de misère

Le cœur bourdonne du long blues de la vie déchirée

Il sursaute surpris dans l’espoir de trouver encore

Une pépite de vie dans le cœur principal d’une artère

Qui égrène et fourrage dans les noms chéris de nos trésors

Le cœur bourdonne du long blues de la vie déchirée

Comme une vapeur évanescente dans le feu de l’aurore…

Marie-Léontine Tsibinda