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Les Africains veulent lire des auteurs africains : effet de mode ou lame de fond ?

mars 26, 2017

Au Kenya, malgré un prix du livre élevé, de jeunes libraires en ligne diffusent le goût de la littérature du continent et voient leurs commandes grimper.

Vendeur de livres à Lagos. Crédits : Akintunde Akinleye/REUTERS
Tout est parti d’un constat amer. « Il est souvent très difficile, voire quasiment impossible, de se procurer des livres d’auteurs africains au Kenya », soupire Magunga Williams. Ce blogueur de 26 ans est pourtant un lecteur vorace de la littérature de son pays et a fortiori de son continent. « Mis à part dans une poignée de librairies de Nairobi, vous ne tomberez quasiment que sur des auteurs européens et américains, et non sur des auteurs kényans contemporains. »

Pour conjurer cet état de fait, le jeune homme a créé il y a tout juste un an sa propre librairie en ligne, proposant quasi exclusivement des auteurs africains. « Au début, j’ai commencé avec dix auteurs. Mais la demande est très forte : aujourd’hui je propose près de 400 titres et reçois sans arrêt de nouvelles commandes, se réjouit M. Williams.

« La majorité des Kényans n’est pas capable de citer plus de trois écrivains de leur propre pays ». Magunga Williams

Chez Magunga Bookstore, le nom officiel du site, on trouve les classiques de la littérature du continent : Chinua Achebe, J. M. Coetzee, Tahar Ben Jelloun, Nuruddin Farah ou le Kényan Ngugi wa Thiongo – donné gagnant chaque année pour le prix Nobel –, mais aussi les prodiges de la nouvelle génération « afropolitaine » telle la star Chimamanda Ngozi Adichie, l’Américano-Ethiopien Dinaw Mengestu et la Kényane Yvonne Adhiambo Owuor.

« Leur seul point commun, c’est qu’ils écrivent ! Il n’y a pas une écriture africaine comme il n’y a pas une écriture européenne » », rappelle M. Williams. Le succès aidant, ce dernier se pose déjà ses premières questions de logistique. « Pour l’instant, j’arrive à stocker tous les livres chez moi sur quelques étagères… Cela risque de ne plus suffire très longtemps ! rit-il. Mon expérience prouve en tout cas qu’il y a une vraie soif pour la littérature africaine au Kenya ! »

Nouvelle génération de lecteurs

L’initiative de Magunga Williams est loin d’être isolée. « Nous sommes à un tournant, s’enthousiasme même Anne Ebosso, organisatrice du festival Storymoja pour la littérature est-africaine, parrainé par Auma Obama, demi-sœur de l’ancien président américain. Notre festival fête cette année ses dix ans, preuve qu’il y a un vrai public qui nous suit ! Au Kenya, il y a de plus en plus de blogs de littérature, de groupes de discussion et de lecture autour de la littérature africaine », poursuit-elle. La 19e édition de la Foire internationale du livre de Nairobi (NIBF) a ainsi attiré en 2016 plus de 22 000 visiteurs et chacun attend avec impatience en 2017 la remise du prix Jomo Kenyatta pour la littérature, qui récompense tous les deux ans depuis 1974 des auteurs kényans en anglais et en kiswahili.

Lire aussi :   Salon Livre Paris. Alain Mabanckou : « La fiction est la grande aventure africaine »

Pas de doute : le « lire africain » séduit aujourd’hui une nouvelle génération de lecteurs. « Les jeunes nés dans les années 2000 ne se reconnaissait pas dans la vieille garde type Achebe ou Ngugi et leurs questionnements trop datés, explique Ahmed Ali, directeur de la librairie Prestige, l’une des plus anciennes et des mieux fournies de Nairobi. Mais des écrivains plus jeunes, avec des problématiques plus contemporaines ont poussé les millenials à s’approprier la littérature de leur continent, comme Chimamanda au Nigeria, qui est aussi un véritable phénomène au Kenya, ou Yvonne Adhiambo Owuor, qui a écrit en 2014 Dust [non traduit], sans doute le meilleur livre kényan de la décennie. »

Deux enfants sud-africains en 2015.

Deux enfants sud-africains en 2015. Crédits : Siphiwe Sibeko/REUTERS

A Prestige, on a dû faire de la place : les livres d’auteurs africains occupent aujourd’hui deux pleines étagères contre un petit coin de présentoir il y a seulement dix ans et représentent maintenant la moitié des ventes en fiction de la librairie. « Et la quasi-totalité de notre clientèle est kényane, alors que nous étions auparavant une boutique pour Wazungus [Blancs] et expatriés ! », se réjouit M. Ali. De l’avis général, ce renouveau remonte à l’année 2002, date de l’obtention par l’écrivain kényan Binyavanga Wainaina et son livre Discovering Home [non traduit] du prestigieux prix Caine, décerné chaque année à une nouvelle en langue anglaise écrite par un auteur africain. Usant de sa notoriété (et des 11 500 euros de récompense), Binyavanga créa l’année suivante Kwani ? : une association hyperactive promouvant la littérature kényane.

Prix du livre trop élevé

Grâce au soutien et au souffle de Kwani ?, deux autres écrivaines nationales – Yvonne Adhiambo Owuor et Okwiri Oduor – ont depuis remporté le prix Caine. Mais malgré l’engouement d’une partie de la jeunesse aisée, la grande majorité des Kényans se tiennent loin de la littérature. « On dit souvent “Si vous voulez cacher quelque chose à un Kényan, alors mettez-le dans un livre”. Il n’ira jamais le chercher ! », se désole Anne Ebosso. Si l’on en croit le World Culture Index, les Kényans passeraient en moyenne moins de quatre heures par semaine à la lecture d’un livre, loin des Sud-Africains qui en passent plus de six. « La majorité des Kényans n’est pas capable de citer plus de trois écrivains de leur propre pays », reconnaît Magunga Williams.

La faute selon lui d’abord à la langue anglaise, dans laquelle la plupart des livres sont imprimés, mais qui, à la différence du kiswahili, demeure la langue des élites. « C’est aussi à cause de la manière dont on enseigne la littérature à l’école, qui est très ennuyeuse et scolaire et ne transmet pas l’envie de lire aux élèves. » Vient enfin la question du prix : au Kenya, un livre neuf se négocie souvent plusieurs dizaines d’euros – inabordable dans un pays où le salaire minimum est d’à peine 100 euros. « Imprimer au Kenya est très cher : il faut importer l’encre, le papier… et la TVA sur les livres est très élevée : 16 % depuis 2013 !, se désole Ahmed Ali. Du coup, les principaux éditeurs, comme East African ou Moran, n’impriment que des manuels scolaires… Et il faut malheureusement importer la plupart des livres de fiction africains depuis Londres ou Paris. »

Le libraire veut pourtant croire que les éditeurs kényans se mettront bien un jour à imprimer des auteurs kényans. « Il suffirait que le gouvernement baisse les taxes de moitié pour les inciter à le faire ! », soutient-il. Magunga Williams de son côté, voit déjà plus loin et cherche un local pour accueillir une vraie librairie et un atelier d’écriture. « J’ai un nom en tête : Rugano, ça veut dire histoire en langue kikuyu ! », sourit-il.

Lemonde.fr

« Pourquoi j’ai attaqué l’Ambassade du Congo-Brazzaville à Paris »

octobre 18, 2016

Hérald, 24 ans, ici le 28 septembre 2016 a transformé sa Fiat Punto en voiture bélier pour pénétrer dans l'ambassade du Congo-Brazzaville et y mettre le feu

Hérald, 24 ans, ici le 28 septembre 2016 a transformé sa Fiat Punto en voiture bélier pour pénétrer dans l’ambassade du Congo-Brazzaville et y mettre le feu. F. de Labarrezoom image

Paris Match a rencontré un des trois auteurs de l’attaque à la voiture bélier du 22 juin 2016 contre l’ambassade du Congo-Brazzaville à Paris

Non-professionnel, il a commis l’impair de laisser des empreintes derrière lui, Herold, 24 ans, a été appréhendé par la police le 6 septembre 2016 sur son lieu de travail, un supermarché à Anthony, dans les Hauts-de-Seine. Ses collègues ne se doutaient pas alors que le jeune homme était un activiste, ayant participé à une opération commando à caractère subversif. Il y a laissé sa voiture et son job.

 

 Ambassade du Congo-Brazzaville à Paris
L’ambassade du Congo Brazzaville à Paris dans le XVIème arrondissement au lendemain de l’attaque le 23 juin 2016 © Congo-Liberty

Jugé en comparution immédiate, il reconnaît les faits: «j’ai attaqué l’ambassade, j’étais le chauffeur et c’était ma voiture. J’ai forcé la porte. Puis ça a duré deux minutes, on a lancé des cocktails Molotov et on est reparti en courant.»

Bilan: des dégâts matériel, et aucun blessé. Aujourd’hui, Herold se confie sur ses motivations: «on a fait ça pour interpeller les Français, pour leur demander de changer leur politique !» Herold s’interrompt puis lâche, dépité: «mettez des dictateurs si vous voulez, mais au moins changez-les!» Au motif politique, s’ajoute une expérience personnelle. Depuis son enfance, il nourrit une haine contre le Parti congolais du Travail (PCT).

«Mon père travaillait avec Pierre Ngolo, ancien secrétaire général du PCT, raconte le jeune homme. Quand il est mort, ils nous ont abandonnés. On a dit à ma mère qu’il y avait plein de veuves et qu’elle n’avait droit à rien. On a vécu dans la misère parce qu’on n’avait pas les bons passe-droits, ni les bonnes relations.»

« Lorsqu’on a entendu que Sassou voulait changer la constitution, on a tout compris. »

«On est arrivé en France en 2012, j’avais 20 ans. Je ne voulais pas que les Congolais vivent ce que j’ai vécu, je voulais libérer ce pays», raconte Herold. Il entre dans un cercle d’activistes et commence à participer à des manifestations où il rencontre Donald «Imperator». Cet ancien gérant d’une bibliothèque de Pointe-Noire a gardé souvenirs douloureux de la guerre civile: une mère battue devant lui, des cousins abattus et lui un pistolet collé sur la tempe à 15 ans.

«On savait qu’il allait couper l’électricité, encercler les opposants. On savait qu’avec lui personne d’autre ne pouvait gagner.

Donald

Donald « imperator », le 28 septembre 2016 à Anthony: « On ne s’arrêtera pas, on n’accepte plus la politique des mallettes » F de Labarre

Malgré cela, on a voulu y croire. J’ai pleuré le jour où on a annoncé les résultats. Personne ne disait rien, François Hollande, le président français, n’a rien dit. On s’est senti abandonnés et on est partis à la confrontation.»

Le discours des opposants se radicalise. «Arrivé au pouvoir par un coup d’état en 1997, Denis Sassou-Nguesso ne lâchera rien par les urnes», nous expliquent plusieurs opposants rencontrés à Paris. Le cercle autour du président sortant s’est réduit, de nombreux conseillers l’ont lâchés. Restent ses plus proches, sa famille qui tient les clefs de l’économie dont son fils Denis Christel poursuivi par la justice australienne. Cela ressemble à une fin de règne, mais comme un vieux lion, Sassou s’accroche.

Le spectacle est peu réjouissant pour les Congolais, mais il y a pire: des vagues de répression dans le Sud de Brazza, des opposants emprisonnés et les bombardements dans le Pool. Herold rejoint le groupe des «Mouvement des combattants congolais à Paris». Il gagne le surnom de «petit maître». «On nous appelle les résistants combattants de Brazzaville», dit-il. Guy Mafimba, un représentant de l’opposant André Okombi Salissa, les encourage ouvertement à agir ces jeunes qu’il qualifie de résistants. Il compare le «Congo Libre» à la «France libre» du général de Gaulle.

« Brazzaville était capitale de la France libre, aujourd’hui Paris est la capitale du Congo libre »

Guy Mafimba

Pour Guy Mafimba, opposant congolais, ici à Anthony en septembre 2016, « on a joué le jeu de la démocratie et on a été lâché par la France » © F de Labarre

Le groupe de «résistants» se contente d’abord de piéger les responsables politiques en déplacement à Paris en leur envoyant des œufs et de la farine. «Notre objectif est de leur faire sentir qu’ils ne sont pas tranquilles quand ils viennent à Paris.»

Dans l’organisation, Donald dit «Imperator» joue le rôle de tuteur. Ensemble, ils décident de porter un coup aux représentants d’un pays qu’ils n’appellent plus le Congo, mais «Sassouland». Trois jeunes «combattants» vont constituer l’équipe: outre le jeune Herold, Bran dit «Mendela» un ancien enfant-soldat qui vit au Havre et Faye.

Devant les juges, l’avocat défendra le geste politique, celui de résistants face à l’oppresseur. Il y aurait été question de la France sous Vichy, des actes de sabotages organisés par la résistance aujourd’hui vantés dans les livres d’histoires. Herold n’a pas d’antécédents judiciaires, il écopera d’une peine minimale. Bran va être condamné à une peine de prison ferme à cause d’un antécédent, Faye est jugé aujourd’hui, mardi 18 octobre à la 6ème chambre du Palais de Justice de Paris.

En attendant que ces amis retrouvent leur liberté, Herald pointe au commissariat chaque semaine et cherche un nouvel emploi. Son rêve: rentrer un jour chez lui dans un Congo qui aura fermé le chapitre du «Sassouland».

Parismatch.com par  François de Labarre

France-Congo: Lettre ouverte à François Hollande sur les crimes de Brazzaville

avril 14, 2016

Denis Sassou-Nguesso, au pouvoir depuis trente-deux ans, le jour de la présidentielle congolaise du 20 mars, où il a été réélu dès le premier tour avec 60% des voix.

Denis Sassou-Nguesso, au pouvoir depuis trente-deux ans, le jour de la présidentielle congolaise du 20 mars, où il a été réélu dès le premier tour avec 60% des voix. Crédits : MARCO LONGARI/AFP

« Monsieur le Président de la République française,

Le 4 avril 2016, falsifiant comme d’habitude le résultat des urnes, la Cour constitutionnelle de la République du Congo, aux ordres, valide la réélection à la présidence de la République du candidat Denis Sassou-Nguesso, au pouvoir depuis trente-deux ans. Préparé à ce coup d’Etat électoral, cette fois, le peuple congolais est prêt à amplifier sa résistance pacifique et à poursuivre sa désobéissance civile. La réponse du système militaro-politique congolais est également prête depuis des mois. Elle consiste à désigner le sud de la ville et du pays comme foyers d’invisibles et insaisissables ennemis intérieurs.

Dans la nuit du 4 avril 2016, les tirs à l’arme lourde ciblant les populations civiles ont déjà commencé sur les quartiers sud de Brazzaville. Quelques heures plus tard, les habitants sont chassés de leurs maisons et déplacés au nord de la ville. Le lendemain débute le bombardement des villages du Pool, au sud du Congo. Les premières images de cadavres commencent à circuler sur les réseaux sociaux.

Lire aussi : Congo-Brazzaville : « Peut-être vont-ils me tuer, mais je ne regrette rien »

Auparavant, le président Denis Sassou-Nguesso est rentré d’une tournée à l’étranger où, sans doute, il est allé vérifier si ses vieilles alliances en Europe et en Afrique vont une nouvelle fois le “couvrir” en échange, pour les uns, d’une solidarité entre tyrans et, pour les autres, d’un accès facilité aux immenses richesses locales (pétrole, uranium, etc.) dont bien peu de Congolais profitent.

Lire aussi : « Panama papers » : comment le pétrole congolais s’évapore dans les paradis fiscaux

Sans doute est-il allé vérifier une nouvelle fois, à l’extérieur, sur qui compter pour accompagner sa survie politique à l’intérieur, et conserver le pouvoir par tous les moyens. En arrêtant les opposants, en torturant, en exécutant ; en opposant les régions congolaises entre elles ; en agitant le spectre du retour des guerres civiles de 1993 et 1997, qu’il avait lui-même planifiées, et pour la responsabilité desquelles il a pour l’instant échappé aux condamnations de crimes contre l’humanité ; en encourageant le dysfonctionnement et la corruption de l’Etat ; en manipulant l’information ou en achetant le silence au Congo et sur la scène internationale ; en armant ses propres milices, prétendues aux ordres de nébuleux ennemis de la “Patrie” pour terroriser les corps, les esprits, le pays entier, mettre ainsi en scène son retour providentiel et apparaître, encore une fois, comme l’homme du recours, le père de la Nation.

Pourtant, quelque chose a changé à Brazzaville. Du nord au sud du pays, le peuple congolais n’est plus manipulable. La jeunesse congolaise est descendue dans la rue à l’automne 2015. Massivement, au nord comme au sud, les Congolais ont boycotté le référendum d’octobre qui visait à modifier la Constitution pour prolonger encore les trente-deux années de pouvoir du président Denis Sassou-Nguesso et lui garantir l’impunité internationale au cas où les choses tourneraient mal pour lui.

Massivement, les électeurs ont ensuite voté pour l’opposition aux élections présidentielles le 20 mars 2016. Celles-ci se sont déroulées à huis clos, les autorités ayant coupé toutes les communications à l’intérieur du Congo et vers le reste du monde durant quatre jours ; d’où cette invraisemblable annonce des résultats au milieu de la nuit du 24 mars – le président ne s’accordant cette fois-ci “que” 60 % des suffrages !

Massivement, pour contester cette mascarade, les Congolais ont alors répondu au mot d’ordre pacifique de désobéissance civile durant une “journée ville morte”, le 29 mars.

La répétition aujourd’hui d’un scénario cauchemardesque ne doit rien à la fatalité, mais davantage au laisser-faire, au laisser-dire. Cela ne sert à rien de plaindre les Congolais. Nous devons suivre leur exemple de courage et de résistance. Dire et redire que c’est au peuple congolais, et à lui seul, de bâtir un Etat de droit. Pas aux affairistes de tous bords, pas aux militaires, pas aux gouvernements étrangers complices ou concurrents économiques et stratégiques dans la région. Il en va du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

La France est le premier partenaire économique du Congo. Monsieur le Président, vous devez sortir de votre silence. Le pays doit cesser urgemment ses relations mafieuses et militaires avec la dictature en place.

Au nom de la solidarité entre les peuples, nous demandons l’arrêt immédiat des tirs sur les civils, la libération des opposants politiques, la non-reconnaissance par la France et la communauté internationale des résultats électoraux, le retour de la presse internationale sur le terrain et la tenue d’une nouvelle élection présidentielle en présence d’observateurs internationaux impartiaux. »

Cette lettre est publiée ici sur la plateforme Change.org

Les auteurs de la lettre Jean-Paul Delore, metteur en scène ; Catherine Laval, costumière, syndicaliste ; Dieudonné Niangouna, auteur ; Laëtitia Ajanohun, auteure

Premiers signataires Jean-Loup Amselle, directeur d’études à l’EHESS ; Benoît Awazi Mbambi Kungua, philosophe, président du Cerclecad ; Valérie Baran, directrice du Tarmac, scène internationale francophone ; Delavallet Bidiefono, chorégraphe ; Patrick Braouezec, ancien député-maire de Saint-Denis, président de Plaine Commune ; Sylvie Coma, journaliste ; Zineb El Rhazoui, journaliste ; Tina Hollard et Hafid Chouarf, association Globe Trot’Art ; Nicolas Martin-Granel, chercheur associé à l’ITEM CNRS-ENS ; Alexandre Neumann, professeur, université Paris-VIII ; Julie Peghini, anthropologue, université Paris-VIII ; Agnès Tricoire, avocate à la cour de Paris ; Nadine Wanono, chercheuse.

Lemonde.fr

Céline Dion lance un appel aux auteurs et compo­si­teurs pour ses prochains albums

août 30, 2015
Céline Dion

Céline Dion

« J’aime­rais vrai­ment conti­nuer à avan­cer »

Le quoti­dien de Céline Dion n’est pas vrai­ment facile en ce moment. L’état de santé de son mari René Ange­lil, qui souffre d’un cancer de la gorge, se dégrade et la chan­teuse doit trou­ver la force de conti­nuer sa carrière. Cette semaine, elle est remon­tée sur scène à Las Vegas pour une série de 40 concerts. Sur RTL, elle a égale­ment annoncé qu’elle travaillait en paral­lèle sur ses albums.

Céline Dion va réali­ser deux opus, l’un en français en 2016 et l’autre en anglais pour 2017. Et pour mener à bien ses projets, amener une touche nouvelle dans sa très longue disco­gra­phie, l’artiste est à la recherche de nouveaux talents. À la radio, elle a donc lancé sa petite annonce pour les auteurs et compo­si­teurs, elle explique: « On commence juste à rece­voir des chan­sons. C’est ouvert à tous. N’importe quel auteur ou compo­si­teur peut m’envoyer son art. »

Si vous avez une belle plume et de préfé­rence, l’oreille musi­cale, n’hési­tez pas à tenter votre chance. Comme elle l’a dit, c’est ouvert à tous. Par contre, la chan­teuse a tout de même une exigence, elle aime­rait « des chan­sons qui me permettent d’atteindre de nouveaux objec­tifs, d’évoluer, de passer un bon moment, d’être passion­née parce que j’aime­rais vrai­ment conti­nuer à avan­cer », précise-t-elle. N’allez donc pas lui propo­ser un remix de My heart will go on ou ne vous en inspi­rez pas, vous seriez direc­te­ment recalé.

Voici.fr par L. B.

Libération de Gbagbo, Simone, Affi…/ Le Rdr répond au Fpi: « Personne ne sera libéré sans justice »; « Les coupables de notre camp doivent être jugés »

juillet 26, 2011

Le fraîchement secrétaire général du Rdr par intérim, l`ex-ministre Amadou Soumahoro, a réagi hier lundi 25 juillet, aux appels de l`ancien parti au pouvoir à libérer ses dignitaires incarcérés.

Saisissant l`occasion de la tribune que lui a offerte le confrère L`expression, le désormais patron du Rdr n`a pas caché l`opposition de son parti à toute concession tendant à remettre en liberté les dignitaires de l`ancien régime.

Pour Amadou Soumahoro, pas question de relâcher Gbagbo et les siens sans que la justice ne statue sur leur cas. « C`est vrai que nous sommes déterminés à aller à la réconciliation, mais la réconciliation ne peut se faire sans justice. C`est après la justice que la réconciliation se fera. Il y a eu quand même 3000 morts, on ne peut passer cela par pertes et profits. On veut faire comme si rien ne s`était passé, c`est trop facile. Personne ne sera libéré sans justice », a martelé le successeur d`Henriette Diabaté. Et le nouveau patron du parti au pouvoir de fustiger les manoeuvres du Fpi visant à obtenir la libération des siens en résidence surveillée: « Comment voulez-vous que ceux qui sont soupçonnés d`être à la base de ces tueries soient blanchis, libérés, comme ça! (…) Ils ont été rattrapés par ce qu`ils ont organisé, qu`ils assument. Ils se rendent ridicules quand ils demandent qu`on libère les gens sans que justice soit rendue ». Mais cette justice qu`il appelle de tous ses voeux, ce n`est point une justice des vainqueurs. « Que cette justice soit neutre. Même si un des nôtres s`est rendu coupable de ce genre de tuerie, qu`il soit aussi jugé », a-t-il répété.

Par ailleurs, Amadou Soumahoro s`est prononcé sur les réclamations du parti au pouvoir concernant le rééquilibrage de la Commission électorale indépendante (Cei). Plus que la revendication du Fpi, c`est la propension de ce parti à ne pas respecter sa parole ou sa signature qu`il déplore. « Je suis surpris que le Fpi, qui s`est longtemps battu pour l`application des textes, fasse une telle demande. C`est l`accord de Pretoria qui a défini les clés de répartition de la commission électorale indépendante (Cei).

En ce qui concerne le Rdr, nous ne sommes pas d`accord; nous ne pouvons pas changer les règles du jeu pendant le jeu. Le Rdr ne soutiendra pas cela. Ce sont les règles qui nous ont amenés aux présidentielles qui nous conduirons aux législatives », a-t-il fermement soutenu.

Au cas où le Fpi boycotterait les législatives, « c`est tant pis, nous irons aux élections et la Côte d`Ivoire va fonctionner », a-t-il renchéri. Interrogé sur le maintien de Ouattara à la présidence du Rdr alors qu`il est président de la République, Amadou Soumahoro a eu cette réponse: « Il n`a pas démissionné parce qu`il n`avait pas encore commencé à exercer. Il n`est pas homme à vouloir être président de la République et président du Rdr. Il n`est pas un cumulard ». Son nouveau poste de secrétaire du Rdr, un garage ? « Non, le poste de secrétaire général du Rdr ne peut être un garage(…)

Etre à la tête du parti au pouvoir, ce n`est pas rien. Moi, je parle au quotidien avec le chef de l`Etat. Je peux appeler le président de la République tous les jours, ce qu`un ministre ne peut faire (…) Qu`on le veuille ou pas, le secrétaire général du Rdr a son mot à dire dans ce pouvoir », a-t-il souligné.

L’Inter par Assane NIADA