Posts Tagged ‘autochtones’

Vatican: Le pape dit avoir reçu comme une « gifle » les témoignages d’Autochtones canadiens

août 3, 2022
Un Autochtone portant une tenue traditionnelle munie de plumes s'adresse au pape qui est assis devant l'auditoire.

De nombreux enfants autochtones ont été victimes de violences dans les pensionnats gérés par l’Église. Photo : Radio-Canada/Olivia Laperrière-Roy

Le pape François a confié mercredi avoir reçu comme une « gifle » les témoignages d’Autochtones victimes de violences dans des pensionnats gérés par l’Église, lors de son voyage au Canada la semaine dernière.

Le souverain pontife est revenu samedi d’un voyage de six jours où il a rencontré des représentants des Premières Nations, des Métis et des Inuit, auxquels il a demandé pardon pour ce qu’il a appelé le mal commis dans ces pensionnats, mis en place par les gouvernements de l’époque, mais administrés en majorité par l’Église catholique.

Je vous assure que lors de ces réunions, en particulier la dernière, j’ai reçu comme une gifle la douleur de ces gens, a déclaré le pape François lors de l’audience générale hebdomadaire au Vatican.

Entendre des personnes âgées qui ont perdu des enfants, qui ne savent pas où ils sont a été un moment douloureux, a-t-il souligné.

Dans son discours, le pape n’a pas fait référence à la doctrine de la découverte, en vertu de laquelle les peuples qui n’étaient pas chrétiens – comme les Autochtones– pouvaient, selon l’Église, lui être assujettis.

Cette doctrine a permis de justifier, juridiquement et moralement, la dépossession coloniale des Premières Nations, Inuit et Métis, selon l’Assemblée des Premières Nations (APN).

Dans son discours, mercredi, le pape François a néanmoins évoqué la mentalité de colonisation […] encore présente aujourd’hui, qui se manifeste sous différentes formes.

Elle menace les traditions, l’histoire et les liens religieux des gens en gommant les différences, en se concentrant seulement sur le présent et en négligeant les plus faibles et les plus fragiles, a-t-il déclaré.

Le pape a conclu son voyage canadien vendredi à Iqaluit, capitale du vaste territoire du Nunavut dans l’archipel arctique, où il a de nouveau demandé pardon pour les violences dans les 139 pensionnats où environ 150 000 enfants autochtones ont été envoyés de la fin du 19e siècle aux années 1990.

De nombreux enfants y ont été victimes de violences et au moins 6000 y sont morts de maladie, de malnutrition ou de négligence dans ce que le souverain pontife a qualifié de « génocide » après son voyage.

Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse

Canada: Le pape renouvelle ses excuses aux victimes et aux survivants des pensionnats

juillet 26, 2022
Le pape François avec une coiffe autochtone.

Le pape François s’est vu remettre une coiffe traditionnelle autochtone à la fin de son discours, lundi, à Maskwacis, en Alberta. Photo : Reuters/Guglielmo Mangiapane

Le pape François a de nouveau demandé pardon aux peuples autochtones « pour les crimes commis par de nombreux chrétiens envers eux » et a reconnu que ces excuses constituaient la première étape d’un long processus de réconciliation.

Il s’agissait de ses premières paroles publiques au Canada, adressées aux milliers de personnes, surtout des survivants des pensionnats et leurs familles, rassemblées à Maskwacis, une communauté crie de l’Alberta.

« Je voudrais le répéter avec honte et clarté : je demande humblement pardon pour le mal commis par de nombreux chrétiens contre les peuples autochtones. »— Une citation de  Le pape François

Je demande pardon pour la manière dont, malheureusement, de nombreux chrétiens ont soutenu la mentalité colonisatrice des puissances qui ont opprimé les peuples autochtones, a affirmé le pape, suivi d’applaudissements de la foule.

Je suis affligé, a-t-il continué. Je demande pardon, en particulier, pour la manière dont de nombreux membres de l’Église et des communautés religieuses ont coopéré, même à travers l’indifférence, à ces projets de destruction culturelle et d’assimilation forcée des gouvernements de l’époque, qui ont abouti au système des pensionnats.

Il a également parlé des nombreux cas exemplaires de dévouement envers les enfants et de la présence de la charité chrétienne dans les pensionnats.

Néanmoins, les conséquences générales des politiques liées aux pensionnats ont été catastrophiques, a-t-il admis.

Dans l’assistance, de nombreux survivants étaient en pleurs et en profondes réflexions.

Certains d’entre vous sont certainement en difficulté pendant que je vous parle, a reconnu le souverain pontife. Il est cependant important de faire preuve de mémoire pour éviter l’oubli, parce que l’oubli mène à l’indifférence.

Et le contraire de l’amour, ce n’est pas la haine, c’est l’indifférence, a-t-il ajouté.

Ces excuses étaient similaires à celles prononcées au Vatican plus tôt cette année. Le pape a en effet demandé pardon pour les crimes commis par des membres de l’Église sans toutefois reconnaître le rôle de l’institution en soi.

« Je vous demande pardon »

Au premier jour de sa visite au Canada, dans la région d’Edmonton, en Alberta, le pape François a demandé pardon aux Autochtones qui ont été arrachés à leurs familles et envoyés dans les pensionnats. Plus de 60 % de ces écoles étaient gérées par l’Église catholique. Environ 150 000 enfants ont été forcés de les fréquenter. Reportage de Mathieu Gohier.

Une première étape

Le pape François a par ailleurs reconnu que davantage doit être fait, outre la demande de pardon.

Considérant l’avenir, rien ne doit être négligé pour promouvoir une culture capable non seulement de faire en sorte que de telles situations ne se reproduisent pas, mais encore que celles-ci ne puissent trouver de terrain propice à la dissimulation et la perpétuation, a-t-il soutenu.

« Une partie importante de ce processus consiste à mener une sérieuse recherche sur la vérité du passé et à aider les survivants des pensionnats à entreprendre des chemins de guérison pour les traumatismes subis. »— Une citation de  Le pape François

Le pape a notamment appelé à ce que les chrétiens et la société civile puissent respecter l’identité et l’expérience des peuples autochtones.

J’espère que des moyens concrets seront trouvés pour les connaître et les apprécier, en apprenant à avancer tous ensemble, a-t-il dit.

Avant cette allocution du pape, un discours de bienvenue a été énoncé par Wilton Littlechild, un survivant du pensionnat Ermineskin et ancien commissaire de la Commission de vérité et réconciliation.

Le discours officiel du pape s’est tenu sur le site réservé au pow-wow de Maskwacis. Des danses et des chants traditionnels l’ont d’ailleurs accueilli sur les lieux.

Je me suis revu enfant

Evelyn Korkmaz, survivante du pensionnat de Sainte-Anne, en Ontario, dit avoir attendu 50 ans pour enfin entendre des excuses du pape.

Je suis reconnaissante d’avoir vécu assez longtemps pour vivre ce jour, a-t-elle affirmé en conférence de presse.

Malheureusement, bon nombre de mes amis et camarades du pensionnat ne sont plus parmi nous et n’ont pas pu entendre ces excuses, a-t-elle dit. Les traumatismes qu’ils ont vécus ont eu raison d’eux par le suicide ou la consommation.

J’aurais aimé voir un plan précis du Vatican sur ce qu’il compte faire pour la réconciliation, a-t-elle ajouté.

Mon cœur s’est brisé pour tous les survivants présents. C’était beaucoup d’émotions au même moment, a confié l’un des chefs de Maskwacis, Randy Ermineskin. Je suis allé au pensionnat ici et quand j’attendais le pape, je me suis revu enfant.

Après aujourd’hui, a-t-il poursuivi, je veux qu’on se concentre sur l’espoir. Nous avons la chance de prendre la parole et de continuer de faire avancer la vérité.

La militante et professeure Cindy Blackstock a pour sa part partagé une réaction vidéo sur les réseaux sociaux. Pour elle, ce sont les actions qui suivront qui comptent le plus.

Ces excuses ne doivent pas être jugées sur la base des mots ‘’je suis désolé’’, mais plutôt sur les actions qui seront par la suite engendrées, a-t-elle dit.

Est-ce que le Vatican donnera un accès complet à ses documents? Est-ce qu’il y aura une réforme interne pour assurer que les abus d’enfants seront éliminés de l’Église? Est-ce que le Vatican prendra la responsabilité des sévices vécus par les enfants?, s’est-elle interrogée.

Le pape demande pardon aux Autochtones

Le pape François est visite au Canada. Il reconnaît les torts de l’église et présente ses excuses aux Autochtones. Entrevue avec Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador.

Le ministre fédéral des Relations Couronne-Autochtones était présent à Maskwacis.

Je ne peux pas parler au nom des survivants, mais aujourd’hui j’ai vu beaucoup de pleurs, les gens étaient définitivement touchés; par contre, il est certain qu’il y aura aussi de la déception, a-t-il déclaré aux médias.

Il est clair que ces excuses ne doivent pas être une finalité, a-t-il ajouté. Il y a encore beaucoup de travail à faire, notamment l’accès aux documents, et on espère pouvoir compter sur la collaboration et le soutien de l’Église catholique pour la suite.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a quant à lui émis une déclaration écrite.

« L’événement qui nous a rassemblés aujourd’hui à Maskwacis est le fruit du courage, des efforts de sensibilisation et de la persévérance des Survivants des Premières Nations, inuits et métis qui ont relaté leurs souvenirs douloureux et raconté leurs expériences », a-t-il écrit.

« Aujourd’hui, nous pensons aux enfants qui ont été arrachés à leur famille et privés de leur enfance. »— Une citation de  Justin Trudeau, premier ministre du Canada

« La réconciliation est l’affaire de tous les Canadiens. […] Personne ne doit oublier ce qui s’est passé dans les pensionnats du Canada, et nous devons tous veiller à ce que cela ne se reproduise jamais. »

La gouverneure générale du Canada, Mary Simon, était aussi présente et a réagit par écrit plus tard en soirée. « Certains faits sont indéniables. Il est difficile d’être confronté à notre véritable histoire. […] Plusieurs enfants et familles ne s’en sont jamais remis. Plusieurs enfants ne sont jamais rentrés chez eux. »

« Pour les peuples autochtones, ce moment n’est ni le début ni la fin du parcours de guérison. En tant que pays, nous devons nous interroger : Quelle est notre prochaine étape? Quelle est la société à laquelle nous aspirons?  »— Une citation de  Mary Simon, gouverneure générale du Canada

La gouverneure générale serre la main du pape, qui est assis dans une chaise roulante.

La gouverneure générale Mary Simon a rencontré le pape François à son arrivée sur le tarmac. Photo : La Presse Canadienne/Nathan Denette

Une arrivée dans l’humilité

C’est un pape d’une humilité et d’une simplicité étonnantes, malgré l’important cortège de sécurité l’entourant, qui est arrivé à Maskwacis autour de 10 h, heure locale.

Après une visite privée à l’église locale Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, il s’est rendu en fauteuil roulant jusqu’au cimetière d’Ermineskin au son du tambour de l’aîné Jerry Saddleback. Le pape y a pris quelques instants pour prier en silence.

Le pape se recueille devant les tombes d'un cimetière.

Le pape François a prié en silence devant les tombes du cimetière de Maskwacis, en Alberta, à l’occasion de sa rencontre avec la communauté autochtone, et il a visité le site de l’ancien pensionnat Ermineskin. Photo : Reuters/Guglielmo Mangiapane

Ensuite, le chef de l’Église catholique s’est dirigé vers le site de l’ancien pensionnat, où il a été accueilli par les quatre chefs de Maskwacis, Desmond Bull, Randy Ermineskin, Wilton Littlechild et Vernon Saddleback.

Avant l’arrivée du souverain pontife, l’ambiance était déjà ponctuée d’émotions fortes parmi les gens présents.

Mon cœur bat très fort, a confié, ému, André Carrier, un survivant des pensionnats qui est le vice-président de la Fédération métisse du Manitoba.

J’ai subi les abus sexuels d’un prêtre, alors écouter les excuses du pape, c’est la première étape vers la réconciliation, a-t-il ajouté.

Le pape François prie au cimetière de la nation crie d'Ermineskin, à côté des chefs des quatre Premières Nations de Maskwacis, en Alberta, le 25 juillet.

Le pape en compagnie des chefs de Maskwacis. Photo : (Nathan Denette/The Canadian Press)

Plusieurs dignitaires présents

Plusieurs leaders autochtones et représentants de l’État canadien étaient présents lors de ce premier événement de la visite papale.

La cheffe de l’Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, était accompagnée des trois leaders de délégations s’étant rendues à Rome rencontrer le pape ce printemps : Gerald Antoine (Premières Nations), Cassidy Caron (Métis) et Natan Obed (Inuit).

L’ancien chef de l’APN, Phil Fontaine, qui est lui aussi allé à Rome, faisait partie de l’assistance.

En plus de certains sénateurs et députés fédéraux, le premier ministre Justin Trudeau, la gouverneure générale Mary Simon, les ministres Marc Miller et Patty Hajdu ainsi que le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Jagmeet Singh étaient sur place.

En fin de journée, le pape François s’est aussi rendu à l’église Sacré-Cœur des Premières Nations d’Edmonton, pour y rencontrer une délégation autochtone et des paroissiens.

Mardi, il officiera une messe au stade du Commonwealth, où plus de 60 000 personnes sont attendues.

Avec Radio-Canada par Gabrielle Paul

Canada-Québec/Visite papale : un casse-tête frustrant et inquiétant pour les Autochtones

juillet 13, 2022

À deux semaines de la visite, les communautés peinent à avoir de l’information pour les survivants qui veulent voir et entendre le pape François.

La basilique Sainte-Anne-de-Beaupré.

La basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, où le pape doit célébrer une messe le 28 juillet. Photo : Radio-Canada/Claude Bellemare

Des informations qui sortent au compte-gouttes, l’impossibilité de savoir combien de places exactes il y aura, ni comment vont se faire les navettes… À deux semaines de la venue du pape à Québec, c’est un véritable casse-tête pour les organisateurs dans les communautés autochtones, qui s’interrogent sur un tel flou qui devient frustrant.

On nous dit que… on entend entre les branches… Andrée Paul résume en quelques mots le peu d’informations qu’elle arrive à obtenir alors que le temps presse. Cette infirmière, responsable de la visite du pape pour la nation innue et membre du comité d’accueil pour la visite du pape, a de la difficulté à obtenir des indications claires et précises.

Elle a demandé 2000 places pour toutes les communautés innues et naskapies, mais elle ne sait toujours pas si elle aura les billets, quand elle les aura et combien elle en aura.

« On ne sait rien, on a de la misère à trouver de l’information, des gens sont mécontents. C’est un casse-tête qui commence à devenir très frustrant. »— Une citation de  Andrée Paul, membre du comité d’accueil pour la visite du pape

Et, selon cette bénévole du sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, les gens sont anxieux, ils se demandent quand ils vont les obtenir, précise-t-elle.

Cette frustration n’a pas été apaisée par la mise à disposition du grand public, gratuitement sur le site Ticketmaster, de 2000 billets pour des places extérieures afin d’assister à la messe du pape François à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré. En moins de dix minutes, toutes les places ont été écoulées pour le 28 juillet.

C’est vraiment décevant, lance Andrée Paul. Ce sentiment est partagé notamment par Lise Dubé. Cette Atikamekw attend des nouvelles pour son groupe de 80 personnes de Manawan, habitué à faire le pèlerinage annuel à Sainte-Anne fin juillet.

Tant que je n’ai pas confirmation que je vais avoir des passes, j’ai l’impression que je ne peux pas passer à une autre étape. C’est un vrai casse-tête, c’est vraiment ridicule, explique Lise Dubé, intervenante en santé mentale à Manawan.

On sentait que c’était le bon moment d’ouvrir au grand public, mais on garantit les 70 % des places intérieures et extérieures aux Autochtones. La priorité des survivants est au cœur de la démarche, se défend l’un des porte-parole de l’équipe nationale de la visite papale au Canada, Jasmin Lemieux-Lefebvre.

Début juillet, l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) avait manifesté sa déception et son inquiétude après avoir appris que seulement 400 places seront réservées à ses membres survivants des pensionnats pour Autochtones à l’intérieur de la basilique.

En effet, les 70 % des 1400 places à l’intérieur de la basilique réservés pour les Autochtones sont réparties entre les Premières Nations du Canada, les Inuit et les Métis.

Mais on sait que certains groupes ne vont pas venir. Il y a actuellement redistribution et on saura dans les prochains jours exactement, quand tout sera ficelé, précise Jasmin Lemieux-Lefebvre.

De plus, il assure que l’organisation officielle de la visite du pape laisse à l’APNQL le soin de répartir les billets entre les communautés. On accueille les listes présentement, on veut tous les besoins. L’objectif est de pouvoir accueillir tout le monde, assure-t-il.

En plus des places à l’intérieur, 10 000 personnes en tout pourront suivre la messe à l’extérieur de la basilique. 70 % sont là encore réservés aux Autochtones. Et les personnes qui n’auront pu se procurer des billets pourront se rendre sur les plaines d’Abraham, où la messe sera retransmise en direct sur des écrans géants. 140 000 personnes peuvent y être accueillies.

Pas aux plaines d’Abraham, ils vont être déçus, avertit Lise Dubé.

Ce ne sera pas une question de guérison, mais de la frustration et de la déception. Ça va être difficile d’entamer le processus de guérison avec ce sentiment, assure-t-elle.

D’ailleurs, elle prévoit déjà que des gens vont être déçus et qu’il va y avoir des laissés-pour-compte. Elle espère juste qu’il y ait au moins un survivant de Manawan qui puisse être à l’intérieur de la basilique.

Des aînés, pas des ados

La communauté innue d’Ekuanitshit espère elle aussi avoir au moins juste une place à l’intérieur pour nous représenter. Mais ce qui préoccupe surtout actuellement la coordonnatrice en santé communautaire Tania Courtois est l’organisation pour se déplacer et sur place.

« On ne part pas avec une gang d’ados qui vont fêter sur les plaines, mais avec des personnes âgées, des malades. »— Une citation de  Tania Courtois, coordonnatrice en santé communautaire d’Ekuanitshit

Et forcément, cela demande de la préparation, de l’organisation. Or, ce n’est pas évident avec les informations qui sortent au compte-gouttes.

Elle aussi évoque le casse-tête pour le transport, le logement, la nourriture pendant la journée, la navette pour se rendre sur le site, si les communautés vont pouvoir être regroupées pour s’entraider, etc.

On va partir avec des gens âgés, des gens malades qui ont besoin d’aidants et on n’est pas assez. On ne sait pas comment le transport va se faire. C’est difficile, on essaie de s’organiser et s’entraider, mais c’est flou, affirme-t-elle.

Tania Courtois dit comprendre la problématique de ne pas mettre en danger la sécurité du pape, mais elle réitère être en quête de réponses.

Le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, a aussi fait part, il y a une semaine, de ses inquiétudes quant au déplacement et à l’accompagnement des aînés autochtones venant voir le pape François des quatre coins du pays.

Tout sera fait pour faciliter leur présence et éviter les défis logistiques. On communiquera la logistique dès qu’on pourra, se fait rassurant Jasmin Lemieux-Lefebvre.

Ce membre de l’équipe nationale de la visite papale au Canada rappelle qu’habituellement une visite papale s’organise en moyenne en 72 semaines. Et là, on doit le faire en un peu moins de deux mois, donc le défi logistique est énorme.

Il se dit néanmoins bien conscient que les communautés n’ont pas toutes les informations en main.

Des plaies ravivées

Plusieurs Autochtones ont indiqué à Espaces autochtones que toute cette incertitude ravivait des souvenirs, des plaies, des souffrances aux survivants qui ont l’impression que l’Église a encore le dernier mot et qu’elle dirige tout.

Des aînés m’ont dit : on se fait organiser encore. Comme si on était encore sous l’emprise comme à l’époque, lance Andrée Paul.

C’est extrêmement compliqué. Ce n’est pas une étape de réconciliation, mais l’étape de pardon, rappelle Tania Courtois.

En effet, les Premières Nations, les Métis et les Inuit s’attendent à ce que le pape s’excuse en sol canadien après l’avoir fait une première fois en avril dernier au Vatican pour le rôle de l’Église catholique dans la gestion des pensionnats pour Autochtones et les mauvais traitements infligés par des religieux dans ces établissements.

Pour certains Autochtones, cette étape sera une de plus dans leur processus de guérison. Raison pour laquelle les organisateurs dans les communautés plaident pour que les Premières Nations soient à l’avant pour entendre le pape.

Avec Radio-Canada par Marie-Laure Josselin

Dans une version précédente de ce texte, le nom de Tania Sirois a été évoqué. Il fallait plutôt lire Tania Courtois, comme mentionné plusieurs fois.

Vatican-Les excuses du pape saluées : « une étape nécessaire » d’un long chemin à faire

avril 1, 2022

« C’est un moment important pour les peuples autochtones » a souligné Murray Sinclair, ancien sénateur anichinabé qui a présidé la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Le pape François, lors d’une audience rassemblant les représentants des peuples autochtones au Vatican Photo: Reuters/Vatican Media

Longtemps attendues, « sur des générations » même, les excuses du pape prononcées vendredi ont été immédiatement saluées au Canada par des représentants politiques autochtones et allochtones. Des excuses outre-Atlantique en forme de préambule, en somme, avant la visite officielle du pape sur le territoire canadien cet été.

C’est une étape importante, a reconnu d’emblée le premier ministre Justin Trudeau, en assurant que le gouvernement va continuer de soutenir les communautés autochtones à travers le pays avec les ressources nécessaires pour poursuivre les recherches des tombes anonymes, dévoiler la vérité, et continuer à guérir.

Dans une déclaration écrite, le premier ministre a rappelé l’incroyable démonstration de courage des membres de la délégation qui se sont rendus au Vatican cette semaine pour continuer à demander des excuses de la part de l’Église catholique au sujet des atrocités commises dans les pensionnats pour Autochtones.

« Ces excuses n’auraient pas eu lieu si les Survivants n’avaient pas raconté leur vérité directement à l’une des institutions responsables, et s’ils n’avaient pas relaté et vécu à nouveau leurs souvenirs douloureux. »— Une citation de  Justin Trudeau, premier ministre

Seule une visite du pape sur le territoire pour obtenir des excuses in situ permettraient de répondre spécifiquement à l’appel à l’action no58 de la Commission de vérité et réconciliation, a toutefois indiqué le premier ministre.

Si plusieurs années de négociations diplomatiques ont été nécessaires pour aboutir à cet acte de reconnaissance par le Vatican, la question de l’imputabilité de l’Église reste en suspens aux yeux de nombreux observateurs autochtones.

Assumer [ses] responsabilités

L’ancien président de cette commission d’enquête qui a longuement documenté l’affaire des pensionnats a lui aussi reconnu que les excuses papales représentaient un moment important pour les peuples autochtones, pour le Canada et pour les catholiques du monde entier.

« Il est grand temps que l’Église commence à assumer la responsabilité de son rôle dans le système des pensionnats. Il s’agit d’un chapitre sombre de l’histoire colonialiste du Canada, dont l’Église a été l’un des principaux co-auteurs. »— Une citation de  Murray Sinclair, ancien sénateur anichinabé qui a présidé la Commission de vérité et réconciliation

Aujourd’hui, le pape a mis l’Église sur une meilleure voie, estime M. Sinclair. Ces excuses s’alignent sur les valeurs catholiques, dit-il, elles permettront aux croyants autochtones de revenir à la force de leur foi avec l’espoir qu’un chemin vers la réconciliation est possible.

Certains représentants autochtones émettent des réserves plus appuyées pour accompagner les formulations de gratitude usuelles.

En tant que survivant, il faut reconnaître, cette journée est importante pour l’ensemble des Premières Nations au pays, admet Jean-Charles Pietacho, chef du Conseil des Innus d’Ekuanitshit sur la Côte-Nord, même s’il déplore le fait que ces excuses interviennent trop tard pour des aînés qui ne sont plus de ce monde.

Son analyse du discours du pape? C’est un monologue qui dit ‘je m’excuse’ […], mais la réconciliation, on est encore à des kilomètres. 

Ce qui me préoccupe aussi, c’est la suite des choses, partage sans ambages l’ancien survivant innu qui prône désormais des actions concrètes.

« L’accès aux archives est important. Pourquoi nous a-t-on refusé d’accéder à ces archives? […] Qu’est-ce qu’on fait de ceux et celles qui ont commis des crimes?  »— Une citation de  Jean-Charles Pietacho, chef du Conseil des Innus d’Ekuanitshit

La seule façon de reconnaitre les torts, c’est de dire la vérité, abonde Richard Kistabish, ancien chef de la Première Nation abitibiwinni. Ce survivant du pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery, en Abitibi-Témiscamingue, se dit tout bonnement très déçu[ par le discours du pape François.

Il a oublié certains détails importants dont la découverte des corps d’enfants à Kamloops, pointe-t-il. C’est quand même l’Église catholique qui a été partie prenante à ce massacre.

Au Vatican, ces excuses ont été plus que bien accueillies par les trois délégations présentes sur place.

Avec Radio-Canada par Maud Cucchi

Décembre: des survivants de pensionnats pour Autochtones rencontreront le pape

novembre 10, 2021

OTTAWA — La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) annonce mercredi qu’une délégation notamment composée de survivants des pensionnats pour Autochtones et de jeunes des Premières Nations, des Inuits et des Métis rencontrera le pape François au Vatican du 17 au 20 décembre.

 

© Fournis par La Presse Canadienne

La délégation sera accompagnée pour l’occasion d’un petit groupe d’évêques canadiens de même que d’intervenants en santé mentale.   

Le président de la CECC, Mgr Raymond Poisson, croit qu’il s’agira d’une étape importante dans les efforts de l’Église catholique pour renouveler, renforcer et réparer les relations avec les peuples autochtones du Canada.  

Mgr Poisson affirme que l’Église réfléchira aux actions qu’elle peut entreprendre pour venir en aide aux survivants des pensionnats, à leurs familles et à leurs communautés.    

La Conférence des évêques catholiques du Canada explique que ce voyage sera l’aboutissement d’échanges continus avec l’Assemblée des Premières Nations (APN), le Ralliement national des Métis, l’Inuit Tapiriit Kanatami et d’autres chefs autochtones.   

Les délégués élaborent actuellement le programme et l’itinéraire du voyage, mais la CECC assure que les représentants du Vatican ont d’ores et déjà confirmé que le Saint-Père participera à des réunions privées avec les délégués des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour entendre leurs témoignages personnels à propos des pensionnats pour Autochtones et des séquelles qu’ils ont laissées.   

Les délégués auront également l’occasion d’exprimer leurs espoirs et leurs attentes en vue de l’éventuelle visite papale au Canada.   

La Conférence des évêques catholiques du Canada signale qu’elle assumera les frais de voyage et d’accueil de la délégation officielle au Vatican.

Avec La Presse Canadienne

Canada: Manifestation à Ottawa pour réclamer une enquête sur les pensionnats autochtones

juillet 31, 2021

Les manifestants se sont donnés rendez-vous devant la flamme du Centenaire, sur la colline du Parlement

© Frédéric Pepin/Radio-Canada Les manifestants se sont donnés rendez-vous devant la flamme du Centenaire, sur la colline du Parlement

De nombreuses personnes prennent la rue, à Ottawa, pour exhorter le gouvernement fédéral à déclencher une enquête indépendante sur les pensionnats pour Autochtones.

Les députés néodémocrates Mumilaaq Qaqqaq et Charlie Angus ont donné rendez-vous aux manifestants devant la flamme du Centenaire, sur la colline du Parlement. Des aînés autochtones devaient aussi mener la marche qui doit mener les personnes rassemblées devant les bureaux du ministère de la Justice.

Les appels à l’ouverture d’une enquête ont été lancés peu après la détection de multiples sépultures non marquées sur les sites d’anciens pensionnats, notamment en Colombie-Britannique et en Saskatchewan.

Les manifestants demandent une enquête indépendante faisant toute la lumière sur les pensionnats autochtones.

© Frédéric Pepin/Radio-Canada Les manifestants demandent une enquête indépendante faisant toute la lumière sur les pensionnats autochtones.

Le Nouveau Parti démocratique demande, depuis le début juillet, une enquête criminelle indépendante sur les pensionnats pour Autochtones. On souhaite la nomination d’un procureur spécial qui interagirait avec la Cour pénale internationale.

Le bureau du ministre de la Justice, David Lametti, a depuis écarté l’idée de demander une enquête criminelle. On fait valoir qu’il s’agit d’un pouvoir exclusif réservé à la police.

Avec CBC/Radio-Canada

Canada-Manitoba: Un prêtre soutient que des Autochtones ont menti pour de l’argent sur les pensionnats

juillet 29, 2021

WINNIPEG — L’archidiocèse de Saint-Boniface, au Manitoba, a écarté de la pratique pastorale un prêtre qui avait laissé entendre en chaire que des survivants de pensionnats pour Autochtones avaient menti dans le seul but de toucher les indemnités du gouvernement fédéral.

 

© Fournis par La Presse Canadienne

L’archevêque de Saint-Boniface, Albert LeGatt, a indiqué jeudi qu’il désavouait les propos de Rhéal Forest tenus lors d’une messe en l’église Saint-Émile, à Winnipeg, plus tôt ce mois-ci. Le prêtre n’est plus autorisé à prêcher ou à enseigner en public, a ajouté l’archevêque LeGatt.

Au cours de cette messe, diffusée sur les réseaux sociaux dans des vidéos maintenant supprimées, le prêtre Forest a déclaré que les élèves aimaient ces pensionnats et que certains avaient soutenu avoir été victimes d’agressions sexuelles pour toucher les indemnités. Le prêtre a également déclaré en chaire que les médias étaient mauvais.

Mgr LeGatt se dit désolé de la douleur que les remarques du prêtre ont causée aux Autochtones, en particulier aux victimes des pensionnats fédéraux. L’archevêque demande pardon et assure que le diocèse et les dirigeants de l’Église ont la responsabilité de comprendre la vérité sur ce qui s’est passé dans ces pensionnats pour Autochtones.

Avec La Presse Canadienne

Haute-Mauricie/Pensionnats autochtones: «Il y a de la tristesse et de la colère»

juillet 11, 2021

Les récentes découvertes faites sur les sites de pensionnats autochtones soulèvent plusieurs sentiments de part et d’autre selon le prêtre de la Paroisse Saint-Martin de Tours en Haute-Mauricie, Marc Lahaie. Ce dernier serait en faveur que des fouilles aient lieu à La Tuque si les anciens pensionnaires en font eux-mêmes la demande.

Marc Lahaie

© AUDREY TREMBLAY Marc Lahaie

«Je pense que les Premières Nations s’attendent à ça et qu’ils veulent des réponses à leurs questions. C’est à eux qu’il faudrait toutefois poser la question», lance-t-il.

Marc Lahaie côtoie les Atikamekw depuis une dizaine d’années dans le secteur de la Haute-Mauricie. Il estime que c’est un privilège de pouvoir côtoyer les membres des Premières nations et il en compte d’ailleurs parmi ses amis. Pour lui, la meilleure façon d’aller de l’avant avec une réconciliation c’est «de marcher ensemble et surtout en sachant qu’on n’a pas tous les mêmes points de repère».

«C’est tout un processus», avoue-t-il.

Marc Lahaie avait assisté aux audiences de la Commission de vérité et réconciliation du Canada lors de son passage à La Tuque en 2013. «Après cette journée-là, j’étais allé prendre une marche sur la rive ouest. Je n’étais plus capable de rien faire de la journée. Quand tu écoutes des gens qui racontent ce qu’ils ont vécu, tu n’es pas dans l’intellectuel ou dans l’analyse: ça vient te toucher profondément.»

Le prêtre Lahaie ajoute «qu’il n’y a rien à défendre et qu’il faut prendre le coup et arrêter de mettre des nuances. Non, non, c’est vrai, il y a des choses qui se sont passées. Il faut avouer et s’excuser.»

Les plus récentes découvertes touchent également les mêmes cordes sensibles que celles de la tristesse et de la colère, selon le prête originaire du Cap-de-la-Madeleine. «Il y a de la tristesse et de la colère pour ce que les Premières Nations ont vécu, et aussi pour tant de religieux et de religieuses qui ne peuvent pas dire un mot, qui ne sont pas tous des pareils», estime Marc Lahaie.

Ce dernier regrette qu’on mette tout le monde dans le même panier. Lui qui connaît personnellement des personnes qui ont tout donné pour la société. «Mon autre peine, c’est comme dans les familles et les nations. Dans les religieux et les religieuses, spécialement ceux qui ne sont pas décédés. Il y a eu des gens qui ont été d’une générosité et d’un don de soi inouï, comme on a des grands-parents qui ont été des héros. Ils ont fait ça en silence et ils passent ‘’pour des pareils’’ et ils ne peuvent pas dire un mot», souligne Marc Lahaie.

Est-ce que l’Église devrait présenter des excuses aux Premières nations? La question semble simple, mais la réponse, elle, demeure complexe. «La manchette crée une perception qu’en plus d’avoir fait des dégâts, l’Église ne veut pas s’excuser, ce qui n’est pas le cas», précise M. Lahaie.

«La question a été posée 150 fois dans la Commission de vérité et réconciliation, c’était un des points. L’Église en a pris acte, mais le processus était plus long. C’était déjà en démarche. Avec la nouvelle qui est sortie, les gens vont dire que c’est à cause de la pression et que ce n’est pas sincère, etc. Alors que c’était déjà en processus. […] Au-delà du Pape, l’Église fonctionne beaucoup par diocèses. Dans les endroits, il y a plusieurs évêques qui se sont excusés au nom de l’Église. Il y a beaucoup de communautés religieuses qui l’ont fait», note-t-il.

Dans la paroisse Saint-Martin-de-Tours, il y a un registre paroissial qui date de plus de 100 ans et même si certaines informations sont difficiles à retracer, on met tous les efforts nécessaires pour répondre aux questions des gens. «Je pense que le plus important au-delà de tout ça, c’est d’accompagner les gens qui ont besoin d’avoir des réponses à leurs questions, mais aussi dans le processus de deuil. […] C’est certain que des événements font remonter de la colère, mais il faut en arriver à autre chose pour être en paix.»

«Il faut qu’on chemine, qu’on avance et qu’on trouve le plus de paix possible», a conclu Marc Lahaie

Avec Audrey Tremblay – Le Nouvelliste

Canada: Une première gouverneure générale autochtone, « un choix historique »

juillet 6, 2021

 Mary Simon se tourne vers le premier ministre Justin Trudeau lors d'une annonce au Musée canadien de l'histoire à Gatineau, au Québec, le mardi 6 juillet 2021. Mme Simon été nommé gouverneur général du Canada, la première personne autochtone à assumer ce rôle.

© Sean Kilpatrick/Radio-Canada Mary Simon se tourne vers le premier ministre Justin Trudeau lors d’une annonce au Musée canadien de l’histoire à Gatineau, au Québec, le mardi 6 juillet 2021. Mme Simon été nommé gouverneur général du Canada, la première personne autochtone à assumer ce rôle.

La nomination de l’Inuk Mary Simon comme 30e gouverneure générale du Canada est accueillie avec fierté dans la sphère politique autochtone. Cependant, la « nature coloniale » de son rôle rend certains internautes perplexes.

Michèle Audette, ancienne commissaire de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) et conseillère à la réconciliation à l’Université Laval, a pu rencontrer Mme Simon à quelques reprises, notamment à l’Organisation des Nations unies.

Je pense que [le gouvernement a] fait un choix remarquable et historique, a-t-elle affirmé sur les ondes de RDI. Je suis rassurée de savoir qu’elle pourra continuer de parler de sa vérité et celle des premiers peuples.»

L’Association des Femmes autochtones du Canada (AFAC) a réagi à l’annonce de cette nomination par communiqué.

En tant que femmes autochtones, nous sommes ravies de l’annonce d’aujourd’hui et fières qu’une femme inuk occupe enfin ce poste prestigieux», peut-on y lire.

Nous devons par contre souligner que Mme Simon devra jouer un important rôle dans un système de gouvernance qui demeure colonial», nuance cependant le communiqué.

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) Ghislain Picard a quant à lui transmis ses félicitations à Mme Simon sur Twitter.

Au nom des Premières Nations du Québec et du Labrador, je tiens à exprimer mes plus sincères félicitations à la première gouverneure générale autochtone du Canada Madame Mary Simon», a-t-il écrit en anglais.

Mary est une diplomate, une militante et une femme inuk forte. J’ai hâte de travailler avec elle en tant que représentante de la Couronne au Canada», a pour sa part écrit le chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN) Perry Bellegarde, également sur Twitter.

Un symbole du colonialisme

Sur les réseaux sociaux, la nomination de Mary Simon est accueillie avec une certaine réserve. Le poste de gouverneur général en est un de représentation du monarque du Royaume-Uni et constitue un symbole du colonialisme, expliquent certains utilisateurs de Twitter.

Le bureau canadien du gouverneur général est un héritage colonialiste par excellence, un rappel douloureux de la façon dont toute cette terre a été volée aux peuples autochtones», a écrit un internaute.

Avoir un Autochtone comme représentant de la reine d’Angleterre c’est faire 10 pas en arrière. On envoie vraiment un message de soumission», a écrit la militante et chroniqueuse Maïtée Saganash dans une publication sur Twitter par la suite supprimée.

Avec CBC/Radio-Canada 

Canada/Pensionnat pour Autochtones : la C.-B. alloue 12 M$ pour la fouille des sites

juin 28, 2021

À la lumière des macabres découvertes faites récemment en Colombie-Britannique et en Saskatchewan, Victoria accorde une enveloppe de 12 millions de dollars pour soutenir les Premières Nations dans leur recherche sur les sites d’anciens pensionnats pour Autochtones.

À la suite de la localisation de 215 emplacements pouvant contenir les restes d'enfants près de l'ancien pensionnat pour Autochtones de Kamloops, des centaines de souliers d'enfants et de t-shirts orange ont été déposés sur les marches du Palais législatif à Victoria.

© MIKE MCARTHURCBC/Radio-Canada À la suite de la localisation de 215 emplacements pouvant contenir les restes d’enfants près de l’ancien pensionnat pour Autochtones de Kamloops, des centaines de souliers d’enfants et de t-shirts orange ont été déposés sur les marches du Palais législatif à Victoria.

Au cours des ans, il y a eu 18 pensionnats pour Autochtone en Colombie-Britannique. Le premier, le pensionnat St Mary’s de Mission, a ouvert ses portes en 1863 pour les refermer 121 ans plus tard, en 1984.

Les Premières Nations souhaitent maintenant entamer des fouilles sur plusieurs des sites d’anciens pensionnats pour les Autochtones afin de mettre en lumière le destin tragique des enfants qui ne sont jamais rentrés à la maison.

Plusieurs de ces sites à travers la province et le pays sont encore la source de beaucoup de questions sans réponse et de douleurs terribles», souligne le ministre des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation, Murray Rankin, dans un communiqué.

En plus d’aider dans la recherche, la documentation et la commémoration sur les sites des anciens pensionnats, ce montant servira également à fournir un soutien au bien-être communautaire, à la culture et à la santé mentale.

C’est un important premier pas pour soutenir la résilience et la guérison des Premières Nations de la Colombie-Britannique», illustre la présidente du Conseil de la santé des Premières Nations (FNHA), Charlene Belleau.

Le gouvernement provincial travaillera de concert avec Ottawa et le FNHA afin de coordonner le soutien nécessaire pour la santé mentale et culturelle pour les Autochtones qui ont vécu de la détresse ou des traumatismes à la suite des récentes découvertes.

Pendant plus d’un siècle au Canada, plus de 150 000 enfants des Premières Nations, des Métis et des Inuit ont été placés dans des pensionnats pour Autochtones.

Avec CBC/Radio-Canada